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2010, VI - Question d'actualité de M. Georges SARRE à M. le Maire de Paris relative au G20.


M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Georges SARRE, pour une question d'actualit�.

M. Georges SARRE, adjoint. - Monsieur le Maire, chers coll�gues.

Comme s'ils n'avaient rien compris des causes qui nous ont enfonc�s dans la crise, les chefs d'Etat r�unis � Toronto au G20, la semaine derni�re, ont confirm� leur enlisement dans l'orni�re libre-�changiste. Ils n?ont pas r�ussi � faire bouger le curseur mon�taire, notamment vis-�-vis de la Chine. Et pour plomber plus encore notre �conomie, ils ont ent�rin� un virage vers l'aust�rit� budg�taire, qui ne peut que rimer avec recul de la puissance publique et aggravation procyclique de la crise.

On peut f�liciter le directeur g�n�ral du F.M.I. pour son humour, lui qui a salu�, je le cite : "Les mesures adopt�es par le G20 pour entretenir la reprise �conomique mondiale et jeter les bases d'une croissance forte, durable et �quilibr�e". A ce moment-l�, je dis : "Amen" !

L'Allemagne a donn� le ton. Derri�re elle, Nicolas SARKOZY saute dans le pi�ge � pieds joints, en annon�ant un tour de vis de rigueur budg�taire sans pr�c�dent : le pacte de stabilit� budg�taire.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - On disait avant que c'�tait tr�s municipal.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Effectivement, cela va le devenir mais cela met du temps. Alors, Georges SARRE, poursuivez et venez-en � l?aspect municipale peut-�tre.

M. Georges SARRE, adjoint. - Mais j?y arriverai.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je n?en doute pas.

M. Georges SARRE, adjoint. - Merci beaucoup.

Le pacte de stabilit� budg�taire, funeste h�ritage du trait� de Maastricht, qu'on croyait enfin aux oubliettes de l'histoire n�olib�rale, revient paralyser l'action publique.

La croissance �conomique sera plomb�e par ces politiques. Paris, grande m�tropole �conomique en France, en Europe et dans le monde, ne peut que voir son activit� affect�e. Comment, Monsieur le Maire, allez-vous anticiper ?

De surcro�t, alors qu'on annonce d�j� 100.000 postes de fonctionnaires supprim�s d'ici 2013, l'Etat ne s'en d�faussera que plus sur les collectivit�s territoriales.

On le sait aussi : les programmes cofinanc�s sont toujours les premi�res cibles des coupes budg�taires. Quant aux transferts de charges, chacun s'attend � ce qu'ils soient moins compens�s que jamais.

Dans ce contexte, Monsieur le Maire de Paris, quelles sont les r�ponses volontaristes que vous pr�parez, et que les citoyens attendent de notre municipalit� progressiste ?

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Vous voyez qu'il fallait attendre la fin, il y a des trucs excellents.

Bernard GAUDILL�RE.

Oui, la chute est parfaite !

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint. - Mon cher coll�gue, la question que vous posez a des aspects �conomiques et des aspects budg�taires et, comme je suis charg� d'y r�pondre, on ne s'�tonnera pas que j'insiste plut�t sur les aspects budg�taires.

Je pense comme vous qu'il est?

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - On va vous laisser entre vous !

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint. - Je pense que mon propos peut vous int�resser, puisque vous �tes parlementaire et que vous votez le budget de l?Etat.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous �coutez, oui ?

M. Bernard GAUDILLI�RE, adjoint. - Je pense, comme M. SARRE, qu'il est particuli�rement ironique que les m�mes dirigeants, qui ont plong� l'Etat dans une situation aussi imp�cunieuse, s'essaient aujourd'hui � des le�ons de finances publiques.

Depuis de nombreuses ann�es, l'Etat vit au-dessus de ses moyens, repoussant sur les g�n�rations futures le fardeau grandissant de sa dette. Vivre au-dessus de ses moyens, cela veut dire ne pas �tre capable d'assumer l'ajustement des recettes aux d�penses, et financer ses d�penses par toujours plus d'emprunts.

C'est un choix �videmment d�sastreux, d�j� pour un particulier, mais qui l'est encore plus pour une collectivit� et un Etat. L'exp�rience grecque, qui en annonce d'autres, est l� pour le prouver.

On ne peut que s'amuser �galement des d�clarations r�centes, vertueuses, et qui pourraient n?�tre en r�alit� que poudre aux yeux, annonces de r�duction du train de vie de l'Etat, �conomies de pacotille, grandes d�clarations de principe sur l'exemplarit�, que nous avons d'ailleurs entendu de nombreux gouvernements depuis quelques ann�es.

Je rappelle qu'il s'agissait d�j� d'une promesse du candidat Nicolas SARKOZY. Et sans vouloir le moins du monde pol�miquer?

(R�actions dans l?h�micycle).

Le moins du monde. Je ne vous le fais pas dire !

Sans vouloir le moins du monde pol�miquer, je m'interroge sur le rapport entre ces quelques �conomies et les 180 millions d'euros de l'avion personnel du Pr�sident de la R�publique.

Monsieur le Ministre, je m'adresse � M. SARRE, quelle est la r�ponse de la Municipalit� au contexte que vous d�crivez ? C'est bien simple, c'est l'inverse de ce que fait le Gouvernement.

Le plan d'�conomie que nous avons initi� en 2009 et approfondi au budget primitif 2010 a concern� toutes les d�penses de l'administration et nous a procur� 50 millions d'euros d'�conomies, essentiellement p�rennes.

Lorsqu'on conna�t, comme vous, la structure de notre budget, il faut bien admettre qu'il s'agit d'un effort consid�rable. Ces �conomies que nous sugg�rait Mme LAGARDE, ce matin, nous les pratiquons tous les jours.

Deuxi�mement, l'Etat ampute les moyens humains si n�cessaires dans les secteurs de l'�ducation, de la sant�. Et nous qui ouvrons chaque jour de nouveaux services et de nouveaux �quipements, nous qui croyons au service public, nous maintenons l'emploi. Ce n'est pas facile, mais nous le faisons.

Troisi�mement, l'�tat se d�sengage de la politique sociale, cherchant � se d�fausser sur le secteur priv�, avec toutes les in�galit�s que ce transfert engendrera. Notre effort social, d�j� consid�rable, se renforce encore et vous le savez, 48 millions suppl�mentaires ont �t� vot�s ce matin.

Quatri�mement, l'�tat d�laisse les cofinancements, revient sur ses engagements, se d�fausse de ses charges sur des collectivit�s locales qu'il accuse ensuite d'�tre d�pensi�res. Nous, contre vents et mar�es, nous restons fid�les � tous les engagements pris devant les �lecteurs.

Voil� les r�ponses que nous apportons, et ce volontarisme n'est pas susceptible d'�tre entam� par la politique du Gouvernement. Nous avons une haute opinion des engagements longuement m�ris et pris devant les Parisiens et nous avons le courage de nous donner, par des �conomies syst�matiques sur le fonctionnement des services et par une politique prudente, comme je l?ai rappel� ce matin, les moyens de les mettre en ?uvre sans ob�rer l'avenir.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

(Applaudissements).

Nous avons termin� les questions d'actualit�. Donc, nous passons en formation de Conseil g�n�ral.

Juillet 2010
Débat
Conseil municipal
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