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2010, SG 152 - Subvention à l'association Groupe pour l'Abolition des Mutilations Sexuelles, pour son action de lutte contre le mariage forcé et l'excision. Montant : 10.000 euros.


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Nous examinons le projet de d�lib�ration SG 152. Il s'agit d'une subvention attribu�e au "Groupe pour l'abolition des mutilations sexuelles" pour son action de lutte contre le mariage forc� et l'excision, pour un montant de 10.000 euros.

Je donne la parole � Mme Liliane CAPELLE.

Mme Liliane CAPELLE. - Merci, Madame la Maire.

Je tenais vraiment particuli�rement � soutenir cette subvention, car encore aujourd'hui, m�me si cela est difficilement chiffrable, environ 70.000 jeunes filles seraient menac�es de mariage forc� dans notre pays.

Ceci est bien entendu une estimation, car ces mariages forc�s et les mutilations sexuelles, li�s des traditions culturelles ou religieuses, bien que loin quand m�me des pr�conisations religieuses, pr�sentes dans les familles originaires de nombreux pays, sont difficilement chiffrables puisqu'encore trop souvent tus.

A Paris, en 2009, cette association a re�u 66 jeunes Parisiennes, victimes des agissements des adultes. Fort heureusement, il existe pour ces jeunes femmes des endroits o� elles peuvent faire valoir leur droit de dire non.

Le travail d'information et de sensibilisation de ces associations en relation avec les �tablissements scolaires, les missions locales, la D.A.S.E.S., les points d'acc�s au droit, donne un r�sultat plus qu'encourageant.

Paradoxalement, on ne peut que se f�liciter du nombre de cas d�clar�s qui est en augmentation. Cela tient surtout au nombre de jeunes femmes qui aujourd'hui osent d�fier leurs parents, quelquefois leur communaut�, et dirent non.

En tant qu'�lue de la R�publique, je ne peux que me f�liciter de l'existence de ces structures et, moi aussi, je fais un r�ve : qu'elles aient un jour disparues parce qu?on aura enfin �radiqu� ce douloureux probl�me.

Il est indispensable de donner des moyens � ces associations, afin qu'elles puissent informer et communiquer, pour permettre � ces jeunes filles de recevoir toutes les armes pour lutter contre ces pratiques barbares, tout comme nous devons lutter contre toutes les discriminations faites aux femmes, quelle qu?en soit la nature, et �radiquer compl�tement ces ph�nom�nes d'un autre temps.

Je vous remercie.

(Applaudissements).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci � vous, Madame CAPELLE.

Je donne la parole � Mme Fatima LALEM.

Mme Fatima LALEM, adjointe, au nom de la 6e Commission. - Merci, Madame la Maire.

Merci beaucoup, Liliane CAPELLE, pour cette intervention remarquable, pour avoir pos� le fond du probl�me, son �volution et notre souhait et notre d�marche et d�termination pour lutter contre les mariages forc�s et les mutilations sexuelles, tout comme sur l'ensemble des violences, dont sont victimes beaucoup trop de femmes.

Aujourd'hui, cette association est financ�e et soutenue par la Ville de Paris. Nous avons un partenariat soutenu et r�gulier avec elle, depuis plusieurs ann�es. Elle intervient effectivement, notamment � travers des campagnes de sensibilisation que nous avons mises en place avec le r�seau associatif.

Je vous rappelle que, d�s 2005, nous avons mis en place une campagne en direction des jeunes et de leurs familles, avec la diffusion de plus de 150.000 guides sur les mariages forc�s.

En 2008, j'ai lanc� une action forte en direction des �lus et des officiers de l'�tat civil, qui s'est d�roul�e en deux temps : un premier temps a consist� dans la diffusion d'un guide p�dagogique et didactique, et le deuxi�me temps a consist� dans la formation de trente-sept �lus et responsables des services de l'�tat civil, venus des diff�rents arrondissements.

Pour l'ensemble de ces actions, nous nous sommes appuy�s sur des associations comme le G.A.M.S. Mais permettez-moi, Madame la Maire, de saisir cette occasion pour dire ma profonde inqui�tude du d�sengagement de l'Etat, face au travail men� par ces associations qui assurent des actions de solidarit� n�cessaires aux populations les plus vuln�rables, et notamment par temps de crise.

Je voudrais rappeler que la R.G.P.P. pr�conis� ce matin par Mme LAGARDE, comme un mod�le id�al d'organisation, a d�j� abouti � un d�mant�lement total des actions et des services destin�s aux droits des femmes et � l'�galit�.

Je voudrais rappeler aujourd'hui que malheureusement les structures qui agissent dans ce sens, et que l'ensemble des budgets qui sont destin�s au financement des actions port�es par ces structures et ces associations, sont vraiment devenus quelque chose de d�risoire.

Et si j'osais, je dirais que cela vaut peut-�tre � peine le prix d'un voyage en jet priv� d'un Ministre !

Je vous remercie.

(Applaudissements).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci pour ces informations factuelles et engag�es.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 152.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2010, SG 152).

Juillet 2010
Débat
Conseil municipal
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