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2010, Vœu déposé par le groupe Centre et Indépendants relatif au prix des manèges parisiens.


M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Le v?u n� 92, qui a �t� d�pos� par le groupe Centre et Ind�pendants est relatif au prix des man�ges parisiens.

Je donne la parole � M. Yves POZZO di BORGO.

M. Yves POZZO di BORGO. - Monsieur le Maire, Madame l?adjointe, vous affichez la volont� de faire de Paris un vaste lieu de plaisir et pourtant le simple loisir pour un enfant de faire un tour de man�ge est devenu un luxe, car, en de nombreux lieux de la Capitale, le prix du ticket est aujourd'hui fort �lev� et il y a eu, depuis six mois, des augmentations qui sont presque de 50 � 100, quelquefois 150 %.

L'exemple du Village des man�ges du Jardin d'acclimatation en ce sens est marquant : non seulement le tour de man�ge co�te 2,50 euros mais il faut, � cela, ajouter un droit d'entr�e �quivalent.

Les familles ne peuvent plus assumer tout cela. Il suffit d'aller devant un man�ge, j'y vais de temps en temps, et de voir les enfants qui pleurent parce que les parents les retirent apr�s un seul tour ou deux tours.

Mais je vous assure que ce n'est pas du tout une plaisanterie que je dis l�, Madame Lyne COHEN-SOLAL. Allez voir, allez vous promener dans les man�ges et vous verrez comment les enfants actuellement sont oblig�s de se retirer, compte tenu du co�t, que les parents ne peuvent pas supporter, du prix du man�ge. Et je sais de quoi je parle. Enfin, moi, je peux assumer mais je sais de quoi je parle.

Or, le remplacement du r�gime des autorisations municipales pour les activit�s foraines par un march� public en proc�dure adapt�e, s?il est tout � fait louable au nom des principes de mise en concurrence et de transparence de la vie �conomique, risque d'engendrer une hausse du montant de la redevance vers�e par les forains. Et cette hausse inexorablement se r�percutera sur le prix des tickets.

Cette r�alit� ne manquera pas de p�naliser les familles et elles sont tr�s fortement p�nalis�es, d'ailleurs � Paris et en France.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Monsieur POZZO di BORGO, vous allez croire que je vous en veux, ce n?est absolument pas vrai, vous le savez bien, mais vous �tes d�j� � 1 minute 40 donc il faudrait arr�ter.

M. Yves POZZO di BORGO. - Je vous l'accorde.

Laissez-moi juste une phrase.

C'est pourquoi je vous demande, Monsieur le Maire que la Ville r�alise une �tude sur la disparit� des prix des man�ges et que, lors de la passation de march�s publics en proc�dure adapt�e, le crit�re de s�lection ne soit pas exclusivement le montant de la redevance vers�e � la Ville mais aussi les conditions tarifaires pour les familles.

Merci, Monsieur le Maire.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

Pour la r�ponse, la parole est � Mme COHEN-SOLAL.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe. - D'abord, je voudrais r�pondre � M. POZZO di BORGO que, dans ma d�l�gation, je n'ai pas eu le mandat du Maire de Paris de faire de Paris une vaste zone de plaisir. Ce n'est pas du tout mon objectif.

On va en faire un lieu dans lequel il y a des activit�s �conomiques, des services et on va faire en sorte que ces services r�mun�rent la Ville l� o� ils se trouvent quand ils sont sur le domaine public.

Deuxi�me chose : nous avons vot� le mois dernier une d�lib�ration pour faire des appels pour un certain nombre d?activit�s �conomiques. Les man�ges n'�taient pas dedans, Monsieur POZZO di BORGO.

(Protestations sur les bancs du groupe Centre et Ind�pendants).

Non, ce n'�tait pas dedans ! Je ne sais pas ce que vous racontent les gens qui tiennent les man�ges, mais moi je vous dis la v�rit�.

Vous me les am�nerez s?ils disent autre chose, mais en tout cas, ils ne sont pas dedans.

D'autre part, je dois dire que, pas plus pour les man�ges que pour les march�s alimentaires dont je m'occupe aussi, vous le savez bien - et cela, c?est une vaste zone de plaisir aussi -, dans les march�s alimentaires, nous ne tenons pas ni le prix des oranges, ni le prix des bananes, ni le prix des pommes.

Je vais vous dire aussi quelque chose parce que vous �tes aussi un tenant du lib�ralisme : le commerce est libre, en France et � Paris ! A Paris aussi, figurez-vous !

Je veux vous dire aussi que le d�tenteur du man�ge, sur le prix qu?il demande � votre b�b�, il verse 8 % � la Ville de Paris, donc quand vous versez 2,50 euros, j'ai calcul� rapidement que ce n'est pas beaucoup plus que 3 centimes d?euros qu'il verse � la Ville de Paris, donc il a une marge pour baisser ! Vous voyez ce que je veux dire ? Entre ce que la Ville touche et ce qu?il touche lui-m�me, il a une grande marge, surtout que tous ces man�ges sont totalement amortis.

Franchement, allez voir avec lui et faites baisser le prix.

Ou alors je vais vous conseiller d?autres choses. Cela, c?est le prix de l?offre et du march� : n?allez pas � ce man�ge-l�, trouvez un man�ge moins cher !

(Rires dans l'h�micycle).

Il y a des man�ges qui sont beaucoup moins chers et c'est comme quand vous changez de magasin pour acheter le m�me pantalon. Vous achetez l� o� c?est le moins cher. Donc, vous allez dans le man�ge moins cher.

Et si vous n'allez plus dans ce man�ge, je vous jure que les prix baissent. C?est comme cela, moi, on m?a appris cela chez les lib�raux, c'est le prix de l'offre et du march�.

Si vous n'y allez pas, il va �tre oblig� de baisser ses prix !

(Protestations sur les bancs du groupe Centre et Ind�pendants).

Moi, en tout cas, je suis oblig�e de donner un avis d�favorable � votre v?u parce que la Ville n?a aucun pouvoir sur le prix des man�ges parce que ce n?est pas un service public, c'est un service priv�.

Si on faisait un service public des man�ges, on aurait un cahier des charges avec le prix obligatoire des man�ges. Cela, c?est un service priv�. Le type chez qui vous allez, le marchand de tours de man�ges, lui, il est priv�, il fait ce qu?il veut, il paie 8 % de son chiffre d'affaires d�clar� - d�clar� ! - � la Ville.

Si vous �tes s�r qu'il d�clare enti�rement son chiffre d'affaires, c?est 8 % des 2,50 euros qu'il verse � la Ville. C?est tout, pas plus.

Vous voyez que la Ville n'est pas la plus demandeuse dans cette affaire et donc je donnerai un avis d�favorable � votre v?u.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur POZZO di BORGO, vous voulez ?

Allez-y, Monsieur ! Rapide ! Tr�s, tr�s rapide !

M. Yves POZZO di BORGO. - Tr�s bien.

Madame, je constate une situation. Je comprends tr�s bien que les man�ges soient amortis. Moi, je constate ce probl�me-l�.

C'est vrai que vous ne pouvez pas avoir, en tant que Maire, en tant que gestionnaire de la Ville, la simple vision que vous avez, enfin une vision plus lib�rale que les lib�raux qui sont chez nous !

(Rires sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

Excusez-moi ! Moi, je vous dis de tenir compte d'autre chose.

Je maintiens mon v?u. On verra bien si vous le votez ou pas.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Donc le v?u est maintenu avec un avis d�favorable?

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe. - Monsieur le Maire ?

Je pr�cise juste une chose : c'est que, pendant les f�tes de No�l, la Ville prend en charge les man�ges et c'est gratuit, d?accord ? Pendant 15 jours de No�l, c?est gratuit. Le reste du temps, ils mettent les prix qu'ils veulent, c?est libre.

(Protestations sur les bancs du groupe Centre et Ind�pendants).

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 92 assorti d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Abstentions ?

Le v?u est repouss�.

Juillet 2010
Débat
Conseil municipal
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