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2010, I - Question d'actualité du groupe U.M.P.P.A. à M. le Maire de Paris relative à la gouvernance du Grand Paris.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Je donne la parole � M. Thierry COUDERT pour le groupe U.M.P.P.A.

M. Thierry COUDERT. - Monsieur le Maire, le Grand Paris et vous, c'est compliqu�. Jusqu'� ce que Nicolas SARKOZY lance l'ambitieux projet du Grand Paris, v�ritable ville monde sur laquelle plancheraient les plus grands architectes, dot� du plus performant des syst�mes de transport collectif, vos relations avec les communes limitrophes �taient limit�es � des conventions bilat�rales dict�es par un voisin de palier un peu myope, mais s�r de lui et dominateur. Comprenant que cette politique �triqu�e ne pouvait continuer, vous vous �tes r�fugi� dans Paris M�tropole, mais avec une vision rabougrie des politiques � mener et un comportement un peu autarcique. De fait, vous n'avez pas pour Paris de strat�gie urbaine, de logique de d�placement, de volont� de rayonnement �conomique et culturel. Pourquoi en auriez-vous pour un Grand Paris ? Tout dossier d'am�nagement est trait� en soi comme les pi�ces d'un patchwork. Trois exemples : les berges de la Seine, peu vous importe qu?elles soient un axe de transit majeur en R�gion parisienne, on les r�duit � des probl�matiques sympathiques mais irresponsables. Les Halles, c?ur de Paris, c?ur du Grand Paris, n?ud essentiel des transports collectifs en Ile-de-France, on les traite comme un quartier vintage ann�es 70 � relooker sans s'interroger sur ce que doit �tre l?hyper centre d'une ville monde.

Les Batignolles, pour vous c'est une dent creuse que l'on remplit de logements sociaux dissimul�s sous les oripeaux d'un �co-quartier sans ambition qui sera plut�t tr�s vite un quartier "politique de la ville" l� o� on aurait d� b�tir le Paris du XXIe si�cle et travailler sur le lien Paris-banlieue.

Votre vision du Grand Paris, ce n'est pas celui d'un Haussmann qui �largirait les probl�matiques mais celle d?un Jivaro qui, � d�faut de r�duire les t�tes, r�duit les sujets strat�giques � des questions locales.

Mais votre m�thode est aussi une m�thode autarcique. A d�faut d?avoir des id�es, on peut �couter celles des autres, ce n?est pas votre p�ch� mignon, on l?a bien compris. Des projets concoct�s dans le secret de vos services sortent du jour au lendemain dans la presse, sans �tre pr�sent�s aux �lus, sans �tre concert�s avec les forces vives de notre Capitale, ou quand la concertation est obligatoire, des bugs surgissent ici ou l�. Par exemple, qu?est devenu le monsieur concertation des Batignolles pourtant peu susceptible d'�tre proche de l'opposition ? A la manie du secret pr�parateur de petits coups, voire de mauvais coups, vous ajoutez celle du refus de l'exp�rimentation que vous essayez de limiter quand vous ne pouvez l?�viter, on en reparlera demain � propos des berges.

Enfin surtout sur des projets qui engagent l?avenir des Parisiens et au-del�, vous refusez d?associer l?opposition, alors qu'il est fondamental que dans Paris M�tropole, celle-ci puisse faire entendre sa voix. Je vous pose donc clairement deux questions : comment comptez-vous associer l'opposition dans Paris M�tropole et quand aurons-nous un d�bat que nous avions d�j� r�clam� et sur lequel vous aviez sembl� prendre quelques engagements, un d�bat en Conseil de Paris sur votre strat�gie de Paris dans le Grand Paris ? Il ne faudrait pas en effet que votre vision et votre comportement conduisent notre Capitale � �tre la grande absente du Grand Paris alors qu'elle en est in�vitablement le moteur.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Super ! Je donne la parole � mon adjoint charg� de la "politique rabougrie".

M. Pierre MANSAT, adjoint. - Monsieur le Maire, c'est une �preuve d�licate et compliqu�e � laquelle je suis confront�. J'en resterai peut-�tre aux deux questions simplement de M. COUDERT puisqu'il s'agit l� de questions d'actualit�. Tout d'abord Paris M�tropole, je pense que l'on peut simplement revenir aux origines, je crois au contraire que la politique parisienne depuis 2001 que beaucoup reconnaissent aujourd'hui puisque les municipalit�s, les collectivit�s de droite sont en train de d�cider d'adh�rer massivement � Paris M�tropole, ce qui �tait une proposition parisienne depuis maintenant presque cinq ans, contredit beaucoup l'argumentaire de M. Thierry COUDERT.

Deuxi�mement, Paris M�tropole, c'est avant tout un lieu qui s'apparente � une conf�rence des ex�cutifs, c'est-�-dire qu'on y retrouve � �galit� les pr�sidents des ex�cutifs, les maires, les pr�sidents d'intercommunalit�s, les pr�sidents de conseils g�n�raux et en aucun cas dans cette conf�rence des ex�cutifs ne se retrouvent les oppositions de chacune des collectivit�s. Si l?on mettait le doigt dans un tel syst�me on se retrouverait avec plusieurs milliers de participants � Paris M�tropole. Cela appara�t bien peu s�rieux comme proposition.

En revanche, pour faire en sorte que, justement, tous les �lus de toutes les collectivit�s soient associ�s, il a �t� propos� que nous r�unissions une ou deux fois par an un forum ou les assises de la m�tropole r�unissant la totalit� des �lus concern�s qui permettraient aux oppositions municipales ou d�partementales de trouver un lieu d'expression tout � fait pertinent.

Ma derni�re remarque portera sur le fait que la question critiquait beaucoup la politique parisienne, et nous sommes bien l� oblig�s de reconna�tre � travers l'entr�e du Conseil g�n�ral des Hauts-de-Seine, la future entr�e du Conseil g�n�ral des Yvelines, l'adh�sion du Grand Paris Seine ouest Issy-les-Moulineaux et Boulogne Billancourt, que toute entr�e des collectivit�s locales et je passe sur la liste des collectivit�s des nouveaux centres, montre bien que Paris m�tropole �tait, tel que nous l'avons r�p�t� sans rel�che pendant des mois, le lieu pertinent d'�laboration d'une politique m�tropolitaine. Et la situation nouvelle � la suite d'une rencontre entre le Maire de Paris, le Pr�sident de la R�gion et le Pr�sident de la R�publique permet � certains de venir � de meilleures dispositions, et de reconna�tre la pertinence de ce lieu politique et on peut s'en f�liciter.

M. LE MAIRE DE PARIS. - No comment ?

M. Thierry COUDERT. - M. MANSAT n?a r�pondu qu?� la premi�re question que j'ai pos�e sur l'association de l'opposition. Puisqu'on veut rester dans des syst�mes tr�s institutionnels, on pourrait peut-�tre � ce moment-l�, faute d?une meilleure id�e, au moins y associer les maires d'arrondissement, ce qui aurait l?avantage de faire rentrer un certain nombre d'�l�ments institutionnels dont certains sont de l'opposition dans le dispositif.

Je r�it�re la question que j'avais d�j� pos�e : nous aimerions bien savoir quelle est la strat�gie urbaine, quelle est la strat�gie en mati�re de logique de d�placement que la Ville de Paris souhaite faire pr�valoir dans le d�bat r�unissant l'ensemble des collectivit�s territoriales qui participent � Paris m�tropole, car nous devons avoir un certain nombre de pr�occupations � faire jouer dans cet ensemble de collectivit�s territoriales, et nous n'avons pas aujourd'hui le sentiment que la Ville de Paris exprime son sentiment sur ces grandes questions.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je ne vais pas longuement rebondir. Simplement, vous n'�tes pas en harmonie avec beaucoup d'�lus de la m�tropole parisienne y compris de l'U.M.P. Par exemple, en mati�re de d�placements beaucoup d'�lus de l'U.M.P. et du nouveau centre d'ailleurs adh�rent au syndicat Autolib?. Vous, vous �tes contre, vous en avez le droit.

Deuxi�mement, lorsque vous demandiez avec beaucoup d'insistance que l'opposition soit repr�sent�e dans Paris M�tropole, j'avais dit : "pourquoi pas". Et ce sont notamment des �lus U.M.P. de l'agglom�ration qui m?ont dit :"il n'en est pas question, c'est une collectivit� qui s'exprime dans Paris M�tropole", et ces coll�gues qui avaient raison m'ont dit : "imagine qu'un responsable de l'Ex�cutif d'une commune ou d'un d�partement s'exprime, puis qu?un membre de l'opposition, qu'il soit de droite ou de gauche, dise le contraire, ce n'est pas possible. C'est un syndicat de collectivit�s locales, etc." Ils m'ont donc convaincu figurez-vous parce que j?avais �t� trop influenc� par vous. Cela �tant dit, comme nous sommes vraiment extr�mement ouverts avec mon adjoint � la "politique rabougrie", nous avons d�cid�? oui rabougrie, c'est la politique rabougrie, Pierre MANSAT s'occupe avec moi de la politique rabougrie, nous avons d�cid� tout de m�me de cr�er un forum qui pourrait �tre annuel, o� pourraient �tre repr�sent�es un peu toutes les composantes de toutes les collectivit�s.

Entendez quand m�me cette mise en garde que m?ont faite certains de mes coll�gues de Droite. Si c'est pour qu'au nom d'une m�me collectivit�, les gens se contredisent, cela risque de faire d�sordre. Cela ne me fait pas peur. Je suis habitu�. Nous ferons pour le mieux.

Nous passons aux questions suivantes.

Je vous remercie, Monsieur, de nous donner des occasions de sourire, c?est agr�able.

Juillet 2010
Débat
Conseil municipal
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