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M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Examen de v?ux qui ne se rapportent � rien du tout, encore une fois. Le v?u n� 60 est relatif � l'attribution du nom de Ren�e Lebas � une place ou une rue du 11e arrondissement, d�pos� par le groupe socialiste et radical de gauche, MM. BLOCHE et VAUGLIN.

M. Fran�ois VAUGLIN. - Et les socialistes...

Ren�e Lebas : il y eut cette chanson : "Tire, tire l?aiguille", tr�s marqu�e par le folklore ashk�naze ou encore, "Paris Canaille", en 1948, d?un jeune inconnu alors, L�o Ferr�. Et puis, "Le temps du muguet", qui �tait une adaptation du folklore russe que Francis Lemarque lui offrit. Il y eut aussi cette voix, cette diction caract�ristique des ann�es 1950 h�rit�e de l'avant-guerre et de l'�cole de la rigueur. Tout cela pla�a Ren�e Lebas dans le groupe de t�te des femmes de la chanson fran�aise.

Avant-guerre, Ren�e Lebas habitait le quartier de Belleville avec sa famille, de parents juifs roumains immigr�s en France, et avec sa s?ur cadette. C'est dans un cin�ma de Belleville qu'elle chante pour la toute premi�re fois.

La guerre arrive, juin 1940, les nazis interdisent cette chanteuse juive. Elle s'enfuit donc en zone libre, o� elle continue � se produire. Mais c'est en juillet 1942 que le drame survient : sa s?ur cadette et son p�re sont emport�s dans la rafle du Vel? d?Hiv. Elle se r�fugie en Suisse, � Lausanne, o� elle continue sa carri�re de chanteuse. Elle enregistre la chanson "14 juillet", du c�l�bre antinazi Gilles Jean-Vilard et la chanson "exil", �crite par Fran�ois Reichenbach, lui aussi exil� en Suisse.

� la Lib�ration, elle revient en force en France : elle fut la premi�re � enregistrer un disque dans un des studios parisiens, et sa carri�re s'envole.

Le nombre de ses chansons est consid�rable. Charles AZNAVOUR, pour la r�sumer en un mot, disait qu'il voyait dans sa musique tous les �l�ments d'un klezmer fran�ais ; elle-m�me, d?ailleurs, le conc�dait volontiers. Elle disait : "Nous voulions faire entrer ce folklore dans la chanson fran�aise."

Pour l'ensemble de ces raisons, pour les traditions, l'enracinement dans la tradition populaire et dans la m�moire du 11e arrondissement, nous souhaitons qu'une place ou une rue puisse porter son nom, en hommage � Ren�e Lebas.

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

La parole est � Mme HIDALGO pour vous r�pondre.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - C'est bien s�r un avis tr�s favorable.

D?abord, Fran�ois VAUGLIN a fort bien rappel� la vie de cette immense artiste, une femme �galement engag�e et une femme de Belleville, une femme issue aussi des milieux populaires de notre Capitale.

Cette immense artiste m�rite vraiment une place ou une rue dans le 11e arrondissement.

Et puis, je voudrais vraiment remercier Fran�ois VAUGLIN, Patrick BLOCHE et les �lus du 11e de vouloir mettre aussi une femme � l'honneur.

Je vous le rappelle, cela se produit encore trop souvent, et je comprends puisque toutes les personnalit�s qu'on veut honorer en leur attribuant des noms de place ou de rue � Paris le m�ritent, mais vraiment sur les cinq ou six dossiers de d�nomination que nous regardons aujourd'hui, il n'y a qu'une femme. A ce rythme-l�, nous n'arriverons absolument pas � remplir l'objectif que nous nous sommes fix� de redonner de la visibilit� � l'histoire des femmes dans les rues de notre ville.

Vraiment, je vous le dis parce que de Conseil en Conseil, c'est la m�me chose, on a toujours de fa�on extr�mement marginale des noms de femme. Et je vous assure qu'elles sont tr�s, tr�s nombreuses � �tre en attente. Philippe LAMY au cabinet du Maire avait fait un travail, il y a quelque temps, sur les femmes qui avaient vraiment laiss� leur marque dans l'histoire de Paris.

Je vous assure, il y a de quoi proposer des v?ux qui permettent de corriger cette invisibilit� des femmes qui, malheureusement, continue avec nous.

Merci � Fran�ois VAUGLIN et � Patrick BLOCHE de m'avoir permis �galement de rappeler cet objectif qui, je pense, nous tient � coeur.

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Cela me permet juste un commentaire, parce que je contribue moi-m�me aussi � l'apport de noms de femmes artistes r�guli�rement, mais j'�tais tr�s surpris, dans le 1er arrondissement, de voir qu?au-dessus du Chevalier-de-Saint-George, il y a toujours la plaque Richepanse, m�me si elle est l�g�rement effac�e. Donc, c'est assez �trange.

Avec vous, Monsieur le Maire, je propose que nous nous y rendions car je pense que, quand on d�baptise une rue, la plaque ant�rieure devrait au moins dispara�tre.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u pour une d�nomination Ren�e Lebas, la grande artiste d�c�d�e.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le v?u est adopt� � l'unanimit�. (2010, V. 183).

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