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2010, SG 155 - Aménagement des Berges de Seine. Approbation des objectifs poursuivis pour l'aménagement des Berges de Seine (1er, 4e, 7e et 16e) et des modalités de la concertation préalable (suite).


M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme DOUVIN.

Mme Laurence DOUVIN. - Je disais donc : Monsieur le Maire, vous vous trompez de cible.

En pleine crise, dans un contexte de hausse doublement r�p�t�e des imp�ts locaux - vous savez, ce sont les 25 % en deux ans, comme le disait Mme LAGARDE hier -, vous nous pr�sentez un projet ludique qui est �conomiquement st�rile, qui co�te 40 millions, en plus du prix faramineux et non chiffr� li� � l'engorgement permanent de la circulation.

Vous vous trompez aussi d'�chelle, puisque la Seine ne se limite pas aux voies sur berges ; elle est d'une tout autre richesse, c?est une ressource urbanistique unique. Or, depuis 10 ans, vous n'avez rien fait pour la Seine et cela se voit particuli�rement bien quand on consid�re l'ensemble de ses rives et qu'on d�couvre sans peine toute une s�rie d'espaces non utilis�s, dans un �tat d'abandon et de salet� invraisemblable et qui ne demanderaient qu'� �tre am�nag�s pour le plus grand bien des Parisiens.

Evidemment, ces espaces ont � vos yeux un grave handicap : ils ne sont pas circul�s !

Vous aviez d�clar�, lors de la campagne des derni�res �lections municipales, que vous pr�senteriez un projet concernant les voies sur berges quand le volume de la circulation aurait baiss� et quand des moyens de transports alternatifs seraient mis en place. Mais, depuis lors, Monsieur le Maire, le trafic n'a pas baiss�. Il n?y a aucun bus suppl�mentaire et l'automatisation de la ligne 1, comme le Sch�ma directeur de la ligne C n'apporteront � terme qu?un soulagement modeste � des besoins criants. Vous ne tenez donc pas vos engagements.

Et vos arguments sur la pollution sont �cul�s, puisque la baisse, limit�e, de la pollution est bien majoritairement due aux progr�s des constructeurs automobiles, ceux qui font rire votre majorit�, d?ailleurs, et ceux que vous niez !

Les chiffres pr�sent�s dans votre projet en termes de vitesse et d'allongement du temps de parcours sont totalement sous-estim�s. Les ph�nom�nes de report qu?entra�neraient de tels am�nagements, que ce soit sur les quais hauts ou bien la rue de Rivoli, le boulevard Saint-Germain mais aussi le boulevard p�riph�rique ou les Champs-Elys�es, sont d�lib�r�ment pr�sent�s comme mineurs et sans cons�quences. Ce sont vos chiffres mais ils ne correspondent pas du tout � l'exp�rience des Parisiens.

Tous les dimanches, avec les op�rations "Paris respire", tous les soirs o� les voies sur berges sont ferm�es pour entretien, l'�t� lors de "Paris Plage" ou lors des crues, des embouteillages monstres se forment, avec klaxon et pollution, d�mentant tous les mod�les abstraits sur lesquels reposent vos hypoth�ses. Et encore, ces exp�riences se tiennent-elles dans le cadre d'une circulation diminu�e le soir, pendant les vacances ou le dimanche. Ces interruptions sont souhaitables, car elles sont limit�es dans le temps ; elles ont un but de loisir ou bien elles sont impos�es par des op�rations de maintenance, mais elles ne peuvent pas �tre permanentes dans l'�tat actuel des besoins li�s � la circulation et d?absence de transports alternatifs.

Ne vous en d�plaise, Monsieur le Maire, nous aussi nous souhaitons globalement moins de voitures � Paris mais pas n'importe comment.

Vos chiffres ne tiennent pas. Ce serait facilement d�montr� dans le cadre d'une exp�rimentation de six mois sans autre am�nagement que l?installation des feux de r�gulation pr�vus sur la rive droite et la fermeture de la voie rive gauche ; une exp�rimentation transparente avec l'installation sur les voies de report et sur la voie sur berge rive droite d'instruments de mesure du volume du trafic, de la pollution et du bruit, et des instruments qui soient visibles par tous, et non les r�sultats d'un observatoire cantonn� dans les bureaux.

Sinon, Monsieur le Maire, le cauchemar urbain, eh bien, c'est vous qui nous le promettez.

Si votre projet est �triqu�, il est aussi, depuis sa gen�se, un projet confisqu�.

Un projet confisqu�, puisqu'il est �labor� par vos services dans le plus grand secret, sans aucune concertation avec les �lus, m�me pas avec ceux des arrondissements riverains de la Seine.

Quant � nous, c'est encore une fois par la presse que nous avons eu connaissance du projet. Quel m�pris de nos �lecteurs vous manifestez ainsi !

C'est un projet tout ficel� que vous soumettez � une soi-disant concertation parce que votre concertation, c'est toujours une concertation apr�s-coup. De plus, il y a le risque de voir ce d�bat nous �chapper compl�tement, si vous apportez ce dossier dans la corbeille des 110 initiatives de Paris M�tropole.

Si tel �tait le cas, eh bien, cela voudrait dire que les Parisiens seraient d�pouill�s d'un d�bat majeur pour la vie de leur ville et la leur. Et c?est un peu la m�thode que vous avez employ�e pour Autolib?, qui a exon�r� ce projet de tout passage en Conseil de Paris, une fois le principe de cr�ation du syndicat mixte adopt�.

Alors, Monsieur le Maire, pas deux fois !

Toutes ces raisons font que nous avons choisi de travailler sur une autre option.

Une option parmi d?autres mais porteuse et globale, comportant des am�nagements qui tiennent compte de deux dimensions totalement absentes de votre projet : l?aspect �cologique et l?aspect �conomique.

Mes chers coll�gues, il faut croire que notre projet vous g�ne. Eh bien, il va falloir vous y habituer.

Madame HIDALGO, par voie de presse, vous avez qualifi� cette vision de "exhum�e des ann�es 70", autrement dit ringarde ou d�pass�e. Eh bien, c?est exactement ce que nous pensons de votre projet !

Un projet du XXe si�cle, un projet du si�cle dernier, qui se r�duit � un "non" � la voiture totalement d�pass�, une posture id�ologique qui a 15 ans d'�ge, qui ne tient aucun compte des nouveaux modes de d�placements qui se pr�parent, aucun compte des projets technologiques en cours, pour nous offrir d'autres modes non polluants, ces modes qui vont rapidement faire reposer sur d'autres crit�res les choix en mati�re de d�placements.

�tre moderne, c'est ouvrir la Seine � tous les Parisiens, c?est la leur rendre accessible et am�nag�e partout o� elle peut l'�tre.

Et il y a beaucoup d?endroits : les quais le long des 12e et 13e, l?all�e aux Cygnes, la troisi�me �le de Paris - une ressource existante compl�tement oubli�e dans votre projet -, les quais le long des 15e et 16e arrondissements, le prolongement des quais hauts au-dessus des voies sur berges pour rapprocher les promeneurs du fleuve.

Je suis d�sol�e de vous d�cevoir, car ce projet n'est pas fait de b�ton arm� et de carbone sous cloche, mais de transparence et d'ouverture.

Etre moderne, c'est concevoir la Seine dans toutes ses fonctions et toutes ses potentialit�s : �nerg�tiques en produisant de l?�nergie avec des miroirs solaires ou des turbines sous-marines, �cologiques en installant des serres de production biologique, �conomiques en cr�ant aussi bien des micro-activit�s que des �quipements flottants d�di�s � des �v�nements commerciaux ou internationaux.

C'est ainsi qu'on b�tit un projet, b�ti sur le d�veloppement durable.

Etre moderne, c?est aussi utiliser la ressource Seine pour le d�placement des personnes, en remettant � l'�tude Vogu�o et Batobus, et en d�veloppant la circulation des marchandises.

Etre moderne, c'est enfin proposer des projets �conomiquement viables et financi�rement �quilibr�s, o� activit�s et services auront toutes leurs places, et qui soient une vitrine de Paris ville monde.

En conclusion, vous nous proposez un projet ludique, une sorte de "short" anti-voiture. Nous vous demandons, nous, la cr�ation d'un habit de lumi�re pour toute la Seine, un vrai projet du XXIe si�cle, et non un simple coup m�diatique.

Monsieur le Maire, je terminerai, puisque vous avez rendu hommage � Mme HIDALGO, et bien je souhaiterais rendre hommage aux �lus du groupe qui ont travaill� sur notre projet, et annoncer les orateurs de notre groupe qui vont s?exprimer : Jean-Fran�ois LEGARET, Vincent ROGER, Patrick TR�M�GE, Rachida DATI, G�rard d'ABOVILLE et Jean-Pierre LECOQ.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.P.A.).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur J�r�me DUBUS.

M. J�r�me DUBUS. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

A l'or�e de cette p�riode estivale, � quoi pensent r�ellement les Parisiens ?

Ils pensent d'abord � leur emploi, car malheureusement Paris est toujours m�daille d'argent du ch�mage en Ile-de-France derri�re la Seine-Saint-Denis.

Ils pensent ensuite � leur logement car le nombre de demandeurs atteint aujourd?hui le chiffre record de 120.000, en progression de 15 % depuis 2001.

Ils pensent �galement � trouver pour la rentr�e un mode de garde pour leurs enfants, quand il manque encore 15.000 places en cr�che.

Ils pensent aussi � la carence des services municipaux, notamment en mati�re de propret�.

Oui, Monsieur le Maire, vous qui parliez hier soir de d�cadence de l'esprit public, commencez par �viter la d�cadence de vos propres services municipaux !

Alors, les Parisiens pensent-ils � l'am�nagement des voies sur berges ?

Si les probl�mes que j'ai �voqu�s �taient facilement r�solus, on peut le penser. Malheureusement, nous nous en �loignons chaque jour un peu plus.

Il y a pourtant une vraie volont� de la part des Parisiens � vouloir profiter de la Seine, autour de laquelle Paris s'est construite, autour de laquelle la structure urbaine de notre Capitale s'est �difi�e.

Mais avec le projet pr�sent� aujourd?hui, vous incarnez � merveille, Monsieur le Maire, le P.I.L. : le parti des illusions lyriques !

Les Parisiens pensent : emploi, logement, mode de garde, propret�. Vous leur r�pondez : chaises longues, parties de p�tanque et pistes de danse !

(Applaudissements sur les bancs des groupes Centre et Ind�pendants et U.M.P.P.A.).

Les Parisiens n'ont pas de pain ? Qu'on leur donne de la brioche !

(Applaudissements sur les bancs des groupes Centre et Ind�pendants et U.M.P.P.A.).

Voici un nouvel exemple du constructivisme municipal, que depuis 2001 vous imposez aux Parisiens.

Certes, avec un ind�niable talent de communicateur, avec un effet politique non n�gligeable, mais avec un impact qui ressemble plus � la politique du leurre.

Oui, Monsieur le Maire, ce projet que vous nous proposez aujourd?hui est un v�ritable leurre, qui arrive d?ailleurs � un moment o� votre politique urbanistique patine.

O� en sont les quatre nouvelles merveilles urbaines parisiennes ? Jean Bouin, contest� de toutes parts, les Halles attaqu�es apr�s huit longues ann�es de tergiversations, les Batignolles, retoqu�es par le Tribunal administratif. Enfin, vos fameuses tours, balay�es par la crise et r�duites d�sormais � la seule fonction du logement social.

Oui, mes chers coll�gues, il ne reste plus grand-chose des grands projets de cette seconde et derni�re mandature. A l'ambition a succ�d� une esp�ce de lassitude, un d�sint�r�t, un je-ne-sais-quoi qui annonce d�j� une mandature pour rien. C?est l?effet Congr�s de Reims !

Je n'invente pas. Ce constat vient de vos propres troupes, inqui�tes de cette d�rive. Comme disent "Les Verts", ces op�rations sont devenues des gouffres financiers, des imbroglios judiciaires au calendrier retard�.

Alors, comment r�agir avant qu?il ne soit trop tard ? Eur�ka ! Vous avez trouv� en ressortant ce projet de r�am�nagement des voies sur berges. Non pas sous une forme approfondie et travaill�e, qui aurait n�cessit� un travail urbain long et complexe, mais sous la forme d'un petit projet, un projet croupion, un projet guinguette, plus proche du "panem et circences" de l'empire romain que d'un geste urbain majeur.

Le leurre va peut-�tre remplir son objectif pendant un temps, mais ce sera tr�s court, tr�s, tr�s court, tant ce projet est mal ficel�, tant il a �t� �labor� � la va-vite, tant ses concepteurs ont travaill� in vitro. Pourquoi seulement l?A.P.U.R. ? Oui, pourquoi ? Tr�s comp�tente mais pourquoi seulement l?A.P.U.R.

Et pourtant, je le r�p�te, Paris a besoin d'un grand projet de reconqu�te de son fleuve, qui allie imagination et rayonnement, qui soit la nouvelle voie lact�e du modernisme parisien.

Paris doit voir en grand, mes chers coll�gues !

Mais pour cela, il faut oser, et cette �quipe n'ose plus.

Pour cela, il faut impulser et cette �quipe n?impulse plus.

Le r�am�nagement du fleuve aurait pu �tre un �v�nement historique pour notre Capitale, pour notre R�gion, pour notre pays. Regardez les exemples des capitales europ�ennes, qui ont r�cemment rebondi ou qui vont rebondir : elles ont toutes alli� l'�v�nement fondateur, le grand geste urbain ou l'infrastructure tot�mique, et la relance d'une vocation nouvelle.

Des exemples ? Hier, Bilbao et le mus�e Guggenheim, Lisbonne et l?exposition universelle, Barcelone et Ath�nes avec les Jeux olympiques de 1992 et de 2004, demain Londres et les Jeux olympiques de 2012.

Cela pouvait �tre Paris, mais nous avons perdu les Jeux olympiques, et vous avez, de mani�re assez l�g�re, �cart� la candidature de Paris � l'exposition universelle de 2020.

Alors, il nous reste effectivement la reconqu�te du fleuve, souhait�e par les Parisiens, et qui doit �tre l'occasion d?une grande mobilisation autour d'un projet embl�matique qui ne soit pas un frein � la mobilit�.

C?est la raison pour laquelle nous vous proposons, et nous avons �t� les premiers � le faire, de lancer un grand concours international sur l'ensemble des voies sur berges de Paris, et pourquoi pas en incluant les communes environnantes.

Pour une capitale mill�naire comme la n�tre, confront�e aux enjeux de la mondialisation, la reconqu�te de la Seine doit faire l?objet d?un projet urbain ambitieux.

Je veux bien qu'on fasse plaisir � ceux qui ne con�oivent la mobilit� que dans l'immobilit�. Mais, tout de m�me, un peu d'audace, un peu de souffle ! Un peu d'ambition pour l'�pine dorsale de notre ville, pour ce fleuve charg� d?histoire.

Il est encore temps de changer de braquet, en rejoignant notre projet de grand concours international, portant sur la totalit� des berges et int�grant les quais hauts et bas.

Si tel n?est pas le cas, alors votre ambition restera lettre morte et ce r�am�nagement laissera peu de place et peu de traces dans l'innovation urbaine et l'entra�nement �conomique de Paris. Vous aurez tout simplement caboss� Paris un peu plus.

Au lieu de vous attribuer le prix de la modernit� urbaine, nous vous attribuerons le prix de l'�go�sme h�doniste, tant ce projet va r�duire la mobilit� des banlieusards, de celles et ceux que vous avez d�j� repouss�s de Paris, ces prolos et ces classes moyennes exclues de l'acc�s au travail par de nouvelles entraves � la mobilit�.

Mes chers coll�gues, en conclusion, je vous demande de nous rejoindre dans notre volont� d'un projet ambitieux pour Paris, comme le d�clarait le grand urbaniste am�ricain, Daniel BURNHAM : "Ne faites pas de petits plans, ils n?ont pas la magie de remuer l?�me humaine".

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Centre et Ind�pendants et U.M.P.P.A.).

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme BERTINOTTI.

Mme Dominique BERTINOTTI, maire du 4e arrondissement. - Oui, je vais essayer d?�lever le niveau en portant la parole des Parisiens et des Parisiennes, et de ceux en particulier qui sont directement concern�s par la Seine.

La Seine, moteur du d�veloppement de Paris au fil des si�cles.

Mes chers coll�gues, j?ai envie de dire : quoi de plus naturel et �vident que d'engager aujourd?hui une r�flexion sur l'avenir des voies sur berges, dans la mesure o� la Seine a jou�, depuis de tr�s nombreux si�cles, un r�le d�terminant dans le d�veloppement �conomique et urbain de Paris.

Il ne s'agit de faire ni l'histoire de Paris ni l'histoire de la Seine, mais de s'interroger sur les relations entre la ville et son fleuve. C?est effectivement s'interroger sur un espace urbain original qu'est la Seine, un espace construit qui concilie deux approches, celle du fleuve dans la ville et celle des Parisiens sur le fleuve, � la jonction d'une histoire des formes, des usages et des repr�sentations.

Depuis le Moyen-Age, la Seine est un espace partag� au c?ur de la ville : fleuve nourricier avec pr�s des deux tiers des consommations parisiennes qui transitaient par les ports, voie de brassage de populations par les coches d?eau, la Seine a �t� longtemps le lieu de vie d?une population nombreuse (porteurs d?eau, blanchisseuses, commer�ants, meuniers, promeneurs, etc.). Le fleuve d�termine ainsi un monde urbain singulier associant � ses rives, ses quais, ses ports, ses gr�ves ou ses ponts, la ville enti�re.

� ce titre, je ne peux m'emp�cher d'�voquer en tant qu'�lue du 4e ce qui fut un des plus importants ports parisiens, le port de Gr�ve, au pied de l'actuelle place de l'H�tel de Ville, s'�tendant jusqu'au Pont-Marie, qui recevait vins de France et de Bourgogne, grains, bois, march� flottant aux fruits, install� lui aussi sur le port de la place de Gr�ve, qui demeura jusqu'� la Premi�re Guerre mondiale, ou encore les bateaux-lavoirs communiquant entre eux entre le pont d'Arcole et le Pont-Neuf.

La pr�sence de ces diverses activit�s �conomiques sur les berges au long des si�cles d�montre combien la Seine a �t� un lieu de vie dense et vari�, lieu de croisements et d'�changes.

L?essor du chemin de fer au XIXe, puis la crue de 1910 qui provoqua la volont� de ma�triser ce fleuve un peu imp�tueux, vont certes aboutir � une r�duction des activit�s �conomiques sur la Seine mais surtout ont conduit � un d�tournement de ses habitants vers elle. Le d�laissement du fleuve est alors en marche.

La rupture entre le fleuve et ses habitants va �tre en effet encore plus symbolique lors de l'inauguration de la voie express rive droite en d�cembre 1967 par Georges Pompidou, et je me permets, comme Christophe NAJDOVSKI, de rappeler les propos de ce Premier Ministre : "il s'agit d'adapter Paris � la fois � la vie des Parisiens et aux n�cessit�s de l'automobile", ce que "Le Monde" titrait de la fa�on suivante : "Adapter Paris � l'automobile". C'est v�ritablement la cr�ation de cette autoroute urbaine, cons�cration du r�gne de l'automobile, qui a fait que le fleuve est devenu, et je reprends une des expressions qui a �t� cit�e dans les dix grands projets, "�tranger � sa ville".

Notre souhait : pour un r�am�nagement ambitieux des berges de Seine dans le 4e.

Mes chers coll�gues, le projet qui nous est propos� par le Maire de Paris aujourd'hui autorise enfin la reprise du fil d'une histoire que la voie express avait quasi d�finitivement interrompu. Autrement dit, mettre fin � l'histoire de cette rupture entre la ville et son fleuve.

Dans les propositions �labor�es par les dix �quipes pluridisciplinaires, et je trouve que M. Jean-Fran�ois LAMOUR a une lecture s�lective, nombreuses ont �t� celles qui ont �voqu� la transformation de la voie express rive droite.

Pour Jean NOUVEL, il s'agit tout simplement de "retrouver la Seine". Dans ce projet port� aujourd'hui par la Municipalit�, beaucoup de sources de satisfaction. Le projet de r�am�nagement des berges dans le 4e s'inscrit dans la d�marche de requalification des quais, tout d'abord des quais hauts, engag�e par notre �quipe municipale depuis quelques ann�es, qui s'est traduite tr�s concr�tement par la r�alisation de la piste cyclable bidirectionnelle Seine, l'am�lioration et la s�curisation de la circulation automobile sur les quais hauts en r��quilibrant la chauss�e entre deux voies entrantes et deux voies sortantes. Ces initiatives ont fortement contribu� � l'am�lioration de la qualit� de l'espace public des quais de Seine dans le 4e et participent ainsi � rendre plus agr�able le cadre de vie des tr�s nombreux habitants qui y r�sident.

C'est pourquoi nous accueillons tr�s favorablement le changement de statut de la voie Georges Pompidou, laquelle, d'autoroute urbaine, deviendra un boulevard parisien permettant aux pi�tons de refr�quenter de fa�on permanente les abords du fleuve.

Nous nous r�jouissons de constater que sera r�alis�e dans le cadre de ce r�am�nagement une v�ritable trame bleue - parcours pi�tonnier continu et permanent sur les berges de Seine du pont d'Arcole - et que nous souhaitons voir prolong�e jusqu'au bassin de l'Arsenal, c'�tait un de nos engagements de mandature.

Nous prenons acte �galement de la n�cessit� de cr�er de nouvelles activit�s en bord de Seine.

Forts de ce constat, nous souhaitons pouvoir renforcer l'ambition de ce projet en menant une concertation approfondie. Parce que la r�ussite de ce projet est li�e � sa n�cessaire appropriation par les habitants, nous tiendrons, et je l'ai �voqu� avec Anne HIDALGO, cinq r�unions de travail avec le Conseil de Quai qui sera mis en place � cet effet, car comme le rappelle Richard ROGERS : "Paris ville historique sera une ville adapt�e aux enjeux du XXIe si�cle. Elle doit continuer � explorer les voies de l'invention, qu'elles soient techniques, esth�tiques, sociales ou �conomiques, et elle doit le faire avec les Parisiens".

Des habitants, des commer�ants, des associations du 4e, le B.H.V., mais aussi d'autres partenaires (les Voies Navigables de France, le Port autonome, le Bassin de l'Arsenal?) seront invit�s � faire partie de ce Conseil de Quai. Ainsi, comme l'exprime Jean NOUVEL, il faut que les citadins soient les "coacteurs et les coproducteurs" du projet m�tropolitain dont la Seine est un des �l�ments.

Je tiens � dire, ayant entendu les propos pr�c�dents : pourquoi ne pas faire confiance aux Parisiens eux-m�mes, qui sont d'excellents connaisseurs de leur propre vie et qui, je suis s�re, feront d'excellentes propositions dans le cadre de cette concertation ?

Cette d�marche facilitera la mise en ?uvre des objectifs pr�sent�s par le maire de Paris mais aussi, je n'en doute pas un seul instant, leur approfondissement autour de trois axes :

- Premier axe : une r�flexion sur les liens entre les quais hauts et les quais bas, en int�grant les imp�ratifs du commerce de centre-ville au plus pr�s des utilisateurs. Le fleuve devrait remplacer utilement les gros camions de livraison qui sillonnent nos rues. Ainsi, les activit�s �conomiques et d?emplois du centre de Paris, notamment ceux du 4e - 40.000 emplois dont beaucoup sont commerciaux - pourront b�n�ficier de ces am�nagements pour accueillir de nouveaux espaces de livraison de marchandises et de nouveaux services.

- Deuxi�me axe : nous souhaitons l'extension du p�rim�tre du r�am�nagement envisag�s dans le 4e jusqu'au Bassin de l'Arsenal en int�grant ainsi le quai haut et le quai bas Henri IV avec une red�finition des usages des entrep�ts qui figurent sur les quais bas.

- Troisi�me axe : l'examen des modalit�s d'implantation de nouvelles activit�s �conomiques sur les berges, activit�s entrepreneuriales, activit�s de d�veloppement durable au travers de l'installation possible de nouvelles barges.

Ainsi, cette concertation permettra de diversifier la vocation de la Seine, vecteur de liens essentiels pour que Paris soit une m�tropole adapt�e aux enjeux du XXIe si�cle.

Silencieux, fiable, ayant une forte contenance et peu consommateur d'�nergie, le transport fluvial peut apporter une alternative pertinente pour lutter contre l'engorgement des villes en r�duisant les nuisances sonores et environnementales.

Il appara�t d�s lors plus que n�cessaire de d�velopper de nouveaux trafics sur la Seine, en particulier ceux li�s � la grande distribution, au secteur des d�chets, au transport des personnes, et d'imaginer un nouveau concept de port de centre-ville int�grant la notion de partage de l'espace, dans le temps, entre activit�s portuaires et loisirs.

Pour la r�alisation de ces ambitieux objectifs, nous appelons de nos v?ux une large concertation, sans dogmatisme ni sectarisme, r�affirmant encore plus fortement la vocation de transport des hommes et des marchandises du fleuve dans la perspective d'une ville en mouvement et d'une ville durable renfor�ant l'image d'un Paris dynamique � la hauteur de l'embl�me de Paris qui reste encore aujourd'hui le symbole du r�le structurant que la Seine a jou� et continuera � jouer dans le d�veloppement de la ville.

Moi, je fais confiance � l'intelligence des habitants parisiens et parisiennes, et en particulier des arrondissements qui longent la Seine.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme Dani�le FOURNIER.

Mme Dani�le FOURNIER. - Merci, Monsieur le Maire.

Il est clair, � l'�coute des diff�rents intervenants qui m?ont pr�c�d�e, que nos d�bats sur le r�am�nagement des berges renvoient � des visions diff�rentes, voire oppos�es de la ville et de Paris.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que la vision qui s'est exprim�e sur la droite de notre Assembl�e est dat�e, pour ne pas dire p�rim�e. � l'heure o� l'urgence des d�fis �cologiques s'impose � tous, Paris, et les berges en particulier, peuvent-ils �tre con�us uniquement comme des espaces � rentabiliser ?

Et que dire de la vision soi-disant �cologique qui transpara�t dans le vague contreprojet pr�sent� par l'opposition municipale et concoct� par un cabinet qualifi� � juste titre de clandestin par Jean-Pierre CAFFET ? Un coup de crayon vert par ci sur un plan, un minuscule jardin bio par l�? mais aussi et surtout un tunnel en b�ton pour laisser la place � toujours plus de voitures, et des activit�s haut de gamme, nous assure-t-on, pour que le territoire soit rentable, bien fr�quent�, et que les am�nagements soient financ�s par des industriels ou des investisseurs priv�s, comme l?a sugg�r� M. LAMOUR dans son intervention.

Comme l?a fait en son temps Georges Pompidou, la droite parisienne continue de vouloir adapter la ville � la voiture sans respect pour ce site exceptionnel.

C'est pour notre part une autre vision pour Paris et les berges de Seine que nous portons. Rendre les berges aux pi�tons, faciliter les acc�s au fleuve et mieux relier les deux rives n�cessitent de garantir une continuit� des parcours pi�tons et cyclables le long de la Seine.

Les berges doivent devenir ou redevenir un lieu de promenade o� seront investies et mari�es les deux identit�s du lieu, celle du paysage urbain, un paysage reconnu par le classement au patrimoine mondial de l?Unesco et celle du fleuve qui, au cours des am�nagements des derni�res d�cennies, s'est trouv�e �loign�e des habitants et des passants.

La Seine est reconnue par le sch�ma directeur de la r�gion Ile-de-France comme un corridor �cologique et, malgr� les nombreuses atteintes qui lui sont port�es, elle reste un r�servoir de biodiversit� crucial pour Paris et sa R�gion.

A ce titre, elle doit �tre prot�g�e et valoris�e. Nous aurons tous � y gagner. Pour cela, nous proposons que, dans le futur am�nagement, soient pr�serv�s des espaces de respiration pour la d�tente, la promenade, le pique-nique, le jeu improvis�, des espaces libres o� chacun pourra � son gr� se d�placer ou faire une pause.

Cette libert� laiss�e � chacun, c'est ce qui fait une ville vivante et agr�able, une ville o� on prend le temps de s'arr�ter aussi et de ne rien faire, une ville qui vit le jour et la nuit. Nous sommes satisfaits qu'un lieu ait �t� pr�vu pour les noctambules.

A l'heure o� les discussions sur le r�glement local de publicit� ont repris, nous restons particuli�rement vigilants sur la pr�servation du paysage de ce site.

Pr�servons-nous de la tentation de faire se succ�der les commerces. Les berges doivent �tre reconquises par les pi�tons, les v�los et les rollers, pas par les marques et les logos g�ants.

Il faut diversifier, certes, les usages en offrant des activit�s sportives, culturelles voire �conomiques li�es � la nature et au fleuve, mais il faut aussi garantir la gratuit� dans de nombreux espaces et la libert� d'acc�s pour que ces espaces en plein air, en plein Paris, jouent leur r�le social.

Enfin, c'est dans la conduite du projet de r�am�nagement que les berges doivent �tre rendues aux citoyens. En effet, c'est bien avec eux que doit s'�laborer une politique urbaine, audacieuse et moderne.

Les associer � l?�laboration de nos projets, c'est renforcer ces projets, c'est faire �merger des propositions innovantes.

Nous avions propos� cet hiver que le projet fasse l'objet d'un concours international d'architecture. Nous regrettons que cette voie n'ait pas �t� retenue. Le projet qui nous est pr�sent� a �t� �labor� dans le secret et, nous le savons, un urbaniste participatif suppose que les citoyens soient associ�s le plus en amont possible.

C'est le sens de l'amendement que nous d�posons qui propose notamment la cr�ation d'ateliers th�matiques ouverts � tous les Franciliens et non une simple concertation r�serv�e aux seuls Parisiens dont le territoire est riverain de la Seine.

Nous avons besoin d'une vision globale et coh�rente et nous avons propos� d'�largir et de diversifier les modalit�s et le p�rim�tre de la concertation.

Nous connaissons l'int�r�t profond des Parisiens pour ce qui touche � l'�volution de notre ville, il aurait �t� vraiment dommageable de s'en tenir au minimum l�gal dans le cadre d'am�nagements de cette envergure.

Il nous semble au contraire que la concertation doit �tre � la hauteur de l'ambition du projet qui est un enjeu majeur pour notre Ville.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur LEGARET, vous avez la parole.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

C'est souvent comme cela avec vous, Monsieur le Maire. Cela commence sur les berges de la Seine, comme aux Halles, par une bonne id�e et, tr�s vite, vous �talez, vous bidonnez, vous d�rapez, vous abusez les Parisiens et vous vous trompez vous-m�me, et sur les objectifs, et sur les moyens.

La bonne id�e, c'est qu'enfin vous vous occupez de la Seine, parce que depuis 2001, rien n'a �t� fait hormis "Paris Plage", bien s�r.

Puis-je rappeler qu'avant 2001 beaucoup a �t� fait sur les berges de la Seine, beaucoup ? Je parle notamment des trois ann�es qui ont pr�c�d� votre �lection : le ravalement int�gral des berges et des quais, la restauration des ponts, les f�tes de la Seine et le d�m�nagement de plusieurs centaines de places de stationnement, pour les voitures et pour les autocars qui ont d�barrass� les berges de la Seine.

Vous l'avez compl�tement oubli�.

Enfin, vous vous int�ressez � la Seine, mais vous nous proposez un projet mitig�, limit�, b�cl�, factice et bien entendu sans concertation, ni avec les Parisiens ni d'ailleurs avec les repr�sentants de l'�tat.

Cela me para�t assez imprudent, compte tenu de la complexit� de la superposition de gestion qui caract�rise la domanialit� de ces berges.

En r�alit�, ce que vous proposez, Christophe NAJDOVSKI nous l?a confirm�, c?est "Paris Plage" 12 mois sur 12.

Bien entendu, "Paris Plage" est un succ�s pendant l'�t�, beaucoup plus gr�ce aux touristes qu'aux Parisiens d'ailleurs, mais, Monsieur le Maire, vous vous �tes probablement d�j� promen� sur une plage d'une station baln�aire en novembre ou en f�vrier. Vous savez comme moi qu'il n'y a pas grand monde, que les guinguettes, les paillotes et les activit�s ferment pendant la saison hivernale.

"Paris Plage" est sans doute une bonne id�e, mais c'est une id�e qui finalement consiste � faire une plage sans tenir compte de la pr�sence de la Seine. C'est probablement un cas unique au monde de plage sans eau, puisqu'aucune activit� n?utilise la Seine, ce fleuve mythique, ce fleuve nourricier, ce fleuve qui explique toute l'histoire de Paris.

Ce n'est pas avec quelques �les flottantes ou des �crans de cin�ma, qui probablement trembleront � chaque passage de Bateaux-mouches, et quelques guinguettes m�diocres que vous arriverez � reb�tir, � revaloriser ce paysage unique au monde, class� patrimoine mondial de l'humanit� par L?UNESCO.

Surtout, c'est le principal reproche que je vous adresserai, il n?y a rien sur les quais hauts, rien. Or, le paysage de la Seine, le site de la Seine ne peut pas s'expliquer historiquement sur le plan urbanistique et architectural sans ces quais hauts.

Nous le savons tr�s bien, pendant la p�riode de Paris Plage, en tant que Maire du 1er arrondissement - et je pense que les Maires des autres arrondissements concern�s le savent -, c'est effectivement un enfer pour les riverains et pour les commer�ants.

Or, ces quais hauts, c?est un endroit o� l?on trouve des commerces, des restaurants, des caf�s, des bouquinistes, beaucoup d'activit�s qui justement s'adressent aux promeneurs, aux Parisiens et �ventuellement aux touristes.

C'est la raison pour laquelle les limitations de circulation que vous envisagez sur la rive droite et les barrages complets de circulation sur la rive gauche nous am�nent � vous faire une proposition qui va dans le sens que vous pr�conisez, uniquement en parole, de la transparence.

C'est de mettre en place avant toute exp�rimentation et naturellement pendant toute exp�rimentation des capteurs � affichage direct et permanent, c'est notre v?u n� 35, permettant de mesurer en temps r�el le nombre de v�hicules par heure, les taux de pollution et le bruit.

Tous les Parisiens, tous les riverains pourront juger par eux-m�mes de la situation avant toute exp�rimentation et pendant l'exp�rimentation et, si c'�tait n�cessaire, apr�s l'exp�rimentation.

Je ne doute pas, Monsieur le Maire, que vous donnerez un avis favorable sur ce v?u, en faisant observer que c'est une situation un peu particuli�re. Sur les 10 arrondissements qui bordent la Seine, sept n'appartiennent pas � votre majorit�.

Votre l�gitimit� est grande, Monsieur le Maire de Paris, mais la l�gitimit� accessoire des Maires des arrondissements concern�s doit �galement �tre prise en compte, c?est la raison pour laquelle nous demandons aussi que ces �l�ments de mesure soient transmis aux Conseils de quartier et puissent �tre discut�s en Conseils d'arrondissement.

J'ai entendu avec int�r�t Mme BERTINOTTI parler d'un comit� de quai, j'esp�re que cette proposition ne se limitera pas au 4e arrondissement mais que le dispositif pourra �tre utilis� au b�n�fice de tous les arrondissements concern�s.

Monsieur le Maire, votre id�e de d�part est une id�e que je salue, enfin, il va se passer des choses sur la Seine, mais en proposant de r�am�nager la Seine et les berges, d�fendez la Seine pour Paris et pour les Parisiens.

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. Claude DARGENT.

M. Claude DARGENT. - Monsieur le Maire, chers coll�gues.

L'am�nagement des berges de Seine tel qu'envisag� dans le projet que nous examinons ce matin va profond�ment marquer, et pour de longues ann�es, le paysage parisien sur un site particuli�rement important pour notre ville. N'en d�plaise � certains, ce projet s'inscrit dans une tendance de fond, une tendance que connaissent les m�tropoles de la plan�te qui ont la chance d'avoir �t� plac�es par l'histoire au bord de l'eau, qu'il s'agisse d'un fleuve ou d'un bord de mer.

Ainsi, dans les ann�es 60, les villes am�ricaines suivant l'exemple de Baltimore et Boston ont commenc� � reconqu�rir leurs quais, puis le mouvement est pass� � notre continent dans les ann�es 80 en commen�ant par le r�am�nagement des docks de Londres.

Depuis, il s'y est g�n�ralis�. Rotterdam, Amsterdam, Bilbao, Barcelone, ont r�tablit le contact entre leur centre de ville et l'eau qui les traverse ou les borde.

En Allemagne, les rives de la Spree ont fait l'objet d'un traitement particulier � l'occasion de la r�unification urbaine de Berlin. Paris ne peut pas rester � l'�cart de ce mouvement.

Au demeurant, le projet que nous examinons aujourd?hui s'inscrit dans une id�e constante de la politique parisienne suivie depuis 2001 : conduire un nouveau partage de l'espace public. Il s?agit de faire en sorte que le privil�ge incontest� dont b�n�ficiait l'automobile � Paris depuis les ann�es 60 soit progressivement remplac� par une conception plus �quitable des rapports entre modes de d�placement.

Il s'agit �galement de diversifier les usages du domaine public en laissant davantage d'espace aux loisirs, au tourisme, � la culture, mais aussi d'ailleurs, c'est pr�vu dans le projet que nous �tudions, � l'occasion aux activit�s �conomiques. En m�me temps, toute politique publique doit faire avec la situation de d�part � laquelle elle est confront�e, et si l'automobile est minoritaire dans les d�placements dans notre ville, on l'oublie trop souvent, elle y occupe n�anmoins encore aujourd?hui une place importante, on ne saurait l'ignorer et ce projet tient pleinement compte de cette r�alit�.

En fait, l'am�nagement des berges de la Seine qui nous est propos� est �quilibr� en cela qu'il conjugue et articule deux qualit� : le volontarisme et le pragmatisme. Le volontarisme d'abord, il faut dire que nous revenons de loin. Il n'y a pas si longtemps dans l'histoire d'une ville comme la n�tre, il y a � peine 30 ans, Jacques CHIRAC formulait une proposition diam�tralement oppos�e � celle que nous examinons aujourd'hui. Il s'agissait alors de cr�er rive gauche une voie sur berges de bout en bout de la Capitale, passant au pied de Notre-Dame sur le mod�le de celle existant rive droite.

Fort heureusement, cette voie sur berges rive gauche ne vit jamais le jour et le projet qui nous est propos� aujourd'hui apure en quelque sorte cet �chec en proposant de supprimer le seul tron�on r�alis�, qui est devenu de ce fait inutile : celui qui va du mus�e d?Orsay au pont de l'Alma.

Mais il suffit d'entendre les cris d?orfraie de la droite pour percevoir combien le volontarisme de la Municipalit� dans ce domaine est bien r�el. D�s qu'il s'agit de reconsid�rer la place de l'automobile � Paris, les groupes de pression se d�cha�nent et les vieux d�mons conservateurs de la droite se r�veillent.

Volontarisme �galement quand il s'agit de retraiter la liaison routi�re de la rive droite. Car il n'est pas simple, visiblement, de soutenir qu'une id�e est aujourd'hui d�pass�e, celle selon laquelle on doit pouvoir traverser Paris en automobile en passant dans son centre historique sans rencontrer de feux tricolores pendant plusieurs kilom�tres, comme c'est le cas aujourd'hui, emp�chant de ce fait les Parisiens et les touristes d'acc�der aux bords de l'eau.

Volontarisme donc mais pragmatisme �galement : l'�tude minutieuse des reports de circulation fait que ce qui nous est propos� est calibr� pour �viter de cr�er des encombrements routiers notables.

Rive gauche, on l?a dit, il s'agit de supprimer une anomalie.

Rive droite, aucune file de circulation n'est supprim�e et il s'agit d'implanter des feux tricolores pour transformer une autoroute en boulevard urbain.

Enfin, ce pragmatisme est �galement visible dans le fait que ce projet s?accompagne d'un d�veloppement en contrepartie des modes de d�placements collectifs : automatisation de la ligne 1, nouvelle rame sur le R.E.R. A, am�lioration de la ligne C et, demain, am�lioration des liaisons par le fleuve.

En face de cela, nous trouvons une U.M.P. emmen�e par M. LAMOUR qui nous expliquait d�j� au Conseil du 15e arrondissement que ce projet � la fois manque d?ambition et qu?il va cr�er des d�sordres majeurs de circulation.

L'U.M.P. ne nous avait pas accoutum�s aux subtilit�s de la dialectique, je crois n�anmoins qu'elle nous montre ici qu?elle peut dans ce domaine aussi beaucoup progresser.

Et puis, je veux l'indiquer ici : je trouve, pour tout dire, que la position de la droite parisienne sur ce dossier, telle qu'elle s'exprime ce matin est � l'image de son contreprojet, cette position de la droite parisienne est marqu�e par une r�elle m�diocrit�.

Monsieur le Maire, chers coll�gues, il nous est propos� aujourd'hui un projet qui permet � Paris de s'inscrire dans la modernit� urbaine. Je compte sur le vote de notre Assembl�e pour montrer aux Parisiens qui, parmi les �lus de notre Conseil, reste ancr� dans un pass� largement r�volu et quels sont ceux d'entre nous qui pr�parent l'avenir de notre ville.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je signale � tous les orateurs de tous les groupes que le temps est en train de se rar�fier pour les groupes.

La parole est maintenant � Denis BAUPIN.

Pour le moment, c?est Denis BAUPIN qui prend le temps de l?U.M.P., c?est cela ?

M. Denis BAUPIN, adjoint. - D'abord, Monsieur le Maire, je voudrais dire que je me r�jouis, comme les autres orateurs de mon groupe, que le projet de d�lib�ration que vous nous proposez aujourd'hui permette de marquer une nouvelle �tape de reconqu�te des berges de la Seine.

D�s 2001, nous avions franchi une premi�re �tape, lorsque nous avions r�serv� aux pi�tons, aux cyclistes, aux rollers les berges de la Seine pendant un mois, pendant l'�t�, et que n?avions-nous pas entendu alors !

Que n?avions-nous pas entendu alors de la part des m�mes qui aujourd'hui refusent encore toute avanc�e ! Heureusement que nous avions alors r�sist� aux conservateurs et heureusement que nous avions anticip�.

Monsieur LAMOUR, je me permets de vous interpeller. Franchement, quand vous dites qu'il faudrait faire confiance aux actionnaires des constructeurs automobiles pour r�soudre les probl�mes de pollution de l'air dans Paris, rassurez-moi, vous n'�tes pas s�rieux ?! Faire confiance aux actionnaires des constructeurs automobiles, c?est comme si vous nous disiez qu'il fallait faire confiance aux banques pour r�soudre la crise financi�re, faire confiance � Mme BETTENCOURT pour r�soudre l?injustice sociale et fiscale !

Non. Les constructeurs automobiles, certes, peuvent �voluer mais ils ne le font jamais que sous la contrainte que nous exer�ons et c'est pour cela que nous avons int�r�t � ne pas abolir notre propre volont� politique, comme nous l'avons fait depuis maintenant pr�s de 10 ans.

(Protestations sur les bancs du groupe U.M.P.P.A.).

Alors, si nous avons r�ussi � Paris � r�duire la pollution de l'air, � r�duire les �missions de gaz � effet de serre, c'est parce que nous avons choisi, et cela a �t� rappel� par de nombreux orateurs, de repartager l'espace dans Paris. Et si nous avons obtenu ce r�sultat, c'est parce que la circulation automobile dans Paris a �t� r�duite de 450.000 d�placements en voiture par jour.

Donc, il faut ramener tout cela � de justes proportions.

Le projet concernant le tron�on dont nous parlons aujourd'hui est un projet tr�s raisonnable qui vise � peu pr�s 20.000 v�hicules par jour. On est sur 1/20e de ce que nous avons r�ussi � r�aliser dans la mandature pr�c�dente et nous avons r�ussi � le faire. Pourquoi ? Parce que nous avons mis en place les transports collectifs qui permettaient d'absorber les d�placements. Evidemment, tout le monde a besoin de se d�placer. C'est un million de places suppl�mentaires de transports collectifs qui ont �t� mises en place dans la mandature pr�c�dente.

Regardez ce qui s?est fait en mati�re d'offre de m�tros, en mati�re d?offre de tramway, en mati�re d?offre de bus pendant toute cette mandature. Donc il faut poursuivre, et cela a �t� rappel�, d�s l'intervention du Maire, que nous avons des marges en mati�re de renforcement, notamment avec la ligne 1 de m�tro, avec le R.E.R. A, avec le R.E.R. C.

C'est un rapport quasiment de 1 � 10. Donc, on a r�ellement de la marge. Peut-�tre m�me que l'on aurait pu aller plus loin.

Un de mes regrets, c'est que l'on soit aujourd'hui dans le cadre du droit tel qu?il est � Paris, oblig� quelque part de s'autocensurer.

Ce n'est pas une attaque vis-�-vis des services de la Pr�fecture de police mais il y a quand m�me un certain archa�sme � ce que, aujourd'hui, dans la r�partition des droits sur la voirie parisienne, l?�lecteur parisien, lorsqu?il a vot� aux derni�res �lections municipales et qu'il a vot� pour un projet de r�duction de la circulation automobile, notamment sur les berges, n?ait pas les m�mes comp�tences que les �lecteurs de Lyon, de Bordeaux, de Marseille quand ils choisissent de r�duire la circulation automobile.

Puisque je dois conclure, je voudrais vous dire, Monsieur le Maire, que, �videmment, nous voterons avec enthousiasme ce projet de d�lib�ration. Nous esp�rons que cette situation du droit pourra se poursuivre, de fa�on que, r�ellement, on puisse reconqu�rir de fa�on d�finitive ces berges de la Seine pour la majorit� qui en est aujourd'hui exclue : les pi�tons, les cyclistes, les usagers des transports collectifs. Et r�pondre � M. LAMOUR que non, ce n'est pas une �cologie de contrainte mais qu?au contraire, c?est une �cologie de libert� et de qualit� de vie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur Vincent ROGER ?

M. Vincent ROGER. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, au-del� des effets d'annonce, le projet de d�lib�ration qui nous est soumis ce matin pourrait avoir deux m�rites.

Le premier devrait nous autoriser � lancer un d�bat plus large et moins restrictif que celui qui nous est propos�. Votre projet de d�lib�ration nous incite, en effet, � repenser l'avenir de ce patrimoine commun � tous les Parisiens qu?est la Seine.

Voulons-nous, par exemple, d�velopper le transport fluvial, notamment des marchandises ? Souhaitons-nous avoir un plan ambitieux pour sauvegarder son �cosyst�me ? Esp�rons-nous faire de ces berges un cadre harmonieux o� coexistent pi�tons, cyclistes et automobilistes ?

Le deuxi�me atout de notre d�bat, c?est qu?il nous permet de r�pondre � une question importante : voulons-nous, oui ou non, faire acc�der un plus grand nombre de Parisiens au fleuve ? La r�ponse est bien �videmment positive. Elle pourrait, me semble-t-il, faire l'objet d'un consensus sur l'ensemble des bancs de notre Conseil.

Pour cela, Monsieur le Maire, il faudrait que votre discours soit en ad�quation avec vos actes.

Si, sur la forme, vous faites ce matin, en apparence, preuve d'ouverture, sur le fond, tout semble malheureusement d�j� verrouill�. L'id�e d'am�nager les voies sur berges est en soi s�duisante, mais vous avez d�cid� de la pr�empter sous le prisme certes avantageux mais � combien r�ducteur de la communication.

Et non, sous celui de la concertation, ou mieux, sous l'angle de la r�alit�.

Ce qui explique que votre projet de d�lib�ration pourrait s'appeler "la d�lib qui ne tient pas compte de".

Il ne tient pas compte des autorit�s comp�tentes que vous nous proposez de consulter, apr�s nous avoir fait voter. Vous souhaitez donc recevoir de notre part un ch�que en blanc. Il ne peut en �tre question de la part d?une opposition aussi vigilante que responsable.

Il ne tient pas compte ensuite de la r�alit�, notamment lorsque vous annoncez que la dur�e des trafics routiers n?augmenterait que de 7 minutes en moyenne si votre projet se r�alisait.

Je crains, Monsieur le Maire, que vous soyez, si j'ose dire, en dehors des clous de la vie r�elle de nombreux Parisiens.

Je pense d'ailleurs qu'il est assez ais� d?en faire la d�monstration par la preuve. Je vous propose, Monsieur le Maire, d'effectuer un dimanche soir le trajet porte Saint-Cloud/H�tel de Ville avant 17 heures et apr�s 17 heures, heure de r�ouverture � la circulation des berges. Vous pourriez appr�cier : on passe du simple au double en termes de temps perdu. Alors, je vous laisse imaginer ce que cela produirait en semaine, o� la circulation est beaucoup plus dense.

Enfin, votre projet ne tient surtout pas compte pour l?instant de l?avis des Parisiens. Votre majorit� se gargarise de d�mocratie locale mais que proposez-vous pour les consulter ?

Lors du dernier Conseil du 4e arrondissement, une �lue de votre majorit� m?a r�torqu� que vous alliez organiser des expositions. Vous m'accorderez que c'est une forme de consultation pour le moins perfectible.

Monsieur le Maire, la Seine est la s�ve de Paris. Elle doit nous f�d�rer. � vous de faire en sorte qu?elle ne nous divise pas inutilement. Notre pr�sident de groupe vous a propos� une m�thode : celle du bon sens, celle li�e au respect de chacun.

Pour ma part, je vous sugg�re d?organiser des Etats g�n�raux de la Seine qui auraient pour mission de r�pondre en coh�rence � toutes les probl�matiques li�es au fleuve. Ils auraient pour ambition de rassembler tous les acteurs de la Seine.

Monsieur le Maire, comme tout grand fleuve, la Seine symbolise le temps qui s'�coule. Vous ne pourriez lui rendre plus bel hommage qu'en prenant le temps de rassembler les Parisiens, tous les Parisiens, autour de son embellissement.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur ROGER, vous proposez que l'on ne se divise pas inutilement, m�me s'il faut assumer les diff�rences.

Vous �tes le deuxi�me orateur du groupe U.M.P. � mettre en cause l'op�ration du dimanche de fermeture des quais. Moi qui suis soucieux de v�rit�, je veux vous rappeler qu'elle a �t� cr��e par mon pr�d�cesseur Jean TIBERI, que je la poursuis, que je l'assume et que je l'approuve !

C'est vrai ! Ce n'est pas vrai ?

M. Vincent ROGER. - Monsieur le Maire...

C'est un constat !

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est un constat et dans la vie, il faut un peu assumer.

Moi je vous dis : j'assume ! Y compris quelques amis automobilistes qui m'engueulent le dimanche soir. J'assume ! J'assume m�me les d�cisions de M. TIBERI quand je les trouve pertinentes ! Voil� ! C'est cela !

(Protestations sur les bancs du groupe U.M.P.P.A.).

�coutez ! Si vous ne pouvez m�me pas entendre cet argument, comment �changer entre nous ? Je n'ai rien dit d'agressif, je vous dis des choses simples !

La parole est � Mme Marinette BACHE.

Mme Marinette BACHE. - Merci, Monsieur le Maire.

Au nom des �lues r�publicaines socialistes, je veux tout d'abord remercier Anne HIDALGO et l?ensemble de son cabinet pour ce projet de d�lib�ration qui expose clairement l?enjeu historique que repr�sente aujourd'hui la reconqu�te des quais de Seine.

Je salue �galement l'esprit troubadour de l'U.M.P. qui d�cid�ment ne cessera pas de nous faire rire.

Non contents de s'�tre oppos�s au tramway, � V�lib?, � "Paris Plage", bref, � tous les projets qui permettent de faire de Paris une ville moderne et agr�able � vivre, voil� qu'ils ne s'opposent pas, non ! qu'ils nous livrent un contreprojet de derri�re les fagots insipide et vaseux �manant d'un excellent bureau autonome d?anticipation urbaine dont le coming-out est fort r�cent, comme l?a d�montr� Jean-Pierre CAFFET.

Pas �tonnant dans ces conditions qu'aucune estimation de co�ts ne soit livr�e et que les Parisiens et Franciliens non motoris�s y constituent la variable d'ajustement.

Il est alors du plus grand comique que M. LAMOUR dise dans "Le Parisien" du mercredi 30 juin : "Le projet du Maire se borne � un �norme "Paris Plage" qui se tiendrait tout au long de l?ann�e", et plus loin : "Bertrand DELANO� ne se soucie que des privil�gi�s qui habitent le centre de Paris".

"Ne se soucie que des privil�gi�s", c'est connu ! Ce sont le parti communiste, le parti socialiste, le parti de gauche, "Les Verts", le P.R.G., nous r�publicains de gauche, qui se soucient des int�r�ts des privil�gi�s, pas l'U.M.P. !

Non ! L'U.M.P., elle, se contente de soutenir le bouclier fiscal, de laminer les retraites, de d�truire le Code du travail, de mettre l'A.P.-H.P. � l'encan.

Ce serait dr�le?

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

Ce serait dr�le si ce projet propos� par notre Municipalit� n'�tait pas de cette envergure, de cette qualit� et de cette importance pour les Parisiennes et les Parisiens, pour les Franciliennes et les Franciliens.

Soyons s�rieux, ce dont il est question, c'est de permettre � l'ensemble des Parisiens de se r�approprier la Seine, de la retrouver au c?ur des activit�s de la ville.

Et ce, en y incluant des lieux pour le sport et la culture afin d?en faire un lieu de mixit� sociale : je sais que cela vous d�range.

En fait, un lieu de vie avec un large secteur d'activit� non marchand et un secteur d?activit�s �conomiques et commerciales � �chelle humaine.

Notre projet ne pr�voit pas de donner la Seine aux promoteurs immobiliers et � la "jet set", alors que le v�tre, mes coll�gues de l'U.M.P., souhaite concentrer, je cite, "des activit�s �conomiques haut de gamme".

Cela ferait plaisir, je pense, aux Parisiens, de savoir quelles activit�s �conomiques vous �tiquetez comme "bas de gamme".

Est-ce que ce sont les bars, les restaurants, les salles de concert ? Qu'est-ce que qui vous g�ne dans ce projet ? Le skate park ? L?espace de travail ? L?espace de lecture ? Les terrains de sport ? Les activit�s �conomiques ? "Quelques guinguettes m�diocres" ? Monsieur LEGARET, vous nous avez habitu�s � moins de m�pris.

La volont� de notre Municipalit� est claire : il s'agit de refaire de la Seine le c?ur de notre cit�. Pour cela, il faut garantir les continuit�s cyclables, d�velopper et intensifier les transports collectifs le long de la Seine - plusieurs v?ux y insistent -, permettre les connexions Vogu�o et Batobus, bref, rendre la Seine � sa vocation premi�re, celle d'un fleuve, c'est�-dire d'un lieu d'�changes et de vie, pas une fronti�re autorouti�re entre deux quais, mais un lien unissant deux rives et au-del�, l'ensemble des Franciliens.

Sa dimension � l'�chelle humaine permettra sa r�alisation d'ici 2012.

D'aucuns nous reprochent de souhaiter r�aliser ce projet en pleine crise sociale. Pourtant, il est bien utile en la p�riode de se projeter dans l'avenir en alliant loisirs et culture � activit�s �conomiques.

Qui, en l'absence des projets de la Ville, fera une politique des grands travaux ? Certainement pas le Gouvernement. Lui, il ass�che les finances locales et m�ne une politique d'aust�rit� la plus drastique possible pour le peuple, la plus l�g�re possible pour ces amis.

Je terminerai en insistant sur la dimension m�tropolitaine de cet am�nagement. Je me f�licite que l'Ex�cutif ait pris la d�cision d?associer la Pr�fecture de police, Voies navigables de France et le Port de Paris � cette concertation, mais cela allait de soi.

Ce qui est beaucoup plus remarquable, c?est la volont� d?associer des communes de banlieue � la concertation. Je note d'ailleurs que ce projet de d�lib�ration a aussi pour but de nous proposer de faire de ce projet l'initiative parisienne r�pondant � "l'appel � 110 initiatives pour une m�tropole" lanc� par Paris M�tropole.

L'am�nagement des berges de Seine correspond parfaitement � l?ambition de cet appel, qui veut promouvoir des initiatives � dominante �conomique, sociale, culturelle ou spatiale qui contribuent au d�veloppement durable de la m�tropole.

C'est ainsi l'ensemble des Franciliens qui vont devenir les propri�taires de ce projet.

Paris n'est plus repli�e sur elle-m�me, et la ville lumi�re, la plus belle ville du monde et son fleuve appartiennent d�sormais � tous : ceux qui habitent � Paris comme ceux qui y travaillent.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur TR�M�GE.

M. Patrick TR�M�GE. - Monsieur le Maire, merci.

Monsieur le Maire, de m�moire d?�lu, je ne crois pas avoir jamais eu � d�battre d'un projet comme celui que vous nous proposez aujourd'hui, aussi mal pr�par�, aussi mal pr�sent�, aussi peu �tay�, aussi peu concert�, enfin et surtout un projet qui r�pond aussi peu aux pr�occupations de nos concitoyens.

Apr�s votre folie de Jean Bouin et votre obstination � refuser � Charl�ty le r�le qu?il pourrait jouer, et par cons�quent au 13e arrondissement de pouvoir b�n�ficier d?une animation de qualit� ; s�rement que mon arrondissement n'est pas suffisamment "classe" pour recevoir le Stade Fran�ais, pas plus qu?il ne l?a �t� pour recevoir le T.G.I. ; nous voil� donc confront�s � un nouveau caprice et vous avez la main lourde : 40 millions d?euros pour ce pseudo r�am�nagement des voies sur berges.

En �crivant cette intervention, je me suis demand� quelles pouvaient bien �tre vos motivations � nous pr�senter un tel projet de d�lib�ration.

Apr�s tout, peut-�tre souhaitiez-vous, � travers ce projet, diminuer la pression automobile dans Paris ? Je ne vais pas m'�tendre sur le sujet. Les intervenants pr�c�dents, notamment Laurence DOUVIN, l?ont d�montr� de fa�on assez claire. En rien vous ne diminuerez le nombre de v�hicules dans Paris, d'autant que vous allez mettre sur le march� pr�s de 4.000 v�hicules suppl�mentaires. Les chiffres que vous nous pr�sentez syst�matiquement sont faux, et vous le savez : ils ne tiennent pas compte de la situation �conomique difficile qui est la n�tre.

Vous ne voulez pas comprendre qu?en tr�s grande majorit�, les utilisateurs de ces voies ne peuvent faire autrement que de les utiliser parce que la R�gion et vous-m�mes n'avez en r�alit� aucune offre nouvelle de transports.

C'est notamment le constat qui a pr�valu pour imaginer le Grand Paris, et je comprends mieux le pourquoi de votre opposition.

Vous voulez en r�alit� p�naliser les Parisiens qui vont et qui rentrent de leur travail ; ceux qui utilisent ces voies soulagent par l� m�me toutes les autres art�res de la Capitale. Et enfin, tous ceux qui viennent � Paris pour travailler, consommer, en r�alit�, ceux qui enrichissent Paris, vous voulez les p�naliser.

Mais peut-�tre, Monsieur le Maire, souhaitiez-vous am�liorer, par ce projet, la qualit� de l'air � Paris ?

Mais, l� encore, c'est un leurre, et AIRPARIF vous le d�montrerait par ses mod�lisations, pour peu que vous vous donniez la peine d'interroger ses ing�nieurs.

En r�alit�, les baisses relatives observ�es, et dont vous vous glorifiez, suivent � peine, � peine, les courbes normales de baisses obtenues par les seules am�liorations des moteurs des constructeurs automobiles.

Chacun, de bon sens et surtout de bonne foi, sait qu'en favorisant les congestions de circulation partout dans la Capitale, vous augmentez, et ce de fa�on tr�s significative, les pollutions de proximit� et les risques sur la sant� des Parisiens. Mon coll�gue LEGARET en a fait l'illustration.

Mais peut-�tre aviez-vous un vrai projet ambitieux de reconqu�te des berges et de valorisation de la Seine ? Alors, j?ai cherch�, j?ai regard� tous les plans et j'ai m�me regard� � l'envers des feuilles pour voir si je n'oubliais rien, mais non, absolument rien !

Des petits croquis avec des photomontages mensongers, o� l'on voit des gentils pi�tons traverser entre deux ou trois voitures qui passent par l�. Spectacle surr�aliste ! Des �les au milieu du fleuve o� seraient install�es des salles de spectacle. J'imagine qu'en cas de crue, elles seraient h�litreuill�es.

Tout un tas d?installation de plein air, avec au doigt mouill� nos quatre-vingts jours d'utilisation. On va tous avoir l'air fin !

J'ai connu l?A.P.U.R. plus inspir�, en d?autres temps. Il faut dire que les commandes des �lus �taient probablement moins baroques.

Le plus triste, c?est le grand absent de votre dossier : la Seine.

Pitoyables, vos propositions ! Rien sur de vraies lignes de transports, rien sur l?utilisation rationnelle du fleuve, pour les touristes, afin notamment d'�viter que la capitale soit travers�e en tous sens par les autocars. Sachant que les monuments les plus visit�s, � l?exception de Montmartre, sont tous sur le Seine, j?imaginais des propositions ambitieuses.

Imaginez-vous que je voyais une proposition de gare multimodale, associ�e � un port fluvial, dans le 13e arrondissement, pourquoi pas ? Gare qui aurait permis, gr�ce � la proximit� du train, d?envisager le transport de mat�riaux de construction, notamment pour la Z.A.C. "Seine Rive Gauche". Ou encore du transport de d�chets � proximit� du SYCTOM.

Plus grave, vous nous proposez des am�nagements, l� o� personne ne les veut, et vous oubliez ceux, l� o� les gens en veulent ! Avouez que ce n'est pas banal. C'est pourquoi j'ai notamment d�pos� un v?u, avec mon groupe et auquel j?associe mon excellente coll�gue Edith CUIGNACHE, pour que soient examin�s en priorit� de vrais am�nagements de berges, sur lesquels il n'y a aucune circulation automobile en priorit�. Dans le 12e, dans le 13e, dans le 15e, dans le 16e arrondissement.

J?observe d?ailleurs que le maire du 13e n?est pas loin de partager mon sentiment, puisque il propose un v?u similaire. C'est vous dire.

J'ajoute � ce v?u celui de voir les berges du 13e arrondissement enfin d�barrass�es des usines � b�ton, en face de la magnifique fac Diderot. Je souhaite qu?une vraie �tude sur les nuisances de ces installations soit men�e sans d�lai.

Monsieur le Maire, la seule explication rationnelle est qu'il vous fallait une id�e pour terminer votre mandature. Celle-ci ou une autre, apr�s tout, et comme vous �tes majoritaire, vous vous pensez autoris�s � faire ce qu?il vous plait.

L?opposition que vous traitez, � longueur de s�ance avec d�dain, avec condescendance, s'attachera avec beaucoup d?humilit�, quant � elle, � d�fendre les int�r�ts des Parisiens et leurs conditions de vie singuli�res, au moment o� ils rencontrent d'�normes difficult�s, que vous vous employez, vous et votre majorit�, � amplifier.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous adorez qualifier le comportement du Maire ou de la majorit�. J'ai l'impression que votre propos, et ce qu?il contient, qualifie votre propos et votre attitude.

La parole est � M. Gilles ALAYRAC.

(Protestations sur les bancs du groupe U.M.P.P.A.).

Ce n'est pas clair ?

Alors, vous ne cessez de nous critiquer, de me critiquer en particulier, sur mon comportement. Et je note ce que contient une intervention comme celle-l�, comme relation aux autres coll�gues de cette Assembl�e, et notamment au Maire.

Mai, cela ne m'emp�che pas de dormir. C'est d'une violence inou�e ! C'est d'une violence inou�e !

Monsieur ALAYRAC ?

M. Gilles ALAYRAC. - Merci, Monsieur le Maire.

Si les Parisiens ont la chance de vivre en bordure d'un site aussi magnifique que la Seine, ce site unique ne leur appartient pas tout � fait, pas plus qu'aux centaines de milliers de touristes qui n'en connaissent qu'une partie seulement, et ne b�n�ficient pas de tous ses attraits.

Pour les promeneurs et pour les cyclistes, la continuit� le long de la Seine n'existe pas, du fait de la place qui est r�serv�e aux infrastructures d�di�es au trafic automobile.

Jusqu'au d�but des ann�es 2000, ni l'Etat ni les municipalit�s successives parisiennes ne se sont souci�s de rem�dier � cet �tat de fait, tant on consid�rait comme in�luctable la place qui revenait � la voiture.

Mes chers coll�gues, nous avons constat�, encore une fois ce matin, que l'U.M.P. n'a pas pris une ride, elle est toujours la m�me et elle maintient le cap de la d�fense syst�matique de l'automobile.

Avec "Paris Plage", la Mairie a tourn� cette page pour se lancer � la reconqu�te des voies sur berges et aujourd'hui de leur embellissement. Nous avons la possibilit� de renforcer encore l'attractivit� touristique de la Capitale par cette op�ration.

La zone concern�e par les propositions d'am�nagement se trouve en effet en plein dans le triangle d?or du tourisme. Exemple : avec la proposition de travers�e pi�tonne en surface, entre le Palais de Tokyo et le mus�e du quai Branly, on touche un nombre consid�rable de promeneurs. Le mus�e du quai Branly attire entre environ 1.300.000 visiteurs par an.

La liaison pi�tonne, r�am�nag�e entre les Tuileries et le mus�e d'Orsay, est �galement une opportunit� de valoriser un passage, qui n'est pas aujourd'hui exploit� � sa juste valeur. Le mus�e d'Orsay, c'est 3 millions de visiteurs chaque ann�e.

Ce qu?il faut souhaiter aussi, c'est que le sch�ma d?am�nagement accorde une place significative, permettant � l?activit� des bars, restaurants, caf�s, mais aussi aux artisans, aux commerces ind�pendants de s'installer et de dynamiser ces voies.

La r�ouverture de quais doit permettre la cr�ation de richesses � travers d'abord une nouvelle exploitation portuaire, par exemple entre Alma et Solferino.

Il faudra aussi songer � la reconversion des lieux aujourd'hui d�saffect�s, comme sous le pont Alexandre III, pour y implanter de l?activit� �conomique.

L'activit� �conomique justement, elle peut aussi �tre une activit� festive.

Ces nouveaux lieux, situ�s sous les arches de ponts ou sur les quais bas, pourraient accueillir de nouveaux espaces ouverts � la vie nocturne, dont on sait qu?� Paris elle se heurte de plus en plus � l?hostilit� des riverains. Nous avons l� l?occasion d?offrir aux noctambules de nouveaux emplacements, singuliers, et insusceptibles de g�ner qui que ce soit.

Alors, ce projet d'am�nagement des voies sur berges n?ira pas jusqu?aux rives du 15e arrondissement. Le Port autonome de Paris semble aujourd'hui �tre un obstacle insurmontable. Je le regrette, car on aurait pu imaginer que, sans renoncer � ses activit�s naturellement, il conc�de au moins un passage, permettant une continuit� pour les promeneurs et pour les v�los.

Je sais qu'actuellement la Ville en discute et, Madame HIDALGO, on doit souhaiter que cette demande puisse aboutir bient�t.

Mais dans l'imm�diat, pour nous, l'essentiel, c'est la reconqu�te, c'est l'embellissement d'un site magnifique qui m�rite qu?on lui accorde enfin tout l?int�r�t qu?il m�rite.

Monsieur le Maire, telles sont les raisons parmi d?autres, qui font que d?autres groupes soutiendront avec conviction et �nergie ce tr�s beau projet.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Madame DATI ?

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues.

Vous avez pr�sent�, Monsieur le Maire, le 14 avril dernier, un projet pour reconqu�rir les voies sur berges.

Il est peu dire que cette ambition est contestable dans la forme comme dans le fond, sans vouloir, et je prends les pr�cautions, vouloir vous critiquer, Monsieur le Maire.

Dans la forme, ce que vous proposez ressemble � une v�ritable r�volution urbaine. Vous avez d�cid� d?en faire une r�volution autoritaire, c'est-�-dire sans les Parisiens.

Si vous vous �tes enfin d�cid�s � organiser un d�bat en Conseil de Paris, c'est un peu sous la contrainte. Mais ce d�bat, ici, n'est pas � la hauteur des enjeux, puisqu'un bouleversement de cette nature pour r�ussir, et quel que soit le projet, a besoin d'un d�bat important, mobilisateur, de longue dur�e et non d'un d�bat en catimini.

C'est vrai au premier chef pour les habitants du 7e arrondissement, mais ce d�bat concerne l'ensemble des Parisiens et m�me au-del�.

J'ai pu le mesurer d'ailleurs � la r�union publique que j'ai organis�e le 31 mai dernier sur le sujet. J'avais d'ailleurs invit� votre adjointe et vos services, et nous avons tous pu constater que les r�ponses �taient �vasives, notamment sur les reports de circulation et l?aggravation des diverses pollutions, � la grande stup�faction des habitants.

Votre projet allie tous les inconv�nients : il va augmenter la pollution, provoquer des embouteillages, qui vont d�grader le cadre de vie des arrondissements touch�s ; il va augmenter les difficult�s de circulation de tous les Franciliens.

Il s'agit l� d'un acte concret de votre volont� d?isoler la ville de son environnement. C'est cette erreur, dont vous ne voulez pas d�battre avec les Parisiens et avec les Franciliens, avec les �lus et les responsables des communes avoisinantes.

Parce que c'est aussi une erreur sur le fond, votre projet d?am�nagement des berges correspond � votre philosophie et � votre ambition pour Paris : une ville d?o� les familles doivent partir, faute de cr�ches, une ville o� les femmes qui travaillent seront d?autant plus p�nalis�es, une ville o� ne vivraient finalement que des c�libataires, n'ayant qu'une seule id�e en t�te : faire la f�te sur des p�niches ou en night club, et pour seule activit� culturelle du skate !

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

Alors que chacun s?accorde � dire qu?au sein de notre jeunesse il y a une progression de la consommation d'alcool extr�mement inqui�tante, Monsieur le Maire, et vous souhaitez augmenter les lieux de consommation.

Alors que la Seine a toujours �t� la colonne vert�brale de la ville, � la fois son poumon et la source de son d�veloppement �conomique, vous voulez faire un "Paris Plage" permanent avec le sentiment de vacances �ternelles.

Les Parisiens n?ont pas besoin de plus d'embouteillages le jour et de plus de f�tes la nuit. Ils ont besoin de plus de dynamisme, d'emplois, de logements et de culture vivante.

La Seine, les voies sur berges pourraient �tre un formidable outil si vous aviez une ambition comparable � celle qui a pr�sid� � la cr�ation de Beaubourg, de la Biblioth�que nationale de France et des am�nagements de Bercy.

Il faut pour cela arr�ter de faire du nombre de bo�tes de nuit la mesure de toutes choses en bord de Seine.

La ville n'est vivante que gr�ce � la circulation permanente de ceux qui cr�ent et produisent de la richesse. Laissez donc les quais en bordure de Seine remplir leur fonction et am�nagez avec inventivit� les quais hauts o� les commer�ants offrent aux habitants de ces quartiers la possibilit� de s'approvisionner.

Le projet pi�tons augmentera les difficult�s pour les petits commerces, en rendant encore plus difficile les livraisons notamment, en rendant plus difficile l'acc�s � ces commerces, des nuisances encore plus grandes, des riverains qui ne pourront m�me plus ouvrir leurs fen�tres le dimanche car la voie du haut sera devenue l'autoroute du dimanche.

Monsieur le Maire, avec tout le respect que nous vous devons, vous �tes devenu l'otage de l'id�ologie r�gressive d'une partie de votre Majorit� qui, pourtant, a bien �t� en difficult� ces derniers temps, je pense notamment � M. BAUPIN.

Vos alli�s pr�f�rent tellement la nature � la culture qu'ils ne con�oivent la ville que vide de mouvement et de circulation. Leur objectif n?est pas uniquement de supprimer la circulation, comme cela est �crit dans la pr�sentation de votre projet, mais en fait de supprimer toute circulation.

Il n'est pas �tonnant qu'une �tude r�cente place notre ville au 34e rang pour la qualit� de vie, et que les organisateurs des congr�s internationaux pr�f�rent finalement Vienne et Barcelone. A Barcelone, les familles peuvent vivre, circuler et s?installer.

Dans le 7e arrondissement comme dans d'autres, 50 � 100 demandes annuelles de cr�ches ne peuvent pas �tre satisfaites.

Employez les 12 millions d?euros pr�vus pour le 7e arrondissement � faire des cr�ches. Sans cela, vous ne pourrez pas attirer les familles, en particulier les classes moyennes dont les femmes aspirent � travailler, mais souhaitez-vous aussi que les femmes aient des conditions de vie meilleures qui leur permettent de s?�manciper par le travail ?

Le 7e n'a plus de piscine publique depuis la disparition des bains Deligny. Une piscine publique servirait � la fois aux habitants des quartiers mais aussi � ceux qui travaillent dans le 7e arrondissement, je pense notamment aux fonctionnaires des minist�res ou aux employ�s des services.

Je vous dis cela car mieux vivre dans le 7e, c'est aussi, pour ceux qui y travaillent, b�n�ficier de meilleures conditions de vie.

Je vous ai propos� que cette piscine puisse se construire sur le terrain de la rue Bixio. Nous attendons toujours vos d�cisions, de m�me en ce qui concerne l'am�nagement des carrefours dangereux, d'abord pour les plus jeunes et les plus �g�s.

Ces 12 millions d?euros pourraient �galement servir � la r�novation des cuisines des �coles dont la v�tust� est inqualifiable. Le bio, c'est aussi la qualit� des cuisines et pas uniquement du gadget.

J'en appelle au bon sens des �lus des arrondissements, au bon sens des �lus de la petite et de la grande couronne pour qu?ils manifestent tr�s clairement leur volont� de ne pas faire des voies sur berges un instrument d'exclusion des autres, mais qu'elles demeurent un lieu o� la vie circule, et que l'on ne se limite pas � de l'artifice.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame DATI, vous avez utilis� tout le temps de l'U.M.P. mais je donnerai volontiers deux minutes � M. d'ABOVILLE.

Avant, je voudrais vous informer de ce que vous semblez ignorer.

Paris a perdu 200.000 habitants entre 1975 et 2000. Depuis, Paris a regagn� environ 70.000 habitants et, dans "Le Parisien" de ce matin, il �tait rappel�, Madame DATI, un chiffre que vous semblez ignorer : ces derni�res ann�es, Paris a gagn� 10.000 familles.

C'est donc exactement l?inverse de ce que vous avez dit.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

Monsieur d'ABOVILLE, de la part du Maire condescendant, sectaire, etc., vous avez la parole et je vous la donne volontiers !

M. G�rard d'ABOVILLE. - Monsieur le Maire, je vous remercie, mais j'esp�re que, lors de nos Conseils d'arrondissement, M. GOUJON sera aussi s�v�re avec les temps de parole de notre opposition.

Je vous dirai tout simplement que la d�ception est � la hauteur de l'enjeu, qu'� l'heure o� la r�flexion porte sur le grand Paris, voici un projet �triqu�, limit� aux quais aujourd'hui d�volus � la circulation, comme si les 26 kilom�tres de berges de notre Capitale devaient se r�sumer � quelques tron�ons, aux voies sur berges, sans inclure l'ensemble des arrondissements parisiens, bord�s par le fleuve, et m�me pourquoi pas au-del� puisque la Seine, avec ses quais, est la seule avenue qui permet � ceux qui l'empruntent de franchir le p�riph�rique sans m�me s'en apercevoir.

Quand on parle de berges � nous, �lus du 15e arrondissement, nous avons naturellement une premi�re pens�e pour nos quelque cinq kilom�tres de quai, en comptant l?Ile aux Cygnes, o� les espaces industriels et les espaces de promenade sont parfois si mal r�partis.

Il est vrai que, pour vous, les berges des 12e et 15e arrondissements sont une fois pour toutes rel�gu�es aux activit�s portuaires.

C'est dans le projet de d�lib�ration, Monsieur ALAYRAC.

Pourtant, tout y est � faire. Depuis des ann�es, habitants et �lus du 15e d�plorent, � deux pas du parc Andr�-Citro�n, la pr�sence de friches qui concentrent nuisances, ins�curit� et difficult� d'acc�s.

Vous nous dites que nous ne pensons qu?� la circulation automobile mais, d�s 2003, notre coll�gue Claire de CLERMONT-TONNERRE a engag� un dialogue avec le Port de Paris, dont les responsables ont �t� re�us � plusieurs reprises par Philippe GOUJON, pour tenter de r�organiser les berges, afin notamment d'ouvrir une promenade pi�tonni�re et cycliste ininterrompue.

Vous nous demandez d'approuver premi�rement les objectifs poursuivis, deuxi�mement les modalit�s de la concertation.

Il y a l� deux supercheries, les objectifs tout d'abord, puisque sous couvert de rendre les berges aux Parisiens, vous avez comme ambition r�elle de r�duire la circulation automobile en la rendant insupportable.

Nous savons bien qu'une partie du trafic est un trafic de transit. Nous savons bien qu'il se reportera sur le p�riph�rique et notamment sur le p�riph�rique sud et nous, habitants du 15e, nous savons que ce p�riph�rique, d�j� surcharg�, est souvent satur�, notamment quand il y a des expositions, et que ceci entra�ne un blocage complet de tout le sud du 15e arrondissement.

Comment peut-on croire que la coupure par des feux rouges sur la rive droite n'aura pas pour effet d?embouteiller en permanence le c?ur de Paris ? Nous avons tous v�cu un certain nombre de crues qui nous en donnent une id�e.

Quant � la concertation, c?est un simulacre car les jeux sont faits, tout a �t� �labor� en douce, tout est boucl�. Qu?estce que cette concertation ? Des mini d�bats pour savoir si ici o� l� on installera une guinguette plut�t qu'un club Mickey ou bien l'examen du plan de r�partition des sanisettes ?

En conclusion, le projet qui nous est soumis est sans envergure, sans avenir. Nous esp�rions un grand projet, faisant l'objet d'un concours d'architectes et de paysagistes, au lieu de quoi voici une op�ration de communication dont la seule id�e forte est un non � l'automobile et qui, dans l'�tat actuel des choses, je pense notamment � la pauvret� de l'offre de transports en commun, entra�nera la paralysie du centre de Paris.

Jean-Fran�ois LAMOUR vous a pr�sent� un exemple de projet alternatif ambitieux, consid�rant les berges parisiennes dans leur ensemble, c'est-�-dire pour nous, �lus du 15e, en int�grant nos berges dans un tout coh�rent avec une vraie promenade pi�tonni�re, des espaces de loisirs, des espaces commerciaux, une recherche d'exemplarit� �nerg�tique et tout cela en tenant compte des r�alit�s �conomiques, c'est-�-dire en conservant une capacit� de circulation raisonnable.

C'est la raison pour laquelle nous voterons contre votre projet.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Apr�s ce tr�s long d�bat, tout le monde a pu s'exprimer tr�s largement, je crois souhaitable que nous entendions d'abord M. le Pr�fet de police puis Anne HIDALGO, au nom de l'Ex�cutif.

Monsieur le Pr�fet de police ?

M. LE PR�FET DE POLICE. - Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers.

Depuis le d�but de la matin�e, vous d�battez du projet d'am�nagement des voies sur berges, pr�sent� par vous-m�me, Monsieur le Maire.

En raison des missions qui lui sont d�volues, ce d�bat concerne aussi directement la Pr�fecture de police.

Tout d'abord, je voudrais indiquer que j'aborde ce dossier, et la concertation publique qui s'ouvre pour plusieurs mois, comme vous l?avez rappel� dans votre propos d?ouverture, Monsieur le Maire, j?aborde donc ce dossier avec ouverture d?esprit et s�r�nit�, mais aussi avec m�thode et prudence.

Ind�niablement, une dimension fondamentale de ce projet concerne l'am�nagement urbain. Il interroge la vision de la ville que chacun porte pour les prochaines d�cennies. Dans sa double nature �tatique et municipale, la Pr�fecture de police reconna�t bien s�r la l�gitimit� de cette ambition, et la n�cessit� des d�bats qui en d�coulent, et sans doute est-ce cette double nature que certains qualifient d'archa�sme, mais apr�s tout, la tradition a quelquefois quelque int�r�t et je ne pense pas, en tout cas, que l'on puisse quelles que soient les majorit�s que choisiront nos concitoyens, comparer Paris � d'autres tr�s grandes villes de notre pays.

D'ailleurs, l'�tat lui-m�me ne s?y est pas tromp� puisqu'il promeut, je suis d'ailleurs assez surpris que peu de r�f�rences aient �t� faites � ce travail, une r�flexion urbanistique et architecturale audacieuse pour l?avenir de la Capitale et de sa r�gion. C'est �videmment le projet de Grand Paris.

Beaucoup plus modestement quant � elle, la Pr�fecture de police a d�j� largement tir� les cons�quences du fait m�tropolitain ces derni�res ann�es en �largissant son p�rim�tre d'intervention avec la cr�ation, en septembre dernier, de la police d'agglom�ration.

La circulation et la s�curit� routi�re sont bien s�r une des composantes essentielles de cette action r�gionale.

Monsieur le Maire, vous avez � plusieurs reprises fait r�f�rence � cette dimension m�tropolitaine, comme de nombreux orateurs ensuite, aussi bien pour justifier la symbiose � �tablir entre Paris et le fleuve, que pour fixer l'�tendue de la concertation qui s'engage.

Il m?est donc tout � fait impossible de ne pas rappeler qu'outre le statut de capitale de Paris, c'est cette m�me dimension m�tropolitaine qui d�termine la comp�tence juridique qui est la mienne sur les voies sur berges en mati�re de circulation.

Le Code g�n�ral des collectivit�s territoriales, dans une r�daction que vous connaissez tout particuli�rement, Monsieur le Maire, puisque je crois que vous �tes l'initiateur de l'amendement qui avait �t� adopt�, un amendement s�natorial, m'impose de tenir compte des conditions de circulation dans l'agglom�ration parisienne et en Ile-de-France pour fixer les r�gles de circulation et de stationnement sur certains axes parisiens, dont font partie les voies sur berges.

L'exercice pragmatique et r�aliste de cette responsabilit� m?a conduit � verser au d�bat plusieurs s�ries de remarques.

Premi�rement, s'agissant de l'�quilibre entre les diff�rents modes de d�placement, il est exact que le syst�me de transport a sensiblement �volu� au fil des temps, notamment gr�ce � l'impact des politiques publiques men�es par l'�tat et les collectivit�s.

Les transports collectifs se d�veloppent, ce qui est heureux, et la place de la voiture individuelle recule, ce qui est �galement tout � fait satisfaisant pour tous.

Le nombre d'immatriculations est en baisse notable � Paris.

Une partie des d�placements individuels m�canis�s se reporte donc vers les transports en commun, pas suffisamment d'ailleurs, vers les deux-roues � moteur ou le v�lo.

Ces tendances se prolongeront dans l'avenir et le projet peut y contribuer.

Toutefois, le recul de la circulation g�n�rale n'est pas uniforme, et quand on cite un certain nombre de chiffres, il faut voir que ce sont tr�s souvent des moyennes, et il semble plus marqu� sur les axes secondaires, ce qui est tout � fait positif pour la vie des quartiers, que sur les axes structurants.

L'�tat d'ailleurs accompagne la cr�ation de zones apais�es en milieu urbain. Je crois que tout le monde s'en f�licite. En t�moigne par exemple le d�cret g�n�ralisant les doubles sens cyclables dans les zones 30 � compter du 1er juillet de cette ann�e, et Paris en a b�n�fici� largement, tout le monde je crois s'en f�licite, il s'applique d�sormais aux 65 zones 30 de la capitale.

Mais la consultation d'architectes du Grand Paris et les r�flexions du Grenelle de l'environnement l'ont montr� : l'avenir est aussi � un certain mode de densification urbaine, et � l'int�gration des diff�rentes fonctions urbaines. On peut aussi esp�rer d'ailleurs dans un futur proche de grands progr�s en mati�re de v�hicules individuels non polluants, car je crois que l'int�r�t des grandes firmes, qui a �t� �voqu� tout � l'heure, est maintenant parfaitement compris par ses responsables, et que nous aurons de plus en plus de v�hicules propres.

Il faut donc dans ces conditions pr�server des axes de communication suffisamment calibr�s et fluides, et � cet �gard le projet propos� a bien s�r un impact puisqu'il r�duira d'un quart, c'est d'ailleurs les �tudes qui l'ont montr�, la capacit� d'�coulement des automobiles sur la rive droite et pratiquement de moiti� sur la rive gauche.

C'�tait l� ma premi�re s�rie de remarques.

Les secondes doivent nous permettre de garantir la coh�rence du projet avec les politiques de d�placement franciliennes, afin de ne pas aggraver la congestion actuellement constat�e sur les principaux axes routiers d'Ile-de-France.

C'est une question d?�gal acc�s de tous, quel que soit son lieu de r�sidence, aux institutions et �quipements nationaux implant�s � Paris, c'est l� o� Paris n'est pas Lyon, Marseille, ou Bordeaux, ou Lille, ces �quipements d'ailleurs �tant tr�s largement soutenus financi�rement par l'�tat.

C'est aussi une question de comp�titivit� �conomique et sociale de l'agglom�ration parisienne, car celle-ci est index�e sur l'efficacit� de son syst�me de transport, et si la part des transports collectifs est amen�e in�luctablement � s'accro�tre, il faut prendre garde au niveau global de la congestion routi�re, chaque matin et chaque soir, on le regrette tous, 250 � 300 kilom�tres de congestion sont recens�s sur les principaux axes de circulation de la r�gion.

Certains approfondissements sont donc encore n�cessaires pour v�rifier l'absence d'impact n�gatif marqu� sur la saturation des axes de rocade en banlieue. La concertation devra �tre approfondie sur ce point.

En outre, la r�duction de la place faite � l'automobile ne peut se faire sans dommage qu?� un rythme progressif et soutenable compatible avec les modifications de comportement et l'offre de transports alternatifs.

Voil� ma deuxi�me s�rie de remarques.

La troisi�me concerne la m�thode et la prudence � conserver quant aux conclusions � tirer des analyses th�oriques.

J'ai demand� aux services de l'�tat appel�s � fournir un avis, de se d�partir de tout esprit de syst�me, bien s�r, et d'objectiver le plus possible leurs analyses.

Un groupe de travail associant la Direction de la Voirie et des D�placements, puisque nous avons bien s�r travaill� avec vos services, Monsieur le Maire, la Pr�fecture de police et les services charg�s de l'�quipement et de l'exploitation routi�re a �t� cr�� pour analyser les param�tres de circulation et valider les �tudes techniques dont je reconnais la qualit�.

Mais l'ensemble de toutes ces �tudes n'�tant pas encore achev�, les premi�res conclusions de ce groupe ne peuvent �tre que provisoires.

A ce jour, tout indique qu'un avis d�finitif pourra �tre formul� avant la fin de la concertation.

La transformation de la rive droite en boulevard urbain, avec un quart de circulation en moins � l'heure de pointe sera loin d'�tre sans impact sur l'amplitude de la plage de saturation, la dur�e de travers�e, et la r�gulation du trafic au d�but de la voie Georges Pompidou.

N�anmoins, les donn�es th�oriques disponibles montrent que les reports de circulation devraient �tre g�rables surtout si le syst�me de feu, qui est envisag�, fait l'objet d'une r�gulation dynamique.

La fermeture compl�te de la circulation des quais bas de la rive gauche constitue un bouleversement nettement plus radical et engendre ipso facto des reports de circulation tr�s significatifs sur d'autres axes.

Certes la situation de d�part est plus fluide que la rive droite, puisque aujourd'hui la capacit� d'absorption de v�hicules n'est pas enti�rement utilis�e y compris aux heures de pointe en situation moyenne seulement.

Il convient �galement de diff�rencier selon les secteurs, et � ce stade des analyses, la situation para�t plus d�licate en aval du pont de la Concorde qu'en amont.

En particulier, et vous l'avez d'ailleurs soulign� dans votre propos liminaire, Monsieur le Maire, les services nourrissent des interrogations r�elles quant au bon fonctionnement futur de l?intersection entre deux axes majeurs de circulation, que sont le mouvement Ouest-Est vers le boulevard Saint-Germain, et le mouvement est-ouest des quais hauts de la rive gauche.

En supprimant la d�rivation basse du sens Ouest-Est, le projet entra�nera le croisement direct et int�gral des deux flux au niveau du pont de la Concorde et s'agissant des reports, la capacit� d'absorption me para�t assez r�duite sur le boulevard Saint-Germain et la rue de Rivoli.

Je veux �galement insister sur les limites intrins�ques de tous ces mod�les th�oriques, tant qu?ils ne sont pas confront�s � la r�alit�. Ils sont fond�s sur des moyennes, je l'ai d�j� indiqu�, ils ont tendance � minorer la congestion et leurs conclusions sont d'autant plus fragiles que nous nous trouvons souvent proches des limites de saturation. Un petit delta peut alors entra�ner des cons�quences importantes et c'est la situation dans laquelle nous nous trouvons dans le centre de Paris.

Ces conclusions th�oriques m�ritent donc quelques tests de la r�alit�.

A titre d'exemple, d'ailleurs, c'est notre m�thode, puisque c?est ce que nous avons fait l'ann�e derni�re, quand l'Etat s'�tait engag� � tester l'id�e de r�server aux taxis et aux transports collectifs une voie de circulation sur l?A1 entre Roissy et le p�riph�rique. Et, au terme d'une p�riode d'essai de plusieurs mois, nous nous sommes aper�us d?�carts assez significatifs entre les pr�visions th�oriques : 300 v�hicules/heure suppl�mentaires pour un d�bit pourtant cons�quent de 5.000 v�hicules/heure. La r�alit� observ�e en termes de congestion suppl�mentaire �tait �videmment un peu diff�rente.

Je me souviens d'ailleurs, � ce propos, des critiques assez vives concernant l'impact de ce projet sur le p�riph�rique parisien, alors qu'il �tait plut�t positif en termes de bien social et d'int�r�t g�n�ral per�u au niveau de l?agglom�ration.

Nous avons �galement test� tr�s longuement l'ensemble du dispositif de partage des zones de livraison, pour valider le bon comportement des usagers au petit matin.

La formule du test me para�t donc pouvoir �tre pratiqu�e de fa�on limit�e ou pour bien valider les hypoth�ses.

De plus, il faut noter, et c'est tr�s important, et c'est ce qui diff�rencie Paris et qui nous occupe beaucoup, c'est que la vie de la Capitale est rythm�e par de nombreuses manifestations sur la voie publique, revendicatives, festives et sportives. Et en 2009, ce ne sont pas moins de 227 �v�nements de voie publique qui ont concern� les voies sur berges dont 121 ont n�cessit� l?utilisation des ponts de la Capitale. Evidemment, on ne peut pas ignorer cette r�alit�.

Enfin, je voudrais rappeler que la protection des Parisiens implique le maintien de d�lais tr�s r�duit d'acheminement des secours en cas d'urgence. La prise en charge � temps d?un infarctus peut se jouer � quelques minutes, c?est l?�vidence ; l?interpellation en flagrant d�lit d?un agresseur violent �galement.

Nous �valuerons donc l'impact du projet sur la dur�e moyenne d'acheminement des secours urgents dans la zone centrale, qui sont, � l'heure actuelle, de l'ordre de 7 minutes pour les pompiers et d'un peu plus de 7 minutes pour les policiers.

Telles sont, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, les r�flexions qui animent la Pr�fecture de police. Je serai tr�s attentif au d�roulement de la concertation publique qui s'engage et, bien s�r, � l'aboutissement des diff�rentes �tudes techniques.

La reconqu�te des berges par le public est un magnifique enjeu urbain. Je n'ai d'ailleurs pas entendu dans cet h�micycle ce matin beaucoup qui soient hostiles � cette id�e et comment pourrait-on �tre hostile � cette id�e de reconqu�te des berges ?

Mais � Paris, en mati�re de circulation - c'est mon secteur d'intervention -, nous nous trouvons un peu dans la situation de l'�quilibriste qui traverse la piste sur une corde raide. Il convient donc de combiner agilit� et prudence, et il serait sage, me semble-t-il, de songer � utiliser le filet de la validation in vivo de toutes les hypoth�ses de travail.

(Applaudissements sur tous les bancs de l'Assembl�e).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur le Pr�fet de police, je viens de vous �couter avec beaucoup d'int�r�t. Je voudrais vous remercier d'abord de votre proclamation d'un �tat d'esprit constructif, et j?en fais l'�preuve avec vous tr�s r�guli�rement.

Je voudrais vous confirmer que je serai particuli�rement attentif � toutes vos observations concernant la s�curit� et l'ordre public � Paris.

Pour le reste, la l�gitimit� de l'am�nagement de Paris appartient aux Parisiens � travers leur vote.

(Applaudissements nourris sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

Les Parisiens m'ont mandat� en 2001 pour remettre en cause l'h�g�monie automobile. Je l'ai fait dans les pol�miques, dans les critiques et je me souviens tr�s bien que, lorsque nous avons fait les travaux du tramway, j'�tais tr�s, tr�s, tr�s critiqu�. A telle enseigne, qu'un certain nombre d?�lus ont boycott� l'inauguration du tramway. Pas tous : je me souviens d?�lus de l'opposition, qui sont dans cette pi�ce, et qui eux avaient os� �tre pr�sents.

Et je l'ai fait. Si nous avions, Monsieur le Pr�fet, � l'�poque, fait des tests ou des exp�rimentations, on n'aurait jamais fait le tramway parce que, de toute fa�on, d�s qu'on enlevait un certain nombre d'espaces � l'automobile, il y avait un certain nombre de d�sordres.

C'est la premi�re remarque que je veux vous faire.

Deuxi�mement, je suis revenu devant les �lecteurs en 2008, apr�s avoir fait cela, apr�s avoir enlev� 20 % des automobiles de Paris et des r�sultats. Et ils ont mandat� une �quipe, un projet, y compris pour r�am�nager les voies sur berges.

Alors, je suis d�sol� ! Vous avez parl� du Grand Paris et de beaucoup de choses. Beaucoup de choses qui peut-�tre, d'ailleurs, ont parfois une certaine relativit�.

Vous permettez, j'ai entendu "Grand Paris" !

D'ailleurs, tiens, au fait, pour l'�change int�ressant que nous avons, vous et moi, je vous signalerai que les 10 �quipes d'architectes, qui parlent effectivement, comme vous l?avez dit, de densit� - puisque vous avez parl� d'am�nagement urbain et de ville dense -, recommandent justement qu'il y ait le moins possible de d�placements par v�hicule individuel, y compris si c?est non polluant.

Parce que, la ville �tant tr�s dense, ce qui est pr�n� d'ailleurs par les 10 �quipes d'architectes, il faut, dans une ville tr�s dense, plut�t prendre des transports en commun que des v�hicules individuels, m�me s'ils ne sont pas polluants.

Enfin, dernier point : nous allons donc travailler ensemble, vous et moi, d'ailleurs avec beaucoup de bonne volont� et de bonne foi, mais bien entendu, une fois que nous aurons travaill� ensemble � fond, c'est le Conseil de Paris, repr�sentatif des Parisiens, qui d�cidera de l'avenir des bords de la Seine.

(Applaudissements nourris et longs sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

Cela vous fait plaisir, j'imagine ? J'imagine que cela vous fait plaisir !

La parole est � Anne HIDALGO.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, au nom de la 8e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Permettez-moi de vous dire qu'� l'issue de ce d�bat, un d�bat dense, riche, dans lequel on a vu beaucoup de convergence et, je dirais, une vision commune de l'�volution de notre ville, de notre espace public et de l'espace public le plus exceptionnel que nous ayons dans notre ville, la Seine. Convergence, bien s�r, de la majorit� qui est la v�tre, Monsieur le Maire. Nous avons vu aussi - j'y reviendrai - les points de clivage importants que nous continuons � avoir avec l'U.M.P.

Mais je voudrais tout d'abord remercier l'ensemble des pr�sidents de groupe de la majorit� et tous les orateurs des groupes de la majorit� qui ont apport� un soutien enthousiaste, un soutien exigeant. Ils ont fait beaucoup de propositions, d'ailleurs beaucoup d'entre elles sont reprises dans les v?ux et amendements que nous voterons tout � l'heure.

Et je voudrais vraiment les remercier, tout comme je remercie �galement les maires d'arrondissement de votre majorit�, Monsieur le Maire. Je pense notamment au travail remarquable qu?a fait Dominique BERTINOTTI avec son Conseil d'arrondissement et les propositions particuli�rement int�ressantes qu'elle nous fait et que nous allons approuver.

Ce d�bat est un d�bat extr�mement important, puisqu'il s'agit de l?avenir de notre ville, de l'avenir de notre m�tropole. Comme toutes les grandes villes du monde - permettez-moi de vous dire que Paris peut aussi regarder ce qui se fait de bien dans d'autres grandes villes du monde et d'ailleurs dans d'autres grandes villes de notre pays -, comme toutes les grandes villes du monde qui ont un fleuve ou un acc�s � la mer, nous travaillons � la reconqu�te de ce fleuve et de cet acc�s � la mer. Nous n'avons pas la mer mais nous avons, et cela a �t� dit tout � l'heure, dans le cadre du projet port� notamment par Antoine GRUMBACH, �galement tout ce travail sur ce rapport de Paris jusqu'au Havre.

Donc, oui, nous travaillons la question du fleuve parce qu'elle est d�cisive. Cela a �t� tr�s bien dit dans les interventions des orateurs de la majorit� : l'aspect structurant de ce fleuve dans son histoire.

Rapidement, pour r�pondre aux interventions du d�bat, je reprendrai les mots qui ont �t� �voqu�s par les uns et les autres pour qualifier le projet qui est le n�tre : "un projet ambitieux et r�aliste", a dit Jean-Pierre CAFFET. Je crois que ce sont vraiment les termes qui conviennent.

Ambitieux parce qu'il s'agit de redonner cet espace extraordinaire aux Parisiens, aux habitants de la m�tropole et aux amoureux de Paris, mais r�aliste parce qu'effectivement, nous avons tenu compte d'un certain nombre de particularit�s, et notamment le fait que l'on ne traite pas de la m�me fa�on la rive droite et la rive gauche.

Effectivement, si nous avions pris la d�cision d'interdire la voiture rive droite aujourd'hui, eh bien, l�, nous aurions eu effectivement des effets de congestion de Paris dont nous avons tenu compte.

En revanche, nous consid�rons, � l'instar de ce qui a �t� fait pour d'autres grands boulevards, et je pense aux boulevards des Mar�chaux, transformer ce qui est rive droite en boulevard urbain, c'est-�-dire permettant diff�rents usages en r�duisant la vitesse des v�hicules, en permettant l'acc�s � la Seine aux pi�tons, et en permettant �galement d'acc�der � un certain nombre d'espaces qui pourront �tre construits sur des barges sur la Seine - je pense � des espaces de loisirs, de d�tente, de promenade ou � des caf�s dans lesquels nous pourrons profiter de ce paysage magnifique. C'est une fa�on r�aliste et ambitieuse de proposer ces am�nagements.

Sur la rive gauche, on reviendra, et nous aurons le temps de travailler avec M. le Pr�fet et l'ensemble des services sur les points qu'il a soulign�s. Mais sur la rive gauche, � l'�vidence, il y a d�j� des parties enti�res de ces quais qui ne sont pas circul�es aujourd'hui, et sur lesquelles nous pouvons effectivement faire des propositions, propositions tournant autour de ces quatre id�es : la nature, la culture, le sport et l'emploi.

Je crois que c'est extr�mement important, et quand j'entends, je vais y revenir, certains orateurs nous expliquer que la f�te, et toujours la f�te, ce serait quelque chose de r�dhibitoire, j'ai envie de vous dire : regardez quand m�me comment l'attractivit� de Paris, son attractivit� internationale et donc, aussi, son attractivit� �conomique puisque le tourisme joue quand m�me un r�le particuli�rement important dans l'�conomie de la capitale, regardez comment tous les am�nagements, les �volutions urbaines que nous avons conduits depuis la pr�c�dente mandature, je pense bien s�r au tramway, mais je pense aussi � des innovations qui tiennent � la qualit� de vie, par exemple "Paris Plage", "Nuit Blanche" ou V�lib', ont contribu� au rayonnement de notre Capitale et donc, � son influence, y compris �conomique, d'une fa�on sans doute beaucoup plus importante et forte que ce que l'on a pu entendre dans certains d�bats.

Pardon, Monsieur le Pr�fet, mais vraiment, le projet de loi Soci�t� du Grand Paris ne peut pas �tre mis sur le m�me plan que le travail ambitieux des architectes qui nous ont permis de penser la m�tropole de demain. Je me r�f�rerai beaucoup plus au travail des architectes et de la consultation conduite, c'est vrai, par le Pr�sident de la R�publique, et � laquelle nous avons particip�, notamment avec Pierre MANSAT, mais ce que les grands architectes et urbanistes ont dit sur l?avenir de notre m�tropole et de notre ville nous a influenc�s.

Ils nous ont fait percevoir un �l�ment tr�s important, ce qui fait la comp�titivit� et l'attractivit� �conomique de notre ville, et nous y sommes tr�s attach�s, c'est justement le fait d'avoir des infrastructures de transports collectifs, mais d'avoir �galement de la qualification de la main d'?uvre, des entreprises pr�sentes sur notre territoire, mais c'est d'avoir aussi une qualit� de vie qui est reconnue dans le monde comme un �l�ment tr�s sp�cifique de notre Capitale, et qui est un �l�ment au moins aussi important de l'attractivit� �conomique de notre ville.

Donc, attention � ne pas avoir des visions uniquement technocratiques ou, je dirai, extr�mement distanci�es du terrain, qui ne feraient pas percevoir l'impact et l'importance de la qualit� de la vie dans notre ville.

Alors, j'ai entendu beaucoup de choses et permettez-moi d'en venir maintenant aux propos de l'U.M.P.

Alors, contrairement aux apparences que vous avez voulu donner, puisque vous avez parl� de dentelle de b�ton, vous n'avez pas fait dans la dentelle ce matin.

(Protestations sur les bancs du groupe U.M.P.P.A.).

Je dois dire que je suis particuli�rement choqu�e de l'agressivit� du discours qui a �t� le v�tre. Parce que vraiment, cette agressivit� a �t� � la mesure d'un objectif unique que vous poursuivez : sauvegarder � tout prix la place de l'automobile et finalement rester bec et ongles accroch� � un mod�le d'am�nagement urbain qui est n� en 1967.

Je suis d�sol�e, vous ne pouvez pas nous dire aujourd'hui que pour faire la ville de demain, la ville durable, puisque vous vous r�f�rez aussi � cette terminologie-l�, il va falloir laisser les voitures circuler en grand nombre. De toute fa�on, vous l'avez dit : faisons confiance � l'industrie automobile ; elle va nous offrir des voitures non polluantes en grande s�rie parce qu?�lectriques.

Mais vous le savez tr�s bien, si les voitures non polluantes �lectriques, et nous misons avec le projet Autolib', sur le fait que oui, il faut permettre � ces voitures de pouvoir circuler dans Paris, mais sur un mode qui n'est pas celui de la voiture individuelle, qui est celui d'un service public que nous allons offrir aux Parisiens et aux Franciliens. Vous savez tr�s bien que si ces voitures auront un impact plus positif sur l?�mission de particules, le fait qu'il y ait plus de voitures dans Paris, plus de voitures dans notre m�tropole n'est pas acceptable. Ce sera un engorgement. Vous ne pouvez pas pr�ner l'acc�l�ration et l?augmentation du trafic automobile, fussent-elles des voitures �lectriques.

Donc, oui, vous �tes dans des combats d'arri�re-garde, permettez-moi de vous le dire, vraiment dans des combats d'arri�re-garde. Vous n'avez absolument tir� aucun enseignement, justement, de ce d�bat particuli�rement riche que nous avons eu avec les architectes du Grand Paris, qui nous ont dit combien la ville dense, la m�tropole post-Kyoto devait respecter, oui, ces corridors �cologiques, et la Seine est un corridor �cologique ! Combien nous devions faire en sorte que le rapport � ce fleuve soit un rapport beaucoup plus pacifi�. Qu'il �tait indigne que le rapport � ce fleuve soit uniquement trait� sous l'angle d'une autoroute urbaine alors que nous pouvons profiter de ces paysages magnifiques !

Combat d'arri�re-garde, le Maire l?a rappel�, comme vous les avez men�s dans la mandature pr�c�dente, et c'est vrai que le souvenir de votre boycott de l?inauguration du tramway reste quand m�me grav� dans nos m�moires.

Je me souviens m�me, d'ailleurs, que pour ne pas venir vous aviez organis� une r�union de l'U.M.P. quelque part dans Paris pour faire en sorte que surtout, aucun �lu U.M.P. ne vienne participer � ce grand moment. Cela a �t� un grand moment et je crois aujourd'hui que les Parisiens se f�licitent de cette innovation.

Mais je voudrais vous dire aussi, parce que le projet que vous avez pr�sent�, que Jean-Pierre CAFFET a tr�s justement qualifi� de grand gruy�re de b�ton, ce projet que vous avez pr�sent�, puisque vous �tes soucieux de vos rapports avec l'�tat, j'ai le sentiment que vous n'avez pas franchement v�rifi� du c�t� des A.B.F., des architectes des B�timents de France, leur compatibilit�.

Vous avez m�me, finalement, la m�moire un peu courte, parce que je me souviens, M. TIBERI, en 1999, avait fait voter une charte en Conseil de Paris sur les prescriptions architecturales et paysag�res concernant la Seine. Elles avaient �t� approuv�es par le Conseil de Paris pour tenir compte notamment du fait que ce paysage magnifique est prot�g� notamment au titre du Patrimoine mondial de l?humanit�.

Vous n'en avez certes pas tenu compte tant vous �tes obs�d�s par l'unique id�e de laisser la place aux voitures, surtout de ne rien changer, et vous nous dites : "Mais nous avons travaill�, lanc� un grand projet architectural ; vous avez travaill� dans l'opacit� et dans le secret, et votre travail est b�cl�".

Mais vraiment, Monsieur LAMOUR, vous qui nous avez parl� de ce myst�rieux bureau d'am�nagement urbain dont Jean-Pierre CAFFET a rappel� que le nom de domaine a �t� tr�s r�cemment d�pos�, le 19 juin dernier, au m�me moment o� la presse faisait �tat d'un certain nombre d'images, vous ne nous en dites pas plus sur ce myst�rieux bureau d'am�nagement urbain.

Moi, je serais tr�s heureuse d?en rencontrer les membres, de pouvoir discuter avec eux des am�nagements qu'ils ont pr�vus. Je pense que l� aussi, la transparence pourrait �tre de votre c�t�.

Et l� aussi, la transparence pourrait �tre de votre c�t�.

Je m'�tonne �galement des propos que j'ai entendus ce matin sur les bancs de l'U.M.P., parce qu'ils sont un peu en d�calage - peut-�tre �tait-ce � l'�poque des propos de campagne - avec les propos de votre t�te de liste aux �lections r�gionales, Mme JOUANNO qui n?est certes pas �lue parisienne.

Pendant les r�gionales, elle nous a tout de m�me appel� � plus d?audace et d'innovation. Je me souviens qu'elle nous avait dit qu'il fallait "casser les conservatismes de la pens�e pour aller vers des solutions radicalement nouvelles", concernant notamment l'am�nagement des quais.

J'entends Mme DATI nous expliquer que ce n'est pas bien de penser toujours � la f�te et aux bo�tes de nuit, toutefois je me souviens tr�s bien que Mme JOUANNO nous avait expliqu� � l'�poque qu'il fallait en installer tout le long de la Seine des barges. J?ignore comment on y acc�dait � partir du quai rive droite, peut-�tre avait-elle pens� � la fermeture de ces quais. Ces barges �taient pour y faire des bo�tes de nuit.

Avez-vous oubli� cela ou �tait-ce uniquement des propos de campagne, sans la sinc�rit� que nous devons aux �lecteurs lorsque nous nous pr�sentons � eux et que nous �mettons des id�es avant les �lections ?

Enfin, je voudrais dire aussi � Mme DATI, parce que j?ai entendu ses propos tr�s durs � propos d?une ambition critiquable, d?une r�volution autoritaire, de la stup�faction qui a �t� la sienne, de l'erreur qui est la n�tre...

Je vais vous taquiner, Madame DATI. Lorsque le Maire a pr�sent� ce projet � la presse, nous �tions quelques-uns, Pierre SCHAPIRA �tait pr�sent, � une inauguration tr�s importante dans le 7e arrondissement, je me souviens que vos propos n'�taient pas du tout ceux-l�.

Vous nous aviez m�me fait remarquer � l'�poque combien vous n?aviez pas r�agi n�gativement � la proposition faite par le Maire de Paris.

Que s'est-il pass� depuis ?

Je m'�tonne vraiment d'avoir un changement aussi radical de position, alors que vous �tiez plut�t contente, finalement, que votre arrondissement soit bien trait� et concern� par ces am�nagements des voies sur berges.

Que s'est-il pass� entre-temps ? Je l?ignore, je ne suis pas dans votre groupe, mais je sais que nous allons avancer.

Sur la m�thode?

Non, Madame DATI, je vous taquinais.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je suis ravi d?entendre ces quelques applaudissements pour Mme DATI.

On n?insulte pas pendant qu?un adjoint...

Nous vous avons �cout�e. Tout � l'heure, Madame DATI, ce que vous disiez � mon �gard �tait au moins aussi d�sagr�able. Il faut l?accepter. Vous m'avez dit que j'�tais autoritaire et je ne sais plus quoi d?autre.

Mme HIDALGO a aussi le droit de faire des commentaires sur votre intervention, comme vous en faites sur la mienne.

Vous n?�tes pas au-dessus de nous. Eh non !

Vous allez �couter, c?est tr�s int�ressant.

Mme Anne HIDALGO, premi�re ajointe, rapporteure. - Je vais poursuivre puisque plusieurs v?ux et amendements ont �t� pr�sent�s. Je crois que nous avons travaill� d'une fa�on particuli�rement int�ressante, notamment avec les groupes de la Majorit�.

La concertation qui s'ouvre maintenant - puisque j'ai entendu certains nous dire que la concertation est d�j� ficel�e, ce n?est pas le cas -, ce projet de d�lib�ration ouvre justement une phase dans laquelle nous allons pouvoir travailler, pr�parer � travers les r�unions publiques dans les arrondissements nos propositions, les affiner, et nous avons jusqu'� la fin de l'ann�e c'est le d�lai que nous nous donnons dans ce projet de d�lib�ration - pour effectivement travailler avec les Parisiens, avec les Franciliens et avec les habitants de la m�tropole.

Cette concertation qui s'ouvre va bien s�r impliquer tr�s fortement tous les arrondissements. En ce sens, nous avons suivi des propositions faites par les �lus de notre Assembl�e.

Il y aura aussi, par exemple, sur les arrondissements et je pense au 4e arrondissement, aux propositions de Dominique BERTINOTTI, quelque chose de particuli�rement int�ressant, qu'elle a d�j� initi� avec notamment son Conseil des quais. On va poursuivre.

Mais surtout, pour retenir l?une des propositions fortes qui a �t� faite, notamment par le groupe Communiste, bien s�r que la concertation m�tropolitaine va �tre un �l�ment tr�s important.

Pierre MANSAT, qui aujourd'hui est au Havre et donc ne pouvait pas r�pondre � la fin de notre d�bat, est bien s�r extr�mement impliqu�, d�j�, avec l'ensemble des �lus de la m�tropole, et d'ailleurs Paris M�tropole a souhait� de fa�on extr�mement volontariste que ce projet des voies sur berges fasse partie des 110 propositions.

Nous allons donc travailler en ce sens, mais j'ai souhait� aussi, et je vais conclure, que les petits Parisiens et, au-del�, que les jeunes de notre ville en associant des jeunes de banlieues viennent travailler dans le cadre d'ateliers ville. Je pense qu'il faut vraiment leur donner la parole parce que cette ville est aussi pour eux.

Pour conclure, Monsieur le Maire, je voudrais saluer le travail remarquable de l?A.P.U.R., de son directeur notamment et de sa directrice adjointe, Francis ROL-TANGUY et Dominique ALBA, et saluer �galement le travail remarquable des services qui, effectivement, dans des temps extr�mement courts mais avec beaucoup de professionnalisme, nous permettent d'avoir des �l�ments tr�s objectifs, y compris sur les comptages de circulation, pour pouvoir travailler et faire avancer ce que vous avez �nonc� tout � l'heure, Monsieur le Maire, l'ambition d'une ville port�e par ses �lus et par son Maire.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Tr�s bien. C'est la premi�re fois que j'entends des hu�es. Essayez de garder votre calme?

Monsieur DESTREM, vous vous r�veillez ? De temps en temps, vous vous �nervez et cela ne vous r�ussit pas, cela ne vous fait pas de bien. Je me fais du souci pour votre sant�, dans ces cas-l�. Vous savez que, malgr� tout, je vous aime bien.

M. Alain DESTREM. - Moi aussi !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je ne veux pas que vous vous fassiez du mal comme cela.

Ne vous inqui�tez pas, on aura encore beaucoup d?occasions de reparler de ce sujet. A ce stade, il faut voter, sur un certain nombre de contributions, notamment des amendements ou des v?ux.

Chers coll�gues, avant de passer au vote sur le projet de d�lib�ration, je vous demande de vous taire, s'il vous pla�t, pour que l'on entende sur quoi on vote.

Madame DATI !

J'ai besoin d'un certain silence pour que l'on sache sur quoi on vote.

Je vais tout d?abord vous demander de vous prononcer sur l'amendement n� 19 bis de l'Ex�cutif qui, � ma connaissance, r�pond � l'amendement n� 12 du groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche, qui r�pond aussi � l?amendement n� 15 du groupe "Les Verts".

Monsieur MARTINS, est-ce que vous consid�rez que l'amendement n� 19 bis de l'Ex�cutif r�pond � votre amendement n� 19 ?

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Oui.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Donc les trois amendements nos 12, 15 et 19 tombent.

Je mets aux voix, � main lev�e, l?amendement n� 19 bis de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

L'amendement n� 19 bis est adopt�.

Maintenant, il y a l'amendement n� 19 ter de l'Ex�cutif qui devrait r�pondre aux amendements n� 13 du groupe Communiste, n� 14 du groupe "Les Verts" mais aussi, s?ils le veulent bien, au n� 18 du groupe Centre et Ind�pendants.

Le retirez-vous ? Je pose la question au groupe Centre et Ind�pendants, il s?agit de votre amendement n� 18 auquel nous r�pondons par le n� 19 ter. Donc retirez-vous votre n� 18 ?

Chut ! Laissez faire, mais il faudrait que cela se fasse rapidement.

Est-ce que vous retirez le n� 18, oui ou non ? Si vous ne le retirez pas, je le mets aux voix.

L'U.M.P. ne parle pas � la place du Nouveau Centre.

Chut !

Oui, Madame, allez-y ?

Vous le retirez ou vous le maintenez.

Vous le maintenez. Voil�, laissez le temps?

Je mets d?abord aux voix, � main lev�e, l'amendement n� 18 du groupe Centre et Ind�pendants.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

L'amendement n� 18 est repouss�.

Je mets maintenant? Chut ! Ce n?est pas bien ce brouhaha pendant le vote, ce n?est pas pratique. Non, c?est un moment d�mocratique, un vote.

Je mets aux voix, � main lev�e, l'amendement n� 19 ter de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

L'amendement n� 19 ter est adopt�.

Maintenant, je voudrais demander l'avis de l'Ex�cutif sur l'amendement n� 16 du groupe Centre et Ind�pendants.

Madame HIDALGO ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. D�favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, l'amendement n� 16.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ? L'amendement n� 16 est repouss�.

L?avis de l?Ex�cutif sur l'amendement n� 17 du groupe Centre et Ind�pendants.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. D�favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, l'amendement n� 17.

Chut ! S?il vous pla�t, les votes se font dans une certaine s�r�nit�. Oh, ne d�rapons pas !

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

L'amendement n� 17 est repouss�.

Le v?u n� 20 du groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s. Madame HIDALGO ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. Favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets donc aux voix, � main lev�e, le v?u n� 20.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt�. (2010, V. 166).

Surtout, si vous vous taisiez, ce serait bien.

Le v?u n� 42 bis de l'Ex�cutif? Chut !

Ne vous y mettez pas.

Le v?u n� 42 bis de l'Ex�cutif devrait r�pondre au v?u n� 21 de Mme BLUMENTHAL et de M. NAJDOVSKI. Est-ce le cas ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. Oui.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Bien.

Le v?u n� 22 du groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s, Jean-Pierre, est retir�.

Le v?u n� 26 du groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche ? Retir�.

Les v?ux nos 28, 29, 32 et 33 du groupe "Les Verts" ? Retir�s.

Et je pense aussi le v?u n� 41 de M. MARTINS.

Est-il retir�, Monsieur MARTINS, le n� 41 auquel nous tentons de r�pondre par le n� 42 bis ?

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Non.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Pardon ? Vous le maintenez ?

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Ah, oui !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Oui. Si tout le monde n?a pas entendu, M. LAMOUR a dit qu'il voulait voter pour.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 41 de M. MARTINS, avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est repouss�.

Je mets maintenant aux voix, � main lev�e, le v?u n� 42 bis de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt�. (2010, V. 173).

Maintenant, il y a le v?u n� 23 du groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s. Avis ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. Favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 23.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt�. (2010, V. 167).

Maintenant, le v?u n� 24 du groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. Favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 24.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt�. (2010, V. 168).

Le v?u n� 25 du groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. Favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 25.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt�. (2010, V. 169).

Maintenant, le v?u n� 27 du groupe "Les Verts" est-il maintenu ? Le v?u n� 27 du groupe "Les Verts" est maintenu. Quel est l?avis de l?Ex�cutif ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. D�favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 27.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est repouss�.

Maintenant, le v?u n� 30 du groupe "Les Verts". Vous �tes ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. Favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 30.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt�. (2010, V. 170).

Le v?u n� 31 du groupe "Les Verts". Vous �tes favorable ? D?accord.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 31.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt�. (2010, V. 171).

Le v?u n� 34 du groupe U.M.P.P.A. Quel est votre avis ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. D�favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, dans le silence, le v?u n� 34.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est repouss�.

Le v?u n� 35 du groupe U.M.P.P.A.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. D�favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 35.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est repouss�.

Restez patients !

Le v?u n� 36 du groupe U.M.P.P.A. ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. D�favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - D�favorable.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 36.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est repouss�.

Le v?u n� 37 du groupe U.M.P.P.A. ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. D�favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - D�favorable.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 37.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Non, il y a aussi des abstentions !

Le v?u est rejet�.

Le v?u n� 38 du groupe U.M.P.P.A. ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. D�favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 38.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est rejet�.

Le v?u n� 39 du groupe U.M.P.P.A. ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. D�favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 39.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est rejet�.

Maintenant, le v?u n� 40 de M. MARTINS, votre avis ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. Favorable.

(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.P.A.).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 40.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt�. (2010, V. 172).

Maintenant, le v?u n� 42 de M. MARTINS ?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, rapporteure. - D�favorable.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n� 42.

Qui est pour ?

Votez tout de m�me pour votre v?u ! Monsieur DESTREM, calmez-vous.

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est rejet�.

Bien. On m'a demand� un scrutin public sur le projet de d�lib�ration, il est bien s�r de droit, mais il n�cessite une courte interruption de s�ance de 5 minutes que M. DAGNAUD va mettre � profit pour organiser tout cela dans la s�r�nit�.

La s�ance est suspendue.

Juillet 2010
Débat
Conseil municipal
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