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2017 SG 26 - Communication de la Maire : "Soutenir et renforcer la vitalité commerciale de Paris". Vœu déposé par le GEP relatif aux objectifs du G.I.E. "Commerce des bailleurs sociaux". Vœu déposé par le GEP relatif à la gouvernance du futur G.I.E. "Commerce des bailleurs sociaux". Voeu déposé par l'Exécutif. Vœu déposé par le groupe PCF-FG relatif à la halle alimentaire du 10e.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, nous allons entrer dans notre Conseil de Paris et nous avons pr�vu un d�bat organis� sur le th�me "Soutenir et renforcer la vitalit� commerciale de Paris". Il s'agit du projet de d�lib�ration SG 26. La conf�rence d'organisation a convenu d'un d�bat organis� sur ce th�me et ce d�bat, bien s�r, inclura les temps de parole d�finis dans la pr�sentation des v?ux. Je vais l'introduire.

Mes chers coll�gues, il est � Paris un ensemble d'acteurs? Je sais qu'il y a beaucoup de discussions, que tout le monde va avoir envie de parler, de commenter. Vous pouvez le faire � l'ext�rieur de l'h�micycle et, vraiment, personne n'en prendra ombrage mais ici on est concentr� sur ce qui concerne directement, concr�tement la vie des Parisiens.

Il est � Paris un ensemble d'acteurs dont le r�le culturel est aussi indispensable que le r�le �conomique, des acteurs garants de la vitalit� et du rayonnement de Paris autant que du maintien de la coh�sion et du lien social dans chaque quartier de la Capitale. Chacun des Parisiens sans exception les conna�t, les c�toie, communique et cohabite avec eux.

Je parle bien s�r des commer�ants et des artisans de Paris. Ils fondent l'identit� et le moteur de notre ville. Ils incarnent son dynamisme et son pouvoir de r�invention permanente. Sans eux, Paris ne serait pas Paris et c'est pr�cis�ment pour cette raison que nous devons non seulement les prot�ger mais �galement les soutenir et les encourager.

Je veux remercier Olivia POLSKI, mon adjointe, pour le travail appr�ci�, tr�s fin et engag� qu'elle fait aupr�s de ce secteur vital pour notre ville. Je pense que les liens tiss�s avec les commer�ants et leurs repr�sentants sont vraiment des t�moins de cette belle relation qui a �t� construite entre notre Ville et les commer�ants et artisans et, bien s�r, avec Olivia POLSKI pour s'en charge � mes c�t�s.

Paris se caract�rise par une tr�s forte densit� de commerces d'une exceptionnelle diversit�. On recense plus de 62.000 commerces, artisans et services de proximit� qui font de Paris la premi�re ville fran�aise en nombre de commerces par habitant.

Nous avons men� depuis longtemps une politique volontariste en leur faveur, en renfor�ant notamment les protections de l'artisanat et du commerce dans le cadre du P.L.U., d�s le premier P.L.U. vot� en 2006 par la nouvelle Assembl�e issue des �lections de 2001. Nous avons men� des op�rations ambitieuses, comme "Vital?Quartier 1 et 2" en adoptant de nouvelles ambitions pour nos march�s alimentaires, en pr�servant notre r�seau de kiosques de presse ou encore en d�veloppant la cuisine de rue. Les r�sultats satisfaisants obtenus demeurent, comme toujours, nuanc�s dans certains quartiers par, bien s�r, la persistance de certaines fragilit�s. Les commer�ants et les artisans font, en effet, face � des mutations profondes, celles de notre monde�: les innovations num�riques et technologiques, l'�volution des pratiques industrielles, les enjeux environnementaux, l'�mergence de nouveaux services. Il est donc indispensable d'amplifier la politique de soutien et de protection du commerce et de l'artisanat de proximit�. C'est d'ailleurs le sens des conclusions de la Mission d'�valuation et d'information "Fabriquer � Paris".

Je veux remercier, bien s�r, le pr�sident de cette mission, Nicolas BONNET-OULALDJ, et le rapporteur, Pierre AURIACOMBE, qui nous ont fourni des propositions que nous mettons en ?uvre aujourd'hui.

L'irruption de la r�volution num�rique et l'urgence de la prise en compte des enjeux environnementaux doivent �tre v�cues comme des opportunit�s, que nous comptons utiliser pour faire �merger une politique ambitieuse, participant pleinement � l'am�lioration de la vie des habitants et surtout, des quartiers populaires. Nous proposons donc, aujourd'hui, l'adoption d'une s�rie d'outils concrets pour atteindre ces objectifs. Nous entendons assurer une politique globale et articul�e de pr�servation et de diversification de l'artisanat et du commerce de proximit�. Nous proposerons une strat�gie coordonn�e et coh�rente d'installations, d'implantations et de pr�servation du commerce de proximit�.

Nous faciliterons, bien s�r - c'est un �l�ment cl� - l'acc�s aux locaux commerciaux vacants. Dans ce but, nous cr�erons le dispositif "Paris?Commerces".

Nous allons nous doter de deux op�rateurs�: un groupement d'int�r�t �conomique inter-bailleurs sociaux, qui s?appelle "Paris?Commerces", pour le parc social, et la SEMAEST pour le parc priv�. Pour des raisons juridiques, nous ne pouvions pas cr�er une structure unique avec ces deux entit�s. Le droit nous l'interdit. En revanche, nous avons, bien s�r, d�cid� de veiller � l'harmonisation des pratiques, � la coh�rence globale de l'offre et � sa lisibilit� dans chaque arrondissement. Ils serviront, en outre, de porte d'entr�e unique pour les commer�ants qui cherchent un local.

Dans le parc priv�, la SEMAEST sera charg�e de mettre en ?uvre le contrat de revitalisation artisanale et commerciale qui viendra compl�ter le dispositif "Vital?Quartier" avec une base juridique mieux d�finie. 12 p�rim�tres particuli�rement touch�s par la mono-activit�, la vacance prolong�e et la d�sertification commerciale b�n�ficieront de cette intervention prioritaire.

En compl�ment, dans le parc social, sera constitu�, je l'ai dit, une structure de coop�ration inter-bailleurs, le G.I.E. "Paris?Commerces", qui sera cr�� dans les prochaines semaines. Il r�unira les principaux bailleurs sous une direction unique. Nous am�liorerons ainsi la commercialisation et l'attribution des locaux des bailleurs sociaux qui g�rent pr�s de 6.500 locaux d'activit� en pied d'immeuble � Paris. Ce parc doit devenir un v�ritable levier de notre politique en faveur d'un commerce de proximit� diversifi� et de qualit�. Je le dis ici, cela fait plus de 15 ans, pour les �lus qui ont particip� � la belle aventure depuis 2001, que nous essayons de faire en sorte que ces locaux commerciaux vacants, souvent dans les pieds d'immeuble des bailleurs sociaux, soient remis en activit� au service de l'activit� des Parisiens.

15 ans, aussi bien que, je le dis ici avec la plus grande d�termination et la plus grande clart�, je n'accepterai aucun des conservatismes qui ont fait que nous avons mis 15 ans pour traduire une proposition qui figurait d�j� dans le projet port� par Bertrand DELANO� en 2001. 15 ans de conservatismes qui nous ont emp�ch�s d'avancer avec des chapelles, chez les bailleurs sociaux comme partout ailleurs, des chapelles qui n'ont pas permis d'optimiser ce parc. Aujourd'hui, nous optimisons ce parc et ce sera bien pour tout le monde.

Je remercie les bailleurs sociaux, leurs pr�sidents et leurs directeurs g�n�raux de s'engager enfin avec la m�me d�termination que moi et que nous tous ici dans ce dispositif. D'ailleurs, ce dispositif va aussi impliquer fortement les maires d'arrondissement parce qu?eux aussi, majorit� comme opposition, savent de quoi je parle quand je parle des conservatismes. Et donc, les maires d'arrondissement seront associ�s aux activit�s du G.I.E. dans leur arrondissement. Les bailleurs devront, dans ce cadre, d�finir et mettre en place une strat�gie active pour r�duire la vacance, favoriser la diversit� commerciale tout en maintenant des recettes locatives, bien s�r. Mais l'un n'emp�che pas l'autre, bien s�r. La direction du G.I.E. viendra pr�senter aux �lus du Conseil de Paris un bilan de commercialisation et d'attribution de ces locaux des bailleurs sociaux, avec un agenda que je veux soutenu et auquel les maires d'arrondissement seront associ�s. Il faut que nous soyons dans une d�marche d�termin�e et, en m�me temps, rapide. Il n'est pas question de prendre maintenant encore le temps de discuter, de savoir si on y va, si on n'y va pas. On est engag�. C'est vital pour les commer�ants, c?est vital pour nos quartiers, c'est vital pour les Parisiens.

En parall�le de ces dispositifs, nous avons d�cid� de modifier le P.L.U. en 2016 pour augmenter de 15�% les lin�aires commerciaux et artisanaux prot�g�s. Nous allons, bien s�r, continuer aussi � moderniser le r�seau des kiosques de presse en d�ployant 360 nouveaux kiosques, � la fois �conomique-performants, innovants, fonctionnels et attractifs. Une aide, d'ailleurs, de 1,8 million d'euros par an a �t� vot�e aux kiosquiers.

Nous voulons aussi soutenir cette �conomie de proximit� en promouvant les savoir-faire. Nous continuerons � renforcer l'attractivit� de nos 80 march�s alimentaires qui sont appr�ci�s. Notamment, nous allons mettre en place sur les march�s d�couverts la collecte de bio-d�chets - Antoinette GUHL et Mao PENINOU s'y emploient -, la redistribution des invendus, la cr�ation d'un march� de soir�e et trois march�s biologiques, ou encore l'apport d'un nouveau service de livraisons propres. Nous avons, par ailleurs, mis en ?uvre un partenariat pour accompagner les bailleurs sociaux dans la r�novation et la restructuration de leurs locaux commerciaux situ�s notamment dans les quartiers de renouvellement urbain. Une cinquantaine de boutiques a ainsi pu �tre r�nov�e avec un accueil tr�s favorable de la part des commer�ants, mais aussi des habitants. Ce dispositif sera poursuivi et renforc� en se concentrant toujours sur les quartiers les plus fragiles.

Nous continuerons, d?autre part, � valoriser le talent de nos commer�ants � travers nos nombreux prix et manifestations, comme le Prix de la meilleure baguette qui a �t� d�cern� r�cemment. Le 13e arrondissement l'a emport�. Nous avons donc un nouveau laur�at. Mais aussi, j'en parlais tout � l'heure, suite � la mission sur le "Fabriquer � Paris", un label "Fabriquer � Paris" qui va �tre cr�� d'ici la fin de l'ann�e pour valoriser la cr�ativit� et le savoir-faire des Parisiens, en prenant notamment en compte l'inscription des entreprises dans une d�marche �thique socialement responsable et, bien s�r, respectueuse de l'environnement.

Je tiens � nouveau, bien s�r, � saluer Nicolas BONNET-OULALDJ, pr�sident de la Mission d'Information et d'Evaluation, et aussi, � nouveau, Pierre AURIACOMBE, qui en �tait le rapporteur, pour le r�le tr�s actif qu'ils ont jou� dans l'�laboration du cahier des charges et l'�valuation des projets.

Nous devons, enfin, travailler � l'accompagnement des commer�ants vers l'�conomie de demain � travers, notamment, la ma�trise des outils num�riques qui peuvent constituer, qui doivent constituer, une opportunit�. Plusieurs initiatives innovantes sont d�j� en ?uvre avec succ�s.

Je pense au Testeur de commerce mis en place par la SEMAEST, le r�seau "CoSto" qui permet aux commer�ants et artisans de d�velopper leur activit� gr�ce aux technologies num�riques, mais aussi cette initiative qui en est un peu le r�sultat, le "Living Lab", cher aussi � Jean-Louis MISSIKA, qui permet notamment de d�velopper l?�conomie de proximit�.

Ces initiatives seront poursuivies et une �tude de pr�figuration sera lanc�e pour la mise en place d'une plateforme "commerce.paris". Certaines donn�es brutes d?ailleurs, relatives aux commerces parisiens, sont d�j� en ligne dans la continuit� du travail men� par la Ville en mati�re d'"open data". Elles auront vocation, bien s�r, � favoriser l'�mergence de nouveaux outils.

Nous accompagnerons le d�veloppement de la cuisine de rue, avec un nouvel appel � projets avant l'�t�, qui va augmenter le nombre de camions restaurant ou popotes roulantes - comme disent nos amis qu�b�cois -, le renouvellement de l'�v�nement "La rue passe � table" et le nouveau festival annuel de cuisine de rue qui d�butera cette ann�e.

Nous exp�rimenterons aussi, bien s�r - c'est un projet tr�s attendu - l'installation de halles alimentaires dans le 10e arrondissement et le 14e arrondissement de Paris.

Nous aiderons enfin les commer�ants dans le cadre de la transition �cologique pour les int�grer � l'essor d'une logistique urbaine durable et d'une �conomie sociale, solidaire et circulaire. Nous avons, d?ores et d�j�, mis en place un dispositif d'aide aux professionnels pour leur permettre de remplacer leurs v�hicules polluants par des v�hicules �lectriques ou G.N.V.

L'ensemble de cette politique s'appuiera, bien s�r, sur un budget associ� de 52,9 millions d'euros pour l'ensemble de la mandature dont 37 millions d'euros d�di�s � la pr�emption des pieds d'immeubles.

Mes chers coll�gues, ce projet nous offre l'opportunit� d'am�liorer la qualit� de la vie des habitants de notre ville, en renfor�ant notre singularit� et par la m�me notre attractivit�. Prot�ger les savoir-faire, transformer la r�volution num�rique en opportunit�, permettre la rencontre de l'�conomie de proximit� et de l?�conomie de l'innovation, voil� la voie que nous pouvons aujourd?hui d�cider d'emprunter. J'invite chacune et chacun � rejoindre cette dynamique dont les b�n�fices concernent tous les Parisiens.

Permettez-moi de remercier les parlementaires parisiens qui ont port� un amendement crucial pour le commerce � Paris, avec la Chambre des m�tiers d'ailleurs, un amendement l�gislatif pr�voyant de r�tablir le r�le de la C.D.A.C. pour les surfaces sup�rieures � 400 m�tres carr�s et non plus � 1.000 m�tres carr�s, comme le pr�voyait la pr�c�dente loi de modernisation de l'�conomie. Nous savons que cette mesure est essentielle pour la vitalit� du petit commerce � Paris. Je veux donc remercier les parlementaires parisiens qui ont port� cet amendement.

Je veux � nouveau, bien s�r, remercier l'ensemble des adjoints des maires d'arrondissement et, bien s�r, Olivia POLSKI et toutes nos �quipes pour l'investissement pr�cieux au service de ce projet dont l'ambition est � la hauteur de Paris et dont l'esprit c�l�bre la belle identit� de ses habitants. Je vous remercie.

Le premier orateur est M. Jean-Bernard BROS, pr�sident du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

M. Jean-Bernard BROS. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, la d�fense des commerces de proximit� est, pour une ville comme Paris, une pr�occupation majeure. Ils participent, en effet, du dynamisme �conomique de notre territoire. Le commerce parisien, c?est 10�% de l'emploi de notre ville et des opportunit�s importantes pour des postes diversement qualifi�s.

Les commerces participent aussi clairement � la qualit� de vie de nos quartiers. Leur pr�sence permet de favoriser le vivre ensemble en participant � l'animation de rue. Au-del�, c'est bien un art de vivre tout parisien qui s'exprime � travers le commerce de proximit�.

A Paris, la vitalit� commerciale est r�elle. La Ville conna�t, en effet, � l'�chelle nationale, le plus grand nombre de commerces par habitant. Derri�re cette bonne sant� apparente se cache des fragilit�s r�elles et des in�galit�s de situations d'un quartier � l'autre.

Des fragilit�s qui sont, tout d?abord, inh�rentes � l'�volution du secteur.

Le d�veloppement du commerce sur Internet, le manque de vocation chez les plus jeunes dans certains secteurs, de nouvelles habitudes de consommation sont des �l�ments qui bouleversent le secteur depuis plusieurs ann�es. Les in�galit�s territoriales sont �galement fortement pr�sentes dans notre ville. Le diagnostic fait par l?APUR permet de confirmer cette donn�e en offrant une vision affin�e des secteurs les plus en difficult�.

Mono-activit�s, vacances et d�serts commerciaux sont des r�alit�s, particuli�rement dans les zones p�riph�riques de Paris. Face � ce constat, notre collectivit� a fait le choix d'agir en soutien � l'activit� commerciale. Il ne s'agit pas, bien s�r, de r�guler l'activit� libre de commerce, mais bien de soutenir les initiatives, de valoriser le travail de nos commer�ants et de prot�ger ces acteurs �conomiques indispensables � notre attractivit�.

Le premier de ces leviers est, bien s�r, le contrat de revitalisation commerciale. Propos� par la loi Pinel, le contrat est directement inspir� de l'outil parisien "Vital?Quartier". Nous pouvons, je crois, nous f�liciter de la g�n�ralisation de ce dispositif qui marque les capacit�s d'innovation de notre collectivit�.

Ainsi, le contrat de revitalisation pr�voit l'extension du territoire sur lequel les pieds d'immeubles pourront faire l'objet de pr�emption pour l'installation de commerces. C'est une demande forte sur de nombreux arrondissements et nous saluons cette �volution.

La qualit� de l'op�rateur, la SEMAEST, que notre Assembl�e a choisi lors de sa derni�re s�ance n'est plus � prouver. Nous sommes certains qu'elle saura amplifier l'action qu'elle m�ne depuis sa cr�ation.

Les �lus du groupe avaient demand� par un v?u en 2014 qu'un plan d'action global de soutien aux commerces nous soit pr�sent�. En effet, le contrat de revitalisation est un des outils de mobilisation pour la vitalit� commerciale, mais il ne peut �tre le seul.

Nous reconnaissons d?ailleurs l'engagement de l'adjointe en charge sur ces questions. La Ville a ainsi port� de nombreux projets structurants. C'est pourquoi d'autres actions compl�mentaires sont n�cessaires, et le groupe RG-CI a particip� � ce travail. Ainsi la demande du groupe pour un guichet unique � destination des commerces est ent�rin�e dans la communication, du moins dans sa version num�rique.

Des petits commerces sont, en effet, confront�s � des difficult�s par la qualit� et la lenteur des formalit�s administratives auxquelles ils doivent proc�der. Ils se retrouvent dans de v�ritables d�dales kafka�ens dans leur rapport aux institutions dont la Ville.

En parall�le, l'Ex�cutif s'est engag� dans une d�marche de modernisation de l'administration, ce que nous saluons comme une d�marche tr�s positive. Le renouvellement du site Internet de la Ville, le futur compte unique pour les particuliers, tout cela va dans le sens d'un service public de qualit�.

Il nous paraissait donc important que les commer�ants ne soient pas exclus de ce mouvement. L'administration parisienne a les moyens de modifier son rapport aux commerces et aux commer�ants et elle peut entra�ner avec elle d'autres institutions, nous en sommes persuad�s. Il s'agit d'un des objectifs de la mandature et nous sommes heureux que la d�marche soit aujourd'hui impuls�e.

Le futur portail "commerce.paris" permettra aux commer�ants d'effectuer les d�marches les plus courantes en ligne. Nous esp�rons, � terme, offrir un guichet unique physique pour les d�marches des commer�ants, avec un nombre d'interlocuteurs r�duits et identifi�s. Ce guichet num�rique est un premier pas vers la simplification administrative que nous appelons de nos v?ux.

Je souhaitais saluer d'autres points de la communication. Ainsi le futur G.I.E. des bailleurs commerciaux pour la commercialisation de pieds d'immeubles est un projet indispensable. Il permettra de structurer l'activit� de mise en commercialisation.

La place laiss�e � l?innovation dans le soutien de la Ville est �galement int�ressante. L'exp�rience "CoSto" ou la cr�ation d'un "Living Lab" consacr� � l'�conomie de proximit� en sont des exemples concrets.

Soutenir ces initiatives aujourd'hui, c'est pr�parer les commerces de demain. Un avenir, cela se fa�onne, cela se veut et Paris veut le meilleur pour l'avenir et ses commerces.

Enfin, le groupe RG-CI a d�pos� en novembre dernier une proposition de d�lib�ration pour l'organisation d'un festival de cuisine gastronomique de rue parisien. La communication prend l?engagement de son organisation avant la fin de l'ann�e. La cuisine de rue est une nouvelle forme de commercialit�. Elle vient compl�ter depuis plusieurs ann�es les activit�s traditionnelles de restauration et anime r�guli�rement nos rues en participant � l'am�lioration du cadre de vie.

S'il est une capitale de la gastronomie, c'est bien notre ville. Paris avec ses nombreux artisans est une garante d?un savoir-faire gastronomique et du bien manger. La cuisine de rue doit participer � cette culture.

Nous soutenons donc, vous l'aurez compris, la d�marche ambitieuse engag�e par l'Ex�cutif en faveur des commerces de proximit�.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � M. Jean-Christophe de FROMENT pour le groupe les R�publicains?

Jean-Baptiste, c?est tr�s joli, en plus�; Jean-Christophe aussi.

M. Jean-Baptiste de FROMENT. - L'autre fois, vous m?appeliez "M. FROMANTIN"�; maintenant, c?est "Jean-Christophe". C?est soit l?un, soit l?autre.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je suis d�sol�e. Nous sommes � Paris et pas � Neuilly, et vous �tes �lu du 9e. Tout va bien.

M. Jean-Baptiste de FROMENT. - Absolument, merci. On y arrivera. Merci, Madame la Maire.

Je m?interroge un tout petit peu quand m�me sur la n�cessit� de mettre � l?ordre du jour de notre Conseil de Paris cette communication. Le sujet est �videmment tr�s important, essentiel, mais vous ne nous dites rien ou presque rien que nous ne sachions d�j�, et depuis longtemps, sur l?action de l?actuelle Municipalit� en mati�re de soutien au commerce. Les 11 pages que vous nous avez remises ne sont que la compilation de mesures d�j� mises en place, � une exception pr�s, je vais y revenir plus loin.

Le contrat de revitalisation commerciale, en particulier, c?est tr�s bien, mais il a fait l?objet d?une d�lib�ration vot�e en mars dernier. Etait-il bien utile d?en reparler, alors qu?il y a d?autres sujets quand m�me importants, � peine deux mois plus tard�? Le rappel de la politique pass�e et en cours pourrait avoir de l?int�r�t s?il s?agissait d?en dresser un bilan pr�cis et chiffr� d?o� l?on pourrait tirer des conclusions pour l?avenir, en renfor�ant ce qui a march�, en corrigeant ce qui a moins bien march�, mais ce n?est pas le cas. Vous vous contentez ici de rappeler des donn�es bien connues, archi-connues de l'APUR, qui datent de 2015 et qui montrent ce que l?on sait, qu?il y a une densit�, une qualit� de l?offre commerciale parisienne�; il y a 62.000 commerces, c?est tr�s bien�; il y a une in�gale r�partition territoriale�; etc. Et ce sont de tels constats qui ont d�j� justifi� par le pass� les dispositifs d�j� en place�: "Vital Quartier 1 et 2", et maintenant, ce contrat de revitalisation commerciale. Donc voil�: rien de nouveau en termes de bilan non plus.

J?en viens au fond. Au-del� de ce c�t� r�chauff�, ce qui frappe dans votre approche du probl�me, c?est l?absence totale, mais vraiment totale de toute consid�ration �conomique. Vous faites l?�loge de la diversit� commerciale, de l?esprit village, vous consacrez de longs passages � la cuisine de rue, et c?est tr�s bien. Il n?y a pas � vous en bl�mer en soi, ce sont des choses que nous aimons aussi et auxquelles nous sommes attach�s, mais � aucun moment vous ne semblez vous int�resser � la question du poids du commerce dans l?�conomie parisienne, aux chiffres d?affaires r�alis�s, � leurs �volutions, et au bout du compte, au nombre d?emplois cr��s ou �ventuellement d�truits.

Vous manquez l?essentiel. Soutenir le commerce�: pour quoi faire�? On n?est que dans des consid�rations esth�tiques, d?image. C?est sympathique, mais il n?y a absolument aucune vision �conomique. Et � cet �gard, la fa�on dont vous �vacuez la question de l?ouverture des commerces du dimanche, qui est quand m�me le grand �v�nement r�cent, absolument incontournable? Mais je comprends que cela ne vous int�resse toujours pas. Quand on parle des commerces � Paris, c?est extr�mement r�v�lateur. Il n?y a pas eu un mot, pas un mot, Madame la Maire, Madame HIDALGO, Madame Anne HIDALGO, pas un mot sur?

Oui, Madame, vous nous dites qu?on bavarde...

Vous n?avez pas dit un mot dans votre intervention sur la question de l?ouverture des commerces du dimanche. Alors, � ce niveau de silence, cela rel�ve du d�ni au sens psychanalytique du terme. Je ne sais pas, peut-�tre que vous r�servez votre analyse sur le sujet � votre future conversation avec le nouveau Pr�sident de la R�publique. Je crois qu?il y aura beaucoup de choses � dire sur ce sujet qui vous a affront�s, mais cela n?est pas s�rieux.

On n?a aucun bilan sur le nombre d?embauches qui ont �t� permises, et vous savez qu?elles sont d�j� nombreuses. Nous avions dit que cela allait cr�er des emplois, nous avons eu raison, et cela ne s?est pas fait - aucun indicateur ne le montre, et les commer�ants ne nous le disent pas -, cela ne s?est pas fait au d�triment du commerce de proximit�, bien au contraire. Cela cr�e une dynamique qui est vertueuse�: 350 postes cr��s � "Bercy Village", 500 emplois dans des grands magasins du boulevard Haussmann, et il y aurait d?autres constats � faire sur d?autres grandes enseignes.

Ce que je voulais vous dire, c?est qu?en trois ann�es, vous n?avez toujours pas donn� au Conseil de Paris une pr�sentation de votre strat�gie �conomique, notamment en mati�re commerciale, puisque le commerce, c?est tr�s important, et c?est 10�% des emplois � Paris. On l?attend toujours, et cette communication ne remplit absolument pas ce r�le.

Pour le reste, tous les dispositifs dont vous parlez dans votre communication pour une �ni�me fois, nous les approuvons�: "Vital Quartier 1 et 2", c?est tr�s bien�; le contrat de revitalisation commerciale, c?est tr�s bien�; il y a eu des r�sultats en mati�re de protection du petit commerce, donc je ne reviens pas sur ce point.

Je voudrais juste terminer en disant qu?il y a une annonce que vous faites, la seule�: c?est la cr�ation de ce G.I.E. inter-bailleurs sociaux. Cela para�t �tre une bonne id�e, parce c?est vrai qu?il y a un probl�me de dynamisation de tous ces locaux commerciaux, qui sont nombreux et qui repr�sentent 10�% des commerces de Paris dans les pieds d?immeubles sociaux, mais on a vraiment une grosse inqui�tude sur la centralisation qui s?op�re et la d�connexion qui peut en r�sulter en mati�re de discussions avec les maires d?arrondissement, avec les �lus de proximit�. Est-ce qu?on ne va pas justement, comme sur d?autres sujets, cr�er une usine � gaz centralis�e et coup�e des r�alit�s du terrain�? Peut-�tre pourriez-vous nous rassurer au moins sur ce point.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur Jean-Baptiste de FROMENT.

Madame Anne TACH�NE, vous avez la parole, pour le groupe UDI-MODEM.

Mme Anne TACH�NE. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, alors que la Ville de Paris vient tout juste d?organiser le grand prix d?un embl�me fran�ais, la meilleure baguette de tradition fran�aise, vous l?avez rappel�, nous nous retrouvons ce matin pour examiner une communication relative au soutien et au renforcement de la vitalit� commerciale de Paris. En effet, forte d?un r�seau dense de commerces alimentaires de proximit�, d?entreprises de services, de fabrication ou d?alimentation, enrichie par nombre d?h�tels, de caf�s, de restaurants, la Ville de Paris demeure une capitale dynamique, attractive et particuli�re � l?�chelle mondiale.

Il est � noter �galement, et ce n?est effectivement pas rappel�, que cette offre multiple s?est renforc�e sur l?ann�e �coul�e par l?ouverture dominicale des magasins dans les zones touristiques, possibilit� qui leur est dor�navant offerte et que notre groupe avait depuis longtemps appel�e de ses v?ux. Malgr� tout, diverses difficult�s sont apparues ces derni�res d�cennies, notamment dans certains quartiers�: ceux touch�s par la mono-activit�, touch�s par la vacance ou m�me par la d�sertification commerciale.

Alors, apr�s l?analyse et la prise en compte des difficult�s rencontr�es, cette communication met donc l?accent sur les nouvelles actions de la Mairie au travers d?un dispositif d�nomm� "Paris'Commerces", � savoir, la mise en place du contrat de revitalisation artisanale et commerciale, et d?autre part, la cr�ation d?une structure de coop�ration inter-bailleurs, compl�tant ainsi les chantiers lanc�s sous cette mandature pour les march�s alimentaires, pour le r�seau des kiosques de presse, et r�cemment le d�ploiement de la cuisine de rue.

Cr�� par la loi Pinel de juin 2014 et port� par la SEMAEST, le dispositif "Vital Quartier" cible les quartiers touch�s par la concentration d?activit�s et permet d?am�liorer l?offre commerciale, de valoriser les circuits courts et les initiatives commerciales issues de l?�conomie sociale et solidaire, et de pr�server des espaces artisanaux dans Paris. Dans un r�pertoire d?actions vari�es, Paris sera ainsi la premi�re ville de France � l?exp�rimenter sur les 12 p�rim�tres identifi�s pour un budget de 37 millions d?euros.

Par ailleurs, la constitution d?une nouvelle structure de coop�ration inter-bailleurs permettra la mutualisation de l?activit� de commercialisation du parc des locaux de pieds d?immeubles, vous l?avez rappel�, les bailleurs g�rant pr�s de 6.500 locaux d?activit�, soit environ 10�% des commerces parisiens.

Comme vous l?indiquez dans cette communication, Madame la Maire, ces deux op�rateurs auront vocation � concevoir conjointement, en lien avec les mairies d?arrondissement et f�d�rations professionnelles et la Ville de Paris, la politique d?implantation commerciale de la Ville. Si l?intention est bonne et tout � fait justifi�e, je ne vous cache pas �tre rest�e sur ma faim � la lecture de cette d�claration, pas autrement d�taill�e. Aussi, je souhaiterais vous entendre pour pr�ciser comment la coop�ration entre les actions sur le parc priv�, celles sur le parc social et les diff�rentes parties prenantes d�sign�es, notamment les mairies d?arrondissement, sera organis�e de fa�on concr�te et op�rationnelle, m�me si j?ai bien entendu votre d�termination.

A ce moment de mon intervention, je voudrais par ailleurs saluer les mesures relatives � la valorisation de l?�conomie de proximit� annonc�es et qui se mettent en place, telles que la cr�ation de march�s biologiques, des nouveaux services de livraison � domicile des march�s par v�lo ou v�hicules �lectriques, et l?�volution du r�glement des march�s li�e � la suppression des sacs plastiques.

Enfin, je voudrais surtout mettre un focus particulier sur l'innovation et le num�rique qui doivent �tre envisag�s comme de v�ritables leviers au service du commerce de proximit�.

En cela, le dispositif "CoSto" pour "Connected Stores" - je dois le rappeler - lanc� en 2015 par la SEMAEST, programme d'accompagnement formidable des commer�ants et des artisans parisiens � l'utilisation du num�rique, m�rite d'�tre largement d�velopp�. Aujourd'hui, "CoSto" compte d�j� plus de 1.000 commer�ants et artisans membres des boulangeries, des boucheries, des �piceries mais aussi des magasins de jouets, de mode ou des cr�ateurs. Il s'agit simplement d'utiliser l'exceptionnel potentiel du num�rique pour accro�tre la visibilit� des commer�ants et des artisans, et augmenter leur activit�.

Comme le soulignait d�j�, en 2011, un rapport de la F�d�ration professionnelle du e-commerce et de la vente en ligne, la F.E.V.A.D., les consommateurs sont, depuis l'irruption du num�rique et plus sp�cialement de nos �crans connect�s, des clients ultrasensibles aux attentions, aux services et aux liens humains et chaleureux de la relation commerciale.

Alors, en s'adaptant sans cesse, en d�veloppant finement l'�coute du client, en cultivant l'�motion et la confiance, l'ensemble des chefs d'entreprise de l'artisanat et du commerce continueront de se d�velopper de fa�on harmonieuse et responsable en perp�tuant un certain art de vivre � la parisienne.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Madame TACH�NE.

Madame V�ronique LEVIEUX, vous avez la parole pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

Mme V�ronique LEVIEUX. - Merci, Madame la Maire, chers coll�gues.

Madame la Maire, vous avez fort bien rappel� les enjeux pour notre ville de d�fendre ses commerces et ses artisans. La vie parisienne est unique, gr�ce notamment � ses commerces et artisans pr�sents dans nos rues et nos quartiers. C'est la raison pour laquelle notre mobilisation pour leur d�fense, leur diversit� et la lutte contre l'uniformisation des enseignes est majeure.

Au-del� de ce rappel et l'annonce de nouveaux outils op�rationnels dans cette communication, le document que vous nous proposez a �galement le m�rite de mettre en perspective la coh�rence de la palette des actions men�es et dispositifs mis en place par notre Municipalit� pour ce secteur si important pour les Parisiens dans leur vie quotidienne, mais �galement pour l'attractivit� de notre ville.

Parmi ces actions, certaines visent � reconna�tre des savoir-faire comme le Grand prix de la Baguette qui a �t� remis la semaine derni�re, notamment dans le 13e arrondissement, ou la c�r�monie de remise de la m�daille de la Ville de Paris par vous-m�me aux nombreux chefs parisiens dans tous nos arrondissements, au titre de la bistronomie, c�r�monie qui s'est tenue la semaine derni�re.

Certains dispositifs visent �galement � soutenir et encourager des initiatives comme le Prix du go�t d'entreprendre qui s'adresse chaque ann�e aux cr�ateurs et repreneurs de commerces de proximit� et d'artisanat alimentaire.

Ces soutiens sont importants car il faut �tre courageux pour se lancer dans ces secteurs et ces m�tiers exigeants, �prouvants et pas assez valoris�s. Je pense en particulier aux m�tiers de bouche. Ceux qui se lancent doivent parfois attendre longtemps avant de pouvoir se r�mun�rer.

Je me permets aussi de souligner les difficult�s rencontr�es par ces commerces pour recruter. Nous devons en cela poursuivre nos efforts avec les chambres syndicales concern�es pour aider encore � une meilleure mise en relation des besoins et des ressources.

La communication pr�sente donc la cr�ation du dispositif "Paris'Commerces" qui regroupe, sous une m�me banni�re, le contrat de revitalisation commercial port� par la SEMAEST - nous en avons longuement parl� lors de la pr�c�dente s�ance - et le nouvel outil de commercialisation des locaux des bailleurs sociaux, le G.I.E. "Paris'Commerces". Sous cette banni�re sera mis en place un service unique de commercialisation pour la recherche de locaux avec une plate-forme en ligne. Il faut faciliter le travail de recherche de nos commer�ants et artisans et d'acc�s aux informations aide et r�glementation. Je pense aux nombreux outils et aides relatifs � une logistique urbaine durable et � la transition �cologique. C'est un v�ritable service � d�velopper au-del� du seul regroupement des locaux disponibles via la bourse aux locaux de Paris.fr qui constituait d�j� une avanc�e.

Pour revenir � la cr�ation du G.I.E., vous l'aviez annonc�e en d�but de mandature, Madame la Maire, et nous en avions rappel� la n�cessit� lors de la mission d'information d'�valuation "Fabriquer � Paris". C'est une bonne chose tant le renforcement des comp�tences et de l'expertise des bailleurs sociaux dans leur activit� de commercialisation est r�el. Nous avons tous eu l'exp�rience, et vous l'avez rappel�, de voir des locaux de bailleurs sociaux rest�s vide des ann�es, sans susciter de pr�occupations majeures.

Faut-il rappeler que l'exploitation de ces locaux repr�sente un chiffre d'affaires r�el et contribue aux �quilibres financiers de ces organismes, sans compter l'impact n�gatif pour les quartiers concern�s de voir ces vacances durer et l'image de la ville d�t�rior�e. La cr�ation de ce G.I.E. vient donc r�pondre � ce besoin r�el. Il reste que sa gouvernance, mais m�me si cela se comprend, reste tr�s directement port�e par les trois bailleurs concern�s, "Paris Habitat", la R.I.V.P. et "Elogie-S.I.E.M.P.".

Or l'enjeu est d'impulser une gestion plus efficace en lien avec les objectifs globaux de la Ville et renforcer en termes d'expertise et de comp�tence. En cela, je crois que l'Ex�cutif a travaill� pour renforcer le portage politique de la gouvernance et permettre de compl�ter la pr�sence des membres du Conseil de Paris au conseil d'administration via un v?u de l'Ex�cutif qui nous sera pr�sent�. C'est une bonne chose, de la m�me mani�re, que le Comit� de pilotage, qui sera constitu� et qui permettra notamment � un acteur tel que la SEMAEST, dont l'efficacit� n'est plus � d�montrer et dont l'exp�rience ne pourra qu'�tre utile aux nouvelles �quipes de ce G.I.E., de participer.

Enfin, pour finir, je me r�jouis de l'annonce du label "Fabriqu� � Paris", l� encore, conform�ment � vos engagements de d�but de mandature et suite au travail de r�flexion et de proposition men� par la M.I.E. du m�me nom qu'avait pr�sid� Nicolas BONNET-OULALDJ et dont Pierre AURIACOMBE avait �t� le rapporteur. Un premier appel � candidatures sera lanc� d'ici la fin de l'ann�e. Concernant son cahier des charges, j'imagine que nous aurons des pr�cisions dans les mois � venir et que nous pourrons �tre associ�s � ce travail pour l'encadrement de ce dispositif tr�s attendu.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, ch�re V�ronique LEVIEUX.

Monsieur le Pr�sident du groupe Ecologiste de Paris, David BELLIARD, vous avez la parole.

M. David BELLIARD. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, lorsqu'on arrive � Paris pour la premi�re fois, il n'est pas que la beaut� de la ville qui frappe le regard ni les perspectives qui dessinent les paysages de cartes postales connus du monde entier. Il est aussi, lorsqu'on sort des circuits touristiques et que l'on d�ambule dans la ville, la pr�sence de boutiques de toutes sortes, de restaurants, d'artisans, avec des m�tiers que l'on croyait parfois disparus.

Cette diversit� de ce que l'on appelle le petit commerce tranche avec ce que l'on peut conna�tre dans d'autres villes, qui ont malheureusement c�d� aux grandes zones commerciales, aux enseignes uniformes plac�es en p�riph�rie entra�nant l'agonie de leur centre-ville.

Ce dynamisme, vous l'avez rappel�, est un atout essentiel pour notre ville. Il cr�e des emplois non d�localisables, il favorise la cr�ation et l'innovation de nouveaux concepts. Il entretient les occasions de rencontres et participe � l'identit� des quartiers de la Capitale.

Plus g�n�ralement, plusieurs travaux ont montr� une corr�lation entre la d�sertification commerciale et le niveau du vote Front National. Sans bien s�r �tre la seule explication, la pr�servation d'un tissu commercial dense est sans doute l'un des �l�ments qui expliquent la tr�s grande faiblesse du vote Front National � Paris.

Ce dynamisme est aussi le fruit d'une politique volontariste. Depuis d�j� presque 20 ans, notre ville a mis en place des outils dont la SEMAEST est l'un des plus importants pour lutter contre la mono activit� qui pose encore probl�me dans certains quartiers, pour soutenir la diversit� commerciale dans la Capitale et favoriser l'�mergence de nouveaux concepts dans des domaines aussi essentiels pour le d�veloppement d'une ville en transition que la distribution alimentaire en circuit court et bio, ou encore le soutien aux acteurs de l'�conomie sociale et solidaire. Cette politique porte ses fruits, mais cela reste fragile.

Permettez-moi de souligner trois points qui me semblent essentiels. D'abord, que la raret� et la chert� des locaux commerciaux constituent une barri�re � l'entr�e, parfois insurmontable, pour l'installation de nouvelles activit�s. Nous devons pouvoir proposer une offre de locaux et favoriser une politique d'acc�s la plus large possible dans une logique qui d�passe la simple maximisation de la rentabilit� commerciale des bailleurs. C'est d'ailleurs l'un des points que nous demandons dans les v?ux que nous d�posons sur la cr�ation du G.I.E. destin� � la commercialisation des pieds d'immeubles des bailleurs sociaux de la Ville, qui seront pr�sent�s par ma coll�gue Jo�lle MOREL.

Deuxi�me point, les distorsions de concurrence qui peuvent tuer le commerce ind�pendant. Paris n'est pas exempt d'une concurrence acharn�e entre les grands groupes de distribution et les commerces ind�pendants, et au-del� d'une strat�gie d'incitation � l'installation et d'accompagnement, nous devons aussi nous assurer qu'une concurrence loyale puisse s'op�rer.

Je profite de mon intervention pour rappeler l'opposition de notre groupe � l'ouverture des commerces le dimanche, qui profitent d'abord et avant tout aux groupes qui ont la capacit� de supporter les co�ts induits par cette ouverture dominicale et usent de cette opportunit� pour asphyxier les acteurs ind�pendants, en captant une part de leur chiffre d'affaires. Cette logique de prime au gros est une erreur quand on veut soutenir la diversit� commerciale. Enfin, troisi�me point d'attention que je souhaite souligner ici, qui concerne les artisans de notre quotidien, boulangeries, commerces de d�tail, merceries, cordonniers, librairies, pressings, coiffeurs, tous ces services dont nous avons besoin tous les jours participent � rendre nos quartiers vivants et dynamiques. Je sais que certains de ces secteurs connaissent une crise profonde, notamment le secteur de la distribution des livres et de la presse, mais il nous faut pr�server ces acteurs, si n�cessaire en les aidant � trouver de nouveaux mod�les �conomiques comme nous essayons de le faire avec les kiosquiers parisiens. Le risque serait en effet de ne soutenir que des commerces ultra segment�s, cibl�s sur une population � fort pouvoir d'achat, d�vitalisant de fait les quartiers d'une offre accessible et de qualit�. Nous avons encore de nombreux enjeux � relever, notamment en rapprochant la distribution de la fabrication. Mon coll�gue J�r�me GLEIZES d�veloppera ce point dans son intervention, mais croyez en l'int�r�t de notre groupe sur cette question vitale qu'est la diversit� et le dynamisme commercial de notre ville.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

Monsieur le Pr�sident du groupe Communiste - Front de Gauche, Nicolas BONNET-OULALDJ.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Merci.

Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, au travers de cette communication sur la vitalit� du commerce � Paris, vous rendez officielle la mise en ?uvre de deux propositions que j'ai port�es depuis le d�but du mandat�: la cr�ation du label "Fabriquer � Paris" et l'ouverture des premi�res halles alimentaires.

Vous reprenez un bon nombre des pr�conisations du rapport de la Mission d'�valuation et d'information que j'ai initi�e et pr�sid�e en 2015 avec mon corapporteur Pierre AURIACOMBE.

Je pense en particulier � notre r�flexion sur les leviers que sont le foncier et l'immobilier, comme le renforcement du dispositif "Vital'Quartier", la cr�ation d'un dispositif interbailleurs, ou encore une meilleure commercialisation des locaux en pied d'immeuble pour la pr�servation et la reconqu�te d'espaces artisanaux et commerciaux.

Nous le savons tous, la premi�re revendication des commer�ants et des artisans, c'est le co�t du loyer et des baux commerciaux.

Ces propositions illustrent � la fois notre conception du Paris pour tous, un Paris o� l'on puisse vivre et travailler.

Elles illustrent l'importance de l'intervention publique dans un secteur qui est bien trop souvent livr� � la loi du march� et � la sp�culation immobili�re.

La loi du march� dont nous connaissons les limites, qui tend plut�t � �craser les artisans, les petits commer�ants ind�pendants et � uniformiser les villes dans le monde.

Une loi du march� qui favorise l'h�g�monie culturelle des grandes enseignes de la distribution et du luxe, qui malheureusement ont �t� �paul�es par la loi Macron que nous avons combattue, avec la cr�ation des zones touristiques internationales ayant pour principal effet la multiplication des "showrooms" et des sup�rettes contribuant � la d�sertification invisible de certains quartiers. Je pense notamment au Marais.

Nous proposons un autre avenir pour Paris, pour nos commer�ants et nos artisans. Un avenir qui s'appuie sur notre histoire et notre patrimoine, respectueux de notre culture locale.

Des propositions qui rel�vent les d�fis essentiels pour l'avenir de nos enfants, je pense � l'emploi et � l'environnement.

Madame la Maire, vous nous avez entendus et soutenus pour la cr�ation du label "Fabriqu� � Paris". Sachez maintenant que je suis pr�t pour mener avec vous au bout ce beau projet en pilotant le cahier des charges et le jury qui attribuera ce label aux premiers artisans.

Au travers de ce beau projet, nous voulons dire aux Parisiens que nous pouvons produire localement et consommer autrement. Aujourd'hui, fabrication, consommation et �cologie doivent se conjuguer plut�t que s'opposer.

Le label "Fabriqu� � Paris" pendra tout son sens dans une nouvelle �conomie qui prend en compte les circuits courts, la proximit�, la tra�abilit�, la transparence, les valeurs d'excellence, de savoir-faire et d'art de vivre.

Il y a actuellement 180 entreprises � Paris qui sont labellis�es "Entreprise du patrimoine vivant" dans le domaine de la mode, de la gastronomie, de l'�b�nisterie et de nombreux m�tiers d'art. Il ne s'agit pas d'un nouveau gadget de marketing destin� � s�duire les consommateurs, mais d'un label qui ram�ne � une consommation responsable. Pour les consommateurs, c'est la garantie de la qualit� et de l'authenticit� d'un produit. Pour les artisans, c'est un moyen de valoriser leur travail et savoir-faire. Pour Paris, c'est un moyen de prot�ger notre patrimoine vivant et notre culture.

En conclusion, Madame la Maire, je voudrais r�pondre � une question que beaucoup de journalistes m'ont pos�e�: les artisans, les ouvriers et leurs enfants ont-ils encore un avenir � Paris�?

Oui, selon tous les chiffres qui nous ont �t� donn�s si nous investissons dans les fili�res d'artisanat, dans la transition �cologique, et dans les fili�res concern�es par l'�conomie circulaire.

L'histoire de Paris est l'?uvre des artisans et des ouvriers, son avenir se fera avec les artisans et les ouvriers.

Comme le chantait Jean Ferrat,

"C'�taient des ferronniers

Aux enseignes fragiles,

C'�taient des menuisiers

Aux 100 coups de rabots,

Pour d�fendre Paris

Is se firent mobiles.

C'�taient des forgerons

Devenus des moblots.

Il y a 100 ans commun commune,

Comme artisans et ouvriers

Ils se battaient pour la commune". Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Nicolas BONNET-OULALDJ, terminer par un po�me, c'est magnifique. Danielle SIMONNET pour 2 minutes.

Mme Danielle SIMONNET. - Je trouve que dans cette communication on dit beaucoup de bonnes intentions, mais on n'assume pas de regarder la r�alit� en face.

La r�alit� en face, c'est que l'�volution de toutes les grandes m�tropoles, et Paris n'y �chappe pas, dans le cadre de la spatialisation du capitalisme, cela pousse � une certaine uniformisation commerciale.

La guerre fait rage entre les grandes enseignes, et la pr�dation veut transformer en centres commerciaux les centres-villes, si possible en commen�ant par toutes nos gares. Prenez n'importe quelle gare et vous verrez comment elle se transforme - et si possible tous les jours de la semaine avec en plus la b�n�diction du Gouvernement et je pense, h�las, � celui � venir - � travers le d�veloppement non seulement de l'ouverture dominicale des commerces mais �galement de l'ouverture nocturne des commerces.

A cela s'ajoute une gentrification de la Capitale, corollaire de la sp�culation galopante qui passe �galement par cette pr�dation des grandes enseignes, qu'il s'agisse de la guerre des sup�rettes/supermarch�s ou des magasins de "fringues", de chaussures, de lunettes et j'en passe.

Vous ajoutez � cela "l'ub�risation", qui d'ailleurs se d�veloppe encore plus dans les centres-villes. Il faut savoir que le recours � "Amazon" ou � tous les sites Internet d'achat en ligne sont encore plus cons�quents dans les centres-villes que dans les zones rurales o� il y a un d�ficit de commerces et o� il y a une d�sertification.

Toute cette fr�n�sie consum�riste, malgr� son aberration �cologique, a aussi un impact catastrophique au niveau social. Non seulement vous avez une disparition de la diversit� des petits commerces, donc un appauvrissement culturel, mais vous avez aussi un d�veloppement du travail pr�caire. Je parle du travail des caissi�res, de l'ensemble des salari�s du commerce compl�tement atomis� et des travailleurs "ub�ris�s" en statut d'autoentrepreneur.

Est-ce que notre Ville a une r�flexion � la fois pour d�fendre la diversit� des petits commerces, pour d�fendre la qualit� des m�tiers, la diversit� des artisans, est-ce qu?elle a une politique v�ritablement pour lutter contre la sp�culation du foncier et des baux commerciaux�? Non. A-t-elle une volont� de suffisamment s'attaquer � la pr�carit� en d�veloppement�?... M�me si je tiens � saluer le fait qu'a commenc� enfin le travail autour de la coop�rative des livreurs � v�lo. Je salue cette d�marche car je pense qu'il y aura un travail � d�velopper sur l'ensemble des livreurs.

Je trouve que, pour l'instant, la Ville ne le fait pas, en plus ne s'appuie pas sur toutes les luttes citoyennes qui commencent � �merger et je salue la lutte citoyenne du Carrefour Gambetta.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci et nous allons donner la parole maintenant � Geoffroy BOULARD pour le groupe les R�publicains.

M. Geoffroy BOULARD. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, cette communication aurait d� �tre l'occasion de redonner � mi-mandat une vision pour le commerce parisien. Au lieu de cela, comme l?a rappel� mon coll�gue Jean-Baptiste de FROMENT, vous �grenez des dispositifs pr�existants qui rel�vent plus d'une certaine autosatisfaction que d'une r�elle volont� d'action. Je ne reviendrai pas sur le rendez-vous historique rat� par votre majorit� sur l'ouverture des commerces parisiens le dimanche.

Si nous devons relever quelques points d'accord dans cette communication, je parlerai naturellement de la mission confi�e � la SEMAEST de r�aliser le Contrat de revitalisation artisanale et commerciale parisien. Oui, nous devons travailler pour une plus grande diversit� commerciale dans les quartiers les plus vuln�rables.

Nous partageons �galement votre souhait de placer l'innovation comme un levier au service de la nouvelle �conomie de proximit�, notamment par la mise en ?uvre d'une strat�gie num�rique engageant notamment le d�veloppement du commerce par l'�cosyst�me des "start-up"�; c'est tout � fait n�cessaire.

Passons maintenant aux d�saccords et au premier rang desquels la cr�ation d'un groupement d'int�r�t �conomique ayant pour but de regrouper les bailleurs sociaux au sein d'une entit� unique. Nous y voyons l� votre volont� de suradministrer la gestion des locaux commerciaux. Vous cr�ez donc une structure de plus. Nous d�plorons d'ailleurs l'absence de consultation, aussi bien au stade de la constitution de ce G.I.E. que dans son fonctionnement annonc�, qui laissera peu de place aux mairies d'arrondissement.

Sans attendre cette laborieuse constitution, nous avons pris les devants, notamment � la mairie du 17e, pour coordonner l'offre de baux commerciaux disponibles, une initiative qui ne co�tera pas un euro aux contribuables.

Contr�ler sans contre-pouvoirs effectifs l'attribution de locaux commerciaux relevant des bailleurs constitue l'autre version de votre politique d'attribution de logements sociaux qui conduit � une ghetto�sation des populations. Ce G.I.E. renforcera par sa capacit� de d�cision d'investissement, son budget colossal, en d�finitive, votre mainmise sur les structures et sur les partenaires associ�s que sont les bailleurs sociaux de la Ville qui connaissent le terrain.

Il y a des points dont vous vous f�licitez et qui ne refl�tent pas la r�alit� v�cue par certains commer�ants, et notamment votre �ternelle satisfaction sur les d�l�gations des march�s alimentaires. On ne peut pas dire que votre gestion des attributions de cette d�l�gation ait �t� exemplaire�: peu de concurrence, peu de renouvellement et, au final, peu de modernisation et d'attractivit�. La cr�ation d'un march� en soir�e, l'op�ration "Z�ro sac plastique" ne rel�veraient pas de la gadg�tisation si la propret� ou la r�novation patrimoniale des 80 march�s alimentaires de la Capitale �taient pleinement assum�es par votre majorit�.

Que font dans votre communication globale, cens�e donner une vision �tay�e de votre strat�gie, cinq paragraphes sur la cuisine de rue�? Certes, ce sujet est important. Mais pourquoi n'y a-t-il pas alors un paragraphe sur l'�b�nisterie ou sur les fleuristes, par exemple�? O� sont, par cons�quent, les grands �quilibres, les grands changements, la v�ritable vision pour le commerce de Paris sur 10 ou 15 ans�? Aucune r�f�rence au commerce de bouche qu'il faut soutenir plus fortement. Formation, transmission, implantation devraient vous mobiliser pour faire revenir poissonniers ou bouchers.

Vous soutenez et vous souhaitez soutenir et renforcer la vitalit� commerciale de Paris, mais vous occultez bien malheureusement des points essentiels qui sont les d�terminants de l'environnement d'un commerce et de sa capacit� ou non � se d�velopper. Je veux parler de l'environnement urbain et fiscal, d�terminant important pour la soutenabilit� �conomique d'un commerce, sa capacit� � travailler dans de bonnes conditions. Que ce soit sur le plan de la fiscalit�, de la s�curit� ou des am�nagements de voirie et de la propret�, ces sujets sont totalement absents.

Sans doute, �tes-vous quelque peu g�n�e, Madame la Maire. Ces r�sultats sont-ils si mauvais qu'ils doivent �tre tus�? Vos r�sultats en la mati�re se passent en effet de toute publicit�, tant ils sont �loquents.

En effet, en 2015, la taxe de s�jour a connu une croissance de 40�%, augmentant pour les touristes qui sont en s�jour � Paris de mani�re sensible. Vous avez encore proc�d� � une augmentation des droits de voirie, ce qui porte cette augmentation depuis 2014 � 5�%, p�nalisant notamment les terrasses des 22.000 caf�s et restaurateurs parisiens. Cette trajectoire fiscale, malheureusement - c'est quelque part l'un des maux les plus graves de votre politique -, se fait toujours sans aucune concertation avec les repr�sentants des professionnels et des �lus.

Pourtant, concernant les augmentations de taxes que vous menez, vous nous direz que c'est la faute de l'Etat qui baisse notamment la dotation g�n�rale de fonctionnement. Madame la Maire, quand un commer�ant rend compte � son comptable pour faire le bilan de ses perspectives financi�res et que celui-ci ne sait pas sur quel pied danser fiscalement parce qu?il n'a pas connaissance ou parce qu'il a peur d'une augmentation de telle ou telle taxe parisienne, cela ob�re durablement sa capacit� � se projeter dans l'avenir. Vous ne pouvez pas d?un c�t� affirmer vouloir soutenir et d�velopper le commerce parisien sans agir de l?autre sur les d�terminants notamment fiscaux de l'activit� commerciale.

Votre politique est gage d'instabilit� pour les commerces � Paris. J?en arrive � un deuxi�me d�terminant, le contexte urbain. Qu'en est-il en effet de la propret� de la voirie, de la s�curit� quotidienne des quartiers parisiens�? L� encore, votre communication n?en dit mot.

Nous savons bien que le contexte fiscal entre l?Etat et les collectivit�s locales est compliqu�. Mais, de gr�ce, cessez, quand on parle de d�veloppement, de toujours nous parler par une r�ponse administrative, par un r�flexe dirigiste surann� - cr�ation de groupements, de commissions - sans jamais vous attaquer aux vrais probl�mes comme celui de l'imp�t, des taxes et de leur utilisation concr�te pour que nos rues soient propres, ou encore comme celui des droits de voirie qui doivent �tre mod�r�s afin que les commer�ants puissent, dans un environnement fiscal et urbain stable, avoir des perspectives d'installation permettant de s'int�grer durablement � Paris.

N�anmoins, et ce n'est qu'un aspect du probl�me, administrer les commerces � Paris, notamment par le biais d'un G.I.E. pourrait �tre int�ressant. Encore faut-il que celui-ci soit ouvert et � la main des �lus d'arrondissement. Vous avez donn�, dans la communication tout � l'heure, un signe, mais il faudra �tre beaucoup plus concret � l'avenir sur ce sujet.

Aussi, votre communication garde le silence sur la coordination des actions qui pourraient �tre men�es avec des acteurs �conomiques comme la Chambre de commerce, mais aussi comme la M�tropole du Grand Paris. Qui aujourd'hui peut imaginer que le commerce parisien vit encercl� par l'enceinte de Thiers�? Le commer�ant se fournit � Rungis, vend � des clients qui peuvent habiter dans la proche banlieue parisienne et qui viennent travailler � Paris, gr�ce notamment au e-commerce. Vous n'envisagez pas, � ce titre, la circulation dans Paris pour le commerce, en lien avec les communes alentour, le Grand Paris ou la R�gion.

Qu'avez-vous fait en la mati�re�? Vous avez ferm� les berges unilat�ralement sans proposer d'alternative aux commer�ants parisiens. Cette non-concertation, Madame la Maire, produit un m�contentement des commer�ants parisiens. Vous ne voyez que votre territoire alors que Paris est bien plus large. Vous manquez donc d'ambition mais ce n'est pas nouveau, ce qui se v�rifie dans beaucoup de domaines.

Ce qui est pr�occupant ici, c'est que vous ne ciblez pas - j'en ai donc parl� -, toutes les composantes du d�veloppement commercial. Vous ciblez des aspects importants, comme la disponibilit� des locaux commerciaux mais vous omettez de contextualiser votre politique de d�veloppement commercial � l'aide des d�terminants cruciaux, comme la fiscalit� et l'environnement urbain. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il ne restera plus beaucoup de temps pour les deux autres orateurs du groupe les R�publicains. Vous ferez en sorte de tenir le timing.

Mme Ann-Katrin J�GO pour l?UDI-MODEM.

Mme Ann-Katrin J�GO. - Merci, Madame la Maire.

Vous nous proposez donc un certain nombre de mesures pour soutenir le commerce qui souffre dans la Capitale. Si j'en juge par les diff�rents diagnostics analysant les causes des nombreuses vacances constat�es dans plusieurs quartiers de Paris, il est �vident que la crise �conomique que traverse notre pays, se conjuguant avec le d�veloppement du commerce par internet, cr�e dans la Capitale un ph�nom�ne pour le moins inqui�tant de disparition du commerce de proximit�. Il est �vident aussi que les dispositions prises par l'actuelle majorit�, visant � restreindre la circulation dans notre ville, participent � d�courager les clients par crainte d'�tre pris dans des bouchons inextricables et de ne jamais pouvoir se garer. Je m'�tonne, d'ailleurs, que cette cause ne soit pas cit�e dans le document qui nous est fourni alors qu?elle est manifeste, se traduisant par un regain d'activit� pour les petits commerces des villes proches de Paris, symbole s'il en est, que l'accessibilit� en voiture est un �l�ment moteur, vous me le permettrez, de l'activit� commerciale.

Vous nous proposez donc un certain nombre de dispositifs qui visent � r�parer ce que vous avez cr�� vous-m�mes, en prenant des d�cisions que nous n'avons cess� de d�noncer depuis deux ans. Votre projet appara�t comme bien partiel, se contentant de survoler un certain nombre d'�l�ments allant de l'accessibilit� des locaux � leur disponibilit�, en passant par des mesures de d�veloppement des circuits courts ou encore du e-commerce, dont j'avoue ne pas comprendre la port�e tant le rapport qui nous est soumis semble l�ger de ce point de vue. Par ailleurs, vous reprenez les conclusions de la M.I.E. sur le "Fabriquer � Paris", ce dont je me r�jouis compte tenu de la qualit� du travail men�. Simplement, vous me permettrez de m'�tonner que rien de concret n'ait �t� mis en ?uvre depuis la remise des conclusions de cette mission alors qu?il y a urgence � agir de fa�on op�rationnelle et visible.

Vous nous annoncez l'arriv�e prochaine d'un label "Fabriqu� � Paris", mais, malheureusement, malgr� de nombreuses demandes r�it�r�es de ma part, personne ne semble savoir sur quels crit�res ce label sera fond� et, pire encore, selon quelles modalit�s il sera attribu�, ni davantage comment son utilisation sera contr�l�e. Si ce label est d�cr�t� � la h�te par vos services et distribu� au gr� du vent, celui-ci n'aura pas d'effet, voire m�me aura un effet contraire � celui recherch�. S'il s'agit d'�tre fid�le aux conclusions de la M.I.E., il convient alors que des crit�res pr�cis, s�rieux et certifi�s soient �tablis pour d�finir ce qu'est un produit fabriqu� � Paris, qu?un dispositif op�rationnel soit mis en ?uvre pour savoir qui peut utiliser ce label et comment son utilisation est contr�l�e, afin d'�viter les fraudes qui ne manqueront pas d'arriver.

D?une mani�re g�n�rale, je constate sur ce sujet, comme sur de tr�s nombreuses propositions qui sont faites, que les probl�mes sont survol�s et qu?il s'agit pour vous de mettre essentiellement en ?uvre des mesures de communication et que les principaux acteurs du secteur ne sont jamais concern�s.

Comment peut-on, en effet, imaginer de mettre en ?uvre un dispositif de soutien et de dynamisation du commerce sans que les organisations repr�sentatives des commer�ants - je pense � la Chambre de commerce et d'industrie de Paris - ne soient pilotes de ces mesures�? A agir ainsi de fa�on solitaire et d�sordonn�e, vous courez le risque de l'inefficacit� et, pire encore, de voir les b�n�ficiaires potentiels de ces dispositifs perdus entre les diff�rents guichets qui se mettent � leur service et qui refusent d'agir de fa�on collective.

C'est pourquoi je me permets de vous sugg�rer, sur la base des propositions qui sont les v�tres, d'organiser sans tarder les Assises du commerce � Paris afin que tous les acteurs puissent s'exprimer et que les pistes que vous fixez dans votre rapport puissent �tre confort�es dans une politique de co-construction, si ch�re � votre c?ur, si pr�sente dans vos discours, mais tellement absente de ce dossier.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame J�GO.

Mme L�a FILOCHE pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

Mme L�a FILOCHE. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, c'est une belle communication sur laquelle nous sommes amen�s � d�battre aujourd'hui. Elle pr�sente tout ce que la Ville de Paris fait pour ses commer�ants et ses artisans. Le moins que l'on puisse dire, c?est que nous faisons beaucoup. La richesse et la densit� de cette communication en sont d'ailleurs la preuve. Nous sommes sur tous les fronts�: les march�s alimentaires, l'alimentation biologique et durable, les circuits courts, les kiosques de presse, la cr�ation d'un label "Fabriqu� � Paris", l'innovation num�rique pour les commer�ants ou encore m�me, le respect de l'environnement. Nous faisons preuve de volontarisme, d'imagination pour valoriser le dynamisme du tissu �conomique parisien et pour l'accompagner dans les grandes �volutions du XXIe si�cle.

Je souhaite plus particuli�rement mettre l'accent sur la cr�ation du dispositif "Paris?Commerces" qui se d�cline en deux outils phares de notre politique de pr�servation et de diversification de l?artisanat et du commerce de proximit�. Depuis de nombreuses ann�es d�j�, nous avons cr�� "Vital?Quartier". Gr�ce � ces op�rations, nous avons pu pr�empter des locaux commerciaux, maintenir et d�velopper le commerce de proximit� dans des quartiers touch�s par la mono-activit�. Nous avons aussi permis que les vacances prolong�es ou la diversification commerciale puissent �tre de nouveaux objectifs. Le succ�s de ces op�rations ne peut �tre contest� dans cette Assembl�e. Cependant, face � la gentrification de notre ville, � la sp�culation immobili�re et � la pression exerc�e par les grandes enseignes, nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers.

Au Conseil pr�c�dent, nous avons vot� pour l'attribution du Contrat de revitalisation commerciale pr�vu par la loi du 18 juin 2014 qui �tait relative � l'artisanat, aux commerces et aux tr�s petites entreprises. Le contrat "Paris?Commerces", que nous aurions pu appeler d'ailleurs "Vital?Quartier 3", plus juridiquement solide, est d�j� dot� d'un budget de 37 millions d'euros pour acqu�rir plus de 200 locaux dans 12 p�rim�tres d'ores et d�j� identifi�s. Parmi ces p�rim�tres, deux se situent dans le 19e arrondissement, dans le Nord-Est du 19e arrondissement, autour du quartier Paris Nord-Est, et dans les hauts de Belleville. Etant situ� en quartier "politique de la ville", le loyer de ces commerces sera de 298 euros du m�tre carr� par an.

En effet, la valeur locative des locaux lou�s par la SEMAEST est fix�e par rapport au prix de la moyenne des loyers des locaux commerciaux de l'arrondissement. Il est important de noter que les locaux seront enti�rement r�nov�s avant d'�tre lou�s et qu?il n?y aura pas de droit d'entr�e pour les occuper.

Le savoir-faire de la SEMAEST dans la gestion des locaux et l'accompagnement des commer�ants permettra ainsi de densifier et d?am�liorer l'offre commerciale de ces quartiers cibl�s. Elle devra notamment favoriser l'installation de nouveaux commerces de proximit�, pr�server les espaces artisanaux de Paris et valoriser les circuits courts pour accompagner clairement les initiatives commerciales issues de l'�conomie sociale et solidaire. Une action similaire va �tre men�e sur le parc des bailleurs sociaux, avec la cr�ation d?une structure de coop�ration inter-bailleurs pour la commercialisation de leurs locaux commerciaux.

Madame la Maire, vous l'avez rappel�, cela repr�sente 6.500 locaux, soit une superficie de plus de 878.000 m�tres carr�s. Ce groupement d'int�r�t �conomique, G.I.E., sera cr�� tr�s prochainement. Il regroupera les principaux bailleurs parisiens et permettra de mutualiser l'activit� de commercialisation du parc des locaux en pied d'immeuble. Tout comme la SEMAEST, les bailleurs auront � c?ur de lutter contre la vacance commerciale, de favoriser la diversit� commerciale, r�pondant ainsi � la demande des habitants tout en proposant aux porteurs de projets des loyers attractifs et d�termin�s en fonction de leurs activit�s.

En outre, le G.I.E. aura pour mission de s�lectionner des candidatures de qualit� pour occuper les locaux, comme le fait d�j� tr�s bien la SEMAEST. Ce nouveau dispositif offre donc aux bailleurs l'opportunit� de monter en comp�tence dans leur activit� de commercialisation et de d�velopper les capacit�s d'expertise, y compris de mani�re ultra-locale sur les enjeux commerciaux.

Mes chers coll�gues, il y a quelques mois encore de cela, un rapport �tait remis � la Secr�taire d'Etat aupr�s du Ministre de l'Economie et des Finances, charg�e du commerce, de l'artisanat, de la consommation et de l?�conomie sociale et solidaire, qui portait sur la revitalisation commerciale des centres-villes. Bien entendu, la d�vitalisation des centralit�s urbaines d�pend de facteurs socio-�conomiques et sur ce point, Paris ne souffre pas des m�mes probl�mes que la plupart des autres villes fran�aises. Le dynamisme �conomique et d�mographique de Paris ne permet pas de parler de d�vitalisation. Mais pourtant, nombreux sont nos quartiers o� le taux de vacance est encore trop �lev� et o� l?on ne trouve qu'un seul type de commerce, ou encore o� l?on ne trouve pas de commerce dans les rues aux alentours. Paris n'a pas attendu ce rapport pour faire ce constat. Cela fait des ann�es - vous l'avez tr�s bien dit, Madame la Maire - que nous innovons en la mati�re pour lutter contre ces ph�nom�nes dus aux conjonctures �conomiques et sociales.

Je terminerai en rappelant que le commerce et l?artisanat sont des activit�s cr�atrices d'emplois, ce qui est loin d'�tre n�gligeable dans la p�riode que nous traversons. De plus, ils participent pleinement � la vie locale, � l?animation des quartiers. N?oublions pas que les habitants nous font r�guli�rement savoir � quel point ils sont attach�s � leurs commerces de proximit�. C'est bien un service que nous rendons aux Parisiens, tout en favorisant le vivre ensemble, l?animation locale, le savoir-faire de nos commer�ants et de nos artisans, l'�conomie sociale et solidaire. Dans une p�riode o� les citoyens doutent des politiques et de leurs actions, nous leur prouvons qu'avec de la volont� et de la d�termination, nous pouvons agir efficacement et durablement pour am�liorer leur cadre de vie et leur quotidien.

Je vous remercie.

(Mme Colombe BROSSEL, adjointe, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Madame FILOCHE.

Mais oui, applaudissez, applaudissez. La parole est � Jo�lle MOREL du groupe Ecologiste de Paris.

Mme Jo�lle MOREL. - Merci, Madame la Maire.

J'aimerais bien un petit peu plus de silence, s'il vous pla�t. Un petit peu plus de silence, s'il vous pla�t, oui. Franchement?

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Allez-y, Madame MOREL. Vous �tes la seule � avoir la parole.

Mme Jo�lle MOREL. - Merci.

Au nom du groupe Ecologiste de Paris, je me r�jouis du renforcement de l'action de la Ville pour le commerce de proximit� par la cr�ation du G.I.E. pieds d'immeubles sociaux. Je me r�jouis, mais je veux vous faire part de mes interrogations concernant les missions et la gouvernance qui se traduisent par deux v?ux que je vous pr�sente.

D'abord sur les missions, nous savons que le commerce ind�pendant de proximit� est fragile. Le d�veloppement des grandes enseignes et du commerce par Internet peuvent g�n�rer la disparition de nombreux commerces. Or, comme l'a rappel� mon coll�gue, David BELLIARD, nous savons que la diversit� commerciale, c'est aussi une contribution au bien-vivre dans nos quartiers.

Consciente de ces enjeux, notre Municipalit� s'est dot�e d'un outil�: la SEMAEST. Depuis 2004, la SEMAEST s'efforce de promouvoir une nouvelle �conomie de proximit� et notre Conseil a salu� � plusieurs reprises l'efficacit� de cette action, notamment lors de notre dernier Conseil par le vote du contrat de revitalisation artisanale et commerciale. Appara�t aujourd'hui un nouvel outil juridique�: le G.I.E. pieds d'immeubles sociaux.

La logique du d�coupage entre la SEMAEST et le nouveau G.I.E., locaux priv�s pour l?une, locaux publics pour l'autre, ob�it seulement � une logique juridique. Je veux vous faire part de notre inqui�tude sur le choix de ce dispositif juridique. Cette coupure entre le G.I.E. et la SEMAEST risque, en effet, de g�n�rer des dysfonctionnements, des incoh�rences dans la mise en ?uvre des logiques de d�veloppement de commercialit�.

L� o� la SEMAEST met en place des loyers progressifs et donne du temps aux concepts nouveaux pour trouver leur client�le, nous ne souhaitons pas que la mission du G.I.E. puisse �tre uniquement de louer vite et d'augmenter les loyers dans des logiques de seule rentabilit�. L� o� la SEMAEST avec "CoSto" aide les commerces ind�pendants � utiliser le num�rique, rien ne semble pr�vu dans le G.I.E.

C'est donc la raison pour laquelle nous d�posons un v?u car nous voulons nous assurer que le G.I.E. a des missions en coh�rence avec celles de la SEMAEST. Premi�rement, l'engagement doit �tre pris de ne pas augmenter les loyers au-del� d'un plafond.

Deuxi�mement, les missions doivent int�grer nos priorit�s municipales�: lutter contre la vacance, la mono-activit�, mais d�velopper aussi l'�conomie sociale et solidaire, l'�conomie circulaire, la diversit� des commerces et leur implantation dans les quartiers en fonction des besoins des habitants, d�velopper le num�rique au service des dynamiques commerciales locales. Et nous savons combien ces dynamiques commerciales se jouent au niveau de l'arrondissement, au niveau d'un quartier, voire parfois au niveau d'une rue.

Cela m'am�ne au deuxi�me v?u sur la gouvernance de ce nouveau G.I.E. La gouvernance du G.I.E., telle qu'elle nous est pr�sent�e, pourrait �tre uniquement administrative, mettant � l'�cart les �lus et leur connaissance des besoins des habitants au plus pr�s du terrain. Ce serait tr�s certainement un �chec.

Pour pr�venir ce risque, nous demandons donc, premi�rement, la pr�sence d'�lus du Conseil de Paris repr�sentant tous les partis au Conseil d'administration du G.I.E.�; deuxi�mement, le pilotage des attributions et du suivi de la r�duction de la vacance par la cr�ation d'un Comit� de pilotage d'arrondissement pr�sid� par le maire d'arrondissement. Nous pensons notamment que les maires d'arrondissement doivent �tre associ�s aux attributions car ils sont en lien avec le terrain.

Par ces deux v?ux, le GEP apporte sa contribution pour que l'articulation G.I.E./SEMAEST ne soit pas un imbroglio administratif sans pilotage politique, mais une r�ussite au service des deux parties prenantes cl�s�: les commer�ants et les habitants.

Je sais que les notes de travail circulent sous la forme que pourrait prendre cette articulation. Soyez assur�s que les �lus �cologistes seront particuli�rement vigilants au processus de ce travail d'articulation.

Je ne doute pas que nous avons, toutes et tous sur ces bancs, le souhait de d�fendre et de promouvoir le commerce ind�pendant de proximit�. C?est pourquoi nous vous proposons de voter ces deux v?ux sur les missions et la gouvernance du G.I.E.

Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame MOREL.

La parole est � Mme Dani�le PREMEL.

Mme Dani�le PREMEL. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, il est de bon ton d'aborder les enjeux du commerce du point de vue des consommateurs et des chefs d'entreprise. Pour ma part, j'interviendrai pour parler des conditions de travail des salari�s du commerce, un sujet sur lequel la communication ne s'attarde pas.

Premi�rement, il faut noter que les commerces parisiens sont des viviers d'emplois pour l'ensemble des Franciliennes et Franciliens. Ces emplois sont non-d�localisables et offrent un d�bouch� � des milliers de personnes. C'est aussi pour cela que la Ville doit porter une grande attention � la vitalit� commerciale, mais celle-ci ne doit pas nous faire perdre de vue la question des conditions de travail.

Lorsque l'on parle d?�volution des pratiques commerciales, n'oublions pas les cons�quences pour les salari�s. Les m�tiers du commerce sont difficiles, avec des horaires de travail d�cal�s, des r�mun�rations modestes et une grande p�nibilit� qui p�se lourd sur l'�tat de sant� des salari�s. Nous savons que ces m�tiers sont majoritairement occup�s par des femmes. Il est important de noter et de le noter car beaucoup d'entre elles font encore des doubles journ�es entre le travail et leur domicile.

Je rappelle que ce sont les m�res de famille qui ne peuvent plus r�cup�rer leurs enfants apr�s l'�cole et qui ne peuvent plus passer du temps avec leurs enfants pendant le week-end, r�percussions concr�tes de la loi Macron.

Ce sont aussi ces impacts-l� que devra examiner l'Observatoire des Z.T.I. car l'impact social du dimanche est grave, notamment dans les quartiers populaires o� pr�s de la moiti� des m�res �l�vent seules leurs enfants. Nous ne pouvons pas toujours financer des actions de soutien � la parentalit� et cela ne peut pas tout compenser.

Enfin, beaucoup de travailleurs du commerce sont immigr�s, sans papiers et vivent en situation de grande vuln�rabilit� et pr�carit�. Beaucoup d'entre eux travaillent sans �tre d�clar�s, parfois pendant des ann�es, ce qui emp�che toute perspective d'int�gration.

La lutte exemplaire qui a �t� men�e par les coiffeuses du 57, boulevard de Strasbourg a rappel� que, dans certains quartiers, quasiment tous les travailleurs du commerce �taient victimes du travail dissimul�. Les coiffeuses du 57 ont d� lutter plus d'un an et demi avant de faire reconna�tre leurs droits et leur statut de victimes, et cela est inacceptable.

Enfin, il n'y a pas que les travailleurs sans papiers du commerce qui ne sont pas d�clar�s. De nombreux salari�s du commerce sont confront�s � ce probl�me qu'il ne faudra pas occulter dans notre dynamique de vitalit� commerciale de Paris.

Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

La parole est � M. CRAVENNE.

M. Fran�ois-David CRAVENNE. - Merci, Madame le Maire.

Mme HIDALGO est - admettons-le honn�tement - tr�s dou�e en marketing politique. Etonnant, � cet effet, qu'elle ne soit pas "macroniste"�!

Votre communication - c'est vraiment le cas de le dire - n'est que dans la d�claration�: l'ouverture de portes ouvertes, l'empilement d'�vidences. Vos tr�s maigres propositions, comme l'ont tr�s bien dit mes coll�gues avant moi, n'ont rien de concret. Elles sont d�cal�es de la r�alit� �conomique des Parisiens. Ni vision strat�gique ni action efficace, que des grands mots vides de sens pratique�!

Par exemple, vous ne dites rien du commerce de proximit� si essentiel aux commerces des Parisiens. Vos propositions tournent autour de vos lubies id�ologiques d?�conomie centralis�e, au c?ur d'une strat�gie suradministr�e, aux pouvoirs hyper concentr�s alors que c?est bien de libert�, de respiration organis�e dont Paris a grandement besoin. L�chez-lui la bride�!

Par exemple, vous proposez de cr�er un nouveau G.I.E., une �ni�me structure donc, li�e, voire ficel�e par vos soins car c'est sur "Paris Habitat", sur la R.I.V.P., sur "E HYPERLINK "http://www.siemp.fr/actualites.php" logie-S.I.E.M.P." que reposera votre montage. Peu vous importe si elles ont �t� incapables jusqu'alors de d�velopper une vision �conomique fonctionnelle. C'est si vrai que nous avons d�pos� un sous-amendement � celui du groupe Ecologiste de Paris afin d'obtenir un �quilibre majorit�/opposition au sein de la gouvernance du G.I.E.

Fid�les � vos habitudes, vous faites fi de toute concertation. Vous fonctionnez, comme toujours, en circuit ferm�. Pour vous "les autres", c?est un gros mot. Ceux qui ne pensent pas comme vous sont des intrus, des importuns qui n'ont rien � faire dans votre environnement.

Evidemment, les arrondissements sont � peine consult�s. Aucune concertation avec les Chambres de commerce ou de m�tiers ou m�me le r�seau "Initiative France", pr�sid� par Louis SCHWEITZER qui pourtant est plut�t de vos id�es. Toutefois, il est pragmatique alors, selon vos crit�res, il est dangereux, n�faste�; il faut donc faire sans�!

Une fois de plus, votre communication est creuse, molle, inop�rante. Elle ne sert qu'� vous donner l'impression que vous agissez alors qu?au contraire, vous ne faites qu'occuper pour quelques heures les journalistes. Ils passeront vite � votre coup de communication suivant. A l'instar de l'�lecteur, ils finiront, eux aussi - et ils auront bien raison - par se lasser. Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole est � Mme Afaf GABELOTAUD.

Mme Afaf GABELOTAUD. - Merci, Madame la Maire.

Les halles de Paris, si admirablement racont�es par Emile Zola ou G�rard de Nerval, avec leur description fine des commer�ants de bouche, de leurs vies, du lien social tiss�, les �choppes de marchands de couleurs, de mercerie, de barbiers, coiffeurs, de commerces de vin et tant d'autres, rivalisant avec leur fa�ade heureuse, g�n�reuse, bienveillante, les boutiques de cr�ateurs, d'artisans cultivant l'art du d�tail, du travail bien fait, faisant fi des notions de rentabilit� au temps pass� ou au m�tre carr�, repoussant toujours un peu plus les limites.

De toutes ces joies que nous offrent les commerces depuis des si�cles, Paris s'est construite. Elle est devenue une capitale � part avec ses multiples visages et ses multiples villages. La richesse de ses pieds d'immeuble lui vaut une singularit� � nulle autre pareille. Ce tissu commercial unique est un patrimoine n�anmoins fragile qu'il faut donc pr�server et accompagner.

La pression fonci�re qui s'op�re dans notre ville, comme les nouveaux modes de consommation avec les plates-formes digitales ou la grande distribution et - je dirais m�me - l'ouverture dominicale g�n�ralis�e � tous, les petits comme les gros, les bons et les mauvais, rend ce commerce vuln�rable parce qu'il n'est pas dans la m�me logique de rentabilit�. D'ailleurs, l'excellence, la convivialit�, la solidarit� ne se monnaient pas, et c'est pourtant tout cela que les commer�ants de nos quartiers apportent tous les jours avec humilit� et sinc�rit�.

Depuis 2001, ce sont des mesures concr�tes qui ont �t� men�es pour maintenir et remettre du commerce de proximit� l� o� il d�clinait, gr�ce � un travail complet lors des grands travaux de r�habilitation, gr�ce aux mesures d'accompagnement et aux op�rations "Vital'Quartier", je pense au travail minutieux de la SEMAEST et de tous ses outils, gr�ce � l'attention port�e au P.L.U.

Au-del� de la vie que nos commerces de proximit� apportent dans notre ville, il faut mesurer ce qu'ils apportent � la vie �conomique. Il s'agit de T.P.E. tr�s petites entreprises. Environ 70�% des entreprises parisiennes sont des T.P.E.

C'est dans ces T.P.E. que nous trouvons le plus grand gisement d'emplois. C'est aussi � travers ces T.P.E. que la France rayonne � travers le monde parce qu'elles sont souvent engag�es dans un vrai processus de transmission de savoir-faire, de formation, d'innovation, de respect de l'environnement. Les quartiers dans lesquels nos commer�ants �voluent, ils y vivent, � proximit� bien souvent, et participent donc � leur animation mais aussi � leur tranquillit�. Ils sont des acteurs locaux majeurs et des ambassadeurs � l'international formidables.

Je tenais � vous remercier, Madame la Maire, ainsi que votre adjointe, pour les nouveaux engagements pris en faveur de nos commerces et sur lesquels nous comptons beaucoup. Je suis convaincue que le dispositif "Paris'Commerces" apportera de nouvelles perspectives � nos quartiers pour remettre de l'�quilibre et faire cohabiter toutes les richesses de notre ville.

C'est �galement par les pieds d'immeubles parisiens que nous tendrons vers cette ville inclusive du XXIe si�cle. Le G.I.E. Inter-bailleurs sociaux est un outil qui va apporter une solution pragmatique � la diversification commerciale et la commercialit� de certains axes.

Nous avons r�ussi ce pari dans le 18e arrondissement et cela marche. Depuis 2009, nous avons mis en place, � notre petite �chelle, une commission regroupant tous les bailleurs sociaux, les conseils de quartier, les associations de commerces, la C.C.I.P., la C.M.A., et c'est ensemble et en toute transparence que l'attribution des locaux vacants se fait en veillant � maintenir une coh�sion entre commerces, associations, professions lib�rales, tout cela en profitant de l'expertise des uns et des autres. Il ne fait nul doute que ce dispositif parisien � l'�chelle parisienne sera pr�cieux car c'est en centralisant les pieds d'immeubles et en rendant l'information fluide que nous r�pondrons efficacement aux porteurs de projets, aux besoins pr�cis des quartiers.

Cet outil permettra de d�velopper des fili�res de savoir-faire et de savoir-faire sp�cifiquement parisien, avec le d�ploiement du label "Fabriqu� � Paris". Je me satisfais particuli�rement du contrat de revitalisation artisanale et commerciale qui va nous permettre de cibler efficacement des secteurs � revitaliser et de lutter contre la mono-activit� de certains secteurs compliqu�s. Ce sera gr�ce � l'acquisition de locaux strat�giques. Nous savons par exp�rience que les choses �voluent doucement, mais nous savons que lorsque la dynamique est enclench�e, elle permet des transformations majeures. Nous le vivons dans un quartier populaire et prioritaire du 18e arrondissement, c'est le cas de la Goutte d'Or, rue Myrha, rue Doudeauville, rue Stephenson o� fleuristes, cr�miers, boulangers - d'ailleurs, je salue "Tembely" au 33 rue Myrha qui fait partie des dix meilleures baguettes de Paris - mais aussi libraires, graphistes, restaurateurs qui sont install�s, soucieux de qualit� et de bonnes pratiques commerciales et environnementales. C'est le cas de nombreux autres quartiers dans tout Paris qui ont vu, en quelques ann�es, leurs commerces rena�tre ou muter intelligemment, dans les 2e, 10e, 11e, 12e arrondissements, et j'en oublie, gr�ce au dispositif "Vital'Quartier".

Merci de nous accompagner dans ce travail, gr�ce � votre volontarisme et aux engagements concrets pour nos commer�ants, artisans, toutes les Parisiennes et tous les Parisiens.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci d'avoir salu� les bons commer�ants du 18e arrondissement.

La parole est � J�r�me GLEIZES.

M. J�r�me GLEIZES. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, qu'il est difficile d'�tre �cologiste, notamment d'avoir une vision int�gr�e des activit�s humaines dont celle de commerce.

C'est dommage que Jean-Baptiste de FROMENT ne soit pas l� parce qu'il ne s'est pas rendu compte que, dans l'intervention d'Anne HIDALGO, il n'y avait pas que la partie commerciale mais aussi une partie �cologique.

Oui, en effet, il est important aujourd'hui de r�duire l'�mission des gaz � effet de serre et donc de lier production, consommation et distribution.

C'est une n�cessit�, ce n'est pas forc�ment une opportunit� pour faire de la rentabilit� financi�re, il y a d'autres �l�ments importants. Les activit�s commerciales ne sont pas � s�parer des autres activit�s humaines, elles sont un maillon de l'�conomie � penser bien �videmment avec les activit�s de production et de logistique. Nous avons l� une opportunit� de produire autrement � Paris, mais sous des formes diff�rentes, dans une logistique qui est une logique de r�seaux de proximit�, avec cette exigence de soutenabilit� de consommation responsable�: r�ins�rer les activit�s de production peu polluantes dans le tissu urbain dense, les rapprocher ainsi des lieux de consommation, voire aider � l'�mergence de lieux hybrides o� commerces, activit�s de production artisanale et de cr�ation se c�toient, une nouvelle �conomie o� les questions de circuit court, de tra�abilit�, d'�co-fonctionnalit� et de responsabilit� tant sociale qu'environnementale prennent tout leur sens.

Bref, une logique de proximit� bien loin du repli localiste et nationaliste que certains nous vendent pour d�fendre ce type d'�conomie. Cette strat�gie s'accorde, par ailleurs, avec le d�veloppement de nouvelles technologies associ�es � l'acc�s quasi g�n�ralis� � des outils d'�change et de stockage num�rique qui permettent d'imaginer?

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Monsieur GLEIZES, je vais vous inviter � aller vers votre conclusion.

M. J�r�me GLEIZES. - Je suis vers la fin si vous ne m'aviez pas interrompu? et rendre possible le d�veloppement d'une industrie de production � plus petite �chelle relocalis�e proche des lieux de consommation, voil� o� nous devons aller, c'est-�-dire vers cette nouvelle �conomie, celle des "fab-labs".

Merci de votre attention si courte.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Monsieur GLEIZES.

Je donne la parole � M. Didier LE RESTE � qui il reste 2 minutes 50.

Mai 2017
Débat
Conseil municipal
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