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II - Question d'actualité posée par le groupe les Républicains à Mme la Maire de Paris relative à la politique générale de la Ville - bilan à mi-mandat.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - La question d'actualit� suivante est celle du groupe les R�publicains.

La parole est � Mme ONGHENA.

Mme Anne-Constance ONGHENA. - Madame le Maire, mes chers coll�gues, il y a un petit mois de cela, vous souffliez les bougies de vos trois ans de mandat. Alors, bon anniversaire Madame le Maire. C?est un moment charni�re, s?il en est, puisqu?il ouvre le temps du bilan, un bilan qui est un outil indispensable et qui permet de tirer des le�ons des actions pass�es et d?agir demain pour que Paris avance enfin.

Alors, pour �viter aux Parisiens de s?emm�ler dans vos r�alisations, vos effets d?annonces m�diatiques et vos absences de r�actions, nous avons estim� de notre devoir de r�aliser � mi-mandat ce bilan. Et, pardonnez-moi, Madame le Maire, ce bilan est � ce stade un peu d�cevant.

Vous aviez promis que Paris serait une ville propre. Pourtant, les voiries sont toujours caboss�es, les encombrants pullulent au coin des rues. Vous avez attendu fin f�vrier 2016 pour lancer enfin un plan d?action concernant la propret�. Deux mois apr�s, alors que vous aviez d�j� pris deux ans de r�flexion, vous avez estim� que vos pr�conisations n?�taient pas suffisantes. C?est pour cela que le groupe les R�publicains a pris ses responsabilit�s et vous a demand� de lancer une mission d?information, une M.I.E., pour proposer un "choc de propret�".

Vous aviez promis que Paris serait une ville a�r�e, une ville apais�e. Pourtant, notre capitale a subi en d�cembre dernier le pire pic de pollution hivernale depuis dix ans, selon l?agence Airparif. Pour seule r�ponse, vous avez point� du doigt les automobilistes, attribuant donc une cause unique � des cons�quences aux responsabilit�s multiples. Et, sans concertation, vous avez choisi de clore la voie Georges Pompidou, privant les Parisiennes et les Parisiens et les habitants de la R�gion Ile-de-France d?un des axes les plus rapides pour traverser Paris. Les bouchons augmentent, la pollution augmente et Paris n?est rien de plus qu?une ville stress�e, avec toutes les cons�quences sur la sant� que cela implique.

Vous aviez �galement promis qu?� Paris, les taxes n?augmenteraient pas. Pourtant, en trois ans de mandat, vous avez augment� le montant du stationnement en zone centrale, celui des actes d?achats fonciers et la taxe de s�jour. De m�me, ayant promis de ne pas toucher aux imp�ts locaux, vous avez augment� la taxe sur les terrasses.

Vous aviez promis �galement une ville o� l?on se sentirait en s�curit�, et la r�forme du statut de Paris aurait pu vous en donner l?occasion. Elle aurait permis de doter Paris enfin d?une police municipale arm�e et charg�e des infractions de masse. Mais non, la ville n?�tait pas pr�te � prendre ses responsabilit�s. De m�me, la vid�o-protection n?est pas suffisamment d�velopp�e � Paris, au regard des autres villes de France. En toute logique, et c?est bien normal, les violences envers les personnes augmentent. On constate plus 3,5�% de faits entre 2015 et 2016.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir terminer votre compte rendu de mandat. L�, c?est trois minutes dans le r�glement.

Mme Anne-Constance ONGHENA. - Je termine.

Je conclus et je vous pose ma question�: triste d�ception pour les Parisiennes et les Parisiens, je pense surtout � celles et � ceux qui habitent dans les quartiers populaires et qui ont besoin de l?action publique.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - J?aime bien qu?on respecte les r�gles, et notamment les temps de parole. L�, vous �tes d�j� tr�s au-del�.

Mme Anne-Constance ONGHENA. - Oui, je comprends que je vous emb�te, en m�me temps.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Non, pas du tout. Je ne me lasse pas�!

Mme Anne-Constance ONGHENA. - J?imagine bien�!

Donc la question que je vous pose, ch�re Madame le Maire, c?est�: qu?allez-vous mettre en ?uvre concr�tement pour tenir enfin les promesses que vous avez faites aux Parisiens il y a trois ans�? Et je vous invite � aller consulter le site Internet rispa.fr, qui reprendra ce que je n?ai pas pu dire � l?instant.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Bien.

La parole est � M. Bruno JULLIARD, pour vous r�pondre.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint. - Merci, Madame la Maire, et merci, ch�re Anne-Constance ONGHENA, de me donner l?occasion de valoriser notre bilan de mi-mandature. Le temps qui m?est imparti ne me permettra �videmment pas de rentrer dans le d�tail des mesures engag�es, tant les r�alisations de ces trois derni�res ann�es sont nombreuses, mais je ne r�siste cependant pas au plaisir d?�voquer ici quelques-uns des grands axes de notre feuille de route qui, faut-il le rappeler, ont largement recueilli l?adh�sion des Parisiennes et des Parisiens lors des derni�res �lections municipales.

Nous nous sommes ainsi engag�s � cr�er de nouveaux logements sociaux pour atteindre le taux de 25�% du parc immobilier d?ici 2025. Cela n�cessite un rythme de 7.000 nouveaux logements sociaux tous les ans, et malgr� l?opposition regrettable de certains maires d?arrondissement de droite, nous tenons ce cap. Nous avons m�me pris un peu d?avance, puisqu?� la fin de l?ann�e derni�re, nous en �tions tr�s exactement � 22.057 nouveaux logements sociaux. Promesse tenue, donc.

Nous avons fait de la lutte contre l?exclusion sociale la grande cause de la mandature. Trois ans plus tard, 80�% des mesures du pacte parisien de lutte contre l?exclusion sont d�j� mis en ?uvre, de la g�n�ralisation de la C.M.U. compl�mentaire pour les b�n�ficiaires du R.S.A. � l?ouverture de 1.700 places d?h�bergement d?urgence, ou encore d?un deuxi�me Espace solidarit� insertion pour les familles. L� encore, promesse tenue.

Nous nous sommes engag�s aupr�s des familles parisiennes � d�velopper nos services publics pour mieux les accompagner au quotidien. Depuis 2014, 1.800 places en cr�ches ont ainsi �t� ouvertes, et nous poursuivrons cet effort pour atteindre les 5.000 places en cr�ches ouvertes d?ici la fin de la mandature. Encore une fois, promesse tenue.

Je pourrais citer bien d?autres exemples, comme le Plan climat et la lutte contre la pollution, le Plan v�lo, la reconqu�te des rives de Seine avec l?ouverture, il y a juste un mois, d?un parc de 8 hectares dont chaque Parisien peut d�sormais profiter en lieu et place de l?autoroute urbaine que vous d�fendiez encore dans votre intervention il y a quelques instants�; tout cela, sans augmentation des imp�ts, comme nous nous y �tions engag�s. L� encore, promesse tenue.

Ces mesures, nous les devons aux Parisiennes et aux Parisiens, car elles correspondent au mandat qu?ils nous ont donn�.

Je voudrais dire un mot sur notre majorit� municipale. Cela m?appara�t pertinent aujourd?hui. Nous avons une majorit� qui est rassembl�e, r�solument, fi�rement de gauche, qui va bien au-del� d?un catalogue de r�alisations, quelle qu?en soit la satisfaction que nous en tirons. Nous sommes unis par une volont� commune, une aspiration exprim�e � plusieurs reprises par les Parisiens et � laquelle nous voulons r�pondre�: l?aspiration � vivre dans une ville qui ne choisit pas entre le d�veloppement �conomique et la protection des plus fragiles, mais qui fait les deux�; l?aspiration � s?exprimer librement, � �tre entendu, � participer activement � la vie collective�; l?aspiration � b�n�ficier � la fois d?une politique de proximit� au plus pr�s des besoins de chacun, tout en restant ouvert sur le monde. Cet esprit parisien qui nous a port� aux responsabilit�s et qui d�finit si bien ce que nous sommes, c?est celui qui a rejet� massivement le Front national sans ambages lors des derniers scrutins, faisant de Paris la ville de France qui a le moins vot� pour le Front national.

C?est ce m�me esprit qui guide notre majorit� lorsqu?elle doit r�agir � des situations de tension in�dites, comme celle li�e � l?arriv�e des r�fugi�s ou des exil�s dans notre ville il y a un peu plus d?un an. Ensemble, nous avons su mobiliser les Parisiens�; ensemble, nous avons engag� l?ouverture de deux centres pour l?accueil des r�fugi�s.

Pour conclure, j?ai constat� � quel point vous ne vous passiez pas de mots quand il s?agit de mettre en doute ce lien qui s?est tiss� entre notre majorit� municipale, notre Ex�cutif, la Maire de Paris et les Parisiens. Je remarque cependant que vous ne mettez pas la m�me �nergie et la m�me verve � leur proposer un projet alternatif, ne serait-ce m�me que quelques pistes, et je vous demande � mon tour�: qu?a fait l?opposition de droite durant ces trois derni�res ann�es�? Elle s?est content�e de se prononcer contre la majorit�, contre les pi�tonisations, contre le budget participatif, contre les logements sociaux dans les arrondissements qui en sont le moins pourvus, contre le centre d?accueil pour les r�fugi�s.

Alors, je peux vous le dire tr�s sereinement, tr�s tranquillement�: nous sommes fiers de ce bilan, nous sommes fiers de cette majorit�, de toute cette majorit�, de toutes ses composantes, fiers du travail accompli, fiers du chemin parcouru et on ne peut plus confiants quant � notre capacit� � poursuivre cette voie encore de nombreuses ann�es.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Bruno JULLIARD.

Je ne peux que confirmer cette fiert� d?avoir une �quipe mobilis�e au service des Parisiens. C?est ce qui nous motive, avec des valeurs, avec des convictions, avec une envie d?agir. Merci de nous avoir donn� l?occasion d?en parler.

Vous voulez reprendre la parole�? Allez-y.

Mme Anne-Constance ONGHENA. - Je vous remercie, puisque je crois que j?ai deux minutes pour vous r�pondre.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Ah non, non, non.

Mme Anne-Constance ONGHENA. - Juste un petit �l�ment?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C?�tait un cri du c?ur, pardon�!

Mme Anne-Constance ONGHENA. - Oui, je vous d�range, je le sais tr�s bien. Je voulais juste r�pondre. Je trouve �a tr�s dr�le que vous fassiez un lien avec les �lections pr�sidentielles, et �videmment, cela me fait extr�mement plaisir de vous rappeler que vous vivez peut-�tre dans le monde heureux de la gauche de cet h�micycle, mais il me semble que sur le terrain, ce n?est pas tout � fait? Le lien entre les Parisiens et votre majorit� n?est pas aussi fort.

Juste pour vous rappeler que dans ma circonscription, vous avez fait 7.200 voix, vous �tes arriv�s en 4e position, donc je ne crois pas que le lien entre la gauche et les Parisiens soit aussi resserr� que ce que vous voulez bien dire.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Bien.

Mai 2017
Débat
Conseil municipal
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