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IV - Question d'actualité posée par le groupe Socialiste et Apparentés à Mme la Maire de Paris relative à la situation des salariés de l'enseigne "Tati" à Paris.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. Eric LEJOINDRE pour la question d'actualit� du groupe Socialiste et Apparent�s.

M. Eric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Comme vous le savez l'enseigne "Tati", dont le principal magasin est dans le 18e arrondissement, est aujourd'hui menac�e. Propri�t� du groupe "Eram", elle est, comme d'autres d'ailleurs, frapp�e par une forme de crise. Saisi le 28 avril dernier par le groupe, le Tribunal de Bobigny a donn� son feu vert le 3 mai dernier � la proc�dure de redressement judiciaire de l'enseigne qui conditionne sa cession � un repreneur. Dans les prochaines semaines, comme le pr�voit la proc�dure, les administrateurs judiciaires d�sign�s n�gocieront avec les repreneurs potentiels pour am�liorer leurs offres et notamment en mati�re d'emploi.

Si j'interviens sur cette question, c'est que "Tati", c'est au fond une forme d'institution fond�e en 1948 par Jules Ouaki. Install�s dans le 18e arrondissement, les magasins "Tati" constituent un symbole dans ce quartier de Barb�s, reflet d'un Paris commer�ant et populaire auquel les habitants de Barb�s, mais je crois, bien plus largement, les Parisiens, sont tr�s attach�s. C'est une v�ritable institution dans le 18e arrondissement, aussi bien pour les habitants que pour les salari�s. C'est une enseigne, vichy rose et blanc, qui fait partie du paysage et qui est visible depuis la rue, mais aussi depuis la ligne 2 du m�tro a�rien. C'est un grand magasin de pr�s de 5.000 m�tres carr�s sur plusieurs �tages, � la fa�on des Galeries Lafayette, mais avec aussi beaucoup de choix et des prix accessibles. "Tati", ce sont surtout des centaines d?emplois, dans le 18e arrondissement mais aussi dans d'autres implantations � Paris, et notamment dans le 12e arrondissement, et je connais l'engagement de Catherine BARATTI-ELBAZ dans ce dossier pour ce qui est du magasin de Reuilly.

Je veux profiter de cette intervention pour saluer l'esprit de grande responsabilit� des salari�s du groupe, qui ont �t� plong�s dans une situation de tr�s grande inqui�tude et ont d�montr� leur professionnalisme et leur d�termination � sauver leurs emplois.

Je veux d'ailleurs saluer l'engagement du Gouvernement sur ce dossier, qui a notamment obtenu que les d�lais soient allong�s pour permettre que des offres de reprises s�rieuses puissent �tre trouv�es.

Compte tenu de tous ces �l�ments, il est important, je crois, que la Ville soit attentive � l'�volution de ce dossier. Je sais que vous l'�tes, notre Assembl�e a d'ailleurs adopt� un v?u en ce sens lors du dernier Conseil de Paris en mars dernier, demandant au Premier Ministre que cette op�ration soit men�e dans les meilleures conditions et que tous les moyens n�cessaires soient mis en ?uvre pour garantir la pr�servation des emplois de l'enseigne et des magasins.

Voil� pourquoi, Madame la Maire, je souhaiterais que vous puissiez nous indiquer de quelle mani�re la Ville compte accompagner, � son niveau, les salari�s du groupe "Tati", lorsque les contours du plan de reprise seront connus.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Maire du 18e arrondissement.

La parole est � Mme Pauline V�RON pour vous r�pondre.

Mme Pauline V�RON, adjointe. - Madame la Maire, merci, Monsieur le Maire, cher Eric LEJOINDRE, pour cette question sur l'actualit� sociale de notre ville. Nous avons la chance � Paris d'�tre dans un environnement �conomique tr�s dynamique, o� l'on parle plus souvent de l'�mergence de nouveaux secteurs de pointe que de fermetures de sites industriels structurants, comme on peut le voir encore r�cemment � Amiens par exemple.

Mais cette r�alit� d'une �conomie parisienne dynamique, diversifi�e et cr�atrice d'emplois ne doit pas nous faire perdre de vue que par ailleurs des secteurs de notre �conomie locale ont des difficult�s, se recomposent, et que la cons�quence ce sont des femmes et des hommes qui perdent leur travail et qu'il faut accompagner, s�rieusement, humainement, pour que leur carri�re professionnelle ne s'arr�te pas � cette perte d'emploi.

On voit clairement que cette recomposition est � l'?uvre dans le secteur de l'habillement � bas co�ts. Nous avons adopt� un v?u en janvier concernant le groupe "Vivarte" et un autre le mois dernier au sujet des salari�s du magasin "Tati" du boulevard Barb�s, comme vous l'avez rappel�.

J'ai aussi re�u il y a quelques semaines les repr�sentants des salari�s de "Marks & Spencer", et nous pourrions �voquer la liquidation en avril de l'enseigne "Mim".

Au-del� de cette tendance de fond, les situations des entreprises concern�es sont diff�rentes. L'attrait de la marque au vichy rose est r�el, comme vous l'avez tr�s bien d�crit, Monsieur le Maire, et comme les perspectives de reprise en attestent.

Je suis donc persuad�e qu'il reste de la place pour des marques populaires et � petits prix comme "Tati" � Paris.

Concernant "Tati", la Maire de Paris a saisi le Premier Ministre suite au dernier Conseil de Paris. Ce dernier nous a r�pondu le 26 avril, les repr�sentants du personnel et de la direction ont �t� re�us par la Ministre du Travail et de nombreuses r�unions ont �t� organis�es par le Gouvernement pour trouver un repreneur qui pr�sente les meilleures garanties en termes d'emploi.

Sept repreneurs ont d�pos� des offres. Cela d�montre l'int�r�t que suscite l'enseigne "Tati" malgr� les difficult�s du secteur de l'habillement que j'�voquais pr�c�demment. A ce stade, les perspectives fix�es permettent d'esp�rer la reprise d'une grande majorit� des boutiques et des salari�s, mais la plus grande prudence et confidentialit� s'imposent tant que rien n'est d�finitivement abouti.

Je vous rappellerai le calendrier dans lequel nous nous trouvons, le Tribunal de commerce de Bobigny a donn� son accord jeudi 4 mai � la proc�dure de redressement judiciaire qui conditionne la cession du groupe.

Vendredi 12 mai, ce vendredi, trois comit�s d'entreprise extraordinaires sont pr�vus pour pr�senter aux salari�s les offres de cession.

Dans les prochaines semaines, les administrateurs judiciaires d�sign�s n�gocieront avec les repreneurs potentiels afin d'am�liorer les offres, notamment en termes d'emploi.

Enfin, la d�cision du Tribunal sur la d�signation du repreneur est attendue le 29 mai.

Vous m'interrogez, Monsieur le Maire, sur la mobilisation de la Ville dans les prochaines semaines. Apr�s la mobilisation du pr�c�dent Gouvernement sur ce dossier, il nous appartient de nous assurer d'une mobilisation toute aussi forte de la part du nouveau Gouvernement dans les semaines qui viennent. La D.I.R.E.C.C.T.E Ile-de-France conna�t notre vigilance sur le sujet.

Notre pr�occupation premi�re est bien entendue la situation des femmes et des hommes, surtout des femmes d'ailleurs, qui sont concern�s par cette cession. 200 salari�s du magasin de Barb�s, et 1.720 personnes en France. Je tiens � saluer leur courage dans cette p�riode si anxiog�ne et leur sens des responsabilit�s dans cette phase d'intenses n�gociations. S'ils le souhaitent, je les recevrai naturellement avec vous, Monsieur le Maire, et les �lus qui le souhaitent pour faire entendre leurs voix.

Dans l'�ventualit�, ce que je n'envisage pas � ce stade, o� la totalit� des salari�s ne seraient pas repris, ils peuvent en tout cas compter sur la mobilisation des services de la Ville pour les accompagner � travers nos programmes de formation, de "coaching", de rencontres avec des recruteurs pour retrouver le plus rapidement possible un emploi � la hauteur de leurs comp�tences. Voil�, Monsieur le Maire, les �l�ments que je pouvais vous apporter sur cette question qui nous pr�occupe tous beaucoup.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Pauline V�RON.

M. Eric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement. - Un mot pour remercier Pauline V�RON pour la pr�cision de ce point qui fait la d�monstration que ce dossier est particuli�rement bien suivi, et je veux la remercier comme je remercie l'ensemble de vos �quipes, Madame la Maire. Je suis bien s�r disponible aussi pour poursuivre ce travail.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

Mai 2017
Débat
Conseil municipal
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