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2017 DASCO 80 - Subvention (73.120 euros) et convention pluriannuelle de parcours d’histoire et de mémoire avec le Mémorial de la Shoah.


M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen des diff�rents projets de d�lib�ration et notamment le projet DASCO 80, pour une subvention au M�morial de la Shoah, et la parole est � Mme Fr�d�rique CALANDRA.

Madame la Maire?

Mme Fr�d�rique CALANDRA, maire du 20e arrondissement. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

Monsieur le Pr�sident, chers coll�gues, tout d'abord, je souhaiterais chaleureusement remercier Alexandra CORDEBARD et Catherine VIEU-CHARIER, tous les �lus, les Maires d'arrondissement, les fonctionnaires, les personnalit�s associ�es, les associations d?anciens combattants et de d�port�s ainsi que les enseignants et leurs �l�ves qui concourent chaque jour et plus que jamais � l'indispensable devoir de m�moire.

Ces derni�res semaines et plus particuli�rement ces derniers jours nous ont d�montr�s, s'il �tait besoin, que des faits historiques �tablis scientifiquement, notamment la participation et la responsabilit� de l'Etat fran�ais dans la d�portation des populations juives, font toujours l'objet de remises en question ou de contestations jusqu'� faire irruption de mani�re brutale dans le d�bat public. Cela porte un nom, cela s'appelle du r�visionnisme.

Je me r�jouis donc que le camp du progr�s l?ait emport�. Mais le score tr�s important de la candidate perdante doit rappeler � tous nos concitoyens attach�s � la R�publique et � ses id�aux que le devoir de m�moire est vital, que son flambeau doit pouvoir passer de g�n�ration en g�n�ration afin que l?histoire ne nous resserve pas le m�me plat.

C?est pourquoi cette sensibilisation, cet �veil des consciences, doit s'op�rer d�s le plus jeune �ge. Nous n'avons que trop entendu, au moment notamment des attentats contre "Charlie Hebdo" et l?Hyper Cacher, des adolescents propageant des propos antis�mites, n�gationnistes ou faisant m�me l'apologie du terrorisme. Les r�seaux sociaux sont depuis des ann�es le d�versoir de torrents de haine et de propos r�visionnistes.

Nous sommes aujourd'hui appel�s � nous prononcer sur un projet de d�lib�ration et une convention pluriannuelle avec le M�morial de la Shoah. Je ne peux que saluer le travail remarquable qui est fait dans ce cadre. Par l'interm�diaire de ce projet de d�lib�ration, c'est un travail exceptionnel mondialement reconnu de recherche rigoureuse et de sensibilisation que Paris soutient.

C'est �galement une d�marche port�e vers la transmission du souvenir aux jeunes g�n�rations qui viennent � travers des actions p�dagogiques destin�es plus particuli�rement aux �coles et aux centres de loisirs, avec l'organisation de visites des camps de concentration et des rencontres des d�port�s.

Dans le 20e arrondissement, nous joignons le geste � la parole puisque les �l�ves du coll�ge Jean-Baptiste Cl�ment sont quasi-syst�matiquement associ�s � chacune de nos comm�morations. J'en profite pour saluer chaleureusement la d�l�gation de huit �l�ves conduite par Mme St�phanie CONVERTINO, leur professeur d'histoire, tous nous faisant l'honneur d'assister � nos d�bats aujourd'hui. Je tiens � pr�ciser que cette professeure d'histoire et ses coll�gues font un remarquable travail, rigoureux. Ils d�montrent � des �l�ves que la question n'est pas d'�tre dans le militantisme mais d?�tre dans une d�marche historique, une d�marche par la preuve, une d�marche par l'�tablissement des faits, et que c'est la meilleure d�marche pour lutter contre le r�visionnisme.

J'esp�re que cela leur sera utile afin d'approfondir leur apprentissage m�lant histoire et citoyennet�.

Gr�ce � cette �quipe �ducative, je rappelle que nous avons plusieurs dizaines d'�l�ves qui, chaque ann�e, font le voyage en Pologne au c?ur du funeste triangle de la mort. Ce voyage est la cl� de vo�te de la construction d?une connaissance et d?une compr�hension collectives du plus grand g�nocide de l'histoire.

En 2017, ils n'�taient pas moins de 100 �l�ves de troisi�me � se rendre � Auschwitz dans le cadre de leur programme "Histoire et m�moire de la Shoah", dont ils ont ensuite rendu compte directement aupr�s de vous, Madame la Maire, en l'occurrence Mme HIDALGO. Ce genre d'initiative, remarquable, permet � nos enfants de se construire en tant que citoyens �veill�s et lucides sur le monde qui les entoure.

Je tiens � rappeler aussi que dans le 20e arrondissement nous allons inaugurer une rue Srebrenica, autre g�nocide, certes moins massif dans les chiffres, mais qui visait aussi � �liminer des gens, en l'occurrence parce qu'ils �taient musulmans. Cela s'est pass� dans les ann�es 1990�; c'est beaucoup plus proche de nous. Le devoir de m�moire, au cas o� certains penseraient qu'il s'agit d'une action poussi�reuse, est plus que jamais un devoir qui nous est � tous impos� et que nous devons maintenir vivant. Mes chers coll�gues, je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame la Maire. La parole est � Thomas LAURET, pour le groupe Socialiste.

M. Thomas LAURET. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, au lendemain d'une �lection pr�sidentielle qui a vu l'extr�me droite obtenir un score historiquement �lev� avec plus de 10 millions de voix, il est plus que jamais n�cessaire en effet, ch�re Fr�d�rique, de permettre � la jeunesse de France de conna�tre son histoire, notamment ses pages les plus sombres.

C'est ce que propose le M�morial de la Shoah depuis des d�cennies, � la fois lieu de m�moire et espace de recherche. Le M�morial est devenu un acteur �ducatif et p�dagogique majeur qui vise � transmettre et � enseigner l'histoire de la Shoah, et, par extension, � transmettre la m�moire de tous les g�nocides.

Le M�morial propose de mettre en place une d�marche novatrice de projets �ducatifs adapt�s aux enseignants et � destination des Parisiens de 8 � 14 ans. Cette proposition rejoint la volont� de la Ville, initi�e apr�s les attentats de 2015, de promouvoir aupr�s des jeunes Parisiens les valeurs de la R�publique par l'acquisition de connaissances culturelles et historiques. Elle fait �galement �cho aux objectifs du projet �ducatif territorial de Paris, qui vise � renforcer l'acc�s de tous les jeunes Parisiens � des activit�s culturelles, artistiques, scientifiques ou sportives.

Le programme pr�sent� par le M�morial se d�cline en cinq volets�: l?organisation de visites guid�es et comment�es du M�morial, la cr�ation d?ateliers p�dagogiques adapt�s, la sensibilisation des enseignants et des �quipes d?animation, la cr�ation ou la mise � disposition d'expositions p�dagogiques itin�rantes et la visite de sites historiques tels que le camp de Drancy et la gare de Bobigny.

Quand le parti de la haine et du rejet de l?autre parvient au second tour de l'�lection pr�sidentielle, il est indispensable de sensibiliser les plus jeunes aux bienfaits d?une Europe unie et pacifi�e. En ce jour de f�te de l?Europe, c'est encore plus important de se souvenir de l'Histoire.

Le travail de m�moire indispensable qu'effectue chaque jour le M�morial de la Shoah va tout � fait dans ce sens et je veux les en remercier. Pour toutes ces raisons, nous soutiendrons avec enthousiasme ce tr�s beau projet de d�lib�ration. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Thomas LAURET. Pour r�pondre � ces deux interventions, Alexandra CORDEBARD.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe. - Merci beaucoup, mes chers coll�gues, ch�re Fr�d�rique CALANDRA, cher Thomas LAURET, pour vos interventions qui mettent en lumi�re ce nouveau partenariat avec le M�morial de la Shoah, destin� � faire vivre et � incarner les ambitions que la Ville de Paris porte pour la jeunesse.

Ce lancement, vous l'avez rappel� assez gravement, est symbolique parce qu'il intervient apr�s une campagne �lectorale, � l'issue imm�diate d'une �lection pr�sidentielle o� les tentations, voir les tentatives de repli nationaliste n?ont �t� que trop pr�sentes. C'est un hasard du calendrier mais cette actualit� lui donne plus de sens encore et renforce sa pertinence.

Ce partenariat porte d'abord, vous l'avez dit tous deux, l'ambition d'une mobilisation de tous les acteurs �ducatifs pour transmettre, faire vivre une culture commune fond�e sur les valeurs de d�mocratie, de citoyennet�, de paix, d'ouverture au monde et sur l'ambition bien s�r d'accompagner chaque �l�ve vers la r�ussite.

Oui, nous devons agir et chaque jour davantage pour faire r�ussir l'ensemble de ces enfants, et ce partenariat est ambitieux � plus d?un titre.

D?abord parce qu?il permet la mise en ?uvre des parcours d'histoire, de m�moire et de citoyennet� voulu par la Maire de Paris, qui s'inscrivent dans la continuit� des actions d�cid�es � la suite des attentats de 2015.

Ensuite, parce qu'il repose sur un fonctionnement innovant adapt� aux jeunes auxquels il s'adresse et sur une co-construction entre les �quipes �ducatives et du M�morial.

Et enfin, et je m'en f�licite parce qu'il permet � Paris d'�tre la premi�re collectivit� � d�velopper, avec le M�morial de la Shoah, un partenariat sur les temps p�riscolaires, temps p�riscolaires qui nous sont chers, � la fois � destination des �l�ves et de leurs animateurs. Ce partenariat contribuera ainsi � la formation des personnels de notre Ville.

Permettez-moi enfin de remercier tr�s sinc�rement le Pr�sident de la Fondation pour la m�moire de la Shoah, Eric de ROTHSCHILD, son directeur, acteur insatiable de ces partenariats, Jacques FREDJ, ainsi que les �quipes de la Ville qui ont travaill� pour que ce partenariat puisse voir le jour.

J'esp�re enfin, et c'est mon ambition de ce matin, que cette d�lib�ration sera adopt�e � l?unanimit�.

Je conclurai en saluant, � mon tour, chaleureusement, les �l�ves du coll�ge Jean-Baptiste Cl�ment qui sont avec nous, ainsi que leurs enseignants qui sont en quelque sorte, par leur engagement, les pr�curseurs de ce que nous voulons faire et proposer � la jeunesse parisienne.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Je mets aux voix, � main lev�e, ce tr�s beau projet de d�lib�ration DASCO 80.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l?unanimit�. (2017, DASCO 80).

Mai 2017
Débat
Conseil municipal
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