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- Lancement d’une étude en vue de rétablir le concours de façades de la Ville de Paris.


Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - Nous allons passer au d�bat organis� avec la proposition de d�lib�ration du groupe UDI-MODEM relative au lancement d'une �tude en vue de r�tablir et moderniser le concours de fa�ades de la Ville de Paris.

Pour commencer ce d�bat organis�, je vais donner la parole � M. Eric AZI�RE, pour 5 minutes.

M. Eric AZI�RE. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, aujourd'hui, la Ville de Paris, dans beaucoup de domaines, r�compense la cr�ation artistique, l'innovation, le savoir-faire, mais elle ne r�compense pas peut-�tre avec le m�me enthousiasme ou la m�me attention, la qualit� de production urbaine � Paris et le travail des architectes.

Et si l'on veut continuer � stimuler la qualit� du paysage urbain � Paris, qui n'a pratiquement pas d'�gal ailleurs dans le monde, il faut r�compenser avec volontarisme l'audace de ceux qui font de l'architecture un art et peut-�tre plus, une science.

Cela para�t banal de le dire, mais il n'y a pas de ville sans architecte et de vie non plus, car c'est par son ?uvre que l'architecte id�alise la vie. C'est � la fois aujourd'hui un penseur social, un artiste, un b�tisseur, un d�corateur, c'est le peintre v�ritable de nos paysages urbains et Paris, vous le savez, offre une vari�t� infinie d'immeubles, immeubles ouvriers, immeubles de rapport, immeubles sociaux, haussmanniens, post haussmanniens, quelques tours et barres d'immeubles contemporains, de l'art nouveau, des mod�les d'art d�coratif, n�omodernes, et tout ceci repr�sente un paysage urbain fantastique qui est � Paris, me semble-t-il, un v�ritable conservatoire d'architectures, de peintures, de sculptures, de mosa�ques, de briques aux traits et motifs distincts qu'� force de voir au fond au quotidien et de longer, on ne regarde plus.

Aujourd'hui, nous voyons bien que l'architecture contemporaine est stimul�e par les grands chantiers de r�novation urbaine, par "R�inventer Paris 1" ou "R�inventer Paris 2", "R�inventer la Seine", mais aussi tous les grands chantiers ouverts au Nord et � l'Est de Paris que vous avez justement engag�s, mais demain aussi d'ailleurs au Sud dans mon arrondissement � Montparnasse, � Saint-Vincent-de-Paul, sans oublier �videmment ce qui a �t� fait dans les Z.A.C. "Pajol" et "Claude Bernard".

Ce foisonnement de projets, aujourd'hui de fa�on �vidente interroge � nouveau les fa�ades, qui deviennent un lieu de recherches et d'exp�rimentations et on le voit bien, un retour massif du d�coratif et de l'ornement.

Aujourd'hui, dans les formes et les mat�riaux nouveaux, il y a toujours entre le corps du b�timent et son rev�tement, un espace de cr�ation.

Alors, le groupe UDI-MODEM propose d'exhumer en le modernisant le concours de fa�ades qui avait �t� cr�� par la Ville de Paris en 1897. Il constituait � l'�poque un appel � lib�rer la cr�ation pour ouvrir l'architecture � plus de diversit�, plus de fantaisie, plus d'originalit� dans un Paris o� les r�gles strictes de l'urbanisme haussmannien �rigeaient l'uniformit� en dogme.

Le concept du concours annuel a tr�s bien fonctionn�, puisqu'il a cr�� une saine �mulation tir�e par les r�compenses attribu�es aux laur�ats. Il a accompagn� jusqu'� la premi�re Guerre mondiale ce qu'on appelle "les Trente Glorieuses" de l'architecture parisienne, cette p�riode a vu les fa�ades parisiennes s'enrichir de "bow-windows", loggias, de rev�tements de c�ramique ou de briques, de mosa�ques, de d�cors pittoresques, de d�mes n�ogothiques, de frises sculpt�es, de logettes � colonnettes, des ornementations florales figuratives ou abstraites.

Bref, ce concours � Paris a connu un foisonnement heureux et nous a l�gu� d'ailleurs un patrimoine urbain inestimable dans le monde entier, sign� Hector Guimard, Jules Lavirotte, Henri Sauvage et bien d'autres encore.

Malheureusement, le concours s'est �teint avec la seconde Guerre mondiale et l'�poque contemporaine d'ailleurs n'est pas de ce fait d�nu�e de fa�ades exceptionnelles, et heureusement d'ailleurs, le grand prix de la Ville de Paris, souvenez-vous, a �t� d�cern� � plusieurs reprises � des architectes tels que Jean Prouv� en 1982, ou Christian De PORTZAMPARC en 1990, mais � l'heure de la planification et de la mise en chantier de tant de Z.A.C. � Paris, il nous semblait important qu'� ce moment o� sonne l'heure d'une reprise du march� de la construction, on r�compense les fa�ades.

Alors, dans la poursuite de cet objectif, la proposition de d�lib�ration vous propose de renvoyer � une �tude les modalit�s du concours en restant fid�le par contre � son esprit originel.

Premi�rement, un objet cibl� sur l'esth�tique des fa�ades r�alis�es et livr�es dans l'ann�e. Evidemment le concours n'entend pas r�compenser un style d�fini, imposer ou encourager un style, mais bien lib�rer la cr�ation artistique propre � chaque architecte.

Deuxi�me chose importante, un jury restreint respectant une composition parfaitement �quilibr�e entre �lus et architectes, qui facilite la tenue du concours.

Enfin, l'�tude doit d�terminer quel prix ou quel palmar�s r�compensera le ou les architectes, le ma�tre d'ouvrage et l'entrepreneur. Il faut un prix attractif qui soit le juste retour de la promotion faite aux auteurs et aux efforts consentis pour couvrir les surco�ts souvent li�s � la r�alisation soign�e de la fa�ade.

Voil�, chers coll�gues, notre proposition.

Comme dans toute intervention, ou comme dans les bonnes �missions de t�l�vision, je voudrais signaler d'ailleurs un livre sur les fa�ades � Paris, le livre remarquable de Claude Mignot � ce sujet. On a le droit de lier l'utile au plaisir en l'occurrence. Deuxi�mement, vous signaler � la cit� de l'architecture et du patrimoine, du 21 avril au 4 septembre, l'exposition intitul�e "l'Architecte, portraits et clich�s" qui est une remarquable exposition � voir. Avec le renfort de ces deux initiatives que vous prendrez, vous serez �videmment favorables � ce projet.

Je vous remercie.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - Je donne la parole, pour le groupe Ecologiste de Paris, � M. CONTASSOT.

M. Yves CONTASSOT. - La proposition de d�lib�ration qui nous est propos�e reprend une id�e assez ancienne selon laquelle les fa�ades haussmanniennes �taient monotones, et qu'il fallait oser rompre avec cette logique au profit d'un esth�tisme plus traditionnel ou plus novateur selon les cas.

Si l'on prend le recul n�cessaire, on est en droit de s'interroger sur cette vision lorsqu'on constate � quel point ces fa�ades constituent un �l�ment essentiel du patrimoine et de la beaut� de Paris.

Par ailleurs, cette proposition de d�lib�ration ne semble pas prendre en consid�ration l'�volution constructive essentielle en mati�re de r�le de la fa�ade.

En effet, si � la fin du XIXe si�cle la fa�ade �tait un �l�ment indispensable � la solidit� du b�timent car elle �tait porteuse, ce n'est plus le cas, bien au contraire. Aujourd'hui, la fa�ade n'a plus ce r�le constructif. Elle sert uniquement de lien entre le dedans et le dehors. Elle joue un r�le essentiel en mati�re d'isolation et de lutte contre le froid hivernal et la chaleur estivale. Elle produit de l'�nergie ou absorbe �ventuellement une partie de la pollution. Elle permet une lumi�re int�rieure satisfaisante, bref, elle a un r�le d�terminant dans le confort.

Nous proposer d'abandonner cette fonction au profit d'une approche strictement esth�tique nous semble aller � contre-courant du bon sens. D'ailleurs, on peut voir ce que cela donne quand on tombe dans ce travers. Deux exemples pris parmi de nombreux autres : l'immeuble qui abrite la Direction de l'Urbanisme, avenue de France, ne permet pas l'ouverture des fen�tres, occulte la lumi�re mais pas la chaleur, rend plus difficile le nettoyage, pr�tend �tre un geste architectural alors qu?on devrait parler de gesticulation.

De m�me, le projet des tours Duo, dans le 13e, semble vouloir valoriser d'abord l'architecte mais certainement pas le paysage, tant leur insertion dans leur environnement est n�glig�e. Cette architecture "Spirou" est certes � la mode mais elle n'est pas moderne, pas �cologique et m�me pas r�ellement esth�tique. Elle repose sur cette approche "beaux-arts" qui ignore la prise en compte du contexte du b�timent, de ses usages, de son environnement.

Aujourd?hui, la priorit� semble au d�veloppement d'une architecture durable. Il y a une charte sur la ville durable, la charte d?Aalborg, mais pas encore une charte sur l'architecture durable, donc intelligente.

Avancer dans le concept d'architecture intelligente, ce n'est pas le cas avec le B.I.M., la mod�lisation des donn�es du b�timent, qui enferme dans les logiciels, avec les sp�cifications du Centre technique du b�timent, le C.S.T.B., qui ne visent que des obligations de moyens mais oublient l'intelligence et l'inventivit� humaines. L'architecte est le seul � avoir une vision globale avec le recul n�cessaire pour que le b�timent soit intelligent. On le constate tous les jours lorsqu?il s?agit de r�nover un b�timent et que les travaux ne sont pas men�s par un architecte.

En conclusion, nous ne nous opposerons pas � cette proposition de d�lib�ration puisqu'il ne s'agit que de lancer une �tude, mais nous serons particuli�rement attentifs � ne pas oublier ce qui est pour nous essentiel�: lier la beaut� et les usages de la fa�ade, certes, mais aussi du b�timent dans son entier. Je vous remercie.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur CONTASSOT.

Pour le groupe Communiste - Front de Gauche, je vais donner la parole � M. Nicolas BONNET-OULALDJ, pour trois minutes.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, Monsieur le Pr�sident AZI�RE, vous citez � juste titre, dans l'expos� des motifs de votre proposition de d�lib�ration, l'article 1 de la loi de 1977 qui f�te ses 40 ans et qui pr�cise que l'architecture est une expression de la culture. Je ne peux �tre que d'accord avec cette d�finition m�me si, comme le cin�ma, l'architecture est aussi une industrie culturelle car elle fait vivre bon nombre d'architectes mais aussi d'entreprises qui traduisent dans la r�alit� l'imagination des architectes.

L'id�e de relancer ce concours est une excellente id�e car elle met en �vidence ce qui n'aurait jamais d� cesser d'�tre�: valoriser l'originalit� et la cr�ation architecturale parisienne.

Construire vite et � l'�conomie, � partir des ann�es cinquante, a �norm�ment banalis� l'espace urbain, m�me si Paris, aim�e et reconnue pour son unit�, n'a jamais cess� d'inventer et d'innover au plan architectural. Nos anc�tres et nous-m�mes n'avons jamais voulu d'une ville-mus�e, fig�e dans l'histoire. Au contraire, ils et nous avons voulu une ville vivante o� de grandes ?uvres architecturales ont contribu� � transformer notre ville, lui permettant de garder une attractivit� touristique forte. Contrairement au continent Nord-am�ricain, qui a tendance � d�truire puis � reconstruire, nous avons fait le choix de la subtilit�, d'une ville qui bouge tout en sachant garder des traces de chaque strate de son histoire.

Haussmann a standardis� les rues et les fa�ades mais l'id�e du concours en 1898 �tait bien de permettre que l'Art nouveau puis l'Art d�co prennent leur place dans l'espace urbain. C'est une belle chose car nous avons ainsi des immeubles remarquables dont les fa�ades sont elles-m�mes des ?uvres d?art. Vous citez � juste titre la rue R�aumur mais je pense aussi � nombre d'immeubles dans le 9e arrondissement, non loin de la rue Lafayette, ou encore rue Blanche ou rue Pigalle.

Nous souffrons dans les m�tropoles mondiales d'une standardisation rampante. C?est vrai pour les immeubles comme pour les enseignes commerciales au pied de celles-ci. Nous ne voyons parfois plus la beaut� d'un immeuble, tant celle-ci est g�ch�e par les codes couleur ou le lettrage de telle ou telle grande marque.

Il faudrait � terme peut-�tre r�fl�chir aussi � une adaptation � des contraintes plus strictes quant au n�goce d'une m�me enseigne selon les quartiers o� elles s'installent. Je pense notamment aux sup�rettes. Mais la proposition que vous faites permettra � terme que l'on puisse mettre en valeur des fa�ades remarquables, tant par les mat�riaux utilis�s que par leur v�g�talisation ou m�me l'apport d'artistes mosa�stes, vitraillistes, peintres, ferronniers ou d'autres m�tiers d'art dont notre Capitale peut s?enorgueillir. Sans vouloir tout ramener au "Fabriqu� � Paris", il me semble que nous pourrions proposer que l'un des crit�res du futur concours soit le recours � des artisans et des artistes parisiens.

Comme vous le pr�cisez au titre de la standardisation et de l'homog�n�isation des fa�ades via aussi des contraintes budg�taires, le soin apport� aux fa�ades passe apr�s le confort des appartements. Il faut donc une incitation financi�re qui l�vera certainement les r�ticences des promoteurs publics ou priv�s. En effet, je suis certain que du c�t� des architectes ou des artistes, votre proposition soul�vera l'enthousiasme.

Nous voterons donc pour cette proposition de d�lib�ration et nous sommes heureux de participer au c�t� de Jacques BAUDRIER � l?�laboration du futur r�glement du concours. Je vous remercie.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur BONNET.

Je vais donner la parole � M. Didier GUILLOT, pour trois minutes.

M. Didier GUILLOT. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, les fa�ades des immeubles parisiens racontent l'histoire de la Capitale. Comme le dit le proverbe chinois, "la fa�ade d?une maison n'appartient pas � son propri�taire mais � celui qui la regarde".

A Paris, le patrimoine architectural est historique et remarquable. Les fa�ades repr�sentent un vaste terrain d'expression urbaine. Les Parisiens ne s'y trompent pas quand ils l�vent les yeux de leurs petits �crans. Paris est loin d'�tre monotone et elle ne doit pas le devenir. Pour chaque Parisien, il y a toujours un chantier en cours dans son environnement.

Aussi, les �lus du groupe RG-CI accueillent avec un int�r�t tout particulier cette proposition de d�lib�ration. Nous savons � quel point un concours peut �tre source d'une �mulation saine. Remettre � jour cette pratique de concours de fa�ade de la Ville permettra, comme cela avait �t� le cas par le pass�, de r�compenser des ?uvres que l'on peut qualifier d'art.

Nous voyons dans un tel concours de nombreux objectifs pour notre ville�: am�liorer le cadre de vie de ses habitants, valoriser le patrimoine b�ti et les ma�tres d??uvre, mettre en avant les capacit�s d'innovation parisienne et renforcer le lien entre les Parisiens et leur ville. Au-del� de l'aspect architectural, nous pensons que ce concours doit aussi r�compenser l'excellence des travaux. Ainsi, un tel concours doit, pour notre groupe, veiller � ce que les ?uvres retenues et prim�es soient d'une qualit� irr�prochable. En ce sens, je pense notamment aux d�marches de d�veloppement durable et d'�conomie d'�nergie men�es avec des outils novateurs dans des projets de r�habilitation. Nous devons �galement veiller � ne pas �tre restrictifs. Ainsi, pourquoi ne pas l?�largir au maximum � tous les travaux d'embellissement de nos fa�ades et par exemple aux r�interpr�tations artistiques de certaines d'entre elles�? Savoir appr�cier les confrontations avec nos perspectives, des reflets, des lignes bris�es et des images sont autant de choses qui nous am�nent � nous prononcer pour la proposition de d�lib�ration du groupe UDI-MODEM. Nous esp�rons que ce concours permettra de donner un nouveau souffle aux rues parisiennes en leur permettant de vivre au XXIe si�cle. Je vous remercie.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur GUILLOT.

Je vais donner la parole � M. Alexandre VESPERINI pour le groupe les R�publicains, pour trois minutes.

M. Alexandre VESPERINI. - Pour trois minutes�? Merci, Madame la Maire, je vais faire tr�s vite, alors.

Au nom des R�publicains, je me f�licite de cette proposition de d�lib�ration. Je trouve que c'est une excellente id�e et je suis m�me jaloux du groupe UDI-MODEM car on aurait d� avoir cette id�e plus t�t, de notre c�t�. Je ne suis pas surpris d?ailleurs de la position du groupe Ecologiste car il correspond tout � fait � la droite ligne de la loi ALUR et de toutes ses dispositions l�gislatives qui ont contribu� � d�molir - c'est le cas de le dire - ou en tout cas � entraver l'innovation et la construction. Si. Je rappelle qu'en un an la loi ALUR a tout de m�me permis de faire chuter la construction de 20�%. Voil�. Non, ce n?est pas un jugement de valeur?

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - S?il vous pla�t, s?il vous pla�t.

M. Alexandre VESPERINI. - ? et je constate qu?il y a un d�saccord politique et je le souligne, c?est tout.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - Monsieur CONTASSOT, s?il vous pla�t, arr�tez�! On va laisser M. VESPERINI terminer.

M. Alexandre VESPERINI. - Donc, pour revenir � la proposition de d�lib�ration, c?est d?autant plus une bonne id�e que nous nous retrouvons avec un contexte national, �conomique, politique, normatif qui permet de relancer la construction. D?ailleurs, comme au d�but du XXe si�cle, nous recommen�ons � construire, nous recommen�ons � investir et c'est ce qui va permettre? Oui, oui, c?est cela, gr�ce � la loi Alur, gr�ce � Mme DUFLOT, tout � fait.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - M. VESPERINI tout seul.

M. Alexandre VESPERINI. - Tout seul, voil�.

Je trouve donc que c'est une tr�s bonne id�e qui s'ins�re dans un contexte national tr�s favorable. On verra ce que fera le prochain Gouvernement mais, en tout cas, au moins sur le plan du logement et de la construction, je crois que cela s?ins�re dans un contexte assez positif et assez prometteur.

Deux choses que je voudrais dire rapidement. La premi�re, pour rester justement dans le cadre de la loi de 1977, dont on f�te les 40 ans comme cela a �t� soulign�, c?est qu?il faut que ce concours ait un jury restreint, comme la proposition de d�lib�ration le dit � juste titre. Il ne faut pas que le jury soit pl�thorique comme on l'a d�j� vu. C'�tait pour moi l'une des limites des jurys "R�inventons Paris". Je crois que sur les concours de fa�ades, il faut rester sur des jurys restreints.

Cependant, il faudra aussi que ces concours soient ouverts, connus, visibles pour permettre � tous les Parisiens de s?approprier la question architecturale. Sur ce sujet, il faut reconna�tre que beaucoup de Parisiens restent frileux sur l'innovation architecturale. Quand on parle de cr�ation architecturale, pour une partie d?entre eux et parfois � juste titre, ils ont tendance � penser aux immeubles modernes des ann�es soixante, qui se sont tr�s rapidement ringardis�s. On l'a vu notamment dans le quartier Montparnasse o� l?on a fait un pari architectural qui s'est r�v�l� �tre assez d�sastreux sur certaines rues. C'est la premi�re chose. Donc il faudra, � mon avis, assurer et garantir la visibilit� aupr�s des Parisiens de ces concours d'architecture, de fa�ades architecturales.

La deuxi�me chose que je voudrais dire, plus importante � mon avis, c'est d'�largir ces concours � l'aire m�tropolitaine puisque moi, je crois profond�ment, mais comme beaucoup, �videmment, les fa�ades des immeubles, la r�alit� architecturale, c'est aussi ce qui permettra de faire la M�tropole, c'est-�-dire de permettre que, dans tous les territoires, dans les 12 territoires de la M�tropole, on puisse se dire que nous partageons une culture architecturale, une culture urbaine. Voil� tout ce que je voulais dire.

Je remercie le groupe UDI-MODEM. Naturellement, nous voterons cette proposition de d�lib�ration.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Je donne la parole � Patrick BLOCHE pour trois minutes.

M. Patrick BLOCHE. - Merci, Madame la Maire.

Le groupe Socialiste et Apparent�s se f�licite de cette excellente initiative qui, comme cela est rappel� dans l'expos� des motifs, fait r�f�rence au fait que nous f�tons cette ann�e les 40 ans de la grande loi sur l'architecture, qui est la loi de 1977 qui, en son article 1er, d�j� cit� par Nicolas BONNET-OULALDJ, indiquait que l'architecture est d'int�r�t public. L'expos� des motifs aurait pu aussi faire r�f�rence � une autre grande loi pour l'architecture, qui a �t� vot�e et promulgu�e en juillet de l'ann�e derni�re, qui est la loi relative � la libert� de cr�ation, � l'architecture et au patrimoine, qui est rappel�e par nombre de dispositions soulignant le r�le irrempla�able de l'architecte, jusqu'� rendre obligatoire d�sormais le fait que figurent, justement sur chaque fa�ade, le nom de l'architecte et la date de r�alisation du b�timent.

Nous avons pris connaissance avec attention de votre proposition de d�lib�ration. Vous avez, de mani�re tr�s cibl�e, souhait� avant tout que soient reconnues � la fois l'esth�tique et la bonne insertion des b�timents dans le paysage urbain, et nous vous f�licitons d'avoir � la fois vis� les nouvelles constructions, mais aussi les r�habilitations d'immeubles afin que la cr�ation architecturale soit plus que jamais d�sir�e et lib�r�e. Donc c'est un concours dont vous souhaitez la relance - nous le souhaitions avant vous - qui visera avant tout � reconna�tre la qualit� architecturale et la qualit� architecturale du XXIe si�cle, c'est-�-dire une architecture qui ne peut �tre que durable. Je dis cela pour faire r�f�rence � une disposition l�gislative nouvelle qui s'appelle le "permis de faire", et notamment qui, � travers le r�emploi des mat�riaux, chers � Jean-Louis MISSIKA, visera � ce que, justement, on puisse int�grer cette dimension �cologique dans cette d�marche de cr�ation architecturale � l'�re contemporaine. Donc, de ce fait, nous ne pouvons voir que d'un ?il tr�s favorable le lancement de cette �tude qui contribuera incontestablement � ce que la Ville de Paris, � nouveau, rende hommage � la qualit� � la fois de son patrimoine, mais s'inscrive en perspective, en saluant �videmment la contribution irrempla�able des architectes et le fait que la cr�ation architecturale doive plus que jamais s'inscrire dans le paysage parisien. Je vous remercie.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur BLOCHE.

Pour terminer ce d�bat, je vais donner la parole � Mme SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Excusez-moi, je ne suis pas du tout convaincue, en fait, par cette proposition de d�lib�ration pour deux questions. J'avoue que je me retrouve totalement dans les propos de M. CONTASSOT, qui rappelait la fonction �volutive des fa�ades dans le b�timent et aujourd'hui la prise en compte, dans la conception des fa�ades, de la n�cessit� que nos b�timents ne soient pas des b�timents �nergivores, voire m�me que nos b�timents puissent au contraire �tre exc�dentaires en termes de production �nerg�tique, qu'ils veillent � une bonne isolation.

Je ne sais pas si vous vous souvenez, il y a deux ans, j'avais fait des v?ux pour soutenir une entreprise qui faisait des fen�tres possibles en fa�ade avec photovolta�que int�gr� et qu'h�las, E.D.F. abandonnait. Il y a une conception de la fa�ade v�g�talis�e, pour rentrer dans diff�rentes fonctions thermiques de la ville, qu?il me semble �tre important de continuer � prendre en compte. Or, l�, � travers cette proposition de d�lib�ration, vous ne voulez valoriser que l'aspect esth�tique de la fa�ade. Et je vous dirais m�me que, m�me de ce point de vue-l�?

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - Madame SIMONNET, il faut conclure.

Mme Danielle SIMONNET. - Oui, je conclus. Mais m�me de ce point de vue-l�, je ne suis pas d'accord. A ce moment-l�, faisons un prix de la cr�ation architecturale, car c'est un parti-pris architectural que de ne valoriser que l'esth�tique de la fa�ade et de ne pas valoriser l'ensemble du volume et de la cr�ation architecturale. Donc je trouve cela, en fait, m�me d'un point de vue architectural, un parti-pris qui n'est pas du tout pertinent.

Je vous remercie.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Pour r�pondre, je vais donner successivement la parole � Jean-Louis MISSIKA pour cinq minutes et Eric AZI�RE pour deux minutes.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Merci, Madame la Maire.

D'abord, je voudrais f�liciter, moi aussi, Eric AZI�RE pour cette initiative. On a vu, � travers toutes les interventions, � quel point ce sujet int�resse les gens, jusqu'� susciter la jalousie d'Alexandre VESPERINI. Je voudrais dire � Eric AZI�RE une chose qui me para�t importante, notamment parce qu?elle a un lien avec le d�bat qui a suscit� sa proposition. C?est que le concours de fa�ades ne s'est pas termin� � cause de la seconde Guerre mondiale. Je crois que c'est un article du critique architectural du "Figaro", assez dur avec la fa�on dont ce concours de fa�ades avait �volu�, qui a sign� la fin de ce concours de fa�ades, article dans lequel il soulignait � la fois le risque de l'anecdotique et du kitch, et le fait que l'ornement n'est pas tout � fait l'architecture.

Mais cette initiative me para�t de bon aloi. Elle devrait permettre de relancer � Paris une �mulation, � la fois parmi les architectes, dont la profession se trouve actuellement dans une p�riode de grands questionnements et d'importantes �volutions, et aussi parmi les ma�tres d'ouvrage en donnant � voir et en r�compensant leurs capacit�s communes � cr�er, � inventer l'architecture du XXIe si�cle. Il est vrai que, dans certains milieux, il aura fallu attendre quelques d�cennies pour que la cr�ativit� et la qualit� d'usage redeviennent une priorit�, tant la quantit� et la rentabilit� avaient, durant trop longtemps, pris le dessus.

Cependant, on voit �merger, depuis une quinzaine d?ann�es, des r�alisations de grande qualit�, notamment � Paris, mais pas seulement, qui int�grent aussi des pr�occupations contemporaines, telles que les �conomies d'�nergie, la v�g�talisation, les nouveaux mat�riaux, tout cela pouvant entra�ner, bien s�r, de nouvelles �critures architecturales.

Je voudrais revenir bri�vement sur le d�but de ce d�bat, mais je pense que, ce d�bat, nous allons l'avoir gr�ce, justement, aux �tudes que nous allons mener pour lancer ce concours. Le d�but de d�bat initi� par Yves CONTASSOT et repris par Danielle SIMONNET. Je crois que, vraiment, ce serait faire injure � Eric AZI�RE que de croire qu'il ne veut qu'un concours de "fa�adisme", o� la dimension purement esth�tique et ornementale serait la seule dimension prise en compte. Ce concours de fa�ades, tel qu'il avait �t� d�fini � la fin du XIXe si�cle, m�rite, et je crois que c'est dans la proposition de d�lib�ration, une adaptation. Bien �videmment, il y a cette id�e de l'ouvrir aux r�habilitations, qui me semble tout � fait pertinente �tant donn� le nombre important de r�novations du patrimoine parisien, les constructions neuves se faisant moins fr�quentes. Mais je crois qu'il faut aussi int�grer, dans cette cat�gorie du concours, les r�novations �nerg�tiques, les extensions, les sur�l�vations, les nouveaux mat�riaux, bref, la v�g�talisation, bref, toutes les dimensions qui font l'architecture du XXIe si�cle. J'ajouterai la dimension des usages parce qu?aujourd'hui, l'architecture qui donne la priorit� aux usages, et donc � la finalit� du b�timent, est �galement la question de la r�versibilit� du b�timent, voire sa performance en mati�re d'empreinte carbone sur la totalit� de sa dur�e de vie, c'est-�-dire depuis la construction jusqu'� la destruction ou la transformation du b�timent, tous ces sujets-l�, et nous devons travailler ensemble pour pouvoir d�finir ces diff�rentes cat�gories de concours. Je crois que ce qui est int�ressant, dans la d�marche propos�e par Eric AZI�RE, c?est de mettre � jour ces cr�ations architecturales du XXIe si�cle dans le cadre d'un concours actualis�, dont les modalit�s pr�cises restent encore � d�finir, comme vous l?avez indiqu�.

Je remercie �galement Patrick BLOCHE d'avoir rappel� cette loi sur l'architecture, le permis de faire qui, justement, permettra aux architectes de s'�manciper un peu des normes, notamment celles du C.S.T.B., d'utiliser des mat�riaux de r�emploi, de fa�on � inventer cette architecture du XXIe si�cle.

J'avais moi-m�me engag� une r�flexion avec le Pavillon de l'Arsenal pour �tudier la mise en place d'un grand prix ou de plusieurs grands prix de l'architecture de la Ville de Paris. Votre proposition s'inscrit donc parfaitement dans ce cadre.

Je me f�licite de pouvoir r�fl�chir ensemble � une initiative qui donnerait � la fois � la Ville de Paris la possibilit� de r�compenser les meilleures r�alisations et aux architectes la possibilit� d'acqu�rir une visibilit� et de rappeler � quel point le r�le de l'architecte est essentiel dans la construction de la ville et notamment la construction de la ville intelligente et durable.

Je vous remercie.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur MISSIKA.

Je donne la parole � Eric AZI�RE, pour deux minutes.

M. Eric AZI�RE. - Merci, Madame la Maire.

Nous voyons bien que l'architecture est un sujet �minemment politique au fond, au bon sens du terme, et c'est bien que ce d�bat soit aujourd'hui dans nos rues.

Je voulais dire � Yves CONTASSOT sur la question du "fa�adisme" que j'entends bien les critiques qui peuvent �tre adress�es � une approche qui r�duirait l?architecture aux fa�ades. N�anmoins, l'architecture, ce sont des plans adapt�s � des usages.

L?architecture, c'est bien �videmment la solidit� d'un b�timent, sa s�curit�, sa durabilit�, c'est celle de toute construction, mais c'est aussi une expression artistique. Ce qui est int�ressant, c'est que le prix r�compense l'?uvre une fois r�alis�e, c'est-�-dire une fois l'objet d�pos� et pos� dans la rue.

Je voudrais remercier Nicolas BONNET-OULALDJ pour son soutien. Je pense que c'est une tr�s bonne id�e - tr�s juste id�e et coh�rente par rapport au travail fait - de relier "Fabriquer � Paris" � tout ce que l'artisanat particulier - car il s'agit, dans les fa�ades, de beaucoup de mat�riaux modernes - peut apporter et aux m�tiers d'art qui vont avec. Cela me para�t une tr�s bonne id�e.

Je voudrais dire � Didier GUILLOT, avec qui je partage sa perception de l'aspect patrimonial et artistique du paysage et des fa�ades � Paris, qu'il est juste d'introduire et de soutenir particuli�rement le c�t� novateur et la garantie �videmment de la prise en compte des crit�res de d�veloppement durable sur ce concours.

Je voudrais remercier encore Alexandre VESPERINI et lui dire que le probl�me d'un jury restreint est quelque chose qui, �videmment, permet non seulement de bons d�bats et des d�bats �quilibr�s, c'est un de nos soucis. La possibilit� de m�diatiser et de promouvoir la visibilit� de l'architecture contemporaine est importante, d'autant plus � Paris o� nous avons peut-�tre besoin, sur ce plan, de faire �voluer les esprits.

Je voudrais dire � Patrick BLOCHE qu'il a raison de remettre le projet que nous proposons en coh�rence avec les autres grandes lois d'encadrement et de promotion architecturale, que la cr�ation et la r�habilitation sont �videmment les deux domaines dans lesquels ce prix doit s'installer.

Nous n'oublions pas la r�habilitation et �videmment le caract�re durable, avec la dimension �cologique qui est la signature de notre XXIe si�cle et qui est, bien s�r, compatible avec la cr�ativit� des architectes d?aujourd'hui, aussi bien en termes de formes que de mat�riaux.

Je suis d�sol� que Danielle SIMONNET n'ait pas la m�me approche. Il faudrait peut-�tre en parler plus longtemps car je me suis trouv�, finalement, avec plus d'incompr�hension dans son approche qu'avec des d�saccords. J'ai l'impression qu'il aurait fallu, peut-�tre, que nous nous voyions plus longtemps avant.

Enfin, je voudrais remercier Jean-Louis MISSIKA, d'abord d'avoir r�tabli une v�rit� historique sur la disparition de ce prix et aussi d'avoir soulign� l'importance du message que nous adressons aux architectes de Paris, de France et d'ailleurs. En effet, c'est cela aussi la renomm�e et la capacit� qu'a la Ville de Paris � parler "urbi et orbi". En adoptant ce projet de concours de fa�ades, �videmment, je n'oublie pas que c'est la Ville de Paris qui envoie ce message tellement important aux architectes.

Je vous remercie du soutien que vous avez, les uns et les autres, apport� � ce projet et de la prise en compte que je vous garantis d'assurer en ce qui concerne vos r�serves.

Je vous remercie.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur AZI�RE.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de d�lib�ration UDI-MODEM 1.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de d�lib�ration est adopt�e. (2017, UDI-MODEM 1). D�signation de repr�sentants du Conseil de Paris dans divers organismes.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe, pr�sidente. - Mes chers coll�gues, je vous propose de proc�der � la d�signation de repr�sentants du Conseil de Paris dans les organismes suivants�:

Conseil de l?Immobilier de la Ville de Paris - Formation municipale (R. 7)�:

1 titulaire, en remplacement de Mme TA�EB, d�sign�e lors de la s�ance des 19 et 20 mai 2014, d�missionnaire.

- Mme Sandrine CHARNOZ.

SYCTOM, Agence m�tropolitaine des d�chets m�nagers (Comit� administrant ledit syndicat) (R. 8) :

1 titulaire�:

- M. R�mi F�RAUD.

1 suppl�ant�:

- M. Christophe GIRARD.

Les candidatures propos�es sont adopt�es. (2017, R. 7 � R. 8)

Conseil de l?Immobilier de la Ville de Paris - Formation d�partementale (R. 5 G) :

1 titulaire, en remplacement de Mme TA�EB, d�sign�e lors de la s�ance des 19 et 20 mai 2014, d�missionnaire.

- Mme Sandrine CHARNOZ.

La candidature propos�e est adopt�e. (2017, R. 5 G).

Mai 2017
Débat
Conseil municipal
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