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VI - Question d'actualité posée par le groupe Communiste - Front de Gauche à Mme la Maire de Paris relative à l'avenir des centres de loisirs et les avantages sociaux des agents de l'A.P.-H.P.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous avons une derni�re question d'actualit� qui est celle du groupe Communiste�- Front de Gauche, pos�e par son Pr�sident.

Monsieur Nicolas BONNET-OULALDJ, vous avez la parole.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, m�me si j'avais pos� ces questions d'actualit� � plusieurs reprises dans cet h�micycle et que nous avions ensemble port� des Assises pour la fiscalit� locale? Ce qui serait d'ailleurs int�ressant, c'est que l'adjoint aux finances prenne en compte les pr�conisations faites il y a deux ans dans ces Assises de la fiscalit� pour faire face, justement, au risque du prolongement des politiques d'aust�rit� et en ayant des propositions de recettes comme l'a fait, � chaque fois et � chaque budget, le groupe Communiste�- Front de Gauche.

En d�but de mandat, Madame la Maire, vous avez souhait� vous saisir des probl�matiques de sant� en prenant la pr�sidence du Conseil de surveillance de l'A.P.-H.P. A l'�poque, nous avions discut� d'une convention cadre entre la Ville et l'A.P.-H.P. Mon groupe s'y �tait oppos�, consid�rant que cette convention ent�rinait une partie du d�mant�lement du patrimoine de l'A.P.-H.P. � des fins sp�culatives pour pallier la r�duction des finances de l'�tat.

Nous nous sommes �galement oppos�s au projet de cr�ches et de logements, port� par la Ville, d�s lors que ces projets r�duisaient le foncier hospitalier. Le d�veloppement du service public du logement ou de la petite enfance ne peut pas se faire au prix de la casse du service public hospitalier.

Nous avons eu l'occasion de nous opposer � nouveau lorsque ces orientations politiques ont �t� d�clin�es localement dans le projet de restructuration de l'h�pital Lariboisi�re ou du projet de fermeture de l'h�pital Bichat.

A l'heure o� j'interviens, nous parlons beaucoup de la ville r�siliente et de notre capacit� � absorber des chocs de toute nature. Nous estimons que l'A.P.-H.P. fait fausse route en vendant son patrimoine. Le risque est de figer l'h�pital public, de l'enserrer dans ses limites actuelles et de bloquer toute perspective de d�veloppement pour l'avenir.

Dans ce contexte, de nombreux agents de l'A.P.-H.P. nous ont alert�s sur de nouvelles menaces qui planent sur un certain nombre de leurs conqu�tes sociales. A Lariboisi�re, c'est un centre de loisirs et une salle de sport � disposition des agents et de leurs enfants qui doivent �tre ferm�s d�s le mois de septembre 2017. De m�me, dans le cadre de la restructuration de l'h�pital Saint-Antoine, c'est, l� encore, un centre de loisirs qui doit fermer pour laisser place � une cr�che de la Ville de Paris.

Je souligne d'ailleurs que les parents de Saint-Antoine, soutenus par la CGT, feront des propositions concr�tes � la Ville pour le maintien de ce centre et son ouverture plus large aux Parisiens. Ils m'ont transmis leur projet aujourd'hui et m?ont demand� de vous le remettre.

Dans ces deux�exemples, ce sont des services fondamentaux adapt�s au rythme de travail tr�s particulier des agents hospitaliers qui sont attaqu�s. Ces services ont �t� obtenus de haute lutte, � la suite de la mobilisation d'agents hospitaliers. Aujourd'hui, ce sont leurs conditions de travail et leur qualit� de vie qui sont en ligne de mire.

Comment feront les hospitaliers qui travaillent en horaires d�cal�s pour assurer la garde de leurs enfants, notamment des personnels qui, pour certains, embauchent � 6 heures du matin�? Comment les agents seront indemnis�s pour cette perte de salaires diff�renci�s�? Nous demandons � l'A.P.-H.P. de stopper ces fermetures et � la Ville de cesser tout projet de logement, de cr�che qui entra�nerait la fermeture de ces services.

Nous sommes pour l'am�lioration continue de l'offre de soins publics et nous ne pouvons pas nous r�soudre � observer le Directeur de l'A.P.-H.P. proc�der � la casse m�thodique des acquis sociaux des personnels car, en d�finitive, ces d�cisions se r�percuteront sur la qualit� des soins et iront � l'encontre de l'int�r�t des Parisiennes et Parisiens.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

C?est M. Bernard JOMIER qui vous r�pond.

M. Bernard JOMIER, adjoint. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�sident, �videmment, je vous rappellerai, comme � chacune de vos questions concernant l'A.P.-H.P., que la politique sociale de l'A.P.-H.P. rel�ve du Directeur g�n�ral et de sa responsabilit� et non pas de la responsabilit� du Conseil de Paris.

Cela dit, vous avez �voqu� la convention que nous avons conclue avec l'A.P.-H.P. en 2015 et qui encadre le partenariat entre nos deux institutions. Je me f�licite que cette convention - qui parmi ces quatre volets en comprend un relatif � l'action sociale et aux ressources humaines car, �videmment, nous souhaitons aider l'A.P.-H.P. � progresser en la mati�re - ait produit des r�sultats tangibles et permette justement d'am�liorer le dialogue entre notre collectivit� territoriale et l'A.P.-H.P.

En particulier sur la question des places en cr�che ou sur la question des logements, non seulement, il n'y a pas de concurrence, ni concurrence des offres ni concurrence des publics, tout au contraire, le partenariat entre les deux institutions nous permet de d�velopper une offre plus compl�te et plus adapt�e aux besoins des parents.

Je note d'ailleurs que, tant sur la question des places en cr�che que sur la question du logement, il y a une demande des personnels de l'A.P.-H.P., relay�e par leurs organisations, qui est extr�mement importante et qui note que la convention a permis, sur ces questions, de fixer des objectifs chiffr�s, concrets, qui augmentent le nombre de places en cr�che auxquelles les personnels de l'A.P.-H.P. ont acc�s et qui, sur la question du logement, permettra avec l'engagement r�cent que nous avons pris dans le cadre de cette convention et que la Maire a notifi� au D.G. de l'A.P.-H.P. que 500 logements du contingent social soient, dans les ann�es � venir, attribu�s au personnel de l'A.P.-H.P. Ce sont donc de r�els progr�s pour ces personnels.

En ce qui concerne le centre de loisirs de Lariboisi�re qui est bien un centre de loisirs de l'A.P.-H.P. et non - je le rappelle - un centre de loisirs de la Ville, cette fermeture est li�e aux op�rations du nouveau Lariboisi�re. Effectivement, � ce jour, aucun autre lieu d'accueil n'a pu �tre trouv�, ni sur l'emprise de Lariboisi�re, ni sur celle de Saint-Louis ni sur celle de Fernand-Widal.

Je rappelle d'ailleurs que Fernand-Widal sera r�quisitionn� par la Pr�fecture pour accueillir un important centre d'h�bergement d'urgence visant � r�pondre aux besoins de populations pr�caires.

Nous sommes actuellement - Alexandra CORDEBARD est particuli�rement active sur cette question - en �change avec l'A.P.-H.P. pour trouver des solutions aux personnels qui sont impact�s par la fermeture de ce centre de loisirs et ce, dans le cadre du droit g�n�ral des centres de loisirs de la Ville. L� encore, la convention de partenariat vient encadrer la volont� commune de trouver des solutions pour les personnels de l'A.P.-H.P. impact�s. Ce sera la m�me chose en ce qui concerne le centre de loisirs de l'h�pital Saint-Antoine.

A chaque �tape, nous accompagnons l'A.P.-H.P. et nous cherchons des solutions pour que les personnels concern�s ne soient pas impact�s n�gativement. L� encore, ce ne sont pas des d�cisions que nous prenons. Les d�cisions premi�res appartiennent � la Direction g�n�rale de l'A.P.-H.P. En ce qui nous concerne, nous agissons pour permettre que la politique sociale que m�ne la Ville puisse aussi b�n�ficier, dans le cadre du contour de chaque institution, aux personnels de l'A.P.-H.P.

Moi, je tirerai - contrairement � vous - �videmment un bilan positif de cette convention. Comme je l'ai dit�: 500 logements sociaux, des cr�ches suppl�mentaires, permettre d'apporter de nouveaux services aux Parisiens et particuli�rement aux personnels de l'A.P.-H.P. De plus, cela n'exclut pas, bien entendu, d'apporter des r�ponses aux probl�mes concrets que vous soulevez concernant les centres de loisirs.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Bernard JOMIER.

Monsieur Nicolas BONNET, bien s�r.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Monsieur le Maire, cher Bernard, mon propos n'est pas de m'opposer � l'augmentation de places en cr�che ou � la cr�ation de logements.

Mon propos est de dire que, lorsque l?on porte un progr�s, ce n'est pas en rabotant des acquis sociaux et des progr�s ant�rieurs. Vous n'abordez pas la cons�quence de la fermeture de ces deux centres de loisirs pour les familles. Par exemple, on peut tr�s bien avoir des places en cr�che, mais les enfants grandissent et, les ann�es suivantes, les enfants sont � l'�cole et ont besoin de gardes, donc de centres de loisirs. Projetons-nous dans l?avenir d'une famille.

Vous n?apportez pas non plus de r�ponse sur la question des horaires pr�cis des infirmi�res. Beaucoup d'infirmi�res travaillent le matin tr�s t�t. Malheureusement, ces enfants suivent leurs parents, se r�veillent tr�s t�t. J'ai crois� des infirmi�res qui me disaient qu'elles partaient le matin en r�veillant leurs enfants � 4 heures du matin et que les centres de loisirs �taient adapt�s, notamment avec des p�riodes de sieste et de repos beaucoup plus importantes que dans d'autres centres de loisirs. Donc ce sont des centres de loisirs adapt�s en fonction des familles et de leur profession.

La deuxi�me chose que vous n'abordez pas, dans le cadre de Saint-Antoine, c?est que le b�timent appartenait � la Ville. Ce b�timent a �t� c�d� � l'A.P.-H.P. et c'est l'A.P.-H.P. qui en est propri�taire. Et maintenant, la Ville reprend ce b�timent. Donc, dans ce b�timent, il y avait une �cole d'infirmi�res, qui va dans un autre lieu de l'A.P.-H.P., et il y avait un centre de loisirs au rez-de-chauss�e. Pourquoi ne pas imaginer un lieu commun, Ville h�pital�? Et c?est le document que j'ai entre les mains. Le projet que proposent � la fois les syndicats et les familles, c'est de trouver un terrain d'entente entre l'A.P.-H.P. et la Ville pour que, dans le futur projet, on puisse avoir une cr�che, mais aussi un centre de loisirs et, finalement, un parcours. J'entends beaucoup cette id�e de parcours �ducatif autour de l'enfance.

Donc, pourquoi ne met-on pas cela autour de la table�? Il y a une urgence puisque l'A.P.-H.P. a annonc� la fermeture en septembre. Donc cela veut dire que nous sommes au mois de juin et nous avons des familles qui, en septembre, ne savent pas ce qu'elles vont faire de la garde de leurs enfants pendant les vacances.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

Vous le savez, nous travaillons avec le directeur g�n�ral de l'A.P.-H.P. Ce sont des sujets qu'on va, avec Bernard JOMIER, reposer, travailler tranquillement, trouver des solutions et avancer. En tous les cas, l'engagement que nous prenons avec Bernard JOMIER, c?est vraiment de poser de fa�on tr�s concr�te, tr�s mat�rielle aussi, ce qui a �t� annonc� par le directeur g�n�ral de l'A.P.-H.P. et sur lequel on doit pouvoir aider � trouver un chemin qui ne fragilise pas la situation des personnels, comme on a toujours essay� de le faire. Mais c'est une responsabilit� directe du directeur g�n�ral de l'A.P.-H.P., et pas de la Maire de Paris qui n'a pas vocation et pouvoir � intervenir dans les d�cisions de gestion de l'A.P.-H.P. Mais le dialogue, c?est quelque chose que nous allons, bien s�r, porter et que nous allons travailler ensemble.

Mai 2017
Débat
Conseil municipal
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