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2017 DASCO 42 G - Approbation du programme prévisionnel d’investissement des lycées pour 2017/2027 proposé par la Région Ile-de-France.


M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DASCO 42 G.

La parole est � Mme LECOUTURIER.

Mme B�atrice LECOUTURIER. - Merci, Monsieur le Maire.

Comme le disait Emile de Girardin, gouverner, c?est pr�voir et ne rien pr�voir, c'est courir � sa perte. Le plan pluriannuel d'investissement vot� par le Conseil r�gional en mars dernier est un plan sans pr�c�dent pour les lyc�es parisiens. C'est du jamais vu. Ce sont 4 milliards d'euros qui vont �tre investis dans les lyc�es d'Ile-de-France d'ici les 10 prochaines ann�es, soit le double du budget qui avait �t� vot� sous la pr�c�dente majorit� r�gionale socialiste. Cela d�montre bien la volont� de la pr�sidente actuelle, Val�rie P�CRESSE, de mettre l'�ducation et les lyc�es au centre et au c?ur des priorit�s de la R�gion Ile-de-France. Ce P.P.I. r�pond donc � une urgence d�mographique et � une urgence patrimoniale.

Tout d'abord, une urgence d�mographique. Gouverner, c?est pr�voir l'arriv�e au niveau r�gional de 90.000 nouveaux lyc�ens d'ici 2030, arriv�e qui n'avait pas �t� anticip�e par l'ancienne majorit�. Ce sont donc 12 nouveaux lyc�es qui seront construits sur tout le territoire d?Ile-de-France d'ici 2027. A Paris, il n'y a pas de tension d�mographique suffisante pour expliquer de nouvelles constructions de lyc�es, mais, en revanche, il y a une v�ritable urgence patrimoniale.

Quel �lu dans cette Assembl�e n'est pas le t�moin impuissant de la d�gradation de nos cit�s scolaires, grands vaisseaux de la fin du XIXe si�cle�? Comment ne pas s'offusquer de l'�tat pitoyable des b�timents, des salles de classe, des r�seaux d'�lectricit�, des escaliers qui ont �t� pratiquement laiss�s � l'abandon pendant 17 ans�? Il faut entendre les proviseurs des grands lyc�es parisiens qui s'alarment de l'�tat de leur �tablissement en invoquant non plus l'urgence, mais l'urgence de l'urgence de la situation. Cette urgence patrimoniale est une question d'�galit� de chaque lyc�en � �tudier dans de bonnes conditions, dans un cadre s�curis� et sain.

C'est ce que la R�gion a enfin d�cid� de faire avec sa nouvelle majorit�, en investissant � Paris plus de 470 millions dans les lyc�es. Ces travaux se traduiront, soit par des op�rations cibl�es - et je veux citer ici Janson-de-Sailly, Jean-Baptiste-Say, Victor-Hugo, Henri-IV, Chaptal, Saint-Louis, Paul-Val�ry, Racine, Bergson, Maurice-Ravel, Louis-Arago, Honor�-de-Balzac, ainsi que les lyc�es Vauquelin et Galil�e. Ces travaux se traduiront aussi par des op�rations de restructuration dans les cit�s scolaires de Jacques-Decour, de Fran�ois-Villon, H�l�ne-Boucher et les lyc�es Edgard-Quinet, Corvisart, Lazare-Ponticelli et Fran�ois-Rabelais.

Gouverner, c?est aussi pr�voir et faire un bilan patrimonial. Comment peut-on accepter qu'� aucun moment un bilan patrimonial des lyc�es n'ait �t� r�alis� afin de diagnostiquer et de pr�voir des besoins en travaux�? Naviguer � vue n'est pas une source de stabilit�, ni de rentabilit�, et encore moins d'�conomies. Aussi, la R�gion et la nouvelle majorit� a demand� un bilan patrimonial, un �tat des lieux pr�cis de nos 470 lyc�es d?Ile-de-France. A partir de ce bilan, un plan pluriannuel de maintenance a �t� vot�, d?un milliard d'euros, et sera mis en place. Ce sera une r�volution dans nos lyc�es.

A pr�sent, chaque �tablissement disposera d'une carte d'identit� et d'un carnet de sant� diagnostiquant les travaux � pr�voir, les chiffrant et les inscrivants dans le temps. Ce n'est plus de la navigation � vue, mais une v�ritable feuille de route pr�cise qui est donn�e � nos lyc�es, �vitant ainsi les �cueils, les grosses mar�es, les temp�tes, voire les naufrages.

En conclusion, je souhaiterais dire combien ce plan pluriannuel d'investissement et de maintenance de 5 milliards d?euros est une ambition sans pr�c�dent pour nos lyc�es d?Ile-de-France et que notre groupe UDI-MODEM se r�jouit de le voter avec enthousiasme.

Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

La parole est � Mme Delphine B�RKLI.

Mme Delphine B�RKLI, maire du 9e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

C'est avec une satisfaction non dissimul�e que je prends la parole sur ce projet de d�lib�ration, tant je me suis investie depuis 2014 pour que les cit�s scolaires Jacques Decour et Edgar Quinet soient enfin la priorit� de la R�gion Ile-de-France et de la Ville de Paris.

La Pr�sidente de la R�gion Ile-de-France, Val�rie PECRESSE, et sa Vice-Pr�sidente Agn�s EVREN ont, en effet, b�ti un programme pluriannuel d'investissement pour la mandature, dont l'un des points majeurs est l'effort financier sans pr�c�dent d�volu � la r�novation des lyc�es franciliens. C'est un plan d'urgence exceptionnel et tout � fait in�dit. Ce sont ainsi 5 milliards d'euros, le double de la mandature pr�c�dente, qui seront consacr�s, d'ici 2020, aux lyc�es de la R�gion.

La cit� scolaire Jacques Decour et le lyc�e Edgar Quinet dans le 9e arrondissement ont �t� retenus par la Pr�sidente de la R�gion pour faire partie de ce P.P.I. r�vis� alors qu?ils ont �t� totalement - ces deux �tablissements - laiss�s-pour-compte et n�glig�s par la R�gion Ile-de-France sous les mandatures pr�c�dentes.

J'ai ?uvr� depuis un an, � la suite de mon �lection en tant que conseill�re r�gionale, � la reconnaissance de ces deux �tablissements comme sites prioritaires de la mandature. J'accompagnerai maintenant cette d�cision dans sa mise en place concr�te et rapide, en lien avec les proviseurs et les Conseils d'administration.

La cit� scolaire Jacques Decour, qui est l'une des plus grosses cit�s scolaires de Paris, regroupant sur 3 hectares un coll�ge, un lyc�e et des classes pr�paratoires, accueille quelque 2.000 �l�ves du 9e arrondissement, mais �galement des 17e, 18e et 19e arrondissements. C?est un joyau patrimonial parisien qui n�cessite des travaux importants, urgents, notamment pour faire face � la hausse constante de ses effectifs. La Vice-Pr�sidente Agn�s EVREN avait d'ailleurs consacr� sa premi�re visite parisienne de diagnostic � la cit� scolaire Jacques Decour.

Je rappellerai �galement que le premier sch�ma directeur sur Jacques Decour, lanc� en 1992 par Jacques CHIRAC alors Maire de Paris, avait permis la r�alisation d'une premi�re phase de travaux sur Decour et que la R�gion Ile-de-France, pass�e � gauche en 1998, n'avait ensuite pas tenu ses engagements, le chantier ayant �t� interrompu.

Aujourd'hui, la situation est pr�occupante�: toute une partie de la cit� scolaire pr�sente de nombreuses fissures, des escaliers menacent de s'effondrer, le r�fectoire n'est plus aux normes, des salles enti�res sont inexploit�es faute de travaux et des pr�fabriqu�s construits dans la cour du coll�ge le temps des travaux sont utilis�s comme classes depuis plus de 10 ans.

Je voudrais �galement souligner et f�liciter la Pr�sidente de la R�gion pour le plan pluriannuel - in�dit aussi�- de maintenance qui accompagne ce P.P.I. qui est cr�� pour un budget d?un milliard d'euros, qui concernera pour le 9e arrondissement les lyc�es Lamartine, Jules Ferry et Condorcet.

Je vous invite donc, chers coll�gues, � voter avec enthousiasme ce projet de d�lib�ration absolument majeur. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Madame la Maire.

La parole est � Mme Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Pour ma part, je m?abstiendrai sur ce programme pr�visionnel d'investissement des lyc�es pour 2017-2027 qui est propos� par le Conseil r�gional d'Ile-de-France et je vais vous en expliquer les raisons.

Il s'agit n�anmoins d'un plan pluriannuel d?investissement dans les lyc�es franciliens de 5 milliards d?euros. Vous connaissez mon attachement au d�veloppement de l'investissement public�; donc � chaque fois que l'on d�veloppe l'investissement public, �videmment cela va dans le bon sens.

N�anmoins, il existe un certain nombre de points tr�s probl�matiques dans ce plan, notamment une absence totale de concertation avec les acteurs concern�s, cela a d'ailleurs provoqu� l'indignation du Conseil inter-acad�mique du C.E.S.E.R. et de nombre d'�lus r�gionaux�; une absence compl�te de calendrier, de bilan annuel, de priorisation des travaux.

R�sultat�: Mme P�CRESSE aura les mains libres pour appliquer ou non les d�cisions d'investissement vot�es par le Conseil r�gional Ile-de-France et qui seront sans doute approuv�es par notre Conseil de Paris.

Il y a �galement une non-prise en compte des besoins en �quipements sportifs et un certain abandon des lyc�es professionnels et lyc�es agricoles. Vraiment, il est temps, plus que temps d?enfin prendre en compte l'ensemble des �tablissements de lyc�es.

L'enseignement professionnel et l'enseignement agricole, c'est une voie qui m�riterait d'�tre beaucoup plus soutenue car les m�tiers sont des sciences pratiques et c?est ce qui permet � nombre de jeunes d'acc�der � un haut niveau de qualification. Cela leur permet une insertion sociale et professionnelle et de devenir des citoyens �clair�s, tels que notre volont� r�publicaine devrait nous attacher. Or, une fois de plus, les lyc�es professionnels et les lyc�es agricoles sont consid�r�s de seconde zone par rapport aux lyc�es d'enseignement g�n�ral.

Autre probl�me�: une priorit� est donn�e pour les constructions de lyc�es en partenariat public/priv�. Or, c'est une formule co�teuse, inefficace qui ne sert qu'� engraisser quelques grands groupes du b�timent et travaux publics sur les deniers publics.

Comprenez que les b�timents construits en partenariat public/priv�, c?est une rente pour les int�r�ts priv�s et, au final, cela contribue � ce que le contribuable paie bien plus cher que le co�t en tant que tel des travaux d'investissement sur un b�timent. Je serai toujours oppos�e au partenariat public/priv�.

Voil� les raisons qui font qu'avec ce plan d'investissement dans les lyc�es, je pense qu'on risque bien d'assister, finalement, � une belle op�ration d'enfumage qui a pour objectif de mettre en avant l'action de Mme P�CRESSE dans cette p�riode �lectorale qui se poursuit en pr�vision des l�gislatives et non pas de chercher vraiment la qualit� du service public d'�ducation, malgr� toute l'importance justement du soutien � l'ensemble des lyc�es parisiens et plus globalement francilien.

Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci.

Pour r�pondre � ces trois interventions, la parole est � Mme CORDEBARD.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Merci, chers coll�gues, pour vos interventions.

Ce projet de d�lib�ration qui vous est pr�sent� aujourd'hui est assez formel dans la mesure o� il s'agit pour la Ville de prendre acte, comme l'impose la r�glementation, de la d�cision de la R�gion d'Ile-de-France d'adopter son nouveau plan d'investissement dans les lyc�es sur une p�riode qui, cela ne vous a pas �chapp�, porte sur deux mandats. C?est d�j� original dans sa forme.

La R�gion y exprime sa volont� de mener un certain nombre d'op�rations dans les lyc�es parisiens et, pour ce qui concerne directement la Ville, dans un certain nombre de cit�s scolaires que nous cog�rons avec elle�; nous en parlions tout � l'heure.

Ces d�cisions qui impactent financi�rement la Ville - je r�ponds � votre dithyrambe et � votre enthousiasme�- devront naturellement, obligatoirement, faire l'objet de discussions entre les deux collectivit�s. Il n?y en a pas eu pr�alablement sur ce sujet et en particulier pour celles d'entre elles, qui sont nombreuses dans votre liste, qui ne figurent pas actuellement dans le programme d'investissement de la mandature de notre collectivit�.

Quelques doutes donc sur le mode de construction de cette proposition�:

- le plan sur deux mandats - je l?ai dit tout � l?heure�: c?est un engagement que vous n'�tes pas tout � fait s�rs de tenir�;

- le montant annonc� - comme Mme SIMONNET, je trouve bien qu?il y ait de l'investissement public et beaucoup - me semble, en premi�re analyse et en connaisseuse modeste du sujet, difficile � concilier avec le budget d'investissement r�gional dans son ensemble.

Je veux aussi dire que je regrette le manque de concertation de la R�gion dans la d�finition des op�rations. Je crois qu'il faut que nous reprenions attache et que les services travaillent s�rieusement ensemble.

Je tiens par ailleurs � rappeler notre vigilance � ce que les travaux, qui se d�roulent dans les cit�s scolaires et qui impactent la vie des coll�giens, fassent l'objet de travail d?�changes plus rigoureux de la part de la R�gion.

Je pense - et je fais �cho aux propos de Catherine BARATTI-ELBAZ il y a quelques minutes - � la vaste op�ration pour et autour de la cit� scolaire Paul Val�ry dans le 12e arrondissement pour laquelle il importe que la R�gion pr�cise beaucoup de choses, le calendrier des travaux, mette en ?uvre les mesures propres � r�duire les nuisances inh�rentes � un tel chantier.

C'est dommage qu'autant de nos coll�gues de l'opposition si�gent dans deux assembl�es alors que le cumul n'est peut-�tre pas si souhaitable et ne puissent pas davantage porter cette concertation n�cessaire avec les services de la R�gion.

Pour autant, nous ne voulons pas emp�cher l'investissement.

Nous discuterons avec la R�gion et je souhaiterais que nous adoptions ce projet de d�lib�ration.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASCO 42 G.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2017, DASCO 42 G).

Mai 2017
Débat
Conseil municipal
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