retour Retour

I - Question d'actualité posée par le groupe UDI-MODEM à Mme la Maire de Paris relative à l'évolution de la démographie parisienne et la perte d'habitants.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - La premi�re question d'actualit� est pos�e par le groupe UDI-MODEM.

La parole est � Mme Fadila M�HAL.

Mme Fadila M�HAL. - Merci, Madame la Maire.

C'est avec inqui�tude que le groupe UDI-MODEM a appris, par la presse, que Paris perdait des habitants. En effet, selon ces sources, en 2009 Paris comptait 2.257.700 habitants. Il semblerait qu'au 1er janvier 2014, elle ne compte plus que 2.243.000, soit un solde n�gatif de 14.000 habitants.

Est-ce une fatalit�? Non, car entre 2009 et 2014, des villes dynamiques comme Lyon et Bordeaux ont am�lior� leur attractivit� en gagnant, elles, des habitants.

Notre groupe s'est interrog� sur les causes de ce d�peuplement. Nous avons identifi� quatre causes que nous allons livrer surtout � votre examen.

La premi�re, c'est bien s�r le solde naturel, c'est la diff�rence entre le nombre de naissances et le nombre de d�c�s. A Paris, le solde est n�gatif, 0,7. Cela veut dire que les Parisiens font moins d'enfants. Pourquoi�? Et surtout, comment y rem�dier�? Leurs conditions de vie peut-�tre seraient en cause�? Probablement.

C'est ce que confirme le deuxi�me indicateur, le solde migratoire de la Capitale, c'est-�-dire la diff�rence entre les arriv�es et les d�parts, qui est n�gative. C'est la deuxi�me cause du d�peuplement. Les Parisiens quittent donc Paris, m�me si ce n'est pas un ph�nom�ne nouveau.

Je ne vais pas vous abreuver de chiffres. La Petite Couronne a attir� beaucoup de familles, 137.000, pour cause, les appartements parisiens, au foncier, sont tr�s chers � la location et � l'achat.

Le prix du m�tre carr� � Paris est pass� de 4.100 euros au printemps 2004 � 8.300. Il a doubl� presque en 10 ans.

Quant au logement social, je n'en parlerai pas, vous savez les d�lais d'attente et le nombre d'attributions devant les demandes tr�s exponentielles.

La question pos�e ce matin, c'est aussi le fait que le nombre de r�sidences principales est presque stable, mais le nombre de r�sidences secondaires a fortement cr�. On peut y voir la marque d'"Airbnb".

Je voudrais aussi mettre en question la qualit� de vie sans parler de "bashing", mais quand m�me, il y a la saturation des transports, la pollution, peut-�tre aussi l'ins�curit� dans certains arrondissements, la propret�.

Madame la Maire, face � ces quatre facteurs expliquant le solde migratoire n�gatif, quelles mesures comptez-vous prendre pour inverser la tendance du d�peuplement de notre belle Capitale�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame M�HAL.

Je donne tout de suite la parole � M. Bruno JULLIARD.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint. - Merci beaucoup, Madame la Maire, merci, Madame M�HAL.

Comme vous le soulignez, Madame M�HAL, les derni�res donn�es d�mographiques de l'INSEE, publi�es le 1er janvier dernier, montrent un l�ger tassement de la population parisienne.

Nous sommes tr�s loin de ce que vous venez d'appeler un d�peuplement de Paris, puisque l'�volution est de moins 0,1�% d'habitants entre 2009 et 2014. L'INSEE indique d'ailleurs explicitement que le chiffre de moins 0,1�% sur 5 ans est un indicateur de stabilit� et non pas de perte de population.

Sur le chiffre lui-m�me, comme je vous le disais, il ne faut pas s'alarmer outre mesure de ces r�sultats. Il ne s'agit pas d'une sp�cificit� parisienne, mais comme l'INSEE nous le pr�cise, ce ph�nom�ne de ralentissement concerne l'ensemble des grandes villes qui contribuent actuellement moins � la croissance d�mographique que les plus petites communes. Il y a de plus une particularit� parisienne�: il faut appr�hender cette �volution au regard des 10 ann�es de forte augmentation de notre population entre 2000 et 2009, et il semble ainsi que nous atteignions progressivement un plateau d�mographique et non une fuite des habitants hors de Paris.

La deuxi�me partie de ma r�ponse concerne plut�t, et c'est d'ailleurs la fin de votre question, la qualit� de vie � Paris. Nous avons deux questions face � nous. A combien voulons-nous vivre � Paris, et comment voulons-nous vivre � Paris�? Souhaitons-nous une poursuite du d�veloppement d�mographique ind�fini � Paris ou pas�?

Je rappelle tout de m�me que la densit� parisienne est une des plus importantes au monde, avec 21.300 habitants au kilom�tre carr�. C'est-�-dire plus que S�oul, Buenos Aires ou Tokyo. Il est �vident que dans les ann�es qui viennent, nous aurons atteint un palier d�mographique qui ne nous permettra pas, pour une raison �vidente de densit� et de foncier, une augmentation massive de la population. L'avenir de la densit� urbaine se trouve probablement plus dans la M�tropole du Grand Paris que dans Paris intramuros.

La question qui nous est donc aussi pos�e est celle de la qualit� de vie � Paris. Nous devons donc avancer sur deux jambes, en agissant � la fois sur la facilitation de l'acc�s au logement des classes moyennes � Paris, et au travers de notre strat�gie pour l'enfance en direction des familles. Vous connaissez l'ampleur de notre politique de logement. Je ne la d�veloppe pas, de la livraison des 7.000 logements sociaux par an, dont 35�% sont consacr�s � des surfaces permettant d'accueillir des familles, jusqu'� l'encadrement des loyers pour permettre de limiter la d�pense logement dans le budget des m�nages. C'est aussi notre politique � destination de l'enfance et des familles, 260.000 familles parisiennes qui m�ritent une qualit� de vie et des services publics de qualit�, avec la cr�ation de 5.000 nouvelles places en cr�che d'ici 2020 pour accueillir et accompagner les quelque 30.000 enfants qui naissent chaque ann�e � Paris. Je pourrais parler de beaucoup d'autres mesures qui mettent l'accent sur la qualit� de vie � Paris. Je pense notamment aux mesures de lutte contre la pollution, ou � l'acc�s � une alimentation de qualit�, ou encore la reconqu�te de l'espace public par les pi�tons. Tout cela pour cr�er un �cosyst�me favorable � l'�panouissement des enfants, des adolescents et des familles. Je conclus en disant que nous pouvons nous r�jouir que plus de deux tiers des familles interrog�es dans le cadre de notre strat�gie sur l'enfance consid�rent que Paris est une ville o� il fait bon vivre en famille. Il nous faut garder ces deux �quilibres. Garder les familles parisiennes, faire venir des personnes qui ont envie de vivre � Paris, mais aussi tout faire pour qu?il fasse bon vivre � Paris. Vous l'aurez compris, Madame M�HAL, Paris est loin d'�tre un territoire d�sert� par ses habitants. Elle continue d'�tre un p�le d'attraction et nous ferons tout pour faire de Paris une ville � vivre, une ville inclusive et dot�e de services publics de haut niveau dans laquelle chacun peut trouver sa place.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

Madame M�HAL, vous avez de nouveau la parole.

Mme Fadila M�HAL. - J'entends l'argument et le trouve recevable au regard de ce que vous �voquez, � savoir la densit� parisienne. J'ai bien compris le slogan qui serait�: moins de Parisiens, mais pour vivre mieux � Paris. La question qui se pose alors? C'�tait un raccourci pour dire, j'entends que?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Cela ne vous ressemble pas. C'est caricatural, vous ne faites pas cela d'habitude.

Mme Fadila M�HAL. - J'ai entendu ce que disait M. l'adjoint, � savoir que nous sommes arriv�s � un palier. Pour pouvoir vivre mieux, il faut �tre dans une densit� acceptable. Je l'entends et c'est un argument recevable.

Vous savez combien le groupe UDI-MODEM est attach� � la question de la mixit� et des �quilibres. La question est, comment les choisir ces Parisiens�? Et nous veillerons, comme vous sans doute, � faire en sorte que la mixit� soit un v�ritable enjeu d�mocratique � Paris pour que des enfants, des familles, des �tudiants, mais aussi des personnes �g�es puissent vivre harmonieusement dans notre belle Capitale.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - On se retrouve tout � fait. Il ne s'agit pas de dire, il faut cro�tre, cro�tre et cro�tre. C'est vrai que Paris avait perdu beaucoup d?habitants dans les trente derni�res ann�es. On en a r�cup�r� par une politique du logement et de l?habitat tr�s offensive. Il y a peut-�tre des paliers. On continuera � avoir de nouveaux habitants puisqu?on continue � construire et produire du logement, et � transformer m�me des bureaux vides en logements. On continuera donc � avoir des habitants.

Je pense, en tous les cas, le dessein que l?on porte, la vision que l?on a, c?est une ville dans laquelle les familles, les enfants ont toute leur place. Encore cette semaine o� j?ai vu ce week-end, pendant le Championnat du monde de handball, beaucoup de repr�sentants de nombreux pays qui sont venus me voir et tous �taient absolument impressionn�s par la pr�sence r�elle et visible � Paris de familles avec enfant. Ils m?ont dit�: c?est une singularit�, c?est quelque chose qui n?est pas de m�me nature dans les autres grandes villes monde. Je crois que c?est une marque que nous pouvons vraiment porter ensemble. En tous les cas, merci pour cette question et merci pour la r�ponse apport�e par Bruno JULLIARD.

Janvier 2017
Débat
Conseil municipal
retour Retour