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2017 DAC 602 - Apposition d’une plaque commémorant les évènements du 14 juillet 1953 place de la Nation (12e).


Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons maintenant le projet de d�lib�ration DAC 602 relatif � l'apposition d'une plaque comm�morant les �v�nements du 14 juillet 1953 place de la Nation.

La parole est � M. Nicolas BONNET-OULALDJ, pour le groupe Communiste - Front de Gauche.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Madame la Maire, mes chers coll�gues.

Je commencerai par une citation�: "Ce soir, je voulais aller au bal du 14 juillet, mais jamais je n?aurais cru qu?en allant � cette manifestation je risquais de perdre la vie." Voil� comment s'exprimait un manifestant du 14 juillet 1953.

Je voudrais saluer ici pr�sents dans les tribunes M. Pierre PUCHOT, qui avait 16 ans au moment des faits, Mme Nadia BOUZERGRAM, journaliste � El Watan en Alg�rie et M. Yves BERNARD, qui ont fait le d�placement pour ce beau projet de d�lib�ration.

C'est avec une grande �motion que nous pensons � toutes les familles, qu'elles soient en France ou en Alg�rie, pour �voquer ce drame m�connu qui a endeuill� notre pays, notre ville, notre quartier. Le 14 juillet 1953, sept hommes tombaient sous les balles de la police � deux pas de la place de la Nation. Je voudrais remercier Daniel KUPFERSTEIN, qui a mis en lumi�re ce drame � travers le film "Les Balles du 14 juillet", projet� d�s sa sortie � l'H�tel de Ville � l'initiative de Catherine VIEU-CHARIER.

Nous cherchions ensemble le meilleur moyen de rendre hommage � ces hommes qui �taient venus � une manifestation pacifique et autoris�e. J'ai donc port� un v?u au Conseil de Paris en mars 2016 afin que cet oubli soit r�par� et nous l'avons adopt�. Aujourd'hui, nous adoptons le projet de d�lib�ration pour que la plaque soit appos�e.

Comme c?�tait le cas depuis 1935, le P.C.F., la C.G.T., des organisations de gauche, des organisations pacifiques et d�mocratiques manifestaient pour d�fendre les valeurs de la R�publique. Depuis 1950, la fin du cort�ge est compos�e d'Alg�riens membres du Mouvement pour le triomphe des libert�s d�mocratiques en Alg�rie, de Messali Hadj, favorable � l'ind�pendance de l'Alg�rie.

Pr�sent aux �lections, le M.T.L.D. remporte 9 si�ges sur 60 au deuxi�me coll�ge de l'Assembl�e en 1948. En mai 1952, apr�s les manifestations d?Orl�ansville et leur r�pression qui firent deux morts chez les partisans du M.T.L.D., Messali Hadj est kidnapp� et intern� en France m�tropolitaine. La surveillance du mouvement s'intensifie, les manifestations d?Alg�riens sont r�prim�es � Montb�liard, au Havre, � Charleville-M�zi�res. Il y aura trois morts et des centaines de bless�s.

C'est dans ce contexte que se d�roule la traditionnelle manifestation du 14 juillet 1953. Le P.C.F. est aussi vigilant. La r�pression violente de la manifestation contre la venue de Ridgway en 1952, la mort d'un communiste alg�rien et l'arrestation de dirigeants communistes dont le plus c�l�bre, Jacques Duclos, rend l'atmosph�re �lectrique.

A la fin de la manifestation, les premi�res �chauffour�es voient s'affronter des Alg�riens et des parachutistes de retour d?Indochine. La police est sur les dents. C'est au moment o� les militants du M.T.L.D. rangent leurs drapeaux et les portraits de Hadj que la police intervient. Il est 17 heures 20 quand les premiers coups de feu claquent. Sept hommes tombent, six Alg�riens membres du mouvement ind�pendantiste�: Amar Tabjadi, 26 ans, Abdallah Bacha, 25 ans, Larbi Daoui, 27 ans, Adbelkader Dranis, 31 ans, Mohammed Illoul, 20 ans, Medjen Tahar et un syndicalisme de la C.G.T. membre du Parti communiste, militant du18e arrondissement de Paris, Maurice Lurot, 40 ans, qui s?�tait interpos� entre les manifestants et les forces de l?ordre. D�s le lendemain, une pol�mique s?engage, une bataille de chiffres entre les bless�s issus des forces de l?ordre et les manifestants, plus d'une centaine qui s'ajoute aux victimes. Le chiffre est certainement sous-�valu� du fait que de nombreux bless�s n'iront pas � l'h�pital et ne porteront pas plainte. Cette manifestation est malheureusement tomb�e dans l'oubli. Elle sera effac�e de notre m�moire collective par les �v�nements malheureux de f�vrier 1962 � Charonne, que nous c�l�brons et pour lesquels nous rendrons un hommage le 8 f�vrier prochain et ceux d?octobre 1961. Je terminerai en citant le fils de Maurice Lurot, qui a �crit cette lettre en 1995 au journal de "l'Humanit� Dimanche"�: "Chaque ann�e, alors que chacun danse, c?est les larmes aux yeux que je cherche un mot qui r�chauffe dans l'H.D. Chaque ann�e, mon p�re est de nouveau assassin� par les camarades, par leur oubli." Le Conseil de Paris aujourd?hui r�pare cet oubli terrible parce que notre m�moire doit rester intacte, parce que nous avons le devoir de rappeler aux passants que les lieux de Paris sont marqu�s par l'histoire, fut-elle tragique. Nous nous f�licitons donc de la d�cision favorable du Conseil du 12e arrondissement et du Conseil de Paris et nous souhaitons qu'elle soit approuv�e � l'unanimit�. Je vous remercie.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Pour vous r�pondre, je donne la parole � Mme Catherine VIEU-CHARIER.

Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe. - Merci, Monsieur le Pr�sident de ce rappel des faits�; je n'y reviendrai pas.

Simplement, pour compl�ter � l'heure du 55e anniversaire de la fin de la guerre d'Alg�rie, la n�cessit� de transmettre une m�moire complexe et douloureuse. Comm�morer la guerre d?Alg�rie, c?est comm�morer toutes les histoires, toutes les m�moires de ce conflit sanglant du XXe si�cle.

Il ne s'agit pas de juger, de prendre position - c'est le r�le de l'historien�-, mais de se souvenir, de ne pas oublier. C'est bien le r�le d'une politique m�morielle fond�e sur un ensemble de travaux scientifiques et historiques. Ce sont les oublis du pass� qui sont souvent sources de tensions actuelles et l'histoire nous le montre tragiquement.

Transmettre cette m�moire du 14 juillet 1953, ne pas l'oublier parmi les autres m�moires de ce conflit, c'est donc renforcer et pr�server les bases d'une relation sereine entre notre pays, la France, et l'Alg�rie, une relation transparente sans occulter les zones d?ombre. Assumer ce pass� complexe et douloureux et assumer la m�moire de ce 14 juillet 1953, c?est v�ritablement progresser sur le chemin de l'apaisement, de la r�conciliation, de la fraternit�, c?est construire ensemble par la m�moire un avenir de paix, de coop�ration et c'est refermer progressivement des plaies laiss�es b�antes par l?ignorance et l?oubli de certains �v�nements tragiques du conflit comme ceux du 14 juillet 1953.

C'est dans cette vision que s'inscrit l'ensemble des comm�morations li�es � la guerre d'Alg�rie depuis 2001. Nous avons, vous le savez, avec le Maire de Paris, Bertrand DELANO�, rendu hommage aux 752 militaires parisiens morts pour la France en Afrique du Nord de 1952 � 1962 par un monument au P�re Lachaise. Le 31 octobre 2015, nous avons inaugur� un monument aux disparus des Abdellys au P�re Lachaise.

Nous soutenons r�guli�rement les associations m�morielles de la guerre d'Alg�rie et, dans le cadre du 55e anniversaire, � la mairie du 4e arrondissement, il y aura la semaine de la guerre d'Alg�rie avec une exposition de photographies, projections, conf�rences pr�par�es par la F.N.A.C.A. notamment. Le vernissage de cette exposition aura lieu le 21 f�vrier prochain.

A l?H�tel de Ville de Paris, un auditorium � la rentr�e pour le 55e anniversaire de la fin de la Guerre d?Alg�rie et une subvention vot�e au Conseil de Paris � l'Association "M�moire en partage" avec un projet de documentaire bas� sur des rencontres entre des t�moins de cette guerre et des jeunes lyc�ens. En conclusion, sur la plaque du 14 Juillet, la m�moire de la Guerre d'Alg�rie est tr�s chaude, douloureuse et complexe. Complexe parce que, justement, elle est extr�mement plurielle.

Nous assumons cette pluralit� des m�moires, nous assumons ce pass�, nous ne voulons pas laisser dans l'oubli ce qui l?a �t� trop longtemps. C?est v�ritablement un gage d'apaisement, de r�conciliation et d'avenir fraternel. Je souhaite que nous puissions tous ici nous engager dans cette voie d'une politique m�morielle au service de la paix et le cadre du 55e anniversaire de la fin de la Guerre d?Alg�rie, cette ann�e en 2017, nous en offre l'opportunit�.

Je vous propose donc de voter favorablement ce projet de d�lib�ration.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 602.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2017, DAC 602). V?u d�pos� par le groupe Socialiste et Apparent�s relatif � une d�nomination "Sonia Rykiel" dans le 6e.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Nous passons � l'examen de v?ux non rattach�s et donc, maintenant, le v?u r�f�renc� n��70 relatif � une d�nomination "Sonia Rykiel", dans le 6e arrondissement.

La parole est � Mme Karen TA�EB.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Madame la Maire.

Je voudrais pr�ciser que je fais cette pr�sentation au nom de Christophe GIRARD qui a d�pos� ce v?u au nom des �lus du groupe Socialiste et Apparent�s.

Sonia Rykiel nous a quitt�s le 25 ao�t 2016, � Paris, � l'�ge de 86 ans. L'esprit de Sonia Rykiel, m�lange de transgression et d'�l�gance classique, restera � jamais associ� au style rive gauche et au Saint-Germain-des Pr�s libertaire des ann�es 70. Par sa nouvelle philosophie de la mode appel�e "d�mode", sa libert� de ton et son temp�rament s�ducteur, la cr�atrice a contribu� au mouvement d'�mancipation f�minine et favoris� l'�mergence d'une figure de femme libre, �l�gante et ind�pendante qui a s�duit bien au-del� des fronti�res de Paris et de la France.

Par son travail et son style, celle que l'on surnommait la reine du tricot a activement ?uvr� � faire de Paris la capitale mondiale de la mode, du design et de la cr�ation. Aussi, Christophe GIRARD et les �lus du groupe Socialistes et Apparent�s �mettent le v?u que le nom de "Sonia Rykiel" soit associ� � la contre-all�e bord�e d?arbres qui se situe devant la boutique historique du 175, boulevard Saint-Germain, ce geste fort t�moignant de la reconnaissance de la Ville de Paris envers celle qui a tant fait pour son rayonnement et son attractivit�.

Je vous remercie.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Pour vous r�pondre, je donne la parole � Mme Catherine VIEU-CHARIER.

Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe. - Je vous remercie, Madame la Pr�sidente.

Madame la Conseill�re, c'est avec beaucoup de plaisir que je vais donner un avis favorable � ce v?u avec une petite r�serve parce que vous savez que, pour ce qui concerne le lieu exactement, il est bon d'attendre l'�tude par la Commission de d�nomination des voies, places, espaces verts et �quipements publics municipaux qui se penchera, avec la Direction de l'urbanisme, sur l'emplacement que vous avez �voqu�.

Mais bien �videmment, m�me si cela n?�tait pas possible � cet endroit, nous chercherions un endroit pour Sonia Rykiel qui est une grande figure de la mode fran�aise.

Avis favorable.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe Socialiste et Apparent�s, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e � l'unanimit�. (2017, V. 36). Je vous en remercie. V?u d�pos� par les groupes Socialiste et Apparent�s et Communiste - Front de Gauche relatif � une d�nomination "Denise Ginollin" dans le 12e.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons le v?u r�f�renc� n��71 relatif � une d�nomination "Denise Ginollin", dans le 12e arrondissement.

La parole est � Mme Catherine BARATTI-ELBAZ.

Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, tout comme Paris, le 12e arrondissement est riche d'une histoire qui s'�tend sur plus de deux mill�naires et nous nous attachons � mener une politique m�morielle qui refl�te la richesse et la diversit� des personnalit�s et des �v�nements qui ont marqu� notre territoire de leur empreinte. Au nom de l'�galit�, nous portons l'intention de r��quilibrer les d�nominations des voies et des b�timents de notre belle capitale, et de notre arrondissement en particulier, au profit de ces femmes au destin exceptionnel.

Dans le 12e arrondissement, nous l'avons fait depuis 2014 avec Gertrude Stein, Louise Hervieu, Mary Cassatt, Simone Iff, etc. Je me saisis donc, une nouvelle fois, des opportunit�s offertes par nos grands projets urbains pour vous proposer, avec mon coll�gue Nicolas BONNET-OULALDJ, de rendre hommage � une personnalit� f�minine, � nouveau, Denise Ginollin.

Figure f�minine de la R�sistance et figure politique du 20e si�cle, �lue parmi les 33 premi�res femmes d�put�es, le 21 octobre 1945. Le destin de cette femme est intrins�quement li� au territoire du 12e arrondissement. N�e dans le 12e arrondissement, il y a 110 ans, elle s'engage dans les Jeunesses communistes puis au Parti communiste fran�ais et devient rapidement l'une des secr�taires de la section communiste de notre arrondissement.

Son parti dissous par l?occupant allemand, elle participe � la cr�ation d?une cellule clandestine et s?engage dans la R�sistance. Elle est condamn�e � mort, arr�t�e et d�port�e � Ravensbr�ck, puis � Mauthausen. De retour en France apr�s la Lib�ration, elle poursuit son engagement politique et devient �lue parmi les premi�res femmes d�put�es � l'Assembl�e nationale constituante du 21 octobre 1945. Elle est r��lue � deux reprises comme d�put�e de la Seine.

Soucieuse d'am�liorer les conditions de vie de ses concitoyens dans une France en reconstruction et, en particulier, au retour des d�port�s, elle d�pose de nombreux projets de loi, notamment en faveur de la limitation des expulsions locatives ou encore de la gratuit� des transports pour les jeunes. Des combats qui r�sonnent encore et toujours dans nos politiques locales.

Le courage in�branlable et la constance de l'engagement de Denise Ginollin, jusqu'� sa mort en 1961, m�ritent d'�tre honor�s dans notre arrondissement. C'est pourquoi je vous propose qu'une d�nomination lui soit consacr�e dans les espaces qui sont cr��s dans le cadre du projet d?am�nagement Paul-Val�ry qui accueillera de nouvelles voies de desserte locale ainsi qu?un programme de logement et des �quipements publics de proximit�.

Je vous remercie.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Monsieur BONNET-OULALDJ, vous vouliez faire une petite explication de vote, je crois.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Non, je suis cosignataire avec Mme la Maire et je la remercie de cette proposition qui met � l'honneur, comme elle l'a dit, une d�put�e communiste, une des premi�res femmes d�put�es mais qui �tait la secr�taire de section de mon arrondissement, l'une des responsabilit�s que j'ai exerc�es.

Donc, c'est pour nous tout un honneur d'avoir cette proposition. Je voudrais ajouter que nous sommes quelques jours apr�s l'anniversaire de la Lib�ration des camps de la mort, des camps d'extermination o� plus de 6 millions de Juifs ont perdu la vie, mais o� aussi beaucoup de communistes ont �t� intern�s en d�portation. C'est aussi un signe important, face au n�gationnisme qui touche aujourd'hui notre pays, de rappeler le parcours de ces personnes et ce qu'elles ont fait � la Lib�ration et dans la R�sistance.

Je voudrais rappeler aussi que Denise Ginollin �tait aux c�t�s d?Ambroise Croizat, d�put� du 14e arrondissement de Paris, qui a cr�� la S�curit� Sociale. Elle a particip� � tous ces grands chantiers et au fondement de notre mod�le social que l?on connait aujourd?hui.

C'est un grand honneur pour nous de pr�senter ce v?u.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

Je donne la parole � Mme Catherine VIEU-CHARIER.

Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe. - Je n'ajouterai rien aux tr�s beaux expos�s de Mme la maire du 12e arrondissement, ch�re Catherine BARATTI-ELBAZ, et de M. le Pr�sident BONNET-OULALDJ.

C'est un avis favorable.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par les groupes Socialiste et Apparent�s et Communiste - Front de Gauche, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Abstention du groupe LR. Avis favorable de l'ensemble des autres groupes. La proposition de v?u est adopt�e. (2017, V. 37).

Je vous remercie. V?u d�pos� par les groupes Socialiste et Apparent�s et Communiste - Front de Gauche relatif � la d�nomination "Victor Perez" d'un futur �quipement (12e).

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Le v?u r�f�renc� n��72 est relatif � la d�nomination Victor Perez d'un futur �quipement dans le 12e arrondissement.

La parole est � Mme Catherine BARATTI-ELBAZ.

Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, pour la premi�re fois, j'ai souhait� rendre hommage � un homme. Cela m'arrive. Victor Young Perez est n� en 1911 � Tunis. Jeune sportif juif franco-tunisien, figure mondiale de la boxe, champion de France et champion du monde poids mouche, il a �t� fauch� � 33 ans, le 22 janvier 1945, par la barbarie nazie au cours des marches de la mort, apr�s avoir surv�cu deux ans dans le camp d'Auschwitz.

Comme beaucoup de boxeurs nord-africains, il prend le bateau pour Marseille et arrive � Paris dans les ann�es 20. Son courage incroyable, son talent exceptionnel et sa d�termination in�branlable lui ont permis d'accomplir de nombreux exploits sportifs. Sacr� champion du monde en 1931 � Paris, sa passion pour la boxe le pousse � rester � Paris, malgr� un climat politique d�grad� par la x�nophobie et l'antis�mitisme.

Au lendemain de la Nuit de cristal, il accepte de combattre � Berlin. Alors qu?il refuse de se plier aux r�gles impos�es aux juifs, il travaille comme porteur en gare de Lyon lorsqu'il est d�nonc�, arr�t� par la milice fran�aise et intern� � Drancy, avant d'�tre d�port� � Auschwitz, le 10 octobre 1943. Il y survivra deux ann�es avant d?�tre l�chement tu� peu avant la lib�ration des camps. Dix ans apr�s, l?I.N.S.E.P., au c?ur du Bois de Vincennes, lui a d�di� sa salle de boxe.

Nous souhaitons aujourd?hui rendre hommage � ce sportif exceptionnel, au destin tragique, en donnant son nom au futur gymnase-pont qui prendra place au-dessus du p�riph�rique, avenue Courteline, dans le cadre du grand projet de renouvellement urbain de la porte de Vincennes. La d�nomination Victor Perez prend tout son sens dans ce quartier encore terriblement meurtri par l'attaque terroriste et antis�mite du 9 janvier 2015.

Je suis fi�re de vous proposer cette d�nomination qui, j'esp�re, fera consensus.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Je donne la parole � M. Nicolas BONNET-OULALDJ.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Nous allons avoir une ann�e qui sera marqu�e par la candidature de Paris aux Jeux Olympiques.

Je suis fier et heureux que l'on continue ce travail � la fois de m�moire sur les �quipements sportifs, plut�t que d'accepter parfois des partenariats publics/priv�s, comme le "naming", et surtout quand on a �t� frapp�? J'habite le quartier de la porte de Vincennes.

Quand on a �t� frapp� par l'antis�mitisme, la barbarie, par ces attentats, et que l'on reconstruit, sur cette porte de Vincennes, un gymnase, que l'on construit un peu la r�silience � travers cet acte, et que l'on donne ce nom, le nom d'un sportif qui a �t� d�port� � Auschwitz, qui a c�toy� Primo Levi, Alfred Nakache qui �tait un nageur qui, lui, a surv�cu � Auschwitz et qui a une piscine dans le 20e arrondissement.

C'est un travail d'�ducation et c'est surtout un travail qui permet de construire la paix pour les futures g�n�rations. Je suis vraiment heureux et fier de porter ce v?u avec la maire du 12e arrondissement.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

Je donne la parole � Mme Catherine VIEU-CHARIER.

Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe. - Merci beaucoup.

Je suis tr�s touch�e, d'autant que je dois vous faire une petite confidence. Vous avez �t� interpell� par le Grand rabbin de France, Ha�m Korsia, lors de la c�r�monie qui a lieu au m�morial de la Shoah tous les ans, c�r�monie pour les juifs tunisiens d�port�s.

Il m'avait dit que ce serait vraiment magnifique si on pouvait rendre hommage � Victor Perez. J'avoue que je ne connaissais pas cet homme. J'en ai longuement parl� avec Catherine BARATTI-ELBAZ qui a �t� aussi enthousiaste que moi. On a une petite pens�e pour Ha�m Korsia dans cet h�micycle et je suis extr�mement heureuse que Jean-Fran�ois MARTINS ait donn� aussi son accord, pour le fait que ce soit sur le nouveau gymnase qui va voir le jour dans le 12e.

Et donc, c?est un avis extr�mement favorable pour la d�nomination "Victor Perez", pour toutes les raisons qu?ont d�velopp�es Nicolas et Catherine.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup. Je pr�cise qu?il existe un tr�s beau documentaire sur Victor Perez, qui est pass� sur Arte et qui raconte toute son histoire.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par les groupes Socialiste et Apparent�s et Communiste - Front de Gauche, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e � l'unanimit�. (2017, V. 38).

Je vous remercie.

Janvier 2017
Débat
Conseil municipal
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