2017 LR 1 - Transformer le périphérique et les coupures urbaines de Paris. Vœu déposé par l'Exécutif.
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Mme LA MAIRE DE PARIS. - Chers coll�gues, nous passons maintenant au d�bat organis� sur la proposition de d�lib�ration des R�publicains concernant le p�riph�rique.
Conform�ment au R�glement int�rieur du Conseil de Paris et � la conf�rence d'organisation, le d�bat va �tre organis� selon le tourniquet des temps de parole suivants�: ce d�bat va inclure les temps de parole pour la pr�sentation de l'amendement n��92 du groupe Ecologiste de Paris et du v?u r�f�renc� n��97 de l'Ex�cutif.
Je donne la parole � Mme KOSCIUSKO-MORIZET, Pr�sidente du groupe les R�publicains.
Mme Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET. - Mes chers coll�gues, le boulevard p�riph�rique est un corset autour de Paris, une fracture avec la banlieue et une blessure dans le tissu urbain.
Notre proposition de d�lib�ration aujourd'hui a pour objectif de faire de ce site p�riph�rique un point central de la M�tropole parisienne.
Comment faire�? Il est difficile de d�passer la vocation premi�re du p�riph�rique � moyen terme. Il capte chaque jour 1,3 million de v�hicules et constitue de cette mani�re l'�pine dorsale du r�seau autoroutier m�tropolitain. Certes, on peut compter sur le renforcement des transports en commun � l?horizon 2030 gr�ce au Grand Paris Express, mais cela ne suffira probablement pas � �puiser les besoins de mobilit� de l'aire urbaine parisienne.
D?ailleurs, est-ce tant le p�riph�rique qui est anachronique, que le mur qu'il instaure entre Paris et sa banlieue�?
Solidement ancr� dans le quotidien des Parisiens, le p�riph�rique fait l'unanimit� contre lui par l'image n�gative qu?il v�hicule. Pour les uns il est enfermant, pour les autres il est infranchissable. Pour tous, il forme une barri�re scl�rosante qui nourrit des in�galit�s spatiales au c?ur m�me de notre M�tropole. Des in�galit�s et une fronti�re qui tend � se mat�rialiser davantage ces derni�res ann�es, comme en t�moigne la r�cente zone de circulation restreinte, qui prend appui sur le p�riph�rique pour d�limiter l'espace o� la qualit� de l'air est privil�gi�e et l'espace qui subit les reports de pollution et de bruit.
Les �missions de bruit et de pollution, justement, diminuent chaque jour l'esp�rance de vie des 100.000 riverains imm�diats de cet anneau routier. Tous ceux qui vivent aux abords du p�riph�rique se sentent d�laiss�s, les Parisiens comme les habitants des communes riveraines. Ils observent et souvent regrettent la concentration des projets de r�duction de la pollution dans l'hypercentre de Paris. Ces hommes et ces femmes souvent repouss�s aux franges de la Capitale faute de moyens cumulent alors les pr�carit�s dans une indiff�rence cruelle.
Le Pr�fet de police nous confirmait encore cette semaine que la fermeture de la voie sur berge rive droite avait augment� la circulation sur le p�riph�rique et les nuisances qu'il accumule. D�s lors, travailler � l'effacement du p�riph�rique participe directement et de mani�re radicale � l'am�lioration du cadre de vie de tous les habitants, cette fois-ci.
D'un point de vue urbanistique, cela reste un immense d�fi. Le p�riph�rique n'est pas une rocade monotone. Il s'est adapt� aux contraintes spatiales et il comprend beaucoup de s�quences diff�rentes � am�nager chacune selon une identit� propre. Les friches et autres d�laiss�s de voirie forment autant de lieux qui gagneraient � r�int�grer l'espace urbain auquel on ne peut pas dire vraiment qu'ils appartiennent aujourd'hui. Ce potentiel est tenu totalement � l'�cart du d�veloppement de la M�tropole et c'est bien dommage. Quelques projets de couverture ont bien �t� men�s � leur terme, mais d'autres ont �t� mis � l'arr�t, comme celui de la porte des Ternes.
Notre proposition, c'est donc le lancement d'un appel � projets, un appel � projets qui permettra d'estomper le p�riph�rique. Il n'a pas vocation � remplacer une enceinte de b�ton par une autre. Il s'agit de faire �merger des projets aussi vari�s que possible, un foisonnement qui devrait int�grer la question des portes de la Capitale, des portes qui portent aujourd'hui bien mal leur nom tant elles sont imperm�ables pour beaucoup, en particulier pour les pi�tons et les cyclistes.
L'effacement pourra prendre des formes tr�s diverses en fonction des contraintes spatiales, des couvertures l�g�res, des projets plus denses. Il s'agira de r�pondre aux demandes sans cesse renouvel�es des Parisiens pour une ville � la fois plus durable et plus v�g�tale.
Le p�riph�rique s'est construit sur plusieurs d�cennies. Sa transformation peut s'inscrire dans un temps tout aussi long. La couverture int�grale n'est pas supportable pour les finances publiques. C'est l'int�r�t de privil�gier la forme d'appel � projets. Notre objectif et notre m�thode permettent d'assurer une viabilit� financi�re des op�rations gr�ce � la valorisation fonci�re, s�quence par s�quence.
Les urbanistes et les architectes pourront d�finir les conditions de rentabilit� de l'op�ration en faisant primer par exemple des couvertures plus longues dans la dur�e. Certaines portes pourront accueillir des gestes architecturaux puissants, qui seront autant d'�l�ments d'attraction pour les activit�s �conomiques. D'autres s�quences accueilleront les couvertures plus l�g�res.
Mes chers coll�gues, � l'�vidence, Paris ne peut pas estomper sa rupture avec sa banlieue sans associer largement ses partenaires institutionnels. La M�tropole, la R�gion devront, aux c�t�s de l'Etat, �tre associ�s au projet.
En mati�re d'urbanisme, c'est souvent au c?ur des espaces les moins attractifs que naissent les projets les plus ambitieux. Nous ne doutons pas que les �quipes d'urbanistes de talent ne manqueront pas de se saisir de ce d�fi, en tout cas nous vous proposons de le leur proposer.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.
La parole est � M. Nicolas BONNET-OULALDJ, Pr�sident du groupe Communiste et Front de Gauche.
M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Madame la Pr�sidente du groupe des R�publicains, les �lus communistes portent depuis plusieurs d�cennies la r�sorption de la coupure entre Paris et la banlieue, comme une des plus fortes de leurs priorit�s.
Le p�riph�rique constitue maintenant depuis plus de 40 ans une coupure physique lourde et durable que nous souhaitons bien entendu effacer autant que possible pour r�duire les lourdes nuisances qui touchent des dizaines de milliers d'habitants.
Madame la Pr�sidente, votre proposition de d�lib�ration me permet de rendre hommage � celles et ceux qui se sont battus d�s la construction du p�riph�rique pour obtenir sa couverture.
Je pense d'abord aux habitants du quartier des Foug�res dans le 20e, qui d�s la construction du p�riph�rique avaient obtenu la couverture sur un tron�on et avaient d�j� � l'�poque, au d�but des ann�es 1970, le soutien des �lus communistes du 20e. Je voudrais saluer l'action du Gouvernement de M. JOSPIN, et son Ministre de l'�poque, Jean-Claude GAYSSOT, qui ont int�gr� au Contrat de Plan �tat-R�gion en 2000-2006, un article sur la couverture d'infrastructures dont plusieurs couvertures du p�riph�rique et d'autoroutes urbaines.
Je voudrais saluer l'action de ma coll�gue Jocelyne RIOU, Vice-Pr�sidente de la R�gion Ile-de-France en charge de l'am�nagement, qui s'�tait beaucoup battue pour cela, tant pour le p�riph�rique que pour les autoroutes A1 et A3.
Je voudrais remercier et saluer l'action de Pierre MANSAT, adjoint au Maire de Bertrand DELANO�, qui s'est battu sans rel�che pour mettre en ?uvre ces projets.
Je voudrais saluer l'action aussi d'une personne pr�sente, Roger MADEC, maire du 19e arrondissement, qui s'est fortement engag� pour la couverture la plus embl�matique, celle de la porte des Lilas, et des associations tr�s fortement mobilis�es pour cela, en particulier l'Association pour la sauvegarde de l'environnement de la porte des Lilas et de l'Amicale des Foug�res. Permettez-moi de citer l'action de Gilbert GILBON, de Roland HUBERT, du regrett� Raymond Pichon, de Lucie LAPOUM SANKAR, qui ont port� ce projet � bout de bras.
Je souhaite aussi saluer les �lus du 14e et les habitants de la porte de Vanves, mobilis�s autour du beau projet de couverture de la porte de Vanves.
On peut regretter, Madame la Pr�sidente, que les gouvernements de Dominique de VILLEPIN et de Fran�ois FILLON, qui ont sign� puis modifi� le contrat de plan 2007-2013, n'aient pas souhait� y inclure de couvertures du p�riph�rique malgr� les demandes de la R�gion Ile-de-France.
Aujourd'hui, gr�ce � la mobilisation de notre majorit�, les projets qui permettent de couvrir et mieux int�grer le p�riph�rique et son environnement sont nombreux. Qu'il s'agisse du projet des 1.000 arbres dans le cadre de "R�inventer Paris", du projet de la porte Maillot, des projets de la porte Vincennes, de la porte de Montreuil, de nombreux projets sont engag�s pour am�nager les quartiers situ�s au bord du p�riph�rique dans le cadre du projet de renouvellement urbain.
Nous ne pouvons que souhaiter bien s�r que les contrats entre l'�tat et la R�gion 2015-2020 soient bient�t amend�s pour y inclure des projets de couverture du p�riph�rique.
Malheureusement, nous ne voyons pas d'impulsion venir dans ce sens, quels que soient les partis.
Mais, vous pourrez compter sur les �lus communistes pour intervenir au Parlement, au Conseil r�gional, pour que les choses changent et que l'�tat et la R�gion se r�investissent dans l'am�nagement du territoire et bien s�r, y compris la couverture du p�riph�rique.
Vous pourrez compter sur les �lus communistes pour proposer de nouvelles recettes comme l'augmentation de la taxe locale sur les bureaux, ou sur les parkings, les centres commerciaux, pour financer ces franchissements, et ces couvertures indispensables pour l'am�lioration de la qualit� de vie et des liaisons pi�tonnes.
Malheureusement, je n'ai pas retrouv� tout cela dans votre proposition de d�lib�ration. C'est la raison pour laquelle mon groupe votera contre.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur BONNET-OULALDJ.
Je donne la parole � M. Didier GUILLOT, pour le groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.
M. Didier GUILLOT. - La question du p�riph�rique est un probl�me majeur pour notre Capitale et plus largement pour notre M�tropole. Barri�re entre la ville et la banlieue, v�ritable cauchemar pour les cyclistes ou marcheurs, source de nombreuses nuisances sonores, olfactives et environnementales, le boulevard p�riph�rique reste cependant un trajet oblig� et compliqu� pour de nombreux M�tropolitains et au-del�.
Il pose � ce titre un probl�me complexe pour les responsables publics. D'ailleurs, en ce domaine il faut �viter deux �cueils. Le premier, celui de faire croire que rien n'est fait pour le p�riph�rique. Le second, celui de faire croire que les nuisances peuvent �tre juste cach�es et que les solutions seraient donc simples et peu co�teuses. Tout ceci n'est pas vrai. Des mesures comme l'enrob� phonique, la couverture comme on l'a fait porte des Lilas ou dans le 14e arrondissement, ou les innovations architecturales propos�es dans le cadre de "R�inventer Paris" sont des premi�res r�ponses aux probl�mes du p�riph�rique.
Mais si le sujet soulev� par le groupe les R�publicains est important, la r�ponse apport�e n'est cependant pas � la hauteur de la probl�matique. Il me semble que nous aurions tous � gagner, les habitants de Paris mais aussi de la M�tropole, � travailler ensemble. Nous devons trouver un consensus sur les actions � mener pour mettre fin � la cicatrice urbaine que repr�sente le boulevard p�riph�rique. R�duire les nuisances sonores, la pollution pour favoriser la sant� des citoyens et notamment ceux qui habitent � proximit� est un premier sujet. Il faut �galement prendre en compte le flux important de circulation et les reports possibles ou non. Plus globalement, c'est un d�fi urbanistique, technique et financier qu'il nous faut relever et certainement un d�fi de gouvernance. Il nous faut innover et innover ensemble.
Ainsi, le groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants propose la cr�ation d'une Mission d'�valuation et d'information d�s 2017 pour travailler � l'avenir du boulevard p�riph�rique de mani�re beaucoup plus large.
Nous voterons donc contre cette proposition de d�lib�ration du groupe LR, qui ne r�pond pas compl�tement au sujet, mais nous esp�rons qu'elle sera le d�but d'un travail constructif avec l'ensemble des �lus de cette Assembl�e, mais aussi ceux de la M�tropole.
Je vous remercie.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.
Monsieur Eric AZI�RE, Pr�sident du groupe UDI-MODEM, vous avez la parole.
M. Eric AZI�RE. - Merci, Madame la Maire.
Le p�riph�rique parisien est une autoroute urbaine de 35 kilom�tres, construite dans les ann�es 1970, sur les anciennes fortifications de la Commune de Paris. Aujourd'hui, le p�riph�rique constitue, c'est vrai, une fronti�re physique et symbolique entre Paris et sa banlieue, qui replie Paris sur elle-m�me et g�n�re d'ailleurs des nuisances cons�quentes.
A l'heure o� nous sommes dans la construction de la M�tropole du Grand Paris, dont la centralit� est la Ville de Paris, la d�marche de couture du tissu urbain entre Paris et les communes limitrophes, aujourd'hui d�chir� par le p�riph�rique, me para�t vitale et embl�matique pour construire la M�tropole.
Dans le cadre de leur niche, le groupe des R�publicains a eu raison de proposer pour ce Conseil une proposition de d�lib�ration relative au lancement d'un appel � projets sur ce sujet, pour transformer le p�riph�rique, pour �liminer cette coupure urbaine et proposer aux communes riveraines de la R�gion et de la M�tropole de s'y associer. C'est une id�e que nous avons d�j� d�fendue, et que nous soutiendrons.
Aujourd'hui, le p�riph�rique, c'est un peu plus d'un million de v�hicules par jour qui circulent. C'est un �loignement par rapport au centre-ville de 5 kilom�tres seulement, alors que l'on en trouvera pour la m�me configuration, 10 pour Madrid, 25 pour Berlin, ou 30 kilom�tres pour Londres.
40�% du trac� est en tranch�e, dont 75�% en tunnel. Et surtout, c'est important � l'heure de la concertation que nous r�clamons en permanence avec les maires de la premi�re et deuxi�me couronne, ce sont 29 communes qui bordent le p�riph�rique, formant cette Petite Couronne. C'est 200.000 riverains qui habitent � moins de 200 m�tres du boulevard p�riph�rique. C'est 40�% de r�duction de la circulation automobile en 2020, en tout cas c'est l'objectif du Plan de d�placement. C'est 8�% de la surface du p�riph�rique par rapport � celle de Paris intramuros.
Aujourd'hui, cette voie communale aux allures d'autoroute constitue pour les habitants de Paris et pour tous les riverains, cette fracture psychologique, sociale, culturelle m�me quelquefois entre Paris et sa "banlieue".
Pour autant, il semble � ce jour excessif de penser que la M�tropole puisse se passer d'un r�seau emprunt� par plus d'un million d'automobilistes par jour, � l'instar de la Ville de S�oul, qui elle a litt�ralement d�mont� les 6 kilom�tres d'autoroute urbaine en viaduc qui la traversaient. Si c'est un "succ�s" sur le plan de la circulation, cette infrastructure routi�re, la plus emprunt�e d'Europe, se dresse depuis 50 ans comme un mur infranchissable entre Paris et sa banlieue.
Faut-il supprimer le p�riph�rique, assur�ment non et la formule est juste, il faut le r�inventer pour mieux l?int�grer dans la ville, il faut le dig�rer sur un plan urbain.
Pour cela, je pense qu?il faut se surprendre � imaginer que, demain, le p�riph�rique puisse devenir un boulevard plant�, anim�, recouvert l� o� la topographie le permet par des jardins, des bureaux, du logement, des espaces de loisirs oxyg�n�s. Il faut forcer l?imagination, il faut oser jouer avec l?urbain en l?enjambant, en recouvrant le p�riph�rique, en l?int�grant, en passant par-dessus, en le survolant. Mais faisons confiance � l?imagination des architectes et des urbanistes les plus audacieux - il y en a - pour int�grer pleinement le p�riph�rique � la M�tropole de demain.
L?int�gration du p�riph�rique dans le projet m�tropolitain est un imp�ratif. Si nous ne faisons rien pour dig�rer cette infrastructure, nous resterons dans cet isolement physique et mental que nous reprochent les riverains, nos concitoyens de la premi�re couronne. Chers amis, je pense que r�imaginer, r�inventer le p�riph�rique fait partie des grands projets auxquels la Ville de Paris doit participer pleinement et montrer son volontarisme pour d�senclaver Paris, la d�senclaver intellectuellement et physiquement. Je vous remercie.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Pr�sident.
Je donne la parole � Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.
Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.
Je tiens d?abord � saluer l?int�r�t de la Pr�sidente du groupe LR pour les arrondissements p�riph�riques, mais cela doit dater d?avant, d?avant sa d�cision de se d�caler vers des arrondissements plus centraux, riverains de la Seine o� nous avons d�j� transform� l?autoroute urbaine en promenade pi�tonne. Mais le sujet est int�ressant, il est vrai, et concerne beaucoup de Parisiens et d?habitants des communes riveraines.
Alors voil�, le groupe LR recycle ses propositions de 2014. Trois ans apr�s cette proposition a assez mal vieilli. En effet, quelle vision d�pass�e de l?urbanisme de notre territoire, quelle vision d�faitiste de l?avenir des infrastructures autorouti�res urbaines.
Par cette proposition, vous affichez un renoncement cruel, pour vous retourner le compliment. Je m?interroge en effet�: avez-vous donc renonc� � jamais � diminuer les nuisances du p�riph�rique�? Selon vous, nous devrions renoncer � faire diminuer la circulation automobile sur le p�riph�rique. Et que devons-nous dire alors aux habitants riverains des portions du p�riph�rique qui sont en viaduc�? Car ces tron�ons, ils sont nombreux et ils ne pourront jamais �tre recouverts.
Ce n?est pas notre ambition. Nous ne renon�ons pas � diminuer ces nuisances. Nous avons d?ailleurs diminu� la vitesse, ce qui a fluidifi� le trafic, et pos� des enrob�s phoniques sur certains tron�ons et les effets en termes de nuisances sonores sont non seulement mesurables scientifiquement - ils l?ont �t� - mais aussi perceptibles � l?oreille humaine, contrairement � ce que vous voulez dire. Les riverains nous le disent, eux. A moins de consid�rer que les riverains de la porte de Saint-Mand� et de la porte de Vincennes soient dou�s d?une ou�e inhumaine ou surhumaine, c?est possible.
Enfin, notre ambition est aussi de proposer des modes de d�placement alternatifs pour faire diminuer le trafic automobile. Nous esp�rons bien que la R�gion Ile-de-France n?a pas renonc� comme vous, car c?est de sa comp�tence de d�velopper les modes de transports collectifs et individuels propres, et cela avant 2030, contrairement � ce que vous venez d?annoncer tout � l?heure.
Notre ambition � terme, c?est de transformer cette rocade autorouti�re en v�ritable boulevard urbain et de transformer les portes de Paris en v�ritable place du Grand Paris, dans un dialogue nourri avec les communes riveraines, et d�sormais avec le soutien financier de la M�tropole du Grand Paris.
Vous annoncez plusieurs d�cennies pour votre projet de couverture. D?ici l�, l?apaisement du p�riph�rique sera � mon sens une r�alit�, si nous pouvons continuer notre politique volontariste � l?�chelle du Grand Paris, avec le soutien de toutes les collectivit�s et de l?Etat.
Par ailleurs, il est faux de dire que nos projets de coutures urbaines seraient � l?arr�t, car nous continuons � porter des projets de couverture partielle. Ce sera le cas du gymnase Pont dans le 12e arrondissement ou des passerelles pi�tonnes et cyclables, comme la passerelle Macdonald du 19e, celle du Cambodge en projet dans votre arrondissement, le 14e, ou encore une autre � l?�tude dans le cadre du G.P.R.U. de la porte de Vincennes.
En revanche, je vous accorde que certains projets de G.P.R.U. situ�s � nos portes n?ont pas �t� soutenus par les gouvernements de droite. Je signale �galement que la nouvelle Pr�sidente du Conseil r�gional Ile-de-France a s�rieusement revu � la baisse son financement des G.P.R.U., en particulier � Paris, et cela effectivement risque de fragiliser nos projets.
Je doute donc que le financement r�gional que vous �voquez pour vos couvertures soit assur�, � moins que maintenir la circulation automobile et ses nuisances soit une priorit� de la nouvelle majorit� r�gionale. Mais c?est possible...
Notre ambition enfin, c?est de continuer � mieux prot�ger les habitants en construisant des b�timents �cran ou encore en investissant dans la r�novation des logements, et en particulier des logements sociaux qui sont majoritaires dans les habitations riveraines du p�riph�rique.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir conclure.
Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement. - Il est vrai, l� aussi, que la R�gion Ile-de-France a renonc� � certains financements de ces r�novations � Paris.
Enfin, par cette proposition, vous renoncez � limiter aussi les d�penses de la Ville, car vous ne dites rien de pr�cis sur le montant des investissements n�cessaires. Pensez-vous s�rieusement que la valorisation fonci�re suffira�? Vous avez vous-m�me estim� le co�t � 10 milliards d?euros.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - L�, il faut conclure, Madame BARATTI-ELBAZ, c?est trop long.
Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement. - Donc, nous voterons contre cette proposition de d�lib�ration.
Merci.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous.
La parole est � Mme SOUYRIS, pour le groupe Ecologiste de Paris.
Mme Anne SOUYRIS. - Merci, Madame la Maire.
Mes chers coll�gues, cette proposition de d�lib�ration du groupe des R�publicains s?apparente plus � une formidable promesse faite aux entreprises de BTP pour de futurs contrats qu?� une volont� de transformer le p�riph�rique. Car finalement, qu?est-ce que le recouvrement du p�riph�rique sinon sa p�rennisation pour encore des dizaines d?ann�es�?
Le p�riph�rique est pourtant l?illustration d?une infrastructure d?un autre temps, h�ritage du Pr�sident Pompidou qui r�vait de mettre la ville au service de l?automobile individuelle. C?est une art�re autorouti�re de 35 kilom�tres qui draine 1,2 million de v�hicules par jour.
Le p�riph�rique enferme Paris, r�duit ses relations avec sa banlieue, d�truit la sant� des Parisiennes et Parisiens, et notamment celles et ceux qui habitent � proximit�. Car rappelons-le, ce sont bien eux, les plus modestes, qui subissent le plus la pollution de l?air et les nuisances sonores qui, comme le montrent de r�centes �tudes scientifiques, rendent fou au sens litt�ral du terme.
Aujourd?hui la question n?est pas de conserver cette autoroute, comme vous le pr�nez dans cette proposition de d�lib�ration, ce qui entra�nerait au passage des co�ts pharaoniques, mais d?en finir d�finitivement avec cette fronti�re b�tonn�e et pollu�e. En d?autres termes, il ne s?agit pas de cacher cette route que vous ne sauriez voir, mais bien de lutter pour de vrai contre la pollution qu?elle g�n�re.
Nous voulons que le p�riph�rique devienne une rue partag�e par tous et toutes, lieu de rencontre et d?activit�, une liaison entre Paris et la banlieue qui permettrait le d�veloppement des mobilit�s douces, des espaces verts, des commerces. Ce changement implique bien plus que des investissements. Il implique aussi des �volutions de mentalit�s sur nos mani�res de nous d�placer et d?investir l?espace public.
C?est pourquoi aujourd?hui nous proposons un amendement � cette proposition de d�lib�ration, un amendement qui donne � voir la transformation du p�riph�rique en boulevard urbain, avec notamment l?organisation d�s 2018 d?un �v�nement festif d?une demi-journ�e sur le p�riph�rique et donc la fermeture de celui-ci un jour entier dans l?objectif d?entamer cette lente r�volution culturelle qui nous permettra bient�t, nous l?esp�rons, de r�concilier Paris et sa banlieue sans tousser.
Merci.
Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Anne SOUYRIS.
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