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2017 DVD 5 - Stratégie "Paris piéton". - Approbation de la stratégie "Paris piéton" et signature de la Charte internationale de la marche (suite).


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je donne la parole � Anne SOUYRIS, Pr�sidente du groupe Ecologiste de Paris.

Mme Anne SOUYRIS. - Merci, Madame la Maire, chers coll�gues.

Apr�s la philosophie un peu de litt�rature, "Vous �tes perdu si vous oubliez que les fruits sont � tous et que la terre n'est � personne", �crivait Jean-Jacques Rousseau, le m�me qui, plus tard, fit de ses promenades la source de l?une de ses derni�res ?uvres et des plus connues.

Bien s�r, ce n'�tait pas Paris m�me si le Paris de Rousseau �tait sans nul doute plus bucolique qu'aujourd'hui. Il n'emp�che que le promeneur doit retrouver aujourd?hui sa place � Paris. C'est essentiel pour notre sant�, mais �galement pour notre sant� mentale. Car oui, les fruits sont � tous et les rues devraient �galement l'�tre, ce qui est bien loin d'�tre le cas � Paris. Bien s�r, Paris est une ville o� il fait bon vivre, mais lorsqu'on est en pleine sant� et dans la force de l'�ge, qui plus, sans entrave de poussette ou situation de handicap. Il est temps de partager l'espace public, de remettre la voiture � sa place et de rendre la rue � toutes les g�n�rations et � vitesse humaine.

Partout o� vivent des �tres humains et grandissent des enfants, le trafic motoris� doit �tre subordonn� � l'int�r�t du plus fragile d'entre eux. La cr�ation des zones de rencontre, l'instauration des doubles sens cyclables dans les zones 30, le renforcement de la protection des pi�tons, toutes ces mesures que nous portons visent � faire de ce slogan "nous sommes tous des promeneurs et des promeneuses" une r�alit�. Car oui, la rue est une interface entre le dehors, la circulation, et le dedans, le logement entre l?espace public et l?espace intime.

De ce fait, la rue donne � voir non seulement la ville, mais la soci�t� que nous voulons, et nous l'assumons. Nous voulons une ville douce, recentr�e sur les besoins de tous et de toutes, les marcheurs et les marcheuses. Nous sommes tous des promeneuses et des promeneurs. En effet, la marche est le premier mode de d�placement. Et pourtant, l'espace public parisien est encore majoritairement � 56�% consacr� � la circulation motoris�e. C'est pour mettre fin � ce d�s�quilibre que notre coll�gue Christophe NAJDOVSKI propose aujourd?hui cette strat�gie permettant aux marcheurs et marcheuses de mieux se rep�rer, plus se rencontrer, se d�placer sans risquer sa vie et circuler ou s?arr�ter confortablement.

Pour �tre utile, cette d�marche doit bien s�r se d�cliner dans tous les projets d'am�nagement de la voirie et de l'espace public. Car, au-del� de ces projets pilotes, tous les projets d'am�nagement doivent se faire au profit des circulations pi�tonnes. Mais notre coll�gue Jacques BOUTAULT y reviendra.

Je terminerai en rappelant que si les d�placements � pied ont �t� marginalis�s, ce fait n?est pas irr�versible. La mixit� sociale de genre et de g�n�ration doit �tre aux premi�res loges de la ville. C'est avec un espace public qui donne toute sa place aux marcheurs et aux marcheuses que nous y arriverons.

Ce r��quilibrage peut m�me �tre l?occasion d?innover. Et c?est bien le sens du v?u que nous d�posons pour demander l'exp�rimentation, dans un quartier pilote, d'abandon des feux tricolores de signalisation. En effet, contrairement � ce que l'on pourrait penser au premier abord, les chiffres sur les accidents remettent en cause le sentiment g�n�ral que les feux de signalisation sont des �quipements de s�curit� efficace. En effet, 14�% des accidents en France surviennent � un carrefour � feu. 10.000 accidents par an, 1.500 bless�s hospitalis�s et environ 150 tu�es. Qui plus est, les 1.805 carrefours parisiens �quip�s en feux tricolores sont �nergivores et co�teux. Il nous apparait donc utile que Paris se lance, comme d?autres villes fran�aises et europ�ennes, dans l'exp�rimentation d'alternatives. Changeons notre regard sur la ville et la rue, qui ne sont pas simplement des lieux de transit mais aussi des lieux de vie, et faisons en sorte qu?elles deviennent plus conviviales et plus s�res. Alors, pour que les r�veries d'un promeneur solitaire ou non soient possibles � Paris, ce qui, nous l'esp�rons, sera gr�ce � ce plan bient�t le cas, nous voterons avec enthousiasme ce projet de d�lib�ration.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je vous remercie, ch�re Anne SOUYRIS, et je donne � pr�sent la parole � Nicolas BONNET-OULALDJ pour le groupe Communiste - Front de Gauche.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Mes chers coll�gues, Baudelaire �crivait dans le po�me "Les foules", qu?il n'�tait pas donn� � chacun de prendre un bain de multitude. Paris est une belle illustration de cette foule qui se partage un espace public fait de grandes et de petites histoires. Un des enjeux de cette mandature est bien de se r�approprier l'espace public parisien � l'�chelle humaine. C'est un enjeu politique tr�s important pour nous, communistes, dont notre mot d'ordre est l'humain d'abord. La pi�tonisation de Paris doit se penser d?abord pour les plus vuln�rables pour profiter � toutes et � tous. Je pense aux enfants, aux personnes �g�es, aux personnes en situation de handicap notamment les malvoyants, et j'y reviendrai tout � l'heure.

Notre politique de pi�tonisation doit partir d?eux, les plus vuln�rables, pour que l'espace public soit un droit absolu pour toutes et tous. La strat�gie "Paris pi�ton", qui nous est pr�sent�e ici, met en place des chantiers qui vont dans le sens d'une d�marche humaniste. Redonner de l'air et de la libert� aux Parisiennes et Parisiens est fondamental. Am�nager une rue aux enfants, installer des �quipements aidant les personnes en situation de handicap, multiplier les places pi�tonnes pour �largir l'horizon, travailler sur le d�veloppement des transports publics et leur accessibilit�. Tous ces projets sont attendus par les Parisiennes et les Parisiens.

De plus, ce projet va dans le sens d'une d�marche sportive avec la proposition de ratifier la Charte internationale de la marche et en d�veloppant des �quipements sportifs dans la ville. Vous avez insist�, Madame la Maire, sur la s�curit� des pi�tons. Le projet de d�lib�ration le souligne, mais il est important de rappeler que, par exemple, en mati�re de s�curit� routi�re, 56�% des tu�s � Paris sont des pi�tons et 70�% d'entre eux sont �g�s de plus de 60 ans. La r�alit� est que circuler � pied � Paris n?est pas sans risque. Nous avons besoin de s�curiser la vie quotidienne de toutes et de tous.

Nous devons approfondir aussi la r�flexion autour du genre et de l'espace public. Cette strat�gie aurait gagn� � prendre en consid�ration les probl�mes de harc�lement sexiste dans la rue. Si les femmes d�sertent la marche, les rues, notamment le soir, c'est bien parce qu'elles sont victimes de harc�lement au quotidien. Beaucoup d'entre elles ne sortiront pas ou pr�f�reront prendre leur voiture pour avoir la paix et se sentir en s�curit�. R�guli�rement, nos �lus font des maraudes, des marches sensibles exploratoires avec des associations dans certains quartiers afin de mesurer l?ampleur du probl�me et les solutions � y porter. Pi�tonniser ne rendra pas l'espace public plus ou moins dangereux. L� n?est pas question. Mais lorsqu'on cr�e de nouveaux espaces publics pi�tons, il est important de prendre en compte cet enjeu. Nous ne devons pas simplement corriger les manquements par des installations. Nous devons concevoir et construire ces espaces en pensant l'accessibilit� de toutes et tous comme une condition sine qua non � l'acc�s au droit � l'espace public. Je pense aussi aux enfants avec l?id�e de pouvoir leur laisser plus de libert�, la possibilit� de leur l�cher la main. Je pense �galement aux personnes �g�es pour qui la rue et la route sont des dangers, aux personnes en situation de handicap pour qui tout est un obstacle.

J'ai rencontr� derni�rement des personnes malvoyantes qui habitent � la r�sidence des Quinze-Vingts, � c�t� de l'h�pital, dont je suis membre du conseil de surveillance, qui m'ont d�crit leurs probl�mes quotidiens. Ils parlent notamment des v�los � contresens, des motos sur les trottoirs, des voitures �lectriques qu'ils n'entendent pas forc�ment, de la difficult� de traverser la place de la Bastille qui est leur quotidien, et une inqui�tude de pouvoir rester vivre dans leur r�sidence aux Quinze-Vingts alors qu?actuellement, leurs loyers sont augment�s et qu'ils vivent, pour la plupart d'entre eux, avec le minimum social ou l?allocation handicap.

Lors de notre d�bat sur le r�am�nagement des sept places parisiennes, nous avions adopt� un v?u � mon initiative qui demande que le quartier de la Bastille soit am�nag� comme un quartier exp�rimental pour la vision, en incorporant des �quipements novateurs, dans le prolongement de la zone Paname exp�riment�e depuis 2009.

Le quartier Bastille est �galement celui du Centre hospitalier national d?ophtalmologie et de l'Institut de la vision qui accueillent un "street lab". Ma proposition est de prolonger ce "street lab" en faisant du quartier de la Bastille un laboratoire en tant que tel pour am�liorer l?accessibilit� des malvoyants et en s'appuyant sur leur exp�rience quotidienne de l'espace public. Les habitants de la r�sidence des Quinze-Vingts ne manquent pas d'id�es. Nous pouvons travailler avec eux sur des sujets qui sont dans ce projet de d�lib�ration. Je pense � la diff�renciation des rev�tements, r�fl�chir � une mani�re de pr�venir l'approche des v�hicules �lectriques et des v�los silencieux. Tout espace et am�nagement doit d'abord �tre pens� par le prisme de leurs besoins. Cela n'enl�vera rien � personne, bien au contraire, ce sera un progr�s pour toutes et tous. Chacune et chacun d'entre nous pourra en profiter au rythme de sa vie, que l'on soit enfant, en situation de handicap ou personne �g�e. C?est bien une r�flexion et une intelligence de l?�galit� pour penser chaque nouvel espace public dont nous avons besoin aujourd?hui.

C?est pour cela, Madame la Maire, que nous soutiendrons bien volontiers cette strat�gie "Paris pi�ton", pour toutes les perspectives de r�appropriation humaine de l?espace public qu?elle apporte aux Parisiennes et les Parisiens.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�sident, pour vos propos.

Je donne la parole � M.�Didier GUILLOT au nom du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

M. Didier GUILLOT. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, l?enjeu de cohabitation des diff�rents modes de d�placement dans l?espace public est essentiel dans une ville aussi dense que Paris. Il faut cr�er du lien entre les diff�rents types d?usages car nous passons tous d?un mode de transport � un autre. La multiplicit� des usages n�cessite aussi un �quilibre dans les am�nagements urbains pour qu?ils s?adressent � tous et pour cr�er une ville apais�e.

Paris a h�rit� d?une situation cr��e dans les ann�es 1960 et 1970 qui a laiss� bien trop de place � la motorisation. Toutes les grandes villes depuis vingt ans en France ont accru de fa�on tr�s forte et visible les espaces pi�tonniers.

La Ville a d�j� pris des mesures pour r��quilibrer les espaces en faveur des pi�tons. Je pense aux berges de Seine, aux places parisiennes ou aux rues partag�es. Mais malgr� ces efforts, force est de constater qu?il n?est pas encore toujours ais� d?�tre pi�ton � Paris�: mobilier urbain mal positionn�, stationnement sauvage des automobilistes, terrasses de caf�s encombrantes, chauss�es d�form�es par des travaux non aboutis, travers�es de voies dangereuses, micro trottoirs et j?en passe.

Pourtant, et cela a �t� dit, la marche est finalement le moyen de transport de loin le plus utilis� � Paris puisqu?elle concerne 60�% des trajets. Quasiment tous les Parisiens ont � marcher un jour, et les millions de touristes qui nous rejoignent et qui viennent visiter nos tr�sors le font d?abord en marchant.

En outre, la marche � pied est un transport �conomique bon pour la sant� et l?environnement. Elle permet aussi de faire vivre nos quartiers et nos commerces et, de ce point de vue, cessons d?opposer les zones pi�tonnes � la vitalit� commerciale car elles ne sont en rien antinomiques.

Il faut donc aller plus loin. C?est � cette ambition que r�pond la strat�gie "Paris pi�ton" �labor�e � travers un processus de concertation. Les groupes de travail se sont int�ress�s au d�placement � pied bien s�r, mais aussi � l?hospitalit� des espaces publics et � la diversit� des usages. Les propositions sont d?ailleurs int�ressantes pour cr�er un v�ritable maillage pi�tonnier sur l?ensemble du territoire parisien.

Mais nous pensons, et c?est la raison pour laquelle notre groupe a d�pos� trois v?ux, que certains points pourraient �tre am�lior�s.

Tout d?abord en ce qui concerne le rev�tement des espaces pi�tons. Paris compte 3.000 kilom�tres de trottoirs. Or, les travaux qui s?y d�roulent r�guli�rement rendent leur �tat insatisfaisant. Dans certains quartiers, des d�gradations sont importantes et les rev�tements mettent du temps � �tre restaur�s. Il n?est pas acceptable qu?une personne en fauteuil roulant ou en famille avec une poussette rencontre tant de difficult�s � se d�placer sur nos trottoirs, tout cela parce que le rev�tement n?a pas �t� r�alis� ou restaur� apr�s les travaux. Une r�ponse plus concr�te doit donc �tre apport�e.

En outre, la question de la mixit� des espaces publics est primordiale. Il n?est pas normal que l?importance des usages d�pende du genre. La Ville s?est d?ailleurs engag�e � ce sujet en �ditant notamment un guide r�f�rentiel "Genre et espace public". La question des femmes dans notre espace public est centrale pour construire � Paris une ville apais�e et est fortement li�e � l?am�nagement des pi�tons. Nous trouvons donc dommage qu?elle ne soit pas plus largement abord�e dans la strat�gie.

Enfin, nous r�it�rons notre demande concernant un certain nombre de quartiers touristiques qui pourraient �tre le th��tre d?exp�rimentations ou d?am�nagements pour une pi�tonisation au moins partielle, notamment dans le temps, par exemple le matin pour le d�veloppement �conomique et l?apr�s-midi � partir de 16 heures pour les pi�tons jusqu?� la soir�e �videmment.

Nous esp�rons que l?Ex�cutif marchera � nos c�t�s et r�pondra favorablement � nos v?ux.

Mes chers coll�gues, le groupe RG-CI soutient la mise en place de la strat�gie "Paris pi�ton" et nous esp�rons par nos v?ux avoir port� des �l�ments constructifs. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Didier GUILLOT.

Mme SIMONNET a la parole.

Mme Danielle SIMONNET. - Je voudrais pour commencer remercier solennellement le Gouvernement de Manuel VALLS. Eh oui, il faut 30 minutes de marche par jour et la sant� pour toujours. Je trouve que le bilan de ce Gouvernement et de ce quinquennat aura contribu� quelque part � la sant� publique, car je n?ai pas compt� le nombre de pas que les manifestants auront pu faire cette ann�e et les ann�es pr�c�dentes, mais je crois que c?est un bon record. Je sais que vous saurez appr�cier ce remerciement solennel de ma part.

Plus s�rieusement, prenons conscience que l?on est dans une folle p�riode, puisque ce matin, quand nous avons trait� le dossier important de l?agriculture urbaine et de l?alimentation saine et "bio", nous avons d� finalement r�inventer la base de l?agro-agriculture de base. Aujourd?hui on r�apprend la base du d�placement et de la mobilit�, c?est-�-dire la marche � pied.

On est oblig� de remettre en cause notre mode de d�veloppement, sa folie capitaliste et productiviste, et on est oblig� de revenir en arri�re. Ce matin contre l?agriculture intensive et productiviste et l?ensemble de ses m�faits et maintenant contre le d�veloppement compl�tement fou et absurde de nos grosses m�tropoles, afin de se r�approprier l?espace public pour la mobilit� de base, la mobilit� douce. C?est la question du droit de se promener, de marcher � pied, la qualit� de la vie en ville, la possibilit� d?y respirer et de tout simplement pouvoir � nouveau marcher sur les boulevards.

Oui, ralentir la vie en ville est un enjeu � la fois �cologique et social contre cette marche folle. Se r�approprier la marche � pied, � la fois pour une question de sant� publique, comme effort physique quotidien, et contre la pollution et la colonisation finalement de l?espace public par la voiture.

Oui, toutes les d�marches qui ont �t� engag�es non sans d�bat, non sans opposition de la part notamment de l?opposition de droite, toutes les d�marches engag�es pour la pi�tonisation des voies sur berges, la pi�tonisation de rues et de quartiers, le r�am�nagement de places, pour r�duire l?emprise de la voiture et permettre au contraire � la marche � pied de reprendre ses droits, sont autant d?actions qui contribuent � l?�mancipation humaine tout simplement dans la ville et � se r�approprier la ville. Oui, pour une ville humaine avec moins de stress, c?est essentiel. Pour conclure, je souhaiterais vraiment que l?on pousse cette logique et qu?on se dise que ce ralentissement de la vie en ville ne doit pas simplement se limiter aux r�flexions sur la circulation mais aussi � notre rythme dans la ville. J?esp�re que l?on reprendra � nouveau le d�bat sur le ralentissement des rythmes dans la ville.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame SIMONNET, qui a d�j� beaucoup d�pass� son temps de parole?

Mme Danielle SIMONNET. - Que de vouloir � tout prix, par exemple le dimanche, acc�l�rer les choses est une mauvaise chose.

Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

La parole est � Jean-Pierre LECOQ pour le groupe les R�publicains.

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Apr�s la marche folle, je vais vous proposer la marche raisonn�e et raisonnable. Cela va satisfaire tout le monde.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, vous nous pr�sentez aujourd?hui un nouveau document dans le cadre de votre politique de d�placement et de mobilit�. Vous l?accompagnez de longs d�veloppements et, en bouquet final, vous souhaitez que Paris adh�re � la Charte internationale de la marche.

Disons-le tout de suite, m�me si nous regrettons qu?une fois de plus vous effeuilliez tel un artichaut la politique des d�placements en dissociant chacun des modes, nous voterons ce Plan pi�ton en d�pit de ses insuffisances et de ses oublis.

Depuis L�on-Paul Fargue, nous savons que le Parisien est un pi�ton et effectivement Paris se pr�te � la marche. J?ai d?ailleurs la chance d?�tre le maire d?un arrondissement o� tout peut se faire � pied en b�n�ficiant en outre d?un poumon vert exceptionnel, magnifiquement surveill� et entretenu par le S�nat.

Mais si la marche peut �tre pratiqu�e, elle n?est pas non plus le seul mode de transport adapt� � une ville et � une soci�t� moderne. C?est l� que votre d�monstration p�che�: on peut tout �tre � la fois pi�ton et automobiliste, par exemple, par n�cessit�.

M�me si elle est majoritairement pratiqu�e et m�me si c?est un excellent exercice physique, chacun l?a recommand�, la marche � pied aurait � gagner � s?ins�rer dans une politique globale des d�placements � Paris, comprenant notamment un plan de circulation, dont nous manquons cruellement, ainsi que des liaisons intermodales.

Vos cinq chantiers sont louables mais d?une importance tr�s variable.

La meilleure fa�on de favoriser la marche � Paris, c?est d�j� d?entretenir correctement les trottoirs, d?�viter l?apparition de trous ou de protub�rances qui constituent autant d?obstacles, aussi bien pour les pi�tons que nous sommes que pour ceux qui voudraient le devenir.

Chaque maire d?arrondissement le sait et peut le constater. Quel que soit son origine, quelle que soit la situation g�ographique de son arrondissement, l?�tat, mes chers coll�gues, de la voirie parisienne, et notamment des trottoirs, n?a jamais �t� aussi d�grad�, n?est-ce pas, Monsieur CHERKI, particuli�rement d?ailleurs dans le 14e arrondissement.

Madame la Maire, ce sont des dizaines de millions d?euros qu?il faudrait r�injecter dans les budgets de voirie locaux pour rattraper les retards accumul�s et remettre � niveau son �tat. En quinze ans, avec votre pr�d�cesseur et sous l?emprise des ayatollahs de votre majorit�, vous avez multipli� les am�nagements co�teux - mais je n?ai pas d�sign� les ayatollahs, chacun peut �tre ayatollah � son heure�! - vous avez multipli� les am�nagements co�teux dont beaucoup se r�v�lent inutiles, voire dangereux en laissant se d�grader l?�tat de nos trottoirs. Vous avez donc fait le contraire de ce que vous proposez aujourd?hui.

Pour remettre � niveau l?�tat de la voirie parisienne, le compte n'y est pas, d'autant plus que les 80 millions annonc�s serviront avant tout aux sept places que vous voulez r�am�nager ainsi qu?� une floraison de petites op�rations locales certes sympathiques mais tr�s consommatrices de cr�dits. Si l'on voulait un v�ritable Plan pi�ton, c'est au moins le double, soit 160 millions d'euros qu'il faudrait y consacrer, dont 100 millions seraient affect�s � l?entretien des trottoirs de la Capitale.

En mati�re de voirie, entretenez d'abord ce qui existe avant de vouloir faire de nouvelles op�rations, souvent tr�s consommatrices de cr�dits. Cela nous permettra ensuite de r�duire la liste des Parisiennes et des Parisiens victimes de chutes sur la voie publique et que la Mairie de Paris indemnise � chaque s�ance pour un co�t croissant.

Mes chers coll�gues, c?est un pi�ton parisien debout que nous voulons, pas un pi�ton � terre ou couch� aux urgences apr�s une chute due � un mauvais entretien de notre voirie. Tout � l?heure, Florence BERTHOUT reviendra sur l?am�nagement de la place du Panth�on. Sur les rues aux enfants, un concept que vous ressortez � mi-mandat apr�s trois ans de silence, reparlons-en, certes, c?est une bonne id�e, mais avec �videmment une obligation de s�curit� absolue dont vous ne dites rien dans votre communication. Quant au syst�me destin� � favoriser le cheminement des pi�tons, dites-en davantage. Je n'ai pas compris de quoi il s'agit mais, de gr�ce, pas de nouveaux panneaux directionnels qui constitueraient autant d'obstacles potentiels pour les pi�tons de Paris. Enfin, permettez-moi une suggestion. Pour le confort des milliers d?aveugles - des milliers d?aveugles essayant de se mouvoir dans la Capitale -, repeignez progressivement en blanc tout le mobilier urbain, comme cela a d�j� �t� entrepris dans de nombreuses villes. Voil�, Madame la Maire, mes chers coll�gues, c'est avec des actes concrets et non pas avec une floraison de d�clarations que vous appara�trez, que nous appara�trons cr�dibles dans ce domaine.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Absolument. Mme Maud GATEL pour l'UDI-MODEM.

Mme Maud GATEL. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, notre groupe a eu l?occasion de le regretter � plusieurs reprises et les diff�rentes interventions d'aujourd'hui le soulignent �galement, Paris est tr�s en retard en mati�re d'am�nagements pi�tons par rapport � d'autres villes fran�aises ou europ�ennes. Proposer un plan d'actions sur le sujet �tait donc urgent.

Il y a dans cette communication des r�flexions int�ressantes et je note la reprise d'un certain nombre de nos propositions. La volont� d?abord de privil�gier les trajectoires directes et rectilignes pour les pi�tons. Il serait temps car, m�me sans revenir aux aberrations de certains am�nagements tels que le boulevard Saint-Marcel, des op�rations plus r�centes, par exemple celles li�es au tramway, ont fait peu de cas des pi�tons, par exemple � la porte de Versailles ou � la porte de S�vres.

La r�flexion autour de quartiers r�serv�s aux pi�tons un dimanche par mois, � l?image de l?initiative que nous avions port�e avec la pi�tonisation des Champs-Elys�es, dont Eric H�LARD a parl�, est �galement � souligner.

Puis il y a le renforcement de la signal�tique, y compris au sol. J?insiste aussi sur la n�cessit� de travailler � une meilleure visibilit� des transports en commun en surface car trouver le bon arr�t de bus rel�ve du parcours du combattant lorsqu'on n'est pas familier du lieu.

L'installation de mobiliers urbains propices � la d�ambulation et � la pause, enfin encore une fois, puisque ces derni�res ann�es vous avez pris plut�t l'habitude de retirer les bancs, ce qui va � l'encontre de la ville inclusive que vous promouvez.

Si je me r�jouis de ces avanc�es, je regrette le manque d'ambition de ce plan. Nous sommes encore beaucoup trop dans le d�claratif, il manque des tangibles, notamment sur des sujets majeurs. C'est notamment le cas de la s�curit�. En la mati�re, on le sait, les pi�tons paient un tr�s lourd tribut. En 2015, ce sont 21 pi�tons qui ont �t� tu�s, parmi lesquels 16 personnes �g�es et c'est totalement inacceptable.

L'accent doit �tre mis sur la s�curit�. Quelques propositions�: remplacer les places de stationnement en amont des passages pi�tons par des am�nagements pour les v�los ou les deux-roues motoris�s pour am�liorer la visibilit�.

Exp�rimenter, comme cela se fait dans d'autres villes, les feux clignotants signifiant l'imminence du passage au rouge pour les pi�tons.

C'est aussi le cas de l'encombrement des trottoirs. Pour lib�rer les trottoirs, il faut faire respecter la r�glementation sur les terrasses, les chantiers et supprimer les obstacles, des poubelles aux deux-roues motoris�s, qui obligent trop souvent les pi�tons � descendre sur la chauss�e avec une risque �lev� pour leur s�curit�.

Et puis, cela a �t� dit, il y a l'�tat des chauss�es. C'est un �norme point noir, au point que la Ville d�pense chaque ann�e pr�s d'un million d'euros d'indemnisation � la suite d'accidents corporels subis par des pi�tons�: chauss�es d�fonc�es, mal entretenues, travaux non termin�s. Certains trottoirs sont un parcours d'obstacles, ce qu'a renforc� le nouveau r�glement de voirie.

Parler d'un Plan pi�ton sans �voquer un n�cessaire plan de r�novation des trottoirs nous para�t oublier un pan majeur de la politique � mener en faveur des d�placements pi�tons. Il y a la question de l'�clairage parfois inexistant ou inadapt� et celle de la propret�. Ma coll�gue Edith GALLOIS y reviendra.

Pour conclure, je forme un v?u. Que l'on arr�te d'opposer les citoyens entre eux, les pi�tons contre la voiture ou les cyclistes. Il ne sert � rien de cliver. Ce dont nous avons besoin, c'est d'un plan global. Nous sommes tous multimodaux�: pi�tons, utilisateurs de transport en commun et parfois m�me de v�hicules motoris�s ou de deux-roues. Faisons en sorte que le Plan de d�placement de Paris le soit sans dogmatisme, mais en veillant � l'int�r�t g�n�ral de tous les Parisiens et visiteurs.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame GATEL. Madame Catherine BARATTI-ELBAZ, Madame la Maire du 12e, vous avez la parole.

Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement. - Apr�s avoir adopt� la pi�tonisation des berges de la Seine, la mise en ?uvre du Plan pour la qualit� de l'air ou le nouveau Plan v�lo, notre Conseil est appel� � d�battre de notre strat�gie "Paris pi�ton".

Etape par �tape, nous d�montrons non seulement notre volont�, mais aussi notre capacit� � adapter l'espace public � de nouveaux usages et � soutenir une mobilit� durable comme alternative � la voiture individuelle polluante, sans stresser personne, car nous sommes tous pi�tons et c'est le mode de d�placement le moins on�reux.

Nous sommes fiers de porter cette politique globale et coh�rente en r�ponse aux enjeux de la lutte contre la pollution atmosph�rique. Notre ville s'inscrit ainsi pleinement dans les objectifs de la COP�21 et r�pond concr�tement aux besoins de mobilit� comme aux enjeux de sant� publique qu'il ne faut pas opposer.

Ce soutien � la marche comme mode de d�placement � part enti�re est primordial dans notre strat�gie d'apaisement du cadre de vie des Parisiens et des visiteurs de notre Capitale. Presque 60�% des d�placements se font � pied dans Paris alors que 50�% de l'espace public est d�di� � la voiture. Les pi�tons font partie des usagers les plus touch�s, certains l'ont dit, en cas d'accident de la circulation. Ils repr�sentent la moiti� des victimes en 2015 et sont tr�s rarement la cause de ces accidents. Un r��quilibrage s'impose donc � nous.

Les pi�tons sont �galement les plus nombreux usagers de l'espace public. Ils doivent �tre pleinement consid�r�s, afin de favoriser la marche comme moyen de transport, mais aussi comme...

Mme LA MAIRE DE PARIS. - S'il vous pla�t, pas trop de bruit. Traitez cela � l'ext�rieur et laissez l'oratrice parler. Je vous remercie.

Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement. - Ils doivent �tre pleinement consid�r�s afin de favoriser la marche comme moyen de transport � part enti�re, mais aussi comme pivot de l'intermodalit�.

Ce r��quilibrage nous permet d'envisager de nouveaux usages. C'est le cas avec les deux "rue aux enfants" que nous inaugurons en 2007 dans le 12e arrondissement, rue Bignon et rue Baudelaire. Je me f�licite que les communaut�s �ducatives des deux �tablissements scolaires soient des parties prenantes tr�s engag�es dans ces projets.

L'am�lioration de l'accueil r�serv� aux pi�tons est aussi un facteur de soutien � l'attractivit� de nos territoires, pour les promeneurs, les sportifs, les touristes, les autres amoureux de la nature en ville. Je me f�licite d'ailleurs que cette strat�gie propose de cr�er une grande promenade continue et apais�e allant du bois de Vincennes aux berges de la rive droite, d�sormais pi�tonne, en passant par la coul�e verte et le port de l'Arsenal. Un bel itin�raire pour permettre � tous de rejoindre le bois de Vincennes.

Cette strat�gie souligne l'importance des liaisons entre les territoires parisiens et les communes limitrophes. La facilitation des franchissements du p�riph�rique doit se faire en am�liorant les liens entre territoires en transport en commun, mais aussi en travaillant les ambiances et le confort des portes de Paris pour les pi�tons, afin que ces portes deviennent enfin franchissables � pied dans les deux sens, comme de vraies places du Grand Paris.

Je me f�licite que la M�tropole du Grand Paris ait d�j� commenc� � financer avec nous ces am�nagements. Ce sera le cas porte de Vincennes, par exemple.

Dans ce cadre, je me r�jouis aussi que le Plan pi�ton qui nous est pr�sent� permette de travailler la liaison entre le 12e arrondissement et la Commune de Saint-Mand� au niveau des tunnels qui ne doivent plus �tre per�us comme des coupures urbaines, mais plut�t servir de couture accueillante pour les pi�tons. Il y a un peu de travail�!

Permettez-moi de noter enfin que de tr�s nombreux maires de grandes comme de petites villes, de droite comme de gauche, engagent tous des d�marches comparables � la n�tre. Dans tous les nouveaux quartiers, les am�nagements de l'espace public pr�voient des espaces, des itin�raires pi�tons g�n�reux.

A l'�chelle de l'Ile-de-France, je retiens les propos du Pr�sident de l'A.M.I.F., par ailleurs Vice-pr�sident de la R�gion et Maire de Courcouronnes, qui reconnaissait ici m�me la l�gitimit� des maires, de tous les maires � apaiser leur centre-ville.

Tous les �lus en responsabilit� ont �galement bien conscience que ces espaces pi�tons constituent une source de dynamisme pour les commerces de proximit�.

Enfin, les Parisiens ont montr� leur soutien aux initiatives que nous avons prises sur les berges pi�tonnes, les op�rations "Paris Respire" ou encore les Champs-Elys�es. Autre confirmation lors du budget participatif lors duquel les Parisiens ont marqu� leur envie d'espaces d�di�s aux circulations douces.

Alors, les habitants sont pour, les �lus de tout bord en responsabilit� agissent en faveur des d�placements pi�tons. Il n'y a que les �lus LR de Paris qui revendiquent ne pas adh�rer, mais j'ai bien not� qu'ils voteraient pour.

Pire, si j'ai bien compris, ce serait notre politique de d�placement qui serait responsable des derniers pics de pollution. Donc, dans toutes les villes d'Europe et de France, victimes des m�mes pics de pollution, ce serait aussi de notre faute, celle des berges de Seine peut-�tre�? Comment nous faire croire que r�duire la place des v�hicules polluants et favoriser la marche � pied, cela serait source de pollution de l'air�? Ce n'est franchement pas s�rieux, pas � la hauteur des enjeux.

Je voulais vous remercier pour ce plan ambitieux pour les pi�tons � Paris.

Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Je donne la parole � un autre maire d'arrondissement, M. Jacques BOUTAULT, Maire du 2e, pour le groupe Ecologiste de Paris.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, avec les voies sur berge, la mise en place de la vignette "Crit'Air" ou la mise en double sens de la rue de Rivoli, au fond ce n'est pas tant de la voiture que nous parlons, mais bien des premiers utilisateurs du bitume que sont les pi�tons. Ce sont les premiers, mais pas les seuls, b�n�ficiaires de cette strat�gie qui vise � leur donner plus d'espaces tout en faisant baisser la pollution.

60�% des d�placements dans Paris s'effectuent � pied, contre 12�% en voiture et deux-roues motoris�s. La marche � pied est donc le premier mode de d�placement dans la Capitale et pourtant, cela a �t� dit, 56�% de la voirie est d�volue aux v�hicules � moteur.

La marche n'a jamais �t� l'objet d'une politique municipale structur�e. Il �tait temps que ce d�s�quilibre cesse et nous vous remercions, Madame la Maire, d'y contribuer comme nous remercions Christophe NAJDOVSKI de remettre le pi�ton au centre de nos r�flexions sur l'am�nagement urbain.

Cette strat�gie dont nous d�battons consiste � mettre en coh�rence toutes les actions men�es en faveur du pi�ton et des circulations douces. Elle reprend des projets d�j� lanc�s tels que le r�am�nagement des places ou la pi�tonisation des berges et elle int�gre plusieurs projets pl�biscit�s par les Parisiens lors du budget participatif comme le r�am�nagement de rues avec �largissement de trottoir et v�g�talisation, comme la rue des Petits-Champs dans les 1er et 2e arrondissements ou la transformation des boulevards de Charonne et de M�nilmontant en promenades ponctu�es d?am�nagements sportifs, et bien d'autres �volutions comme la fermeture de la place du Carrousel du Louvre aux voitures, mais pas aux bus et v�los, fermeture tant attendue et bienvenue.

L'exp�rience de la plus grande zone pi�tonne de Paris, Montorgueil-Saint-Denis situ�e dans le 2e arrondissement prouve que nous avons raison d'�tre exigeants. Malgr� une gestion compliqu�e de ce quartier en raison de l'�talement des terrasses et de la difficult� de r�guler les acc�s aux seuls automobilistes autoris�s, personne ne souhaiterait aujourd'hui revenir en arri�re.

Prot�ger les pi�tons des v�hicules ne peut se faire sans une volont� politique constante adoss�e � des moyens de contr�le humains, techniques ou de signalisation. Maire gestionnaire de "cet espace � adapter � une surdensit� pi�tonne" selon les termes de notre d�lib�ration, je me r�jouis de l'adoption ici m�me, lors du pr�c�dent Conseil de Paris, du v?u vot� � l'unanimit� du Conseil du 2e alertant sur la n�cessit�, apr�s la suppression des bornes d'acc�s en 2013, de promouvoir des moyens humains suppl�mentaires indispensables pour pr�server le quartier de l'intrusion automobile en constante augmentation.

En l'absence de bornes permettant d'autoriser ou non les acc�s, je compte beaucoup sur la vigilance de la Brigade de r�pression des incivilit�s comme r�ponse aux exigences des riverains. L'enjeu est de taille.

En effet, apr�s l'annonce de la limitation du trafic automobile aux seuls riverains, transports en commun et livraisons dans les quartiers c?ur de vie des 3e et 4e arrondissements sur le mod�le du quartier Montorgueil-Saint-Denis, nous devons nous donner tous les moyens de r�ussir car, � terme, ce sont bien les quatre arrondissements de l'hypercentre qui devront �tre ferm�s � la circulation de transit afin que les pi�tons qui se sont d�j� largement attribu�s ces espaces puissent partout y circuler librement sans risque d'accident dans un air sain.

Il nous sera alors facile d'exp�rimenter dans ces zones lib�r�es des voitures d'autres usages comme les places de stationnement, qui pourraient �tre utilis�es comme contre-terrasses, permettant de d�sencombrer les cheminements pi�tons ou la pose de plus de bancs publics car il n'y a pas de pi�tonisation sans espaces de repos pour les marcheurs.

L'objectif est bien de faciliter tous les d�placements. Les d�placements pi�tons professionnels comme les d�placements de loisirs et de les s�curiser face aux voitures en premier lieu bien s�r, mais aussi sans n�gliger tout ce qui roule, du v�lo aux engins les plus r�cents.

Cette strat�gie pourrait �tre encore renforc�e avec l'adoption d'un Code de la rue sp�cifique � la r�gulation de la circulation en ville. En effet, le Code de la route est adapt�, comme son nom l'indique, aux routes et aux automobiles. Il nous faut donc nous doter d'un code qui prot�ge et privil�gie les d�placements les plus vertueux en mati�re de production de gaz � effet de serre.

Les pi�tons devraient �tre partout prioritaires au c?ur des centres urbains, car prot�ger les vuln�rables, c'est non seulement rendre la ville plus belle, moins pollu�e, plus s�curis�e, mais c'est aussi la rendre plus accessible au plus grand nombre et, au fond, r�ellement d�mocratiser l'acc�s � l'espace public. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Maire.

Je donne la parole � une autre maire d'arrondissement, Mme Delphine B�RKLI, pour le groupe les R�publicains.

Madame la Maire du 9e.

Mme Delphine B�RKLI, maire du 9e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

J?ai le sentiment, Madame la Maire, qu?avec ce projet de d�lib�ration la Ville de Paris est un peu "� c�t� de la plaque". Quel est l'enjeu aujourd'hui�? Est-ce de d�finir une strat�gie seulement pour les pi�tons, une strat�gie seulement pour les v�los ou est-ce que l'enjeu, c?est de d�finir une strat�gie de partage de l'espace public au profit des circulations douces afin d'y concilier tous les usages�?

A mon sens, oui, il est plus int�ressant d'opter pour une strat�gie globale, une option que finalement vous n?avez pas choisie, surtout dans un contexte de fermeture des berges de Seine rive droite. Quand on lit les rapports d'�tape qui d�montrent les reports de circulation, les effets n�gatifs sur la pollution, le bruit, les transports en commun - beaucoup de mes coll�gues l?ont dit avant moi -, on se dit qu'une strat�gie globale sur l'espace public est plus que jamais n�cessaire.

Cette strat�gie doit s'inscrire dans un dialogue avec la M�tropole, avec la R�gion Ile-de-France. Elle doit permettre de r�soudre la fracture de la mobilit� entre Paris et la banlieue et nous permettre de cr�er les conditions d'une v�ritable diminution de la voiture individuelle qui circule � Paris.

Vous le savez, � plusieurs reprises j'ai indiqu� qu'il me paraissait opportun de r�fl�chir, d?envisager un p�age urbain aux portes de l?aire urbaine et, m�me � un niveau local, une strat�gie globale a forc�ment plus de sens. Votre adjoint Christophe NAJDOVSKI le sait bien�: quand on am�nage une rue, on ne se demande pas ce qu?on va faire pour les pi�tons, mais on se demande comment, sur une largeur donn�e, on pourra �largir les trottoirs tout en conservant une voie de bus, tout en cr�ant des am�nagements cyclables et tout en plantant des v�g�taux.

Pr�cis�ment au sujet du pi�ton � Paris, au-del� d?une strat�gie, les pi�tons ont besoin d'une v�ritable rigueur dans le respect de l'espace public. Je pense aux d�p�ts sauvages et au respect des droits de terrasse et d'�talage. J'attire encore une fois votre attention sur le fait que nos efforts en la mati�re ont �t� mis � mal par les d�buts difficiles de la DPSP. D?ailleurs, je rappelle que la circonscription 8, 9, 10 n'est toujours pas cr��e faute de local disponible.

Les pi�tons ont surtout besoin d'une voirie en bon �tat et l�, je ne cesserai jamais de d�noncer les ravages des diminutions drastiques des cr�dits d'entretien depuis 2014 pour la voirie qui ont �t� d�lib�r�ment d�cr�t�es. Vous nous avez annonc� qu'un bilan du r�glement de voirie apr�s moult demandes de notre part serait pr�sent� en 3e Commission � l'occasion du prochain Conseil de Paris, mais en tout �tat de cause on peut d�j� dire que cette r�forme depuis un an a d�grad� le confort et la s�curit� des pi�tons car les fouilles de concessionnaires qui demeurent provisoirement remblay�es pendant des semaines, voire des mois constituent bien �videmment un danger pour les pi�tons. On peut demander toujours plus d'efforts � nos agents de propret� pour mieux nettoyer les rues quand la voirie est dans un �tat d�plorable, ils peuvent mettre tous les efforts n�cessaires, l?�tat des rues restera sale et n�glig�.

Je crois que le meilleur service � rendre aux marcheurs, c?est d'abord d'am�liorer l'entretien de la voirie et ensuite de combattre efficacement les incivilit�s qui encombrent l'espace public, autrement dit de contr�ler plus efficacement le comportement de certains concessionnaires.

Pour terminer, un mot du grand absent du Plan pi�ton, le touriste, qui est important pour Paris. Les touristes sont tr�s nombreux. L� encore, c'est un sujet r�current mais il n'y a toujours pas de plan de d�ploiement d'un mobilier urbain connect� pour les touristes, Monsieur MARTINS. En novembre 2014, je vous avais d?ailleurs pr�sent� un v?u demandant le lancement d?un nouveau march� pour remplacer les panneaux touristiques dessin�s par STARCK, dont le march� est arriv� � �ch�ance en 2016. Vous m'avez r�pondu que c'�tait dans votre lettre de mission. Deux ans plus tard, toujours rien.

Vous reprendrez donc, Mesdames et Messieurs, Madame la Maire, que votre strat�gie "pi�ton" ne suscite pas beaucoup d?enthousiasme de notre part. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

La marche �tant de droite ou de gauche...

La parole est � Mme Edith GALLOIS, pour le groupe UDI-MODEM.

Mme Edith GALLOIS. - Oui, Madame la Maire.

J'ai entendu beaucoup d'envol�es lyriques pour parler de cette strat�gie pi�tonne � Paris. Le mot strat�gie est un bien grand mot. Je vous ai bien �cout�e mais jamais je n'ai entendu dans votre bouche parler de propret� ni de l?�tat des chauss�es.

Effectivement, excusez-moi, on est au niveau du trottoir, peut-�tre m�me au ras du bitume, mais je crois que c'est par l� qu'il faut commencer quand on est concret. Nous commen�ons par l� car le concret, c'est l'essentiel. On ne peut pas parler d'agr�ment ni de s�curit� s'il n'y a pas de propret� et si l'�tat des chauss�es laisse � d�sirer.

Or on n'en est m�me pas l�; on est dans un �tat �pouvantable des chauss�es. Les trottoirs ne sont pas sales, ils sont extr�mement sales. Les trottoirs ne sont pas d�fonc�s, ils sont dans un �tat lamentable. Cela vient d'�tre rappel� par Delphine B�RKLI � l'instant.

Comment parler de s�curit� si on ne peut pas marcher sans regarder o� on met les pieds�? C'est �l�mentaire, c'est basique, mais c'est essentiel. Je dois pouvoir marcher, nous devons pouvoir marcher sans regarder o� l'on met les pieds. Excusez-moi, c'est essentiel, ce n'est pas r�solu et ce n?est absolument pas trait�. Vous n'en parlez m�me pas dans votre projet de d�lib�ration. On n'a jamais vu des chauss�es dans un �tat pareil. Les gens se foulent les pieds r�guli�rement. C'est l'ins�curit� totale pour les pi�tons, pour les personnes �g�es, pour les personnes avec des poussettes, pour les personnes � mobilit� r�duite. C'est concret mais c'est essentiel. C'est cela, la s�curit�. Vous parlez de s�curit� mais vous ne parlez pas de l'�tat des chauss�es.

La s�curit�, c'est aussi la propret�. Vous parlez d'encombrement effectivement des deux-roues qui sont l�, qui parasitent les trottoirs, des terrasses de caf�, mais ce sont aussi les d�chets qui y sont de plus en plus importants, r�currents. Franchement, si j'osais, je vous dirais que les trottoirs � Paris sont carr�ment "d�gueulasses", c'est honteux. On a honte maintenant quand on marche � Paris de l'�tat de nos trottoirs.

Je veux bien que vous parliez de strat�gie, mais commencez donc par trois choses essentielles�: la propret�....

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir conclure, Madame Edith GALLOIS, vous allez d�passer votre temps de parole.

Mme Edith GALLOIS. - Je suis d�sol�e. Nous avons d�pos� un v?u dans lequel nous vous demandons un bilan afin d'obtenir des r�ponses concr�tes.

Je remarque que vous faites une r�ponse?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Non, il faut conclure, Madame. Vous aviez 2 minutes 15, vous �tes � 2 minutes 43.

Mme Edith GALLOIS. - Je termine, j?en ai pour 30 secondes.

Je vous cite pour votre r�ponse dans votre contre-v?u�: la th�matique de l?entretien des trottoirs....

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Ne perdez pas notre temps � nous citer, vous n'�tes pas notre porte-parole. Concluez�!

Mme Edith GALLOIS. - ... la th�matique de l'entretien doit �tre abord�e dans le cadre d?une commission extra-municipale des d�placements. Franchement, la th�matique de l?entretien doit �tre abord�e.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Concluez, Madame GALLOIS.

Mme Edith GALLOIS. - Je conclus.

Soyez concrets et commencez par la propret� et l'�tat des chauss�es, et on pourra enfin parler de la strat�gie pi�tonne et de la s�curit� � Paris.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Oui, Madame GALLOIS. Cessez de dire que vous avez honte de Paris. Moi, je suis fi�re de cette ville. Marchez dans d'autres villes et revenez-nous voir apr�s pour nous parler et de l'�tat des chauss�es et des trottoirs.

J'ai un patriotisme parisien que je mets vraiment tous les jours en ?uvre, plut�t que de faire du d�clinisme qui n'a pas lieu d'�tre. Je vous assure, marchez dans d'autres villes, allez dans d'autres capitales, roulez sur les chauss�es, marchez sur les trottoirs et revenez, on en reparlera.

La parole est � Mme Karen TA�EB, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Madame la Maire.

Durant ce d�bat, on a beaucoup entendu parler des bienfaits de la marche � pied. Mais si la Charte internationale de la marche dit, en pr�ambule, que marcher est le souhait de tout �tre humain, de la naissance � la fin de la vie, pour certains, cela est de l'ordre de l?impossible depuis la naissance ou suite � un accident de la route, un accident vasculaire c�r�bral ou encore une maladie neurod�g�n�rative, une scl�rose en plaque, une myopathie?

Pourtant, ils sont pi�tons comme vous et moi, ils ont les m�mes droits. Mais qu'en est-il dans la r�alit�? Nombre de nos concitoyens qui se d�placent en fauteuil, plus largement les personnes � mobilit� r�duite ou les personnes d�ficientes visuelles, traversent une ville sem�e d'obstacles. Nous en avons conscience depuis longtemps.

J'ai relu, il y a quelques jours, en pr�parant un C.I.C.A. du 4e arrondissement, des documents datant de 2002 qui pr�conisaient exactement ce que l'on souhaiterait aujourd'hui pour faire de Paris, cette ville inclusive et bienveillante que nous souhaitons tous. Je veux saluer le travail r�alis� par P�n�lope KOMIT�S, � cette �poque adjointe de Bertrand DELANO� en charge du handicap. Tout y �tait, une v�ritable feuille de route � suivre.

Le 12e arrondissement �tait d'ailleurs pr�curseur en la mati�re. Beaucoup de choses ont depuis �t� r�alis�es � Paris�: feux sonores, mise en accessibilit� des mairies, des lignes de bus. Mais force est de constater que lorsqu'on se d�place en fauteuil ou avec une canne blanche, cela reste encore tr�s compliqu�, risqu�, voire dangereux. Il y a incontestablement une v�ritable prise de conscience qui nous am�ne aujourd'hui � passer � la vitesse sup�rieure. C'est en se mettant � la place de l'autre que l'on prend conscience de ses v�ritables besoins.

C'est ce qui a �t� fait place de la Bastille par notre coll�gue Bernard JOMIER, que je veux remercier pour son volontarisme en la mati�re, Christophe NAJDOVSKI qui �tait pr�sent, et Jean-Louis MISSIKA qui l'ont travers�e les yeux band�s. C'est le cas aujourd'hui des ambassadeurs de l?accessibilit� que nous avons la chance d'avoir dans le 4e arrondissement�: deux jeunes gar�ons, Samuel et Mathieu, d'ailleurs ici pr�sents dans les tribunes et que je veux remercier. Ils sont arriv�s et tr�s vite, plein de volont�, d'enthousiasme et d'intelligence, l'intelligence du c?ur, ils ont imm�diatement compris combien la ville pouvait �tre peu am�ne vis-�-vis des personnes handicap�es et qu'il tenait pourtant souvent � peu de choses pour r�parer une situation � laquelle nous nous habituons inconsciemment lorsqu'on ne se met pas � la place de l'autre.

Nos ambassadeurs ont ainsi d�ambul� dans les rues �troites du Marais, les rues pav�es, les rues encombr�es de terrasses d�bordantes, de motos sur le trottoir, de bouches d'�gout non referm�es, de panneaux redondants, de panneaux cass�s, rafistol�s, dangereux, de grilles d'arbres non r�glementaires, d'horodateurs prenant toute la place du trottoir, contraignant la personne en fauteuil roulant � descendre sur la chauss�e non sans mal et non sans risque, mais aussi des bandes podotactiles us�es ou parfois l� o� elles ne devraient pas se trouver, perturbant ainsi le d�placement de la personne aveugle.

Nos ambassadeurs sont dans le 4e arrondissement pour une dur�e de huit mois. Ils ont d�j� bien entam� leur travail, indiquant sur un tableau Excel un tr�s grand nombre de mesures � prendre pour am�liorer les conditions de d�placement de nos concitoyens. Ils ont, pour cela, transmis les demandes sur le site "Dans ma rue" et d�j� sugg�r� des am�liorations du site comme la cr�ation d'un onglet d�di� � l'accessibilit� et surtout la connaissance des travaux r�alis�s suite aux alertes indiqu�es sur ce site.

Je veux saluer �galement le travail des conseils de quartier qui ont d�j� commenc� ce travail, photos � l'appui, et inviter chaque citoyen � devenir � son tour ambassadeur d'accessibilit� dans sa rue, son quartier, tout simplement se mettre � la place de l'autre, celui ou celle qui ne voit pas, qui n'entend pas, qui ne marche pas sur ses deux pieds mais qui est un citoyen � part enti�re.

Ce plan "Paris pi�ton" doit �tre le v�ritable rendez-vous de l'accessibilit� � Paris. Il nous invite � envisager la ville jamais �go�stement, mais toujours avec le souci de l'autre pour marcher ensemble dans la m�me direction, c?est-�-dire vers une ville pour tous.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C'est moi qui vous remercie, ch�re Karen TA�EB, de mettre ce sujet aussi clairement sur la table. D'ailleurs, en compl�ment de ce que vous avez dit, notre candidature pour les Jeux olympiques et paralympiques sera aussi un levier puissant pour rendre la ville accessible. Nous y travaillons beaucoup avec Bernard JOMIER, vous avez raison de le citer, et bien s�r avec Christophe NAJDOVSKI. Merci d'avoir indiqu� cet axe tr�s important de notre travail.

La parole est � M. Pierre LELLOUCHE, pour le groupe les R�publicains.

M. Pierre LELLOUCHE. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Dans le prolongement de ce que vient de dire Mme Karen TA�EB et avant elle Mme Edith GALLOIS, car je suis fondamentalement d'accord avec ce qui a �t� dit, le sujet n'est pas une controverse, il n'y a pas de diff�rence entre nous sur l'importance de la marche � Paris.

Vous l'avez dit vous-m�me, la marche, c'est gratuit, c?est bon pour la sant�. Quand on a la chance d'habiter Paris, c'est une joie de marcher dans Paris. Ce n?est pas un sujet de vouloir d�velopper la marche � Paris. Utiliser des grands mots comme strat�gie "Paris pi�ton", partir dans des obscures all�es o� on essaie de dresser un mode que vous appelez doux de mobilit� contre les autres, ne me para�t pas l'essentiel. Exactement comme mes coll�gues, je constate, parce que j'aime marcher dans Paris, que pour marcher dans Paris, il faut d'abord que ce soit possible au niveau des trottoirs et de la voirie.

Malheureusement, cela a �t� dit, ces trottoirs sont largement d�grad�s. C'est l'occasion de nombreuses chutes et de dommages caus�s � nos concitoyens. Cela co�te presque un million d?euros � la Ville chaque ann�e. Marcher dans Paris, c'est difficile aussi parce que les rues sont sales, encombr�es, et c'est un vrai sujet pour les visiteurs, les touristes. Il y a un probl�me que nous connaissons tous, qui est celui du nettoyage � Paris et l'organisation de ce nettoyage. Un troisi�me probl�me, c'est la s�curit�, la s�ret�. Un enfant encore ce matin a �t� poignard� en pleine rue dans le 20e arrondissement. Les violences, c'est tous les jours, sans parler du 8e arrondissement o� il y a eu des choses tr�s graves ces derniers temps et, tous les jours, la mendicit� agressive, les gens qui se font agresser, touriste, pas touriste.

Voil� au moins trois domaines, Madame la Maire, o�, de fa�on tr�s concr�te, vous �tes attendue. C'est tr�s bien de parler de strat�gie "Paris pi�ton", mais rendez l'activit� de la marche simplement possible.

Par ailleurs, je dois dire que, dans les textes que nous avons examin�s tout r�cemment � l'Assembl�e nationale, vous avez dit non � tout ce qui aurait pu am�liorer les choses. On vous avait demand�, s�nateurs et d�put�s, de d�concentrer � Paris les pouvoirs en mati�re de nettoyage. Vous avez refus� de les d�concentrer. On est dans le statu quo.

En mati�re de s�curit� publique, vous refusez une vraie police municipale que nous vous avions demand�e. On avait mis des arr�t�s anti-mendicit�, tout cela a �t� supprim�.

De gr�ce, Madame, ce n'est pas la peine de nous faire un exercice de communication, de nous parler de marche sur l'eau, de grande marche ou de marche verte. Si vous voulez, je connais un certain nombre de marches. En dehors de M. MACRON, il y a de nombreuses marches dans l'histoire. J'aimerais pouvoir marcher confortablement et s�rement � Paris. Vous �tes pay�e pour cela, faites-le. Ne nous entra�nez pas dans des op�rations de communication et r�pondez exactement � ce qu'on vous dit sur vos propres bancs d'ailleurs. J'ai entendu des choses tout � fait justes venant des membres de la majorit� comme de l'opposition. Soutenez notre v?u, faites le job, Madame, c'est tout ce qu'on vous demande.

Merci beaucoup.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il restera un peu moins de 3 minutes pour deux orateurs du groupe les R�publicains � se partager.

La parole est � M. Pascal CHERKI, dernier orateur pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

Monsieur l?ancien maire du 14e�?

M. Pascal CHERKI. - Merci, Madame la Maire.

Tout d?abord, mes chers coll�gues, la marche, nous le savons, est un enjeu environnemental et de sant� publique, qui est pl�biscit�e par les Parisiens. C?est une �vidence, mais � entendre certains coll�gues de l?opposition, c?est une �vidence qu?il faudrait rappeler. Les effets terribles de la pollution de l?air sur la sant� ne peuvent �tre ignor�s et ne le sont pas par cette Municipalit�, qui est motrice dans la lutte contre la pollution.

C?est pour cela qu?� Paris, depuis 2001, nous avons - et nous l?assumons - r�duit la place des v�hicules polluants dans la ville. C?est aussi pour cela que nous avons d�velopp� d?autres modes de transports, avec V�lib? ou Autolib?. C?est encore pour cela que nous avons redonn� aux Parisiens deux belles promenades sur les bords de Seine, et la reconqu�te des berges de Seine est aussi un projet qui a toute sa place dans la lutte contre la pollution.

Apr�s un Plan v�lo, car cette politique municipale a une coh�rence et une continuit�, pour d�velopper ce mode de transport, aussi bon pour notre sant� que pour celle de notre plan�te, Paris se dote aujourd?hui, et c?est bien, c?est heureux, d?un Plan pi�ton. La marche, car il s?agit de cela, a toute sa place dans la politique de gestion des mobilit�s urbaines. Elle participe � la r�duction de la pollution. Ceux qui marchent, en effet, mes chers coll�gues, sont quand m�me ceux qui, dans leurs modes de d�placements, ont le plus de chances de moins polluer.

La marche a aussi, et c?est important, sa place dans les politiques de sant� publique. En effet, il est de notori�t� publique que faire au moins 30 minutes d?activit� physique par jour permet de pr�venir un certain nombre de pathologies chroniques, comme les maladies cardiovasculaires, les diab�tes ou autres. Marcher, c?est donc un facteur indiscutable d?am�lioration de la qualit� de vie et d?augmentation de l?esp�rance de vie.

Que l?on ne vienne pas nous dire que le Plan pi�ton n?int�resse personne, comme j?ai pu l?entendre sur les bancs de l?opposition municipale. Je vous rappelle, mes chers coll�gues, mais vous le savez, que le projet "Paris aux pi�tons" est arriv� deuxi�me lors de l?�dition 2015 du budget participatif. C?est l� un bon indicateur de la vision que les Parisiens ont de leur ville pour demain. A cela s?ajoutent plusieurs dispositifs existants qui suscitent l?adh�sion des habitants�: "Paris Respire", la journ�e sans voiture ou encore, autre projet vot� au budget participatif, "rendre la rue aux enfants".

Du succ�s de toutes ces mesures, nous pouvons en retenir une le�on�: les Parisiens veulent reconqu�rir l?espace public, trop longtemps rest� l?apanage des seules voitures. Et comme la concertation est au c?ur de la m�thode de l?action de cette majorit� municipale, leurs propositions, et j?en remercie la Municipalit�, ont �t� int�gr�es dans la strat�gie "Paris pi�ton".

Par exemple, et je voudrais r�pondre � notre coll�gue LECOQ qui s?int�resse beaucoup � la 11e circonscription, lui dire par exemple que deux projets, dans cette strat�gie "Paris pi�ton", notamment de faire de l?avenue Ren�-Coty une promenade agr�able pour se rendre du parc Montsouris � la place Denfert-Rochereau? Actuellement, cette avenue ne permet pas un parcours totalement fluide, apais� et totalement s�curis� pour les pi�tons, � cause des ruptures impos�es pour favoriser le transport routier.

En cr�ant une promenade v�g�talis�e, agr�ment�e d?espaces propices � la halte et aux activit�s ludiques et sportives, cette liaison entre deux points tr�s importants du 14e arrondissement sera d�sormais mieux pacifi�e. Enfin, mon cher coll�gue, rue Stanislas, la cr�ation d?une zone pi�tonne sur un tron�on de la rue Stanislas est une avanc�e importante pour les habitants de cette partie du 6e arrondissement, que nous ne devons pas, mon cher coll�gue LECOQ, d�laisser.

La marche est aussi une r�appropriation de l?espace public. Vous l?aurez compris, mes chers coll�gues, le but de ce Plan pi�ton est simple�: favoriser la marche � Paris, qui repr�sente 60�% de nos d�placements. Il suffit de regarder aussi du c�t�, mes chers coll�gues, de ce que nous disent un certain nombre de sociologues pour voir qu?� travers cette d�marche de lutte contre la pollution, cette d�marche b�n�fique pour la sant� publique, il y a aussi un autre apport � la ville�: une forme moderne d?urbanit�. Pour beaucoup de sociologues, la mobilit� appara�t comme une construction pratique et perceptive. Elle met en jeu la capacit� des pi�tons � vivre ensemble et � tirer parti des informations per�ues dans l?environnement.

Je ne voudrais n'en citer qu?un....

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir conclure, Monsieur CHERKI.

M. Pascal CHERKI. - Je terminerai par cette citation du sociologue Isaac Joseph�: "marcher, c?est forc�ment naviguer, observer et agir en m�me temps�; c?est ajuster son allure, sa direction, le contact physique avec l?environnement d?humains et d?objets, � l?occasion, penser aux salutations ou aux adieux, faire un mouvement de t�te et, s?il s?agit de marcher d?un m�me pas, signaler tout changement de rythme. Bref, c?est produire des indices de son activit� au moment m�me de son effectuation, cadrer et marquer son d�placement avec et pour ceux qui l?observent".

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Pascal CHERKI. Quelle conclusion � ce propos�! Marchons avec Pascal�!

Il reste tr�s peu de temps�: 2 minutes 42 pour Val�rie MONTANDON et Fran�ois-David CRAVENNE.

Madame MONTANDON�?

Mme Val�rie MONTANDON. - Merci, Madame la Maire.

Durant cette mandature, vous avez la f�cheuse tendance � tout morceler et � opposer les Parisiens les uns les autres, et les usagers des diff�rents transports en commun ou encore d?autres utilit�s ne sont pas �pargn�s non plus. Comme l?a �voqu� Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, nous pensons que c?est une strat�gie de d�placements qu?il conviendrait d?adopter, et non une succession de plans�: le Plan v�lo, le Plan pi�ton, le Plan "anti-voitures".

Nous sommes en effet favorables aux principes �voqu�s dans ce projet de d�lib�ration, qui ont pour finalit� d?am�liorer le d�placement des pi�tons dans Paris. Cependant, nous attirons votre attention sur l?�tat de la voirie. Les donn�es d?accidentologie � Paris sont assez r�v�latrices de l?�tat d�fectueux de cette voirie. Les indemnisations, par exemple, des victimes de chutes ont atteint 0,9 million d?euros en 2016, contre 0,5 million en 2014, soit une hausse de 80�%. Nous serons tr�s vigilants sur l?am�nagement des diff�rents projets, notamment � la place Nation, sur la n�cessit� d?optimiser le flux des voyageurs, qui sont d?ailleurs, dans cette place, souvent en correspondance, mais aussi, nous serons vigilants sur l?acc�s pour les personnes en situation de handicap, dont les mesures concr�tes ne sont pas encore assez visibles dans la Capitale.

Enfin, citer tous les lieux du 12e arrondissement de Paris, dont l?�tat de la voirie est d�fectueux, serait bien trop long. Dans le v?u, simplement, j?ai pris l?exercice de citer les endroits qui sont tr�s passants, comme des rues commer�antes ou encore, comme des trajets qui m�nent au bois de Vincennes, ou encore, des places qui sont fr�quent�es, notamment pr�s de la gare de Lyon. Je ne pourrai donc pas toutes les citer. Cependant, nous vous demandons qu?un �tat des lieux soit lanc� en concertation avec les conseils de quartiers, et que la r�novation de la voirie soit programm�e, et enfin que les solutions pour lutter aussi contre les d�p�ts des encombrants, qui alt�rent le cheminement des pi�tons, soient �tudi�es avec les bailleurs sociaux ou les copropri�t�s concern�es.

Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. Vous �tes all�e vraiment tr�s vite.

Alors, je laisse M. CRAVENNE, s?il veut dire? Allez, une minute et demie, Monsieur CRAVENNE.

M. Fran�ois-David CRAVENNE. - Merci, Madame la Maire.

Le grand producteur de cin�ma am�ricain Darryl Zanuck, disait�: "pour faire un bon film, il faut trois choses�: un, une histoire�; deux, une histoire�; trois, une histoire". Eh bien, Madame la Maire, vous pensez, vous, que pour faire une bonne politique pour les Parisiens, il faut trois choses�: de la "com", de la "com" et encore de la "com". Et je m?y connais. Et ce Plan pi�ton en est la triste, mais parfaite illustration�: de jolis mots, une rh�torique emprunt�e aux "bisounours" et � "bonne nuit les petits", une vision de papier glac�.

Dans les faits, on est loin, tr�s loin d?une politique efficace. Mes coll�gues viennent de d�tailler les nombreux points faibles de cet amoncellement de v?ux pieux, d?enfoncements de portes ouvertes, avec l?habituel et si n�faste r�flexe de l?Ex�cutif d?opposer sans cesse les Parisiens entre eux.

Difficile d?�tre vraiment contre ce plan, car comment �tre contre les pi�tons ou contre une ville plus agr�able � vivre�? C?est comme �tre contre la paix ou contre le bonheur. Mais soyons s�rieux�: ce plan, lorsqu?on rentre dans les d�tails, dans le concret, ne propose rien de pr�cis, rien qui changera vraiment le bien-�tre des Parisiens, car c?est bien de l?avenir de nos concitoyens dont il s?agit ici, et pas de celui du service communication de la Maire.

Et comme d?habitude, aucune concertation s�rieuse n?a pr�c�d� sa strat�gie. On est dans le flou, dans la formule, la formule empathique et faussement consensuelle, on est dans l?annonce pure - vous pouvez hurler, mais cela ne sert � rien -, mais dont l?application est totalement st�rile. Pourquoi�? Pourquoi�? Si, malheureusement, �a marche. Pourquoi, Madame la Maire, ne pas proposer enfin une vision claire, pr�cise, concr�te, fond�e sur ce que veulent r�ellement les Parisiens et les Parisiennes�? Alors que les Parisiens sont de plus en plus nombreux � se r�signer � quitter...

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir conclure, Monsieur CRAVENNE.

M. Fran�ois-David CRAVENNE. - Les Parisiens sont de plus en plus nombreux � se r�signer � quitter notre ville, si l?on en croit les derni�res statistiques de l?Insee. Les Parisiens attendent impatiemment une politique qui leur facilite la ville, qui leur permette r�ellement de bien vivre � Paris, et non un �ni�me enfumage de communication, certes habile, mais qui ne changera rien dans leur quotidien d?habitants de la plus belle ville du monde.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur CRAVENNE.

J?avoue que nous aurions �t� tr�s frustr�s de ne pas vous entendre et donc, je me r�jouis de vous avoir donn� cette minute 50 suppl�mentaire.

Et je donne � pr�sent la parole � M. Christophe NAJDOVSKI pour vous r�pondre, et � l?ensemble des orateurs et oratrices, bien s�r.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Merci, Madame la Maire.

L?�laboration d?une strat�gie "Paris pi�ton" est partie d?un constat et d?un paradoxe�: la marche repr�sente pr�s de 60�% des d�placements � Paris et elle m�rite donc qu?une politique municipale structur�e et d�di�e lui soit consacr�e. Et dans les politiques de d�placement men�es par le pass�, les seuls objectifs de fluidit� de la circulation motoris�e ou de stationnement des v�hicules individuels ont tr�s longtemps guid� la conception de la voirie publique. Pourtant, il y a une expression forte, une volont� de reconqu�te du territoire par et pour l'usager pi�ton. Il y a la volont� d'une ville plus accueillante o� il fait bon vivre et respirer. Pour preuve, dans une enqu�te men�e par l'Atelier parisien d?urbanisme aupr�s des Parisiens, les termes "rendre l'espace public aux pi�tons" et "permettre de nouveaux usages" reviennent de mani�re syst�matique.

Ce constat nous a amen�s � prendre en consid�ration le pi�ton comme mode premier de d�placement. Il nous a amen�s � r�interroger les modes de fabrication et de gestion des espaces publics parisiens, car il s'agit bien ici de proposer des outils, des m�thodes pour fabriquer ou adapter l'espace public en faveur des pi�tons. Il faut nous donner les moyens d'une ville "marchable" pour renforcer encore cette part modale et r�unir les conditions de la pratique de la marche, � savoir plaisir, confort et s�curit�.

Les pi�tons sont les usagers de l'espace public les plus vuln�rables et parmi eux, les enfants, les personnes �g�es et les personnes en situation de handicap et � mobilit� r�duite doivent �tre particuli�rement prot�g�s. A ce titre, pour les personnes en situation de handicap, pour chacune d'entre elles, une bande de guidage permettra, sur les places qui seront r�am�nag�es - les sept places - tel un fil d?Ariane, aux voyants, aux mal voyants et aux non-voyants de se rep�rer et de se d�placer en toute s�curit� et en toute autonomie.

Rendre la ville "marchable" correspond aussi � une r�elle attente des Parisiens et elle correspond aussi � l'id�e d'une ville inclusive, c'est-�-dire une ville dans laquelle tous les usagers de Paris ont leur place. Cette question de la place du pi�ton est centrale puisque, d�s que l'on ouvre ou que l?on rouvre des espaces aux pi�tons, le succ�s est garanti. Je prendrai l'exemple des berges rive gauche ou encore de la place de la R�publique, hier, respectivement autoroute urbaine et carrefour routier satur�s par la circulation motoris�e, aujourd'hui, tr�s largement r�appropri�s par les pi�tons de tous �ges.

Je rappellerai le succ�s consid�rable des berges rive gauche�: 6 millions de promeneurs en 3 ans. Je parlerai aussi du succ�s naissant et grandissant des berges rive droite qui deviennent d�j� un "spot", autrement dit "un secteur pi�ton ouvert � tous" pour les marcheurs et les joggeurs. R�habiliter la place du pi�ton dans la ville est aussi une tr�s forte demande exprim�e tr�s largement � l'occasion du budget participatif puisque les projets pi�tons sont souvent pl�biscit�s par les Parisiens. Ce Plan pi�ton traduira en actes les projets vot�s par les Parisiens. Je rappellerai aussi, pour m�moire, le succ�s des op�rations "Paris Respire" tous les dimanches, ou encore la Journ�e sans voiture, ou encore les Champs-Elys�es pi�tons chaque premier dimanche du mois.

Alors, oui, r�habiliter la marche, la favoriser, c'est mener une politique publique qui b�n�ficie au plus grand nombre et la marche a de nombreux atouts. Elle est rapide pour les courtes et moyennes distances. Elle est bonne pour la sant�. Cela a �t� dit. Faire une activit� physique de 30 minutes de marche par jour permet de pr�venir un certain nombre de pathologies chroniques. Je pense � l'ob�sit�, aux maladies cardiovasculaires, respiratoires, cancer, diab�te et autres. C'est aussi un mode �conomique. C?est le moins cher de tous les modes de d�placement. C?est un mode non polluant. La marche est �galement facteur d'attractivit� et de dynamisme �conomique. Il faut pr�ciser que, souvent, les Parisiens, lorsqu'ils choisissent leur logement, c'est aussi en fonction du quartier et des offres de proximit� qui sont facilement accessibles � pied. On peut aussi citer le fait que, parmi les d�placements motiv�s par les achats, 79�% se font � pied. Bref, la marche est un facteur d'�quit� et de coh�sion sociale.

Aussi, avec la strat�gie "Paris pi�ton", nous proposons de lancer cinq chantiers pour la mandature. Vous les avez rappel�s, Madame la Maire. Je ne les d�clinerai pas dans le d�tail, mais je rappellerai tout de m�me quelques grandes orientations. Tout d'abord, il s'agit de faciliter les continuit�s pi�tonnes, de nouveaux partages de la voirie, notamment l'apaisement des grands axes routiers. Il s?agit de valoriser aussi les grandes promenades. La question de la promenade urbaine du boulevard de la Chapelle a �t� �voqu�e, mais c'est aussi le parcours sportif qui est projet� sur les boulevards de Belleville, de M�nilmontant et de Charonne. C'est aussi la promenade urbaine du boulevard Raspail, ch�re au Maire du 6e arrondissement. C'est �galement am�nager les sept places qui sont en projet � Paris. C'est aussi faciliter les franchissements et att�nuer les ruptures urbaines, notamment aux portes de Paris.

Penser la question du pi�ton, c'est aussi favoriser la diversit� d'usages dans la rue avec, notamment, les projets de rues aux enfants, mais c'est aussi, dans une d�marche de ville inclusive, d�velopper des assises, notamment pour les personnes � mobilit� r�duite. Il faut le dire�: il n'y a rien de tels que des bancs publics pour faire marcher une ville.

Cette strat�gie "Paris pi�ton" d�finit quelques grands chantiers. Elle va aussi nous permettre des d�clinaisons op�rationnelles. Je r�pondrai ainsi � ceux qui disent que c'est un projet creux. Une cinquantaine de projets d'am�nagement renouvelant le partage de la rue sont ainsi financ�s par le plan d'investissement de la mandature. Ce sont une vingtaine de projets suppl�mentaires qui sont issus du budget participatif "Paris aux pi�tons" qui concr�tiseront les orientations de cette strat�gie "pi�ton".

J'en viens � pr�sent aux interventions et aux r�ponses aux v?ux d�pos�s par les membres de notre Conseil. Nous donnerons un avis favorable au v?u du groupe Ecologiste de Paris relatif � l'am�nagement de l'espace public centr� sur les besoins du pi�ton, avec un amendement qui, je pense, sera accept�. Nous donnerons �galement un avis favorable pour l'exp�rimentation d'am�nagements de quartiers sans signalisation par feux tricolores, l� encore, avec un l�ger amendement.

Je voudrais donner aussi quelques �l�ments sur les v?ux relatifs � l'extension des voies pi�tonnes d�pos�s par les �lus Radicaux de Gauche, ou encore l'am�lioration du rev�tement des trottoirs, r�pondre �galement au v?u relatif � la mixit� dans les futurs travaux d'am�nagement, ou encore � celui sur l'�tat des lieux concernant l'�tat de la voirie, ou encore l?�tat g�n�ral des trottoirs parisiens, en vous disant que pour ces v?ux, qui portent sur le suivi de la strat�gie "Paris pi�ton", nous pourrons faire un avancement de ces projets et r�pondre ainsi aux v?ux � l'occasion d'un document de synth�se annuel puisque nous pr�voyons des pr�sentations r�guli�res, � la fois en Commission extramunicipale des d�placements et par un document annuel qui, chaque ann�e, permettra de savoir o� nous en sommes de la mise en ?uvre de la strat�gie "Paris pi�ton".

Notre v?u de l'Ex�cutif apporte �galement une r�ponse sur les points soulev�s par les v?ux du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants, les v?ux du groupe UDI-MODEM ainsi que celui du groupe les R�publicains, puisqu'un bilan de la r�forme du r�glement de voirie est en cours. Il sera pr�sent� prochainement en 3e Commission du Conseil de Paris. Il est �vident aussi que l'�tat des trottoirs et leur niveau d'encombrement, qui constituent une probl�matique centrale du confort de la rue, doivent �tre des indicateurs de suivi de la strat�gie "Paris pi�ton". Enfin, la question du genre doit, bien entendu, elle aussi, constituer un indicateur d'appr�ciation et de suivi des projets.

Je voudrais dire un mot �galement du v?u du groupe les R�publicains et de l?intervention de Mme KOSCIUSKO-MORIZET qui a parl� de tout, sauf du sujet, puisque vous parlez d'une mise en perspective de la strat�gie municipale des d�placements. Je voudrais vous rappeler, Madame KOSCIUSKO-MORIZET, qu'il suffit de lire ou de relire la feuille de route qui date de mai 2014. Je vous la donnerai � l'issue de ma r�ponse pour vous rappeler que tout ceci figure dans la feuille de route que la Maire de Paris nous a confi�s, et m?a confi� personnellement, en mai 2014 et que tous ces projets ont �t� engag�s au d�but de la mandature. Ce qu'il ressort de votre v?u, c'est une forme de conservatisme, une vision des d�placements qui ne sont vus qu'au travers d?un seul prisme, celui de la circulation automobile. Votre v?u incrimine finalement notre action. Il nous est reproch� d'agir et d'avoir une vision qui est diff�rente de la v�tre. Sachez que nous �voquons la question de la probl�matique des mobilit�s dans une perspective multimodale, l� o� votre v?u ne propose rien. Nous proposons donc un v?u de l'Ex�cutif qui rappelle ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons.

Nous agissons pour r�duire la pollution atmosph�rique de fond � Paris. Depuis 2001, la politique qui a �t� mise en place a permis de diminuer d'un tiers le nombre de v�hicules circulant dans Paris. L'�tude d?Airparif de 2013 montrait une baisse globale de 10�% des �missions de polluants � Paris et soulignait le r�le de la politique municipale dans cette diminution de la pollution. Les chiffres sont l�, ils sont t�tus, mais la politique que nous menons permet bel et bien de faire baisser la pollution atmosph�rique � Paris. Nous pouvons �galement �tre fiers d'�tre la premi�re ville fran�aise � avoir mis en place une zone � basse �mission, autrement dit une zone � circulation restreinte.

Puisque vous avez �voqu� les pics de pollution � r�p�tition, Madame KOSCIUSKO-MORIZET, je voudrais tout de m�me vous rafra�chir la m�moire et vous rappeler aussi que ce ph�nom�ne n'est pas que parisien. C'est un ph�nom�ne national, voire m�me europ�en, que la moiti� des �missions le sont � cause du trafic routier et que les pics de pollution que nous avons v�cus sont des pics aux particules fines qui sont notamment dus � la di�s�lisation du parc automobile qui - il faut le rappeler - a �t� encourag�e par le Gouvernement dont vous �tiez membre lorsque vous �tiez Secr�taire d'�tat � l'Ecologie en 2008 puisqu?avec le bonus-malus, vous avez dop� les ventes de voitures diesel. Et malheureusement, on en paie le prix aujourd'hui.

Vous pr�tendez �galement que la Ville s?est sous-investie depuis dix-huit ans pour les transports en commun alors que la contribution annuelle de la Ville de Paris au budget de fonctionnement du S.T.I.F. est de pr�s de 400�millions d?euros, dont au moins 100�millions d?euros peuvent �tre consid�r�s comme de la p�r�quation en faveur du d�veloppement des modes de transports dans les autres collectivit�s d?Ile-de-France. Ce sont pr�s de 1 milliard d?euros qui seront investis dans cette mandature en faveur du d�veloppement des transports collectifs sans compter Velib?, Autolib?, le d�veloppement m�tropolitain de Velib? ou encore la construction d?une zone � circulation restreinte � l?�chelle m�tropolitaine que nous appelons de nos v?ux.

Mais notre v?u rappelle �galement que, sur les transports collectifs, c?est au S.T.I.F. de nous accompagner. Nous allons donc saisir la Pr�sidente du S.T.I.F. pour que, dans l?ann�e, elle nous pr�sente un plan d?am�lioration de la qualit� du service dans le m�tro, notamment en mati�re de propret� et de qualit� de l?air, et pour que nous soient pr�cis�s les moyens qui seront consacr�s par le S.T.I.F. au projet de restructuration du r�seau de bus parisien, dont la concertation vient de s?achever.

En conclusion, Madame la Maire, je voudrais souligner que ce travail, ce Plan pi�ton a �t� l?objet d?une d�marche partenariale et transversale. Je veux remercier en particulier les �quipes de la Direction de la Voirie et des D�placements, et en particulier notre pr�cieuse Agence de la mobilit� qui est � l?origine de ces r�flexions, qui a port� avec conviction ce travail de co-�laboration particuli�rement remarquable en lien avec l?Atelier parisien d?urbanisme.

Je voudrais rappeler aussi � ceux qui disent que nous n?avons pas fait de concertation qu?au cours des derniers mois, tous les acteurs ont �t� consult�s et associ�s�: les mairies d?arrondissement, les groupes politiques ont �t� associ�s � ce travail. Cette d�marche a associ� aussi les partenaires institutionnels comme la R.A.T.P., la Pr�fecture de police, les chambres consulaires, les associations mobilis�es pour le partage de l?espace public, mais aussi des chercheurs scientifiques qui s?int�ressent de plus en plus � la question du pi�ton dans la ville.

Ce travail a �t� men� aussi avec l?ensemble des Directions de la Ville et avec mes coll�gues que je tiens � saluer et qui sont attach�s � cette d�marche. Il s?agit de d�velopper � travers ce projet des rues sportives qui sont port�es par notre coll�gue Jean-Fran�ois MARTINS, les rues v�g�tales ou encore la v�g�talisation de l?espace public port�e par P�n�lope KOMIT�S et l?art dans la rue qui est cher � Bruno JULLIARD. Il s?agit de favoriser le commerce de proximit�, comme Olivia POLSKI. Il s?agit d?agir pour l?�galit� entre les femmes et les hommes?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - S?il vous pla�t, un peu moins de bruit.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - ? qui doivent toutes et tous trouver leur place dans l?espace public comme le porte sans rel�che H�l�ne BIDARD. Sans compter les enjeux de sant� dont j?ai parl� et Bernard JOMIER est �galement investi sur cette strat�gie.

En conclusion, Madame la Maire, que chacune et chacun, ayant mis sa pierre � l?�difice de cette collaboration, soit sinc�rement remerci� pour l?�laboration de cette strat�gie "pi�ton".

Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, cher Christophe NAJDOVSKI, pour cette brillante intervention.

Janvier 2017
Débat
Conseil municipal
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