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2017 DEVE 47 - Convention de partenariat entre la Ville de Paris et les Brasseurs de France pour la production de bière à partir de l'orge et du houblon cultivés au bois de Vincennes.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous d�butons avec la communication relative � une alimentation durable et une agriculture urbaine cr�atrices de nouveaux liens urbains/ruraux. Il s'agit du projet de d�lib�ration DEVE 50 auquel viennent se joindre 12 dossiers qui seront d�battus pendant cette matin�e et feront l'objet de votes sachant que l� il s'agit d'une communication.

Mes chers coll�gues, je vais introduire ce d�bat.

Si les industries agroalimentaires ont nettement domin� la consommation des citadins de la deuxi�me moiti� du XXe si�cle, nous le savons, nous vivons depuis 25 ans une v�ritable r�volution environnementale, alimentaire et sanitaire.

Il nous appartient de l'encourager pour permettre aux citoyens d'adopter un mode d'alimentation plus sain, respectueux de leur sant� et de leur environnement. Cela implique bien s�r d'accompagner les �volutions de la cha�ne alimentaire traditionnelle, du producteur au consommateur.

L'alimentation doit en outre �tre replac�e au c?ur d'une nouvelle relation territoriale, qui permettra de renouer les liens entre les urbains et les ruraux. Notre M�tropole se montrera durable et r�siliente si elle parvient � pr�server le syst�me alimentaire agricole � chacune de ces �tapes.

Le plan d'action que je vous pr�sente aujourd'hui apporte une r�ponse concr�te et ambitieuse � tous ces enjeux fondamentaux et je veux bien s�r remercier tr�s chaleureusement l'Ex�cutif dans son ensemble et plus particuli�rement P�n�lope KOMIT�S, C�lia BLAUEL, Olivia POLSKI, Antoinette GUHL, Jean-Louis MISSIKA, Mao PENINOU, ainsi que toutes les �quipes de l'administration pour la pr�paration de ce plan d'action extr�mement ambitieux et tr�s concret.

Notre objectif est clair, il s'agit d'abord de permettre � tous les Parisiens d'avoir acc�s � des produits de qualit� dont la culture, la transformation et la vente favorisent le d�veloppement des territoires et pr�sentent un impact r�duit sur l'environnement.

La Ville de Paris est le premier acheteur public de produits issus de l'agriculture durable. Notre Plan d'alimentation durable 2015-2020 pr�voit de porter � 50�% la part de l'alimentation durable dans l'ensemble de la restauration collective des services de la Ville. Nous ?uvrons �galement � lever les obstacles pouvant limiter l'acc�s des petits producteurs locaux � la commande publique. C'est un vrai sujet. Le renouvellement du conventionnement entre la Ville et les caisses des �coles fin 2017 pourra aussi renforcer nos efforts.

Il s'agit aussi du soutien au commerce et � la distribution de proximit� parce qu'il est essentiel pour garantir l'acc�s � des produits locaux de qualit� et pour la protection des savoir-faire gastronomiques artisanaux. Nous sommes fiers � Paris d'avoir des artisans et commer�ants avec une belle vitalit�.

Depuis 2001, nous menons une politique active pour pr�server, soutenir et installer les commerces alimentaires et artisans de bouche � travers notamment des dispositifs innovants tels que "Vital'Quartier", avec les saisons 1 et 2.

Le contrat "Paris Commerces" amplifiera cette dynamique et la mise en place d'une structure de coop�ration interbailleurs pour la commercialisation de leurs 6.500 locaux d'activit� en pied d'immeuble permettra, elle aussi, de mobiliser au mieux ce parc pour favoriser l'installation de commerces alimentaires.

Nous continuerons � nous opposer � l'implantation de grandes surfaces alimentaires, je le dis avec force, lorsqu'elles menacent l'offre de proximit� et je me r�jouis, � cet �gard, du vote dans la loi sur le statut de Paris, d'un amendement renfor�ant la r�gulation de ce type d'implantation, qui menace les petits commerces ici et les terres agricoles en Grande Couronne.

Nous travaillons avec la S.E.M.A.-EST pour soutenir l'installation de magasins de vrac, il y en a plusieurs d'ouverts notamment dans le 10e arrondissement de Paris.

Les 82 march�s couverts et d�couverts seront toujours au c?ur de la strat�gie municipale. 3 nouveaux march�s biologiques vont s'ajouter bient�t aux 3 existants. 2 nouvelles halles alimentaires seront en outre ouvertes. Un quai fermier r�serv� aux producteurs locaux sera cr�� dans la continuit� de la reconqu�te des rives de la Seine sur ce nouveau parc, celui des rives de la Seine.

Cr�er une logistique durable aussi pour les circuits courts constitue un enjeu majeur pour maintenir le commerce alimentaire de proximit�. C'est l'objet de la Charte logistique durable sign�e avec une centaine de partenaires en 2013. Nous avons modifi� le P.L.U. afin de r�server une soixantaine de nouveaux espaces de logistique urbaine dans Paris. La construction par la Sogaris d'une halle logistique � Chapelle International s'inscrit �galement dans cette d�marche. Nous travaillons aussi avec Rungis pour promouvoir et structurer les fili�res des circuits courts avec l'ouverture en 2015 du pavillon des producteurs locaux. Les innovations num�riques d�velopp�es par les "start-up" soutenues par "Paris&Co" contribuent aussi � d�velopper les plateformes de logistique durable.

Nous avons toujours voulu que le commerce traditionnel soit appuy� par l'innovation, et notamment le fait que nous soyons une capitale europ�enne et mondiale du num�rique nous aide.

Ces derni�res ann�es, la gastronomie a v�cu aussi de profondes �volutions. Nous encourageons le d�veloppement d'une nouvelle �conomie collaborative et coop�rative de l'alimentation, qui contribue activement � promouvoir les produits de l?agriculture francilienne � un prix accessible. Je pense notamment aux A.M.A.P., mais bien s�r � "La Ruche qui dit oui", ou encore � "La Louve", dont nous parlions tout � l?heure, ch�re Antoinette GUHL.

Nous avons �galement lanc� il y a un an un incubateur en innovation alimentaire, le "smart food Paris". Un nouvel appel � projets sera en outre lanc� en 2017 pour une trentaine d?emplacements de "popote roulante", nom labellis� d�sormais, pour ne pas utiliser toujours l?anglais, et qui remplace donc le terme "food truck" - je le redis�: "popote roulante" -, emprunt� � nos coll�gues qu�b�cois. La cuisine de rue est donc aussi en plein essor.

La lutte contre le gaspillage alimentaire doit aussi �tre une priorit�. Nous nous y attelons dans le cadre du plan strat�gique adopt� en 2015, mais aussi via des dispositifs de r�cup�ration-redistribution d?invendus alimentaires.

Dans ce contexte, Paris a vocation � devenir une nouvelle terre d?agriculture urbaine, je l?ai dit d�s le d�but de ce mandat, o� �mergent de nouveaux �changes urbains ruraux. Dans ce but, nous avons d�cid� d?atteindre 100 hectares de murs et toitures v�g�talis�s en 2020, ch�re P�n�lope KOMIT�S, dont 33 hectares d?agriculture urbaine, objectif formalis� dans la charte "100 hectares" sign�e il y a un an, et qui verra bient�t de nouveaux partenaires s?y associer. Je pense � beaucoup de partenaires priv�s. On en a en face de nous, avec le B.H.V., mais on a beaucoup, beaucoup de grands magasins, d?h�tels, de restaurants qui, sur leur toit, pratiquent aujourd?hui cette agriculture urbaine.

L?appel � projets "les Parisculteurs" prolonge et amplifie cette dynamique. Cela a �t� un succ�s. La premi�re promotion a permis, permettra de mobiliser 5,5 hectares de v�g�talisation am�nag�s sur des b�timents parisiens, dont 5,2 hectares d?agriculture urbaine, et 500 tonnes de produits comestibles sont ainsi produits chaque ann�e � Paris. Un nouvel appel � projets "Parisculteurs 2" sera lanc� en 2017 et il se donnera comme objectif suppl�mentaire de r�aliser des projets sur des copropri�t�s, d?associer davantage les agriculteurs de petite et de grande couronne et de mobiliser les structures d?insertion par l?activit� �conomique.

De nombreux projets d?agriculture urbaine sont � l??uvre, notamment dans le cadre du budget participatif et du programme "cultiver en ville", mais aussi au sein de la tr�s belle Ferme de Paris dans le 12e arrondissement, Madame la maire du 12e, qui accueillera bient�t une nouvelle parcelle permacole, avec une activit� de mara�chage "bio" productif. Je vous invite � aller visiter cette ferme de Paris. Beaucoup d?enfants la visitent avec leurs �coles et avec leurs parents. C?est vraiment un lieu magnifique au bois de Vincennes. De l?orge, du houblon seront �galement cultiv�s dans le bois de Vincennes en vue de produire et de brasser une bi�re de Paris. Vous savez que nous avons accueilli, nous accueillons notamment dans le 18e arrondissement, Monsieur le Maire du 18e, des brasseurs qui fabriquent une tr�s bonne bi�re parisienne, � la Goutte d?Or notamment.

Nous encourageons par ailleurs l?installation bien s�r de ruches et la valorisation du miel de Paris. Nous cr�erons l?Ecole parisienne de la permaculture, qui s?appuiera sur une offre de formation port�e par l?�cole Du Breuil, en coordination avec la Ferme de Paris. Et nous lancerons enfin, en 2017, les troph�es de l?agriculture urbaine pour r�compenser ces agriculteurs, non pas d?un nouveau temps, parce que ce sont des agriculteurs, sauf qu?ils sont en ville.

La participation citoyenne est au c?ur des projets d?agriculture urbaine. L?essor des jardins partag�s, le nombre de projets de v�g�talisation propos�s lors du budget participatif, l?investissement de ces tiers lieux, comme la Recyclerie, le succ�s des bourses aux plantes organis�es par la Ville et du permis de v�g�taliser en t�moignent�; la plateforme num�rique "v�g�talisons Paris", qui sera lanc�e au printemps, f�d�rera toutes ces d�marches.

Pour cr�er de nouvelles r�ciprocit�s entre la ville et la campagne, nous devons connecter l?agriculture urbaine et l?�cosyst�me agricole francilien, c?est essentiel, d�velopper des partenariats avec les agriculteurs de petite et de grande couronne. �a n?a pas l?air de trop vous int�resser, mais on va le faire. Elle doit permettre de partager des savoir-faire, d?offrir un d�bouch� �conomique aux producteurs en pleine terre - cela ne vous int�resse toujours pas plus, mais bon, ailleurs, cela nous int�resse - et d?aider aussi les projets d?agriculture urbaine � trouver un �quilibre �conomique.

C?est pourquoi nous souhaitons travailler en partenariat avec tous les acteurs concern�s, nous le faisons d�j�: les Chambres d?agriculture, le p�le "Abiosol", l?Association fran�aise d?agriculture urbaine professionnelle. Le projet "solidarit� Paris campagne" cr�era des jumelages entre Paris et des villes de zones rurales ou p�riurbaines. "Biodiversiterre", v�ritable salon de l?agriculture urbaine, sera aussi un salon organis� avenue Foch du 3 au 5 juin 2017. Il incarnera cette rencontre entre les urbains et les ruraux.

Je veux insister sur ce point�: nous sommes des habitants de la Capitale, du c?ur de la zone dense de la M�tropole. Nous devons aussi, dans le travail qui est le n�tre, faire en sorte que l?on prot�ge, que l?on pr�serve les terres agricoles et les terres naturelles autour de cette m�tropole. Il nous faut avoir une strat�gie. Je le sais, beaucoup ici sont d?accord, et nous porterons cette vision au sein de la M�tropole du Grand Paris. Il nous faudra aussi la porter au sein de la R�gion. Nous ne pouvons pas nous permettre un mitage des terres agricoles, un abandon de ces terres agricoles ou de ces terres naturelles tout autour de Paris. Nous en avons besoin. L?urbanisation doit �tre ma�tris�e. La zone dense doit continuer effectivement son d�veloppement, mais sans s?�tendre sur les terres agricoles.

Il faut qu?il y ait une strat�gie claire de l?ensemble des collectivit�s Paris, M�tropole et R�gion pour r�ussir. Nous ne pourrons pas avoir un espace de vie de qualit� si nous empi�tons, comme cela se fait encore malheureusement trop aujourd?hui, avec une pression tr�s forte, sur les terres agricoles, et notamment sur le foncier agricole, qui pousse un certain nombre de communes et de propri�taires � essayer de faire la bascule et � passer ces terres agricoles en terres constructibles. Et ce plan, que nous portons ensemble, vise � donner des perspectives � ceux qui doivent pouvoir vivre de leur travail dans cette agriculture autour de Paris.

J?esp�re que nous nous retrouverons dans cet objectif commun, y compris pour le porter au niveau r�gional.

Nous �laborons donc une strat�gie alimentaire territoriale et nous poursuivons �galement notre partenariat avec des agriculteurs, par exemple � travers "Eau de Paris", ch�re C�lia, qui s?est fix� de nouveaux objectifs � atteindre d?ici 2020 pour prot�ger les ressources en eau. Nous progresserons dans la strat�gie "z�ro d�chets", et l�, c?est Mao PENINOU et �galement Antoinette GUHL qui y travaillent, en encourageant la production de compost, de biogaz, notamment via un plan "compost 2016-2020". La g�n�ralisation de la collecte des d�chets alimentaires chez l?habitant sera �galement initi�e en 2017. Nous avons l?exp�rimentation dans le 2e et le 12e arrondissement de Paris, et nous allons g�n�raliser. Et gr�ce � cela, le territoire parisien sera en capacit�, d?ici quelques ann�es, de contribuer � la production de 30.000 tonnes de compost par an.

Mes chers coll�gues, renouer avec une alimentation durable et redonner sa juste place � l?agriculture urbaine sont des objectifs � notre port�e. Tout faire pour y parvenir est notre devoir. Il y a l� un double enjeu de transition �cologique, �nerg�tique et de sant� publique. Un triple enjeu. Nous pouvons et devons permettre l?�mergence d?une nouvelle �conomie agricole o� les circuits courts, la proximit�, la diversification, les pratiques culturales respectueuses de l?environnement prot�gent les producteurs et les consommateurs aujourd?hui et demain, car nous construisons aujourd?hui ce monde de demain. Je remercie � nouveau l?ensemble de l?Ex�cutif, et plus particuli�rement P�n�lope KOMIT�S, C�lia BLAUEL, Olivia POLSKI, Antoinette GUHL, Jean-Louis MISSIKA, Mao PENINOU et toutes leurs �quipes, pour l?�laboration de ce plan d?action essentiel, visionnaire et concret. C?est comme cela que l?on fait bouger les choses.

Je vous remercie. Le premier orateur est Yann WEHRLING pour le groupe UDI-MODEM.

M. Yann WEHRLING. - Madame la Maire, pour ce qui me concerne, cela m'int�resse. D'abord, parce que ce sujet, les constats que vous avez dress�s, je les partage enti�rement. Notre groupe les partage enti�rement. C'est d'abord un sujet de sant� publique. Je rappelle que 10�% des Fran�ais sont touch�s par l'ob�sit�. C'est aussi et surtout un sujet, aujourd'hui, environnemental. On sait, aujourd'hui, que l'alimentation...

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Pardon, Yann WEHRLING. Est-ce que vous pouvez respecter votre coll�gue qui est en train de parler�? Si vous avez des conversations � avoir, cher Monsieur FROMANTIN, vous pouvez peut-�tre... Monsieur de FROMENT, pardon, excusez-moi. Pardon, pardon. Ah, il y a un petit c�t�... Il y a un petit c�t�? Bon, comme cela, Jean-Christophe FROMANTIN saura que je pense, de temps en temps, � lui. Voil�.

Yann WEHRLING, poursuivez.

M. Yann WEHRLING. - Je reprends. Effectivement, l'agriculture et l'alimentation de mani�re g�n�rale sont tr�s impactantes pour l'environnement et la plan�te. Ce sont 36�% des gaz � effet de serre dont l?agriculture et l'alimentation sont responsables. C'est aussi un probl�me de pesticides, d'engrais, d'intrants de diverses sortes. Je rappellerai que, r�cemment, les abeilles ont �t� class�es comme esp�ce en voie d'extinction, que la population des oiseaux a baiss�e de 30�% dans les campagnes. Les impacts sont donc consid�rables.

Face � cela, nous sommes nombreux � d�fendre l'id�e qu'il faut que l'agriculture aille vers davantage de pratiques culturales de type agriculture bio, mais aussi de toutes ces autres pratiques agricoles qui, aujourd'hui, sont plus respectueuses de l'environnement. Au fond, nous irons certainement progressivement vers de nouveaux contrats avec les agriculteurs, de mani�re g�n�rale, � l'�chelle nationale - je l?esp�re � l?�chelle europ�enne �galement -, qui fassent en sorte que, contre la garantie de leurs revenus, nous puissions assurer un meilleur respect de l'environnement. C?est � peu pr�s vers cela qu?il faut aller.

Enjeu tr�s important, je crois - vous l'avez soulign�, Madame la Maire -, mais cela doit �tre une priorit� avec un focus important pour nous�: c'est le gaspillage alimentaire. C'est d?autant plus r�voltant quand je viens de citer les 10�% de taux d'ob�sit� et les probl�mes d'alimentation qui peuvent exister dans le monde. Dans nos pays occidentaux, ce sont 30�% de notre production alimentaire qui sont gaspill�s. A Paris, c'est trois fois plus que dans le reste de la France. Je crois qu'on a un travail tr�s important � faire � Paris m�me.

Vous avez cit� l'ensemble des actions que vous menez. Je dois dire que la liste est impressionnante et positive, tant en qualit� d'acheteur public qu'en favorisant le commerce de proximit�, les march�s couverts et les march�s tout court, mais aussi en d�veloppant cette nouveaut� qu'est l'agriculture urbaine, avec un rapprochement de la ville et de la campagne, notamment vis-�-vis des enfants, la d�couverte de ce qu'est la production alimentaire. C'est aussi un travail que nous partageons au niveau de la R�gion Ile-de-France, de pr�server les terres agricoles � destination de l'alimentation de proximit�. A les regarder de pr�s, nous ne sommes pas encore dans une production mara�ch�re. Elle est encore beaucoup c�r�ali�re. Esp�rons qu'elle puisse �voluer.

Sachez en tout cas que nous avons, pour notre groupe politique � la R�gion, d�fendu l'id�e que soient pr�serv�es les terres agricoles, notamment � destination de l'agriculture biologique. Nous avons des combats � mener �galement contre des projets, tel qu?EuropaCity, qui, comme vous l'avez signal�, sont des grignotages de terres agricoles que nous devons pr�cieusement conserver.

Je voudrais insister, dans un temps de parole court, sur un point qui, � mon avis, figure encore trop peu dans votre communication, qui est peut-�tre le d�veloppement futur de l'action de la Ville de Paris dans le domaine de l'alimentation. Je veux parler de l'alimentation carn�e. De r�cents rapports d'O.N.G. internationales ont indiqu� que cette cat�gorie pr�cise de l'alimentation dans nos soci�t�s est responsable des plus grands impacts sur la plan�te, on estime, par exemple, que si l?humanit� consommait ne serait-ce que deux fois moins de viande, notamment dans les pays occidentaux, ce serait pr�s de 25�% de nos impacts globaux sur la plan�te qui seraient r�duits. Vous voyez � peu pr�s l'enjeu qu'il y a derri�re cela.

Je rappellerai que, d'ailleurs, au fond, ceci n'est pas impossible � r�aliser. On nous dit qu'il faut nourrir la terre enti�re. Certes. Mais un pays comme l'Inde, qui a la densit� de population la plus �lev�e, est � peu pr�s en autosuffisance alimentaire, pr�cis�ment parce que l'alimentation de ce pays est tr�s peu carn�e.

Je rappellerai �galement que notre groupe a d�pos� un v?u, en septembre 2015, qui pr�nait plus de menus v�g�tariens dans les �coles. Je crois que ce sont des pistes, mais il faut aller plus loin en ce sens dans la promotion d'une alimentation moins carn�e qui, par ailleurs, est meilleure pour la sant�.

Derni�re remarque sur votre communication. Nous avons besoin d'en savoir un peu plus sur l'impact de toutes ces mesures que vous avez d�velopp�es, l'impact global justement sur ce que les Parisiens, aujourd'hui, font en termes d'alimentation. Quel est l'impact des Parisiens aujourd'hui sur l'environnement et quel est l'impact de ces mesures que vous avez d�velopp�es�? Il y a peut-�tre une part de constat qui, aujourd'hui, manque trop dans cette communication pour savoir exactement si ce que nous faisons est efficace ou pas.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C'est moi qui vous remercie, cher Yann WEHRLING, pour vos propos et vos propositions.

La parole est � R�mi F�RAUD, pr�sident du groupe Socialiste et Apparent�s.

M. R�mi F�RAUD, maire du 10e arrondissement. - Chers coll�gues, le sujet dont nous parlons ce matin est une pr�occupation de plus en plus importante des Fran�ais et des Parisiens en particulier qui se soucient toujours plus de la qualit� de leur alimentation � l'heure o� les scandales sanitaires et environnementaux entra�nent de nombreux doutes. R�jouissons-nous, donc, de d�battre aujourd'hui des actions de notre Municipalit� en faveur de l'alimentation durable et de l'agriculture urbaine, car ces sujets sont loin d'�tre secondaires. Ils peuvent �tre structurants pour notre M�tropole et porteurs de grandes innovations traversant toute la soci�t�. Comme collectivit�, nous avons un r�le tr�s important � jouer pour orienter la production et garantir l'acc�s � une alimentation saine au plus grand nombre.

Je voudrais tout particuli�rement m'attarder sur l'action de la Ville de Paris en faveur de la diversit� commerciale, de l'offre alimentaire durable et �quitable et du d�veloppement de l'agriculture urbaine. Nous savons tous combien la qualit� de vie � Paris, et donc son attractivit� aussi, sont li�es � l?originalit� et � la diversit� de ses commerces, en particulier alimentaires, qui repr�sentent plus d'un tiers de tous les magasins parisiens. Nous d�veloppons, depuis 2001, une politique tr�s efficace avec les programmes "Vital?Quartier" mis en ?uvre par la S.E.M.A.-EST. Ce ne sont ainsi pas moins de 371 commerces de bouche qui ont �t� implant�s dans des quartiers d�ficitaires de Paris. En 2017, ces dispositifs favoriseront aussi les commerces proposant une alimentation saine, en particulier fond�e sur les circuits courts. L'ann�e derni�re, en votant � l'unanimit� la modification du P.L.U., nous avions d�j� augment� de 15�% les lin�aires commerciaux et artisanaux prot�g�s, ce qui �quivaut � presque 300 kilom�tres de rues parisiennes.

Je voudrais tout particuli�rement saluer la cr�ation de deux halles alimentaires nouvelles dans le 10e et le 14e arrondissement, dans les mois qui viennent. C'est un dispositif que nous nous �tions engag�s ensemble � d�velopper lors de la campagne des municipales. Il r�pond � un r�el besoin promouvant une alimentation saine et accessible au plus grand nombre, en particulier dans les quartiers populaires. Les halles alimentaires permettront � la fois de privil�gier les circuits courts d?approvisionnement, les produits bio ou labellis�s et une implantation dans des quartiers dans lesquels l'offre en produits alimentaires de qualit� est soit moins abondante, soit r�serv�e aux plus favoris�s.

Nous devons donc nous attacher � ce que ces initiatives se concentrent sur les quartiers "politique de la ville" afin de permettre � tous les milieux sociaux d'acc�der � une alimentation saine et durable. Cela passe aussi par un travail avec les bailleurs sociaux pour identifier les surfaces adapt�es, des tarifs n�goci�s, ainsi que par une association avec des acteurs de l'�conomie sociale et solidaire qui connaissent bien ces probl�matiques.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - S'il vous pla�t, vous pouvez, vraiment, Madame SIMONNET, �couter.

Soyez un peu respectueux des orateurs. Ce n'est pas tr�s compliqu�, si vous avez des choses � dire, d'aller � l'ext�rieur. Monsieur le Pr�sident, vous avez la parole.

M. R�mi F�RAUD, maire du 10e arrondissement. - Merci, d'autant que moi, je suis all� �couter Danielle SIMONNET au th��tre.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - En plus, vous devriez �tre reconnaissante, quand m�me.

M. R�mi F�RAUD, maire du 10e arrondissement. - Dans le 10e arrondissement, rue Bichat, la premi�re halle alimentaire ouvrira cette ann�e avec la soci�t� "Kelbongoo!", laur�ate des Troph�es parisiens de l?�conomie sociale et solidaire en 2015. J'en suis, comme maire, tr�s heureux et, avec d'autres, je me suis battu pour son implantation. Ces halles alimentaires ne constituent pas des boutiques comme les autres. Elles joueront un r�le social tr�s important et doivent donc �tre soutenues par notre collectivit� � ce titre. Je pense notamment au travail d'�ducation � la sant�, effectu� aujourd'hui avec Paris Sant� Nutrition, que les �coles de la Ville travaillent � prolonger et � amplifier.

Une deuxi�me halle alimentaire va ouvrir aussi prochainement dans le 14e arrondissement et je me r�jouis que la Ville de Paris puisse contribuer � encourager ce type d?implantation indispensable pour que chacun, dans notre ville, puisse b�n�ficier d'une alimentation saine et responsable.

La Ville soutient �galement de nombreuses initiatives pour d�velopper la "gastronomie heureuse" selon l'expression d?Olivia POLSKI, gr�ce notamment au Festival de cuisine de rue port� par le groupe RG-CI, d�lib�ration que nous avons vot�e il y a quelques mois. L� encore, c'est une part importante de notre sp�cificit� fran�aise et parisienne que nous devons encourager et promouvoir.

Je salue d'une mani�re g�n�rale les partenariats nombreux et f�conds que nous avons su mener avec les f�d�rations d'artisans sous la houlette d?Olivia POLSKI et d?Antoinette GUHL, tant pour valoriser nos m�tiers de bouche que pour les associer � des d�marches de l'�conomie sociale et solidaire. C'est notamment le cas lorsque Paris est pionni�re en mati�re de lutte contre le gaspillage alimentaire.

Enfin, je voudrais terminer en �voquant l'importance de l'agriculture urbaine dans notre ville et notre m�tropole. Nous avons lanc� un vaste chantier de v�g�talisation de la ville sous la houlette de P�n�lope KOMIT�S et ce sont 100 hectares de murs et de toitures qui seront bient�t v�g�talis�s. Parmi ces surfaces, une grande partie sera consacr�e � la production de fruits et l�gumes et il suffit de constater l'engouement pour des programmes comme "Parisculteurs" ou encore les projets concernant l'agriculture urbaine retenus dans le budget participatif pour mesurer l'ampleur du ph�nom�ne. Des jardins partag�s sont aussi cr��s chaque mois � Paris et l'am�nagement de nouveaux tron�ons de la Petite Ceinture permet d'en envisager de nouveaux.

Le permis de v�g�taliser, qui a rencontr� �galement un franc succ�s, montre la demande d'une ville plus verte et plus g�n�reuse, productrice en circuit court. Paris est conquise par ces initiatives comme l'on d�j� �t� de nombreuses villes du monde.

Par la valorisation de nos d�chets, par la protection d?espaces verts appartenant � "Eau de Paris", gr�ce � C�lia BLAUEL, nous pouvons �galement faire de notre politique environnementale un lien tr�s fort entre Paris et la M�tropole.

C'est d'ailleurs un aspect que nous comptons davantage d�velopper et il est dommage que la Pr�sidente de la R�gion Ile-de-France ne semble pas du tout s'int�resser � ce sujet. Pourtant, comme l'�crivait Sey WAVA dans les "Chroniques abyssiniennes", "Bien manger est un objectif digne de toutes les luttes". Continuons � d�velopper fi�rement les initiatives de Paris.

Pour cela, je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C'est moi qui vous remercie, Monsieur le Pr�sident.

Je donne la parole � David BELLIARD, Pr�sident du groupe Ecologiste de Paris.

M. David BELLIARD. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, manger est pour beaucoup d'entre nous un acte presque anodin. Pourtant, penser l'alimentation c'est penser un �cosyst�me dans son ensemble. Elle n�cessite de sortir d'une approche segment�e pour d�gager une politique publique transversale et c'est, je le crois, la premi�re qualit� de ce plan que de tendre vers cette approche globale.

Mercredi dernier, une association d'ing�nieurs sp�cialistes en �nergie renouvelable et efficacit� �nerg�tique, tr�s connue pour ses travaux prospectifs en termes de transition �nerg�tique, pr�sentait son dernier sc�nario 2017-2050.

Si j'�voque ce travail, c'est qu'il pointe justement l'importance d'une articulation entre �nergie, agriculture et alimentation.

Notre syst�me agroalimentaire repr�sente en effet plus du tiers de nos �missions de gaz � effet de serre. Un tiers. C?est dire l'importance pour nous d'aller vers un mod�le moins polluant via notamment une baisse du gaspillage alimentaire et une r�duction de notre consommation de produits d'origine animale. Moins ch�re, moins �mettrice de pollution, une alimentation moins carn�e est aussi meilleure pour la sant�. Nous devons donc accentuer nos efforts pour promouvoir une transformation de nos modes de consommation et aller progressivement vers un r�gime alimentaire v�g�tarien, voire v�g�talien.

Cette �volution n�cessaire conduit � repenser les circuits d?approvisionnement et de production de notre nourriture. D'abord, en favorisant la production agricole sur notre propre territoire. C'est d'ailleurs, on le voit avec les r�sultats du budget participatif, une forte demande de la population que de s'investir dans ces projets.

J?en profite � ce titre pour souligner l?int�r�t des dispositifs comme "Parisculteurs", le programme "Main verte" et la r�cente cr�ation d'une formation en permaculture avec l'�cole Du Breuil.

Ensuite, en favorisant des mod�les alimentaires alternatifs tels que les A.M.A.P., "la Ruche qui dit Oui" ou encore le premier supermarch� coop�ratif "La Louve", qui ouvrent la perspective d'une d�mocratie alimentaire � Paris via des mod�les issus de l'�conomie sociale et solidaire.

Enfin, par la valorisation des d�chets alimentaires avec le lancement du Plan compost, la perspective de lieu de transformation des invendus alimentaires et des r�sidus de type marc de caf� ou dr�ches de brasserie, ou encore avec le lancement de la collecte des d�chets alimentaires en porte-�-porte.

Cette production locale ne peut cependant r�pondre que partiellement � la demande. L'essentiel de la nourriture que nous consommons vient d'ailleurs. En 2050, 80�% de la population r�sidera dans une ville. La responsabilit� des m�tropoles et de Paris est grande pour inventer un nouveau mod�le de relations entre les territoires et le besoin de pr�server les terres agricoles.

Ce travail doit reposer sur des accords de type jumelage avec des collectivit�s p�riurbaines ou rurales, sur de l'aide aux programmes de revivification des �les abandonn�es le long de la Seine ou un soutien aux agriculteurs du bassin versant du canal de l?Ourcq, qui souhaitent assurer la transition de leur production vers du vivrier pour Paris et r�cup�rer et valoriser les d�chets alimentaires en provenance de la Capitale, enfin, en nous mobilisant contre les projets de b�tonnage d�sastreux, comme celui d?EuropaCity au Triangle de Gonesse. Notre mod�le doit donc �tre raisonn� et se construire avec les territoires ruraux et p�riurbains et non contre eux.

C'est tout le sens du projet de solidarit� "Paris Campagnes" qui vise � tisser des relations plus harmonieuses et plus �quilibr�es entre notre Ville et les territoires ruraux et p�riurbains.

C'est donc peu dire que pour nous une politique pour d�velopper l'alimentation durable pour tous et toutes � Paris pr�sente de nombreux avantages, pour les Parisiennes et les Parisiens et pour tous les acteurs de la cha�ne agroalimentaire�: avantages sanitaires avec des produits plus sains pour les consommateurs et pr�servant les producteurs d'une utilisation massive de pesticides, cause de cas de cancers et de maladies d�g�n�ratives, avantages environnementaux aussi car cette politique pr�serve la biodiversit� et limite les �pandages des agriculteurs et donc la pollution des nappes phr�atiques, avantages �conomiques enfin puisque l'agriculture biologique emploie 30�% de main d'?uvre de plus que l'agriculture conventionnelle avec des emplois locaux et non d�localisables.

Il est � ce titre incompr�hensible que la R�gion Ile-de-France, pourtant premi�re r�gion en termes de consommation de produits "bio", reste encore bonne derni�re au niveau de la production. Seuls 2,2�% de la surface agricole est travaill�e en "bio" contre 5,8�% au niveau national�; c'est d�risoire au regard des besoins.

Dans ce contexte, Paris a un r�le � jouer en aidant les producteurs � monter des projets dans la fili�re "bio" et durable. Sur ce volet, "Eau de Paris" a depuis sa cr�ation, d?ailleurs, une politique particuli�rement active via le rachat des terres agricoles. Ce soutien aux agriculteurs permet de renforcer les actions de protection des eaux souterraines, des eaux de surface et permet en m�me temps de d�velopper une offre de produits alimentaires durable et proche de la ville. Cent huit agriculteurs se sont d�j� engag�s au c�t� d?"Eau de Paris" et les objectifs pour 2020 tels qu'annonc�s dans cette communication sont tr�s ambitieux, avec notamment l'acquisition de plus de 200 hectares de terres agricoles suppl�mentaires, soit une augmentation de 50�%.

Ce rapprochement avec le monde rural est tr�s important et l'�laboration d'une strat�gie de Paris pour une alimentation durable et rassemblant tous les acteurs montre le visage d'une Ville responsable et en dialogue avec les parties prenantes engag�es dans un changement de mod�les agroalimentaires plus sains, moins polluants et plus �quitables.

Je laisserai mes coll�gues Jacques BOUTAULT et Jo�lle MOREL compl�ter mon propos.

Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

A pr�sent, la parole est � M. Nicolas BONNET, Pr�sident du groupe Communiste - Front de Gauche.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Madame la Maire, mes chers coll�gues.

Ce matin le slogan du Front populaire qui rassemblait la gauche sonne tr�s bien puisqu'il s'agissait de "Le pain, la paix et la libert�". C?est d'autant plus d'actualit� ce matin avec l'alimentation puisque le pain reste la priorit�.

C'est donc avec beaucoup d'enthousiasme que nous accueillons cette communication sur l'alimentation durable et l'agriculture urbaine cr�atrice de nouveaux liens urbains/ruraux. Ce sujet, nous l'avons d�j� abord� � de multiples reprises dans notre Assembl�e et les Communistes parisiens en avaient fait avec les Socialistes et vous-m�me, Madame la Maire, un axe fort de notre campagne des �lections municipales. D'ailleurs, � l'�poque, nous consid�rions qu'une politique publique d'alimentation saine et abordable n�cessiterait une d�l�gation de plein exercice avec un budget sp�cifique. Peut-�tre que cela viendra dans un prochain mandat ou dans les prochains jours�; on verra bien.

En juillet dernier, dans la droite lign�e de cet engagement, sur notre proposition notre Conseil a adopt� une d�lib�ration sur la cr�ation des halles alimentaires, dont une verra le jour cette ann�e dans le 10e arrondissement, alors qu?une autre est en cours dans le 14e arrondissement.

Deux principes guident notre r�flexion avec, au c?ur, la question de la solidarit�. Notre premi�re pr�occupation a trait aux producteurs, qui sont confront�s � de grandes difficult�s financi�res. Nous le savons, les professions agricoles sont en souffrance. Cette crise s'explique grandement par des difficult�s �conomiques auxquelles les producteurs doivent faire face. Au fur et � mesure que la grande distribution et les centrales d?achat se sont d�velopp�es, les marges des producteurs se sont r�duites de mani�re dramatique. Voil� pourquoi nous avons souhait� r�fl�chir au d�veloppement d?une offre alimentaire en milieu urbain en circuit court qui se donne comme objectif de r�mun�rer les producteurs agricoles de mani�re plus juste.

Tout le monde n?a pas acc�s � l?alimentation saine et de qualit�. Voil� le deuxi�me principe qui nous guide. Le prix de vente souvent prohibitif ne permet pas aux personnes aux revenus modestes d?acheter des produits sains et de qualit�. Je rappelle aujourd?hui que 30�% des m�nages qui b�n�ficient des minima sociaux sont en situation d?ins�curit� alimentaire. D?autres ont les moyens de faire leurs courses mais s?alimentent mal parce que ce ne sont pas les produits les moins chers qui sont les plus �quilibr�s.

Aujourd?hui, l?ob�sit� frappe les classes populaires plus que toutes autres cat�gories de population. Cette r�alit� est aussi celle que l?on vit dans les quartiers les plus populaires de notre Capitale. Nous d�non�ons tr�s souvent le co�t de la vie parisienne qui est bien trop �lev� pour les revenus modestes.

Une �tude de l?association des consommateurs "UFC Que choisir" a notamment montr� que le panier alimentaire moyen dans les supermarch�s parisiens co�tait bien plus cher qu?en province, et je ne parle l� que d?une moyenne. Si on s?int�resse aux produits de qualit�, la diff�rence est encore plus �lev�e.

Les in�galit�s sociales s?expriment pleinement au travers de l?alimentation et cela se retrouve sur quelques indicateurs de sant�. Tous les Parisiens n?ont pas les moyens de manger � leur faim�; j?en veux pour preuve l?affluence qui ne d�semplit pas dans les restaurants solidaires de la Ville et aupr�s des associations d?aide alimentaire.

Tous les Parisiens n?ont pas les moyens de consommer des produits "bio" et pourtant la plupart d?entre eux ne seraient pas contre. Tous les quartiers parisiens n?accueillent pas une offre commerciale diversifi�e et abordable. Je pense notamment aux quartiers, qui sont entre le p�riph�rique et les Mar�chaux et les portes de Paris, qui font face � la d�sertification commerciale aussi bien qu?� la d�sertification m�dicale et aux attaques sur les services publics.

C?est avant tout pour r�pondre � ces in�galit�s sociales et territoriales que nous devons d�velopper des politiques publiques de l?alimentation saine et accessible. Nous pensons qu?aujourd?hui nous devons franchir un cap suppl�mentaire pour r�pondre � cet enjeu. C?est le sens de la d�lib�ration que nous avions pr�sent�e sur les halles alimentaires et nous proposons aujourd?hui, � travers un v?u, d?encourager et soutenir les initiatives d?acteurs de l?�conomie sociale et solidaire � cr�er des halles alimentaires dans les quartiers populaires.

Nous devons faciliter la cr�ation de ces halles en mettant � disposition les locaux adapt�s. Une structure de coop�ration interbailleurs pour les pieds d?immeuble va �tre mise en place. Elle doit �tre mise � contribution pour aider la cr�ation de ces halles alimentaires dans tous les quartiers populaires de Paris.

Nous pouvons nous appuyer sur les deux premi�res halles qui vont ouvrir dans le 10e et le 14e pour �tendre ce dispositif � d?autres arrondissements.

Pour compl�ter cette initiative, nous proposons dans un deuxi�me v?u que la Ville de Paris reprenne � son compte l?esprit du dispositif "Alisol" qui �tait jusqu?� pr�sent port� par la R�gion Ile-de-France. Ce dispositif visait � soutenir les projets associatifs qui s?engageaient � fournir, � des personnes en situation de pr�carit�, des fruits et l�gumes frais produits localement. Ce projet, qui r�pondait parfaitement � l?enjeu de r�duction des in�galit�s sociales de sant�, a �t� injustement abandonn� par Val�rie P�CRESSE et son �quipe.

Vous l?avez compris, Madame la Maire, les halles alimentaires illustrent bien notre priorit� en mati�re de politique alimentaire saine et accessible � tous, qui doit contribuer � la r�duction des in�galit�s et � la solidarit� entre Paris et la campagne.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur BONNET-OULALDJ.

Je donne maintenant la parole � un autre Pr�sident de groupe, Jean-Bernard BROS, pour le groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

M. Jean-Bernard BROS. - Merci, Madame la Maire.

Je vais attendre que le d�put� du 14e ait fini de s?entretenir sur le r�sultat des �lections.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - M. le d�put� du 14e et n�anmoins Conseiller de Paris, veuillez regagner votre place, s?il vous plait.

M. Jean-Bernard BROS. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, miel, champignons, orge, courgettes, fraises et salades�: qui pouvait croire, il y a quelques ann�es encore, qu?un jour tous ces produits pourraient �tre �tiquet�s made in Paris�? Pourtant, au sein de notre ville, dans ce qui est le Paris intra-muros d?aujourd?hui, au-del� des faubourgs d?alors se trouvaient des fermes mara�ch�res qui alimentaient les Parisiens.

L?urbanisation a fait reculer ces terres agricoles. Mais des traces de ce pass� subsistent encore. Je pense bien s�r aux vignes de Montmartre qui nous offrent chaque ann�e un �v�nement festif fameux.

Il ne s?agit pas bien s�r de rendre notre territoire autonome. Les villes ne peuvent se suffire � elles-m�mes car les espaces de culture ne seront jamais satisfaisants pour r�pondre aux besoins de la population. Cela ne nous emp�che pas cependant de diversifier nos circuits d?approvisionnement dans une perspective de sant� publique et de consommation d?�nergie vertueuse.

Tout d?abord une place non n�gligeable va �tre laiss�e � l?agriculture urbaine et il me semble que l?Ex�cutif n?a n�glig� aucune des possibilit�s qu?offrent nos rues et nos partenaires. Le travail men� doit, selon nous, poursuivre plusieurs objectifs�: redonner aux citadins une �me de cultivateur par une sensibilisation aux cultures �cologiques, utiliser des m�thodes innovantes pour favoriser la nature en ville et permettre aux Parisiens de retrouver le go�t d?une alimentation saine.

L?agriculture urbaine doit �tre compl�t�e par un �change avec les territoires ruraux et les agriculteurs de notre r�gion. La marche vers une moindre d�pendance des circuits industriels doit se faire en associant les territoires environnants. Favoriser au maximum les circuits courts, c?est travailler avec les acteurs de la production agricole. En effet, commander des produits "bio" pour nos cantines, c?est bien. Commander un produit "bio" qui n?aura pas parcouru 1.000 kilom�tres en camion, c?est mieux.

Si nous voulons poursuivre notre engagement sur la commande publique, nous devons travailler sur l?offre et favoriser les partenariats avec l?agriculture durable chaque ann�e, du champ � l?assiette, c?est important. L?interm�diaire n?est pas � n�gliger et la question de la logistique et des transports est essentielle pour une alimentation peu �nergivore.

Je suis heureux de d�velopper au sein de la "Sogaris" la plateforme de logistique urbaine qui verra le jour porte de la Chapelle. Le bout de la cha�ne, c?est l?assiette des Parisiens.

Hippocrate disait d�j�: "Que ton aliment soit ta seule m�decine." Notre science moderne a montr� qu?en effet le lien entre sant� et alimentation est fondamental. Des produits de qualit� doivent �tre plus accessibles en termes de proximit�, d?achat et de prix. C?est pourquoi le groupe RG-CI a d�pos� un v?u sur le sujet.

De nombreuses �tudes, comme celles du CREDOC, ont montr� que, pour les foyers les plus modestes, les prix �taient le premier facteur d?achat. Or, nous voyons aujourd?hui que beaucoup de produits de qualit� sont encore inaccessibles.

Notre Ville doit parler � tous les publics. Les efforts men�s pour orienter l?offre en boutique sur les march�s ou au sein des restaurants collectifs ont permis de favoriser la tendance du bien manger, et c?est tant mieux.

Les deux halles alimentaires pr�vues sont aussi une premi�re r�ponse pour s?adresser � un public plus modeste. Mais nous proposons que la future strat�gie pour l?alimentation durable � Paris prenne sp�cifiquement en compte la question de la pr�carit� alimentaire.

Le public jeune doit aussi �tre une des cibles. Comme l?indique une �tude de l?IPSOS, les habitudes des 15-25 ans ont des cons�quences n�gatives sur leur sant�. En outre, la fr�quentation des restaurants universitaires n?est aujourd?hui pas satisfaisante. La Ville de Paris pourrait entamer un partenariat pour les rendre plus attractifs et tenter, pourquoi pas, de les int�grer � des appels d?offres communs.

Paris est une grande capitale gastronomique et nous devons continuer � favoriser l?excellence, tout en rendant cet art de vivre accessible au plus grand nombre. L?innovation culinaire peut permettre cette plus grande diffusion. Nous saluons � ce propos l?engagement pour que l?organisation d?un festival de cuisine de rue gastronomique, propos� par notre groupe, soit faite en 2017.

Ainsi, le projet autour d?une agriculture et d?une alimentation durable qui nous est pr�sent� est coh�rent. Il r�pond � la diversit� des enjeux aussi bien �conomiques, �cologiques que sanitaires.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Jean-Bernard BROS.

Nous passons maintenant � M.�Geoffroy BOULARD, pour le groupe les R�publicains.

M. Geoffroy BOULARD. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, nous ne pouvons que nous r�jouir de la volont� affich�e par la Municipalit� de conduire le d�veloppement des productions issues de l?agriculture urbaine dans la Capitale. Elles sont les bienvenues, d?autant qu?elles repr�sentent d�j� le quart de la nourriture fournie aux populations urbaines dans le monde, selon la FAO, tendance qui devrait aller en augmentant d?ici 2030.

Circuits courts aux commerces de proximit�, aux march�s de production "bio" et durable, lutte contre le gaspillage alimentaire, voil� autant d?initiatives qui vont dans le sens du consommer local.

Mais j?ai cependant plusieurs observations � formuler afin que la d�marche soit plus fid�le � ce qu?est l?agriculture fran�aise qui fait partie de notre identit� et qui fait la fiert� de notre pays.

Premi�re remarque�: nul ne conteste le foisonnement des projets associatifs, priv�s et plus institutionnels en cours, notamment concernant la production - jardins partag�s, fermes urbaines -, la logistique - les A.M.A.P., les circuits courts, les "food trucks" -, ou encore les synergies rural/urbain - redirection du fumier, notamment des 6.000 tonnes venant de la Garde r�publicaine dispers�es vers les cultures de plein champ. Mais o� sont les objectifs ambitieux de la Ville � 10 ou 15 ans�?

Ce qu'il faut � Paris, c'est un sch�ma d'ensemble pour �viter le marketing et l'affichage, s'arr�tant parfois � des projections sur la v�g�talisation de murs. Je regrette, mais c'est sans doute une erreur que vous corrigerez bient�t, que le remontage de la halle ferroviaire de Clichy Batignolles dans le 17e arrondissement, qui comporte plusieurs milliers de m�tres carr�s destin�s � l'agriculture urbaine, ne soit toujours pas inscrit dans votre communication et dans vos pr�visions budg�taires.

Pas une ligne sur ce sujet. Soyons plus ambitieux � l'horizon 2030 en termes chiffr�s, en termes d?hectares d�di�s, le potentiel d'emplois cr��s dans la fili�re � Paris. Tel un v?u pieux, vous souhaitez que les �volutions en mati�re d?agriculture urbaine soient le fruit d'un dialogue avec tous les agriculteurs. Je vous cite. Ou encore les propos que je peux rappeler de l'adjointe en charge du d�veloppement durable, dans une tribune r�cente, indiquant �galement, je cite�: "Notre objectif est de poser l'alimentation comme un bien commun, pris en consid�ration par l'ensemble des acteurs, des producteurs aux consommateurs".

Pourtant, jamais dans votre communication, vous ne mentionnez explicitement l?agriculture conventionnelle, majoritaire dans la production agricole fran�aise, et qui a tant � apporter � l'agriculture urbaine. A l'inverse, vous n'�voquez que l'agriculture biologique. Cela est positif mais c'est insuffisant. Vous savez que les agriculteurs conventionnels repr�sentent un potentiel d'innovation et de conseils importants et qu'ils font, par ailleurs, �norm�ment d'efforts en d�pit des raccourcis m�diatiques pour adopter des pratiques agricoles plus respectueuses de l'environnement. Je pourrais citer les proc�d�s num�riques de pr�cision, la recherche pour l?am�lioration des intrants phytosanitaires. Ne restez pas, Madame la Maire, dans le d�ni de la r�alit� et dans cette vision manich�enne qui tend � opposer syst�matiquement agriculture intensive et agriculture biologique.

Je vous invite donc � associer plus �troitement tous les acteurs agricoles, y compris ceux de l'agriculture conventionnelle qui seront ravis de concourir � l'efficacit� de votre d�marche. Peu ou m�me aucune synergie avec la R�gion ou la M�tropole du Grand Paris ne sont envisag�es sur cette question. Je d�plore que cette d�marche soit limit�e g�ographiquement. Par exemple, dans votre souci de renouer avec la Petite Couronne, pourquoi limiter l?appel � projets "Parisculteur 2" � seulement 4 communes limitrophes�? C'est bien dommage. Paris ne peut pas rester enclav�e derri�re le p�riph�rique. Pourquoi ne pas construire avec la R�gion, qui dispose d�j� d'aides � l'installation et au fonctionnement de structures d?agriculture urbaine, une politique visionnaire en la mati�re�?

Dans cette logique, je poursuis dans le souci d'associer un grand nombre d'acteurs avec notamment le projet d'une maison des agricultures � Paris. Elle doit permettre de se rapprocher avec tous les acteurs agricoles, producteurs, commer�ants, chercheurs, "start-up", pour accompagner l'�mergence et la concr�tisation des projets d?agriculture � Paris et bien au-del�.

Je vous incite donc, Madame la Maire, � adopter une d�marche plus ambitieuse en associant un public plus large, fid�le d?une part de la r�alit� de la fili�re et en instaurant, d'autre part, des coop�rations avec des collectivit�s m�tropolitaines et r�gionales sur ce sujet, afin que Paris puisse r�pondre au d�fi alimentaire et � la p�rennit� de la fili�re.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Maire, vous �tes gentil de vouloir me donner des comp�tences que je n'ai pas sur des maires. Je suis tr�s respectueuse du droit, mais si cela peut faire �cole au sein de la M�tropole comme d'autres projets que nous avons port�s ici, c'est bien s�r le but du jeu.

Mme SIMONNET a la parole.

Mme Danielle SIMONNET. - Merci, Madame la Maire.

"Dis-moi ce que tu manges, ce que tu consommes, comment tu le consommes, et je te dirai qui tu domines".

Cette r�flexion est importante � comprendre parce qu?elle permet de responsabiliser � la fois chacun et l'ensemble des collectivit�s. Ce que je trouve int�ressant dans cette communication, c'est que non seulement on souhaite red�velopper, comme cela a �t� d�j� affirm� et d�j� engag� l'agriculture urbaine, mais on se pose aussi enfin la responsabilit� � travers "Eau de Paris", sur plus globalement la R�gion Ile-de-France, par un achat de terres pour relocaliser une agriculture saine et "bio", et c'est important.

Maintenant, je regrette qu'il n?y ait pas plus d'implication dans la critique au niveau r�gional de l'existence d'une agriculture intensive, une agriculture c�r�ali�re, et en m�me temps, des projets anti-�cologiques comme EuropaCity, qui se font � l'encontre des terres agricoles.

C'est un premier aspect.

Deuxi�me aspect, comment organise-t-on le circuit court et la relation directe consommateur-producteur�?

Je soutiens le fait que l'on accompagne sur l'ensemble des march�s la pr�sence de producteurs, mais je suis extr�mement inqui�te par tout ce que vous dites sur les plateformes.

Les plateformes, attention, l'innovation peut �tre un bien si elle est utilis�e au service de l'int�r�t g�n�ral, mais quand vous parlez des services de livraison propres sur les march�s, parlez-vous par exemple de ces plateformes du num�rique qui surexploitent des auto-entrepreneurs et que l'on a pu voir sur les march�s parisiens fleurir avec des livreurs � v�lo pay�s m�me pas 5 euros de l'heure? Est-ce de cela dont on parle ou non�?

J'esp�re que non, et du coup, je relance le v?u que nous avions adopt� sur ma proposition � l'automne dernier pour que la Ville s'engage � r�fl�chir � une S.C.I.C. de livreurs � v�lo pour justement permettre aux livreurs � v�lo d'�tre rattach�s � un statut social dans le cadre de la coop�rative droit du travail tout en �tant fiscalement ind�pendants.

Je vais donc conclure, attention, quand on parle des "start-up" innovantes, notamment dans la logistique urbaine, je suis all�e au Congr�s du Syndicat national du transport l�ger, c'est-�-dire un syndical patronal, dommage que M. MISSIKA ne soit pas l�, cela lui aurait fait plaisir, ils sont tr�s inquiets par la mise en concurrence des plateformes, de l'ub�risation, qui cassent compl�tement l'ensemble des m�tiers de ce secteur. Donc, que la Ville soit audacieuse, qu'elle fasse bien attention, quand on parle d'innovation, comme dans l'agriculture, les innovations ont �t� une catastrophe en termes de productivisme, et pour le droit du travail et la qualit� sociale de la vie en ville, faisons attention que les innovations soient bien au service du progr�s social et non pas de nouveaux rapports de domination. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci et donc, maintenant, Mme NAHMIAS pour l'UDI-MODEM.

Mme Val�rie NAHMIAS. - Paris est � la crois�e des chemins entre sa proximit� avec de vastes plateaux agricoles, ses r�seaux de commer�ants, artisans alimentaires, et l'impact des nouvelles donn�es environnementales, �conomiques et de sant� publique.

Nous devons effectivement continuer d'am�liorer nos politiques de production et de distribution en circuit court comme vous le proposez.

J'aimerais cependant rappeler que vous vouliez faire l'inverse avec les caisses des �coles. Certaines, dont celles du 17e arrondissement ont �t� exemplaires. Elles ont d�j� mis en place des fili�res d'achat durable, local et biologique.

La volont� de la Mairie de Paris de centraliser les cantines �tait contraire � cette volont� de proximit�.

Mais nous partageons les objectifs de votre communication. Seulement, nous ne partageons pas la fa�on de proc�der. Nous sommes encore et toujours dans la politique paillettes et d'essaimage. Nous ne voyons pas � ce jour de "process", d'�tudes, de retours plus chiffr�s et valid�s, nous consid�rons que vous manquez d'ambition. La volont� est l�, mais les moyens sont limit�s, nous parlons d'agriculture urbaine sur 600 m�tres carr�s, de moisson pour les chevaux de man�ge, c'est tr�s bien mais largement insuffisant.

Nous devons voir plus grand dans notre politique d'action, d'impact, de fonctionnement, d'approvisionnement et d'aide apport�e.

Je vais me focaliser sur deux aspects, les A.M.A.P. et les nouvelles technologies.

Concernant les A.M.A.P., ce r�seau est un acteur incontournable de l'alimentation durable � Paris. Seulement, la demande - les consommateurs - exc�de parfois largement l'offre.

Favoriser l'installation de nouveaux producteurs "bio" autour de Paris pour r�pondre � une demande croissante serait d�j� un premier pas. Il existe d'autres pistes concr�tes que nous vous sugg�rons�: augmenter l'aide financi�re au r�seau A.M.A.P. Aujourd'hui, la R�gion donne plus de 150.000 euros par an au r�seau contre 4.000 euros pour la Ville. Si nous souhaitons promouvoir les circuits courts, d�velopper les liens entre producteurs et consommateurs locaux, ces associations sont une solution � d�velopper.

Autre point, nous manquons de foncier pour des projets productifs sur Paris intra-muros, mais nous pouvons agir sur la promotion d'installations de producteurs en agriculture "bio". Avons-nous la possibilit� de proposer du foncier en dehors de Paris pour des projets d'installation d'agriculture "bio"�?

Pouvons-nous travailler de mani�re conjointe avec les mairies p�riph�riques pour cr�er des partenariats pour les nouveaux paysans qui s'installent, sachant que les d�bouch�s sont d�j� assur�s avant m�me de commencer � produire�?

Les groupes A.M.A.P. se heurtent � un manque de locaux pour la distribution des r�coltes alimentaires. La Mairie pourrait-elle cartographier dans tous les arrondissements un maillage �troit de locaux disponibles, afin de faciliter l'installation de nouvelles A.M.A.P., notamment dans les quartiers o� elles sont peu pr�sentes, comme l'Ouest parisien�?

Enfin, la Mairie de Paris devrait davantage communiquer sur ces r�seaux A.M.A.P. et autres associations pour les faire conna�tre du grand public. Je rappelle qu'ils sont 100�% b�n�voles, z�ro interm�diaire, c'est de l'�conomie circulaire et la cr�ation de lien social et de solidarit�, de plus ils sont vertueux pour l'environnement.

Autre sujet�: les nouvelles technologies.

Les nouvelles technologies sont des outils mis � notre disposition. Elles font �voluer dans le temps et dans l'espace les transports, la distribution, la cr�ation de nouveaux lieux entre les territoires urbains et ruraux.

En quelques clics, j'ai trouv� des applications permettant de traiter le gaspillage, trois fois plus de gaspillage pour les Parisiens qu'en France, c'est juste �norme. Pourtant, nous avons "OptiMiam", qui sont dans le 17e d'ailleurs, qui permettent de mettre en relation commer�ants et clients pour vendre � moindre prix leurs invendus. Pareil pour "Too Good to Go", qui r�alise la m�me chose avec les restaurateurs. "Paris, partage ton frigo", "Etiquet'table", et je pense en citer encore quelques dizaines.

Il faut multiplier ces initiatives, valoriser ces entreprises. Faisons un �tat des lieux de ces applications qui travaillent sur le sujet de l'alimentation. Cr�ons une page sur le site de la Mairie de Paris pour les valoriser. Valorisons le travail des incubateurs dont l'incubateur "Paris&Co", partenaire privil�gi�. Et pourquoi ne pas cr�er un label "anti gaspi" pour leur offrir une meilleure visibilit�? Proposons aussi des aides financi�res au travers de prix, de subventions pour des laur�ats. Pour conclure, le groupe UDI-MODEM soutient la d�marche et continuera d'�tre force de proposition, afin que nous allions plus loin, car �videmment l'alimentation est un enjeu vital. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame NAHMIAS. Monsieur DUCLOUX, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

M. Philippe DUCLOUX. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, Paris entre dans une nouvelle phase de son histoire et de son rapport avec l'alimentation, sa production et sa distribution.

Les faits sont l�: les Parisiens veulent manger mieux, mais ils veulent �galement un lien plus direct avec les producteurs.

Pour certains, cette d�marche ne saurait �tre que le fait d'une frange de la population que l'on qualifie commun�ment de "bobo", mais cette tendance s'affirme de plus en plus. Pour preuve, la croissance du march� "bio", plus 20�% en 2016, mais �galement l'�volution significative de la vente directe dans les circuits de distribution.

Avec vous et vos adjoints, Madame la Maire, nous accompagnons cette tendance, non seulement dans le cadre des achats pour la restauration collective, mais aussi en d�veloppant l'�conomie collaborative francilienne, en aidant � la mise en place d'A.M.A.P. comme "La Ruche qui dit oui", ou encore "La Louve".

Pour permettre le d�veloppement des circuits courts, il faut aider � la r�organisation des livraisons pour les commerces ind�pendants en repensant la logistique urbaine.

Cela a �t� rappel� par certains d'entre vous, pour cela il a �t� pr�vu dans la derni�re modification du P.L.U. vot�e en juillet dernier, une soixantaine de nouveaux espaces sp�cifiques d�di�s � la logistique urbaine.

Cela va de la halle logistique qui sera r�alis�e avec la "Sogaris", Chapelle International dans le 18e arrondissement et qui sera d�di�e � l'approvisionnement des commerces ind�pendants jusqu'au point de livraison du dernier kilom�tre.

Avec d'autres partenaires, comme Rungis, l� aussi notre Ville de Paris travaille pour promouvoir et structurer les fili�res du circuit court, pour favoriser l'�mergence de nouvelles solutions de mobilit� et logistique urbaine durable.

Notre ville, avec "Paris&Co", aide au d�veloppement de "start-up" innovantes dans le domaine de la logistique et de la mobilit� urbaine, durable, sur des aspects comme la livraison collaborative, les plateformes, les e-commerce, la g�olocalisation ou encore les consignes urbaines.

Un enjeu qui me tient particuli�rement � c?ur�: le commerce a une place tr�s importante � Paris puisque le tissu commercial y est tr�s dense et tr�s diversifi�. On compte pr�s de 62.000 commerces, dont un tiers de commerces alimentaires, caf�s et restaurants.

Paris b�n�ficie d'un parc de commerces beaucoup plus dense que les autres grandes villes fran�aises. Depuis 2004, la Ville de Paris avec ses programmes "Vital'Quartier 1" notamment dans le 19e arrondissement et "Vital'Quartier 2" m�ne une politique volontariste pour maintenir cette attractivit� �conomique avec la S.E.M.A.-EST que j'ai eu l'honneur de pr�sider entre 2008 et 2014.

Le futur contrat "Paris Commerces", qui sera sign� en 2017 et nous engagera pour 12 ans, nous permettra d'intervenir dans des secteurs sp�cifiques, l� o� la d�vitalisation commerciale est forte.

Avec 37 millions d?euros de budget, nous allons dans ces quartiers favoriser encore plus l?installation de commerces de proximit�, et en particulier du commerce alimentaire privil�giant les circuits courts, le "bio" ou encore la vente directe. Notre Ville est volontaire et mise fortement sur l?innovation. C?est notamment vrai dans le domaine de l?agriculture urbaine. Paris a comme objectif de cr�er - cela a �t� rappel� et vous l?avez dit, Madame la Maire - 100 hectares de murs et toitures v�g�talis�s dont 33 hectares d�di�s � l?agriculture urbaine, et nous avons l?ambition de rendre Paris plus v�g�talis�e, de cr�er des �lots de fra�cheur, et notamment de permettre � des agriculteurs urbains de s?implanter.

Le projet des "Parisculteurs", dont les projets ont �t� s�lectionn�s en novembre dernier, vont permettre d?am�nager 5,2 hectares d?agriculture urbaine et viser une production de 500 tonnes de produits comestibles. La SAEMES, que je pr�side, la soci�t� des parkings, avait m�me postul� pour �tre candidate avec les soci�t�s qui avaient �t� retenues.

Les productions seront issues de diff�rentes techniques, telles que l?aquaponie, l?a�roponie, l?hydroponie, la permaculture, les vergers, les champignonni�res, la culture en bacs ou en plein champ. D?ailleurs, le prochain appel � projets "R�inventer Paris" a d�j� identifi� plusieurs sites, dont certains en sous-sol, propices � l?installation de champignonni�res ou � la culture verticale de micro-pousses. Le nouvel appel � projets "Parisculteurs 2" sollicitera les copropri�t�s et les agriculteurs de grande couronne pour contribuer au d�veloppement des productions locales et aux �changes urbains ruraux.

Nous souhaitons, nous, �lus de la majorit�, et je l?esp�re l?ensemble des �lus de notre Conseil, que les Parisiens puissent �tre acteurs, et �galement producteurs. C?est l?objectif des 135 jardins partag�s g�r�s par des associations. Avec le projet "cultiver en ville" vot� en 2015, nous allons cr�er d?une part une dizaine de nouveaux lieux d?agriculture urbaine � Paris, pour favoriser l?�mergence de nouveaux modes de production de proximit�, et cr�er d?autre part une dizaine de jardins partag�s p�rennes permettant de contribuer au renforcement du lien social entre les habitants. Plus que de produire des cultures et viser � l?autosuffisance, notre ambition v�ritable est de rapprocher les Parisiens de la production agricole en leur donnant les possibilit�s de cultiver, mais aussi de permettre et de faciliter l?acc�s � des produits de qualit� via les circuits courts.

Par ses actions, notre Ville contribue � la protection et au d�veloppement de la biodiversit� et tisse des liens entre les agriculteurs urbains et les agriculteurs de la petite et de la grande couronne. C?est pourquoi nous sommes pr�sents au Salon international de l?agriculture depuis 2016.

Vous l?avez bien compris, notre collectivit�, � travers ses actions, ses partenariats, n?est qu?un vecteur, un catalyseur, un facilitateur, et nous sommes, gr�ce � vous, Madame la Maire, et votre politique, l� pour permettre l?innovation, l?exp�rimentation, l?accompagnement et faire en sorte que les institutions, les bailleurs, les associations, qui sont nos partenaires, puissent dans l?avenir le faire par eux-m�mes, c?est-�-dire pour les Parisiennes et les Parisiens.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C?est moi qui vous remercie, Monsieur DUCLOUX.

Madame Jo�lle MOREL, pour le groupe Ecologiste de Paris.

Mme Jo�lle MOREL. - Merci, Madame la Maire.

L?acc�s � une alimentation durable est un droit. Il doit pouvoir �tre exerc� par toutes et tous, dans tous les quartiers parisiens. Ainsi, l?installation de commerces ind�pendants proposant des produits alimentaires durables, de qualit�, � des prix abordables est un des objectifs fix�s par la S.E.M.A.-EST. Cette dimension sera encore renforc�e dans le contrat "Paris Commerces" pr�sent� au prochain Conseil de Paris. Le bilan de la concertation "Paris Commerces" nous confirme bien d?ailleurs que l?installation de commerces dans l?alimentaire est pl�biscit�e par les Parisiens dans les quartiers concern�s.

En tant que pr�sidente de la S.E.M.A.-EST, je suis fi�re que nous ayons anticip� cette strat�gie alimentaire durable, avec des circuits courts, des bars � fruits et l�gumes, de la vente en vrac, des restaurants solidaires, des chocolatiers �quitables, pour tous les publics.

Je veux citer ici le boucher rue de Lancry dans le 10e, qui propose � prix bas des plats pr�par�s de viande fermi�re gr�ce � la valorisation de tous les morceaux, ou le restaurant "bio" et l?�picerie fine install�s en 2016 � Ch�teau-Rouge-Barb�s dans le 18e, ou m�me le sauvetage des deux derniers petits commerces alimentaires ind�pendants du quartier Treilhard dans le 8e arrondissement.

Je suis fi�re �galement que la S.E.M.A.-EST ait d�velopp� la d�marche "CoSto" d?aider les petits commer�ants � la transition num�rique, pour leur permettre de se doter de moyens suppl�mentaires de lutte contre les cha�nes de "fast-food" ou de malbouffe. Mais si cette richesse, cette diversit� commerciale, cette qualit� alimentaire sont appr�ci�es par les habitants et les �lus, elles restent souvent sous-valoris�es par notre institution. Puisque nous mettons en ?uvre une strat�gie alimentaire, j?esp�re qu?elle sera l?occasion de mieux faire travailler nos commer�ants et artisans parisiens au service de nos cantines, de nos �v�nements municipaux et de nos promotions touristiques.

Pendant l?ann�e 2017, pour favoriser le d�veloppement de l?alimentation durable � Paris, la S.E.M.A.-EST �ditera un catalogue des commerces li�s � l?�conomie sociale et solidaire, en passant par le commerce de bouche "bio", �quitable, qui travaillent en circuit court et qui s?inscrivent dans la d�marche du "z�ro d�chet". Dans le cadre de "CoSto", la S.E.M.A.-EST lancera d?ailleurs un appel � projets en 2017 pour exp�rimenter une application num�rique, qui aura pour objectif d?aider les commer�ants � r�duire leurs d�chets.

La S.E.M.A.-EST se tient donc pr�te � accompagner les commer�ants pour leur permettre de faire conna�tre leurs produits de qualit�, leurs produits durables, pour aider les commer�ants � les valoriser.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame MOREL. Madame Fanny GAILLANNE, pour le groupe Communiste - Front de Gauche.

Mme Fanny GAILLANNE. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, je vais compl�ter le propos de Nicolas BONNET, qui parlait dans son intervention de l?impact des in�galit�s sociales sur l?acc�s � une alimentation de qualit�.

En tant qu?�lus parisiens, nous abordons d?abord le sujet de l?alimentation sous l?angle du consommateur�: est-ce que tous les Parisiens ont les moyens de se nourrir�? Est-ce que tous les Parisiens ont les moyens de bien manger�? Il est de notre responsabilit� de nous poser ce genre de questions. On ne peut pas seulement se contenter d?applaudir la multiplication des magasins "bio" dans Paris, dans nos quartiers populaires, par exemple�; nous devons veiller � ce que ces commerces restent abordables pour permettre � toutes et tous d?avoir acc�s � une alimentation saine et durable.

Nous pouvons agir en ce sens, notamment en fixant des loyers raisonnables pour les locaux en rez-de-chauss�e qui sont g�r�s par les bailleurs de la Ville.

Avec le groupe Communiste, nous proposons d?aider et de multiplier la cr�ation de halles alimentaires dans les quartiers populaires, pour r�pondre � un enjeu �conomique, avec des prix mod�r�s � la vente, et � l?enjeu plus pr�ventif, �ducatif, avec l?organisation d?ateliers de cuisine et d?actions de sensibilisation dans les �coles et associations de quartier.

La Ville intervient d�j� en soutien d?initiatives qui se d�veloppent dans cet �tat d?esprit. Je pense au supermarch� coop�ratif de "la Louve" dans le 18e, ou au restaurant "le Freegan Pony", qui lutte contre le gaspillage alimentaire, que nous accueillons dans le 19e arrondissement. Il faut poursuivre cet engagement et l?amplifier.

Ceci �tant dit, nous pensons aussi qu?il est �galement important de sortir du simple prisme de la consommation et de s?int�resser � la production alimentaire et aux territoires ruraux. Pendant longtemps, la Ville s?est construite en tournant le dos � la campagne. Aujourd?hui, nous nous rendons compte que l?on ne peut parler d?alimentation ou de pollution en ville sans r�fl�chir � la mani�re dont notre alimentation est produite et transport�e jusqu?� nous.

De la m�me mani�re, on ne peut pas se contenter de r�clamer des produits de qualit� � des prix plus abordables en ignorant la crise du monde agricole. Depuis des ann�es, la grande distribution fait pression sur les producteurs pour r�duire les co�ts d?achat au maximum. Par ailleurs, les consommateurs n?en profitent pas pour autant. C?est avant tout pour augmenter leurs marges de profit que les grandes enseignes agissent de la sorte. Au final, certains agriculteurs travaillent � perte ou arrivent � peine � vivre de leur travail. La strat�gie alimentaire que Paris �labore doit prendre en compte cette dimension du probl�me. Notre priorit� est bien de r�pondre aux pr�occupations des Parisiens, mais pour cela, nous pensons qu?il faut aussi r�pondre aux pr�occupations du monde agricole. La communication propose des pistes int�ressantes. Je pense notamment � l?action d?"Eau de Paris" qui, aux abords des points de captages d?eau potable, en dehors du territoire parisien, aide les agriculteurs � d�velopper des cultures respectueuses de l?environnement.

Nous pensons aussi que la Ville a un r�le � jouer � travers la restauration collective. La Ville doit �tre un acheteur responsable en instaurant des relations �quitables avec les producteurs, et notamment en achetant des produits consomm�s � un prix juste, qui permette aux agriculteurs de couvrir leurs frais et de gagner leur vie correctement.

Je terminerai mon intervention en revenant sur la dimension transport de cette strat�gie alimentaire. Il faut �tre tr�s attentif � travailler sur les produits locaux et de saison. Cuisiner plus de "bio" dans les cantines en allant acheter des produits � des milliers de kilom�tres de Paris n?a aucun sens sur le plan �cologique.

Par ailleurs, nous sommes bien conscients que les productions du bassin parisien et de ses alentours ne permettent pas de couvrir l?ensemble de nos besoins alimentaires. Mais dans tous les cas, nous avons un r�le � jouer. C?est tout l?int�r�t de conserver la ma�trise publique du M.I.N. de Rungis et de d�velopper l'intervention publique en mati�re de logistique urbaine propre. C'est ce qui est fait avec la Sogaris. Il faut poursuivre dans cette voie et amplifier les efforts pour r�pondre aux multiples enjeux de l'alimentation � Paris.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame GAILLANNE.

La parole est � Jean-Baptiste MENGUY pour le groupe les R�publicains.

M. Jean-Baptiste MENGUY. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, alors que les questions alimentaires et sanitaires sont au c?ur des enjeux publics de ces prochaines ann�es, le d�bat sur l'alimentation durable, que vous avez inscrit � cette s�ance, ne doit pas se r�duire � une discussion factuelle de "com? durable", comme vous semblez tenter de le faire au travers de votre communication, surtout que celle-ci tombe en complet d�calage alors que nous avons adopt� et d�battu d�j� du Plan alimentation durable 2015-2020, d�fendu avec comp�tence par C�lia BLAUEL, il y a � peine quelques mois.

Pour r�pondre � la liste de vos id�es qui s'empilent et partent souvent un peu dans tous les sens, nous faisons le choix d'une position claire sur ce sujet. C'est la responsabilit� d'une collectivit� publique aussi grande et importante que la Capitale de la France, que de pr�senter une politique coh�rente et p�renne sur ces questions, bref, une politique durable. Une politique publique d'alimentation durable impose, tout d'abord, un grand volontarisme en mati�re d?�ducation.

Au-del� des "food trucks" et autres popotes roulantes ou festivals - m�me si cela nous int�resse aussi, Madame la Maire, il ne faut pas croire - l'enjeu de demain est l?accompagnement des adultes en devenir. En la mati�re, la Ville est en retard, largement. Elle doit, sans attendre, se positionner davantage au c?ur de sa comp�tence dans les activit�s p�riscolaires au c?ur des �coles.

Oui, nous maintenons notre demande de rationaliser les ateliers T.A.P., ex-A.R.E., au profit de quelques th�matiques, dont la sant� nutritionnelle et l'agriculture urbaine et durable. L'existant est insuffisant, dispers� et fam�lique par rapport aux enjeux de sant� publique.

Oui, nous consid�rons �galement que les caisses des �coles ont �videmment une grande part de responsabilit� dans les actions qu'elles m�nent, d'abord, avec des objectifs coh�rents et une place importante d'alimentation durable dans ses menus. La r�forme que vous vouliez imposer �tait inepte sur ce plan. Non seulement vous refusez de subventionner davantage les caisses qui augmentent leur part de "bio" et de durable, mais, en plus, par cette r�forme, vous comptiez assigner un vague objectif quantitatif, alors m�me que l'alimentation durable doit se baser sur le qualitatif.

Si l'on prend, tout d'abord, l'exemple de la caisse du 15e arrondissement sous la pr�sidence de Philippe GOUJON, notre d�marche est globale�: augmenter d'abord le nombre de produits issus de l?alimentation durable, que vous refusez d?accompagner financi�rement�; d�multiplier les actions de "Paris Sant� Nutrition" au plus pr�s des �coles, alors m�me que vous recentralisez le dispositif�; d�velopper les ateliers de sensibilisation au go�t pour les enfants�; diversifier les recettes et les aliments, uniquement possible avec de la production sur place et en liaison chaude�; mettre en place une plate-forme logistique, alors m�me que vous vous y �tes oppos�e � plusieurs reprises.

Notre d�marche globale et compl�te ne s'arr�te pas l�. Nous accompagnons, �galement et surtout, les parents. Cela, d'ailleurs, n'appara�t � aucun moment dans votre communication�: ni apprentissage des bonnes pratiques, ni transmission du savoir au sein des familles qui n'ont pas toujours le temps, l'argent ou la connaissance pour bien acheter et bien cuisiner. Je salue d'ailleurs les propos du Pr�sident du groupe Communiste en ce sens, qui sont r�v�lateurs d'une vraie r�alit� probl�matique pour nos arrondissements.

Nous proposons, ainsi, des menus du soir �quilibr�s �labor�s par une nutritionniste. Nous organisons des visites des cantines pour les parents et, surtout, nous d�veloppons - enfin�! - les ateliers de cuisine parents/enfants.

Voil� le n?ud gordien de cette politique durable�: la transmission du savoir. Si l'on prend maintenant l'exemple du 5e arrondissement, cette r�forme inique que vous vouliez nous imposer de fa�on unilat�rale aurait eu des cons�quences particuli�rement n�fastes sur la politique volontariste de sa caisse, pr�sid�e par Florence BERTHOUT, en mati�re d'alimentation durable et de production intelligente. Nous avons eu raison de nous y opposer dans l'int�r�t de la qualit� des repas que nous servons aux enfants.

Le second aspect, Madame la Maire, d'une politique p�renne et coh�rente en la mati�re, c'est la ma�trise de la fili�re, de la production � la consommation. La production pour la qualit� que vous semblez viser dans votre communication doit s?effectuer dans un environnement sain. Il n'y a aucun int�r�t � d�velopper des circuits courts s'ils sont pollu�s, pollu�s par les reports d'embouteillages, et non de circulation, en proche banlieue, dont vous �tes responsable et que vous feignez d'ignorer. Pollu�s aussi par le rendez-vous manqu� de votre politique fluviale depuis 2001.

En revanche, Paris en son sein peut jouer un r�le bien plus en pointe qu'elle ne le fait sous votre responsabilit�. L?agriculture urbaine, telle que vous la promettiez dans votre programme �lectoral, semble oubli�e au profit d'un patchwork de jardins partag�s et micro-potagers. Incroyable, mes chers coll�gues, de constater que la premi�re ferme urbaine parisienne est � peine sortie de terre.

Il n'y a pas d'ambition trop grande pour une ville durable et r�siliente, ni de moyens trop cons�quents pour r�concilier les Parisiens avec les bons aliments, les bonnes pratiques et la bonne production�: d�velopper davantage les fermes urbaines au c?ur de Paris�; profiter davantage des friches et des grands sites lib�r�s pour r�implanter des espaces de co-working agroalimentaire, comme nous le demandons, par exemple, sur le site de la R.A.T.P. rue Charles-Lecocq dans le 15e arrondissement.

Cessez de densifier partout � outrance. Vous l'avez dit vous-m�me, Madame la Maire, mais cela vaut aussi au c?ur de Paris parce que l'on ne fait pas pousser des tomates dans le b�ton. Lorsque tout cela sera r�ellement mis en place, que l'effort et l'ambition seront compris et partag�s aussi, et avant tout, par les Parisiennes et les Parisiens, alors notre ville rayonnera aussi en mati�re d'alimentation durable, de bonnes pratiques sanitaires, en lien avec les territoires m�tropolitains et franciliens.

Notre ambition est simple�: que Paris respire mieux, que Paris cultive plus et que Paris nourrisse bien. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - La parole est � Eric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement, groupe Socialiste et Apparent�s.

M. Eric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Quelques mots. Justement, j'avais pr�vu de parler plus de la dimension agriculture urbaine de cette communication, que de la partie alimentation, donc je vais satisfaire M. MENGUY qui a d� regarder un peu trop rapidement, les tr�s nombreux projets de d�lib�ration qui se rapportent � cette communication et qui d�montrent que l'agriculture urbaine est un �l�ment de notre politique municipale, en plein essor depuis de tr�s nombreuses ann�es, finalement.

Sans aucun doute, les activit�s de nature permettent de se promener, de s'�vader, mais elles favorisent aussi le lien social, la coh�sion et l'implication citoyenne, quels que soient l'�ge, la cat�gorie socioprofessionnelle et le lieu de r�sidence. C'est un champ d?action f�d�rateur qui efface les clivages et qui se traduit concr�tement � Paris de mani�re tr�s diversifi�e, d'ores et d�j� aujourd'hui, Monsieur MENGUY, et dans les ann�es qui viennent.

Cela passe, bien s�r, par la cr�ation d'espaces verts - je me r�jouis, ici, que le programme du futur parc de Chapelle-Charbon, qui sera l?un des poumons verts du Nord-Est parisien, se pr�cise -, mais aussi par la cr�ation de toits v�g�talis�s. Je pense, par exemple, � celui qui aura une surface de 700 m�tres carr�s d�di�s � l'agriculture urbaine, au-dessus du futur gymnase de la rue des Poissonniers, dans les quartiers populaires. Je pense aussi, bien s�r, � la future ferme urbaine qui est d'ores et d�j� pr�vue sur le toit de la Halle Fret de Chapelle International et qui mat�rialise notre engagement pour la porte de la Chapelle.

Vous le voyez, ces projets sont tr�s nombreux. Ils sont d'envergure et ils sont compl�t�s par des actions plus modestes port�es par des collectifs d'habitants, des groupes d'enfants ou des particuliers. C'est bien une implication nouvelle des habitants que nous suscitons � tous les niveaux�: conception des projets, vote mais aussi gestion et entretien. Je pense, bien s�r, au budget participatif intitul� "Cultiver en ville", retenu en 2015, qui nous permet aujourd'hui de voter un projet de d�lib�ration pour la cr�ation de 11 jardins partag�s et jardins p�dagogiques, dont 3 dans le 18e arrondissement dans des quartiers tr�s diff�rents, aussi bien villa des Tulipes que rue Richomme � la Goutte-d'Or, ou rue G�rard-de-Nerval � la porte Montmartre. Ces occupations positives de l'espace public nous permettent aussi d'apporter une pierre suppl�mentaire au r�glement de probl�mes complexes, tel que celui des ventes � la sauvette, tout en am�liorant le cadre de vie des habitants. On voit bien l� qu?il y a une politique globale et qui nous permet de r�gler un grand nombre des difficult�s auxquelles nous avons � faire face.

Je pourrais citer aussi les vergers dans les �coles - vous parliez d'�ducation - qui se g�n�ralisent�: 30 sites dans le 18e arrondissement, ou les potagers � l'int�rieur des cours d'immeuble en lien avec les bailleurs sociaux. Je pense � l?exp�rience du Jardin de l'univers situ� dans une r�sidence "Paris Habitat" dans le quartier de la Goutte-d'Or, l� encore pour d�montrer l'ampleur de la politique que nous menons. Je pourrais, bien s�r, �voquer les projets totalement originaux, tels que ceux de l'appel � projets "Parisculteurs" qui a permis de faire �merger, par exemple, une champignonni�re qui devrait prendre place dans un parking de 3.000 m�tres carr�s, rue Raymond-Queneau, encore une fois � la porte de la Chapelle. Voil� encore une bonne fa�on d?utiliser un espace aujourd'hui mal utilis�. Bref, d�monstration est faite de notre engagement, de notre strat�gie pour laisser de la place � l'agriculture et � la nature en ville. Dans une ville aussi dense que Paris, ce n'est pas un gadget. C'est un enjeu central pour pr�parer le futur. Merci, donc, Madame la Maire de Paris, merci � vous et � l?ensemble de votre �quipe pour l'�laboration de ce plan qui est � la fois concret et visionnaire.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Maire. La parole est � Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement, groupe Ecologiste de Paris.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Notre alimentation est tout autant une question de sant� qu'une question de soci�t�. D'elle d�pend aussi une part consid�rable de notre empreinte sur la plan�te et le climat. En effet, selon que notre alimentation est locale ou import�e, issue de l'agriculture biologique ou de l?agriculture conventionnelle, v�g�tarienne ou carn�e, ce sont pr�s du quart des �missions de gaz � effet de serre produites dans le monde qui peuvent �tre �vit�es. La question de l'alimentation n?occupe pas la place qu'elle m�rite dans le d�bat politique. Il �tait donc essentiel de la mettre au c?ur de notre d�mocratie et je vous remercie, Madame la Maire, de l'avoir fait.

Enjeu vital pour notre avenir, je suis comme vous, convaincu que l?alimentation peut nous aider � aller mieux, individuellement et collectivement.

Dans le 2e arrondissement depuis 2001, dans toutes les �coles, nous avons fait entrer cette question dans la restauration scolaire. Nous avons, pas � pas opini�trement, introduit le "bio" dans les cantines et, aujourd'hui, ce sont plus de 90�% des aliments constituant les repas servis aux enfants qui sont issus de l'agriculture biologique ou alimentation durable. Le "bio" dans les assiettes permet aussi de structurer des fili�res en circuit court. Nous avons notamment contribu� � l'�mergence des fili�res "bio" de bl� et de laitage d'Ile-de-France, en partenariat avec l'ancienne majorit� francilienne.

Nous avons aussi, dans les cantines du 2e arrondissement, banni l'huile de palme pour laquelle on br�le des for�ts tropicales, et proscrit tout produit contenant des O.G.M. et toutes les esp�ces de poissons p�ch�es en eau profonde. Nous avons mis en place un repas v�g�tarien pour toutes et tous, une fois par semaine, et d�sormais en plus, un repas v�g�tarien au choix, en alternative avec les repas carn�s servis tous les autres jours � la plus grande satisfaction de nos jeunes convives. Ces initiatives ne sont pas isol�es. La Ville de Paris se mobilise avec son plan d'alimentation durable sous l'impulsion de C�lia BLAUEL et il existe de plus en plus de lieux proposant une alimentation saine et responsable locale, "bio" et v�g�tarienne.

Je me r�jouis que Paris ait choisi l?audace. J'en veux pour preuve le lancement de la collecte des d�chets alimentaires des m�nages, sous la houlette de Mao PENINOU et Antoinette GUHL, ainsi que le succ�s foisonnant de l?appel � projets des "Parisculteurs" initi� par P�n�lope KOMIT�S. Dans le 2e arrondissement, nous allons pouvoir accueillir, sur le toit de l?espace Jean Dame dans le quartier Montorgueil, un verger et un potager qui vont s'�tendre sur pr�s de 1.000 m�tres carr�s et produire fruits et l�gumes avec et pour les riverains.

S'il nous faut mobiliser de l'espace pour favoriser l'agriculture urbaine, nous devons aussi nous opposer aux projets qui d�truisent les espaces naturels, rares, qu?il nous reste en Ile-de-France. Comme l'absurde projet EuropaCity, dont les promoteurs s?appr�tent � sacrifier les derni�res terres fertiles d'Ile-de-France du Triangle de Gonesse, au Nord de Paris, pour y construire des supermarch�s et des infrastructures pour skier, comme � Duba�, dans un bunker, �t� comme hiver. Nous ne devons pas laisser faire cela.

Face � l'accaparement des terres et aux cadences folles de l?industrie alimentaire, il faut privil�gier le "bio", la proximit�, les circuits courts et l'alimentation non carn�e seuls en capacit� de pr�server � la fois notre sant�, notre environnement et notre avenir.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � M. Alexandre VESPERINI, pour le groupe les R�publicains.

M. Alexandre VESPERINI. - Merci, Madame la Maire, mes chers coll�gues.

Je voulais intervenir sur un aspect important de ce plan alimentation durable qui est celui de la production de bi�re. Parce que M. BENNAHMIAS est un grand fan du cannabis r�cr�atif, moi, je suis favorable, comme beaucoup de gens ici dans cette salle et de Parisiennes et Parisiens, � la bi�re r�cr�ative et responsable. Je me r�jouis de voir que la Mairie de Paris met en place ce plan avec un partenariat, avec une partie prenante qui est Brasseurs de France.

Je me r�jouis de cela, parce que justement, on brise un peu cette tendance � l?hygi�nisation et � la criminalisation de la consommation d'alcool. J?en veux pour preuve d'ailleurs le fait que nous-m�mes, ici au Conseil de Paris, nous en sommes un peu tributaires puisqu'� la buvette de l'H�tel de ville, il n'y a pas d'alcool alors m�me que nous recommen�ons � fabriquer de la bi�re, nous recommen�ons � distiller du whisky, au sein m�me de Paris intra-muros.

Je me r�jouis de voir que la Mairie de Paris se pr�occupe aussi de la production et de la distribution d'alcool de mani�re responsable - l?abus d?alcool est dangereux pour la sant�, nous le savons tous - et je me r�jouis de voir ce partenariat avec Brasseurs de France.

Je voudrais faire trois observations.

La premi�re, c'est l'aspect p�dagogique. Je souscris un peu aux observations qui ont �t� formul�es par mon coll�gue Geoffroy BOULARD. Naturellement, on ne va pas faire de Paris une vaste zone de production agricole�; on ne va pas �tre sur un territoire de Paris et atteindre l?autosuffisance�; ne mentons pas aux Parisiennes et aux Parisiens. Mais en revanche, c?est l� o� l?agriculture urbaine mise en place par la Mairie depuis quelque ann�e est importante, c'est que l'on peut faire tout un travail de p�dagogie en direction des Parisiennes et des Parisiens, notamment des jeunes publics�; pour leur expliquer comment on fabrique leurs aliments, comment l'aliment qu'ils ont dans leur assiette a �t� produit, fabriqu�, comment il pourra �tre mal fabriqu� et comment, � l?inverse, il pourra �tre b�n�fique pour la sant�.

Je vais dire encore quelque chose qui peut choquer un certain nombre d'entre vous, mais la bi�re ou un verre de vin par jour, ou peut-�tre deux parfois, une bonne bi�re a une vertu. Pas trop d?hygi�nisme�! Dans certaines organisations sportives, certains m�decins sportifs recommandent face � certaines hypoglyc�mies et face � certains risques d'interrompre une activit� sportive, l?utilisation de la bi�re, le recours � la bi�re parce que c'est du sucre et que cela permet de lutter contre l'hypoglyc�mie.

Je pourrais dire bien d?autres choses. En Belgique, savez-vous que beaucoup de gastro-ent�rologues recommandent le recours � la bi�re parce que c?est tr�s bon pour la flore intestinale. C?est la v�rit�. Donc, bravo � la Mairie de Paris et � ce partenariat. Je pense que c?est un partenariat p�dagogique et j?esp�re qu?au bois de Vincennes, nous aurons beaucoup de visites de publics, notamment de jeunes publics, lyc�ens et coll�giens, qui sauront comme on fabrique cela.

Si cela vous fait rire que l?on parle de la bi�re, qui est probablement le premier breuvage qui a �t� invent� par l?homme et qui probablement marque notre entr�e dans la civilisation, je rappelle qu?il y a 4.000 ans, on fabriquait de la bi�re en Egypte. Oui, mes chers coll�gues. On ne fabriquait pas du tofu mais on fabriquait aussi de la bi�re. C?est donc important aussi � noter.

Je ne comprends pas d?ailleurs pourquoi vous riez ou vous vous moquez de cela puisque c?est votre plan et vous vous en r�jouissez. On n?a qu?� s?en r�jouir tous ensemble.

La derni�re observation que je voudrais faire est sur l?acc�s de tous � ce type d?aliments. Nous avons les A.M.A.P. Dans le 6e arrondissement, nous avons une A.M.A.P. qui marche tr�s bien et qui est exemplaire sur le plan parisien notamment avec la biodynamie. Nous avons aussi des ruches qui se multiplient dans beaucoup d?arrondissements, dans beaucoup de quartiers. Nous avons aussi les 135 jardins partag�s et M. DUCLOUX en a parl�. Nous avons d?autres initiatives associatives qui sont lanc�es et c?est tr�s bien.

Il y a aussi la multiplication de supermarch�s bio comme "Bio c?bon". Il y a peut-�tre un petit b�mol, il faudra dire aux Parisiennes et Parisiens que le topinambour qui vient du Chili, c?est une insulte aux circuits courts et qu?on peut aujourd?hui fabriquer du circuit court en Auvergne, par exemple. C?est un petit coup de gueule tr�s personnel.

Nous avons ce type d?initiative et c?est tr�s bien. C?est vrai qu?il y a aussi des boutiques qui ont eu des initiatives de march�s priv�s qui se sont mis en place. Mais reconnaissons-le, ce sont des initiatives qui sont un peu limit�es � un certain public plut�t privil�gi� avec un fort pouvoir d?achat, etc. Et nos coll�gues communistes et m�me sur ces bancs en ont parl� et c?est tr�s bien, il faut le rappeler.

Tout ce que je veux dire aussi pour terminer sur la bi�re, c?est qu?il faudra vraiment que cette bi�re, qui sera produite dans des quantit�s extr�mement r�duites, soit peut-�tre pas bue par tout le monde, mais en tout cas d�couverte et connue de tous. C?est la raison pour laquelle j?appelle la Mairie de Paris � organiser un grand salon de tous ces types de produits qui seront fabriqu�s � Paris.

Voil� ce que je voulais dire.

D�sol�, j?ai un peu bris� le politiquement correct qui voudrait qu?on ne parle surtout pas d?alcool dans cette enceinte, mais oui, encore une fois, je pr�cise que l?alcool, quand c?est bu avec mod�ration, quand on sait comment on le fabrique, quand c?est fabriqu� de mani�re biologique en biodynamique, cela peut �tre extr�mement bon pour notre lien social � tous.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous avons � pr�sent? Je ne vois pas Carine PETIT?

Christian SAINT-ETIENNE sera a priori le dernier orateur et il vous reste 4 minutes 45.

M. Christian SAINT-ETIENNE. - Merci, Madame la Maire, je voulais aborder la situation du jardin partag� des Jeunes Pouces attenant au stade M�nilmontant qui a �t� ras� r�cemment au m�pris de la concertation et des �lus locaux.

Ce jardin est attenant au stade de M�nilmontant, qui �tait le seul stade o� les jeunes du 11e arrondissement pouvaient de fa�on extr�mement libre profiter de cet espace de plein air et pratiquer un certain nombre de sports qui �vitaient que dans l?environnement on ait de la violence. Ce jardin et ce projet �tant en train de transformer compl�tement l?environnement du stade M�nilmontant, je vous demande par amendement que le jardin partag�, situ� au passage de la Folie-R�gnault dans le 11e, soit inclus dans l?autorisation de cr�ation de financement sur le budget participatif de dix jardins partag�s.

Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

Voil�. Nous avons donc termin� ce beau d�bat sur notre communication.

Je vais maintenant donner la parole aux adjoints pour r�pondre aux diff�rents orateurs. Tout d?abord, C�lia BLAUEL.

Mme C�lia BLAUEL, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Je m?attendais � beaucoup d?interventions, beaucoup de sujets ce matin, mais pour d�buter, je voudrais r�agir � l?intervention de M. VESPERINI pour dire que nous n?avons pas de sujets tabous dans cette Assembl�e, encore moins sur la bi�re. Etant moi-m�me d?origine alsacienne, je n?ai pas de probl�me avec cela. Ce qui me choque tout particuli�rement, c?est que dans une autre vie, j?ai eu � c�toyer le lobby de l?alcool et que vous fassiez la lecture ce matin d'une fiche argument des Brasseurs de France, que d'ailleurs vous avez cit� trois fois et qui � ma connaissance ne se mobilisent ni pour l?agriculture durable encore moins pour la sant� publique, me pose un vrai probl�me.

Ceci �tant dit, on pourra en reparler et je vais revenir au sujet plus global de l?alimentation et de l?agriculture. Plusieurs d?entre vous l?ont dit�: faire le choix d?une alimentation, c?est faire un vrai choix politique, selon cette formule largement utilis�e de l?assiette � la plan�te, puisque c?est un enjeu en mati�re de sant�. L?Organisation mondiale de la sant� avait pr�dit que le XXIe si�cle malheureusement verrait l?�mergence de maladies dites non transmissibles li�es � l?alimentation et au cadre de vie.

C?est un enjeu d?environnement. Soutenir une agriculture bio locale, c?est lutter contre les pollutions de l?air, du sol et de l?eau. C?est aussi soutenir une fili�re plus respectueuse de la sant� et de la r�mun�ration des paysans. C?est �galement r�duire notre empreinte �cologique. Je le rappelle encore une fois ici�: l?alimentation p�se pour beaucoup dans le bilan carbone de notre ville et c?est pourquoi elle fait l?objet d?une attention particuli�re dans notre Plan Climat.

Contrairement � ce que j?ai pu entendre ce matin, entre certaines critiques ou autres injonctions et bonnes le�ons, cette communication fait preuve d?une ambition forte. Elle inscrit clairement notre ville dans une dynamique de transition �cologique de notre mod�le de ville et de soci�t�.

Pour ma part, et pour r�pondre aux diff�rentes interrogations qui ont �t� soulev�es, je centrerai mon intervention sur un des projets forts qui est rattach� � ce projet de d�lib�ration�: l?�laboration d?une strat�gie alimentaire pour le territoire parisien qui pose une vision globale mais aussi prospective pour notre territoire. Nous poursuivons trois objectifs forts.

Tout d?abord sur la r�silience du territoire parisien. Il ne s?agit �videmment pas d'atteindre l?autonomie alimentaire de Paris au sein du territoire parisien, mais par exemple de travailler sur la distance moyenne que met un aliment � arriver dans votre assiette en repensant la logistique. Dans un dialogue avec la fili�re agricole, il s'agit de travailler � la diversification des fili�res, au soutien � de nouveaux outils de transformation ou encore � soulever cette nouvelle probl�matique de l?accaparement des terres qui touche aussi l?Europe.

Le deuxi�me objectif est �videmment d?avoir une attention particuli�re sur la question environnementale. Comme je l?ai dit, travailler sur ces domaines, c?est baisser les pollutions et r�duire les �missions de gaz � effets de serre. Nous allons donc poursuivre notre travail sur les aspects de logistiques urbaines, en favorisant le d�veloppement de bonnes pratiques sur le territoire.

A ce titre, je voudrais r�agir aux interventions de Yann WEHRLING et de Geoffroy BOULARD, pour dire � Yann WEHRLING que nous partageons les enjeux mais que ce changement de mod�le, qu?apparemment nous appelons conjointement, demandera aussi une implication de tous les acteurs locaux. J?ai trouv� un peu fort les attaques faites � la Ville par rapport au d�sengagement que l?on note depuis l?ann�e derni�re de la R�gion sur ces questions, l?association "AQUI?Brie" qui travaille sur l?importante nappe de Champigny - la plus importante d?ailleurs d?Ile-de-France-, les A.M.A.P. Ile-de-France, le G.A.B. Ile-de-France, "Terre de liens" se sont vus sabrer voire supprimer leurs subventions. Il faut vraiment que cela change.

Puis pour r�pondre � Geoffroy BOULARD, vous parlez d?un d�ni de r�alit� de notre action face � l?agriculture dite "conventionnelle" et j?ai envie de vous retourner le compliment puisqu?aujourd?hui nous travaillons avec tout le monde � la Ville de Paris. J?en veux pour preuve ce que l?on fait avec "Eau de Paris". Nous travaillons autant avec les "bio" que les conventionnels. J?en veux aussi pour preuve cette visite que nous avons faite � la Ferme de Paris avec la Maire de Paris, la semaine derni�re, o� nous �tions entour�s de tout le monde agricole.

Mais force est de constater aujourd?hui que la "bio" a un impact plus int�ressant sur la sant� en r�duisant l?impact des pesticides, des perturbateurs endocriniens. Cela a un impact plus important sur l?environnement et, en termes de mod�le �conomique, de plus en plus de paysans se tournent vers la "bio", voyant bien que le mod�le productiviste tourn� vers l?exportation les emm�ne droit dans le mur.

Enfin, troisi�me objectif et j?en terminerai par-l�, c?est l?id�e d?aborder la question sociale avec cette strat�gie alimentaire. Nous souhaitons soutenir une juste r�mun�ration aux paysans de cette fili�re, mais aussi porter une attention particuli�re pour les Parisiens, pour que chacune et chacun ait acc�s � une alimentation de qualit�.

En moyenne, les Parisiens - nous avons une �tude qui le montrent - mangent d�j� tr�s bien, consacrent un budget important � leur alimentation, plus important que la moyenne fran�aise, mais 70.000 d?entre eux sont en situation de pr�carit� alimentaire, 45.000 d?entre eux b�n�ficient de l?aide alimentaire. L?id�e est donc bien de soutenir un certain nombre d?initiatives, notamment le d�veloppement des plateformes de circuits courts. D?ailleurs, tr�s rapidement, Madame NAHMIAS, je vous invite � regarder la plateforme des Acteurs du Paris durable - ces acteurs que vous citez sont d�j� recens�s par la Ville.

Enfin, j?en profite pour r�pondre aux deux v?ux qui me sont soumis.

D?abord, celui du groupe RG-CI pour donner un avis favorable et prendre en compte votre suggestion tout � fait pertinente de travailler sur la question des particuliers, notamment des jeunes et de leur mode alimentaire. Par ailleurs, dire au groupe Communiste qu?en lien tout particulier avec l?action que m�ne Dominique VERSINI dans le cadre de la lutte contre la grande exclusion, nous allons accepter votre v?u si l?amendement vous convient, et ainsi voir comment dans l?ann�e qui vient on pourra �tudier le remplacement de cette aide qui a �t� supprim�e.

Voil� dans les grandes lignes, il y aurait beaucoup � dire.

Je souhaiterais simplement conclure en vous disant que cette strat�gie d?alimentation durable, quelles que soient les actions que nous avons port�es dans cette communication, devra prendre la forme d?une strat�gie multi- acteurs.

Comme l?a dit Mme la Maire le p�rim�tre d'action d�passe celui de la Ville, car ce n?est pas que de notre comp�tence, nous impliquerons la R�gion Ile-de-France, voire les r�gions plus �loign�es et la M�tropole dans l?id�e de refondre vraiment le lien urbain et rural, avec toute l?humilit� que nous devons conserver et aller vers un partenariat fort entre ces territoires, mais aussi nous poser la question du cadre national et europ�en.

Voil� dans les grandes lignes, mais je crois que nous avons largement d�pass� le "y?a qu?�, faut qu?on" de certains et certaines, pour mettre les mains dans le cambouis alors m�me que ce n?est pas notre comp�tence.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, C�lia BLAUEL.

La parole est � P�n�lope KOMIT�S.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Je voudrais remercier un certain nombre d?intervenants pour le soutien � ces projets d?agriculture urbaine.

Peut-�tre rappeler le r�le de l?agriculture urbaine qui remplit un triple r�le.

C?est un r�le environnemental, puisque cela favorise effectivement les trames vertes, cela lutte contre les �lots de chaleur et la r�tention d?eau et l� nous sommes bien dans une d�marche globale d?adaptation au changement climatique et en faveur de cette ville r�siliente.

C?est un r�le �conomique avec le d�veloppement de nouveaux emplois, et il faut le souligner et, comme l?a dit �ric LEJOINDRE, un renforcement du lien social de mani�re importante.

Yann WEHRLING a eu raison de souligner la situation de l?agriculture en Ile-de-France puisque nous avons � peu pr�s une baisse de 22�% en dix ans des exploitations agricoles, avec notamment un impact important sur le mara�chage, l'horticulture et l'�levage et on a plus de 100.000 hectares de terres fertiles qui ont disparu.

Donc, bien �videmment, oui, notre politique est globale et nous construisons un nouveau mod�le qui se construit - Monsieur BELLIARD, vous avez raison de le souligner - avec les territoires ruraux et les territoires p�riurbains parce que, bien �videmment, nous n'avons pas vocation - M. BROS l'a rappel� - � �tre autonomes en mati�re d'agriculture. Pour autant, notre volont� est bien de permettre aux agriculteurs p�riurbains ou de grande couronne de pouvoir s'installer dans Paris, d?�tendre leurs activit�s et aussi d'introduire leurs diff�rents produits et de les distribuer de mani�re majoritaire en circuit court, avec cette volont� bien �videmment de redonner aux citadins ce go�t de la culture, mais aussi de d�velopper des projets qui sont, comme l?a d�montr� "les Parisculteurs", aussi bien participatifs, p�dagogiques que productifs.

R�mi F�RAUD a bien insist� sur l?ampleur de notre projet puisque notre volont� est bien d'atteindre ces 33 hectares d'agriculture urbaine sur les toits en 2020.

Madame NAHMIAS, non, pas 600 m�tres carr�s et je vous rappelle d?ailleurs que vous avez un tr�s beau projet qui va arriver dans votre arrondissement, qui est la v�g�talisation de la fa�ade totale de la mairie du 17e, y compris avec des projets d'agriculture urbaine.

Certains intervenants l'ont dit, il est important de travailler avec le jeune public et c'est ce que nous faisons - certains semblent l'avoir oubli� comme si rien n'existait -, avec le budget participatif puisqu'en lien avec Alexandra CORDEBARD nous avons install� dans les �coles parisiennes des vergers, des potagers qui permettent aux enfants de comprendre que les salades n'arrivent pas dans des sacs en plastique mais poussent dans de la terre. Bien �videmment, dans le cadre des "Parisculteurs", nous avons aussi eu un ?il et nous continuerons � l'avoir vers les �tudiants qui se trouvent souvent en pr�carit� alimentaire. En effet, un des projets sur le couvent des Cordeliers est en lien avec la facult� de m�decine.

Monsieur BOULARD, pas de faux proc�s - Mme BLAUEL vous l?a dit -, nous travaillons avec tous les agriculteurs et nous sommes en construction d'un partenariat avec la Chambre interd�partementale, en lien avec les acteurs du p�le "Abiosol". Ainsi, nous ne faisons pas de distinction, l'id�e �tant bien de maintenir cette agriculture, y compris de maintenir ces terres fertiles en Ile-de-France.

Nous avons d� �tre un inspirateur puisque la M�tropole s'int�resse beaucoup au projet des "Parisculteurs" et y r�fl�chit. Je pense que c'est de bon aloi de proposer, dans le cadre du "Parisculteurs 2" � des communes de premi�re couronne de travailler avec nous sur ce projet. Bien �videmment, nous travaillons sur toutes les technologies, qu'elles soient traditionnelles ou plut�t "high tech" en aquaponie et en hydroponie.

Vous ne pouvez pas dire que nous avons seulement quelques hectares. En effet, comme l'a rappel� Eric LEJOINDRE, de gros projets vont sortir comme Chapelle International, le gymnase des Poissonniers, la Ferme du Rail dans le 19e.

Je veux vous dire, Monsieur BOULARD, et vous rappeler que oui, je suis favorable � la r�installation d'une halle d?agriculture urbaine dans le parc Martin Luther King, si cela est possible en termes techniques.

Monsieur VESPERINI, j'ai bien not� que vous vous int�ressiez � la bi�re�; c'est une tr�s belle op�ration et je ne manquerai pas de vous inviter � la r�colte. Je vous rappelle que les 5.000 litres de bi�re pr�vus seront distribu�s � titre p�dagogique.

Je souhaite enfin r�pondre � M. SAINT-ETIENNE en refusant son amendement. Il y a eu �norm�ment de concertations sur ce projet de jardins partag�s. La convention qui avait �t� sign�e avec "Jeune Pouces" l?avait �t� en 2010 pour un temps pr�cis et le futur projet pr�voit des surfaces de jardins partag�s �galement.

Voil� ce que je voulais dire, mais bien �videmment je souhaite me f�liciter de cette globalit� alimentation, circuits courts, agriculture, �conomie circulaire et d�chets.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, P�n�lope KOMIT�S.

La parole est � Mme Olivia POLSKI.

Mme Olivia POLSKI, adjointe. - Madame la Maire, mes chers coll�gues.

Les savoir-faire artisanaux et commerciaux en mati�re de gastronomie repr�sentent un atout ind�niable de notre ville. La vitalit� de ce secteur d'activit� conditionne en effet non seulement la qualit� de vie des habitants, mais aussi �videmment son attractivit� � l'International et nous souhaitons continuer de soutenir ce secteur activement.

Cette vitalit�, Paris la doit � ses 71 march�s d�couverts, ses 9 march�s couverts, ses 72 chefs �toil�s auxquels la Maire a d?ailleurs remis une m�daille, ses 7.200 commerces alimentaires que sont nos boucheries, nos boulangeries, nos fromagers, nos chocolatiers et j'en passe, et c'est plus de 13.800 caf�s et restaurants. C'est une vraie richesse pour Paris d?avoir un tel nombre d'artisans de qualit�; on nous l'envie partout dans le monde.

La culture culinaire parisienne est aussi un patrimoine immat�riel qui appartient � tous et qu'il nous faut prot�ger et encourager. Le repas est au centre de cet art de vivre et il renvoie � la dimension de partage, de moment privil�gi�, de transmission de valeurs. Un sondage est d?ailleurs sorti, qui dit que 93�% des Fran�ais jugent que le repas en famille est un moment important et que pour 74�% d?entre eux le repas est avant tout un moment de convivialit�. C'est aussi ce que nous souhaitons dans la ville encourager, ce lien social, ce moment de partage et de vivre-ensemble.

Fat�ma HAL, qui est auteur et chef d'un restaurant parisien parle ainsi de la cuisine du lien. L'alimentation a ce r�le de partage et le repas est cr�ateur de liens, ouvre au dialogue, � la connaissance de l'autre, de sa culture et de ses richesses. La solidarit� et le vivre-ensemble sont des valeurs essentielles dans la p�riode que nous traversons et je sais que nous devons tous et toutes participer aujourd'hui � leur transmission.

Il est donc important pour nous de promouvoir une offre alimentaire diverse et de qualit� sur l'ensemble du territoire parisien.

Nous avons d�j� - cela a �t� �voqu� - mobilis� plusieurs dispositifs pour installer, soutenir, pr�server notre commerce de proximit� au travers du plan local d'urbanisme, de nos actions dans les C.D.A.C., "Vital?Quartier", du futur contrat "Paris Commerces" et de la future structure de coop�ration inter-bailleurs, qui sont autant de dispositifs qui favorisent et favoriseront l'installation de l'activit� commerciale et notamment alimentaire dans Paris.

Nous souhaitons, comme cela a �t� aussi dit, en compl�ment de ces mesures, favoriser l'innovation et penser l'alimentation de demain. L'incubateur en innovation alimentaire "Smart food Paris" a �t� lanc� en f�vrier 2016 pour r�pondre � cet objectif ambitieux.

Pour r�pondre � Mme SIMONNET, je veux lui dire que cette plateforme a pour ambition de favoriser des innovations multiples, notamment sociales, et j'en veux pour preuve notamment le fait qu'elle incube une "start-up" magnifique qui fait la promotion de l'alimentation de chefs migrants, qui viennent de Syrie, du Kurdistan, d?Afghanistan. Ce n'est donc pas seulement de l'innovation comme vous pouvez l?�voquer, mais c?est de l?innovation dans tous ces domaines. C'est aussi faire de la recherche sur l'alimentation � base d'algues par exemple. �norm�ment de choses s'y passent qui sont aussi bien du c�t� du service, qui peut �tre apport�, diff�rent, innovant et social, que du c�t� de l'innovation, sociale � proprement parler.

Nous souhaitons aussi favoriser l'�mergence de la cuisine, d'une cuisine populaire, de rue, qualitative, on l?a �voqu�, par la cr�ation d'emplacements sur l'espace public ou m�me par la cr�ation prochaine d'un festival international de cuisine de rue.

Ce volontarisme a aussi permis la cr�ation depuis l'automne 2016 d'un march�, un "Food Market" comme on dit ailleurs, permettant de proposer des plats fra�chement? Oui, mais c?est autre chose, l�. Ce sont de petits restaurants...

Mme LA MAIRE DE PARIS. - S'il vous pla�t, on ne fait pas de commentaires.

Mme Olivia POLSKI, adjointe. - Sur l'emplacement du march� Belleville, qui rassemble deux jeudis soir par mois entre 5.000 et 10.000 personnes et qui rencontre un succ�s ph�nom�nal.

Nous devons donc aussi garantir aux Parisiens leur approvisionnement en produits de qualit�... Il y a un brouhaha. Excusez-moi, merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous allons essayer d?aller plus vite dans les r�ponses de l?Ex�cutif maintenant afin que l'on puisse passer aux votes et que tout le monde �coute.

Mme Olivia POLSKI, adjointe. - Sur le v?u du groupe Communiste, nous avons effectivement propos� des amendements. Il ne s'agit pas de rentrer? Il faut �tre coh�rent avec l'offre que nous avons d�j� en mati�re de march� alimentaire.

Si vous acceptez ces amendements, j'�mettrai un avis favorable.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Olivia POLSKI.

Antoinette GUHL, derni�re oratrice. Beaucoup de choses ont �t� dites, ce d�bat se poursuivra encore et je crois qu?on a compris le volontarisme et le pragmatisme qui est le n�tre.

Antoinette, le mot de la fin pour l?Ex�cutif.

Mme Antoinette GUHL, adjointe. - Rapidement, Madame la Maire, mes chers coll�gues.

Effectivement, cette communication alimentation porte sur l'ensemble de la fili�re alimentation, de la production � la consommation, pour aller jusqu'� la revalorisation des biod�chets pour un retour � la terre. C'est donc bien dans une conception tr�s circulaire que cette communication alimentation a �t� r�alis�e.

Sur la production, quelques mots. Nous avons beaucoup �voqu� la question de l'agriculture urbaine, qui est une innovation, et dans le m�me temps nous mettons en place dans cette conception alimentation un programme "Paris Campagne" qui a pour objectif de tendre la main � celles et ceux qui font l'agriculture, non seulement en petite et moyenne couronnes mais m�me au-del�.

Un programme "Solidarit� Paris Campagne" qui int�gre �galement la volont� de la pr�servation et de la reconqu�te des terres agricoles et qui se mettra en place, notamment par un travail avec la M�tropole du Grand Paris et avec de grandes structures et grandes organisations d'agriculteurs. Deuxi�me sujet sur la consommation...

Mme LA MAIRE DE PARIS. - On �coute la fin de ce d�bat, que tous ceux qui sont debout retrouvent leur si�ge, � droite comme � gauche. On ne va pas refaire toutes les deux minutes un rappel. Chacun s'assoit. Vous qui �tes si respectueux de l'ordre, Monsieur. MENGUY? J'y arriverai, au bout de 15 ans j'en ai vu beaucoup. On se sent bien � 15 ans.

Mme Antoinette GUHL, adjointe. - Sur la question de la consommation et de la consommation responsable, vous avez �t� nombreux � intervenir, Val�rie NAHMIAS a soulign� l'importance des A.M.A.P.�; R�mi F�RAUD a su se r�jouir de l'installation de "Kelbongoo!". Je voulais signaler l'ouverture de "la Louve" dans le 18e, une tr�s belle coop�rative alimentaire qui r�invente la distribution alimentaire par la prise en main par 4.000 Parisiens de ce syst�me de distribution qu'ils cr�ent et pour lequel chacun et chacune travaille.

Je voulais souligner le travail qui est fait en partenariat avec la S.E.M.A.-EST pour installer partout � Paris des structures qui rel�vent de l'�conomie sociale et solidaire et travaillent sur ces questions de l'alimentation responsable.

Je voulais �galement souligner que l'�conomie sociale et solidaire a toujours �t� un fer de lance de cette solidarit� alimentaire, que ce soit par exemple le "Freegan Pony" ou "Le troisi�me caf�", les exemples sont nombreux sur le territoire et nous poursuivrons dans cette dynamique.

La lutte contre le gaspillage alimentaire�: un mot pour vous dire qu'un appel � projets qui concerne le budget participatif a �t� lanc� avant-hier et va nous permettre, � nous, Ville, de pouvoir � nouveau soutenir les structures qui luttent contre le gaspillage alimentaire. Ce plan de lutte contre le gaspillage alimentaire, qui a �t� vot�, est en cours de mise en place, parce que l'alimentation ne peut pas �tre une marchandise comme une autre, plan sur lequel j'aurai l'occasion de revenir tout au long de l'ann�e.

Dernier point, sur les d�chets ou plut�t la valorisation des biod�chets�: le Plan compost qui est associ� � cette communication pr�sente comme objectif de multiplier par 2 le nombre de points compost dans Paris et introduit �galement une nouveaut� par la distribution de lombricomposteurs directement aux Parisiens. Voil�, Madame la Maire, j'en ai termin�.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. Merci � l'ensemble des orateurs et merci � l'Ex�cutif pour ces r�ponses et ce beau plan qui est maintenant sur la table.

Puisqu'il y a des votes, � la fois des v?ux et des projets de d�lib�ration, je vais donc passer maintenant aux votes.

D'abord, les votes des v?ux rattach�s au projet de d�lib�ration DEVE 50.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��1 amend� d�pos� par le groupe Communiste - Front de Gauche avec un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le v?u amend� est adopt�. (2017, V. 1).

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��2 d�pos� par le groupe Communiste - Front de Gauche avec un avis favorable de l'Ex�cutif et un amendement de formulation.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le v?u amend� est adopt�. (2017, V. 2).

Nous passons au vote des autres projets de d�lib�ration rattach�s � ce d�bat, ainsi qu?au v?u n��3 d�pos� sur le dossier DEVE 24 et aux amendements n��4 et n��93 d�pos�s sur le DEVE 22.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��3 d�pos� par le groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants sur le projet de d�lib�ration DEVE 24, avec un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le v?u est adopt�. (2017, V. 3).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 24.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2017, DEVE 24).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DPE 14.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit� aussi. (2017, DPE 14).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 21.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2017, DEVE 21).

Je mets aux voix, � main lev�e, l'amendement technique n��4 d�pos� par l'Ex�cutif sur le DEVE 22.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

L'amendement technique n��4 est adopt�.

Je mets aux voix, � main lev�e, l'amendement n��93 d�pos� par le groupe les R�publicains sur le projet de d�lib�ration DEVE 22 avec un avis d�favorable de l'Ex�cutif? Une explication de vote de Mme MOREL.

Mme Jo�lle MOREL. - Je souhaite rappeler l'indignation des Ecologistes suite aux dommages subis par le jardin partag� des Jeunes Pouces. Ce jardin partag� temporaire de 800 m�tres carr�s de pleine terre pr�sente une biodiversit� exceptionnelle avec des l�zards, des orvets et des chauves-souris.

Pour nous, nous l'avons rappel� lors des d�bats sur le projet, cette parcelle doit �tre pr�serv�e.

Comment "Paris Habitat" et la Ville ont-ils pu programmer, le 21 janvier, le d�placement de plus de 20 policiers, des vigiles et un bulldozer pour d�truire un cabanon et arracher quelques l�gumes�? Pourquoi une intervention d'une si grande violence, disproportionn�e, sans m�me avertir l'�lue en charge de ce dossier�? Cette action autoritaire, qui est de celles qui ont fait tant de mal � la gauche est bien loin des valeurs que nous d�fendons au sein de cette majorit� et des actions que nous menons pour plus de d�mocratie, plus de dialogue et de respect. En lieu et place du coup de force, nous demandons que les travaux soient suspendus en attendant que les recours soient jug�s.

"Gouverner, c'est �tre clairvoyant et c'est faire l'analyse, quand un dossier est dans l'impasse�! Quand un chantier cr�e plus de discorde et de d�sordre qu'il n'apporte de perspectives �conomiques, il faut savoir trancher et hi�rarchiser�!"

Cette d�claration, c'est celle de Beno�t HAMON sur le projet de Notre-Dame des Landes. Ces propos du candidat socialiste pour la pr�sidentielle, je les fais miens et j'invite notre majorit� � se rassembler sur un nouveau projet de consensus�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - On se calme.

Je mets maintenant aux voix, � main lev�e, l'amendement n��93 d�pos� par le groupe les R�publicains sur le dossier DEVE 22, avec un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

L'amendement n��93 est rejet�.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 22 ainsi amend�.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration amend� est adopt�. (2017, DEVE 22).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 25.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2017, DEVE 25).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 32.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2017, DEVE 32).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 41.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2017, DEVE 41).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 42.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2017, DEVE 42).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 43.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2017, DEVE 43).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 44.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2017, DEVE 44).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 46.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2017, DEVE 46).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 47.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2017, DEVE 47).

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, quel bonheur que de porter ensemble ces mutations majeures. Je vous remercie. Je remercie chacun des groupes, majorit� comme opposition, d'avoir accompagn� ce travail qui est d�j� en cours, en grande partie, mais qui va �tre acc�l�r� gr�ce � ce plan strat�gique que nous avons d�velopp�. Je vous remercie.

Janvier 2017
Débat
Conseil municipal
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