retour Retour

7 - 2001, DAC 57 - Don d'une oeuvre d'art à la Ville de Paris


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons au projet de d�lib�ration DAC 57 relatif au don d'une ?uvre d'art � la Ville de Paris.
M. LEBEL a la parole.
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. - Monsieur le Maire, la Municipalit� apr�s des ann�es d'h�sitations et de tergiversations, � vrai dire un feuilleton � �pisodes, s'est r�solue � accepter la statue de Komitas dont il est question aujourd'hui dans ce projet de d�lib�ration.
Le Conseil du 8e arrondissement a accept� � l'unanimit� le don de cette oeuvre. Par contre, le lieu de l'implantation de la statue, d�cid� par la seule Municipalit�, devait se faire place du Canada au d�bouch� du pont des Invalides, curieusement tr�s exactement � l'emplacement du consid�rable chantier de "Climespace", qui doit conduire � �tablir l'usine souterraine de production d'eau glac�e dont le Petit et le Grand Palais ont besoin pour leur air conditionn�.
Je souhaiterais que l'on m'explique quand exactement cette statue sera �rig�e : avant le chantier, pendant ou apr�s la fin du chantier ?
J'attire votre attention sur ce fait car les plans que j'ai re�us de votre administration de la Culture sont radicalement diff�rents de ceux de votre administration de la Voirie. Par cons�quent, je me vois mal inaugurer avec le Maire de Paris une statue quelconque au fond d'une profonde tranch�e de chantier.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. RIOU.
M. Alain RIOU. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, les �lus "Verts" se r�jouissent qu'enfin un monument � Paris c�l�brant le g�nocide arm�nien soit � l'ordre du jour du Conseil de Paris. Simplement, je voudrais faire remarquer le caract�re schizophr�ne du comportement de la majorit� municipale sur ce sujet. En effet, au printemps dernier, les �lus "Verts" dans un premier temps ont pr�sent� la d�lib�ration.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vous trouve bien tendus, ce matin. Peut-on laisser l'orateur s'exprimer. S'il y a des discussions, allez les faire � l'ext�rieur.
Vous avez la parole.
M. Alain RIOU. - Juste avant d'�tre interrompu par le brouhaha, je disais que la majorit� municipale se comportait de mani�re schizophr�ne sur le sujet.
En effet, lors d'une premi�re d�lib�ration, qui s'est tenue au printemps dernier, les �lus "Verts" avaient souhait� que, de mani�re symbolique et unanime, le Conseil de Paris se prononce sur la reconnaissance du g�nocide arm�nien. Il se trouve qu'� l'�poque, nous avions fait remarquer que 300 villes moyennes et grandes, en France, avaient d�lib�r� sur ce sujet. Comme la Ville de Rome avec laquelle nous sommes jumel�s, c'est un exemple comme un autre puisque d'autres grandes villes du monde avaient pris cette d�lib�ration ou un voeu de cette nature, nous avions souhait� que Paris fasse de m�me.
L'on nous avait object�, � l'�poque, selon un juridisme �troit... M. LEGARET, votre fid�le adjoint, pr�sidait la r�union et a souhait� ne pas mettre � l'ordre du jour ce dispositif, qui me semblait �tre l'honneur de Paris puisque Paris est consid�r�e dans le monde entier comme une ville qui s'est longtemps battue pour la libert�.
Le fait qu'elle se prononce sur ce sujet aurait �t� � son honneur avant que le Parlement lui-m�me, qui a beaucoup h�sit�, se prononce lui aussi.
Vous n'avez donc pas souhait� mettre � l'ordre du jour cette d�lib�ration. Il n'y a pas eu de voeu sur ce sujet.
Un mois plus tard, j'ai pr�sent� au nom des "Verts" un autre projet de d�lib�ration, cette fois-ci qui portait sur l'�rection d'un monument c�l�brant le g�nocide arm�nien. L� encore, votre majorit� par 14 voix contre 12 a rejet� le principe de ce monument.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Chers coll�gues, l'on n'entend rien de ce que vous dites. L'on n'entend pas l'orateur s'exprimer.
M. Alain RIOU. - Lors de ce deuxi�me Conseil de Paris qui a suivi, vous avez cette fois formellement refus� alors que le voeu �tait mis � l'ordre du jour et qu'il �tait r�gulier au regard du Code des communes. En tant que majorit� municipale, vous avez refus� la reconnaissance, par l'�rection d'un tel monument, du g�nocide arm�nien.
Aujourd'hui, vous revenez sur vos comportements d'avant. Je m'en r�jouis car effectivement, vous avez sans doute tenu compte du fait que le Parlement s'�tait prononc� favorablement sur ce sujet. Il aurait �t� souhaitable que Paris soit promoteur et montre, comme d'autres capitales du monde ou de France, l'int�r�t qu'elle portait au probl�me consid�rable qu'a �t� ce massacre abominable et ce g�nocide, qui fut le premier dans l'histoire moderne.
Nous voterons bien �videmment cette d�lib�ration.
Nous regrettons le caract�re de comportement schizophr�nique, il faut bien le dire, duplice, de la Mairie de Paris � ce sujet.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous employez souvent le terme de "schizophr�nique".
C'est un terme qu vous int�resse beaucoup apparemment... je le trouve un peu excessif.
M. Alain RIOU. - On ne peut pas faire tout et son contraire.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Le r�sultat est tr�s clair et simple : l'engagement est ant�rieur au vote du Parlement. Vous devriez le regarder de pr�s. Cela vous aurait �vit� de faire une erreur historique.
C'est vous qui dites quelque chose d'inexact.
Monsieur PICOURT, vous avez la parole.
M. Patrick-Olivier PICOURT, adjoint. - Monsieur le Maire, juste pour rappeler quelques faits.
Tout d'abord, sur le fond, nous avions souhait� que Paris ne prenne pas une position diff�rente de celle du Gouvernement compte tenu de la responsabilit� et du r�le particulier que joue Paris sur la sc�ne internationale.
Deuxi�mement, pour ce qui est de l'�rection schizophr�ne dont parle notre camarade, je dois dire qu'� l'�poque, il avait �t� propos�, par les Verts, un monument aux victimes, que nous avions accept�. C'est ce que nous faisons aujourd'hui. Je ne comprends donc pas tr�s bien o� est la schizophr�nie ?
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 57 dont nous venons de d�battre.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
C'est adopt� � l'unanimit�. Nous nous en r�jouissons.
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2001, DAC 57).

Janvier 2001
Débat
Conseil municipal
retour Retour