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67 - 2001, DAUC 21 - Quartier "Clignancourt nord" (18e). - Aménagement des secteurs "Nord - Emile-Chaine" et "Duhesme - Roi-d'Alger". - Bilan de la concertation. - Avis favorable sur le programme d'aménagement. - Avis favorable à la mise en oeuvre de la procédure préalable à la déclaration d'utilité publique de l'opération. - Instauration d'un périmètre de sursis à statuer. - Autorisation de constituer toutes les servitudes nécessaires à l'opération. - Modification du champ d'application du droit de préemption urbain renforcé. - Autorisation à M. le Maire de Paris de déposer les demandes de permis de démolir nécessaires à la mise en oeuvre de l'opération. - Autorisation à la S.A.G.I. de déposer les demandes de permis de démolir et de construire nécessaires à la mise en oeuvre de l'opération


M. Roger ROMANI, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DAUC 21 relatif au quartier "Clignancourt nord".
Je donne la parole � M. BLET
M. Jean-Fran�ois BLET. - Monsieur le Maire, en 1988, il y a plus de 12 ans, la Ville instituait deux zones de DPUR dans le nord du 18e arrondissement, le secteur "Nord-Emile-Cha�ne" et le secteur "Cit� Tra�ger-nord". Cette politique de pr�dation se parait alors de mille vertus, se justifiant par l'�radication de l'habitat insalubre. Pendant dix ans, jusqu'en 1998, aucun projet tangible ne viendra pourtant illustrer la m�thode. Bien au contraire, cette d�sastreuse politique fonci�re n'aura pour unique r�sultat que le pourrissement gangreneux de ce quartier populaire. Curieuse m�decine que cette pratique t�ratog�ne !
L'extension du coll�ge Marie-Curie servait ainsi � l�gitimer la destruction totale de la cit� Tra�ger et partielle de la rue du Nord. Argument d�risoire, argument d�l�t�re, alors m�me que cette extension ne n�cessitait pas l'acquisition d'un si vaste p�rim�tre.
En 1998, le quartier est au bord du gouffre, se paup�rise et tend vers la ghetto�sation sociale. En dix ans, la Ville n'a rien fait sinon pr�parer le terrain pour les promoteurs, le pourrissement du quartier d�lib�r�ment planifi� permettant l'�viction des habitants et le rachat � bas prix du foncier. Nous avons, � maintes reprises, d�nonc� tout au long de la mandature, ce processus reproduit � l'identique des dizaines de fois sur tout Paris.
N�anmoins sous la pression de l'association locale "Mieux vivre au Simplon", et je tiens � souligner le travail remarquable qu'elle a effectu� dans ce quartier, la Mairie de Paris lance une proc�dure de concertation sur le devenir du quartier, et d�cide un moratoire sur les d�molitions ! Miracle ?
Mais il est presque trop tard. En effet, ce sont 39 immeubles qui ont d�j� disparu, dont la Cit� Tra�ger dans son ensemble ! De plus, entre temps, la Ville s'est acharn�e sur les rues adjacentes du Roi d'Alger et le Passage Duhesme.
La Ville repentante engage cependant le dialogue. Un r�el �change d'id�es se serait mis en place entre la Ville, l'architecte coordonnateur et les habitants. Chose rare, tous les stigmates du quartier auraient �t� auscult�s et il semble avoir �t� tenu compte des desiderata des riverains. Le meurtrier sauve la victime, c'est du sadomasochisme social, convenez-en !
Quoi qu'il en soit, la concertation se r�v�lerait aujourd'hui exemplaire, de l'avis m�me de l'association "Mieux Vivre au Simplon". De cette concertation na�t enfin, sur les ruines du quartier un v�ritable projet d�veloppant la mixit� sociale, respectant la trame urbaine ou ce qu'il en reste. Chose �trange, aucune densification n'intervient, au contraire, et les constructions envisag�es respectent heureusement la trame et la morphologie faubourienne.
Mais pourtant ce sont encore 19 immeubles qui sont promis � la destruction. Sont incrimin�s la mauvaise qualit� intrins�que des b�timents et l'absence r�currente de fondations soutenant les immeubles. Douze ans d'abandon d�lib�r� et le manque d'entretien syst�matique �tablissent clairement les responsabilit�s de la Mairie de Paris.
Certaines des adresses promises aux bulldozers sont encore r�habilitables. Ainsi en est-il du 17, rue du Roi d'Alger, immeuble de brique dont la d�molition n'est m�me pas justifi�e par des obligations programmatiques. De m�me, le 16, passage Emile-Cha�ne ne pr�sente pas de probl�mes majeurs. Malgr� l'aspect d�grad� d'une fa�ade agr�ablement travaill�e, les structures sont saines et les parties communes bien entretenues. Cet immeuble si typique des anciens faubourgs peut tr�s bien int�grer le programme d'ateliers-logements pour musiciens devant le remplacer.
Autres adresses sacrifi�es : les 18 et le 20, passage Duhesme. Ces deux petits ensembles faubouriens ne pr�sentent pas de d�sordres irr�m�diables et pourraient accueillir ais�ment le projet de halte-garderie et la r�alisation de 6 logements. La concertation, pour avanc�e qu'elle soit, n'a pas mis la pr�servation des voyages urbains au centre du d�bat.
D�s lors, faut-il nous esbaudir d'une concertation sans doute r�ussie mais obtenue � l'arrach� par les habitants ? Certes, mais le programme qui nous est pr�sent� aujourd'hui ne saurait compenser les d�pr�dations provoqu�es par la Mairie de Paris, la lente et inexorable d�r�liction de tout un quartier. 58 d�molitions d'immeubles depuis 1988 pour l'ensemble de l'op�ration, 12 r�habilitations g�n�reusement accord�es. Le fl�au de la balance est fauss�, les r�habilitations font figure d'alibi tardif.
En d�finitive, sur l'op�ration "Clignancourt nord" le bilan de l'urbanisme � visage humain, c'est 58 destructions d'immeubles depuis 1988 et seulement 12 r�habilitations, soit 83 % de destructions. C'est un �chec !
M. Roger ROMANI, adjoint, pr�sident. - La parole est � Monsieur Vincent REINA.
M. Vincent REINA, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Deux demandes ont �t� formul�es � l'occasion de ce projet : la revivification commerciale et �conomique du quartier, ainsi que la cr�ation, chaque fois que cela est possible, d'espaces ouverts, d'aires de jeux, ou de petits jardins.
Ces demandes sont l�gitimes et je peux assurer qu'elles seront prises en consid�ration le mieux possible.
Sur le premier point, le tissu �conomique du quartier a fait l'objet d'analyses approfondies de la Ville avec la CCIP.
Cette dimension est d'ores et d�j� prise en compte dans le projet d'am�nagement.
S'agissant des petits espaces verts ou de jeux, il est pr�vu, outre le square Boinod qui a ouvert en septembre 2000, de r�aliser divers petits espaces verts de respiration : un jardin potager dans l'�cole, cher � Mme SCHNEITER et de petits jardins avec la halte-garderie et la r�sidence d'�tudiants.
Il y aura aussi de petits jardins privatifs le long de la rue du Nord.
Voil� ce qui est pr�vu d'�tre r�alis�, Monsieur le Maire.
M. Roger ROMANI, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur REINA.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 21.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2001, DAUC 21).

Janvier 2001
Débat
Conseil municipal
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