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57 - 2001, DLH 10 - Réalisation par la R.I.V.P. d'un programme de réhabilitation de 31 logements P.L.A.-I, 21 logements PLUS et 4 commerces situé 63-65-67, rue de Rome (8e). - Participation de la Ville de Paris au financement de l'opération et octroi de sa garantie pour le service des intérêts et l'amortissement des emprunts à contracter par la R.I.V.P


M. Jean-Pierre PIERRE-BLOCH, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DLH 10 relatif � la r�alisation par la R.I.V.P. d'un programme de r�habilitation de 31 logements P.L.A.-I, 21 logements PLUS et 4 commerces situ� 63-65-67, rue de Rome.
Je donne la parole � M. LEBEL.
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. - Monsieur le Maire, avec ce projet de d�lib�ration, je voudrais d�noncer un aspect choquant et � plusieurs titres, de ce que l'on baptise faussement ici, une politique de mixit� sociale. Une mixit� sociale mal comprise et d�tourn�e par la tentation (classique en France) de la mesure autoritaire plut�t que de la mesure incitative, de la mesure de responsabilisation, de la mesure de d�fiscalisation par exemple.
De quoi s'agit-il ?
L'histoire commence avec le C.D.R., le Consortium de r�alisation, dont on se souvient qu'il avait �t� cr�� pour g�rer l'immense faillite du Cr�dit lyonnais et sauver ce qui pouvait l'�tre.
Propri�taire des immeubles 63 � 65-67, rue de Rome, le C.D.R. avait pour mission de s'en s�parer au mieux pour tenter de diminuer la facture r�gl�e par tous les contribuables qui, je vous le rappelle, �tait une facture de plus de 150 milliards de francs.
Il aurait donc �t� normal et honn�te, et conforme � sa mission, que le C.D.R. c�de ces immeubles au prix maximum, c'est-�-dire au prix du march�. En l'occurrence, le prix du march� est assez �lev� dans ce quartier. C'�tait oublier les forces qui nous gouvernent et la d�magogie qui les anime. On a donc recommand� au C.D.R. de c�der ces immeubles � la R.I.V.P. au prix le plus bas possible.
Je ne sais pas d'ailleurs si la Commission des op�rations de bourse, la C.O.B., serait tout � fait d'accord sur ce proc�d�. Quoi qu'il en soit, organisme public, le C.D.R. s'est empress� d'obtemp�rer et, ce faisant, a spoli� les contribuables que nous sommes.
En effet, la R.I.V.P. a achet� ces trois immeubles � 7.400 F du m�tre carr�. Si l'on consid�re qu'� peu pr�s, dans cet �tat, le prix du march� est de 25.000 F du m�tre carr�, je multiplie la diff�rence par 3.000 m�tres carr�s et j'obtiens 52 millions de francs.
Mais cela ne s'arr�te pas l�. Avec cette op�ration, on r�duit aussi paradoxalement et de fa�on significative, l'acc�s des plus d�munis au logement social.
On les prive de dizaines, je dis bien de dizaines de logements qui ne seront pas construits pour financer des programmes comme celui-ci dans les quartiers les plus chers de Paris.
Troisi�me aberration : apr�s avoir spoli� le contribuable, je le rappelle, de 52 millions de francs, apr�s avoir priv� les mal log�s de plusieurs dizaines de logements qu'on ne construira pas, on cr�e � l'int�rieur du 8e arrondissement, un v�ritable ghetto, ferm�, clos, de trois immeubles. On a r�invent� en quelque sorte et en plus petit, c'est vrai, en plein centre-ville, la politique des barres et des cit�s, avec le m�me aveuglement qu'en 1970 et avec fatalement, � terme, les m�mes probl�mes que l'on conna�t aujourd'hui.
La mixit� sociale ce n'est pas le ghetto enkyst� dans un quartier, c'est une vraie politique d'insertion diffuse et individuelle qui n'a rien � voir avec ce projet.
C'est la raison pour laquelle je ne le voterai pas.
M. Jean-Pierre PIERRE-BLOCH, adjoint, pr�sident. - La parole est � Vincent REINA.
M. Vincent REINA, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Je voudrais tout simplement dire � M. LEBEL que bien �videmment, la Ville a refus� de payer trop cher. Elle a demand� � l'Etat de compenser. C'est le cas pour l'immeuble de la rue de Rome, mais c'est aussi le cas d'une autre op�ration rue de Tr�vise, dans le 9e arrondissement.
La Ville n'a pay� que la subvention et pour le reste, je laisse M. LEBEL avec les propos qu'il a pu tenir sur la mixit� sociale.
Sur cette affaire-l�, la Ville a refus� de payer trop cher. Elle a demand� � l'Etat d'assumer et de compenser.
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. - C'est le contribuable qui paye.
M. Jean-Pierre PIERRE-BLOCH, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 10.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2001, DLH 10).

Janvier 2001
Débat
Conseil municipal
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