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I - Question d'actualité posée par le groupe Socialiste et Apparentés à Mme la Maire de Paris relative à l'accueil des migrants et réfugiés sur le territoire parisien.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - La premi�re question est pos�e par le groupe Socialiste et Apparent�s. La parole est � M. Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, maire du 4e arrondissement. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet de police, mes chers coll�gues, Paris comme les autres villes refuges doit assumer son devoir d'accueil. Depuis 2015, des milliers de migrants, dont certains demandeurs d'asile, ont d�j� �t� pris en charge et comme l'a annonc� la Maire de Paris, Paris ouvrira prochainement un centre d'accueil boulevard Ney, dans le 18e arrondissement. Ces exil�s fuyant la guerre, la tyrannie, la torture et la mis�re continuent de grossir les rangs de camps de fortune dans des conditions d'extr�me pr�carit� comme c'est le cas dans le quartier Stalingrad dans le 19e arrondissement depuis des mois. Face � cette situation d'urgence, la solidarit� de toute la Nation est absolument n�cessaire. A l'�chelle parisienne, je plaide pour une solidarit� imm�diate et concr�te des autres arrondissements de Paris, pour l'accueil des r�fugi�s, en attendant l'ouverture du centre d'accueil humanitaire du boulevard Ney. L'H�tel-Dieu, situ� dans le 4e arrondissement de Paris, plus ancien h�pital de Paris, fond� au VIIe si�cle, est le meilleur symbole de l'hospitalit� parisienne. Sa vocation fut � sa cr�ation de venir au secours et d'apporter des soins aux plus d�sh�rit�s pr�s de la cath�drale Notre-Dame. Un projet hospitalo-universitaire moderne voit actuellement le jour sur une large majorit� des surfaces de l'H�tel-Dieu suite � notre mobilisation en faveur de cet h�pital. Mais l'H�tel-Dieu dispose aujourd'hui de b�timents inoccup�s avant travaux. Cet espace vide est tout � fait appropri� pour accueillir des familles de migrants ou des services sociaux ou associatifs d'accueil des r�fugi�s. Ainsi, au nom du groupe Socialiste et Apparent�s, et en ma qualit� de Maire du 4e arrondissement, vice-pr�sident de la Commission de surveillance du groupe hospitalier Cochin - Broca - H�tel-Dieu, je propose � la Maire de Paris, pr�sidente du Conseil de surveillance de l'A.P.-H.P., avec le soutien de son adjoint � la Sant� Bernard JOMIER, vice-pr�sident de l'A.P.-H.P., et de son adjointe charg�e de la Solidarit� et de la Lutte contre l'exclusion, Mme Dominique VERSINI, de demander � l'Etat de permettre l'accueil � l'H�tel-Dieu de plusieurs dizaines de familles de migrants dans la droite ligne de la vocation humaniste originelle de cet �tablissement et compl�mentaire du d�veloppement d'un h�pital moderne et solidaire. Il en va de leur dignit� et de la n�tre en tant qu?�lus tenus de faire face � l'urgence avec responsabilit�, solidarit�, g�n�rosit� et pragmatisme. Permettez-moi d'ajouter que quand on nous dit qu'un b�timent n'est pas aux normes, je pense que la rue ne sera jamais aux normes de la sant� et de l'accueil, la r�sidence de qui que ce soit. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, cher Christophe GIRARD. Je vais donner la parole � Dominique VERSINI pour vous r�pondre et � Bernard JOMIER.

M. Bernard JOMIER, adjoint. - Madame la Maire, Monsieur le Maire, chers coll�gues, d'abord, permettez-moi, cher Christophe GIRARD, � l'occasion de votre question de me f�liciter, de nous f�liciter de ce qui se passe actuellement � l'H�tel-Dieu, de l'av�nement d'un nouveau projet, sans bruit, sans fureur mais de fa�on tr�s partag�e�: un nouvel h�pital est actuellement en train de voir le jour dans le centre de Paris et je crois que l'on peut tous s'en r�jouir. Cet h�pital comprendra des urgences et comprend des urgences organis�es en bi-site avec l'h�pital Cochin, des consultations sp�cialis�es, un plateau technique complet, des services de psychiatrie, les urgences m�dico-judiciaires, un centre de recherche en sant� publique. Vous le voyez, le nouvel h�pital H�tel-Dieu, que nous appelions de nos v?ux, r�pond comme nous l'avons souhait� aux besoins des habitants du Centre de Paris mais aussi aux besoins de sant� de l'ensemble des habitants de la M�tropole gr�ce � sa proximit� avec le c?ur du r�seau du R.E.R. Mais un h�pital moderne, vous avez raison de le rappeler, c'est un h�pital qui s'inscrit dans son histoire et, pour l'H�tel-Dieu, c'est une histoire de solidarit�, une histoire qui garde sa vocation de prot�ger et d'apporter des soins � tous, en commen�ant bien s�r par ceux qui n'ont rien. Je sais, nous savons, avec la Maire de Paris, qui pr�side le Conseil de surveillance de l?A.P., que les personnels de l'A.P.-H.P. y sont attach�s et je tenais �galement � saluer votre parole, celle d'un maire d'arrondissement du Centre de Paris, qui propose de prendre sa part de l'accueil des migrants auquel notre Ville doit faire face. L'A.P.-H.P., vous avez raison, doit donc mobiliser son patrimoine immobilier en faveur de l'accueil des populations vuln�rables, d�s que cela est possible dans des conditions compatibles avec l'accomplissement de sa mission de soins et de ses �quilibres. Elle l'a d�j� fait sur plusieurs sites. Il faut rappeler qu'� Paris, le site de La Rochefoucault, que je suis all� visiter, le site de Blumenthal et le site de Saint-Vincent-de-Paul remplissent cette mission. Oui, dans la droite ligne de la vocation humaniste originelle, que vous avez rappel�e, de l'H�tel-Dieu, le droit d'asile et d'hospitalit� doit aussi y trouver tout son sens. Nous avons fait cette demande � la Direction de l'A.P.-H.P. qui y travaille. Je sais que des difficult�s techniques existent mais, avec de la volont�, elles doivent pouvoir �tre surmont�es. J'appuierai donc votre demande aupr�s du directeur g�n�ral de l'A.P.-H.P. pour que des migrants puissent y �tre accueillis en h�bergement autant que possible et, sinon, pourquoi ne pas y localiser la permanence d'accueil des demandeurs d'asile organis�e �videmment en �troite coop�ration avec Dominique VERSINI. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, cher Bernard JOMIER. Dominique VERSINI, vous voulez ajouter un point�?

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Oui, Madame la Maire. Je veux dire � quel point, alors que Paris concentre d�j� 40�% des places d'h�bergement de l'Ile-de-France, ce qui est important, on observe une concentration dans certains arrondissements. C'est la raison pour laquelle cette question me para�t extr�mement importante. M�me si l'A.P.-H.P. a d�j� fait de gros efforts, c'est vrai que d'avoir symboliquement quelque chose dans le 4e arrondissement au c?ur de Paris me para�trait extr�mement utile. Comme nous le faisons dans le 16e arrondissement, all�e des fortifications avec Ian BROSSAT, dans le 15e arrondissement comme nous l'avons fait, il faut que chacun prenne sa part dans Paris et cela me para�t extr�mement utile de pouvoir, �videmment s'il n'y a pas trop de probl�mes techniques, y arriver.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci. Je veux insister sur ce point, sur ce qui a �t� rappel� sur l'A.P.-H.P., son r�le, son intervention, l'�volution de l'H�tel-Dieu gr�ce d'ailleurs � notre mobilisation pass�e. Ce sont des points tr�s importants.

Mais nous avons pris l'habitude, sur ce que l'on a appel� le domaine intercalaire de la Ville, c?est-�-dire des b�timents, des sites sur lesquels nous avons un projet m�me si le projet n'est pas encore r�alis�, de pouvoir les utiliser, les mettre � disposition de l'Etat. D'ailleurs, il y a une demande tr�s forte de la Pr�fecture d'Ile-de-France pour que nous l'aidions � trouver des sites, des lieux qui permettent de d�saturer le dispositif d'h�bergement, qu?il s?agisse d?ailleurs du futur plan hivernal ou de la question des r�fugi�s. Donc, nous ferons en sorte, avec Martin HIRSCH et l'ensemble de l'�quipe de l'A.P.-H.P., de regarder la possibilit� d'accueil dans l'H�tel-Dieu en attendant que le projet d�finitif pour lequel nous nous sommes battus ne se r�alise, que des espaces puissent �tre utilis�s comme espaces intercalaires, tel qu'on l?a fait avec la S.N.C.F., dans le 18e arrondissement, ou tel que nous le faisons avec le Maire d'Ivry sur le site de l'usine des eaux d'Ivry, bref, comme nous le faisons aussi � Saint-Vincent-de-Paul en attendant les am�nagements futurs de Saint-Vincent-de-Paul. Je pense que c'est une bonne d�marche de gestion des sites et des locaux qui n'entrave pas les projets futurs, qui ne les retarde pas, mais qui permet d'apporter aussi ce soutien, notamment dans la responsabilit� qui est celle de l'Etat de mettre � l'abri les personnes qui sont � la rue. Je vous remercie. Monsieur GIRARD, je vous redonne la parole si vous le souhaitez.

M. Christophe GIRARD, maire du 4e arrondissement. - Non, Madame la Maire. Je pense que vous avez r�pondu. En tout cas, il est certain que chacun d'entre nous doit prendre sa part. J'ai en t�te, comme vous, l'exemple allemand et ce que Mme MERKEL fait en Allemagne. On voit bien que ce n'est pas un clivage politique, mais que ce sont bien des valeurs humanistes qui doivent guider l?action des uns et des autres. Je pense que tout un chacun ici est forc�ment concern� pour voir dans la rue, ici ou l�, moi, de voir � Stalingrad, lorsque je me rends au "104", toutes ces personnes � la rue, fait que je pense qu?il est normal de prendre notre part aussi dans le Centre de Paris, si bien loti.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire, cher Christophe GIRARD.

Septembre 2016
Débat
Conseil municipal
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