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2016 DLH 233 - 58 à 72, boulevard Ney (18e). - Création d’un centre de premier accueil humanitaire mis en œuvre par l’association "Emmaüs Solidarité". Vœu déposé par le Groupe Ecologiste de Paris relatif à la mise en place d'un dispositif de régulation et de médiation. Vœu déposé par le groupe les Républicains relatif à la création d'un comité d'évaluation. Vœu déposé par Mme SIMONNET relatif à l'accueil des exilés et aux solutions d'hospitalité. 2016 DASES 28 - Subvention (1.637.262 euros) relative au fonctionnement du "pôle accueil" du centre de premier accueil humanitaire en direction des migrants primo-arrivants sans domicile fixe et en situation d’errance. 2016 DASES 367 G - Subvention (1.316.631 euros) relative à l’investissement du "pôle accueil" du Centre de premier accueil humanitaire en direction des migrants primo-arrivants sans domicile fixe et en situation d’errance. 2016 DASES 31 - Subventions (45.000 euros) et conventions avec deux associations qui accompagnent la mobilisation des bénévoles dans le cadre de l’accueil des réfugiés à Paris.


M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Mes chers coll�gues, nous allons maintenant passer au d�bat group� des projets de d�lib�ration DLH 233, DASES 28, DASES 367 G et DASES 31, ainsi que l'amendement technique n��79 et les v?ux nos�80 � 82 qui y sont rattach�s. Il s'agit de la cr�ation du centre de premier accueil humanitaire. 19 d'entre vous sont inscrits. Dominique VERSINI vous r�pondra. Nous irons jusqu'au bout de ce d�bat ce soir et je vous invite donc tous � la ma�trise. Je vais donner la parole successivement � Nicolas BONNET-OULALDJ, Pierre-Yves BOURNAZEL, Christian HONOR�, D�borah PAWLIK, Eric AZI�RE, Olga JOHNSON, Fadila M�HAL, Fanny GAILLANNE, Jean-Bernard BROS, Galla BRIDIER, Didier GUILLOT, Eric LEJOINDRE, Marinette BACHE, L�a FILOCHE, Dani�le PREMEL, R�my F�RAUD, Danielle SIMONNET, Aur�lie SOLANS et David BELLIARD. Je prends toutes les d�sinscriptions avec grand plaisir et je donne tout de suite la parole � Nicolas BONNET-OULALDJ, pour 5 minutes maximum chacun.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Monsieur le Maire, Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, nous nous appr�tons � adopter un projet de centre d'accueil des r�fugi�s qui va marquer les esprits. Ce centre d'accueil, qui va permettre d'apporter des solutions concr�tes � la catastrophe humanitaire que vivent des femmes, des enfants, des hommes, qui sont venus depuis des ann�es chercher refuge � Paris. Je rappelle qu'il a fallu beaucoup d'�nergie pour en arriver l�, beaucoup de luttes, de mobilisation aux c�t�s de nombreux Parisiennes et Parisiens, d'associations de militants. Il y a pr�s de deux ans, devant la Halle Pajol, les �lus communistes, d'autres �lus de gauche et des militants politiques associatifs, avaient d� s'interposer physiquement face aux forces de l'ordre pour �viter des violences. Les C.R.S., sous les ordres du Gouvernement, n'avaient pas h�sit� � charger ces militants sans aucun m�nagement. L'image est rest�e bien ancr�e dans nos t�tes. D�s cette �poque et m�me bien avant, les �lus communistes �taient mobilis�s sur la question des migrants. En juin 2015, en Conseil de Paris, je vous proposais par un v?u la cr�ation de lieux d'h�bergement et d'un guichet unique pour la prise en charge des migrants d�s leur arriv�e dans Paris. Aujourd'hui, nous sommes entendus et cette proposition va se concr�tiser dans les jours et les semaines � venir. Nous pouvons nous en f�liciter. Madame la Maire, ch�re Dominique VERSINI, sachez pouvoir compter sur les �lus communistes face � l'imp�ratif d'accueillir ces hommes, ces enfants, ces femmes dans des conditions dignes. Vous ne l'avez d?ailleurs pas oubli�, lorsque vous avez approch� Philippe BOUYSSOU, le maire communiste d'Ivry, pour lui proposer d'accueillir un lieu d'h�bergement dans sa commune. La Ville d?Ivry, comme les quartiers du Nord et de l'Est de Paris, ont toujours accueilli ceux et celles qui en arrivant ici n'avaient nulle part o� aller. C'est l'histoire de ces villes et de ces quartiers, c'est aussi leur force. Vous savez aussi que dans ces territoires, dans ces quartiers populaires, les populations qui y habitent sont les plus modestes et ne roulent pas sur l?or. Mais les habitants de ces quartiers et leurs repr�sentants politiques, qu?ils �lisent majoritairement, ont une haute id�e de l'humanit� et de la solidarit�. D?ailleurs, on ne peut pas en dire autant de certains �lus �go�stes qui si�gent sur nos bancs, comme le maire du 15e et du 16e. Je pense � M. GOUJON, d�put�-maire du 15e qui, accompagn� de Jean-Fran�ois LAMOUR, n?a pas h�sit� une seconde � repousser physiquement des familles qui devaient passer quelques nuits � l?abri d?un gymnase dans le 15e. Nos pr�occupations sont aussi � des ann�es-lumi�re de celles d?un Laurent WAUQUIEZ, Pr�sident de la R�gion Rh�ne-Alpes Auvergne, qui qualifie "d'acte de r�sistance" le refus des maires d'accueillir des r�fugi�s dans leurs communes. Par ses propos, Laurent WAUQUIEZ choisit de renier la tradition de sa terre d?�lection, comme au Chambon-sur-Lignon, ce village auvergnat dont les habitants ont �t� reconnus "Justes parmi les nations" pour avoir sauv� des enfants juifs durant la Seconde Guerre mondiale, apr�s avoir accueilli les enfants des r�fugi�s espagnols dans les ann�es 1930. Je regrette, d'ailleurs, que ce triste personnage ait �t� accueilli avec les honneurs par Guillaume PEPY lors de l?inauguration de la gare S.N.C.F. Paris-Bercy - son changement de nom - pour sa communication personnelle, malgr� un v?u que nous avions ensemble adopt� au Conseil du 12e arrondissement et au Conseil de Paris. Madame la Maire, ma ch�re Dominique VERSINI, et l'ensemble des �lus de la majorit�, nous pouvons �tre fiers de notre politique d'accueil. Et le message que nous portons s'adresse au monde entier�: un message d'humanit�, de solidarit�. Et nous pensons qu'il faut rester mobilis� dans cette p�riode o� le Gouvernement peine � prendre des d�cisions ambitieuses pour r�pondre � l'urgence humanitaire. Nous le voyons � Calais. Nous l'avons vu durant l'�t� � Paris. D�s que le Gouvernement est sous pression d'une droite et d'une extr�me-droite qui brandit la r�pression, nous avons le camp des progressistes pour r�sister. Voil� pourquoi je tenais � vous f�liciter de la pugnacit� dont vous avez fait preuve ces derniers mois pour que Paris r�concilie la France avec sa tradition d'accueil et de terre d?asile. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � Pierre-Yves BOURNAZEL.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci. Avant de commencer, je souhaiterais que ce d�bat soit serein. Ce serait bien d'�viter les attaques personnelles, surtout quand les personnes attaqu�es ne sont pas pr�sentes. Je trouve que ce n'est pas tout � fait � la hauteur du d�bat.

Madame la Maire de Paris, mes chers coll�gues, la question? Est-ce que l?on peut s'exprimer sur ce sujet dans le calme, la temp�rance et la mod�ration�? La question de l'afflux de migrants et de r�fugi�s en Europe, en France, dans notre Capitale, ici m�me, � Paris, est trop grave, trop complexe, trop humaine, tant elle engage le destin de femmes, d'hommes et d'enfants pour que nous soyons remplis de certitudes et de r�ponses toutes faites. Face � ces drames humains, face � la crainte aussi des populations et � l'exasp�ration devant une forme d'impuissance, je veux dire ici, humblement, lucidement et clairement, ma part de v�rit�. Je respecte les positions de chacun et je sais, parmi mes coll�gues, que tous ne partagent pas mon point de vue. Je crois que, sur un enjeu d'une telle importance, il est n�cessaire de s'appuyer sur une analyse de terrain, sur des convictions personnelles fortes et de faire primer la recherche de solutions concr�tes. Cherchons � �tre efficaces et op�rationnels. D'autres comme moi, � droite ou au centre, je pense � Bruno LEMAIRE, � Fran�ois BAROIN, � Xavier BERTRAND, � Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET ou � Alain JUPP�, ont exprim� cette volont� claire de parvenir � des solutions pragmatiques et tr�s concr�tes sur cette question. La gestion de la probl�matique des r�fugi�s et des migrants nous demande, en effet, de nous placer en responsabilit�. Que ferions-nous � votre place, Madame la Maire de Paris�? Quelles solutions imm�diates mettrions-nous en ?uvre�? En tant qu?�lus locaux, nous sommes en aval du processus de d�cision. Nous subissons le r�sultat d'une situation internationale qui nous �chappe et nous prenons en pleine figure dans notre ville, dans notre r�gion capitale, les urgences sanitaires, d'hygi�ne, de s�curit� qu'impose l'afflux, depuis des mois, de milliers de personnes qui fuient leurs pays. Aujourd'hui, nous sommes confront�s � la pire des situations�: l'impuissance de l'Europe et de l'Etat � travers la faiblesse d'un Pr�sident de la R�publique qui ne p�se pas sur les d�cisions, puis la passivit�, dans un premier temps, de la Ville qui a mis des mois � prendre la mesure de l'enjeu en laissant s'installer des campements sauvages se d�pla�ant dans un triste jeu de chaises musicales pour aboutir � une situation intenable. Pendant des mois, nous �tions peu nombreux � nous rendre sous le m�tro a�rien de la porte de la Chapelle, au m�tro Stalingrad et aux portes de Paris. Avec Christian HONOR�, D�borah PAWLIK et Fadila M�HAL, nous vous interpelions avec force d�s janvier 2015. Malgr� de multiples alertes, les riverains se sont retrouv�s en premi�re ligne. Bien trop longtemps face au silence des pouvoirs publics, ils demandent l�gitimement l'�coute et le respect. Je voudrais vous exprimer maintenant les trois conditions qui me semblent n�cessaires au bon fonctionnement du centre d'accueil temporaire pour les r�fugi�s et les migrants�: humanit�, efficacit� et fermet�. Humanit� car, oui, Paris doit accueillir dignement les r�fugi�s pendant que la guerre se d�roule sur leur sol avant de pouvoir, s'ils le souhaitent, repartir. L'Etat islamique massacre des chr�tiens d'Orient, des musulmans qui refusent de leur pr�ter all�geance. Humanit� pour les migrants �conomiques �galement, m�me lorsqu'ils n'ont pas vocation � rester durablement sur notre territoire. Dans notre pays, la France, on ne peut pas tol�rer de voir des femmes, des hommes, des enfants livr�s aux mains de mafias et de passeurs. Le temps de leur pr�sence, m�me �ph�m�re, sur notre territoire, exige une action digne de notre part. Efficacit� car, en effet, la structuration de l'accueil des r�fugi�s et des migrants appara�t comme un moyen de mettre fin � une forme d'improvisation et d'attentisme qui conduit chaque jour � aggraver la situation dans le nord de Paris. Cette structuration peut permettre de g�rer les cons�quences imm�diates d'une crise humanitaire. C'est une solution qui ne peut �tre que temporaire, mais face � la pire des situations, je pr�f�re la solution du moindre mal. Efficacit�, cela implique de fixer des objectifs clairs � ce centre d'accueil temporaire et d'en �valuer les r�sultats, c'est-�-dire permettre d'acc�l�rer les proc�dures administratives d'examen de leur situation. Traiter dignement les demandeurs d'asile, c?est d'abord pouvoir leur dire rapidement s'ils pourront rester ou non sur notre territoire et dans quelles conditions. Ceux qui ont le statut de demandeur d'asile doivent obtenir rapidement une solution d'h�bergement dans les C.A.D.A., et ceux qui n'ont pas vocation � b�n�ficier du droit d'asile et se retrouvent en situation d'ill�galit� doivent �tre reconduits rapidement et dignement � la fronti�re. Fermet�, enfin, vis-�-vis des passeurs qui exploitent cette situation anarchique. Or, aujourd'hui, la lutte contre ces fili�res mafieuses peine � donner des r�sultats, y compris par manque de r�ponses p�nales adapt�es. Nous devons durcir les sanctions contre celles et ceux qui se font du fric sur le dos de la mis�re humaine. Cette ouverture du centre d?accueil exige de votre part de faire d�manteler tout nouveau campement sauvage. S'il y a un centre d'accueil, c'est pour r�gler aussi le probl�me de ces campements sauvages. Madame la Maire, je soutiens le message d'ouverture et de solidarit� que vous avez port� avec le Maire de Londres et le Maire de New York dans votre appel aux Nations Unies � agir pour les r�fugi�s. Mais votre devoir est �galement d'interpeller le Chef de l'Etat, inaudible et impuissant, � faire avancer l'harmonisation du droit d'asile europ�en et le renforcement indispensable de "Frontex" au niveau de l?Union europ�enne. Il faut assumer de prot�ger nos fronti�res europ�ennes, non de supprimer Schengen, mais de le r�former. Je regrette, d'ailleurs, le manque de concertation avec les riverains et les �lus sur ce dossier. "Nous avons le sentiment d'�tre mis devant le fait accompli"�: voil� ce que disent les riverains. On peut d'ailleurs l�gitimement poser la question�: pourquoi le choix de l'emplacement de la porte de la Chapelle�? Car beaucoup de riverains disent que le quartier, � juste titre, conna�t d�j� beaucoup de situations de pr�carit�. On commence, dans le quartier, d'ailleurs, � amorcer une vraie transformation urbaine. Le projet "Chapelle / International" ou le Campus Condorcet, souhait� et port� d�s 2010 par Val�rie P�CRESSE, alors Ministre de l?Enseignement sup�rieur, est cens� accueillir 5.000 enseignants, chercheurs et �tudiants en sciences humaines. Tous ces riverains en premi�re ligne ont besoin de r�ponses. Je vous demande de les associer, d�s � pr�sent, � l'�valuation du centre d'accueil. C'est l'objet d'un v?u qui sera pr�sent� par Christian HONOR�. Ce devoir d'information est indispensable, comme doit �tre envisag�e l?indemnisation des commer�ants qui ont subi, et continuent de subir, des nuisances et des pr�judices li�es aux campements sauvages. Nous demandons donc la mise en place d'une commission d'�valuation int�grant les associations, les riverains et les �lus, afin de suivre les r�sultats et l'impact de la cr�ation de ce centre d'accueil des migrants et r�fugi�s. Car si le centre ne devait pas r�soudre les probl�mes �voqu�s, alors vous seriez oblig�s d'y renoncer. J'esp�re que vous suivrez nos conditions parce qu?aujourd'hui, n'ayant pas d'assurance quant � ces exigences d'efficacit�, je choisis une abstention constructive, une abstention de conviction, une abstention de proposition. Madame la Maire, je veux insister enfin sur la crise migratoire et humanitaire � laquelle nous devons tous faire face et qui est avant tout le r�sultat d?un chaos et d?une barbarie qui accablent toute une partie du monde de l?autre c�t� de la M�diterran�e, en particulier en Syrie, en Irak, au Mali et en Libye. Ces conflits nous concernent tous directement parce que l?Etat Islamique notamment, qui nous a frapp�s sur notre sol, s�me la terreur aupr�s des populations locales. Notre devoir de solidarit� est de les secourir lorsqu?ils parviennent sur notre territoire. Notre responsabilit� internationale est de renforcer notre strat�gie militaire dans cette r�gion du monde pour �radiquer l?Etat Islamique. Pr�parer l?apr�s-guerre dans ces pays est notre devoir car c?est notre avenir qui est en jeu. Refonder une politique fran�aise et europ�enne de coop�ration est �galement d?une urgente n�cessit�. Favoriser l?acc�s � l?eau, � une nourriture de qualit�, � l?�cole, � une formation et au d�veloppement durable, sans une strat�gie de coop�ration avec les pays et les populations de l?autre c�t� de la M�diterran�e, nous passerons � c�t� du XXIe si�cle. Agissons avec courage dans l?int�r�t g�n�ral pour notre avenir, l?avenir de ces populations, l?avenir de l?Europe, notre avenir. Soyons capables d?anticiper les enjeux � venir, de porter un cap et de donner une vision. Dans un autre temps - ce sera ma conclusion -, un grand intellectuel de gauche, Jean-Paul Sartre, et un autre grand intellectuel de droite, Raymond Aron, mettaient leurs diff�rends de c�t� pour soutenir une cause qui les d�passait. Nous �tions en 1979 et un Pr�sident de la R�publique lib�ral, Val�ry GISCARD d?ESTAING, mettait en place un dispositif exceptionnel pour accueillir 120.000 r�fugi�s vietnamiens et cambodgiens. Les temps ont, para�t-il, chang�; la situation est, para�t-il, diff�rente, mais la France, elle, doit rester elle-m�me, c?est-�-dire savoir se rassembler lorsque les circonstances l?exigent et apporter des r�ponses concr�tes � des probl�mes douloureux qui concernent notre humanit� et donc notre avenir � tous. Merci.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - J?ai entendu quelques remarques sur le temps. Je vous rappelle deux choses. D?une part, que nous avons fusionn� une s�rie de projets de d�lib�ration o� il y avait des inscriptions multiples. Un temps de parole particulier a �t� demand� pour le groupe les R�publicains et je l?ai accord� sur cette premi�re intervention. La parole est � M. Christian HONOR�. Merci.

M. Christian HONOR�. - La Maire de Paris a d�cid� de cr�er un centre d?accueil humanitaire pour les r�fugi�s porte de la Chapelle. La cr�ation d?un tel centre est justifi�e si l?on consid�re la multiplication des campements sauvages dans le 18e arrondissement. Depuis des mois, avec Pierre-Yves BOURNAZEL, D�borah PAWLIK et Fadila M�HAL, nous ne cessons de dire que cette situation est inacceptable, indigne de Paris. Nous savons que la solution est de r�tablir la paix et la s�curit� dans les pays d?origine et de donner aux populations les moyens de vivre d�cemment, alors les habitants de ces pays ne ressentiront plus la n�cessit� de prendre tous les risques pour fuir de chez eux. Toutefois, cela, c?est du domaine de l?Etat et nous, Conseil de Paris, nous ne pouvons pas grand-chose. Ceux qui arrivent dans le 18e arrondissement sont les survivants d?un drame �pouvantable, les survivants de tous ceux qui ont essay� de franchir la M�diterran�e. Ils ont mis leur vie en danger pour �chapper � une mort certaine. Nous les voyons errer d?un lieu � une autre sans pouvoir se poser nulle part. C?est inacceptable pour eux et c?est inacceptable pour les habitants qui voient dans leurs rues, sous leurs fen�tres ces campements, avec les trafiquants qui essaient d?exploiter la mis�re, avec les passeurs qui tentent leur chance. Un centre d?accueil doit r�pondre � l?exigence de soigner les malades, de les mettre � l?abri des pr�dateurs et de v�rifier quelle est leur situation. Il doit r�pondre aussi � l?autre exigence�: �viter que les riverains subissent des troubles � la tranquillit� publique. C?est primordial. C?est la localisation qui pose probl�me. D?abord, le lieu choisi - la porte de la Chapelle - est situ� dans un environnement urbain d�j� confront� � de nombreuses probl�matiques de pr�carit� et de tranquillit� publique. Les habitants subissent les trafics des taxis sauvages, les campements, la prostitution et on leur impose de surcro�t ce qu?ils consid�rent comme une intrusion suppl�mentaire. Ensuite, le terrain doit accueillir le Campus Condorcet qui est attendu parce qu?il va valoriser le quartier. Les habitants ont appris cette installation au cours d?une conf�rence de presse, sans plus de d�tail�: un camp au Nord de Paris. Il a fallu qu?ils lisent la presse pour avoir des informations plus ou moins pr�cises. C?est notre cas, en tout cas, en tant qu?�lus de l?opposition. Il aurait �t� plus respectueux pour les riverains que la Mairie les informe en amont. Un tissu associatif dense s?investit dans le secteur. Il �tait ais� d?informer les associations, pourquoi pas de les consulter. C?�tait leur manifester la consid�ration qu?elles m�ritent, la reconnaissance de leur travail. Je suis persuad�, de plus, que c?e�t �t� tr�s utile. Vous ne l?avez pas fait, je le regrette. Le centre d?accueil est pr�vu, nous dit-on, pour durer 18 mois. Nous en prenons bonne note. Nous serons extr�mement vigilants sur ce point car nous tenons au Campus Condorcet. Les habitants sont l�gitimement pr�occup�s sur ce qu?il se passera durant la pr�sence du centre. Ils s?interrogent sur d?�ventuels rassemblements, la formation de files d?attente ou des d�bordements avec la venue des passeurs et des trafiquants dont j?ai parl� tout � l?heure. C?est la raison pour laquelle, avec Pierre-Yves BOURNAZEL, nous vous proposons d?organiser un Comit� d?�valuation compos� de repr�sentants de l?Etat, de la Ville de Paris, de chacun des groupes politiques, de l?association gestionnaire, des repr�sentants de la soci�t� civile impliqu�s sur le territoire�: associations locales, conseils de quartier? Le r�le de ce Comit� d?�valuation sera d?observer l?impact de la pr�sence du centre d?accueil humanitaire sur son environnement et de proposer, si besoin, des actions correctives. Le Comit� d?�valuation tiendra sa premi�re r�union avant la fin de l?ann�e 2016, si vous en �tes d?accord. La p�riodicit� de r�union du Comit� d?�valuation sera trimestrielle. En outre, en proc�dant ainsi, je suis persuad� que le retour d?exp�rience sera tr�s utile pour les sites futurs. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � Mme D�borah PAWLIK.

Mme D�borah PAWLIK. - Madame la Maire, chers coll�gues. Je ne suis pas oppos�e par principe � l?ouverture d?un centre de premier accueil humanitaire � destination des r�fugi�s. C?est une conviction personnelle profonde que j?assume pleinement aujourd?hui car la situation que nous connaissons actuellement est la pire de toutes. Depuis des mois, le 10e arrondissement a vu s?installer des campements sauvages � Stalingrad, � la Chapelle et plus r�cemment au canal Saint-Martin, des lieux pr�caires o� les r�fugi�s vivent dans des conditions indignes et inhumaines que je ne peux accepter aujourd?hui, des campements improvis�s qui on fait subir aux riverains aussi des nuisances. En effet, oui, il faut avoir le courage de le dire�: si la situation actuelle n?�tait �videmment pas acceptable pour les r�fugi�s, elle ne l?�tait pas davantage pour les habitants qui l?ont port�e malgr� eux. Cette situation est �videmment le r�sultat de la politique ou plut�t de l?absence de politique du Gouvernement en mati�re d?immigration. Malgr� la responsabilit� que vous portez avec votre majorit� sur cette question, je ne marquerai pas d?opposition � l?ouverture de ce centre, mais l?entourerais, tout comme mes coll�gues, d?un certain nombre de conditions. Avant de les exposer, je formulerai tout d?abord un regret�: la cr�ation de ce centre arrive, en effet, � mon go�t bien tardivement. Nous vous interpellons sur le sujet avec mes coll�gues, Pierre-Yves BOURNAZEL, Christian HONOR� et Fadila M�HAL, depuis 2015. Nous avons d�pos� de nombreux v?ux en Conseils d?arrondissement, en Conseils de Paris sans que jusqu?� maintenant rien ne se passe. Pendant votre attentisme, ce ne sont pas moins de 30 �vacuations qui ont eu lieu ces derniers mois, 30 �vacuations qui ont mobilis� des dizaines d?hommes en plein �tat d?urgence, souvent pour rien puisque quelques heures apr�s, les campements �taient reconstitu�s. Venons-en aux conditions. Pour que ce centre fonctionne de mani�re efficace d?abord, certaines politiques doivent aussi enfin �tre assum�es et men�es. En effet, ouvrir un centre sans rien changer � certaines politiques actuelles est �videmment vou� � l?�chec. Cela passe en premier lieu par une distinction claire entre migrants et r�fugi�s. Oui, comme vous, nous sommes favorables � l?accueil des r�fugi�s de guerre, mais nous refusons aussi l?immigration �conomique � tout va. Or, vous ne semblez pas faire la distinction en la mati�re, Madame la Maire�; preuve en est que dans l?appel que vous avez port� avec les maires d?un certain nombre de grandes villes, appel adress� aux dirigeants mondiaux, vous les interpellez pour - je cite�: "offrir refuge aux populations qui veulent �chapper � la d�tresse �conomique". Or, la plus grande fermet� doit �videmment accompagner la politique de reconduite � la fronti�re de ceux qui ne peuvent pr�tendre b�n�ficier de l?asile politique. Cette fermet� doit �tre une condition essentielle, pour moi, � l?ouverture de ce centre. La m�me fermet� doit aussi accompagner la lutte contre les passeurs, ces exploitants de d�tresse, de mis�re envers lesquels votre Gouvernement aujourd?hui demeure passif. Pour terminer sur ce point, il est �galement plus que temps que les proc�dures d?asile soient acc�l�r�es. Comment, en effet, concilier le fonctionnement d?un centre o� les personnes accueillies pourront �tre prises en charge pendant une semaine � 10 jours et une proc�dure d?asile qui aujourd?hui se compte en mois�? L� aussi, vous devez exiger de vos amis du Gouvernement qu?une r�forme d?ampleur soit enfin men�e. Si ces questions plus globales doivent donc n�cessairement entrer en ligne de compte, des sujets plus locaux doivent aussi �tre abord�s. Vous installez ainsi le centre sur le site d�di� au futur Campus Condorcet.

Que va-t-il alors se passer quand les travaux du campus vont commencer�? Vous indiquez que le centre sera alors d�mont� mais nous n?avons aujourd?hui aucune garantie sur cela. Le projet Condorcet est toutefois un projet majeur qui ne peut �tre mis en cause par l?installation de ce centre. Installation, il faut le dire, un peu improvis�e. Enfin, et c?est pour moi un constat d?�chec pour vous, Madame la Maire. Vous n?avez concert� personne, ni les �lus ni les riverains. Il faut dire que vous �tes coutumi�re du genre puisque l?avis des Parisiens semble parfois peu vous importer. Nous avons encore pu le constater dans le cadre du d�bat sur le projet de fermeture des voies sur berges. Si vous aviez consult� les riverains, vous auriez peut-�tre enfin compris que choisir une zone de Paris, d�j� particuli�rement difficile, n?�tait pas forc�ment l?id�e du si�cle. Le 18e arrondissement, comme le 10e, conna�t d�j� certaines tensions. Pourquoi venir encore une fois de plus ass�ner un coup de massue � des quartiers d�j� en situation fragile�? Certes, l?ouverture de ce centre est encore une fois un moindre mal, mais comprenez aussi que dans cette partie de l?Est parisien, les riverains oscillent aujourd?hui entre l?incompr�hension, le d�sarroi, le sentiment d?abandon et parfois la col�re. Ils sont pour beaucoup, tout comme nous, sensibles � la situation actuelle, mais ils se sentent aussi pi�g�s par une d�cision autocratique impos�e par une Maire de Paris enferm�e dans une posture et non dans le dialogue. Madame la Maire, vous le savez tout comme nous, un projet suscitant des clivages de ce type ne pourra fonctionner que s?il est accept� dans le quartier. La d�mocratie participative ne doit pas donc concerner que l?installation de jardini�res. Madame la Maire, je vous donne aujourd?hui le b�n�fice du doute, en conscience encore une fois, quant � l?ouverture de ce centre et je m?abstiendrai sur ce projet de d�lib�ration car, une fois encore, la situation actuelle n?�tait en tout �tat de cause plus tenable. Mais je serai particuli�rement vigilante avec mes coll�gues dans les mois qui viennent sur la mani�re dont ce projet va �tre men�, port� et int�gr� dans une politique publique d?ensemble qui fait d�faut aujourd?hui. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. Je ferai d�sormais tr�s attention � vous appeler Mme PAWLIK, essayez de ne pas m?appeler Madame la Maire�! Eric AZI�RE.

M. Eric AZI�RE. - Ch�re Dominique VERSINI, puisqu?il s?agit bien d?elle, avec la cr�ation de ces deux centres d?accueil, la Ville de Paris s?honore d?accueillir les r�fugi�s dans des conditions exceptionnelles de dignit� et d?humanit�, que ce soit en termes d?h�bergement, de dispense de nourriture et de soins ou encore d?accompagnement administratif et social, notamment pour les enfants. Ces deux centres s?annoncent comme un mod�le d?humanisme. Tout ceci est parfait, � condition seulement que la fluidit� de cet accueil, au bout des dix ou quinze jours, soit garantie par la capacit� d?offrir � ces r�fugi�s une porte de sortie, un premier abri en attendant les r�ponses de l?Etat fran�ais � leur demande d?asile. Cette capacit� d?offrir un abri, cette fois, ce n?est plus � Paris ou � l?Ile-de-France seulement qu?il revient de s?en donner les moyens, c?est � la France d?y r�pondre. C?est sur ce sujet, si vous le voulez bien, que je voudrais insister aupr�s de nos coll�gues d?autres villes et d?autres r�gions. J?entends ici ou l� les remarques ou r�ticences de maires sollicit�s partout en France. Bien s�r, il faut privil�gier le dialogue direct avec les maires, il faut identifier des capacit�s d?accueil moyennes, raisonnables, proportionn�es � chaque bassin de population. Mais au-del� de cela, il est quand m�me impensable que la France et les 36.000 communes qui la recouvrent, les hommes et les femmes politiques qui les administrent n?arrivent pas � laisser de c�t� les contingences du d�bat politique afin de trouver des solutions dignes et responsables pour r�soudre cette crise humanitaire. En 2015, l?Allemagne a accueilli pr�s d?un million de r�fugi�s alors que la France en a re�u seulement 80.000. Depuis janvier 2016, on en a compt� 600.000 en Allemagne contre 100.000 en France, mais c?est quand m�me six fois moins que les Allemands. Deux facteurs en fait d�terminent le flux et le reflux de l?immigration aujourd?hui en Europe. Il s?agit notamment du degr� de pression ou d?oppression exerc� sur un peuple en guerre, martyris� ou opprim�, en Syrie, au Soudan, en Erythr�e, et de la volont�, � l?autre bout de l?exode, des autres pays d?accueil d?admettre ces r�fugi�s immigrants. C?est sur ce deuxi�me facteur que notre responsabilit� est enracin�e et engag�e dans l?histoire. Souvenez-vous dans les ann�es 1930, apr�s l?incendie du Reichstag, plus de 60.000 juifs allemands fuient la mont�e du nazisme, et que seraient devenus 25.000 d?entre eux arrivant en France s?ils n?avaient �t� re�us � bras ouverts�? Comment ne pas fr�mir d?effroi devant l?abandon de ces hommes et de ces femmes � leur ignoble destin�? Fallait-il les rejeter�? Quel regard, quel jugement aurions-nous sur nos parents, grands-parents si la France les avait rejet�s�? M. Laurent WAUQUIEZ y a-t-il pens�? Pendant la guerre d?Espagne, la r�pression franquiste provoque l?arriv�e des premi�res vagues de r�fugi�s d�s l?�t� 1936. Des instructions sont donn�es imm�diatement aux Pr�fets par le premier Gouvernement Blum afin de recenser les locaux susceptibles de recevoir des r�fugi�s sans ressources. Apr�s, je vous proposerai de relire l?histoire de l?immigration espagnole entre 1936 et 1945, sans oublier le r�le de ces nombreux R�publicains espagnols immigr�s engag�s dans la L�gion ou dans la R�sistance pour ne pas �tre intern�s. Relire ces pages afin que les m�mes clivages, les m�mes r�ticences, les m�mes id�ologies rampantes n?am�nent les m�mes mots d?ordre frelat�s de rejet. Enfin, Pierre-Yves BOURNAZEL l?a �voqu�, en 1979, deux grands intellectuels parisiens, que tout opposait totalement jusque-l�, Raymond Aron et Jean-Paul Sartre lancent un appel pour sauver les migrants vietnamiens et cambodgiens fuyant le communisme et les pers�cutions ethniques. Jean-Paul Sartre dira m�me une phrase admirable au Journal de 20 heures. Il se met au service d?hommes et de femmes en danger de mort abandonnant ses opinions politiques. C?est l� que Laurent WAUQUIEZ devrait puiser son inspiration politique. Ce n?est pas quelques milliers ou dizaines de milliers de r�fugi�s vietnamiens ou cambodgiens et laotiens r�fugi�s que la France a accueillis, a install�s, a int�gr�s, non, c?est 128.531 r�fugi�s gr�ce � un dispositif exceptionnel en effet mis en place � l?�poque par le Pr�sident Val�ry GISCARD d?ESTAING. Nous sommes fiers � Paris, dans le 13e arrondissement en particulier, d?en avoir accueilli autant. O� sont les Sartre et Aron d?aujourd?hui�? Pauvre Laurent�! Sommes-nous moins responsables de la situation en Libye ou en Syrie que nous l?�tions dans les pays de l?ancienne Indochine�? Pour conclure, je voudrais profiter de cette intervention pour lancer un appel � la solidarit� et � la conscience nationale de tous nos �lus, de toutes les collectivit�s fran�aises, pour que Calais, Paris et toutes les zones de concentration de r�fugi�s ne restent pas seules et d�munies devant ce devoir imp�rissable d?accueil des r�fugi�s en France. Nous voterons pour ce projet de d�lib�ration. C?est une question de dignit�, un honneur.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. Olga JOHNSON.

Mme Olga JOHNSON. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, la question des migrants est au c?ur des d�bats � Paris, en France et en Europe. Comme l?a dit Eric AZI�RE � l?instant, elle va au-del� des clivages politiques et ne jouons pas sur les peurs et le repli sur soi. Derri�re des mots comme r�fugi�s, des mots comme migrants, ce sont des femmes, des hommes, des enfants, des vies humaines bris�es qui aspirent � la paix, � la s�curit�, tout simplement � la vie. Avec la cr�ation des deux centres humanitaires, la Ville de Paris fait honneur � la France et � sa vocation humaniste. Le premier accueil de ceux qui ont tout perdu, c?est notre devoir d?humanit�, notre devoir de fraternit�. Christophe GIRARD, le maire du 4e, l?a rappel� lors des questions d?actualit� tout � l?heure. Pierre-Yves BOURNAZEL �galement. Je pense qu?il y a unanimit� sur ce point. Refuser les campements sauvages qui nuisent � la qui�tude et � la s�curit� des riverains et accueillir les r�fugi�s avec dignit�, r�pondre � leurs premiers besoins est une n�cessit� absolue. Je profite de l?occasion pour saluer l?action d?"Emma�s Solidarit�" dans l?accompagnement des plus fragiles, dans la n�cessaire mise � l?abri, loin de la jungle de la rue et des espaces de non-droit, et pour remercier Dominique VERSINI d?avoir pris le temps d?�changer avec notre groupe, afin de nous expliquer le dispositif plus en d�tail et d?entendre effectivement ce qu?on avait � lui dire sur la concertation pr�alable qui aura �t� pr�f�rable. Le groupe UDI-MODEM soutient totalement cette d�marche qui est en r�sonance compl�te avec les valeurs que nous portons. A ceux qui stigmatisent les migrants, je dis que ce qui est irresponsable, ce n?est pas de prendre ce sujet � bras-le-corps, c?est de ne pas agir et d?ignorer le probl�me, ce n?est pas en construisant des murs de la honte que nous allons r�duire le flux des migrants. Le nombre de d�plac�s, je ne reviendrai pas sur les statistiques, Eric en a parl�. Je voulais juste vous dire que la France accueille un tiers des migrants, l� o� la moyenne europ�enne est de 50�%, de la moiti�. Quand on regarde la nature des flux � Paris, il s'agit environ de 50 arriv�es quotidiennes, plut�t des Afghans, des Erythr�ens, vous savez qu'il y a une dictature en Erythr�e, et des Soudanais, inutile de vous d�peindre le tableau et la vie d'un Soudanais au quotidien. Mes chers coll�gues, la solution n'est pas simplement � Paris. Il faut prendre le probl�me � la racine. La solution est avant tout, Christian HONOR� le rappelait, dans les pays d'origine. Aider ces pays � avoir acc�s au d�veloppement via, par exemple, l'acc�s � l'�nergie et au progr�s, aider ces pays � s'�manciper des dictatures et de toute forme d'oppression est une urgence absolue. Ce que je crains, c'est qu'� d�faut d'une action politique massive et rapide, les solutions provisoires demeurent d�finitives. Concernant la M�tropole et le reste de la France, m�me si effectivement il aurait �t� n�cessaire d'avoir une concertation Etat-Ville en amont, l'effort doit �tre partag� et r�parti. Arr�tons encore une fois de nous faire peur en laissant penser qu'en r�partissant des migrants sur le territoire, nous cr�ons des appels d'air et des mini-jungles de Calais dans tout le pays. Madame la Maire, le groupe UDI-MODEM votera pour les projets de d�lib�ration concernant les centres d'accueil. Nous avons bien not�, dans vos diff�rentes communications, que cet accueil est temporaire, les places �tant limit�es et les flux r�guliers. Nous souhaitons rappeler le r�le de l'Etat et sa n�cessaire r�activit� au traitement des demandes d'asile, 8 � 10 jours, qui est crucial pour la r�ussite du dispositif. Ma coll�gue Fadila M�HAL reviendra, je pense, sur la n�cessit� d'anticiper l'int�gration des r�fugi�s pour les inscrire d�j� dans la d�marche du sch�ma local d'int�gration que nous avions fait adopter � l'unanimit� au Conseil de Paris. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. Fadila M�HAL.

Mme Fadila M�HAL. - Madame la Maire, chers coll�gues, la question qui nous pr�occupe ce soir est un sujet difficile. Difficile parce que nous devons agir au local, dans la proximit�, alors que les causes qui d�terminent notre action sont de dimension europ�enne, internationale, voire plan�taire. De quoi s'agit-il�? D'exode, que dis-je�? D'errance, de millions d'�tres humains qui fuient leurs pays pour se r�fugier dans le n�tre � cause de la guerre, des dictatures, des d�sastres climatiques, de la s�cheresse, ou tout simplement de la mis�re. Alors que faire�? Premi�rement, si nous ne nous attaquons pas aux causes m�mes qui cr�ent ces migrations internationales, c'est encore et toujours des millions de personnes qui tenteront de franchir la M�diterran�e devenue, malgr� elle, un cimeti�re � ciel ouvert. Co-d�veloppement, soutien aux d�mocraties dans des pays �mergents, soutien � l'Afrique, la panoplie est large de ce qu'il convient de faire en termes �conomiques et diplomatiques, mais, dans cette attente, ces personnes qui fuient par milliers sont l�, elles sont � Paris, dans nos rues, sous nos ponts, dans nos parcs et nos jardins. Allons-nous d�tourner la t�te et passer notre chemin�? Les Parisiennes et Parisiens ne le comprendraient pas, eux qui demandent avec raison, et parfois avec agressivit�, que les campements sauvages qui cr�ent de l'ins�curit�, cela a �t� dit, de la mis�re urbaine et une hygi�ne d�sastreuse, soient d�mantel�s au plus vite. Mais au-del� des Parisiens, c'est notre conscience de citoyen qui nous demande, qui nous commande de r�agir et de trouver une solution dans l'humanit� et la responsabilit�. Comme vous le savez, je suis une �lue du 18e arrondissement, l� o� va �tre implant� ce centre d'accueil pour les migrants. Aussi, quand la Maire de Paris a annonc� sans pr�venir les �lus de l'arrondissement, en tout cas du moins ceux de l'opposition, de l'installation d'un centre d'accueil au boulevard Ney, j'ai d� tr�s vite prendre mes responsabilit�s en conscience. C'est vrai que, depuis, ce partenariat, cette concertation a eu lieu, mais c'est vrai que c'�tait un agacement un peu l�gitime. Mais au-del�, j'ai pens� � l'int�r�t de notre ville, de ses habitants et de ceux qui transitent parfois souvent malgr� eux. Au m�me moment, certains mettaient en ligne une p�tition pour dire non au camp des migrants dans le 18e arrondissement. Alors j'ai pris mes responsabilit�s, ainsi que tous les membres du groupe UDI-MODEM qui croient � la vertu de la v�rit� et du courage politique. Chers coll�gues, je vous le demande, peut-on �tre � la fois contre les campements sauvages qui ont �t� la honte de Paris, notamment dans les 18e et 19e arrondissements, je pense notamment au jardin d'Eole, � la halle Pajol, � Stalingrad, et en m�me temps, rejeter d'un revers de main une solution qui pourrait r�sorber les 26 �vacuations souvent violentes qui ont laiss� de vrais traumatismes chez les riverains bien s�r, mais surtout chez les migrants et m�me chez les forces de l'ordre. S'il fallait une autre raison pour soutenir l'implantation du centre d'accueil, la v�rit� m'oblige � vous dire que je suis visc�ralement attach�e � notre Etat de droit qui nous permet de vivre ensemble dans la concorde et l'harmonie. Je crois � la force des trait�s internationaux, notamment � la convention de Gen�ve de 1951 qui encadre et prot�ge les r�fugi�s. Cette convention nous oblige et nous devons continuer � accueillir des r�fugi�s. C'est notre tradition, c'est notre honneur. Eric AZI�RE le rappelait, Pierre-Yves BOURNAZEL aussi. Ils �taient Russes blancs au d�but du XXe si�cle, ils �taient juifs polonais pendant les pogroms, ils �taient espagnols durant la guerre d'Espagne ou naufrag�s des boat-people durant la d�b�cle de Saigon. Beaucoup sont fran�ais aujourd'hui et leurs enfants sont des Fran�ais de sang-m�l�. Faut-il arr�ter, faut-il oublier, faut-il en finir avec cette histoire de France�? Je ne le crois pas. Paris peut sans se renier et perdre son identit� accueillir 400 r�fugi�s hommes pour 18 mois. Pour le 18e arrondissement o� vivent 205.000 Parisiens, cela repr�sente 0,1�%. Alors, certains m'ont dit et m'ont r�p�t�, le 18e arrondissement cumule d�j� beaucoup de difficult�s�: pauvret�, ch�mage, probl�mes de s�curit�, de propret�, conduite addictive, prostitution. Le maire du 18e arrondissement ne me contredira pas mais ces arguments, certes, peuvent �tre entendus, et il faut redoubler d'effort pour que certains quartiers sortent, notamment du 18e arrondissement et de sa p�riph�rie, de cette spirale d'�chec. Pour autant, est-ce que le camp des migrants, le centre d'accueil des migrants va amplifier ces difficult�s�? En toute honn�tet�, je ne le crois pas. Avec mon groupe, accompagn�s par Dominique VERSINI et je la remercie, nous avons tenu � visiter les lieux. Nous y sommes all�s, dans cette friche de la S.N.C.F. et nous avons vu ces modules en bois qui vont servir d'abris. Nous avons parl� au directeur de l'�quipe d'"Emma�s". Des garanties de s�rieux et de rigueur nous ont �t� donn�es pour que les 400 hommes accueillis dans la dignit� vivent cette premi�re �tape d'accueil de 5 � 10 jours et continuent ailleurs leur parcours en obtenant soit leur statut de r�fugi� et, comme l'a rappel� Pierre-Yves BOURNAZEL, dans la n�gative qu'ils doivent �tre reconduits � la fronti�re. Sur le sujet, il faut �tre en coh�rence. La France ne peut pas accueillir toute la mis�re du monde mais, comme le rappelait Michel Rocard, elle doit y prendre sa part. Nous le faisons puisque 2.200 migrants ont �t� pris en charge sur le territoire parisien, dans le cadre des dispositifs d'Etat, et nous le faisons encore en accueillant les 400 personnes qui arriveront. Nous devons le faire en toute transparence car nous savons que l'emplacement, beaucoup l'ont r�p�t� de ce camp, est d�di� au projet de campus universitaire Condorcet pour lequel nous nous sommes tant battus, et quand il rentrera dans sa phase active, nous souhaitons que la Mairie prenne ses responsabilit�s afin de ne pas dresser les uns contre les autres, afin de ne pas attiser la division et de ne pas dresser les migrants contre la communaut� �ducative. Pour terminer, je dirai que nous vivons des jours difficiles. Le monde frappe � notre porte, la mis�re qui l?accompagne nous oblige � ne pas agiter le chiffon rouge pour enclencher les peurs. Au contraire, nous devons redoubler de ma�trise et de responsabilit� et trouver des solutions concr�tes au malheur du monde. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. Fanny GAILLANNE.

Mme Fanny GAILLANNE. - Merci, Monsieur le Maire. Ch�re Dominique VERSINI, chers coll�gues, en votant ce projet de d�lib�ration nous rendons honneur � Paris et � la France, car dans notre histoire, notre ville et notre pays ont su briller par leur solidarit�, par leur capacit� � accueillir les plus vuln�rables et ceux qui �taient en danger dans leurs pays. Avec ce projet, nous nous engageons � accueillir dans des conditions dignes, d�s leur arriv�e dans notre ville, des hommes, des femmes et des enfants qui ont fui la guerre et la mis�re. Ces personnes sont arriv�es ici au terme de voyages souvent �pouvantables. Beaucoup ont perdu des proches durant ces longs mois, ballott�s entre des r�seaux de passeurs qui font commerce des vies humaines, et des conditions climatiques qui ne laissent pas leur chance � ceux qui traversent les mers dans des embarcations de fortune. Voil� pourquoi il est de notre devoir d'accueillir ces personnes de la meilleure des mani�res. Voil� pourquoi nous ne devons pas laisser les personnes dormir sur un morceau de trottoir. Nous pouvons �tre fiers du r�le que nous jouons aujourd'hui et du chemin parcouru depuis l?apparition des premiers campements dans Paris. Je rappellerai qu'il a fallu plus de deux ans de lutte acharn�e pour convaincre l'�tat de rompre avec la logique inhumaine qu'il applique depuis plus d'une dizaine d?ann�es. Encore aujourd'hui, certains pensent qu'il faudrait rendre impossible la vie des migrants afin de dissuader leurs compatriotes de suivre le m�me chemin. Toute am�lioration des conditions d'accueil, toute nouvelle distribution alimentaire, toute nouvelle prise en charge sanitaire risquerait de cr�er des appels d'air. Nous avons trop souvent entendu cette expression dans la bouche de soi-disant responsables politiques et du Minist�re de l'Int�rieur. Il y a longtemps que nous voulons briser cette logique, ce cercle vicieux qui a entra�n� la catastrophe humanitaire des campements. Notre volontarisme politique a pouss� la Ville de Paris � intervenir sur des politiques de solidarit� qui d�pendent normalement de l'enti�re comp�tence de l'�tat. C'est positif du point de vue de la prise en charge des migrants, mais extr�mement inqui�tant du point de vue institutionnel. Pour avoir une action humaniste, il faut forcer la main de l'�tat, l'obliger � ouvrir des centres d'accueil, tout en l'aidant sur le plan financier. Paris peut se permettre d'aller aussi loin, mais beaucoup de villes ne le pourront pas. Pourtant, il faudra bien que l'�tat prenne ses responsabilit�s. Le Gouvernement a annonc� la cr�ation de 8.000 places en C.A.O. et en C.A.D.A d'ici la fin de l'ann�e, il est imp�ratif que cet engagement soit tenu et ce, malgr� les blocages qui seront orchestr�s par la droite et l'extr�me-droite dans d?autres r�gions. L'Est parisien, Calais, les villes de Seine-Saint-Denis ou du Val-de-Marne ne pourront pas � elles seules accueillir les personnes � h�berger. Nous ne pourrons plus accepter les retards de l'�tat et l'�go�sme des �lus locaux comme ceux du 15e ou du 16e arrondissement. Par ailleurs, Monsieur BOURNAZEL, qu'ils soient en s�ance ou pas, cela ne les rend pas moins responsables de leurs actes. Nous devons continuer nos efforts pour garantir un accueil d�cent � tous les migrants. Cela vaut pour le futur centre d'accueil, mais y compris sans attendre pour les personnes qui dorment actuellement encore dans le 19e, avenue de Flandres. Les habitants de l?Est parisien font preuve d'une grande g�n�rosit�. Ils le prouvent chaque jour, ne les d�sesp�rons pas en refusant de g�rer ces campements et en laissant les migrants dans des conditions d'hygi�ne qui se d�gradent. Enfin, je souhaite rappeler que nous d�fendons la solidarit� par tous et pour tous. Nous tiendrons bon sur le centre d'accueil pour S.D.F. du bois de Boulogne. Il faut aussi que les quartiers bourgeois de l'Ouest de Paris comme dans le 16e arrondissement assurent leur part de solidarit�. Nous tiendrons t�te aux �lus qui jouent avec le feu en attisant les haines. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. Jean-Bernard BROS.

M. Jean-Bernard BROS. - Merci, Monsieur le Maire, cher Mao PENINOU. Mes chers coll�gues, les �lus de notre groupe avaient salu� l'engagement pris par Anne HIDALGO pour un accueil digne sur notre territoire parisien. Nous saluons aujourd'hui les promesses tenues. La situation actuelle n'�tait, en effet, plus tenable, avec la multiplication des campements sauvages qui malheureusement continuent � s'installer dans l'attente de l'ouverture du centre. En attendant, les services doivent continuer � travailler pour limiter les nuisances quand cela est possible. Il n'est pas acceptable qu?en plein Paris nous puissions laisser des femmes et des hommes vivre dans l'indignit� la plus totale. L'arriv�e des r�fugi�s en Europe n'est pas un ph�nom�ne qui va se tarir. La guerre au Proche Orient et la pauvret� aujourd'hui, les d�plac�s climatiques demain, fermer les yeux ou �difier des barri�res n'y changera rien. C'est � nous, autorit� publique, de prendre en charge les besoins en accueil. Il nous faut nous adapter, et vite. Il nous faut proposer des solutions, il nous faut refuser l'impuissance. Le projet pr�sent� aujourd'hui est le fruit d'un travail partenarial coordonn� par notre coll�gue Dominique VERSINI, � qui je tiens � rendre un hommage appuy� pour son travail, son efficacit�, son temps non compt� et sa fatigue. Je pense apr�s ces �preuves qu?elle aura besoin d?un peu de repos. Je lui souhaite des moments de tranquillit�. Un projet solide, s�rieux, qui r�pond � de nombreuses attentes. Tout d'abord, l'attente d'un lieu suffisamment grand pour permettre l'accueil et l'orientation de centaines de personnes, le besoin aussi pour les familles et les enfants de se reposer dans un espace s�curisant, avec le choix d'une deuxi�me construction � Ivry-sur-Seine. L?organisation efficace du site, avec le choix d'un op�rateur comme "Emma�s Solidarit�" dont on ne peut que saluer le professionnalisme. L'encadrement, enfin, des bonnes volont�s, avec l'appel � des associations sp�cialis�es comme "Benenova". Il est vrai aussi que c'est un pari qui est fait aujourd'hui. Premier centre de ce type en France, il est normal que cela am�ne des questions, certaines craintes parfois. La Ville a prouv� qu'elle sait travailler dans l'urgence et gageons que le dispositif mis en place saura �tre modul� si besoin. Mais dans la crise des r�fugi�s qui touche aujourd'hui l'Europe, notre collectivit� n'est qu'un des �chelons de prise en charge, il faut qu'au niveau national et europ�en des mesures courageuses soient enfin prises. Le protocole pass� avec l'�tat nous para�t �tre un premier pas dans cette r�ponse. Il nous faut saluer ensemble un beau projet, un projet utile, un projet humaniste, qui fera l'honneur de notre ville. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. Galla BRIDIER.

Mme Galla BRIDIER. - Merci, Monsieur le Maire. Ch�re Dominique, chers coll�gues, nous vivons un moment historique, et la bonne tenue de ces �changes en t�moigne. Je m'en r�jouis. Pour l'ancienne professionnelle de l'urgence humanitaire que je suis, votre annonce de cr�er un centre d'accueil pour les r�fugi�s fut une tr�s bonne nouvelle, car il s'agit bien d'une urgence qu'il faut traiter comme telle. Une urgence li�e aux guerres et aux horreurs que ces personnes fuient � contre-c?ur, contraintes et forc�es, faut-il le rappeler encore � certains de nos coll�gues de l'opposition. Le groupe Ecologiste et moi-m�me sommes heureux que nos propositions depuis des mois en faveur de structures d'accueil de proximit� aient re�u un �cho. Nous sommes aussi heureux que la route trac�e par Damien CAR�ME, maire �cologiste de Grande-Synthe, qui a install� dans sa ville, contre l'avis de l'�tat, un centre d'accueil similaire, ait pu inspirer notre Capitale � s'engager dans la r�sorption de ces campements de fortune insalubres. Enfin, Paris va pouvoir accueillir dignement ces personnes au parcours d�j� si difficile et faire preuve d'humanit� � leur �gard. En tant qu?�lue du 18e arrondissement, je suis particuli�rement consciente des responsabilit�s qui sont les n�tres, � l?aube de l'ouverture de ce centre d'accueil. Je voudrais avant toute chose redire � quel point le choix du 18e arrondissement �tait une �vidence que nous soutenons. D'abord, parce que les personnes r�fugi�es sont principalement pr�sentes dans le Nord-Est parisien et qu'il s'agit donc de structurer une pr�sence et des arriv�es sur ce territoire qui est connu par-del� les fronti�res de la M�diterran�e, et o� ces personnes trouvent des r�seaux d'aide et de solidarit�. Ensuite, car le 18e arrondissement compte encore de grandes emprises fonci�res disponibles et apportait donc des options concr�tisables rapidement. C'est aussi en tant qu?�lue du 18e arrondissement que je connais les questionnements que cela g�n�re chez les habitants, les commer�ants et les usagers du quartier. Nous souhaitons que les probl�matiques diverses de cohabitation future qu'ont soulev� les acteurs du quotidien de ce territoire soient prises au s�rieux et qu'ils soient entendus. En effet, si l'ouverture de ce centre �tait pour nous incontournable, il est avant tout imp�ratif qu?elle soit un succ�s et qu'elle s'int�gre dans son environnement imm�diat. Nous sommes expos�s au regard du monde entier pour montrer qu'une politique d'accueil � grande �chelle qui m�le dignit� et efficacit� est possible. Mais il faut nous en donner les moyens, il faut penser ce centre comme un �l�ment d'un dispositif plus large qui permette une fluidit� dans la prise en charge et c'est bien l'objet du v?u que je porte pour le groupe Ecologiste. Ce centre va devenir une nouvelle polarit� pour les r�fugi�s arrivant sur Paris. Nous devons l'anticiper d�s maintenant car, nous le savons, la possibilit� existe que de nouveaux campements et de nouveaux points de fixation, ceux-l� m�me que nous cherchons � �viter en ouvrant ce centre, se cr�ent sur le boulevard Ney avec le risque qu'ils g�n�rent des conflits importants entre r�fugi�s, riverains et autres populations en grande pr�carit� qui vivent sur ce territoire. Aussi, demandons-nous d?une part qu'avant l'ouverture de ce site, la coordination sociale territoriale des acteurs sociaux, la Direction de la Pr�vention, de la S�curit�, de la Protection de la circonscription du 18e, la maraude d'intervention sociale sp�cifique migrants et l'unit� d'aide aux sans-abris soient r�unies sous l'�gide du Secr�tariat g�n�ral de la Ville de Paris afin de coordonner l'ensemble des actions conduites en mati�re d'information, de m�diation et de r�gulation de l'espace public. Par la suite, nous demandons d'avoir des garanties sur le fait que les moyens consacr�s aux actions de m�diation dans l'espace public du quartier et leurs modalit�s soient ajust�s en fonction des besoins constat�s apr�s l'ouverture du site. Enfin, il nous para�t n�cessaire, pour assurer un suivi renforc� et partag� par les acteurs du territoire, que nous puissions r�fl�chir � un dispositif au sein duquel, avec les habitants et les riverains, nous pourrions faire le point et �valuer l'arriv�e de ce centre dans le quartier de la porte de la Chapelle. Mes chers coll�gues, la cr�ation de ce centre est une n�cessit� et une urgence mais il s'agit bien s�r de s'assurer des meilleures conditions possibles de son arriv�e dans le quartier de la porte de la Chapelle. J'en suis s�re, nous y parviendrons tous collectivement. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � Didier GUILLOT. Ensuite, Marinette BACHE.

M. Didier GUILLOT. - Monsieur le Maire, ch�re Dominique, je souhaite r�it�rer mon soutien au projet qui nous est soumis ce soir. La situation actuelle n'est plus tenable et nous devons travailler � trouver une solution pour accueillir au mieux les r�fugi�s, qui arrivent chaque jour sur notre continent et dans notre ville. Je vais ici saluer le volontarisme, l?efficacit�, la r�activit� et la rapidit� de la Ville de Paris, d'Anne HIDALGO, de Dominique VERSINI et aussi d'Eric LEJOINDRE, le maire du 18e sur cette op�ration et le soutien sans faille de l'Etat aux c�t�s des acteurs de terrain et tout d?abord d'"Emma�s Solidarit�" qui a propos� des solutions particuli�rement innovantes. Le centre qui sera situ� porte de la Chapelle sera un lieu essentiel dans notre politique d'accueil et permettra d'orienter au mieux les migrants. Je vais ici souligner le caract�re innovant de l'urbanisme intercalaire et modulaire. Ce type d'intervention urbaine limit�e dans le temps permet de faire vivre des solutions innovantes comme d?ailleurs ce que nous venons de vivre avec beaucoup de succ�s � Saint-Vincent-de-Paul ou encore sur le site de Grand Train, pas bien loin du site de la Chapelle. Nous devons multiplier ce type de solution dans les interstices de la Ville et sur les lieux o� sont pr�vus des projets � tr�s long terme. Ce type d'intervention � l?�chelle de la M�tropole pourrait d?ailleurs permettre de faire face � beaucoup de situations d'urgence et d?inventer une nouvelle fa�on de faire vivre des territoires en mutation. Le centre est envisag� comme une structure provisoire pour laisser la place en 2018 � l'�dification du campus Condorcet. Le projet Condorcet a �t� pr�par� sur le long terme avec les partenaires institutionnels concern�s et ce, depuis plus de 10 ans. Pierre-Yves BOURNAZEL parlait de 2010, mais non. Pour m�moire, l'arriv�e de l'universit� Paris I porte de la Chapelle �tait d�j� inscrite au C.P.E.R. 2007-2013. L'objectif, au-del� de l'�dification d'un campus accueillant pour les �tudiants, �tait de revitaliser, requalifier le Nord-Est du 18e en face de Chapelle/International dans un quartier populaire � l'urbanisme peu accueillant. Ce nouveau campus offre les possibilit�s d'une r�habilitation du cadre de vie. Ce campus � cheval sur Paris et Aubervilliers sera d?ailleurs le premier campus transp�riph�rique, donc le premier campus m�tropolitain. Sans bien s�r remettre en cause le futur centre d'accueil, il nous faut d�s � pr�sent rechercher un autre terrain � Paris ou � proximit� qui r�ponde aux besoins actuels. Ainsi, avec cette vigilance, je souhaitais exprimer mon soutien au projet de l'Ex�cutif. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � Mme Marinette BACHE. Ensuite, ce sera L�a FILOCHE.

Mme Marinette BACHE. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, ch�re Dominique VERSINI, des milliers de personnes dans le monde fuient la famine et la guerre et sont contraintes de quitter leur pays. Si tout doit �tre mis en ?uvre pour aider, l�-bas, au r�glement des conflits, pour permettre l'�volution �conomique et d�mocratique de ces pays qui seule permettra de tarir le flot des migrants, l'urgence est, � notre niveau de responsabilit�, de tout mettre en ?uvre, ici, pour que notre R�publique puisse accueillir dignement ces r�fugi�s. C'est cette r�ponse qu?apportent aujourd'hui la Maire de Paris et le Maire d'Ivry. C'est cette r�ponse que nous devons ent�riner lors de ce Conseil. Que certains croient pouvoir profiter de la concomitance de la crise �conomique et de la venue de ces r�fugi�s est r�voltant. Qu'ils tentent de profiter et d'attiser l'entrechoquement des mis�res est criminel. Par ce projet de d�lib�ration, nous sommes fid�les � notre histoire, � celle de la R�publique qui a toujours voulu que la France soit terre d'accueil. Ainsi, la commune d'Ivry a accueilli les r�publicains espagnols en 1936, ainsi Paris a accueilli nombre de latino-am�ricains apr�s le coup d'Etat de Pinochet gr�ce � l'association "France Terre d'asile". Je suis horrifi�e de voir � quel point certains politiques de droite trouvent tous les pr�textes du monde pour remettre en cause le droit d'asile. De la m�me mani�re, on ne peut tenir des propos du style�: le droit d'asile oui, mais pas chez nous, pas ici. C'est intol�rable car ces propos ont pour cons�quence de rendre plus difficile encore la mise en place d'un accueil digne des r�fugi�s et leur int�gration. De tout temps, certains cherch�rent des pr�textes pour que le droit d'asile ne soit pas universel, qu?il soit limit�, que les moyens pour le demander soient complexifi�s. Cela ne date pas d?hier et je pourrais m�me remonter � Ignace III et � Gr�goire IX qui exclurent les juifs et les h�r�tiques pour ne pas provoquer d'appels d'air. Ne pas "cr�er d'appels d'air", ces propos sont repris honteusement aujourd'hui, comme le rappelait Fanny GAILLANNE. La France et la R�publique, elles, m�ritent mieux que cela. Fid�le � ce qu?elle est, Paris r�pond pr�sent et nous en sommes heureux. S'appuyer sur "Emma�s Solidarit�", c'est le choix du s�rieux et de l'exp�rience. Je tiens � saluer la transparence de ce projet de d�lib�ration qui nous permet de donner les moyens en nature pour la mise � disposition des parcelles des 58 � 72, boulevard Ney et les moyens financiers � hauteur de 2.330.000 euros � "Emma�s Solidarit�" pour assurer le g�te, le couvert et les droits de ces femmes et de ces hommes fuyant la guerre et la mis�re. On peut penser, Madame PAWLIK, que le Maire et la population du populaire 18e arrondissement seront plus responsables et plus dignes dans leur accueil que le Maire et une partie des habitants du privil�gi� 16e. Par ce geste, Paris et Ivry s?honorent. Pour des centaines d?hommes, de femmes, d'enfants ayant fait le choix d�chirant d'abandonner leur Patrie, leurs amis, leur famille, c'est, je l'esp�re, la promesse r�publicaine qui vient � eux. Ils sont les bienvenus comme l'ont �t� nos anc�tres. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � L�a FILOCHE. Ensuite, Danielle PREMEL.

Mme L�a FILOCHE. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, effectivement depuis juin 2015 Paris, comme beaucoup de villes d'Europe, fait face � l'arriv�e de tr�s nombreux r�fugi�s sur son territoire. Plus de 15.000 d?entre eux ont �t� mis � l'abri gr�ce � la mobilisation conjointe des associations, de la Ville de Paris, de la Pr�fecture de R�gion d?Ile-de-France. Depuis juin 2015, � Paris comme dans beaucoup de villes d'Europe et d'ailleurs, des campements insalubres sur l'espace public se sont succ�d� faute d'une r�ponse digne de la part de l'Etat et surtout de la part de l'Europe. C?est donc avec force que, Madame HIDALGO, vous avez pris l'initiative au printemps dernier de pr�venir l'apparition de ces campements mais aussi de vous engager. En effet, comme de nombreux Parisiens, comme de nombreux �lus que nous sommes ce soir et cela a �t� beaucoup dit, nous ne pouvons plus nous contenter de solutions provisoires pr�caires sans alternatives concr�tes. La ville-monde qui prot�ge, qui a �t� au c?ur de nos engagements lors de la campagne municipale se doit en effet de r�pondre aux r�fugi�s qui, fuyant la guerre ou la dictature ou encore la mis�re, se dirigent vers les grandes villes europ�ennes au risque de leur propre vie, mais aussi malgr� des conditions d'accueil qui � l'arriv�e ne sont pas � la hauteur, loin de l�. Madame la Maire, ch�re Anne, vous le savez, ce mouvement n'est pas pr�s de s'arr�ter. Le nombre croissant de tentatives de traverser depuis la Libye ou encore le pilonnage actuel honteux de la ville d'Alep en Syrie ne vont pas dans le sens de la fin d'une crise. Certes, ce n?est pas d'ici que nous pouvons mettre fin aux in�galit�s dans le monde, ni m�me imposer d'autres choix politiques en mati�re de d�veloppement, mais nous pouvons � notre niveau, et nous le devons, prendre des mesures pour que les conditions dans lesquelles arrivent et s�journent les r�fugi�s puissent �tre meilleures. Ch�re Dominique VERSINI, ainsi que tout l'Ex�cutif qui s'est investi, vous avez choisi cette voie avec conviction et avec engagement. Je souhaite donc partager avec vous, mes chers coll�gues, ma fiert� d?appartenir � la majorit� municipale de cette ville qui assume son r�le et s?engage pour qu?une autre politique d'accueil des r�fugi�s puisse enfin se faire jour. Oui, chers �lus de l'autre c�t� de cet h�micycle, nous avons pourtant agi depuis plus d'un an. Je vais lister un peu, mais nous avons particip� � la cr�ation de plus de 1.500 places d?h�bergement gr�ce � la contribution de la Ville. Nous avons particip� et cr�� une maraude destin�e � rep�rer et � orienter les migrants. Nous avons permis d'ouvrir un centre pour les femmes et pour les enfants. Nous avons refond� enti�rement le dispositif d'accueil pour les 1.500 mineurs isol�s �trangers de la ville. Il y a un an, au Conseil de Paris du mois d'octobre, Dominique VERSINI a remis � chacun des �lus, apr�s sa pr�sentation en Conseil, le plan de mobilisation de la communaut� de Paris en faveur de l'accueil des r�fugi�s. Alors quand j'entends que notre majorit� a �t� absente ou inactive, soit c'est de l'inattention � nos d�bats, et je le regrette sinc�rement, soit c'est de la mauvaise foi et cela m?inqui�te. Je tiens ici particuli�rement � remercier tous les agents de la Ville, tous les b�n�voles, toutes les associations, qui ont enfin permis d'arriver � ce dispositif. L'ouverture de ce centre d'accueil veut aujourd'hui r�pondre � une urgence que tous les �lus de terrain - et nous en avons tous convenu - ne peuvent que constater. Op�rant d'ici � la mi-octobre, situ� dans le 18e arrondissement, ce centre sera un lieu d'accueil pour que celles et ceux qui arrivent quotidiennement dans la Capitale puissent y arriver dans de meilleures conditions. Ce lieu sera aussi un site destin� � accueillir jusqu'� pr�s de 600 hommes isol�s qui s'inscrivent dans une d�marche de demande d?asile pour une p�riode de 5 � 10 jours, le temps d'�tre pris en charge par les diff�rents dispositifs. Ce site sera dot� d?un p�le sant� permettant la r�alisation d'un diagnostic infirmier et d?une prise en charge des traumatismes psychiques. Son organisation interne, construite en lien avec des migrants d�j� accueillis dans certains centres d'urgence, notamment ceux d'"Emma�s", a souhait� s'appuyer sur des exp�riences r�centes et sur la possibilit� de le moduler pour le faire �voluer en fonction des besoins. Je tiens d'ailleurs � saluer Eric LEJOINDRE, le Maire du 18e arrondissement, qui permet aussi que ce centre ouvre dans des conditions rapides et efficaces. Ce centre d'accueil sera aussi l'occasion d?enfin faire entendre un discours allant dans le sens de la solidarit� nationale, parce que - cela a �t� d�j� dit�- mais, vraiment, je suis tr�s choqu�e d'entendre certains propos de certains �lus, en France certes, mais qui font barrage � cette solidarit� nationale indispensable, historique et m�me in�vitable. La p�tition de certains demandant qu?il n?y ait pas de r�fugi�s dans leur ville m�ne, forc�ment et surtout, � ne pas trouver de solution � une r�alit� qui s'impose pourtant. Ce positionnement m�ne aussi forc�ment � la situation actuelle, qui fait que certains quartiers populaires du Nord-Est parisien continuent � subir des occupations complexes de leur espace public. Ce positionnement conduit � lib�rer des paroles x�nophobes et racistes insupportables, que je condamne et qui me font dire que nos engagements en faveur de la solidarit�, du vivre ensemble, sont d'autant plus l�gitimes. Le second site, situ� sur le territoire d'Ivry-sur-Seine, dont je salue aussi le Maire pour son engagement, ouvrira dans un second temps pour mieux accueillir dans un temps plus long et plus encadr� les femmes, les familles, les enfants et les jeunes isol�s. Ces sites sont cofinanc�s en investissement et en fonctionnement. C'est essentiel d'arriver � ce cofinancement qui va permettre de montrer l'exemple au niveau national, en tout cas je le souhaite. Jusqu'ici, il est vrai, nous pouvons regretter que l'Etat ne soit pas parvenu � instaurer une politique claire et volontariste, malgr� une urgence qui n?a fait qu?augmenter. Mais cette nouvelle d�marche devra continuer � se d�velopper et � se reproduire dans d'autres villes, plus ou moins grandes, � �tre port�e par une volont� politique forte, parce que l'histoire qui sera �crite sur cette p�riode devra �tre une histoire de solidarit�, de promotion des valeurs de la R�publique, et notamment de la fraternit�. Nous ne c�derons ni aux pressions, ni aux menaces. L'incendie du centre d?h�bergement de l'Essonne nous montre combien nous devons tenir sur le fond comme sur la forme et combien nous devons agir vite. Nous ne serons pas de ceux qui d�fendent le repli sur soi ou le renvoi des responsabilit�s. Nous serons ici avec vous, l'Ex�cutif, Madame la Maire, et vous, chers coll�gues qui voterez en faveur de ce projet de d�lib�ration, de ceux qui auront agi, assum� et qui pourront ainsi continuer de porter fi�rement les valeurs r�publicaines. Je vous remercie de m'avoir �cout�e et de voter favorablement ce projet de d�lib�ration.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � Dani�le PREMEL.

Mme Dani�le PREMEL. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le quartier de la porte de la Chapelle accueillera l'essentiel du dispositif d'accueil des migrants primo-arrivants. C'est pour nous, �lus communistes du 18e arrondissement, une avanc�e consid�rable vers un accueil digne de ces populations qui ont travers� des continents pour sauver leur vie. J'ai d'ailleurs pu visiter ce lieu d'accueil, accompagn�e de Mme VERSINI, et j'ai pu constater que la Ville et l'association "Emma�s Solidarit�" �taient � pied d'?uvre pour r�ussir � tenir les d�lais du projet. Il est urgent d'ouvrir ce centre afin d'�viter � ces personnes d'avoir � vivre dans les rues, comme nous le voyons trop souvent dans le Nord-Est de Paris. Je tiens toutefois � souligner que l'urgence de la situation ne doit pas nous dispenser de proposer un accueil de qualit�, un accueil qui prenne en compte les normes et les r�glementations afin de garantir confort et s�curit� aux personnes qui auront � le fr�quenter en attendant de pouvoir rejoindre des h�bergements plus p�rennes. Je tiens aussi � l'importance de travailler le lien avec le quartier. La porte de la Chapelle assume d�j� largement sa part de solidarit�. La porte de la Chapelle est un quartier populaire qui doit aussi composer avec un cadre urbain extr�mement dur. Il s'agit d'un quartier o� il est difficile de vivre au quotidien, un quartier dans lequel les espaces publics sont occup�s par des populations en marge qui sont en grande difficult�. Vous comprendrez donc que nous devons faire tr�s attention � la bonne inscription du centre d'accueil dans le quartier. Les habitants du 18e arrondissement ont fait preuve � de nombreuses reprises de leur solidarit� envers les migrants. Nous ne pouvons pas en dire autant de ceux du 16e arrondissement et d?ailleurs qui menacent d'avoir recours � la violence pour �viter d'accueillir des r�fugi�s. Ces comportements inacceptables, soutenus par des �lus de droite, ont pour cons�quence d'entraver la solidarit�, d'emp�cher l'accueil de ces populations. La Ville de Paris et la mairie du 18e arrondissement se doivent donc de rester � l'�coute du quartier et de ses habitants. La mairie du 18e arrondissement a organis� une premi�re r�union publique. Le Maire, avec G�rald BRIANT, adjoint communiste en charge des affaires sociales et de l?h�bergement d'urgence, se sont engag�s � en organiser d'autres. Des visites de sites pourraient aussi avoir lieu avec les associations et les conseils de quartier. L'objectif est d'associer la population � ce projet en mettant en place des espaces de dialogue qui permettent l'�change et la discussion avec les gestionnaires du lieu et les services de l'Etat. Les �lus communistes - Front de gauche soutiennent d'ailleurs les demandes d'associations d'habitants, comme l?A.S.A. P.N.E. qui demande que soit mis en place un comit� trimestriel d'�valuation dans lequel les habitants seraient repr�sent�s et dont le r�le sera d'observer l'impact du centre d'accueil sur son environnement et de proposer, le cas �ch�ant, les ajustements n�cessaires. Je terminerai en revenant sur le fond du sujet. Nous sommes fiers de pouvoir venir en aide aux migrants, mais si les actes de solidarit� rel�vent de la fraternit� entre les hommes, la vraie solution est de supprimer les causes de l'exode qui arrache les familles � leur maison�: la guerre et l'exploitation des pays les plus pauvres par les grandes puissances et les multinationales. Sachons, en m�me temps que nous nous montrons solidaires, ?uvrer pour la paix et le d�veloppement pour sortir des logiques de guerre et d'exploitation dans ces pays. C'est le sens de la proposition que fait le parti communiste fran�ais � l'O.N.U. pour la mise en place d'un plan mondial de solidarit� et de r�duction des in�galit�s, qui passerait notamment par la relance de l'aide publique au d�veloppement. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Mes chers coll�gues, je tiens aussi � signaler le fait qu'on peut �tre fier que ce d�bat soit aussi mesur�, aussi responsable et aussi r�publicain dans le climat actuel de lep�nisation et de "zemmourisation" des consciences. Beaucoup de coll�gues sont intervenus sur le fait que la crise des migrants, a priori, n'allait pas s'arr�ter. Je tiendrai � insister aussi sur le fait que, pourtant, il n'y a pas de fatalit�. Il n?y a pas de fatalit� et une r�orientation radicale des politiques internationales pourrait ?uvrer pour la paix si la France faisait le choix de son ind�pendance, sortait de l'O.T.A.N. et d�fendait r�ellement une coalition internationale sous l'�gide de l'O.N.U. Il n?y a pas de fatalit� si la France et l'Union europ�enne s'opposaient, par exemple, � ces accords de partenariat �conomique que l'Union europ�enne va imposer � l'Afrique, ces accords qui vont aggraver le libre-�change et qui vont poursuivre la destruction du peu d'Etat qu'il peut y avoir, aggraver le pillage, l'organisation de la corruption. Il n'y a pas de fatalit� non plus � la crise climatique qui continue � imposer des flux migratoires contraints du fait justement de notre mode de d�veloppement productiviste. Evidemment, nous n?agissons pas directement l�-dessus et pourtant, vous savez tr�s bien que toutes nos politiques � un moment donn� ont aussi des cons�quences. On est dans un contexte terrible o� nous savons que la crise des migrants va continuer, et o�, h�las, le discours s?�loigne d?une action efficace sur les causes et se durcit pour ne pas assumer les cons�quences. Le sommet de Bratislava, j?esp�re que vous vous en rendez compte, est catastrophique. On voit la mont�e de l?extr�me droite dans les diff�rents pays europ�ens et quelle est la r�ponse de l?Union europ�enne�? Eh bien, externalisons le contr�le aux fronti�res, continuons avec les accords du Touquet, continuons avec les accords de la Turquie et �galement mettons en place un fichage des migrants avec tout ce que cela implique comme d�rive tr�s brune de l?Union europ�enne. Prenons date pour l?histoire, ne laissons pas faire cela. Oui, nous devons assumer �galement les cons�quences. Evidemment c?est le r�le de l?Etat d?abord d?assumer ces cons�quences. Et je suis fi�re que la Ville de Paris enfin cr�e ces deux centres et pas simplement ces deux centres. L?annonce par Mme VERSINI de cr�er aussi un centre � H�tel-Dieu qui �tait ce que l?on demandait depuis plus de deux ans, je le salue comme une v�ritable victoire. M�me si je sais que ce n?est pour l'instant qu?une annonce et qu?on ne sait pas encore exactement dans quelles conditions, parce que c?est important d?assumer nos responsabilit�s. Mais r�alisons ce qui s?est pass� quand m�me ces deux derni�res ann�es. Des coll�gues ont cit� Pajol, je suis all� � Calais et j?invite tous les coll�gues � passer une journ�e � Calais. Avant de se r�jouir des d�clarations de Fran�ois HOLLANDE, alors qu?on sait que pour l?instant le Gouvernement n?est pas du tout en capacit� de d�manteler la jungle de Calais et de garantir les droits des migrants. Il n?y a pas simplement eu Pajol, mes chers coll�gues, il y a aussi le lyc�e Jean Jaur�s �vacu� par la violence. Il y a eu aussi tout cet �t� les expulsions et �vacuations qui, ce n?est pas vrai, n?ont pas donn� lieu � chaque fois � des h�bergements et vous le savez bien. Le Pr�fet l?a aussi confirm� tout � l?heure, cet apr�s-midi que les O.Q.T.F. pleuvent et elles vont continuer de pleuvoir. Oui, la Ville prend les siennes mais elle doit continuer � interpeller l'Etat. Vous savez, la situation des demandeurs d?asile, c?est environ 80.000 demandeurs d?asile pour � peine 15.000 droits d?asile accord�s. C?est honteux�! La R�publique fran�aise n?assume pas son obligation en termes de devoir d?asile. Par contre, l?organisation m�thodique de morcellement et de triage des cas est totalement odieuse. Moi, je suis inqui�te n�anmoins de la fa�on dont nous pensons nos centres d?h�bergement et qui finalement collent � ce morcellement administratif. Ma belle-m�re, quand elle est partie du Portugal, c?�tait peut-�tre une dictature mais elle n?�tait pas r�fugi�e politique, elle y allait parce qu?elle ne savait plus comment manger, c?�tait une r�fugi�e �conomique. Elle n?aurait pas aujourd?hui �t� accept�e � l?asile si elle venait d?un autre pays, vu les conditions. Aujourd?hui, elle serait d�bout�e du droit d?asile, elle serait expuls�e manu militari. Et je suis persuad�e que vous avez tous autour de vous, parmi vos proches, des exemples �quivalents. Alors attention avec ce tri. J?ai des questions � poser, Madame VERSINI. Le tri avant l?entr�e dans le centre, comment va-t-il se faire pr�cis�ment�? Parce que j?estime, et c?est l?obligation de l'Etat et l?obligation de notre collectivit�, de mettre � l?abri tout homme et femme quelle que soit sa situation administrative, qu?il soit demandeur du droit d?asile, qu?il soit �ligible au droit d?asile ou qu?il soit simplement � la rue. Quand on parle des r�fugi�s, on parle des exil�s. Echangez avec Aminata TRAOR� et vous verrez ce qu?elle pense de la guerre �conomique que m�nent le capitalisme et l?Union europ�enne vis-�-vis de l?Afrique. L�, vous regarderez les r�fugi�s de l?Afrique sous un autre angle, pas simplement soi-disant des r�fugi�s �conomiques vis-�-vis desquels il faudrait �tre extr�mement durs parce que, pour reprendre les propos d?autres �lus, ils n?auraient pas vocation.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Madame SIMONNET?

Mme Danielle SIMONNET. - Une migration contrainte n?a jamais vocation. Je termine, mes chers coll�gues. Dans la question de l?acc�s au droit, j?entends que les travailleurs sociaux d?"Emma�s" vont intervenir, mais je vous propose aussi que nous prenions attache avec l?Ordre des avocats de Paris pour qu?il y ait une permanence d?avocats sp�cialis�s. Je souhaite aussi qu?on s?interroge. Nos capacit�s d?accueil sont pour l'instant totalement en-de�� de la demande. Apr�s les dix minutes de M. BOURNAZEL, je n?en ai que pour quelques instants.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Je vous ai expliqu� tout � fait le cadre tout � l?heure.

Mme Danielle SIMONNET.- Je souhaite vous dire�: attention, on dit qu?ils vont rester que cinq � dix jours mais vous savez comme moi que l'Etat ne va pas tous les mettre � l?abri. Attention que nous ne soyons pas la gare de triage pour que les autres soient envoy�s en centre de r�tention. Donc, je terminerai sur ce point. �videmment bravo, apr�s deux ans de lutte sur le terrain, que la Ville prenne enfin ces d�cisions. Vous avez remerci�, mes chers coll�gues, les agents de la Ville, je les remercie �galement, mais je remercie tous les Parisiennes et Parisiens qui eux, sur le terrain, ont continu� � lutter et ont bien l?intention de continuer de lutter.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. Je vois que, sur tous les bancs, il y a des surprises. La parole est � M. R�mi F�RAUD.

M. R�mi F�RAUD, maire du 10e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire. Je serai beaucoup plus bref, d?autres �lus de mon groupe sont intervenus. Je voudrais excuser l?absence au moment de ce d�bat d?Eric LEJOINDRE, le Maire du 18e arrondissement, qui est retenu dans son arrondissement. Apr�s l?une des plus importantes mises � l?abri du printemps dernier, nous avions dit avec Anne HIDALGO, Dominique VERSINI, Eric LEJOINDRE, que cela ne pourrait pas recommencer ainsi si de nouveaux campements sauvages se mettaient en place, que nous devions bousculer l?ordre des choses. Au-del� m�me de ce qui a �t� fait depuis 2014 et qui a �t� rappel� par L�a FILOCHE, cette initiative politique du centre humanitaire aura marqu� le d�bat sur l?accueil des migrants dans notre pays, car elle est certes pragmatique mais avant tout elle est d?abord courageuse. Je dois dire que les critiques que j?ai entendues, m�me mod�r�es, sont un peu d�risoires. Car que vaut la critique de cr�er ce centre d?accueil dans un quartier populaire, quand on ne se bat pas pour en cr�er aussi dans le 16e arrondissement ou dans la banlieue Ouest de Paris�? Les seuls qui peuvent �viter d?�tre soumis � cette critique, c?est notre majorit�. Nous accueillons � la fois des sans-abri dans le bois de Boulogne et nous nous sommes battus pour cela contre le groupe les R�publicains. Nous le faisons � la porte de la Chapelle et nous d�non�ons l?attitude d?un certain nombre d?�lus, en particulier aujourd?hui dans les Yvelines lorsqu?ils refusent de prendre leur part d?accueil. Car l?essentiel, c?est d?avoir bient�t � Paris d?abord une solution qui est tout sauf improvis�e, c?est-�-dire un lieu d?accueil pour les primo arrivants, g�r� par "Emma�s Solidarit�", afin que le lieu de premier accueil ne soit plus les trottoirs de Paris, d?un certain nombre de quartiers de Paris, ce qui est, il faut le dire aussi, encore le cas aujourd?hui avant l?ouverture du centre, notamment dans le 19e arrondissement autour de la place de Stalingrad, de l?avenue de Flandre, mais aussi dans le 10e arrondissement autour du boulevard de La Villette et du quai de Jemmapes. L?essentiel, c?est d?avoir r�ussi � faire du Gouvernement un partenaire de ce projet et ainsi d?avoir fait bouger le syst�me. Pierre HENRY de "France Terre d?asile" disait l?autre jour dans une interview, quand on engage une bataille culturelle, celle de l?accueil digne des migrants en l?occurrence, on le fait clairement et on l?assume, et il reconnaissait � Anne HIDALGO cette qualit�. Je voudrais juste dire en conclusion que la crise des r�fugi�s est et va rester malheureusement dramatique dans les mois qui viennent. Certaines situations, comme celle que nous connaissons encore aujourd?hui autour de Stalingrad, doivent nous faire honte. Mais nous pouvons �tre fiers de l?action de Paris et d?Ivry aujourd?hui pour faire changer les choses. Je voudrais dire � Dominique VERSINI et autour d?elle � l?ensemble des �quipes qui, autour de l?Ex�cutif, dans l?administration de la Ville et dans les associations travaillent avec elle, qu?elle peut compter sur nous. Merci.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � Aur�lie SOLANS et ensuite David BELLIARD.

Mme Aur�lie SOLANS. - Merci, Monsieur le Maire.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, comme l?a dit ma collecte Galla BRIDIER, l?ouverture d?un centre de premier accueil humanitaire est attendue depuis le d�but de la crise des r�fugi�s.

Cette crise, mes chers coll�gues, est aujourd?hui dans les rues de Paris une v�ritable crise de l?accueil. Nous en sommes les t�moins, jour apr�s jour, et les habitants des quartiers o� s?installent les campements indignes en sont les spectateurs interdits, indign�s.

Cette situation, nous devons en prendre la mesure, marque durablement les quartiers d�j� fragiles. D?une fa�on g�n�rale, les riverains toujours se sentent abandonn�s des pouvoirs publics. Car si la mobilisation de moyens consid�rables est engag�e depuis le d�but de la crise, en particulier avec un investissement exceptionnel de notre collectivit�, la temporalit� des actions est incompr�hensible. Quand il faut attendre des semaines une mise � l?abri, ce sont tous les besoins primordiaux d?�tres humains laiss�s sur le trottoir qui ne sont pas assur�s. C?est une urgence humanitaire � laquelle on ne r�pond pas.

Alors oui, aujourd?hui, le groupe Ecologiste de Paris vote avec conviction ce projet de d�lib�ration pour mettre fin aux campements de r�fugi�s qui sont inhumains.

Pour ma part, je voterai avec �motion ce point de d�part d?un dispositif d?accueil qui prend en compte chaque �tape, qui fait face aux besoins humanitaire, qui assume nos engagements sur le droit d?asile et les droits humains.

La Chapelle, Pajol, la caserne de Ch�teau-Landon, Eole, Jean-Quarr�, Jean-Jaur�s, Stalingrad, boulevard de la Villette, avenue de Flandre �vacu�e la semaine derni�re et de nouveau reform�e, tous ces sites o� ont trouv� refuge au fil des deux derni�res ann�es plus de 20.000 r�fugi�s. L?ouverture de ce centre � destination des primo-arrivants nous semble donc essentielle dans notre volont� de permettre un accueil et une mise � l?abri digne.

Le choix d?"Emma�s Solidarit�" pour porter ce projet a aussi de quoi rassurer et convaincre. Cette association a fait ses preuves et son exp�rience dans la gestion de centres pour publics vuln�rables en fait un acteur incontournable de l?action sociale et de l?humanitaire sur le territoire parisien.

Une mise � l?abri, un bilan m�dical, des informations sur leurs droits et sur les d�marches, telles sont les missions de ce lieu de premier accueil. Une attention particuli�re sera consacr�e � un accompagnement psychologique.

Nous tenons � saluer une prise en compte plus importante de cette dimension. En effet, l?exp�rience montre � quel point les parcours migratoires et les v�cus traumatiques ant�rieurs � leur d�part doivent faire partie du tout premier accueil.

Les familles et les femmes auront leur site d�di� � Ivry au Sud de Paris. Nous voulons saluer cette d�cision car oui, il faut ouvrir plusieurs sites, r�partis sur le territoire.

Nous souhaitons le redire encore�: ouvrons des centres � taille humaine, qui peuvent travailler � s?ouvrir sur leurs quartiers, f�d�rer les solidarit�s citoyennes qui favorisent un v�ritable accueil.

Je veux profiter de ce d�bat pour mentionner une subvention � notre ordre du jour � deux associations qui accompagnent la mobilisation des b�n�voles dans le cadre de l?accueil des r�fugi�s � Paris. Ce projet de d�lib�ration s?attache � une pr�occupation importante, celle de la mobilisation citoyenne et de son accompagnement. Il s?agit d?enjeux fondamentaux dans le plan de mobilisation de la Communaut� de Paris pour l?accueil des r�fugi�s.

L?implication de toutes et tous est fondamentale pour permettre � notre ville de devenir v�ritablement une ville refuge. Les institutions ne peuvent agir seules, elles doivent �tre moteurs, proactives et poser des cadres permettant l?action citoyenne. Nous le constatons partout o� les bidonvilles et les campements de migrants s?installent�: les citoyens se mobilisent pour r�pondre aux urgences, tendre la main. A Grande-Synthe, cette mobilisation a �t� une pierre majeure � l?�difice du dispositif d?accueil. Je tiens � saluer l?investissement extraordinaire d?"Utopia 56" � Grande-Synthe et dans la jungle de Calais. Bien qu?il soit hors de question que les b�n�voles se substituent aux pouvoirs publics, leur mobilisation est une r�elle force dans notre combat pour l?accueil digne des r�fugi�s. Nos attentes se dirigent d�sormais en direction des centres d?accueil pr�vus, mais nous n?oublions pas les migrants toujours � la rue aujourd?hui. Nous devons agir dans l?attente de l?ouverture du centre de la porte de la Chapelle. Dans l?intervalle, prenons nos responsabilit�s et redonnons confiance en la capacit� de notre puissance publique � faire face, dans le respect des conventions internationales. Les v�rifications administratives avec O.Q.T.F. - obligation � quitter le territoire -, qui d�ploient des op�rations de police d�nud�es de toute mise � l?abri, doivent cesser avenue de Flandre. Il faut de toute urgence mettre fin aux campements. Nos quartiers attendent le retour de l?Etat pour prot�ger ces populations vuln�rables et donner un avenir � chacun. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. David BELLIARD.

M. David BELLIARD. - Merci.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Jute un petit point en pr�ambule�: si je constate avec satisfaction la bonne tenue de ce d�bat, je ne peux que regretter qu?il se d�roule si tardivement devant un parterre plus que clairsem�. Cela �tant dit, avec les interventions de mes coll�gues Galla BRIDIER et Aur�lie SOLANS, nous avons dress� un large panorama de ce que repr�sente ce centre pour notre groupe et sous la responsabilit� de notre collectivit� pour un accueil digne des r�fugi�s. N�anmoins, ne nous mentons pas. Si la d�cision d?installer ce centre est une excellente chose et que Paris a gagn� un premier bras de fer avec l?Etat, c?est bien l?Etat qui aura la capacit� de faire de ce centre une v�ritable r�ussite. La Ministre Emmanuelle COSSE a fait savoir que des places suppl�mentaires seraient cr��es afin de permettre un h�bergement digne de ces personnes apr�s leur passage dans ce centre et cela, de fa�on r�partie sur tout le territoire national. C?est une bonne nouvelle, mais malgr� toute la bonne volont� ici affich�e, nous savons bien que des collectivit�s locales vont tout faire pour bloquer cette d�marche par pur �go�sme ou simple enjeu �lectoral et ainsi mettre � mal cette politique volontariste. La surench�re - et cela a �t� rappel� par certains de mes coll�gues - de la droite extr�me et de l?extr�me-droite a ainsi vu le Front National lancer une association � caract�re raciste appel�e "Ma commune sans migrants". Quant � la droite suppos�e r�publicaine, comme l?a indiqu� mon coll�gue Nicolas BONNET-OULALDJ, elle compte en son sein au moins deux pr�sidents de r�gion, Laurent WAUQUIEZ et Christian ESTROSI, qui ont d�j� fait savoir qu?ils comptaient s?opposer et batailler contre un processus de r�partition territoriale des h�bergements. Par pure posture �lectorale, les voil� qui s?exon�rent de la solidarit�. Je suis heureux de voir que l?opposition parisienne, du moins en partie, a chang� ses positions pour nous rejoindre dans notre combat d�j� ancien et ne s?engouffre pas compl�tement dans cette course � la haine et au populisme. N�anmoins, ces oppositions de caciques locaux de droite et d?extr�me-droite n?exon�rent pas l?Etat de ses responsabilit�s. Malgr� les bonnes intentions affich�es, il nous est permis de douter de sa sinc�rit� et de sa r�elle volont� d?avancer. Apr�s tout, n?avons-nous pas d� outrepasser nos comp�tences pour le pousser � agir et ainsi tenter d?enrayer la multiplication de campements inhumains et indignes sur le territoire parisien�? Nous le savons, les centres de Paris et d?Ivry ne peuvent se suffire � eux-m�mes. Sans mobilisation suppl�mentaire de l?Etat, ce projet est vou� � l?�chec. Ce dispositif n?est pas la solution, il doit �tre un maillon d?un dispositif national solide et solidaire. Enfin, permettez-moi de terminer sur les derni�res d�cisions du Pr�sident de la R�publique et de son Ministre de l?Int�rieur concernant Calais. L?op�ration visant � r�sorber les campements � Calais a, en effet, aussi de quoi nous inqui�ter. Nous nous souvenons tous que lorsque cela avait �t� fait sous la droite, l?op�ration s?�tait sold�e par un immense fiasco�; une v�ritable man?uvre de communication pour le Ministre de l?Int�rieur de l?�poque, Nicolas SARKOZY, mais dans les faits, une catastrophe sanitaire et humanitaire. En cas d?impr�paration, que l?orientation n?est pas parfaitement faite, par exemple, ou encore que l?h�bergement manque, elle aboutira � une dispersion de la mis�re que notre Ville devra assumer, du moins en partie. L� encore, le r�le de l?Etat est primordial. Vous le savez, nous l?avons suffisamment dit, nous soutenons pleinement la d�marche engag�e par l?Ex�cutif que nous avions d?ailleurs demand�e il y a maintenant plus d?un an. Au regard de la crise migratoire que nous connaissons et de la situation politique, les enjeux d�passent notre seule Municipalit�. Nous sommes, pour ainsi dire, condamn�s au succ�s et � l?engagement de tous les acteurs�: l?Europe et l?Etat en premier lieu. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, merci � l?ensemble des intervenants. Vous l?avez remarqu�, Eric LEJOINDRE �tait inscrit, il n?a malheureusement pas pu nous rejoindre, pris par une urgence dans le 18e arrondissement, ce qui est bien le r�le des maires d?arrondissement. Je vais donner tout de suite la parole � Dominique VERSINI.

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues.

Tout d?abord, je veux remercier les Pr�sidents de groupe qui se sont exprim�s fortement, avec un soutien extr�mement important et tous les Conseillers de Paris qui se sont �galement exprim�s et qui ont chacun apport� leur analyse et leur soutien pour cette d�marche. Evidemment, c?est un moment extr�mement important. Cela fait un an que nous sommes confront�s - depuis juin 2015 - � cette situation des flux de migrants, de r�fugi�s. Il est vrai qu?au stade de leur arriv�e, Madame PAWLIK, il est difficile de dire s?ils sont migrants ou r�fugi�s. Seul le passage devant l?O.F.P.R.A. d�cidera quelle est leur situation. En attendant, toute personne qui se dit demandeur d?asile dans un pays, selon la convention de Gen�ve, doit �tre accueillie, mise � l?abri de fa�on digne et doit �tre mise dans une situation qui lui permette de faire instruire sa demande d?asile. C?est tout l?objectif de ce lieu d?accueil humanitaire. C?est un lieu qui vient justement pour r�pondre � ce que tout le monde a d�nonc�, ces campements de rue. Et bien que, depuis juin 2015, nous ayons avec l'Etat r�ussi � mettre � l'abri pr�s de 19.000 personnes qui sont actuellement dans un centre pour migrants, dans un centre d'accueil et d'orientation, un C.A.O. ou un C.A.D.A. et o� la situation administrative, au regard de l'asile, est en train d'�tre examin�e. Beaucoup d'entre eux ont d�j� le statut de r�fugi� politique. "Emma�s" peut en t�moigner puisque, dans ses centres, il y a actuellement des gens qui ont �t� accueillis en tant que primo-arrivants, qui ont le statut de r�fugi� et quelques-uns d'entre eux seront embauch�s dans le site du boulevard Ney pour pouvoir, au titre de leur exp�rience et de leur exp�rience linguistique, devenus maintenant r�fugi�s politiques et pouvant donc travailler comme tous les Fran�ais, apporter leur exp�rience. Il n'y aura pas qu'eux, ils seront une dizaine sur les 100 emplois qu'"Emma�s" va cr�er sur ce site du boulevard Ney. Ce site se pr�sentera la fois avec un p�le d'accueil, c'est-�-dire que tout migrant primo-arrivant sur le territoire parisien pourra �tre orient� soit par la maraude sociale soit par une association, soit par la police, vers ce p�le d'accueil situ� boulevard Ney o� ils seront accueillis par des travailleurs sociaux d'"Emma�s Solidarit�", qui vont �tre form�s � l'accueil de ces publics puisqu'actuellement, 100 personnes sont en cours de recrutement, et qui vont pouvoir faire un entretien social. Vous parliez de l'�valuation, Madame SIMONNET, du tri � l'entr�e du centre, Mme SIMONNET est partie mais je le dis pour tout le monde. Toute personne arrivant sera accueillie par "Emma�s Solidarit�", pourra se poser, avoir une collation, avoir acc�s � des prestations d'hygi�ne et de soins �galement, au regard du p�le sant� qui va �tre g�r� par le Samu social de Paris, avec le soutien de "M�decins du Monde" pour l'accompagnement des traumatismes et des tr�s grandes souffrances occasionn�es par le parcours de l'exil. La personne sera dans la m�me journ�e accueillie, aura un entretien qui permettra de faire un premier point sur sa situation. Si la personne est dans une d�marche de vouloir demander l'asile, s'il s'agit d'un homme, il sera accueilli dans le centre de mise � l'abri, �galement sur le m�me site, qui pourra accueillir 400 personnes et pourra aller jusqu'� 550 personnes. Si la personne est une femme, une femme enceinte, une famille avec enfants, � ce moment-l�, elle sera orient�e par des navettes par "Emma�s" vers le centre d'Ivry qui, lui, ouvrira en fin d'ann�e. En attendant, nous les orienterons, comme nous le faisons actuellement, dans des lieux pour les publics vuln�rables. Voil� le descriptif. Bien s�r, si la personne se pr�sente comme un mineur non accompagn�, elle sera orient�e, toujours par "Emma�s", vers le centre du 11e arrondissement g�r� par la Croix-Rouge et l'Aide sociale � l'enfance. Ce qui est tr�s important, c'est de savoir que l'on est vers un p�le accueil et une mise � l'abri. Effectivement, nous n'avons pas fait une n�gociation publique en invitant tout le monde et je vous prie de nous en excuser, mais nous avions d'abord � discuter et � n�gocier avec notre partenaire principal, l'Etat, qui est, comme cela a �t� dit, en charge, dans ses comp�tences r�galiennes, de l'accueil des demandeurs d'asile et des r�fugi�s. C'est donc avec l'Etat que nous devions d'abord discuter, �laborer un protocole, protocole qui a �t� le fruit de toute une discussion pour bien positionner le r�le de la Ville, le r�le de l'Etat dans ses comp�tences r�galiennes, le r�le d'"Emma�s", le r�le de l'A.R.S., le r�le de tous les acteurs qui vont venir. Sur ce site, il y aura �galement l'O.F.I.I. dont la mission est vraiment d'informer les gens dans une langue qu'ils comprennent, sur qu'est-ce que la demande d'asile, quels sont les crit�res et les d�marches � r�aliser. Il y aura �galement le G.I.P. "Habitat et Intervention sociale" qui sera en charge, en lien avec l'Etat, de proposer � la personne, dans un d�lai de 5 � 10 jours - et c'est l'engagement que l'Etat a fait dans le protocole - une orientation dans un des lieux du dispositif national d'asile que l'Etat est en train de consid�rablement augmenter, et o� tous les Pr�fets doivent actuellement faire remonter un nombre de places destin�es � l'accueil des demandeurs d'asile et des r�fugi�s, et de leur permettre d'�tre orient�s et de voir leur demande d'asile �tudi�e dans les meilleures conditions. Certains disaient "Ah oui, mais l'asile?", oui l'asile, effectivement, des moyens ont �t� apport�s � l'O.F.P.R.A., l'organisme qui instruit l'asile et qui a beaucoup acc�l�r� ses instructions. La preuve en est que des gens arriv�s il y a quelques mois ont d�j� leur statut de r�fugi�. Au niveau de l'asile, il faut que vous sachiez, et c'est une information, que nous sommes actuellement autour de 39-40�% et que nous tendons vers les 45�% qui est le taux europ�en de la r�ponse � l'asile, qui est faite dans tous les pays europ�ens qui nous environnent. Ce que je veux dire, c'est que ce lieu est une alternative � la rue, qui doit �viter que les gens arrivent et se posent dans la rue dans des conditions �pouvantables. Je le sais, �norm�ment de citoyens et d'associations se sont engag�s, et je les remercie. Je trouve formidable que Paris soit cette ville-l� qui, dans des quartiers populaires, voie des gens avec autant de g�n�rosit� et que, dans d'autres arrondissements dans lesquels je me trouve parfois en Conseil d'arrondissement, je me vois reprocher l'accueil de ces m�mes personnes. Je trouve qu'aujourd'hui c'est vrai qu'on a eu un d�bat tr�s digne et j'en remercie tout le monde, c'est important. Il faut que nous regardions ces personnes comme le produit d'une histoire du monde, que cela concerne l'Europe, que cela concerne la France comme les autres pays, que si l'Allemagne a accueilli un million de personnes, c'est parce que l'Allemagne est dans une autre option et qu'aussi la France a accueilli 80.000 personnes. A Paris, ce sont quand m�me 19.000 personnes qui ont �t� accueillies et mises � l'abri. C'est vrai que cela a �t� difficile pour eux, mais cela a �t� difficile pour nous, avec toutes nos �quipes, je veux remercier le maire du 10e arrondissement, le maire du 18e arrondissement, Eric LEJOINDRE - je rappelle que, sur les 19.000 personnes, 90�% sont arriv�s sur le 18e arrondissement -, le Maire du 19e arrondissement, et je rappelle tout ce que nous avons v�cu avec Jean-Quarr�, combien cela s'est bien termin�, et nous en sommes tous heureux. Cela a �t� dur pour tout le monde. Cela n'a �t� facile ni pour les services de l'Etat, ni pour les services de la Ville, ni pour nos �quipes, ni pour le cabinet de la Maire, ni pour le S.G. C'est vrai que si nous avons travaill� comme cela, c'est parce que nous devions, dans un temps rapide et cela fait seulement 4 mois - en 4 mois cr�er un camp de r�fugi�s - et cela va �tre quelque chose de tr�s professionnel, de tr�s s�rieux. Tout a �t� pens�, tout a �t� le mieux organis� avec une seule id�e, que les gens soient accueillis dans les meilleures conditions et que le maximum de chances leur soit donn� de faire instruire, dans les meilleures conditions, leur demande d'asile en France. C'est vrai que nous avons la chance d'avoir une association comme "Emma�s Solidarit�", qui a �t� � nos c�t�s depuis juin 2015 avec "France Terre d'Asile" et avec le Samu social. Je dois vous le dire, mes chers coll�gues, "Emma�s Solidarit�" est la seule association qui a accept� de se lancer dans cette aventure. Car ce n'est pas du tout pareil de g�rer un centre d'h�bergement d'urgence et un camp de r�fugi�s, on n'est pas du tout dans les m�mes concepts. Je veux vraiment les remercier et, bien s�r, je vous invite tous � venir visiter. Nous ferons en sorte qu'il y ait le maximum de coordination, de m�diation, de tout ce que l'on veut, c'est normal, avec l'ensemble des personnes. L�, on doit laisser "Emma�s", qui fait un travail remarquable, d�marrer. Nous serons tous autour. Bien �videmment avec Eric LEJOINDRE, il y a eu des r�unions publiques, il a vu beaucoup de gens, beaucoup de r�unions sont pr�vues. Bien �videmment, nous avons � c?ur d'associer tout le monde mais bien s�r, on va le faire un peu dans l'ordre, on va s'organiser. Je vais aussi remercier ma coll�gue Colombe BROSSEL parce que, avec toutes les �quipes de l'U.A.SA., la DPP, toutes les �quipes qui se sont impliqu�es jour apr�s jour, et vous, Monsieur le maire Mao PENINOU aussi, les �quipes de la propret�, tout le monde a �t� impliqu�. Cela a �t� vraiment difficile. Je veux saluer tous les agents de la Ville, car rien n'a �t� facile, et vraiment, si on ne r�pondait pas, ce n'�tait pas par indiff�rence, loin de l�, c'�tait dans le souci d'arriver � obtenir une n�gociation dans les d�lais les plus rapides, dans les meilleures conditions, dans le sens de nos valeurs. Cette d�cision courageuse qu'a prise la Maire de Paris, de d�cider de cr�er un camp de r�fugi�s � Paris, c'est vraiment un vrai acte politique, et nous pouvons en �tre fiers, et je suis assez fi�re aujourd'hui que dans cette Assembl�e, il y ait eu un comportement aussi responsable de tous les acteurs pr�sents. Je vais r�pondre rapidement aux diff�rents v?ux. Nous avons un v?u n��81 pr�sent� par M. BOURNAZEL pour les R�publicains. Vous parlez de la gouvernance, vous imaginez bien que la gouvernance du lieu a �t� bien pens�e et que nous avons pr�vu dans le protocole, un comit� de pilotage de suivi et d'orientation qui associera la Ville, l'�tat, les partenaires institutionnels, associatifs et "Emma�s". Ce sera le comit� de pilotage permanent et r�gulier qui associera tout le monde et se tiendra � un rythme extr�mement r�gulier. Pour le reste, bien �videmment, je m'engage personnellement � recevoir les groupes politiques et � les informer bien s�r tr�s r�guli�rement. Egalement, nous participerons aussi � des r�unions sur le quartier en tant que de besoin. Eric LEJOINDRE, le maire d'arrondissement, le fera �videmment dans le 18e arrondissement, mais je dois vous dire, Monsieur BOURNAZEL, que ce dispositif existe, je ne peux pas r�pondre de fa�on aussi pr�cise � votre demande du comit� d'�valuation. Une �valuation, bien �videmment, sera r�alis�e r�guli�rement, nous rendrons compte r�guli�rement et je vous en donne ma parole, mais par contre je vous demande de retirer votre v?u, car je ne voudrais pas avoir � �mettre un avis d�favorable alors que tout ceci est pr�vu, mais on va commencer d�j� dans l'ordre � le mettre en route et � le faire fonctionner, et on n'oubliera pas tous ceux qui souhaitent participer � son �valuation. Le v?u n��80, la mise en place d'un dispositif de r�gulation et de m�diation de l'espace public pr�sent� par Galla BRIDIER, cela rejoint ce que je disais, on est tr�s soucieux de la bonne int�gration de ce centre. Lorsque je suis all�e � la r�union publique dans le 18e, j'ai bien vu que cela interpellait des gens autour de beaucoup de sujets, mais sur lesquels Eric LEJOINDRE a tr�s bien r�pondu. Je voudrais confirmer, au sujet du campus de Condorcet, que nous avons re�u les pr�sidents d'universit�. La Maire a �crit un courrier, en mars 2018, � la date pr�vue, "Emma�s" quittera le lieu pour un autre site que nos services sont d�j� en train de chercher. Je ne peux pas dire o� il est, je n'en sais rien encore, mais il y aura un autre lieu. Tout a �t� pr�vu dans le lieu d'accueil humanitaire en d�montable, en transportable. Je me doute bien qu?en mars 2018, la question des r�fugi�s ne sera pas totalement r�gl�e. Donc, l'engagement pour le campus Condorcet, de fa�on tr�s claire et de tous les autres projets qui sont en marche dans le 18e arrondissement. Et bien �videmment, comme vous l'avez demand�, ch�re Galla BRIDIER, la coordination de toutes les maraudes, de toute la maraude sociale, des �quipes que dirige Colombe BROSSEL avec les �quipes de la Direction de la Pr�vention, de la S�curit� et de la Protection, les 150 agents qui seront pr�sents sur le 18e arrondissement, et nous nous adapterons, je peux vous dire que nous ferons ce que nous faisons depuis le d�but, nous nous adapterons au fur et � mesure, mais nous n'avons pas du tout l'intention d'ouvrir le campement et de partir Dieu sait o�. Non, nous continuerons � �tre l�. Nous avons propos� un certain nombre d'amendements et j?�mets un avis favorable � votre v?u, sous r�serve des amendements qui vous ont �t� propos�s. Enfin, le v?u de Danielle SIMONNET, je pense avoir r�pondu � beaucoup de vos questions. Vous avez beaucoup interpell� l'Ex�cutif sur des comp�tences dont vous savez qu'elles ne sont pas les n�tres mais celles de l'�tat, qui est repr�sent� ici par M. le Repr�sentant du Pr�fet de police. N�anmoins, je veux vous dire tr�s clairement que nous avons men� avec l'�tat et les associations, des op�rations de mise � l'abri pour 19.000 personnes, et qu?effectivement un certain nombre d'op�rations d'�vacuation ont �t� conduites par l'�tat dans le cadre des comp�tences r�galiennes du Pr�fet de police, mais que la Maire de Paris a toujours �t� claire, notre demande, et je l'ai �crit personnellement au Pr�fet de police, a toujours �t� que les gens soient mis � l'abri. Cela �tant dit, maintenant nous allons avoir ce dispositif qui va permettre que les personnes soient orient�es vers ce lieu o� elles pourront donc avoir une chance de rentrer dans le dispositif d?asile. Comme je l?ai dit, il n?y aura pas de crit�res discriminants � l?entr�e du p�le accueil qui sera g�r� par "Emma�s" mais, bien �videmment, si un S.D.F. qui n?est pas migrant primo-arrivant passe par l�, il sera orient� par "Emma�s" sur un E.S.I. ou dans un centre d?h�bergement pour S.D.F. On est bien d?accord, il s?agit d?un centre pour migrants primo-arrivants. Je suis d�sol�e, mais j?ai le sentiment d?avoir r�pondu � toutes vos questions et, si vous maintenez votre v?u en l?�tat, je me vois oblig�e de prononcer un avis d�favorable. Enfin je rappelle qu?il y a un amendement technique au projet de d�lib�ration DLH 233 qui vous est soumis.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Que je vais mettre au vote, ne vous inqui�tez pas. Merci beaucoup, Dominique VERSINI. Je vais maintenant proc�der au vote. Je mets d?abord aux voix, � main lev�e, l?amendement technique n��79. Qui est pour�? Qui est contre�? Qui s?abstient�? L'amendement technique n��79 est adopt�. Le groupe Ecologiste de Paris accepte-t-il les amendements, Galla BRIDIER�? Je mets donc aux voix, � main lev�e, le v?u n��80 ainsi amend� avec un avis favorable de l'Ex�cutif. Qui est pour�? Qui est contre�? Qui s?abstient�? Le v?u amend� est adopt�. (2016, V. 284). Le groupe les R�publicains maintient-il son v?u�?

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Si l?opposition et les associations de riverains ne peuvent pas �tre membres de ce comit�, bien s�r qu?on le maintient. Si vous vous engagez � ce que chacun puisse �tre repr�sent� dans un souci d?int�r�t g�n�ral et d?une �valuation?

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - On a compris, je crois, le sens.

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Dans le comit� de suivi et d?�valuation qui est mis en place dans le cadre du protocole, ce n?est pas possible, mais je veux bien pr�sider un comit� qui permettra de recueillir r�guli�rement, sur un d�lai qu?on fixera, toutes les remont�es et les �valuations, et r�pondre � toutes les questions.

M. Christian HONOR�. - Pourquoi ce n?est pas possible�?

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Parce que c?est un protocole qui a �t� sign� par l?Etat, par la Maire.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Je crois que le sens qui consiste � associer l?opposition � l?ensemble du processus est clair dans la volont� de l?Ex�cutif. Apr�s, vous en tirez les cons�quences que vous voulez. Dites-nous oui ou non, car je crois que les choses sont claires.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - En un mot, nous maintenons notre v?u puisque cela veut dire que la concertation n?a pas �t� faite en amont, ce que nous regrettons, ni des riverains ni des �lus de l?opposition. Mais je prends bonne note du fait que vous vous engagez par ailleurs � avoir un autre comit� qui int�gre � la fois les riverains et l?opposition.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Je propose qu?on en reste l�, merci. Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��81 d�pos� par le groupe les R�publicains avec avis d�favorable de l'Ex�cutif. Qui est pour�? Qui est contre�? Qui s?abstient�? Le v?u est rejet�. Madame SIMONNET, maintenez-vous votre v?u�?

Mme Danielle SIMONNET. - Oui.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Je mets donc aux voix, � main lev�e, le v?u n��82 avec avis d�favorable de l?Ex�cutif. Qui est pour�? Qui est contre�? Qui s?abstient�? Le v?u est rejet�. Je mets maintenant aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 233 amend�. Qui est pour�? Qui est contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration amend� est adopt�. (2016, DLH 233). Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 28. Pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2016, DASES 28). Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 367 G. Pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2016, DASES 367 G). Enfin, je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 31. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2016, DASES 31).

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Mes chers coll�gues, nous en terminons l�. Merci � tous de ce d�bat et de ces votes. Nous reprendrons demain � 9 heures du matin. A demain�!

Septembre 2016
Débat
Conseil municipal
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