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Vœu déposé par le Groupe Ecologiste de Paris relatif à l’usine d'incinération d'Ivry. Vœu déposé par Mme SIMONNET relatif à l'usine d'incinération d'Ivry et aux prochaines décisions du SYCTOM.


M. Julien BARGETON, adjoint, pr�sident. - Les v?ux nos�73 et 74 sont relatifs � l'usine d'incin�ration d'Ivry. Je donne la parole � Mme SOUYRIS.

Mme Anne SOUYRIS. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, vous le savez sans doute, le SYCTOM, grand agent du d�chet francilien, se lance dans un grand plan de reconstruction de l'incin�rateur d'Ivry Paris 13. Le co�t de projet est �valu� � 2 milliards d'euros d'argent public. C'est un investissement tr�s important qui va emp�cher de facto le financement d'actions et d'infrastructures durables visant � r�duire les d�chets non recycl�s et non r�utilisables, mais aussi � mieux trier, recycler, composter. Parall�lement, toujours plus de villes s'engagent dans un bouleversement de leurs pratiques, et parfois depuis longtemps. Il y a 13 ans, San Francisco se fixait un objectif r�volutionnaire mais r�aliste�: recycler 100�% de ses d�chets d'ici � 2020. A 4 ans de l'�ch�ance, cette ville de 850.000 habitants a presque atteint son objectif. Bien plus pr�s de chez nous, des villes comme Nantes ou Lyon affichent de bien meilleurs r�sultats que la Capitale en termes de recyclage, de tri, de valorisation des d�chets et de r�duction de ceux-ci � la source. D'apr�s le SYCTOM lui-m�me, 42�% des d�chets de nos poubelles ne devraient pas s'y trouver puisqu'ils sont recyclables et correspondent � des consignes de tri existantes. C'est sans compter les bio-d�chets que nous devrons progressivement tous trier � la source, d'ici 2025. C'est dire notre retard en la mati�re. Aujourd'hui, notre Municipalit� a clairement d�cid� de rattraper son retard. Mais si nous souhaitons r�ellement amorcer cette d�marche "Z�ro d�chet ensemble", il faut aussi s'en donner les moyens, c'est-�-dire investir massivement, dans les dispositifs de pr�vention des d�chets au quotidien, mais �galement dans les infrastructures de tri, de recyclage et de valorisation. Les O.N.G. ont travaill� depuis des ann�es une strat�gie alternative � celle de la reconstruction co�teuse de l'usine d'Ivry. Ces experts ind�pendants affirment que pour un budget dix fois inf�rieur, il est possible de mettre en place des actions qui ont d�j� fait leur preuve ailleurs. Ces actions cr�eraient davantage d'emplois que n'en cr�e l'incin�ration?

M. Julien BARGETON, adjoint, pr�sident. - Il va falloir arriver � votre conclusion.

Mme Anne SOUYRIS. - ? et permettrait en outre de rattraper le retard de Paris en la mati�re afin que la capitale respecte les engagements vot�s par le l�gislateur. Les Ecologistes voteront, vous l'aurez compris, contre cet investissement qui nous mettrait dans l'impasse pour les 50 prochaines ann�es, emp�chant toute transition. Ce que nous vous demandons aujourd'hui, Monsieur le Maire, chers coll�gues, c'est d'�tre coh�rent ensemble, de nous donner les moyens de notre choix politique et ainsi que Paris prenne clairement position contre ce qui est d'un autre temps, d'un temps r�volu. Je vous remercie.

M. Julien BARGETON, adjoint, pr�sident. - Merci. C'est du Marcel Proust. La parole est � Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Comme vient de le dire en d'autres termes ma coll�gue du groupe des Ecologistes de Paris, nos d�chets sont de l'or pour les multinationales et nous, nous devons au contraire les consid�rer comme des biens communs. Eh oui, � travers ce v?u relatif � l'usine d'incin�ration d'Ivry et aux prochaines d�cisions qui auront lieu dans le SYCTOM, je souhaite � nouveau sans rel�che, vous alerter contre ce projet, par ailleurs �valu� � plus de 2 milliards d'euros pour Suez, comme cela a pu �tre dit. Ecoutez, la Commission nationale du d�bat public avait d�cid� qu'il n'y avait pas lieu d'organiser un nouveau d�bat public, mais pourtant ce d�bat public concernant ce projet date d�j� de plus de 5 ans, et donc, en cons�quence, la phase d'enqu�te publique devrait �tre lanc�e. En effet, le projet a consid�rablement �volu� depuis sa premi�re proposition: en r�duction de la capacit� de l'incin�ration, en suppression du tri m�cano-biologique - T.M.B. - sur le site, et les �volutions du contexte, qui ont conduit � la r�duction du projet, sont loin d'�tre termin�es. Le projet risque donc encore d'�tre totalement surdimensionn�. L'incin�ration est une pratique obsol�te, polluante, par rapport � la r�duction du volume des d�chets et aux autres m�thodes de valorisation. Le T.M.B. des d�chets a un mauvais retour d'exp�rience du point de vue de ses produits, du fonctionnement des installations et de sa performance �conomique. L'A.D.E.ME demande aux collectivit�s d'envisager avec prudence d'engager de tels projets. La Ville de Paris a, par ailleurs, un plan de r�duction des d�chets "Adh�re � l'objectif Z�ro waste", je pr�f�re dire "Z�ro d�chet". Elle est un territoire z�ro gaspillage z�ro d�chet, elle promeut le compostage de proximit�, elle met en place la collecte s�lective des d�chets biologiques, elle participe � la d�marche de diminution du gaspillage alimentaire, elle am�liore la collecte du verre, elle relance le tri domestique en particulier celui des emballages, et ces d�marches sont loin d'avoir donn� encore tous leurs effets.

Je demande donc, � travers ce v?u, qu'enfin, au SYCTOM on en prenne compte, que l'on r��value avec les communes concern�es les pr�visions de volumes g�n�r�s, collect�s, recycl�s et incin�r�s, que du coup, on demande un audit sur les performances � venir et qu'on �value les propositions associatives telles que le plan B'OM�- Ordures m�nag�res - propos� par le collectif et que donc, dans le SYCTOM, on se prononce pour un moratoire de 5 ans sur le projet.

M. Julien BARGETON, adjoint, pr�sident. - Merci. Pour vous r�pondre, la parole est � M. Mao PENINOU.

M. Mao PENINOU, adjoint. - Oui, c'est un d�bat que nous avons eu d�j� � de nombreuses reprises au sein de ce Conseil. Nous sommes d'accord sur la trajectoire. Nous sommes d?accord sur le diagnostic. Nous sommes d?accord sur ce que fait la Ville de Paris et ce que doit faire la Ville de Paris en mati�re de r�duction des d�chets. Et nous avons engag� ces actions, et des actions extr�mement ambitieuses, sur l'ensemble du bassin du SYCTOM. Nous sommes heureux, d'ailleurs, de voir que l'on commence d�j� � faire �cole sur ce sujet, que ce soit avec la mairie d'Ivry ou que ce soit avec le territoire "Est Ensemble" qui ont d�cid� de nous accompagner dans la collecte s�lective des bio-d�chets. Nous sommes d'accord sur tout cela, mais nous restons en d�saccord sur la conclusion. Le pari que vous faites, le pari que font d'autres, est de dire�: nous allons r�ussir sur l'ensemble du territoire parisien, mais plus largement sur l'ensemble du territoire m�tropolitain, � une vitesse plus importante que n?ont r�ussi les autres villes qui se sont lanc�es dans cette grande ambition. Ma position, la position de l?Ex�cutif, est une position de prudence. C'est la position qui nous conduit � dire oui � la premi�re tranche d'incin�ration sur le site d'Ivry-sur-Seine qui, aujourd'hui, est fortement � bout de souffle. Notre position, qui a d'ailleurs �t� valid�e par le SYCTOM, a �t� de dire non au T.M.B. et plut�t de passer par la collecte s�par�e des bio-d�chets. Je crois que c'est une premi�re victoire extr�mement importante que nous avons remport�e. Il faut cependant garder de la prudence, garder nos capacit�s d'incin�ration, car il y a deux choses qui sont pires que la situation d'aujourd'hui ou qui seraient pire que la situation d?aujourd'hui. La premi�re, c?est que nous soyons r�duits � enterrer. La deuxi�me, c?est que nous soyons r�duits � faire appel � des usines priv�es. Nous pr�f�rons rester dans le cadre public du SYCTOM. C'est pourquoi, une nouvelle fois, je dirai non � ce v?u, mais je suis tout � fait persuad� que nous sommes d'accord sur l'action qui est celle de la Ville de Paris.

M. Julien BARGETON, adjoint, pr�sident. - Merci. Une explication de vote de M. B�GU�.

M. Herv� B�GU�. - Merci, Monsieur le Maire. Chers coll�gues, notre groupe votera contre les deux v?ux qui ont pour objet de s'opposer � un projet d'int�r�t public majeur. Largement concert� depuis dix ans, ce projet a �volu�, notamment avec l'abandon de la m�thanisation. Cette future usine sera r�duite de 25�% et l'incin�ration r�duite de moiti�. Il y a urgence � agir. Tout d'abord, parce que l'usine de traitement actuelle date de 1969 et n�cessite son remplacement. Ensuite, parce que nous ne pouvons pas enlever brutalement une capacit� de traitement de 700.000 tonnes de d�chets pour laquelle la seule solution actuelle serait l'enfouissement en Seine-et-Marne, tout en sachant que 130.000 tonnes de d�chets partent encore aujourd'hui � l'enfouissement. Abandonner le projet actuellement, cela veut dire une augmentation de capacit� des usines de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, et d?Iss�ane, dans les Hauts-de-Seine. Nous ne pouvons pas accepter cela. Bien entendu, nous partageons enti�rement les volont�s de d�veloppement du tri � la source, propos�es par les associations qui, notamment, s'opposent au projet. Le projet actuel ne s'oppose pas � la r�duction globale de la production de d�chets�: il est compl�mentaire � cet objectif. Il nous faut r�ussir les d�fis de transition �cologique et ne pas masquer les n�cessaires responsabilit�s pour les atteindre. Demander un moratoire de cinq ans, c'est, encore une fois, retarder la r�solution des enjeux et des d�fis pos�s par Paris et � l?agglom�ration parisienne. C'est pourquoi nous soutiendrons ce projet port� par le SYCTOM, qui n'est pas la solution parfaite, mais qui est actuellement indispensable et marque une vraie �tape vers une transition �cologique. Je vous remercie.

M. Julien BARGETON, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��73 avec un avis d�favorable de l'Ex�cutif. Qui est pour�? Qui est contre�? Qui s'abstient�? Le v?u est rejet�. Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��74 avec un avis d�favorable de l'Ex�cutif. Qui est pour�? Qui est contre�? Qui s'abstient�? Le v?u est rejet�.

Septembre 2016
Débat
Conseil municipal
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