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2016 DDCT 133 - Adhésion et cotisation 2016 de la Ville de Paris à l'association "La 27e Région".


M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons � pr�sent le projet de d�lib�ration DDCT 133�: adh�sion et cotisation 2016 de la Ville de Paris � l'association "La 27e R�gion". Je donne la parole � M. Alexandre VESPERINI.

M. Alexandre VESPERINI. - Merci, Monsieur le Maire. �coutez, Monsieur le Maire, puisque c'est vous qui pr�sidez la s�ance, vous vous souvenez, j'�tais intervenu d�j� avant l'�t� lorsque nous �tudiions le soutien de la Ville de Paris sur trois ans � cette association et je m'�tais fait l'�cho, je m'�tais �mu aupr�s de vous du fait que cette association n'�tait pas tr�s connue, du fait que cette association allait toucher plusieurs dizaines de milliers d'euros sur trois ans, alors m�me que la mission qui �tait pr�sent�e dans le projet de d�lib�ration, me semblait tr�s l�g�re. Je vous confirme les propos que j'ai tenus d�j� avant l'�t�. Je suis personnellement oppos� � cette cotisation. Je vais vous dire pourquoi. Premi�rement, je trouve que cette subvention, et donc cette cotisation maintenant � cette association, est inutile. Parce que d�velopper des techniques d'innovation en public interne, si la Mairie de Paris en a besoin, elle peut le faire en interne, soit avec l'Inspection g�n�rale de la Ville de Paris, soit en recourant aux travaux, aux activit�s d'autres prestataires davantage reconnus qui sont moins li�s � des collectivit�s publiques, comme c?est le cas de "La 27e R�gion" qui, je le rappelle, a �t� cr��e par des collectivit�s - des r�gions en l'occurrence - en 2011. Donc soit l?I.G.V.P., soit en interne - l?administration parisienne a largement de quoi faire -, soit en externe en faisant confiance � des cabinets de conseil en strat�gie. Je pense que ce partenariat est inutile. Deuxi�mement, je pense qu'il est assez incoh�rent parce qu?avant l'�t�, vous nous proposiez de financer cet organisme pour qu?il puisse d�velopper une activit� de conseil en interne � la mairie du 19e arrondissement ou dans d?autres services de l?administration publique. Maintenant, vous nous proposez de cotiser en plus, de donner 5.000 euros � cette association afin que vous, Monsieur le Maire, vous puissiez y si�ger au conseil d'administration. Je sais que vous n'�tes pas sensible aux pr�bendes et ce n'est pas pour obtenir un si�ge suppl�mentaire que cette cotisation est faite, parce que je suis s�r qu?en plus c'est gratuit, enfin, j'ose esp�rer, mais je me demande si on n'est pas en situation de conflit d'int�r�t. Parce que, finalement, la Mairie de Paris va recourir � l?ind�pendance d?une association et, en m�me temps, elle va cotiser � cette association pour si�ger � son conseil d'administration. En gros, elle sera juge et partie. Je trouve ce partenariat assez incoh�rent. Pour terminer, excusez-moi, le mot est peut-�tre un peu trop �lev�, mais je p�se mes mots quand m�me. Je pense que ce partenariat est m�me un peu immoral parce que cette association est pr�sid�e par M. Christian PAUL qui est l'un des leaders de la fronde du Parti socialiste, D�put� de la Ni�vre. J'avais d�j� �mis un doute sur ce partenariat �minemment politique avec une association qui a �t� fond�e exclusivement par des r�gions tenues � l?�poque par la gauche et qui, maintenant, va probablement perdre les subventions qu'elle trouvait sur son chemin avec les r�gions qui ont maintenant bascul� � droite. Donc je d�couvre que l'Ex�cutif de cette association est domin� par des gens de la fronde au sein du Parti socialiste. Peut-�tre que je me trompe, mais rien que le doute, cela devrait vous mettre la puce � l'oreille. Rien qu'en raison du doute que je peux exprimer aujourd'hui et je crois que ce doute est parfaitement l�gitime? Une association qui fait du conseil aux collectivit�s locales, pr�sid�e par un d�put� particuli�rement �minent au sein de la majorit� et qui aura probablement un r�le � jouer dans le prochain congr�s du Parti socialiste, je trouve que ce doute que j'exprime est suffisamment important pour que nous n'approuvions pas ce partenariat qui, encore une fois, est assez bancal puisqu'il y a d?un c�t� subvention et, en plus, il y a cotisation pour si�ger au conseil d'administration. Pour reprendre l'expression de M. MISSIKA ce matin, il a dit que le groupe les R�publicains �tait un peu gonfl�. Je retourne le compliment. Donc je voterai contre ce projet de d�lib�ration parce qu?il y a trop de doutes, trop d'interrogations sur ce sujet.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Tr�s bien, Monsieur VESPERINI. Comme vous le savez, les Conseillers de Paris qui sont amen�s � si�ger dans des organismes financ�s par la Ville de Paris, dont ils sont membres � ce titre du conseil d'administration - c'est le cas de dizaines d'associations avec lesquelles nous travaillons - ne r�pondent pas sur les projets de d�lib�ration qui portent sur le sujet sur lequel ils travaillent, si ce n'est � souligner que cette association travaille avec un grand nombre de r�gions de droite et de collectivit�s de droite qui ont manifestement trouv� int�r�t � le faire. Je laisse ma coll�gue Pauline V�RON compl�ter.

Mme Pauline V�RON, adjointe. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, effectivement, mon coll�gue Emmanuel GR�GOIRE s'inqui�tait en juillet dernier sur votre sant�, sur une �ventuelle d�prime vous gagnant � propos de ce projet de d�lib�ration. J'aurais tendance aujourd'hui plut�t � me dire que vous avez une fa�on d'aborder les dossiers, de mani�re g�n�rale, sous un angle tellement politicien que cela en devient vraiment abusif. Cette association travaille avec de nombreuses collectivit�s. C'est tr�s courant que la Ville de Paris adh�re � une association en cotisant � cette association et en si�geant � son conseil d'administration. Par exemple, moi-m�me, je si�ge � l'association "l'Anacej" � laquelle la Ville de Paris cotise, qui est une association qui fait du partenariat entre collectivit�s sur les politiques de jeunesse. Je cite celle-l� parce qu'elle me concerne, mais il y en a beaucoup d'autres. Manifestement, vous n'avez toujours pas compris l'int�r�t d'avoir recours � une association comme "La 27e R�gion" qui est en pointe dans son domaine et qui a pour objectif de rendre plus ing�nieux le service public et de permettre aux collectivit�s locales de renouveler radicalement la fa�on d'animer leurs �quipes, de concevoir et de mettre en ?uvre des politiques publiques pouvant produire � la fois plus de sens et plus d'efficacit�, dans une logique non marchande et de production de bien commun. Mais je sais que les notions de "produit non marchand" ou de "bien commun" vous sont, je pense, assez �trang�res. "La 27e R�gion" propose de s'appuyer sur des processus progressifs, capables de produire une culture de transformation au c?ur des organisations publiques. C'est l'objectif du programme "La transfo" pour lequel notre Conseil a vot� la d�lib�ration de juillet dernier. Je tiens � dire quand m�me que c'est tellement exemplaire, ce que fait "La 27e R�gion", que d'autres collectivit�s dans le monde s?en sont inspir� et ont cr�� notamment le dispositif "Superpublic". Je pense, par exemple, � la Ville de San Francisco. Il se trouve que je suis all�e � "Superpublic" � San Francisco qui est sur le mod�le de ce que fait "La 27e R�gion" � Paris. C'est assez int�ressant pour une fois que ce soit la France qui inspire des choses innovantes � San Francisco m�me si, bien volontiers, nous nous inspirons des innovations de la vall�e de San Francisco. Je crois que plut�t que d'avoir ce regard politicien, en plus de sous-entendre qu'il y aurait une difficult� juridique en parlant d'immoralit� alors que soit c'est juridique, soit cela ne l'est pas. Nous sommes tout � fait persuad�s de l'int�r�t pour la Ville de Paris de verser cette subvention et d'�tre adh�rents � cette association qui propose des choses tr�s innovantes en termes de management public. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup. Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDCT 133. Qui est pour�? Qui est contre�? Qui s'abstient�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2016, DDCT 133).

Septembre 2016
Débat
Conseil municipal
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