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2016 DJS 304 - Garanties et financements en vue du dossier de candidature de Paris pour l'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.


M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Enfin, le projet de d�lib�ration DJS 304 porte garanties et financements en vue du dossier de candidature de Paris pour l'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Ann-Katrin J�GO, David BELLIARD, Pierre-Yves BOURNAZEL, Danielle SIMONNET et Nicolas BONNET-OULALDJ pour nous en parler. La parole est � Ann-Katrin J�GO.

Mme Ann-Katrin J�GO. - Merci, Monsieur le Maire. D�cid�ment, je n?ai pas de chance � chaque fois que je parle du sujet. Avant d'aborder les points pr�cis et financiers pr�sent�s dans ce projet de d�lib�ration, permettez-moi de rappeler le soutien constant apport� par le groupe UDI-MODEM � cette candidature et m�me souligner que nous l'avions appel�e de nos v?ux bien avant que vous ne vous prononciez. Tout ceci pour vous dire combien nous sommes heureux que vous nous ayez rejoints sur ce dossier. Cher Jean-Fran�ois, c'est suffisamment rare pour que je m'en r�jouisse. Depuis, le comit� de candidature copr�sid� par Bernard LAPASSET et Tony ESTANGUET ?uvre avec s�rieux. Les �l�ments qui sont port�s � notre connaissance lors des r�unions du groupement d'int�r�t public sont tout � fait satisfaisants, qu'il s'agisse de l'utilisation des sites parisiens existants ou des projets d'investissement en Seine-Saint-Denis. Concernant la partie communication, le d�part de la directrice de la communication du G.I.P. "Paris 2024" � moins d'un an de la candidature n'est pas de tr�s bon augure, m�me s'il n'est pas �tonnant eu �gard � la mani�re dont vous avez accueilli son travail. Lors de la pr�sentation du plan de communication, il s?est davantage agi de votre part d'un d�zingage en r�gle que d'un �change co-constructif. Toujours dans la partie communication, la s�quence "Jeux de Rio" para�t avoir bien fonctionn� et nous attendons avec impatience un bilan de vos s�jours sur place, un retour chiffr� et pr�cis de la fr�quentation de l'espace France, ainsi qu?une �valuation de l'action des diff�rentes sph�res d'influence. Pour la partie financi�re, si la perspective de sobri�t� �conomique du projet est � saluer, nous attendons toujours de conna�tre les modalit�s envisag�es pour que les entreprises fran�aises b�n�ficient en priorit� des 3 milliards d'investissements envisag�s. Pour l'Euro 2016, seulement 58�% des march�s ont �t� attribu�s � des entreprises fran�aises. Rappelons qu'� Londres, 90�% des entreprises qui ont travaill� sur les Jeux �taient issues du Royaume-Uni, avec un effet non n�gligeable sur l'emploi. Cette question � l'heure o� la courbe du ch�mage est bien loin de s?inverser est �videmment cruciale. A c�t� de cette inqui�tude pour l'emploi, un autre sujet de satisfaction. Avec l'organisation r�ussie de l'Euro, la France, et Paris en particulier, a montr� qu?elle �tait capable d'organiser et de s�curiser de grands �v�nements internationaux. Ce fut au prix d'un engagement exceptionnel des forces de l'ordre - policiers, gendarmes, militaires, s�curit� civile -, que je tiens � saluer � cette occasion, mais aussi la preuve d'une r�elle comp�tence. Enfin, l'abandon quasi d�finitif de la candidature de Rome. La Maire, Virginia RAGGI, ayant annonc� le 21 septembre dernier que cette candidature serait irresponsable, fait qu'il ne reste plus que trois concurrents en course�: Paris, Los Angeles et Budapest. Permettez-moi de me pr�occuper principalement de la candidature de Los Angeles, notre concurrent le plus redoutable, qui dispose d'arguments de poids avec, notamment, la force de la Silicon Valley pour l?innovation, de Hollywood pour le glamour, du campus de l?U.C.L.A. pour son village olympique et, de mani�re g�n�rale, d'une avance ind�niable concernant les pr�occupations �cologiques. Celle-ci mise sur l'�nergie solaire avec, notamment, l'installation de 4.000 hectares de panneaux solaires sur les sites susceptibles d'accueillir les comp�titions. Du point de vue environnemental, la candidature de Paris semble � la tra�ne et ne peut se contenter de d�cr�ter vouloir des Jeux avec un impact z�ro carbone. Comme en amour, d�clarer ne suffit pas. Il faut aussi savoir donner des preuves. Sur ce point pr�cis, je souhaite attirer votre attention sur Roland-Garros qui reste le caillou dans la chaussure de la candidature parisienne. Les dirigeants actuels de la F�d�ration fran�aise de tennis semblent bien confiants en la r�ponse du Conseil d'Etat attendue incessamment et s'appr�tent � porter les premiers coups aux Serres d'Auteuil. Un tel acharnement contre un jardin class� serait un signal �cologique d�sastreux et particuli�rement malvenu, alors que des solutions alternatives existent. Oui, il est possible d'agrandir et moderniser dans les d�lais Roland-Garros avec, notamment, plusieurs courts couverts, tout en pr�servant la richesse environnementale de ses alentours. Aussi, je vous en conjure, ne mettez pas en p�ril le volet environnemental de la candidature de Paris. Jouez votre r�le d?acteurs de la concertation. Ecoutez les associations de riverains, de protection du patrimoine et de l'environnement. Ecoutez les voix qui s'�l�vent, y compris au sein de la F�d�ration fran�aise de tennis. Ne prenez pas le risque d'entacher la candidature de Paris avec des images de bulldozers s'attaquant � un patrimoine inestimable. On ne construit pas une candidature citoyenne en d�truisant une part de notre h�ritage, de notre histoire. Ne c�dez pas, ne cassez pas les Serres d'Auteuil. Je vous en remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - La parole est � David BELLIARD.

M. David BELLIARD. - Merci, Monsieur le Maire. Mes chers coll�gues, ce projet de d�lib�ration qui vous est propos� est sans surprise. Les �l�ments nous ont �t� pr�sent�s lors d'une r�union conjointe de la 1�re et de la 7e Commission au d�but du mois de septembre. Il s'agit ici de pr�ciser le volet budg�taire et financier des engagements pris pour le dossier de candidature � l'organisation des J.O. de 2024 � Paris. Un premier dossier avait �t� d�pos�, transmis au C.I.O. en f�vrier dernier pour pr�ciser le concept et le design des op�rations. Celui-ci �valuant les co�ts doit �tre transmis le 7 octobre prochain. Je ne vais pas d�tailler les �l�ments du dossier, mais plut�t me concentrer sur trois points sous forme de remarques et de questions. D'abord, dans la pr�sentation qui nous a �t� faite d�but septembre, il �tait indiqu� que, dans le budget pour les am�nagements durables estim� � 3 milliards d'euros, la R�gion Ile-de-France s'engagerait � couvrir, comme notre Ville, 145 millions d'euros de d�penses d'investissements. Or, dans une communication r�cente du Conseil r�gional, ce dernier annonce un investissement dans des infrastructures � hauteur de 79,3 millions d'euros. Qui comblera cet �cart�? L'Etat, la Ville ou d'autres collectivit�s franciliennes�? Deuxi�me point�: la pr�sentation qui nous a �t� faite n'a pas int�gr� les d�penses de s�curit�. Certes, on ne peut pas pr�voir quelle sera la situation en France et dans le monde en 2024. Cependant, on peut s'attendre � ce que ce volet ait une importance majeure et p�se lourd financi�rement. Nous l'avons vu r�cemment avec l'Euro 2016 et les importantes mesures et d�penses de s�curit� qui ont accompagn� cette comp�tition. Troisi�me point�: plut�t sous forme de remarque. Le projet de d�lib�ration pr�voit l'acquisition d'espaces publicitaires ext�rieurs. En contradiction avec le R.L.P., les emplacements dans un rayon de 500 m�tres autour des sites de comp�tition parisienne, pourront �tre pr�-r�serv�s par le C.I.O. pour ses sponsors en 2024 pendant toute la dur�e des Jeux. A cette fin, les deux concessionnaires de la Ville - "JCDecaux" et "Clear Channel France" - ont envoy� � la Maire de Paris des lettres d'accompagnement garantissant leur accord pour les contrats sign�s avec la Ville dont l'�ch�ance d�passe 2024. En tant qu?�cologistes oppos�s � l'envahissement publicitaire, l'accord des deux concessionnaires ne r�sout, selon nous, pas le probl�me. Enfin, un dernier point et j'en terminerai l�. Je regrette que nous ne puissions pas avoir des d�bats distincts entre Jeux Olympiques et Jeux Paralympiques par la nature m�me du dossier. Nos inqui�tudes, vous le savez, sont li�es � des questions relatives � l'impact budg�taire et environnemental des Jeux Olympiques. Toutefois, les Jeux Paralympiques restent, � notre sens, un �v�nement positif qui permet de faire progresser les questions du handicap dans une ambiance o� semblent s'�tre r�fugi�es, d'ailleurs, les vraies valeurs de l'olympisme, si j'en crois ce qui s'est pass� � Rio. Ne pouvant distinguer les deux sujets, une grande majorit� de notre groupe votera contre ce projet de d�lib�ration. Mais nous laissons la libert� de vote � nos �lus sur ce dossier sp�cifique.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - La parole est � Pierre-Yves BOURNAZEL.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci, Monsieur le Maire.

D'abord, je voudrais vous dire que, la semaine derni�re, la R�gion Ile-de-France a pr�sent�, avec Val�rie P�CRESSE et moi-m�me, une communication qui porte l'engagement de la R�gion Ile-de-France � hauteur de 145 millions d'euros dans un contexte o�, malheureusement, l'Etat se d�sengage de plus en plus vis-�-vis des collectivit�s territoriales. Mais la R�gion, si l'Etat ne respecte pas sa parole, respectera �videmment la sienne. C'est l'engagement qui a �t� pris. Oui, en effet, la Ville de Paris, la R�gion Ile-de-France et l'Etat sont co-fondateurs et partenaires avec le monde sportif de la candidature de "Paris 2024", que nous soutenons. D'ailleurs, l'unit� de la candidature est une force. Nous l'avons vu avec la Maire de Paris, avec Jean-Fran�ois MARTINS, � Rio. Cet argument a port� au-del� des clivages politiques, au-del� de la sp�cificit� des collectivit�s, au-del� de la sp�cificit� de l'Etat ou du monde sportif. Le fait que cette candidature soit port�e avec talent par Tony ESTANGUET et Bernard LAPASSET, qu?elle soit soutenue par tous les partenaires, est une force. Je rappelle que cette candidature a d�j� un budget � hauteur de 60 millions d?euros�: 30 millions d?euros proviennent des partenaires priv�s et 30 autres millions d?euros proviennent des partenaires publics, � �galit� 10 millions d?euros la Ville, l?Etat et la R�gion. 95�% des �quipements existent d�j� ou seront des �quipements temporaires. Ce qui est une force et doit rassurer celles et ceux qui sont inquiets sur la sobri�t� financi�re de nos engagements. Je voudrais dire que nous avons un an, un peu moins d?un an. Le 13 septembre 2017, � Lima au P�rou, ce sera la d�cision. Nous devons mettre tous nos atouts de notre c�t� et nous en avons. Notre projet, c?est d?abord d?accueillir le plus grand �v�nement au monde, mais c?est aussi de travailler sur l?h�ritage, l?apr�s 2024, de faire en sorte que cette candidature soit une chance pour l?attractivit� �conomique de notre r�gion capitale, de notre capitale et de la France, assure le rayonnement culturel, favorise l?exemplarit� �cologique. Et profitons-en �videmment, comme cela a �t� dit tout � l?heure, pour permettre que nos P.M.E., notamment nos P.M.E. parisiennes et franciliennes, soient au c?ur du dispositif de l?olympisme et du paralympisme et b�n�ficient comme � Londres des retomb�es �conomiques. Et puis c?est la volont� d?am�liorer la vie quotidienne des habitants. Prenons un exemple, c?est le d�cloisonnement de nos territoires par les transports en commun avec le Grand Paris Express. C?est l?acc�l�ration des politiques publiques, c?est la politique de formation et de l?emploi, c?est la politique de logement, c?est la politique de s�curit�. Disons un mot de la s�curit�. Sur la s�curit�, nous avons fait la d�monstration en France depuis des ann�es que, sur les grands �v�nements, nous sommes capables d?assurer la s�curit�. Nous l?avons vu avec l?Euro 2016, nous l?avons vu avec Roland Garros, le Tour de France. Nous pourrions dire d?ailleurs que nous avons accueilli la COP�21, qui n?est pas un �v�nement sportif mais un grand �v�nement international. Nous savons assurer la s�curit� en France, peut-�tre mieux qu?ailleurs et nulle part ailleurs au monde, sur les grands �v�nements. La question de la s�curit� ou la question du terrorisme, qui est souvent pos�e par des contradicteurs, malheureusement concerne d?autres sujets et d?autres probl�mes. Mais sur celui des grands �v�nements, nous avons tout le professionnalisme et toute la comp�tence, et nous en avons fait la d�monstration. Je voulais insister sur ce point. Oui, � Rio, nous avons vu des athl�tes formidables. La France a montr� un tr�s beau visage. Bien s�r aux Jeux Olympiques mais aussi aux Jeux Paralympiques, parce qu?il y avait aux Jeux Paralympiques un suppl�ment d?�me. Quand on voit ces athl�tes, leur courage, leur d�termination, leur abn�gation, on est fier de les soutenir et fiers de l?exemple qu?ils ont donn� au monde entier. Alors, au-del� des diff�rences, au-del� des sensibilit�s, soyons ensemble, soyons d�termin�s, soyons mobilis�s pour faire en sorte que Paris gagne le 13�septembre 2017 au P�rou, et je vous invite tous � montrer le cap pour Paris 2024.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Dani�le SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - J?ai beau vous �couter, je ne suis toujours pas convaincue, je suis toujours oppos�e � ces Jeux Olympiques. Je voudrais vous recommander le tr�s bon documentaire qui est pass� sur ARTE cet �t� - je ne sais pas si vous l?avez regard� - sur les Jeux Olympiques. Excellent. C?est un documentaire dans lequel il est fait r�f�rence � une fable�: la fable de l?�l�phant blanc. La fable de l?�l�phant blanc, c?est que pour vaincre le royaume ennemi, le roi offrait un �l�phant blanc au roi ennemi, et comme l?�l�phant blanc mange �norm�ment et des aliments tr�s riches, tr�s pr�cieux, tout le peuple est oblig� de se saigner pour nourrir cet �l�phant blanc. Donc le peuple finit par �tre totalement affam�, le peuple meurt pour sauver cet �l�phant blanc et le camp adverse gagne. Cette fable est tr�s int�ressante, elle est pr�sent�e dans ce documentaire et elle montre que les Jeux Olympiques am�nent � du gigantisme et � des grands �quipements qui conduisent ensuite � imposer des politiques d?aust�rit� et qui ne permettent pas finalement de favoriser le d�veloppement et la r�ponse � la satisfaction des besoins de la population, mais am�nent � saigner la population pour financer dans la dur�e ces �quipements. Dans le documentaire, on parle d?ailleurs du Stade de France, le Stade de France qu?on nous a pr�sent� comme l?exemple id�al � suivre d?un tr�s bel �quipement qui permet de d�senclaver le 93, de favoriser le rayonnement du 93, alors qu?en fait les �tudes montrent finalement que ce n?est pas si clair, que l?impact du Stade de France pour l?insertion professionnelle de la population locale n?est pas �vident. D?ailleurs, le mod�le �conomique du Stade de France, ils ont beau essayer de diversifier � qui louer, � qui exploiter cet �quipement, cela devient en fait un gouffre parce qu?il est surdimensionn� par rapport aux besoins des �v�nements, m�me si on ajoute des �v�nements culturels aux �v�nements sportifs pr�vus initialement. Alors, vous avez beau dire sans rel�che dans votre communication - soutenue �galement par le Conseil r�gional et il y a l� une bonne coh�rence de communication entre le PS, les R�publicains, y compris mes camarades communistes - le c�t� sobri�t�. Oui, sobri�t�: ce sont des Jeux Olympiques sobres�! Oh l� l�, on est quasiment saoul� � force de vous entendre dire�: sobri�t�, sobri�t�, sobri�t�! Mais on sait bien que ce n?est pas vrai, que l?explosion budg�taire � chaque fois arrive. M�me dans les �quipements o� on devrait atteindre moins d?explosions financi�res que dans les J.O. qu?il y a pu avoir jusqu?� pr�sent, et fort heureusement tellement c?�tait une gabegie hallucinante. Mais il y aura tout de m�me le village olympique, le Bercy deuxi�me stade, le Charles de Gaulle Express. On se retrouve n�anmoins avec ces �quipements qui ne r�pondent pas aux besoins imm�diats de la population, quand on a un d�ficit en �quipements sportifs sur l?ensemble de la R�gion Ile-de-France extr�mement fort. Vous dites�: d?ailleurs on d�veloppe ces �quipements. Ecoutez, une partie des investissements sont pr�vus, qui je pense pouvaient de toute fa�on avoir lieu et je trouve dingue de devoir justifier des J.O. pour faire des investissements essentiels. Mais oui�! On va laisser en h�ritage une sacr�e dette. Alors j?entends M. BOURNAZEL parler du d�veloppement des P.M.E. Mais quel pipeau�! Et de prendre l?exemple de Londres. Justement Londres, les �tudes ont montr� � Londres que c?�tait que dalle�! Que l?impact �conomique sur Londres n?a jamais �t� d�montr�. Vous avez des �tudes �conomiques extr�mement int�ressantes qui montrent qu?en fait cela n?a pas du tout eu l?effet de "booster". Regardez comment ont r�agi les Br�siliens sur la Coupe du monde de football, et Dieu sait s?ils sont passionn�s de football et qu?ils �taient ravis � l?id�e d?accueillir ce grand �v�nement sportif. Finalement, ils ont fait des manifestations et des manifestations parce qu?ils ne voulaient pas cette politique d?aust�rit� qu?on leur imposait pour financer l?�v�nement. Vous parlez de tout cela et, comme le disait mon coll�gue pr�c�demment, David BELLIARD, comme par hasard, vous occultez toujours les d�penses de s�curit� dans la pr�sentation des budgets qui, elles, vont de fait exploser. Vous assumez, certes, de parler des espaces publicitaires pour "JCDecaux" et "Clear Channel" sans vraiment expliquer � quel envahissement publicitaire on aura droit, parce que la raison d?�tre des Jeux Olympiques, h�las dans leur forme actuelle, ce n?est pas de valoriser le sport et de valoriser de tr�s belles histoires qui, moi aussi, m?�meuvent, m�me si je ne suis pas du tout une grande sportive. J?ai appr�ci� bon nombre de ces histoires de grands sportifs, qui sont par ailleurs des citoyens, des travailleuses et travailleurs, et qui ne sont pas tous dans le symbole du sport fric qu?on nous ass�ne. Ces belles histoires, elles pourraient �tre �mancip�es au contraire de ce d�tournement qu?il y a du sport pour le business, pour l?envahissement publicitaire, pour simplement essayer de capter des temps de cerveaux disponibles. Ensuite, vous parlez de l?engagement citoyen. Non, mais franchement�! L?engagement citoyen�? On se retrouve � quoi�? Une �norme ambition�! On va demander aux citoyens de participer � la d�finition de 1%�! 1�% du budget, quelle blague�! Pourquoi ne demandez-vous pas plut�t aux citoyens leur avis sur les Jeux Olympiques � travers un r�f�rendum. Je terminerai sur ce point. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Nicolas BONNET-OULALDJ.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Merci, Monsieur le Maire. Le 1er et 2 octobre prochains, le pr�sident du C.I.O., Thomas BACH, sera en visite officielle � Paris. L?accueil et le message que nous lui adresserons aura une grande importance pour la suite. Notre unit� autour du projet et la capacit� � donner un souffle nouveau � l?olympisme est tr�s attendue. Paris peut �tre le lieu de r�surgence d?un id�al collectif universel, soucieux de laisser un h�ritage au monde entier. D?ailleurs, ce que nous venons de porter collectivement, en termes d?humanisme et de solidarit� autour de l?accueil des r�fugi�s, est un atout tout comme notre engagement � respecter les accords de Paris en mati�re environnementale apr�s la COP�21. La reconqu�te des berges de la Seine et la possibilit� de se baigner dans notre fleuve sont aussi un atout. Nous pouvons �galement incarner la voix de celles et ceux qui veulent b�tir la paix dans le monde. D?ailleurs, l?Association des Maires pour la Paix dont nous sommes adh�rents, avec un r�seau de 7.000 villes et 160 pays, organisera en 2017 une Conf�rence internationale � Tarragone en Espagne, sur le th�me "l?olympisme et la paix". En avril 2015, je le disais ici m�me, l?avenir des Jeux Olympiques d�pendra de la mani�re dont les forces de progr�s dans le monde seront capables de l?inscrire plus �troitement dans la logique de la D�claration universelle des Droits de l?Homme, vers plus de d�mocratie, de paix et de justice sociale. Le 7 octobre prochain, nous d�poserons le deuxi�me volet de candidature de Paris aux Jeux Olympiques, qui concerne la gouvernance, les aspects juridiques et le financement de notre projet. D�s le d�but du projet, nous nous sommes engag�s dans une candidature sobre et nous l?avons respect�e. C?est un des aspects les plus sensibles. Nous entendons, ici et l�, les inqui�tudes d?une candidature dispendieuse. Nous r�pondons factuellement par la d�monstration d?une d�pense ma�tris�e. Le budget hors comit� d?organisation s?�l�ve � 3 milliards, dont 1,5 milliard d?investissements publics auxquels contribuent l?ensemble des acteurs publics impliqu�s dans le projet de candidature. Nous sommes tr�s �loign�s des Jeux de Londres, qui ont co�t� 11 milliards de dollars, ou des Jeux de Rio, qui approchent 12 milliards de dollars. La part pour Paris s?�l�ve simplement � 145 millions d?euros, une somme exclusivement consacr�e � la construction d?�quipements sportifs comme la piscine olympique, la modernisation de la piscine de Marville, aux sites d?entra�nement, � l?extension de Bercy ou au stade Pierre de Coubertin et au village olympique. Si Paris est d�sign�e Ville h�te, il restera 7 ans pour r�aliser cet investissement de 145 millions, soit un peu plus de 20 millions par an. Je vous rappelle que le budget de notre ville avoisine les 8 milliards d?euros par an. On parle donc ici de 0,25�% de notre budget, alors que l?on parlait de 145 millions d?euros, pardon, de 240 millions d?euros pour la Canop�e et de 380 millions d?euros pour la Philharmonie. Je vous rappelle aussi que les recettes des Jeux seront enti�rement revers�es au d�veloppement du sport. Contrairement � certains, je pense d?ailleurs que nous n?investissons pas assez dans les �quipements sportifs. Aujourd?hui, le budget national consacr� au sport est ridicule�: 0,14�%. C?est l?occasion de relancer la mobilisation sur le financement du sport � hauteur de 1�%, avec une loi olympique qui pourrait parfaire la description de notre mobilisation sur la place du sport en France et les conditions de son financement. Par ailleurs, investir dans le sport, c?est participer � la relance de l?�conomie, � la cr�ation d?emplois. Lors de son audition au S�nat, Mme la Maire a �voqu� la cr�ation de 250.000 emplois. Tr�s bien. Quel type d?emplois�? C?est pour cela que j?ai une demande ici, une demande et une exigence�: qu?une charte sur les conditions de travail, qui avait �t� mise en place sous l?impulsion de Bernard THIBAULT lors de la candidature de 2012, soit prise en compte dans le projet actuel, comme d?ailleurs c?est le cas du partenariat avec W.W.F. sur l?environnement. Paris doit �tre exemplaire sur le travail d�cent, � partir des conventions fondamentales de l?O.I.T. Cela signifierait que tous les acteurs �conomiques partenaires de notre candidature respectent les principes de l?O.I.T., notamment la responsabilit� sociale des entreprises, et que les travailleur migrants et d�tach�s jouissent des m�mes droits et avantages que ceux expos�s dans notre pays. Enfin, les enseignements de Rio d�montrent que les transports en commun seront d�terminants. Je pense � l?importance des projets de liaison entre les sites et l?a�roport, desservis par les futures lignes de m�tro 14, 15 et 17, et par le R.E.R. B et D. Il est regrettable, je finirai par-l�, que certains, comme le Secr�taire d?Etat en charge des transports, Alain VIDALIES, essaie de cr�dibiliser le projet de Charles de Gaulle Express, contest� par la population et les parlementaires de tous bords, en utilisant et instrumentalisant la candidature de Paris aux Jeux Olympiques. Le seul et unique trajet qui permettra de desservir les sites olympiques, c?est bien le R.E.R. B et l?ensemble des lignes de m�tro dont j?ai parl�. Je terminerai sur l?implication citoyenne, qui est la condition sine qua non de la qualit� de notre projet. A l?initiative de mon camarade Sergio TINTI, nous avons lanc� les Comit�s citoyens de suivi de la candidature, dont le premier est n� dans le 19e arrondissement. Cette id�e est importante, elle doit suivre la concertation populaire, nous l?accueillons favorablement, notamment la volont� de verser 15 millions d?euros au sein du budget participatif. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Jean-Fran�ois MARTINS.

M. Jean-Fran�ois MARTINS, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire. Merci � tous de ces diff�rentes interventions � la fois sur ce que fait la R�gion Ile-de-France, sur l?exp�rience de Mme J�GO comme administratrice du G.I.P., les positions de principe de Mme SIMONNET sur les Jeux et les propositions de M. BONNET, plus concr�tes en revanche, sur les conditions de travail et la charte sociale de cette candidature sur laquelle nous avons d�j� eu le d�bat, et vous savez que nous avancerons. Le projet de d�lib�ration en tant que tel porte sur les garanties financi�res apport�es par la Ville et la mise � disposition des �quipements. Si vous ne m?en voulez pas, je vais m?en tenir strictement � ce que nous sommes cens�s voter aujourd?hui, c?est-�-dire un investissement, une garantie d?investissement de la Ville de 145 millions d?euros. C?est extr�mement faible, cela signifie 145 millions d?euros d?investissement sur 7 ans. Au rythme normal de notre P.I.M., c?est une d�pense tout � fait surmontable et qui nous permet � la fois de contribuer au centre aquatique, au village olympique, mais aussi de r�nover la piscine de Marville dont les habitants ont besoin, Madame SIMONNET, la deuxi�me salle � Bercy dont le sport parisien a besoin et donc de faire des investissements utiles sur l?avenir. � titre de comparaison, je rappelle que les investissements garantis par la Ville de Paris dans la candidature de Paris 2012 �taient de l?ordre d?1,2 milliard d?euros. C?est dire � quel point nous avons gagn� en sobri�t� et en partage des responsabilit�s et des p�rim�tres de chacun. Je veux dire aussi que la garantie financi�re � cette hauteur par la Ville de Paris est le fruit d?une collaboration et d?un travail intelligent avec l?Etat, avec la R�gion Ile-de-France, avec la Ville de Marseille, avec les collectivit�s locales de Seine-Saint-Denis. Ce travail a permis � chacun de prendre sa juste part selon ses moyens et son p�rim�tre de comp�tences avec un effort tout particulier de l?Etat dans le financement de cette candidature et notamment, ch�re Danielle SIMONNET, dans le financement de la r�sorption de la p�nurie de logements en Seine-Saint-Denis avec, gr�ce � ce village olympique, la livraison de nouveaux logements. Ce projet de d�lib�ration, c?est �galement la mise � disposition de diff�rents lieux parisiens de l?espace public, des dispositifs publicitaires comme c?�tait le cas pendant l?Euro 2016, mais aussi des stades comme Coubertin qui servira pour le paralympique, mais aussi par exemple les Champs-Elys�es, le Champ-de-Mars ou les Invalides. Evidemment, le financement des infrastructures de transport - M. BONNET en a parl� - qui, du prolongement de la ligne 14 au m�tro R.E.R. E, nous permettra de faire voyager chacun dans de tr�s bonnes conditions. Enfin, dernier engagement que nous votons aujourd?hui, l?absence de grands �v�nements majeurs en conflit avec les Jeux Olympiques et Paralympiques afin �videmment que nous ne soyons pas � court d?espaces dans Paris pendant la p�riode olympique. C?est cela que nous votons aujourd?hui dans une affirmation � la fois d?unit� politique et de soutien des acteurs publics � cette candidature. C?est une singularit� de la candidature de Paris mais aussi une �preuve de v�rit�. En effet, il y a deux ans, la premi�re �tude sortait sur le co�t des Jeux Olympiques possibles � Paris et, deux ans et demi d?expertise plus tard, ce n?�taient pas des promesses en l?air. Nous arrivons � un budget ma�tris� � 1,5 milliard d?euros d?argent public investis sur des projets utiles et d�sormais ces d�lib�rations formelles prouvent que nous pouvons le faire et qu?une fois de plus ce sera une singularit� de Paris. Enfin, nous votons aujourd?hui un principe qui est un marqueur, je crois, d?une d�mocratie moderne telle que Paris a d�cid� de l?embrasser, celui de la participation des habitants aux d�cisions d?am�nagement qui les concernent. Les Jeux Olympiques et Paralympiques sont un projet sportif mais aussi un grand projet d?am�nagement urbain en ins�rant pour la premi�re fois de l?histoire de l?olympisme un budget participatif dans l?ensemble des am�nagements aux abords des �quipements sportifs pour que les habitants de Paris, et au-del�, de la Seine-Saint-Denis, choisissent eux-m�mes les �quipements, l?espace public, le mobilier urbain, les am�nagements de voirie dont ils ont besoin pour am�liorer leur cadre de vie. Nous d�montrons un nouveau mod�le de l?olympisme, un appel de Paris comme disait M. BONNET, notamment sur la participation, l?inclusion des habitants � ce type de manifestation. Je crois que nous pouvons donc �tre fiers de voter ce projet de d�lib�ration.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DJS 304. Qui est pour�? Qui est contre�? Qui s?abstient�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2016, DJS 304).

Septembre 2016
Débat
Conseil municipal
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