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M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen du v?u n��46. Le m�me jour que Michel Rocard disparaissait un prix Nobel, Elie Wiesel. M. Pierre AIDENBAUM pour nous en parler.

M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le 11 juillet dernier, Mme la Maire de Paris nous avait rassembl�s dans les salons de l'H�tel de Ville pour rendre un hommage unanime et solennel � Elie Wiesel qui a consacr� sa vie � la m�moire de la Shoah et � la d�nonciation des pers�cutions dans le monde, et dont la disparition est une perte immense pour l'humanit�. Revenu de l'enfer des camps de la mort, Elie Wiesel a toujours consid�r� que son histoire �tait impossible � d�crire, encore moins � comprendre et pourtant n�cessaire � raconter. Lorsqu'il re�ut le prix Nobel de la paix en 1986, le Comit� l'honora avec ces mots�: "Sorti de l'abysse des camps de la mort, il est devenu un messager pour l'humanit�, porteur non pas d'un message de haine ou de revanche mais de fraternit�." Sans rel�che, Elie Wiesel a tent� de trouver les mots; sans rel�che, il s'est �lev� contre l'injustice, l'indiff�rence et l'oppression. Je le cite: "J'ignore comment j'ai surv�cu. Trop faible et trop timide, je n'ai rien fait pour. Cependant, ayant surv�cu, il m'incombe de conf�rer un sens � ma survie. Je t�moigne avant tout pour les jeunes d'aujourd'hui, pour les enfants qui na�tront demain, afin que mon pass� ne devienne pas leur avenir." Elie Wiesel incarnait mieux que quiconque le devoir de m�moire, cette obligation de t�moigner, de se souvenir et de ne jamais oublier. Dans son plaidoyer intitul� "Le monde apprendra-t-il jamais" prononc� � Buchenwald o� son p�re est mort, il s'interroge sur ceux qui pourraient dire � son p�re, sur ce que le monde lui a appris, et je le cite encore�: "Le monde n'a pas appris, beaucoup d'entre nous �tions convaincus qu'au moins une le�on aurait �t� tir�e, apprise, que jamais il n'y aurait plus de guerre, que la haine n'est pas une option, que le racisme est stupide, et la volont� de conqu�rir est d�nu�e de sens. Il est temps de rassembler les gens, la m�moire doit rassembler les gens plut�t que les diviser. Les souvenirs ne doivent pas semer la col�re dans nos c?urs mais, au contraire, un sentiment de solidarit� pour tous ceux qui ont besoin de nous." A sa lib�ration du camp, Elie Wiesel, alors orphelin et apatride, est recueilli en France, � l'�ge de 13 ans, par l'?uvre de secours aux enfants, l'O.S.E., qui avait son si�ge dans le 3e arrondissement. C'est un grand honneur pour moi, comme maire de cet arrondissement, et c'est avec une grande �motion que le 3e arrondissement va inscrire la m�moire d'Elie Wiesel dans le quotidien des Parisiens en attribuant son nom au square du Temple, ainsi qu?il a �t� propos� par la Commission de nomination des voies pr�sid�e par Catherine VIEU-CHARIER que je voudrais remercier chaleureusement. Ce square est embl�matique du 3e arrondissement, il est vivant, convivial, paisible, un jardin dans lequel on aime se retrouver non loin d'un autre jardin qui porte le nom d'Anne Frank et qui a accueilli, en mai dernier, les statues � la m�moire de Paul Celan, le po�te de la travers�e d'Auschwitz. A travers cet hommage � Elie Wiesel, je veux rendre hommage naturellement � toutes celles et ceux, et c'est cela le symbole, les plus nombreux h�las qui ne sont pas revenus. Celles et ceux dont le visage et la voix ne seront jamais perdus. Il est plus que jamais urgent de ne pas oublier et surtout de r�fl�chir � ce que cette m�moire implique de nos jours. Je terminerai en rappelant une derni�re phrase d'Elie Wiesel qui disait�: "L'oubli est le crime num�ro 2." Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Pierre AIDENBAUM. La parole est � M. JULLIARD pour vous r�pondre.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint. - Merci beaucoup, Pierre AIDENBAUM, pour ce tr�s beau v?u et cette non moins belle pr�sentation que vous venez de nous livrer. C'est un v?u tr�s important qui rend hommage � Elie Wiesel, une personnalit� unique qui nous manque d�j� cruellement collectivement. Vous l'avez rappel�, un rescap� de la Shoah qui n'a cess�, sa vie durant, d'interpeller, d'attirer notre attention sur nos erreurs pass�es, d'�viter de r�p�ter l'horreur et le crime le plus abominable du XXe si�cle afin que nous puissions en tirer les le�ons dans nos engagements quotidiens, et surtout pour pr�parer l'avenir. Suite � son d�c�s, c'est avec tristesse que nous lui avions rendu hommage le 11 juillet dernier, ici m�me � l'H�tel de Ville, et c'est maintenant avec fiert� et par devoir que nous devons ancrer sa m�moire dans le paysage parisien, � travers son nom, son histoire, son engagement, et ce qu'il repr�sente, ni plus ni moins qu'une source d'inspiration pour faire face � nos d�fis contemporains, � nos fl�aux du XXIe si�cle qui voudraient nous plonger � nouveau dans les eaux t�n�breuses de la haine, du racisme, de l'antis�mitisme et de l'intol�rance. C'est donc un avis favorable � ce v?u. Depuis son adoption au Conseil d'arrondissement du 3e arrondissement, le lieu a �t� d�termin� en Commission de d�nomination le 22 septembre 2016, et vous l'avez cit�, il s'agira du square du Temple, en face de la mairie du 3e arrondissement, tr�s beau lieu pour ce grand nom, Elie Wiesel. Avis tr�s favorable � ce v?u.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe Socialiste et Apparent�s, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? La proposition de v?u est adopt�e � l'unanimit�. (2016, V. 274). Je vous en remercie.

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