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2016 DVD 156 - Transport de marchandises et logistique urbaine. Convention de partenariat avec la Poste. Vœu déposé par le groupe PCF-FG relatif à la composition du comité de suivi.


M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Le projet de d�lib�ration DVD 156 et le v?u n��97 qui y est rattach� portent convention de partenariat avec la Poste. Edith GALLOIS, Alexandre VESPERINI et Didier LE RESTE vont nous en parler.

Mme Edith GALLOIS. - La logistique urbaine est un sujet qui m?est tr�s cher, ainsi qu?� l'ensemble de mes coll�gues du groupe UDI-MODEM. Nous estimons que l'on ne peut pas assurer une politique contre la pollution si l'on ne s'int�resse pas en premier lieu � la logistique urbaine et � la circulation des poids lourd dans Paris. Cette convention avec la Poste nous para�t une excellente mesure et nous allons la soutenir. En juillet dernier, � l?occasion de la r�vision du P.L.U, je m?�tais inqui�t�e de la faiblesse des propositions que vous faisiez en termes de surface des 60 E.L.U., Espaces de Logistique Urbaine que vous annonciez. Je d�plorais � juste titre, me semble-t-il, que leur taille, leur rayon de giration, leur emplacement n?�taient pas, selon moi, adapt�s � l?enjeu de massification des volumes et ne remplissaient pas les conditions essentielles non seulement de viabilit� �conomique des entreprises logistiques, mais aussi de limitation de l?impact environnemental du transport des marchandises. Alors comme souvent, entre les effets d?annonce et la r�alit�, quelques ajustements sont n�cessaires. Il me para�t qu?avec cette convention, on arrive � ces ajustements. Selon l?Atelier parisien d?urbanisme, une surface minimum de 1.000 m�tres carr�s est pr�conis�e pour arriver � une v�ritable efficacit�. Avec ces 60 E.L.U. que vous nous aviez propos�s, annonc�s � l?occasion de la r�vision du P.L.U., on en �tait � des surfaces entre 500 et 1.000 m�tres carr�s. C?�tait donc excessivement insuffisant. Aujourd?hui avec la Poste, on arrive � des surfaces beaucoup plus int�ressantes puisqu?il s?agit de surfaces qui font au minimum 3.000 m�tres carr�s. Pour une fois, la raison a fini par l?emporter sur la communication. Dans ce domaine, il me semble que nous avons tous �videmment � y gagner. J?esp�re que la prochaine convention avec les concessionnaires de parkings permettra aussi de revenir � la raison en s?adressant � ceux qui permettent une hauteur qui permettra de faire entrer �ventuellement des semi-remorques ou des camions de grosses dimensions. Tout cela pour dire que nous approuvons �videmment totalement cette convention dont nous nous r�jouissons et ce partenariat avec la Poste. Au passage, je voudrais me f�liciter de cette d�marche tr�s vertueuse engag�e par la Poste qui trouve une reconversion qui me para�t vraiment excessivement positive dans le domaine de l?acheminement propre et donc, une conversion tr�s honorable. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. Alexandre VESPERINI.

M. Alexandre VESPERINI. - Merci, Monsieur le Maire.

Je nuancerai un peu ce propos. C?est �videmment une bonne id�e, on ne va pas voter contre cette nouvelle charte. Sur la logistique urbaine, grosso modo, il y a eu cette fameuse charte de 2013, mais depuis?

Il est vrai qu?il y a l'H�tel Logistique, c?est une chose importante, � la Chapelle. Il est vrai que vous avez d�sign� - Edith GALLOIS l?a dit - un certain nombre d?�lus, mais pour rencontrer les professionnels du dernier kilom�tre de livraison, je vois bien tout de m�me que l?on est plus dans la charte, dans les incantations, dans les d�clarations d?intention et pas vraiment dans l?action. C?est pour une raison tr�s simple qui ne tient pas seulement � la Mairie de Paris - tout n?est pas de la faute de la Mairie de Paris, �videmment -, c?est que les financements ne sont pas l�, les investissements ne viennent pas. Vous nous pr�sentez cette nouvelle charte. Le Christ multipliait les pains et la Mairie de Paris multiplie les chartes, tr�s bien�! Je ne peux que saluer la chose, mais j?ai peur que cela d�bouche encore une fois sur des �v�nements, sur des groupes de travail�; le projet de d�lib�ration en fait �tat. Les industriels, les transporteurs, les logisticiens, les commer�ants eux-m�mes dans Paris attendent v�ritablement des actions. On a beaucoup parl� de la fermeture des voies sur berges, je vous rappelle que dans le Centre de Paris, en termes de logistique et de livraisons, il suffit d?aller consulter ce que disent les chauffeurs livreurs pour savoir ce qu?ils pensent de la fa�on de circuler dans le Centre de Paris. Tr�s franchement, je crois qu?on est vraiment en de�� de la r�alit� dans ce domaine de la logistique urbaine. Je regrette d?ailleurs que l?adjoint charg� de la voirie ne soit pas pr�sent car il aurait certainement des choses � nous dire. Nous avons M. MISSIKA, cela nous suffit amplement, mais je trouve cela regrettable. Un dernier commentaire pour terminer. J?ai le plaisir de si�ger � la Commission d�partementale de la pr�sence postale territoriale. Cela fait plus de deux ans maintenant que j?y si�ge, je constate que l?agilit� de la Poste laisse � d�sirer. Oui, je suis d�sol�, je sais que vous dodelinez, mais les r�sultats sont l�. A Paris, nous avons 188 bureaux de poste et le trafic courrier s?est effondr� de 50�% en cinq ans au cours de ces cinq derni�res ann�es. A chaque fois qu?il est question de reconvertir un certain nombre de bureaux de poste en espaces de logistique urbaine pour lib�rer du foncier, comme l?a dit tr�s justement Edith GALLOIS, on constate tr�s souvent, m�me si les dirigeants expriment une tr�s bonne volont�, une forme d?inertie � la Poste qui emp�che de reconvertir le foncier dont dispose la Poste. Je trouve cela tr�s regrettable. C?est la raison pour laquelle, mais je ne veux pas faire l?oiseau de mauvais augure, je ne me fais pas beaucoup d?illusions sur les suites que va donner cette charte. Encore une fois, vous allez signer la charte, vous allez faire de belles photos, �tre tr�s contents et dans quatre ans, on reconduira la convention entre la Poste et la Mairie de Paris. N�anmoins, je crois que l?on est vraiment tr�s loin de l?enjeu. On devait inaugurer prochainement - c?est pour cela que je regrette l?absence de M. NAJDOVSKI - la plateforme de logistique locale dans le 12e arrondissement�; o� en est-elle�? J?ai un peu l?impression que vous avez du mal � avancer, mais c?est normal car vous ne voulez pas d�gager les financements ou aujourd?hui, personne ne veut vraiment financer les grands espaces de logistique urbaine, mis � part encore une fois quelques projets dans le cadre de "R�inventer Paris", et que vous masquez finalement cette lenteur par ces chartes. J?ai peur que ce soit un peu de l?affichage, je le regrette. Nous voterons pour, je vous rassure, mais sans se faire, encore une fois, beaucoup d?illusions sur le sujet. Merci.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Didier LE RESTE.

M. Didier LE RESTE. - Je vous remercie, Monsieur le Maire. La convention de partenariat que nous devons adopter aujourd?hui pr�sente plusieurs points importants, � la fois pour la Ville de Paris et le groupe "la Poste", mais �galement pour les usagers dont nous faisons tous partie, je pense, ici et pour les agents car la question des rythmes de travail est plusieurs fois abord�e. Par cons�quent, nous regrettons que les organisations syndicales n?aient pas �t� associ�es en amont � l?�laboration de cette convention. Alors m�me que la convention traite de l?avenir du service postal et de ses �volutions, c?est nous qui avons indiqu� l?existence de cette convention aux syndicats de la Poste. Ceci �tant dit, nous avons �galement plusieurs remarques � exprimer sur le fond du dossier. Je rappellerai, premi�rement, que le groupe "la Poste" regroupe tout un ensemble de filiales, notamment sur les livraisons de colis. Par cons�quent, tous les v�hicules du groupe ne circulent pas sous les couleurs traditionnelles. Il faudrait nous clarifier la port�e de la convention en nous pr�cisant si ces engagements sont pris pour l?ensemble des filiales et autres sous-traitants. Deuxi�mement, il est inscrit dans l?article 2 de la convention que la Poste s?engage � livrer majoritairement les colis via des modes de transports doux. Cet objectif ne devrait pas �tre tr�s difficile � atteindre car actuellement les trois quarts des 1.800 tourn�es de facteurs sont d�j� effectu�s via des modes doux�: v�los et pi�tons. Encore faut-il que la Poste compte bien s?appuyer sur son r�seau 100�% public et s?engager � le d�velopper. Je remarque �galement que la Poste s?engage � multiplier les points de remise de colis, les consignes qui peuvent �tre plac�es sur l?espace public ou chez des commer�ants. L?objectif est alors de r�duire le nombre de kilom�tres parcourus. Je vois l� deux contradictions. D?abord en multipliant les points de remise de colis, la Poste multiplie aussi le nombre de d�placements de la flotte de v�hicules. Nous ne sommes pas persuad�s qu?en bout de course, cela permette r�ellement de r�duire le nombre de kilom�tres parcourus. Nous sommes d?autant plus interrogatifs que la Poste peut s?appuyer sur un r�seau relativement dense dans Paris. Il existe aujourd?hui environ 180 bureaux de poste ouverts du lundi au vendredi de 8 heures � 19 heures, voire 20 heures et aussi le samedi, de 8 heures � 13 heures. La densit� de l?offre est l�, l?amplitude des horaires d?ouverture aussi mais tendent � se r�duire progressivement car nous savons que la Poste cherche � faire des �conomies malgr� que le groupe "la Poste" a de nouveau touch� plus de 340 millions d?euros en 2015 du C.I.C.E. Les fermetures de bureaux de poste, c?est le cas de plusieurs bureaux du 10e arrondissement - gare du Nord, gare de l?Est -, du 12e arrondissement - bureau de Tahiti -, du 18e arrondissement - Tristan Tzara -, du 16e arrondissement - Paris Molitor - ou encore du 13e arrondissement o� les agents sont d?ailleurs en gr�ve depuis le 7 septembre pour protester contre les r�ductions de moyens. La mobilisation citoyenne se d�veloppe dans les arrondissements concern�s par des restructurations qui contribuent � atrophier le service public postal. Ces diff�rentes mobilisations r�pondent au projet de la Direction. Le fait de s?appuyer sur des consignes automatiques et des relais commer�ants au lieu de compter sur les agents de la Poste va accentuer la d�gradation du service public rendu aux usagers. Sur le service aux entreprises, la voie propos�e est la m�me avec le d�veloppement de plateformes logistiques mises � disposition des commer�ants. Dans tous les cas, ces �volutions vont accentuer la dynamique de suppression d'emplois au sein de la Poste alors m�me que nous en avons perdu pr�s de 5.000 les derni�res ann�es. Pour compl�ter, j'�voquerai plusieurs points qui n'apparaissent pas dans la convention. D?abord, sur les activit�s d'acheminement et de tri. Depuis quelques ann�es, la Poste fait le choix de l?acheminement par voie routi�re au lieu du ferroviaire. La question sort de nos comp�tences, certes, mais la question de l'impact �cologique m�rite d'�tre pos�e. Par ailleurs, depuis plusieurs ann�es, les centres de tri parisiens sont d�m�nag�s en banlieue. Par cons�quent, lorsqu'un courrier ou un colis est envoy� depuis Paris � destination d?une autre adresse intra-muros, le courrier transite par la banlieue. C'est une perte de temps et un non-sens �cologique. Enfin, rien n?est dit sur les tourn�es de collecte du courrier. Un bel objectif serait pourtant de r�aliser toutes ces tourn�es au moyen de v�hicules propres. En conclusion, je reviendrai sur le v?u rattach� que nous avons d�pos� au nom du groupe Communiste - Front de Gauche. Il est pr�vu que le suivi de la mise en ?uvre de la convention soit r�alis� par la DVD. Nous pensons qu'il est n�cessaire d'�largir le comit� de suivi � la pr�sence des �lus, au regard des objectifs hautement politiques abord�s par la convention. Pour l'ensemble des raisons �voqu�es ci-avant, notamment les conditions dans lesquelles se r�alise le service public postal � Paris, qui ne peuvent pas �tre d�connect�es de la convention qui nous est soumise, notre groupe s'abstiendra.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. Jean-Louis MISSIKA.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Voil� trois interventions assez disparates, il faut bien le reconna�tre, mais int�ressantes toutes les trois, chacune dans son genre. Je voudrais dire d'abord � Edith GALLOIS que ce qu'elle dit sur la taille des E.L.U. - Espace de Logistique Urbaine - est faux, tout simplement faux. Nous avons choisi les diff�rents formats en dialogue avec les partenaires de la charte, c'est-�-dire des professionnels extr�mement exp�riment�s et, bien �videmment, la plupart ou un grand nombre de ces espaces doivent �tre sup�rieurs � 1.000 m�tres carr�s. Cependant, m�me pour la logistique du dernier kilom�tre avec des moyens petits et non polluants de transport, des espaces de 500 m�tres carr�s sont int�ressants pour un certain type de logistique. Il faut comprendre que la nouvelle logistique urbaine durable est une logistique de plus en plus diversifi�e et qui r�clame des espaces de taille extr�mement diff�rente. Je ne vois donc pas pourquoi elle pr�sente cette avanc�e exceptionnelle que nous avons eue dans le P.L.U. en cr�ant une nouvelle cat�gorie C.I.N.A.S.P.I.C. pour la logistique urbaine durable. Pourquoi pr�sente-t-elle cela comme une op�ration de communication�? Cela me permet d'ouvrir ma r�ponse aux propos de M. VESPERINI, je crois que jamais la Ville de Paris n'a men� une politique aussi audacieuse et aussi volontaire dans le domaine de la logistique urbaine. Nous avons avanc� sur tous les fronts. En effet, nous avons la charte qui a �t� sign�e avec les partenaires dans le cadre de la ville intelligente et durable. Nous avons la modification du P.L.U. et c'est une grande premi�re dans l'histoire des P.L.U. de France que cette nouvelle cat�gorie C.I.N.A.S.P.I.C. et le fait que nous ayons cibl� plus de 60 territoires � l'int�rieur de Paris et de 60 parcelles pour pouvoir accueillir ces espaces de logistique urbaine de proximit�. Nous avons �galement lanc� le projet de Chapelle-International qui est une incroyable ambition, un projet multi modal, fer et route, et qui est vraiment un espace logistique de grande taille et de nouvelle g�n�ration avec une innovation consid�rable. Nous avons lanc� un appel � projets innovants avec des exp�rimentations et aujourd'hui il y a une vingtaine d?exp�rimentations avec des partenaires priv�s sur le territoire parisien en mati�re de logistique urbaine. Nous avons aussi lanc� la cr�ation d?un incubateur consacr� � la logistique urbaine, incubateur soutenu par de grands comptes et pour le moment install� provisoirement dans un b�timent de "Paris & Co", mais qui sera log� d�s que le b�timent de Chapelle-International sera termin�, � Chapelle-International. Tr�s franchement, l'accusation consistant � dire que nous ne faisons rien est plus que ridicule, je suis vraiment d�sol� de vous le dire. En plus, Monsieur VESPERINI, vous confondez charte et convention. Une convention comprend des engagements et La Poste prend des engagements dans cette convention. La Poste, dont vous dites qu'elle est caract�ris�e par l'immobilisme, a au contraire �t� un pr�curseur � Paris dans la conversion de ses tourn�es au mode doux, le v�lo et la marche � pied ainsi que les v�hicules � faibles �missions. Elle s'est d�j� �quip�e de 160 v�hicules �lectriques pour sa distribution parisienne et ce qu'il y a d'int�ressant dans cette convention, c?est qu?elle pr�cise les engagements de la Poste � partir de 2017 pour poursuivre la conversion de ses tourn�es diesel en mobilisant toutes les innovations possibles, incluant les v�los � assistance �lectrique, le J.N.V., ou encore l'utilisation des transports en commun. Les engagements de la Poste portent �galement sur le d�veloppement de nouveaux espaces de logistique urbaine d'au minimum 3.000 m�tres carr�s, sur la conversion de certains sites de la Poste � ces espaces de logistique urbaine, et la Poste prend aussi des engagements en faveur du d�veloppement des consignes � colis ainsi que pour des services de gestion de stock destin�s aux commer�ants. Ce n'est pas du tout un texte en l'air, mais un texte avec des engagements pr�cis et qui permet d'avancer de fa�on rapide et volontaire vers la logistique urbaine durable et responsable. Cette convention est conclue sur 4 ans, elle est reconductible. Le suivi des engagements pris fera l'objet d'un comit� r�unissant la Ville et la Poste deux fois par an. J'ai entendu la demande du groupe Communiste - Front de Gauche pour �largir le comit� de suivi en y associant d'autres parties prenantes. Je suis tout � fait ouvert � cette id�e mais comme il faut en discuter avec la Poste, ce qui est normal puisque c'est notre partenaire en la mati�re. Je vous propose donc de retirer votre v?u tout en vous promettant de soutenir votre demande, notamment en ce qui concerne la pr�sence de la Commission d�partementale de pr�sence postale dans ce comit� de suivi. Voil� ce que je voulais vous dire. La Ville de Paris est engag�e dans une politiques des plus ambitieuses en mati�re de logistique urbaine durable que l'on connaisse en France et � l'�tranger. Cette convention en est un �l�ment suppl�mentaire. Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci. Le groupe Communiste maintient-il le v?u�?

M. Didier LE RESTE. - Non, je vais le retirer, m�me s?il y a un certain nombre de questions que j?ai pos�es dans mon intervention qui n?ont pas trouv� r�ponse, mais je ne d�sesp�re pas.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - On �tait limit� � 5 minutes, d�j� on en a fait 6... Le v?u n��97 est donc retir�. Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVD 156. Qui est pour�? Qui est contre�? Qui s'abstient�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2016, DVD 156).

Septembre 2016
Débat
Conseil municipal
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