retour Retour

2016 DEVE 146 - Attribution de la citoyenneté d’honneur de la Ville de Paris à la Biodiversité. (Suite).


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je rappelle que nous ne sommes pas dans une salle de th��tre ou de spectacle. Je rappelle que nous sommes dans un lieu de d�mocratie o� les �lus qui si�gent ici ont tous une l�gitimit�. Je rappelle que nos d�bats sont publics et ouverts � celles et ceux qui veulent y participer, mais sans intervenir dans le d�bat. Les d�bats d'une s�ance d�mocratique, comme celle du Conseil de Paris et celles de tous les conseils municipaux de France, doivent �tre respect�es, a fortiori par des �lus qui viendraient assister � ces d�bats sans �tre eux-m�mes ni invit�s, ni m�me avoir fait savoir leur pr�sence, et encore moins ayant le droit de participer � nos d�bats. Je demande � chacune et chacun de garder le respect et le sens de la R�publique qui se doit. Chacun peut assister au d�bat ici, mais nous allons les mener sereinement, sans pression, d'o� qu'elle vienne, car les �lus qui sont ici sont libres, voteront en toute libert�, en dehors de toute pression, quelle qu'elle soit. C'est cela, le sens de la d�mocratie, et chacune et chacun se doit de le respecter. Sinon, je serai amen�e � prendre un certain nombre de mesures pour faire constater que des �lus de la R�publique s'inscrivent en dehors des r�gles de la R�publique. Mais, � Paris, nous sommes accueillants. Je demande � chacune et chacun de bien vouloir respecter la s�r�nit� d'une assembl�e d�mocratique comme celle de Paris. Monsieur LELLOUCHE, vous avez �t� interrompu � 4 minutes 53, je crois. Vous pouvez d�sormais poursuivre. S'il vous manque trois secondes, je vous les donnerai dans ma grande largesse et sans exc�s de pouvoir, je crois. Monsieur LELLOUCHE, vous pouvez prendre la parole.

M. Pierre LELLOUCHE. - Madame, je compte naturellement sur votre honn�tet� pour que tout cela soit fait parfaitement. J?ai commenc� tout � l'heure en vous parlant de Montesquieu et ensuite, vous nous donnez des le�ons de d�mocratie. La pr�sence des coll�gues, ici pr�sents, montre bien que la d�cision que vous avez prise touche �norm�ment de gens�: 12 millions de personnes. Il n'est pas absurde que les repr�sentants de ces 12 millions de personnes soient l� aujourd'hui. Donc, merci de ne pas leur donner des le�ons de R�publique et de d�mocratie parce qu?ils font leur travail. J'en viens � ma conclusion.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Laissez poursuivre M. LELLOUCHE.

M. Pierre LELLOUCHE. - Vous �tes trop bonne, Madame. Cela fait juste quatre ou cinq fois que vous m'interrompez. S�re de votre id�ologie, porteuse d'une vision pour le moins discutable d?une capitale sans voitures, vous vous abritez derri�re un sondage command� par le Parti socialiste parisien pour vous l�gitimer, alors m�me qu'un autre sondage paru dans "leparisien.fr" hier l'infirmait. Madame la Maire, les Parisiens et les Franciliens sont nombreux, y compris dans votre propre camp, � ne plus supporter votre autoritarisme, pas plus qu'ils ne supportent ce qu'est devenue Paris�: une ville sale, stressante, mal entretenue et peu s�re. Tout le monde n'est pas "bobo", Madame HIDALGO. Paris est une ville o� l'on travaille et o� l'on doit donc se d�placer. Les banlieusards aussi qui, souvent, n?ont d?autre choix que d?utiliser leur voiture, faute de r�seau suffisant de transports collectifs. Vous �tes en train, Madame HIDALGO, de polluer litt�ralement, et � tous sens du terme, la vie de centaines de milliers de gens. En plus, vous refusez toute critique. Attention, Madame la Maire, l'histoire a montr� que les Parisiens, les Franciliens, sont rebelles. Paris, Madame HIDALGO, n'est pas la Bucarest de Mme Ceausescu.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Laissez-le parler. Ce sont des choses que l'on n'entend plus de nos jours. Cela fait du bien d'entendre, de temps en temps?

M. Pierre LELLOUCHE. - Et pourtant, vous les m�ritez, ces choses, Madame�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - ? ce dont certains �lus sont capables, encore aujourd'hui, en 2016, � Paris. Laissez-le parler, il est le meilleur avocat de notre cause. Je vous assure.

M. Pierre LELLOUCHE. - Nous verrons, Madame. Nous verrons.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il a fini. Ouf�! La parole est � M. WEHRLING pour le groupe UDI-MODEM.

M. Pierre LELLOUCHE. - Quel respect pour l'opposition r�publicaine�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Monsieur WEHRLING, vous avez la parole.

M. Yann WEHRLING. - Madame la Maire, oui, bien s�r, il faut que Paris ne soit plus travers�e par une quasi-autoroute urbaine. Fermer les voies sur berges, supprimer le transit interne de la ville va dans le sens de l'histoire. Bordeaux, Nantes, Strasbourg et tant d'autres en Europe l'ont fait aujourd'hui. Plus personne l�-bas ne voudrait revenir en arri�re. Attendez que je finisse avant de m'applaudir.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - D�j�, c'�tait bien ce que vous avez dit. On est d'accord avec cela.

M. Yann WEHRLING. - Je prendrai quelques secondes de plus � la fin, si vous me le permettez. Justement, Madame la Maire, comparons. A Paris, contrairement aux villes que je viens de citer, dans le centre notamment, les voitures peuvent aller absolument partout, dans la quasi-totalit� des moindres petites rues, se garer en surface presque partout. De ce point de vue, n'e�t-il pas fallu commencer par la fermeture des quais hauts, permettant par l�-m�me une belle pi�tonisation des places du Ch�telet, de l?H�tel de Ville, avec, pourquoi pas, s?il s?agissait de permettre un acc�s � la Seine, quelques am�nagements, ici ou l�, de couverture de la voie sur berge�? On aurait pu imaginer un tram sur quai, allant des Tuileries au pont de Sully, une voie cyclable pi�tonne en parall�le largement v�g�talis�e. C?�tait un peu la vision que j?avais. La r�ussite de Bordeaux, Strasbourg ou Nantes tient en deux principes simples�: un plan global annonc� bien � l'avance, conduit en prenant le temps sur un, voire deux mandats, comme c'�tait le cas � Strasbourg, con�u et r�alis� � l'�chelle de toute l'agglom�ration. Ce plan d'agglom�ration m�tropolitain et r�gional, en l'occurrence � Paris, c'est ce que nous attendons. Avec une nouvelle offre structurante de bus, m�tro et v�lo. Ma coll�gue, Maud GATEL, y reviendra. Avec un r�le nouveau donn� au parking souterrain, tant public que priv�, qui, associ� au num�rique et aux applications mobiles, permettrait de d�gager massivement le parking de surface. Avec une vraie vision donn�e � la voiture individuelle de demain qui doit se concevoir comme une sorte de transport en commun de nouvelle g�n�ration�: �lectrique, autonome, partag�e. C?est cela qu?elle doit devenir massivement � l'�chelle de toute notre agglom�ration. Pour cela, Madame la Maire, l'offre d'Autolib? doit �tre multipli�e par 10. L'auto-partage doit �tre multipli� par 100, car, je le rappelle, une voiture partag�e sous sa forme publique Autolib?, ou sous toutes ses formes priv�es, ce sont 7 voitures individuelles en moins. Au lieu de tout cela, vous nous proposez de prendre une d�cision ponctuelle, inutilement pol�mique, parce que la vision m�tropolitaine et r�gionale n'est pas l�, parce que, pire, le sentiment est fort de voir, une fois encore, Paris agir en m�prisant - excusez-moi - les "bouseux de banlieusards", le tout dans un contexte d?un centre de Paris totalement et encore durablement livr� � une circulation dense et �touffante. Bref. Quel dommage, Madame la Maire�! Cette d�cision est frustrante. Je suis r�ellement et - croyez-moi - sinc�rement pour la fermeture des berges, mais faute de s'inscrire dans un plan global de long terme coh�rent, m�tropolitain et r�gional, lib�rant le centre r�ellement de la circulation dense et �touffante aujourd'hui, misant massivement sur l?�lectrique, sur la mobilit� associ�e au num�rique, sur l'auto-partage, avec regret, Madame la Maire, je pr�f�re, comme quelques-uns de mes coll�gues dans mon groupe, m'abstenir sur ce vote.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur WEHRLING. Je prends vraiment votre intervention comme une intervention me poussant � aller beaucoup plus loin en mati�re, notamment, de limitation de l'acc�s du centre de Paris aux voitures. C'est vrai que cette �tape que nous franchissons avec les voies sur berges doit nous permettre d'aller beaucoup plus loin. Je suis tout � fait en accord avec une partie de vos propos. J'esp�re, puisque vous si�gez � la R�gion et d'autres si�gent � la M�tropole, que vous pourrez nous accompagner vers un plan m�tropolitain et r�gional, dont je n?ai pas, aujourd'hui, ni la charge ni la comp�tence, mais qui tarde un peu � venir. En tous les cas, pour le plan r�gional. Merci � vous. La parole est � Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement. -Madame la Maire, mes chers coll�gues, le D�partement investit chaque ann�e plusieurs millions d'euros, 7,5 en 2014, pour permettre aux habitants d'investir les berges et pour d�velopper la biodiversit�. Ces travaux qui favorisent l'int�gration paysag�re des berges dans la ville et leur acc�s pour le public int�grent souvent des pistes cyclables. Ils offrent de nouveaux lieux de promenade et de loisirs. S'agit-il du D�partement de Paris qui s'exprime ainsi? Pas du tout, il s'agit du Val-de-Marne dont certains repr�sentants sont ici pr�sents, si j'ai cru comprendre. Il ne s'agit pas uniquement d'�lus "�colo", de gauche, pas uniquement, puisqu'ici, il s'agit du quai des Gondoles � Choisy-le-Roi, le port � l'Anglais et le quai Blanqui � Alfortville, le quai Ferber � Bry-sur-Marne, les berges de l'ile de l'Hospice � Saint-Maurice, la piste cyclable � Villeneuve-Saint-Georges. Partout, dans le D�partement, les bords de la Marne et de la Seine sont reconquis par nos coll�gues. Ailleurs, ce sont les autoroutes urbaines qui sont retravaill�es avec l'am�nagement des berges de l'A 6 � Gentilly en promenade pi�tonne et cycliste ou encore le parc du Coteau, le long de l'A 6 entre Arcueil et Gentilly, un peu plus en aval de la Seine. Le D�partement a le projet de continuer d'ouvrir la ville sur le fleuve et de rendre les berges aux habitants avec, pour objectif, de contribuer � renforcer l'attractivit� �conomique du territoire sur le moyen et le long terme, en corr�lation avec la politique d�partementale en mati�re de d�veloppement durable et en mati�re d'am�nagement. L� aussi, s'agit-il de Paris? Pas du tout, cela aurait pu, mais toujours pas. Il s'agit bien de projets des Hauts-de-Seine et des Yvelines, pour le Val de Seine, en limite des communes de S�vres, de Meudon, d'Issy-les-Moulineaux, ou encore de la promenade des berges de Seine am�nag�es en espaces verts destin�s � la promenade le long du fleuve, d'une longueur totale de 20 kilom�tres, qui traverse plusieurs communes, de Bougival � Gennevilliers, et notamment Rueil-Malmaison. Et je veux rendre hommage aujourd'hui pour ces r�alisations � nos coll�gues. Je ne savais pas que certains seraient l�. J'avais pr�par� mon intervention avant. Les �lus m�tropolitains ont �t� associ�s � plusieurs reprises et d�s le d�but de ce projet. Ont-ils saisis ces occasions�? Certains l'ont fait, mais je me souviens aussi de ce groupe de travail mis en place par le Pr�sident de la M�tropole du Grand Paris pour �voquer ce sujet auquel les �lus m�tropolitains, maires LR, UDI, s'�taient inscrits, et pourtant aucun d'entre eux n'est venu pour participer � ce d�bat. Je suis ravie aujourd'hui de constater qu'ils ont trouv� le temps de venir assister au d�bat des �lus de Paris qui sont plus que l�gitimes � am�nager leur ville. Pourquoi ce que mettent en ?uvre nos coll�gues en amont et en aval de la Seine ne pourrait-il pas �tre faits � Paris? Pourquoi soutenir ces projets le long de la Seine et de la Marne, � l'ext�rieur de Paris et refuser de le faire dans ce site class� au patrimoine mondial de l'UNESCO�? Par conservatisme�? S�rement. Pourtant notre ville ne peut rester fig�e dans les ann�es 60 o� le tout-voiture �tait la r�gle. Vous pensez qu'il est urgent d'attendre�? Quoi, exactement�? J'avoue que je n'ai toujours pas compris. Nous consid�rons, au contraire, qu'il y a urgence � agir pour r�inventer une autre ville, pour continuer � am�liorer la qualit� de vie qui en fait aussi son attractivit�. Parce que restreindre la circulation automobile augmenterait la pollution�? Ou alors, comme cela a �t� dit ce matin, le probl�me, ce n'est pas les routes, c'est les voitures. Je ne comprends pas tr�s bien ces propos. En tout cas, encore hier, lors de la journ�e sans voitures, les mesures faites par Airparif montrent qu'en r�duisant la circulation, la qualit� de l'air que nous respirons est meilleure. Cela para�t assez intuitif mais �a a �t� quand m�me d�montr� en grandeur nature hier. Parce que limiter la place de la voiture nuirait au d�veloppement �conomique�? Toutes les �tudes d�montrent le contraire. Par peur de la r�action des Parisiens�? Soyez rassur�s, chers coll�gues, les Parisiens se sont prononc�s majoritairement favorables � ce projet par des sondages r�alis�s, l� aussi, par des experts et pas simplement des internautes qui cliquent sur un bouton. Pour ne pas emp�cher les classes moyennes de se d�placer en voiture dans le c?ur de Paris�? Mais c'est tout faux, ce sont des C.S.P. + qui sont majoritaires sur cet axe car, aujourd'hui, se d�placer en voiture � Paris comme dans la M�tropole, comme dans la R�gion, cela co�te beaucoup trop cher pour bon nombre de nos concitoyens. Enfin, parce qu'il n'y aurait pas assez de transports en commun�? Cette question est int�ressante, elle est effectivement au c?ur de nos pr�occupations. La fr�quentation de nos transports en commun est en hausse constante en semaine, le week-end, en journ�e comme la nuit dans le Noctilien. Que fait la nouvelle Pr�sidente de la R�gion Ile-de-France pour y rem�dier depuis qu?elle est �lue�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je trouve que vous donnez un bien pi�tre spectacle d'�lus de la R�publique, vous donnez un tr�s pi�tre spectacle d'�lus de la R�publique. Vous n'avez pas � intervenir, ni � vous manifester ni � menacer les �lus libres de la Commune de Paris qui sont l� en fonction de ce que les Parisiens ont d�cid� et, ne vous en d�plaise, vous devez respecter ce choix. Si vous ne le respectez pas, vous ne pourrez pas rester. Pour l'instant, nous �coutons Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement et conseill�re de Paris.

Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement. - Merci, Madame la Maire. J'ai not� simplement que la premi�re d�cision importante que la Pr�sidente de la R�gion Ile-de-France a prise pour les transports en commun, c'est l'augmentation du "pass" Navigo. Nous n'avons pas �t� concert�s sur ce sujet, nous n'avons pas manifest� dans l'h�micycle du Conseil r�gional � cette occasion. Pourtant, nous sommes oppos�s � cette d�cision. Mais peut-�tre a-t-elle l'intention d'investir dans les transports parisiens�? Mais peut-�tre pense-t-elle que l'on n'y trouve que des Parisiens comme dans les �tablissements culturels. Pourtant, � Paris, un d�placement sur deux est en direction ou en provenance de la banlieue, et qu'il faudra bien que nous continuions � investir dans les transports en commun. Madame la Maire, nous avons beaucoup d'id�es, beaucoup de choses sont d�j� inscrites dans les relations institutionnelles entre nos deux collectivit�s et avec l'Etat�: le prolongement de la ligne 10 par exemple, au hasard, parce que c'est une ligne parall�le aux berges et qui m�riterait d'�tre prolong�e. Pourrions-nous aussi envisager le fonctionnement des lignes 1 et 14 la nuit parce qu'il y a besoin de r�pondre � ceux qui travaillent en horaires d�cal�s comme certains ont pu le faire remarquer�? Enfin, il faudrait renoncer parce que vous n'auriez pas confiance dans les �tudes d�montrant l'impact limit� et localis� au Centre de Paris. Pourtant, ces �tudes ont �t� r�alis�es, comme toutes les pr�c�dentes, avec des outils et des m�thodes valid�es par les services de l'Etat, �tudes qui ont toujours �t� valid�es par les faits. Ce fut le cas pour le prolongement du tramway et ce fut le cas encore, ces quelques derniers jours, quand les �tudes montrent que les chiffres que nous avons pu mesurer dans la r�alit� sont inf�rieurs aux pr�visions annonc�es dans l'�tude d'impact. Mais je vois encore ce matin qu'aucun argument rationnel ne peut vous convaincre, un peu comme le commissaire-enqu�teur d'ailleurs, � qui j'avais personnellement soulign� l'apaisement des quais de Bercy pr�vu par le projet et que nous constatons aujourd'hui. Mais bizarrement, cette partie de mon audition ne se retrouve pas dans le rapport. Et puisque vous l'�voquez, Madame la Pr�sidente du groupe LR, la seule p�tition remise dans le cadre de l'enqu�te publique est une p�tition favorable. Les autres n'ont �t� qu'�voqu�es oralement et le commissaire-enqu�teur le regrette d'ailleurs page 34, je vous invite � le regarder. Je regrette que nous ne soyons pas capables de trouver les conditions d'un d�bat serein et d'avancer sur ces sujets parce qu'il s'agit de sant� publique et nos concitoyens m�ritent mieux que ces attaques partisanes. Alors, aujourd'hui, je suis fi�re de d�fendre ce projet car je suis convaincue que, dans quelques ann�es, chacun devra rendre des comptes sur ce projet.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame la Maire, pour ces rappels. Madame Anne SOUYRIS, co-pr�sidente du groupe Ecologiste de Paris, vous avez la parole.

Mme Anne SOUYRIS. - Madame la Maire, chers coll�gues. Oui, n'en d�plaise � une certaine droite qui vogue encore sur le tout-voiture du si�cle dernier et a de grandes difficult�s avec la d�mocratie qui s'est exerc�e pour la mettre de c�t� � Paris depuis maintenant plus de 15 ans, oui, nous devons continuer la transformation de la ville, am�liorer sa r�silience, penser son organisation en int�grant chacun et chacune du plus petit au plus grand, parisien ou non. Et cela passe �videmment par nos fa�ons de nous d�placer et de partager l'espace public. La pi�tonisation des berges de Seine r�pond en partie � cette double volont� de redonner de la qualit� de vie aux habitantes et aux habitants, et d'apaiser notre ville en limitant les circulations automobiles. C'est la raison pour laquelle nous serons attentifs � l'accessibilit� des berges pi�tonnes, et en particulier aux personnes en situation de handicap, et � la bonne harmonie entre pi�tons et cyclistes qui occuperont ce nouvel espace. Cette diversit� des usages doit aussi se retrouver dans les propositions d'activit�s propos�es. Ne c�dons pas � la tentation d'installer sur ces espaces uniquement des bars branch�s ou des activit�s commerciales, favorisons l?�conomie sociale et solidaire et les activit�s non commerciales ouvertes ludiques et gratuites pour donner aux berges un caract�re inclusif et ouvert. Enfin, un dernier mot sur ce que ce projet signifie au regard de notre vision pour la ville. Cette pi�tonisation doit se penser comme un �l�ment dans un projet d'ensemble et ce projet, justement, Monsieur WEHRLING, amorce une pens�e m�tropolitaine. En effet, elle repense compl�tement la liaison entre la Bastille et la Tour Eiffel avec une pi�tonisation de la berge en rive droite bien s�r, mais aussi un r�am�nagement des quais hauts avec un projet de tramway-bus en site propre allant jusqu'� Maisons-Alfort et des renforts de transport collectif sur les lignes de bus existantes. Tout cela s'int�gre dans une volont� d'offrir une alternative suppl�mentaire en mati�re de transport collectif avec une ambition �largie au Grand Paris de r�duire l'usage de la voiture individuelle en respectant la mobilit� et la sant� de chacun. Nous avons � Paris d�j� largement commenc� ce travail. La prochaine �tape est le nouveau plan de bus, bient�t d�ploy�. De la m�me mani�re, nous avons souhait� voter ensemble l'objectif de la multiplication par deux du nombre de pistes cyclables � Paris d'ici 2020. Vous le voyez, nous investissons dans des modes de transport doux et collectifs pour le bien-�tre de tous et de toutes. C?est bien diff�rent de ce qui se passe � la R�gion. En effet, si la Ville de Paris fait des efforts in�gal�s en la mati�re, dans le m�me temps, le nouvel Ex�cutif r�gional r�oriente ses investissements sur le d�veloppement d'un r�seau routier dans un plan anti-bouchons vaporeux � contre-courant du mouvement impuls� par les grandes r�gions internationales �quivalentes, et � contre-courant aussi du bien commun que sont notre sant� et celle de la plan�te toute enti�re. Madame la Maire, vous le savez, vous qui soutenez ce projet de pi�tonisation des berges de Seine dont nous vous savons gr�, celui-ci va dans le sens d?une transformation pour nous syst�mique et vitale de la Capitale. Comme vous l?avez soulign�, c'est un projet qui nous tient � c?ur et que nous portons depuis de nombreuses ann�es. Ce projet, nous l'avons encore propos� pendant la campagne �lectorale des derni�res municipales, appelant de notre v?u la cr�ation d?un grand parc en plein c?ur de notre ville, pi�ton et v�g�talis�, avec pour horizon que la ville du XXIe si�cle � laquelle nous aspirons retrouve le lien avec son fleuve. Nous l?avons port� ensemble d�s le deuxi�me tour avec toute la gauche, en toute transparence d�mocratique. Ainsi, Madame la Maire, parce que cette pi�tonisation constitue une �tape importante et essentielle dans cette d�marche, nous voterons ce projet de d�lib�ration. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Anne SOUYRIS, pour votre soutien et votre d�termination. Jean-No�l AQUA, pour le groupe Communiste et Front de Gauche.

M. Jean-No�l AQUA. - Merci, Madame la Maire. Mes chers coll�gues, la fermeture des voies sur berges participent � notre action pour changer les habitudes de transport et pour favoriser les modes respectueux de l?environnement et de la sant�. Ne pas agir, par manque de moyens, par n�gligence ou par calcul politicien, n'est pas une option pour nous. Entendre les arguments du MEDEF relay�s par Mme P�CRESSE et des �lus de cette Assembl�e n'est malheureusement plus �tonnant. Mais, r�p�tons-le, la pollution de l?air est la cause de nombreux d�c�s�: pr�s de 6.500 par an sur l'Ile-de-France. R�p�tons-le, la pollution de l'air d'aujourd'hui sera la cause de pathologies s�rieuses pour les g�n�rations futures. C'est un probl�me grave qui ne peut �tre repouss� encore et toujours. Au-del� du probl�me sanitaire, cette fermeture contribue � produire un environnement de qualit� pour tous en rendant le fleuve aux Parisiens et Franciliens. M�me sur Paris, tout le monde n'a pas la chance de partir en vacances, d'avoir une maison proche d'un bois prestigieux ou une maison secondaire bucolique. Permettre aux familles, aux jeunes, � toutes les classes sociales de profiter de cet axe naturel, de ce lieu de respiration est le marqueur d'une politique tant �cologique que sociale. Pour �tre efficace, bien s�r, cette mesure doit s'ins�rer dans un plan proposant des transports alternatifs comprenant le d�veloppement des transports en commun et du v�lo ainsi que les financements pour le faire. Par ailleurs, la fermeture des voies sur berges s?ins�re plus largement dans le plan visant � r�duire la place de la voiture et en particulier celle du diesel. Comme tout est donc li�, permettez-moi de revenir sur deux enjeux qui nous semblent devoir �tre abord�s en m�me temps�: la prise en compte des plus modestes ainsi que le ciblage du diesel. Premier point que nous avions d�j� soulign�: les interdictions abruptes de certains v�hicules vont impacter les plus modestes. De nombreux salari�s habitants � Paris mais travaillant en banlieue, ou l'inverse, ont r�ellement besoin de leur v�hicule pour travailler. Par exemple, ceux qui travaillent en horaires d�cal�s quand les transports en commun ne sont pas une r�ponse. Que faisons-nous pour eux�? Les aides financi�res pour l'achat d'un v�hicule moins polluant sont insuffisantes. Notre groupe propose des d�rogations pour ces travailleurs. Ne pas le faire risquerait de provoquer une incompr�hension et un rejet de notre action. Afin de quantifier plus pr�cis�ment ces situations, nous proposons dans un v?u de r�aliser une consultation aupr�s des populations concern�es. Elle pourrait s'inspirer de l'enqu�te aupr�s des automobilistes, qui a servi de base � l'�tude d'impact de la fermeture des voies sur berges. En r�ponse, l?Ex�cutif propose une enqu�te sociale qui aura lieu en 2020 mais cela nous para�t insuffisant. N'ayons pas peur d'�valuer notre action. Deuxi�me point�: les mesures d'interdiction de certains v�hicules prises par l'Ex�cutif ne ciblent pas les motorisations diesel�; elles ciblent les v�hicules selon les normes europ�ennes. Or ces normes europ�ennes - je me permets de le r�p�ter - tout d'abord ne permettent pas d'interdire les diesels, ensuite sont mal adapt�es � d�crire la conduite en ville et, enfin, sont facilement contourn�es par les constructeurs, le scandale Volkswagen venant le confirmer. Nous le savons, le diesel est le plus grand responsable de la pollution. Nous proposons donc des mesures pr�cises et cibl�es s?attaquant � ces v�hicules en visant leur �limination progressive. Les tarifs de stationnement et les cartes r�sidents. Tout d'abord, nous proposons de renouveler les tarifs de stationnement des parkings publics et priv�s en fonction de la motorisation des v�hicules. Cela suppose bien entendu de faire �voluer la l�gislation, mais il para�t n�cessaire d?afficher cette ambition ici sur Paris afin d'obtenir cette �volution. Deuxi�me mesure�: les cartes r�sidents. Une fa�on simple et efficace de d�favoriser progressivement les v�hicules diesel est de ne plus attribuer ces cartes aux nouveaux v�hicules diesel, aux v�hicules nouvellement achet�s. Ainsi, progressivement, les diesels dispara�tront sans frapper brutalement le portefeuille des plus modestes. Deux mesures simples donc, qui approfondiraient la lutte sp�cifique contre le diesel sans �tre anti-sociales. Vous l?aurez compris, nous militons pour un r��quilibrage des transports vers les transports en commun, le v�lo et tous les modes de transport doux. Si cela doit passer par des mesures d?interdiction, nous sommes sensibles � la fois au fait qu'elles soient progressives et acceptables par tous et qu'elles soient accompagn�es d'une nouvelle offre alternative avec les moyens d�di�s. L'�cologie ne peut �tre que de gauche, elle ne peut �tre que sociale. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Jean-No�l AQUA. La parole est � M. Jean-Fran�ois LEGARET, pour les R�publicains.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet de police, mes chers coll�gues, je suis heureux de saluer les �lus, parlementaires, conseillers r�gionaux, conseillers d�partementaux, maires, conseillers municipaux, qui sont pr�sents. Je leur dis bienvenue. Bienvenue pour faire entendre votre voix avec la n�tre�: la voix r�publicaine de la l�galit� et de l'�quit�.

Aux termes de ce d�bat, Madame la Maire, vous allez nous demander de d�lib�rer sur la fermeture des voies sur berges�; mais de quoi d�lib�rons-nous�? Les voies sur berges sont ferm�es, nous ne le savons que trop. Cette fermeture s'est faite sur la base d'un arr�t� dont les justifications sont inexactes et qui ne respectent pas la l�galit�. Ce projet de d�lib�ration de r�gularisation est donc entach� d'ill�galit�.

Il est d'ailleurs compl�tement in�dit comme est in�dit l'avis de l'autorit� environnementale, in�dites les conclusions totalement d�favorables de l'enqu�te publique, in�dit le fait que les commissaires-enqu�teurs ont refus� de se prononcer sur l'utilit� publique de ce projet, et in�dites vos d�clarations selon lesquelles vous ne tiendrez aucun compte de ce rapport d?enqu�te publique, que la loi rend pourtant obligatoire. Mais il y a un fait nouveau�: nous apprenons par la lecture d'un journal dominical que vous auriez connaissance, vous, Madame la Maire, vous, Monsieur le Pr�fet, de certaines �valuations qui tendraient � d�montrer sans aucun souci de coh�rence que, depuis d�but septembre, la situation est finalement moins grave que vous ne l'aviez craint, ce que laissait entrevoir une �tude r�alis�e pour la Ville de Paris par l?organisme "Systra". En organisant cette fuite dans la presse, vous aggravez singuli�rement votre cas. Ainsi, vous disposiez, sans doute depuis longtemps, d'une �tude que vous vous �tes bien gard�e de communiquer, dont les �lus, les Conseils d'arrondissement n'ont pas eu connaissance et que vous n'avez pas transmise � l'enqu�te publique. D?ailleurs, le pr�sent projet de d�lib�ration n?en fait m�me pas �tat. Nous d�non�ons cette dissimulation inacceptable. Au demeurant, qu?apprenons-nous�? Que les reports de circulation sur les quais hauts et sur les boulevards Saint-Germain sont massifs, que les temps de parcours sont rallong�s. Or, chacun sait que des voitures, qui sont bloqu�es dans des bouchons, polluent plus que lorsqu?elles roulent. Vous pr�tendez que votre objectif est de lutter contre la pollution automobile. Indiscutablement, et les faits le d�montrent, vous aggravez la pollution singuli�rement dans le centre de Paris et m�me bien au-del�. Sur ce point, je vous interpelle, Madame la Maire et vous, Monsieur le Pr�fet de police. Vous avez dit que la pollution, g�n�r�e par la circulation automobile, est dangereuse et qu?elle provoque plus de 6.000 d�c�s par an en Ile-de-France. Un responsable, qui prend sciemment une d�cision qui aggrave la situation, m�me localement, peut �tre poursuivi pour mise en danger de la vie d?autrui. Mais ce d�sormais c�l�bre rapport "Systra" - vous allez voir que je suis peut-�tre mieux inform� que vous ne le pensez - soulevait d?autres points que vous dissimulez encore. Vous aviez annonc�, votre pr�d�cesseur plut�t avait annonc� qu?on ne fermerait les voies sur berges rive droite qu?une fois qu?on aurait renforc� l?offre de transports en commun. Cela n?a pas �t� fait mais, bien plus grave, l?offre de transports en commun est aujourd?hui gravement d�t�rior�e. Les lignes de bus, qui empruntent les quais hauts, que font-elles�? Elles laissent leurs passagers � la Concorde pour interruption de service. Or, je sais que cette �tude "Systra" pr�disait qu?en termes de r�gularit�, l?impact de la pi�tonisation pourrait se propager sur d?autres axes que les quais hauts rive droite. Elle �voquait vingt-cinq lignes de bus parisiennes sur les soixante-quatre lignes intra-muros qui seraient impact�es en r�gularit� par ce projet. C?est la raison pour laquelle nous vous demandons de transmettre � tous les �lus et de rendre publique la totalit� du rapport "Systra". S?il existe, nous devons en prendre connaissance en totalit�. Enfin, si les �lus qui sont responsables des communes et des d�partements riverains sont l�, c?est parce que, vous le savez tr�s bien, cette mesure a un impact sur l?environnement de Paris. En r�alit�, la desserte des transports en commun est bien plus favorable � Paris qu?elle ne l?est de l?autre c�t� du boulevard p�riph�rique. Ils sont beaucoup moins bien desservis. Cette mesure a donc un impact direct et, contrairement � ce que vous pr�tendez, ce ne sont pas les �lus de droite contre les �lus de gauche. D?ailleurs, des parlementaires, un parlementaire porte-parole du Parti socialiste s?est exprim� dans "Le Monde", il a demand� un phasage. Nous, nous demandons un moratoire. Vous voyez que nos positions ne sont pas si �loign�es que cela. Assumez vos propos, les responsables r�gionaux appr�cieront. Situation in�dite, dissimulation, ill�galit�, d�ni de d�mocratie. Nous aurions pu vous accompagner, travailler utilement avec tous les �lus sur la bonne fa�on de diminuer la pression automobile et am�liorer la qualit� de l?air. A la concertation, vous avez pr�f�r� le coup de force. Au bon sens, vous avez pr�f�r� le dogmatisme. Nous voterons en conscience et en responsabilit� contre ce projet de d�lib�ration. Et, sachez-le, nous continuerons � agir, � nous battre pour les Parisiens et pour les Franciliens que vous avez refus� d?entendre.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Madame �dith GALLOIS, vous avez la parole, pour le groupe UDI - MODEM.

Mme �dith GALLOIS. - Merci, Madame la Maire. Cette fermeture, on est bien d?accord, a pour seul objectif annonc� la diminution de la pollution. La m�thode en force, autoritaire, concentr�e sur un parisianisme exacerb�, que vous utilisez, faisant fi du rapport de la Commission d?enqu�te, faisant fi de la dimension m�tropolitaine dans laquelle la capitale doit s?inscrire, faisant fi du besoin de circuler pour travailler, faisant fi des progr�s industriels n?est pas � la hauteur des enjeux �conomiques, ni atmosph�riques de la capitale. Vous �voquez une large concertation alors que vous n?avez recueilli que 933 contributions parmi lesquelles seulement 45�% �taient positives, c?est-�-dire que vous vous reposez sur une contribution positive de 420 personnes. C?est ce que vous appelez une large concertation. Je veux me concentrer sur un seul sujet puisque nous parlons de pollution. Un sujet dont personne ne parle ici�: le report de circulation sur les deux-roues motoris�s. A ce jour, votre politique est exclusivement concentr�e sur la diminution de la part automobile. Aucune solution alternative de transport n?a encore �t� propos�e. J?imagine que vous attendez l?arriv�e du Grand Paris Express en 2020. Donc le report de transport automobile se fait en tr�s grande partie sur les deux-roues motoris�s, scooters et motos. Pour �viter les embouteillages, pour aller vite, pour ne pas chercher de places introuvables, pour �viter les proc�s-verbaux, pour �tre libre, ne pas �tre victime des gr�ves des transports en commun, quoi de mieux en effet que le deux-roues motoris� dans Paris�? Le probl�me,�c?est qu?ils sont tr�s polluants. L?autre probl�me, c?est que vous semblez l?ignorer. Vous faites comme si ce ph�nom�ne n?existait pas. D?ailleurs, aucune �tude n?est faite les concernant. On ne sait pas combien ils sont en circulation. La derni�re �tude date de 2010 et, en 2010, on d�celait une augmentation de 35�% par rapport � 2001. On ne conna�t pas les chiffres, mais il suffit de circuler dans Paris pour constater qu?ils sont toujours plus nombreux. On ne conna�t pas pr�cis�ment non plus leur part de pollution, sauf pour le bruit. L�, oui, on sait qu?ils sont la deuxi�me cause de pollution sonore apr�s les camions. On sait malheureusement enfin que l?on a vingt-sept fois plus de chances de mourir en scooter qu?en voiture. Alors, que les choses soient bien claires, je ne suis pas l� pour stigmatiser toute une partie de cette population pragmatique qui utilise ce mode de transport pratique, rapide et libre, je veux simplement pointer ici ce ph�nom�ne grandissant, qui occupe une tr�s grande part de la voie publique et des trottoirs aussi, et qui a surtout une part de responsabilit� non n�gligeable dans la pollution, ce que vous occultez totalement. Selon vous et votre dialectique, seule la voiture individuelle est source de pollution. Pas les camions. Pas les scooters, ni les motos. Quelques chiffres seulement dont je dispose, ils sont bien peu nombreux. Un deux-roues motoris� moyen �met six fois plus de compos�s organiques volatiles par kilom�tre parcouru qu?un v�hicule personnel � essence. Il �met seulement deux fois moins de particules fines qu?un v�hicule diesel. En �mission de CO2, les deux-roues �mettent plus qu?une voiture � essence r�cente. Madame la Maire, je souhaite vous poser une question�: avez-vous int�gr� les deux-roues motoris�s dans le facteur d?�vaporation des v�hicules sur lequel vous comptez pour baisser le taux de pollution�? Parce qu?aussi pitoyable que cela puisse para�tre, on en est l�: � l?�vaporation des voitures. Puisque vous ne proposez rien, puisqu?aucune proposition non plus n?a �t� faite par la R�gion ni par le S.T.I.F. entre 1998 et 2015, puisqu?aucune solution alternative s�rieuse et structurante de transport n?a �t� faite, aucun projet innovant en mati�re de circulation des personnes ni des marchandises, puisque vous ne comptez que sur la baisse de la circulation, il vous a fallu trouver un truc, un truc magique. Ce truc, c?est l?�vaporation�! Hop�! On coupe l?effet d?aubaine - en parisien, cela s?appelle la voie sur berge - et �vapor�es les bagnoles�! Disparues�! On leur supprime une possibilit� de circuler, une aubaine, alors elles ne circulent plus et ne polluent plus. Il fallait franchement y penser, mais il y en a qui ne sont pas compl�tement idiots et qui ont vraiment besoin de se d�placer. Pour travailler, par exemple, alors ils sautent sur une moto. C?est vraiment une aubaine, cette moto. On pourrait croire � un sketch, mais non, c?est d�sesp�r�ment vrai. Votre posture �cologique est bien fragile. Jamais dans la proposition ni dans l?innovation, elle se r�duit � l?�vaporation, mais seulement l?�vaporation des voitures individuelles. Ces scooters ne vont pas s?�vaporer, au contraire ils vont se d�multiplier et ils vont polluer. Dans votre vocabulaire, dans votre logiciel, je ne vous demande qu?une chose maintenant, c?est d?ajouter ou de modifier votre expression voitures individuelles par v�hicules polluants. Vous comptez sur l?�vaporation, mais le contraire de l?�vaporation est la condensation. Nous en sommes l�, il va vous falloir trouver un second tour de magie. Je le devine, � l?issue de la p�riode d?essai de six mois demand�e par le Pr�fet de police de Paris, le nouveau statut de Paris aura �t� vot� et les pouvoirs de police du Pr�fet auront �t� �vapor�s. Voil� o� nous en sommes. Alors, Madame la Maire, au nom du groupe et pour conclure, je veux dire que les centristes ayant horreur qu?on leur force le bras, certains d?entre nous et la majorit� votera contre votre projet, parce que votre m�thode est inacceptable. D?autres, vous l?avez compris, pr�f�reront s?abstenir.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - J?annonce juste pour votre coll�gue suivant, puisque vous avez pris 6 minutes 08, et que vous aviez 8 minutes en tout, il reste � peine 2 minutes. Mme GATEL tout � l'heure aura deux minutes pour intervenir. Monsieur Claude DARGENT, vous avez la parole, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

M. Claude DARGENT. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet de police, chers coll�gues, ceux qui s'int�ressent � ces questions le savent depuis 20 ans, les berges de Seine � Paris seront un jour ou l'autre interdites au trafic automobile. La question n'�tait pas de savoir si la voie Georges Pompidou serait ferm�e aux voitures, mais quand elle le serait. La tendance est tellement syst�matique qu'elle est devenue un lieu commun en mati�re de politique de d�placement. Toutes les villes qui ont la chance de poss�der un bord de rivi�re ou de mer le r�servent aux circulations douces, pi�tons et v�los. Bordeaux, Lyon et d'autres l'ont fait en France. Boston, New York, Montr�al, San Francisco et d'autres le font dans le monde. Class� au patrimoine mondial par l'UNESCO, le site parisien du Val-de-Seine impliquait davantage que d'autres encore une telle �volution. Les opposants � cette transformation, comme � toute r�duction de la circulation automobile dans Paris, invoquent toujours le m�me argument�: mais que va-t-il advenir du flux qui empruntait ces voies�? A ce compte, depuis 2001, la Ville de Paris n'aurait pas pu cr�er des couloirs de bus. Elle n'aurait pas pu implanter le tramway sur le boulevard des Mar�chaux. Elle n'aurait pas pu reconfigurer l'avenue de Stalingrad dans le 19e et tant d'autres voies dans Paris. La premi�re erreur de la droite sur ces questions est toujours la m�me, elle raisonne � partir d'un trafic automobile incompressible. Or, ann�e apr�s ann�e, la circulation automobile dans Paris recule. Depuis 2001 et l'engagement de politiques de r��quilibrage de l'espace public, on constate une r�duction de 28�% des d�placements en voiture dans Paris. 28�%, plus d'un quart de trafic en moins, soit une baisse de 2 � 3�% par an. L� encore, il y a l� une tendance que l'on constate dans toutes les grandes villes occidentales. Mais cette tendance peut �tre confort�e ou frein�e par les politiques municipales. Elle a �t� clairement confort�e � Paris. La seconde erreur de la droite dans ces dossiers est qu'elle surestime la place du trafic automobile dans les d�placements des Parisiens. C'est un chiffre m�connu, mais 80�% des d�placements concernant Paris se font en transports publics. J'entendais M. LEGARET, Mme GALLOIS nous expliquer qu'une am�lioration des transports publics devait �tre un pr�alable � la fermeture des berges, mais c'est oublier que cette am�lioration est continue depuis 15 ans. L'offre de m�tros a augment� de 9�% entre 2004 et 2014, l'offre de RER de plus de 10�% sur la m�me p�riode, l'offre du r�seau de surface a augment� de 19�% entre 2004 et 2015. Ces am�liorations qui concernent �galement les travaux en cours sur le RER A et le RER C concernent explicitement les d�placements Est-Ouest qui sont en jeu dans la fermeture aux v�hicules motoris�s des voies sur berges. On voit que cette offre suppl�mentaire de transports publics concerne bien l'ensemble de l?Ile-de-France et pas seulement Paris, m�me si les �tudes, je le signale par rapport � certaines interruptions, montrent que 2�% seulement des usagers de la voie Georges Pompidou vont de banlieue � banlieue. La seule question qui se posait �tait donc de savoir � quelle date les voies sur berges de la rive droite pourraient �tre ferm�es au trafic automobile. Cette hypoth�se avait d�j� �t� �voqu�e lors de la pr�c�dente mandature, et les �tudes avaient montr� que si la fermeture de la rive gauche �tait possible, celle de la rive droite se r�v�lait pr�matur�e. Qu'a-t-on entendu de la part de la droite de cet h�micycle � l'�poque�? Cette fermeture de la rive gauche allait cr�er une thrombose gigantesque qui allait paralyser notre ville. On le constate, il n'en a rien �t�. Une fois pass� l'in�vitable p�riode d'ajustements, tout le monde constate aujourd'hui les bienfaits de cette mesure. Vous l'avez rappel�, Madame la Maire. Mais une des caract�ristiques de la droite parisienne, c?est qu?elle n'apprend rien de ses erreurs. Elle nous rejoue donc aujourd'hui le m�me sc�nario. Pourtant, les am�nagements r�alis�s en 2013 d�j�, rive droite avec la cr�ation de travers�es pi�tonnes, ont contribu� � diminuer la circulation automobile. Les �tudes nous indiquent donc que ce qui n'�tait pas possible en 2013 l?est devenu en 2016. Il est possible d�sormais de rendre la voie rive droite aux circulations douces. C'est plus d'agr�ments pour nos concitoyens, moins de pollution et moins de probl�mes de sant� publique. Chers coll�gues, puisque rendre les berges rive droite aux pi�tons est d�sormais possible, offrons ce beau projet aux Parisiens, aux Franciliens et aux touristes. Nous vous devons beaucoup plus, avons-nous entendu lors de la derni�re campagne r�gionale. Eh bien en tout cas, cette reconqu�te des voies sur berges, cette reconqu�te des berges de la Seine, nous la devons clairement � nos concitoyens. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Claude DARGENT. Vous avez rappel� avec raison toutes ces �volutions en mati�re de transports collectifs, d'alternatives que nous avons pos�es depuis 15 ans, puisque je rappelle 3 �lections municipales, 3 mandats, 3 projets port�s avec cette id�e de pi�tonisation des berges, c'est un processus de long cours qui heureusement a pu �tre accompagn� de 2001 � aujourd'hui, aussi par la R�gion Ile-de-France et le Syndicat des transports Ile-de-France, sauf sur le transport fluvial o� l� nous n'avions pas �t� suivis, mais nous n'aurions pas eu toutes ces alternatives s'il n'y avait pas eu effectivement ce travail dans le respect des autres collectivit�s territoriales comp�tentes, elles aussi, sur le sujet. Madame BERTHOUT, vous avez la parole, pour le groupe les R�publicains.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Madame la Maire, la commission d'enqu�te publique sur le projet de fermeture � la circulation automobile de la voie Georges Pompidou a publi� son rapport le 22 ao�t dernier. Le verdict est sans appel, fait rarissime, l'avis est totalement d�favorable. Mais autre fait rarissime et � ma connaissance sans pr�c�dent � Paris, vous avez choisi de traiter les membres de cette commission, ainsi que toutes les personnes ayant contribu� � l'enqu�te publique, avec le plus grand m�pris, en passant outre les conclusions de la commission. Or, les conclusions de la commission, n'en d�plaise � mes chers coll�gues de la gauche, sont tr�s inqui�tantes. Non seulement la grande majorit� des contributions sont oppos�es au projet, mais qui plus est, le p�rim�tre d'enqu�te que vous avez impos� ne prend pas en compte les arrondissements qui subissent des reports de circulation, en particulier les arrondissements limitrophes. Je peux, comme mon coll�gue maire du 6e arrondissement, t�moigner de ces reports totalement embolisants. La commission dit �galement que l'int�r�t du projet d�passe les limites de Paris, et qu?en cons�quence il ne peut se faire sans concertation avec les communes concern�es. Il dit enfin que les impacts �conomiques d'un tel projet seront n�gatifs. Les conclusions sont sans appel, mais Madame la Maire, vous passez outre. Triste d�ni de d�mocratie quand hier encore vous faisiez la le�on � un certain Emmanuel MACRON � propos des zones touristiques internationales. "Votre d�marche,�disiez-vous alors, n'est fond�e sur aucune �tude d'impact et ne pr�voit pas de v�ritable retour d'exp�rience". Vous parliez alors "d'une d�cision h�tive, je vous cite, dirigiste, centralis�e et impos�e aux �lus", ce sont vos propres mots. C'est exactement ce que vous faites aujourd'hui. Ce d�bat, vous le refusez non seulement aux citoyens, mais �galement aux �lus franciliens, et s'ils sont en tribune, c'est pr�cis�ment parce que vous ne leur avez jamais donn� la parole. Car comme l'a tr�s justement rappel� la Pr�sidente de la R�gion Ile-de-France, la voie Pompidou est une infrastructure d'int�r�t r�gional avec, c?est vrai, une circulation comparable � celle d'une route nationale. Des milliers de Franciliens empruntent cette voie pour aller travailler et ce ne sont pas, Madame la Maire du 12e arrondissement, simplement des CSP ++, ils l?empruntent faute de solution alternative. Car aujourd'hui, personne ne prend plus sa voiture par facilit� ou confort. En fermant les voies sur berges � la circulation, vous construisez, reconstruisez des barri�res h�rit�es d'un autre �ge entre les territoires. Vous "bunkerisez" assez cyniquement la capitale, tout en pr�tendant dans d'autres c�nacles, d�fendre la m�tropole du Grand Paris et la solidarit� avec les d�partements limitrophes. Quelle hypocrisie�! La fermeture sans pr�paration ni concertation de la voie Georges Pompidou ne cr�e pas que des embouteillages monstres, je vous invite � venir rue Lagrange, rue du Petit Pont dans mon arrondissement, vous le constaterez. Elle rajoute aussi des milliers de voyageurs dans les trains Paris-banlieue et les RER d�j� bond�s et dont la r�novation a �t� totalement d�laiss�e par le pr�c�dent Ex�cutif r�gional, vos propres amis politiques. C'est pr�cis�ment ce point qui a largement contribu� � motiver l'avis n�gatif de la commission d'enqu�te qui estime, je la cite, que "la fermeture des voies sur berges devait �tre pr�c�d�e d'une am�lioration significative en qualit� comme en quantit� de l'offre de transports en commun en R�gion Ile-de-France". Mais vous vous ent�tez, car vous �tes atteinte d'un mal dangereux en politique, que le philosophe ENTHOVEN appelle le "cratylisme". Pour r�gler un probl�me - les cons�quences de la voiture sur la sant� publique -, dont chacun s'accorde � dire qu'elles sont n�gatives, il suffirait simplement d'imposer une solution. Mais la solution ne r�gle pas le probl�me. Faute de concertation et de pr�paration, elle l'aggrave ou elle le d�place. L'�tude SYSTRA - mon coll�gue, Jean-Fran�ois LEGARET, en a remarquablement parl�- que vous avez command�e, a d�montr� qu'une fermeture des quais rive droite aurait pour cons�quence d'augmenter significativement le trafic, en particulier boulevard Saint-Germain, dans le 6e et dans le 5e arrondissement. Je ne reviens pas sur les chiffres. Or, ces reports de circulation vont d�t�riorer la qualit� de l'air. Chers coll�gues, la sant� des habitants de la rive gauche vaut bien celle des habitants de la rive droite et vice-versa. Vous d�placez seulement le probl�me, vous ne le r�solvez pas. Ce report a �galement un impact d�j� mesurable sur les activit�s des petits commerces et des artisans. Monsieur F�RAUD, je crois que nous ne fr�quentons pas les m�mes commer�ants et les m�mes artisans. Enfin, dans un contexte de menace terroriste et d'�tat d'urgence, les embouteillages constituent de dangereuses menaces pour l'efficacit� du travail des secours, ind�pendamment de la proposition de M. le Pr�fet pour am�nager un axe particulier, mais � partager, si j'ai bien compris, avec les pompiers, ce qui ne va pas faciliter la vie. Puisque vous vous ent�tez, Madame la Maire, actez au moins, sans aucune ambigu�t�, le principe de la r�versibilit� de votre projet apr�s six mois, comme le pr�conise M. le Pr�fet de police. J'esp�re, Monsieur NAJDOVSKI, que vous vous sentirez li� par l'avis du Pr�fet rendu � l'issue de la p�riode d'essai, contrairement � ce que vous avez avanc� de mani�re peu r�publicaine le 21 septembre dernier. Le Conseil de Paris va aujourd'hui se prononcer sur le d�ploiement de capteurs pour mesurer la qualit� de l'air sur les quais hauts de la rive droite et sur les zones touch�es par les reports de circulation. Comme mon coll�gue maire du 6e arrondissement, Jean-Pierre LECOQ, je souhaite �videmment que le boulevard Saint-Germain fasse l'objet d'une attention toute particuli�re. Je rappelle, par ailleurs, que nous avions r�clam� l'installation de ces capteurs d�s le d�but de l'ann�e pour avoir une id�e de la situation avant la pi�tonisation. Sans disposer de r�f�rences fiables, on reste tout de m�me perplexe sur ces mesures. Il en va de m�me pour les nuisances sonores. Vous savez que la R�gion - mais vous paraissez l'ignorer -, qui est la collectivit� chef de file pour la protection de l'air, va fort heureusement cr�er un comit� d'�valuation r�gional ind�pendant pour analyser les cons�quences de la pi�tonisation en mati�re de pollution, de bruit et de trafic. Oui, on ne peut pas faire l'�conomie d'un travail de concertation entre les �lus des diff�rentes collectivit�s qui composent la R�gion. Madame la Maire, en refusant le d�bat, en refusant de prendre en compte l'avis de la commission d'enqu�te publique et en restant sourde � l'inqui�tude des �lus de la petite et de la grande couronne, qui relaie celle des Franciliens, vous prenez en otage le sujet majeur de la sant� des Parisiens et des Franciliens, dont vous n'�tes pas l'exclusive propri�taire �clair�e. Sauf � ce que, Madame la Maire, telle une d�esse antique, vous soyez thaumaturge et gu�rissiez les conducteurs franciliens malades en imposant les mains sur les voitures pour les faire dispara�tre, hypoth�se quand m�me s�rieusement envisag�e par votre adjoint avec la fameuse th�orie de l'�vaporation des voitures. Eh bien, oui, il faudra revenir dans six mois avec un vrai projet concert� et pr�par� s�rieusement avec la R�gion, les communes et les d�partements limitrophes. C'est comme cela que nous pourrons effectivement faire reculer le poids de la voiture.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Madame Maud GATEL, vous avez deux minutes 50.

Mme Maud GATEL. - Merci. Madame la Maire, mes chers coll�gues, pour dessiner la ville de demain, il nous faut r��quilibrer la place de la voiture au profit d'autres usages. C'est la raison pour laquelle nous proposions, d�s 2007, de pi�tonniser les quais. Nous pensons que l'adh�sion du plus grand nombre, intra et extra-muros, est possible pour un meilleur partage de l'espace public, � condition de ne pas passer en force. Car au-del� de notre critique sur la brutalit� de la m�thode, c'est la r�ussite du projet qui est en jeu. Paris a agi seule, sans concertation, en niant le caract�re m�tropolitain des berges et l'impact que cela aurait pour les Franciliens. Et en agissant ainsi, vous avez fait de ce projet une politique pour les Parisiens, mais contre les banlieusards. Votre m�thode s'est affranchie de son environnement institutionnel, mais vous n'avez pas tenu compte non plus de l'actualit� des travaux dans Paris et sur le r�seau ferroviaire francilien, de la fermeture, tous les �t�s, de la portion parisienne du RER A, ou encore la diminution drastique du nombre de trains sur la ligne du RER C li�e aux travaux de r�g�n�ration du r�seau francilien, comme si vous consid�riez que l'intendance suivrait. Nous aurions aim� que le volontarisme dont vous vous pr�valez aujourd'hui soit de mise avec le souci d'am�liorer l'offre de transport en commun en quantit� et en qualit�. Depuis 15 ans, vous auriez pu, vous auriez d� exiger de la part du STIF que des alternatives soient propos�es et que l'offre de transport en commun soit significativement renforc�e pour faire face aux transports satur�s. Or, aucune offre compl�mentaire n'arrivera avant 2020, voire 2025, par manque de volontarisme. J'aurais aim� �galement que vous fassiez preuve de la m�me intransigeance pour exiger, via le STIF, que la RATP propose enfin une qualit� de service � la hauteur de ses responsabilit�s. Car aussi incroyable que cela puisse para�tre, Monsieur BELLIARD, Parisiens et Franciliens ne prennent pas leur voiture par plaisir de polluer, mais parce qu?ils n'ont pas le choix. C'est le manque d'accessibilit� qui est particuli�rement en cause. C'est une question centrale qui concerne aussi bien les familles avec des poussettes, les touristes avec des valises que les personnes ayant des difficult�s pour se d�placer. La RATP fait preuve d'une passivit� coupable et nous ne vous avons pas beaucoup entendu sur le sujet. Si nous partageons la philosophie du projet, nous vous exhortons � agir diff�remment � l'avenir. Paris n'avancera pas contre sa banlieue. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci. La parole est � M. Patrick BLOCHE, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

M. Patrick BLOCHE. - Merci. Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet de police, chers coll�gues. En cette fin de d�bat, il n'est peut-�tre pas inutile de revenir � l'essentiel, de rappeler une nouvelle fois ce qui nous am�ne � r�aliser, d�s maintenant, l'acte II de la reconqu�te des voies sur berges. Ce sera le sens de mon intervention comme Conseiller de Paris, mais aussi comme D�put� des 4e et 12e arrondissements, en phase avec Christophe GIRARD et Catherine BARATTI-ELBAZ. Lutter contre la pollution atmosph�rique est un imp�ratif d'int�r�t g�n�ral. Cela n�cessite de poursuivre la r�duction de la place de l'automobile dans la ville, entam�e � Paris, il y a 15 ans. L'urgence sanitaire guide nos choix, comme vous l'avez si justement rappel�, Madame la Maire, car il est de notre responsabilit� d'agir, ou plut�t de continuer d'agir, tant le d�c�s pr�matur�, chaque ann�e, de 2.500 personnes � Paris et de 6.500 personnes � l'�chelle de la m�tropole n'est plus acceptable. Le projet de d�lib�ration, � cet �gard historique, qui est soumis aujourd'hui � l'approbation de notre Assembl�e est l'expression d'une volont� politique forte�: celle de permettre � Paris d'avoir toujours un temps d'avance. Les Parisiennes et les Parisiens ont parfaitement compris cet enjeu majeur pour l'avenir de notre ville, clairement port�, voire m�me os�, lors des �lections municipales de 2014. Leur soutien majoritaire en est la meilleure illustration. Qui peut, d'ailleurs, nier les b�n�fices de l'acte I de la reconqu�te des voies sur berges, de la pi�tonisation de la rive gauche de la Seine�? Qui peut nier, en effet, le succ�s que rencontre cet am�nagement urbain et son caract�re attractif�? Six millions de visiteurs en trois ans�! Qui peut, en effet, nier l'impact de cet am�nagement sur la qualit� de l'air�? 15�% en moins en moyenne de dioxyde d'azote. Que n'avait-on pourtant entendu�! Comme, d'ailleurs, pour un autre r�am�nagement majeur de la Capitale�: celui de la place de la R�publique. Pierre AIDENBAUM et R�mi F�RAUD en gardent, comme moi, le souvenir. De fait, le d�bat que nous avons aujourd'hui illustre classiquement - banalement, oserai-je dire - le clivage entre droite et gauche, entre conservatisme et immobilisme, d'une part, entre r�formisme et mouvement, d'autre part. Aujourd'hui comme hier, l'opposition peut bien nous dire�: "Il est urgent d'attendre". Nous, nous disons�: "Aujourd'hui comme hier, il est urgent d'agir�!". Car, nous pensons que l'enjeu environnemental est une absolue n�cessit� pour faire de Paris une ville �coresponsable, une ville durable. Et, que cet enjeu est primordial pour les Parisiennes et les Parisiens, mais aussi pour les Franciliennes et les Franciliens. St�phane TROUSSEL, le Pr�sident du Conseil d�partemental de la Seine-Saint-Denis, avec neuf maires de ce d�partement, vient de le rappeler avec force�: d�congestionner Paris, c'est dans le m�me mouvement d�congestionner la M�tropole. Par cons�quent, nous avons le devoir d'agir ici et maintenant, dans la droite ligne de l'accord de Paris et dans la perspective de la COP�22 qui d�butera dans 2 mois au Maroc. Rappelons enfin que cette reconqu�te de la rive droite des berges de la Seine est attendue parce qu'elle constitue une formidable opportunit� de revaloriser le site fondateur de l'identit� de Paris et parce qu'elle permet de r�concilier notre ville avec son fleuve, � l'instar de nombreuses autres grandes villes du monde. Alors, oui, ce d�bat nous �claire et �claire les Parisiennes et les Parisiens sur notre d�termination � surmonter tous les conservatismes pour am�liorer leur qualit� de vie et rendre notre ville plus humaine. Alors, oui, nous sommes fiers de voter, aujourd'hui, ce projet de d�lib�ration qui doit tant, Madame la Maire, � votre courage et � votre conviction.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Patrick BLOCHE. Oui, ce que nous faisons l�, c'est de nous occuper de ceux qui nous ont �lus. Et qu'on ne vienne pas nous reprocher de nous occuper de ceux qui nous ont �lus. Je pense qu'une partie des probl�mes de notre d�mocratie tient au fait que parfois on s'occupe de choses pour lesquelles on n'a pas de comp�tences, et parfois on ne fait pas quand on doit faire et qu'on en a la comp�tence. Donc je vous remercie, Monsieur BLOCHE. Deux derniers orateurs qui doivent se partager 4 minutes 30, Val�rie MONTANDON puis Thierry HODENT. Vous vous d�brouillez, 4 minutes 30 pour les deux. Merci.

Mme Val�rie MONTANDON. - Merci, Madame la Maire. Nous avons en effet des visions totalement diff�rentes des moyens de lutter contre la pollution. Vous consid�rez que couper une route suffit. Quid des reports�? Quid des temps d'allongement�? Aucune importance puisque, par magie, il y a �vaporation. Dois-je vous rappeler qu'Airparif, lors des crues, lors des fermetures des berges en juin � cause des intemp�ries, a enregistr� une d�gradation de la qualit� de l'air. Dois-je aussi vous rappeler les remarques du rapport de la Commission d'enqu�te qui dit�: "Il semble difficile d'�valuer l'impact global du projet sur la qualit� de l'air dans Paris en ne prenant en compte que le flux de v�hicules qui continueront � circuler sur les quais hauts." Alors, non, Monsieur BLOCHE, ce n'est pas simplement un d�bat de droite et gauche. Nous ne sommes pas d�favorables � des am�nagements de berges. Seulement, nous consid�rons que chaque projet doit s'�valuer et se faire avec une synchronisation des transports en commun, ainsi que des projets de v�hicules propres. Tout comme d'ailleurs la n�cessit� de cr�er des parkings aux alentours et aux portes de Paris. Chose que vous auriez pu faire lors des diff�rents G.P.R.U., il y en a eu 9 � la derni�re mandature et sous cette mandature. Mais l� encore, rien n'a �t� anticip�. Nous avions voulu ouvrir la r�flexion avec Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET sur des projets alternatifs qui justement s'inscrivaient dans le temps et permettaient de synchroniser les offres de transport. Mais l� encore, vous les avez refus�s. Aujourd'hui, Madame la Maire de Paris, dans l'Est parisien, je vous propose un v?u pour une �tude compl�mentaire sur une voie pi�tonne qui partirait de la Bastille jusqu'� Charenton. Ce projet a l'avantage d'avoir �t� une �volution au niveau des conseils de quartier et instances de concertation. C'est aussi un projet qui a l'avantage de relier Paris � sa banlieue car vous en parlez souvent de la continuit� entre Paris et sa banlieue, mais l� encore, dans ce projet que vous nous proposez, elle est totalement absente. Je voulais quand m�me vous remercier, Madame HIDALGO, d'avoir �num�r� tout l'immobilisme du mandat HUCHON. En effet, vous nous avez montr� l'immobilisme, l'augmentation des d�penses de fonctionnement ainsi que la baisse de l'investissement. Sachez qu'� la R�gion, avec Val�rie P�CRESSE, nous avons en effet l'intention d'inverser la tendance, notamment gr�ce � 1,4 milliard qui a �t� consacr�, en 2016, soit 600 millions d'euros d'investissement, soit 8,5�% de plus que par rapport � 2015. Enfin, en ce qui concerne le "pass" Navigo unique, sachez, l� encore, que la majorit� socialiste, dois-je vous le rappeler, n'a pas financ� cette promesse �lectorale de 400 millions d'euros qui sont r�currents chaque ann�e. Donc il nous parait bien irresponsable d'amener cet argument sur le d�bat, autant irresponsable d'ailleurs de la fa�on dont vous menez la concertation sur le projet des voies sur berges.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Dernier orateur, Monsieur HODENT, vous avez 2 minutes.

M. Thierry HODENT. - Merci, Madame la Maire. Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet de police, mes chers coll�gues, il faut croire que le 7e arrondissement est d�finitivement un arrondissement privil�gi� dans la mesure o� nous avons eu la chance, envi�e par mes coll�gues des 5e et 6e arrondissements, d'�tre inclus dans le p�rim�tre de la Commission d'enqu�te. C'est d'ailleurs assez cocasse dans la mesure o� nous partageons pourtant le principal itin�raire de report, � savoir le boulevard Saint-Germain. Pour les habitants du 7e arrondissement, le r�am�nagement des berges, c'est en quelque sorte la double peine, voire la triple peine. La premi�re peine qu'on a eue, boulevard Saint-Germain, c'�tait, je vous le rappelle, les banquettes Baupin avec les autobus, au d�but des ann�es 2000, puis la fermeture des voies sur berges rive gauche qui a, bien �videmment, cr�� un nombre d'embouteillages non n�gligeables sur les quais hauts rive gauche et enfin, la fermeture des voies sur berge qui fait ce report sur le boulevard Saint-Germain et qui nous am�ne aujourd'hui � avoir une pollution largement agrandie, tant au niveau du bruit qu'au niveau du CO2, et ceci touche aussi bien les riverains que les commer�ants. Nous sommes bien loin, Madame la Maire, de cet apaisement que vous revendiquez. C?est directement leur sant� qui est mise en danger par votre propre d�cision. Comment peuvent-ils vous croire quand vous pr�sentez de mani�re opportuniste ce projet comme �tant un �l�ment de votre plan contre la pollution�? Vous ne faites que d�placer le probl�me. Je n?ose croire qu?il s?agit l� d?une punition pour des arrondissements qui sont loin de penser comme vous. Face � la contestation, vous vous r�signez enfin � effectuer des mesures de l?exposition des habitants aux polluants. C?est bien trop tard, comme le soulignait Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET tout � l?heure, �tant donn� que nous n?avons plus de points de comparaison possibles avec la fermeture inopin�e de la voie sur berge. Malgr� cela, nous serons particuli�rement vigilants � ce que M. le Pr�fet de police s?assure, ainsi que les services de secours et d?intervention, qu?ils ne subissent aucune d�gradation sur leur temps de parcours dans - ce que tout le monde a signal� et appr�ci� - l?intervention des secours, tant sur la rive gauche que sur la droite. Il ne faut pas oublier qu?il peut aussi y avoir des attentats rive gauche et que la rive droite n?est pas uniquement � privil�gier dans ce domaine, malheureusement. Donc nous attendons le bilan des six mois?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faut conclure, Monsieur HODENT, vous devez terminer.

M. Thierry HODENT. - Oui, je termine, Madame la Maire. Je voulais dire que nous vous donnons rendez-vous dans six mois, � la fin de cet essai, pour faire le bilan. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous allons, � l?issue de ce d�bat proc�der maintenant aux r�ponses de l?Ex�cutif. Je donne la parole � Christophe NAJDOVSKI que je remercie pour le travail, l?engagement, la pers�v�rance, le s�rieux, l?�coute qui sont autant de qualit�s qu?il cumule, alors qu?il ne cumule pas les mandats, comme beaucoup d?autres ici. Christophe NAJDOVSKI�?

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Merci, Madame la Maire. Il y a moins d?un an, le 12 d�cembre 2015, �tait sign� l?Accord de Paris adopt� par 195 pays lors de la COP�21. Un accord historique qui doit permettre de lutter contre les changements climatiques. Le d�r�glement du climat, qui est provoqu� par le r�chauffement global est, contrairement � ce qu?affirment certains climato-sceptiques irresponsables, bien d� � l?�tre humain. Et c?est la conviction de la quasi-totalit� des scientifiques qui s?int�ressent � la question. Et Paris doit �tre � la hauteur de cet accord. A Paris, o� le secteur des transports est responsable d?un tiers des �missions de gaz � effet de serre, est aussi la principale source de pollution atmosph�rique, la lutte contre le d�r�glement climatique et la lutte contre la pollution atmosph�rique vont de pair. Nous devons prendre des mesures qui s?inscrivent dans ce combat pour le climat. C?est ce que nous faisons avec la pi�tonisation des berges de Seine�: nous luttons pour le climat et nous rendons aux Parisiens et � tous les amoureux de Paris, des berges qui ont �t� asservies � une seule fonction�: le transit automobile. Il s?agit bien d?une re-pi�tonisation des berges de Seine car celles-ci, il faut le rappeler, �taient en partie pi�tonnes avant d?�tre transform�es en autoroute urbaine. Elles reviennent ainsi � leur fonction originelle�: celle d?un lieu qui fait le lien avec le fleuve nourricier, la Seine, qui est la ligne de vie de notre ville, dont elle a �t� s�par�e il y a cinquante ans. Pour mener � bien ce projet, la Ville de Paris a, conform�ment � la l�gislation, men� une enqu�te publique en juin et en juillet dernier. Je ne reviendrai pas sur les arguments que vous avez notamment d�velopp�s dans votre intervention liminaire, je me bornerai � rappeler quelques �l�ments en r�ponse que la Ville a apport�s. L?enqu�te publique s?est d�roul�e dans un p�rim�tre qui est conforme au droit, en soumettant au public une �tude d?impact �tablie sur un p�rim�tre g�ographique large, qui est adapt� aux enjeux environnementaux qui sont soulev�s par le projet. Non, le p�rim�tre g�ographique, c?�tait Paris et m�me en dehors de Paris? L?analyse des impacts du projet a �t� �labor�e de mani�re pr�cise, avec des outils de mod�lisation �prouv�s et partag�s avec les services de l'Etat. Et cela d�montre que le projet est un projet positif et b�n�fique pour Paris, et � tous points de vue. Il a fait l?objet de nombreux �changes avec les services de l'Etat, d�s l?amont de la phase de concertation pr�alable et tout au long de son �laboration. Plusieurs dizaines de r�unions avec les diff�rents services de l'Etat, dont la Pr�fecture de police que je salue ici, ont permis de prendre en compte des prescriptions importantes pour garantir la compatibilit� de l?am�nagement avec les contraintes du site et les imp�ratifs de s�curit� et d?ordre public dans la Capitale. Je cite en particulier le maintien d?une file permettant l?accessibilit� des secours en toutes circonstances qui est assur�e, et nous avons retenu, comme pour la berge rive gauche, le principe de r�versibilit�. Malgr� cela, la droite parisienne nous reproche d?avoir agi avec brutalit�, et pourtant, faut-il rappeler, comme cela a �t� dit dans cet h�micycle, que cette question est d�battue depuis maintenant 15 ans�? Faut-il rappeler le succ�s de "Paris Plages" sur les berges rive droite durant l?�t� depuis 15 ans, de "Paris Respire" chaque semaine qui ont pr�figur� la pi�tonisation d�finitive des berges�? Faut-il rappeler que cet engagement de pi�tonisation figurait dans les engagements pris devant les Parisiens lors de la campagne des Municipales de 2014�? Faut-il rappeler encore que d�s septembre 2015, vous-m�me, Madame la Maire, vous organisiez et pr�sidiez une r�union avec une d�l�gation repr�sentative des maires de la M�tropole pour partager le projet de pi�tonisation des berges�? Faut-il rappeler que les �tudes ont �t� pr�sent�es � la R�gion et aux d�partements de la petite couronne et que ces �tudes montrent que les effets th�oriques en termes de circulation, qui sont d?ailleurs toujours sup�rieurs � la r�alit� que l?on constate, concernent quasi-exclusivement la Capitale, en particulier le Centre de celle-ci�? Faut-il rappeler que la pi�tonisation des berges?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - On n?interrompt pas l?Ex�cutif qui apporte ses r�ponses.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Mais cela vous d�range, Monsieur LEGARET.

Faut-il rappeler que la pi�tonisation des berges est soutenue par 55 � 60�% des Parisiens selon deux enqu�tes men�es, l?une au printemps, l?autre tr�s r�cemment�? Faut-il rappeler les 20.000 signatures de soutien au projet que j?ai ici, qui vous ont �t� remises ce matin par le Pr�sident de l?association "Respire", 20.000 signatures favorables au projet de pi�tonisation des berges�? Faut-il rappeler que l?offre de transport a �t� consid�rablement renforc�e depuis 15 ans � Paris, avec la cr�ation de deux lignes de tramway, tramway auquel vous vous opposiez au d�but des ann�es 2000, qui sont utilis�es majoritairement par des non-Parisiens�? Faut-il rappeler le renforcement et le prolongement des lignes de m�tro et de bus�? Tout cela a abouti � accro�tre le nombre de trajets quotidiens dans Paris en transports collectifs d?un million, sans oublier la cr�ation de V�lib? et d?Autolib? ou encore le d�veloppement de la pratique cycliste. Faut-il rappeler que les �tudes montrent que la capacit� de la voirie actuelle est en mesure d?absorber les reports de circulation qui sont, comme le mentionne l?autorit� environnementale, temporaires et limit�s et que nous sommes sur des volumes de circulation similaires � ceux de la rive gauche au moment o� elle a �t� pi�tonnis�e.

Je voudrais dire aux �lus de la droite de cet h�micycle que la brutalit�, ce sont les 48.000 d�c�s pr�matur�s li�s � la pollution de l?air en France dont 6.500 pour la M�tropole du Grand Paris. La brutalit�, c?est ce que vivent les plus fragiles de nos concitoyens, enfants et personnes �g�es notamment, lors des pics de pollution, lorsqu?ils sont confin�s � la cr�che, � l?�cole ou chez eux et sont somm�s de ne pas sortir dehors ou d?avoir une activit� physique quelconque. La brutalit�, c?est l?inaction face � la pollution, inaction � laquelle vous nous invitez sous le faux pr�texte du manque de concertation de l?opposition Paris/banlieue. Paris subit beaucoup plus la pollution que le reste de l?agglom�ration, les cartes d?Airparif sont parlantes. Agir pour la qualit� de l?air � Paris, c?est aussi am�liorer la qualit� de l?air dans toute la r�gion. Il y a certes une partie de la population pour laquelle l?automobile est n�cessaire, mais en r�alit�, ce que l?on entend aujourd?hui, c?est une minorit� qui s?agite bruyamment�; c?est celle des d�fenseurs de l?autosolisme qui consid�re que l?on doit d�fendre un mod�le d?un autre �ge�; celui de la voiture comme mode unique de d�placement et de pr�f�rence, seul dans sa voiture, � l?image des v�hicules qui circulent dans l?hyper-centre de Paris. Je voudrais dire deux mots d?une enqu�te que nous avons men�e sur 1.000 conducteurs de v�hicules motoris�s dans le Centre de Paris. 79�% d?entre eux sont seuls dans leurs v�hicules. Ce sont � 84�% des hommes et � 64�% des cat�gories socio-professionnelles ais�es. Seuls 22�%, Madame BERTHOUT, d�clarent avoir besoin d?utiliser leurs v�hicules�; autrement dit, les autres le font par confort, pour des trajets d?ailleurs qui sont majoritairement � l?int�rieur de Paris. On entend donc une minorit� bruyante et agissante qui nous menace devant les tribunaux. Pour elle, le droit individuel � polluer de mani�re inconditionnelle est plus important que le droit de toutes et tous � respirer un air sain. Il est particuli�rement navrant et d�solant de voir que la droite de cet h�micycle embo�te all�grement le pas de ce lobby dans un combat d?arri�re-garde. Certes, comme le dit tr�s justement notre coll�gue Bernard JOMIER, adjoint � la Sant�, il n?y a pas de lobby des mamies essouffl�es, pas plus que de lobby des b�b�s qui suffoquent, mais pour autant, l?urgence est l�. En effet, c?est bien d?une vision de la ville et de l?am�nagement urbain dont il est question. C?est bien la vision de la ville qui doit s?adapter � l?automobile qui nous a amen�s � la congestion automobile et � la pollution atmosph�rique et que la droite s?�vertue � promouvoir encore. Ce n?est pas votre projet incoh�rent, un projet alibi, bricol� � la h�te qui fera illusion. Ce pseudo projet consistait en r�alit� � cr�er de nouvelles rampes automobiles dans le lit du fleuve, en m�connaissance, en contradiction et au m�pris de la loi sur l?eau pour un montant de 60 millions d?euros, excusez du peu, tout en maintenant une fonction d?autoroute urbaine avec une fonction de transit au c?ur de Paris. Pr�s de 50 ans apr�s la construction de la voie express, pour vous, pour la droite, la ville doit toujours s?adapter � la voiture. Ce ne sont pas vos circonvolutions langagi�res qui permettront de masquer cette orientation. Au fond, vous restez fid�les � vous-m�mes. Vous vous �tes oppos�s aux couloirs de bus en 2001, vous vous �tes oppos�s � "Paris Plages" en 2002, vous vous �tes oppos�s au tramway en 2003 et vous aviez boycott� son inauguration en 2006.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - On y �tait.

Dans l'h�micycle. - C?est vrai.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Vous vous �tes oppos�s aux berges rive gauche en 2012.

Dans l'h�micycle. - C?est vrai.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Je le dis avec force�: on n?a jamais vu une ville am�liorer la qualit� de son air en donnant plus de place � la circulation automobile et en continuant � organiser du transit automobile au c?ur des villes. Bien au contraire, regardez les exemples de ce qui se fait � New York, � San Francisco, � S�oul, � Montr�al, � Rio de Janeiro ou bien encore, plus pr�s de nous, � Lyon ou � Bordeaux. Oui, Bordeaux, Mesdames et Messieurs, des autoroutes urbaines ont �t� transform�es radicalement, voire supprim�es. Quand on passe de 10 files de circulation, Madame BERTHOUT, � 4 files de circulation, c?est qu?on transforme radicalement une autoroute urbaine en un boulevard urbain. Mais oui, mais oui, Madame BERTHOUT�! A Bordeaux - j?y suis all� -, on est pass� de 10 voies de circulation � 4 voies. Allez � Bordeaux, Madame�! Des autoroutes ont �t� transform�es radicalement, voire supprim�es pour le plus grand bien-�tre des populations locales et m�me pour l?attractivit� �conomique car la qualit� de vie est un d�terminant essentiel pour l?attractivit� d?un territoire. Avec la pi�tonisation des berges, nous prenons nos responsabilit�s, notamment � l'�gard des g�n�rations futures qui auront raison de nous demander, dans quelques ann�es ou quelques d�cennies�: qu'avez-vous fait pour que nos soci�t�s restent des soci�t�s vivables�? Nous agissons en responsabilit� et nous m�nerons des actions ind�pendantes d'�valuation de la pi�tonisation des berges en lien avec la Pr�fecture de police mais aussi avec les services de l'Etat et ceux de la M�tropole du Grand Paris. Pour objectiver de mani�re transparente l'�volution de la qualit� de l'air dans Paris et dans les communes avoisinantes, des campagnes de mesure seront r�alis�es sur l'ensemble des polluants traceurs du trafic routier. Nous pourrons observer, comme nous l'avons fait pour les berges rive gauche, que la diminution globale du trafic automobile va de pair avec une diminution de la pollution atmosph�rique. Comme le montrent les �tudes men�es par la Ville, les flux cumul�s des quais bas et des quais hauts seront en forte baisse, engendrant comme le montre le volet air et sant� de l'�tude d'impact, une diminution tr�s significative de la concentration en polluants sur le secteur concern�. Plus g�n�ralement, quand on r�duit l'offre de d�placements automobiles, on r�duit aussi la demande de d�placements automobiles. Ne vous en d�plaise, Monsieur LEGARET, ne vous en d�plaise, Madame BERTHOUT, l'�vaporation du trafic est bel et bien une r�alit�, un constat empirique et non pas une th�orie. Je sais que vous voyez des th�ories partout. M. le Pr�fet de police nous l?a confirm� d?ailleurs tout � l'heure, Monsieur LEGARET, � propos des berges rive gauche avec la question de l'�vaporation du trafic. Je citerai aussi les travaux de l?�conomiste des transports Fr�d�ric H�RAN. Je le cite�: "La diminution de la capacit� de la voirie entra�ne d'abord un report de trafic vers les voiries parall�les - nous sommes dans ce temps trois semaines apr�s la rentr�e de septembre -, puis un report vers les modes alternatifs � l'automobile mais, en outre, une partie du trafic dispara�t car certains usagers d�cident de raccourcir des d�placements, de renoncer � d'autres ou m�me de vivre et travailler plus pr�s. Alors qu?une forte congestion devrait s'installer, la circulation n'est difficile que les premiers jours, puis les habitudes de d�placement se modifient en quelques semaines et finalement les embouteillages ne sont pas plus �lev�s qu'avant, sinon moindres. Le trafic automobile et la pollution sont bel et bien r�duits." A l'inverse, Madame BERTHOUT, la hausse de la capacit� routi�re, de la voirie entra�ne un trafic induit et, � ce titre, les projets routiers annonc�s par Mme P�CRESSE sont un contresens pr�occupant dont tout le monde conviendra, je l?esp�re, y compris vous, � la droite de cet h�micycle, de la n�cessit� d'en mesurer l'impact sur la pollution. Il sera important de pouvoir mesurer l'impact sur la pollution et j'esp�re que vous serez d'accord pour que nous ayons un comit� r�gional d'�valuation de la pollution caus�e par les projets routiers de Mme P�CRESSE. Quant aux berges, les premiers chiffres concernant les reports de circulation et les temps de parcours sonnent d�j� comme un d�saveu pour les Cassandre qui voulaient annoncer l?apocalypse et la thrombose au c?ur de Paris. M. LEGARET feint de d�couvrir que des mesures sont prises sur la circulation dans Paris. Oui, Monsieur LEGARET, nous avons un r�seau de capteurs qui mesure en permanence et depuis des ann�es la circulation dans la Capitale. Cela ne date donc pas d?hier?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Ecoutez. Cela vous rendra peut-�tre plus connaisseur d'un sujet. Ecoutez ce qui est en train de se dire. Les �lus qui sont debout dans les trav�es, etc., soyez attentifs.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - En trois semaines de mesures, depuis la rentr�e de septembre, les temps de parcours sur les quais hauts rive droite sont conformes aux pr�visions � l'heure de pointe du matin et sont m�me inf�rieurs aux pr�visions � l'heure de pointe du soir. Effectivement, � l'heure de pointe du matin, il y a un allongement du temps de parcours mais qui est conforme aux pr�visions. A l'heure de pointe du soir, les �tudes pr�voyaient un allongement de 4 minutes sur le parcours quais hauts rive droite plus voie Georges-Pompidou aval. Il �tait en 2015 de 26 minutes et les �tudes pr�voyaient qu'il serait port� � 30 minutes. Sur les trois premi�res semaines de septembre, nous sommes respectivement � 25, 26 et 27 minutes de temps de trajet, soit un temps moyen identique avant la fermeture des berges. Sur le trajet Saint-Germain? Eh oui, cela vous emb�te d'avoir des chiffres r�els. Sur le trajet Saint-Germain plus voie Georges-Pompidou aval, alors que les �tudes pr�voyaient un allongement de 2 minutes, portant le temps de trajet de 22 � 24 minutes, les comptages r�els indiquent respectivement 24, 23 et m�me 17 minutes la semaine derni�re, soit m�me moins de temps qu'avant la fermeture en septembre 2015. Ces premiers chiffres sont encourageants et nous renforcent dans notre d�termination et notre volont� d'agir concr�tement. De plus, la pi�tonisation des berges, c?est aussi offrir aux Parisiens, aux Franciliens, aux touristes un nouvel �crin au c?ur de Paris, et je voudrais remercier notre coll�gue Christophe GIRARD d'avoir aussi parl� de la question de la beaut� de Paris et d?avoir replac� cette question dans une perspective historique. C?est d?abord la liaison pi�tonne et cyclable?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - La beaut� de Paris et la vie des Parisiens nous soucient. Je suis tr�s surprise que des �lus de Paris n'aient aucun int�r�t pour la vie des Parisiens et pour la beaut� de Paris. C?est quand m�me assez extraordinaire�! Je pense qu?il faut si�ger dans d'autres assembl�es si vous pensez que votre mandat n'est pas d'�tre quand m�me un peu celui qui d�fend et promeut la vie des Parisiens. Monsieur NAJDOVSKI�?

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Les berges rive droite, c'est un nouvel �crin? Les berges rive droite sont un nouvel �crin au c?ur de Paris. C'est d'abord les liaisons pi�tonnes et cyclables Bastille/Tour Eiffel et Bastille/Champs-Elys�es qui se voient confort�es�: 3,3 kilom�tres de voies et pr�s de 5 hectares s'ouvrent aux mobilit�s douces. La pi�tonisation des berges, c?est aussi de nouveaux usages permis par les am�nagements paysagers et sportifs qui seront r�alis�s. C'est aussi une meilleure accessibilit� en faveur des personnes � mobilit� r�duite ou en situation de handicap. Ce sont une dizaine de locaux qui viendront animer les berges avec de la restauration mais aussi, par exemple, un atelier de r�paration et de location de v�los. Ce sont des p�niches situ�es Port des C�lestins, qui vont enfin pouvoir trouver des conditions propices � leur activit�. La pi�tonisation, c'est �galement une opportunit� pour d�velopper la logistique fluviale et ainsi r�duire le trafic routier. Avec la deuxi�me phase de l'appel � projets "R�inventer la Seine", pilot� par notre coll�gue Jean-Louis MISSIKA, ce sont aussi de nouveaux usages et de nouvelles activit�s pour les tunnels Henri IV et des Tuileries. Je conclurai, Madame la Maire, en disant que, � travers ce d�bat et cette mesure embl�matique - n'h�sitons pas � la qualifier d'historique - ce sont bien deux visions diam�tralement oppos�es de l'avenir de nos villes qui se confrontent. Notre vision s'inscrit bien dans le long terme et dans un cadre global parisien, m�tropolitain, francilien, celui d'un engagement sans faille en faveur du climat et de la reconqu�te de la qualit� de l'air. Au moment de voter pour ce projet de d�lib�ration et pour la d�claration de projet de pi�tonisation d�finitive de la rive droite des berges de Seine, chacune et chacun va prendre ses responsabilit�s. Je voudrais citer une phrase c�l�bre�: "La maison br�le et nous regardons ailleurs." Cette c�l�bre phrase du Pr�sident Jacques CHIRAC, auquel nous pensons tous en ce moment, cette c�l�bre phrase inspir�e par Nicolas HULOT et prononc�e en 2002 nous oblige. En annon�ant qu'elle allait attaquer la d�lib�ration devant les tribunaux, la droite parisienne a d�cid� de regarder ailleurs. Nous lui laisserons la responsabilit� de ce choix. Quant � nous, majorit� municipale, autour de vous, Madame la Maire, nous nous devons de r�pondre � l'imp�ratif �cologique et de tout mettre en ?uvre pour que Paris, comme d'autres grandes m�tropoles, r�ponde aux d�fis du climat et de la qualit� de l'air. C'est notre devoir et notre honneur que de voter ce projet de d�lib�ration. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Christophe NAJDOVSKI. La parole est � M. Jean-Louis MISSIKA.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Merci, Madame la Maire. Mes chers coll�gues, j'ai �cout� avec beaucoup d'attention ce d�bat. Beaucoup de choses ont �t� dites par les intervenants de la droite et notamment des R�publicains qui m'ont pr�occup� et je vais vous expliquer pourquoi je trouve cela pr�occupant. Il y a aujourd'hui des dizaines de recherches et d'�tudes men�es dans des universit�s du monde entier sur cette question de la diminution du trafic automobile dans les grandes villes. Toutes ces �tudes - je pense notamment � celle de Phil GOODWIN, de l'University College de Londres - montrent que quand on ferme une autoroute urbaine, cela diminue le trafic automobile et la pollution. Ce que je trouve pr�occupant, ce n'est pas que vous ne soyez pas d'accord avec cela, mais c'est que vous pratiquiez une sorte de d�ni de la science, des �tudes scientifiques et qu'il y a chez vous une absence totale d'argumentation en sens contraire. Fournissez-nous les �tudes qui montrent que la pollution augmente. Montrez-nous les �tudes qui montrent que quand on ferme une autoroute, la circulation augmente. Il n'en existe aucune, en tout cas � ma connaissance et j'attends avec impatience? Vous �tes des climato-sceptiques qui s'ignorent, vous �tes des gens qui consid�rent que quand un travail d'�tudes a �t� fait, il est nul et non avenu et que personne ne doit s'en pr�occuper. Je pense que vous prenez un risque consid�rable. Il y a une intervention qui m?a particuli�rement int�ress�, c'est celle de Yann WEHRLING, car je partage son point de vue. Je partage son point de vue, nous ne devons pas nous focaliser sur 3 kilom�tres de bitume parisien, au risque d'oublier le tableau d'ensemble et la vision globale. L� o� je suis en d�saccord avec Yann WEHRLING, ce n'est pas sur l'analyse, c'est que paradoxalement il semble oublier que ce sont ses amis politiques qui d�tiennent les cl�s de ce grand plan de transformation et qui pour le moment ne font rien, absolument rien. C'est quoi la vision globale�? C'est quoi le tableau d'ensemble�? C'est d?abord la troisi�me r�volution industrielle. Cette troisi�me r�volution industrielle, son impact le plus spectaculaire porte sur les d�placements et sur la mobilit� et cela concerne aussi bien les transports de personnes que les transports de marchandises et les transports de d�chets. C?est d?abord une r�volution technologique�: les carburants propres, les v�hicules �lectriques, l?�conomie circulaire pour les carburants, le num�rique, le big data qui va permettre aux v�hicules avec chauffeurs, taxi ou VTC, d?aller chercher des gens l� o� ils sont, et bien s�r, le transport collectif � la demande. Mais c?est aussi la robotique, les v�hicules autonomes, c?est une r�volution �conomique et socioculturelle, parce que l?on passe de la propri�t� individuelle d?un v�hicule � un service de mobilit�, parce que l?�conomie du partage s?applique aux v�los, aux motos, aux autos et au covoiturage �galement. Partout dans le monde, les villes et les �tats anticipent et accompagnent cette r�volution des mobilit�s. Et c?est ce que nous faisons � Paris avec les pistes cyclables, avec les voies de bus, avec le tramway. Nous regrettons vivement que ce ne soit pas le cas partout. Je vais prendre l?exemple de la Pr�sidente de la R�gion Ile-de-France, Mme Val�rie P�CRESSE, au lieu de gesticuler comme elle le fait sur des comp�tences qui ne sont pas celles de la R�gion, comme la circulation automobile, elle devrait se souvenir, ne serait-ce qu?un moment, qu?elle est pr�sidente du S.T.I.F. Elle devrait prendre au s�rieux la nouvelle d�finition du S.T.I.F., � savoir une autorit� organisatrice de mobilit�. Le S.T.I.F. doit prendre la mesure de cette r�volution des mobilit�s plut�t que de faire toujours plus de la m�me chose. Il doit acc�l�rer sur les transports nocturnes, sur la billettique, sur les bus �lectriques et bien s�r sur les navettes autonomes. Il est absolument invraisemblable que le S.T.I.F?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Ce n?est pas en vocif�rant et en emp�chant Jean-Louis MISSIKA de parler que ce qu?il dit ne sera pas retranscrit dans nos d�bats. Cela sera de toute fa�on retranscrit. Jean-Louis MISSIKA apporte des �l�ments extr�mement importants, je demande � chacun de les �couter.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Merci beaucoup, Madame la Maire. Sur les navettes autonomes, il est invraisemblable que le S.T.I.F., sur les 8,5 milliards d?euros d?investissement pr�vus avec la R.A.T.P. d?ici 2020, pr�voie 0 euro pour les v�hicules autonomes, alors que l?investissement du S.T.I.F. devrait se chiffrer en centaines de millions d?euros. C?est d?autant plus choquant que la France est un leader mondial dans ce secteur. La plupart des "start-up" les plus avanc�es sur les v�hicules de transport collectif autonome sont d?origine fran�aise. Ce qui menace le plus le d�veloppement �conomique de Paris, de la r�gion et du pays, c?est l?absence d?investissement pour d�ployer ces technologies en temps et en heure. En temps et en heure, cela veut dire d�s 2017 et non pas dans cinq ou dix ans. J?ai pr�sent� samedi, avec la Pr�sidente de la R.A.T.P., Elisabeth BORNE, sur les quais, la navette autonome, que nous allons exp�rimenter en novembre, sur le pont Charles-de-Gaulle entre gare de Lyon et gare d?Austerlitz. Mais, il est fondamental que le S.T.I.F. prenne ses responsabilit�s en la mati�re. C?est un d�ploiement massif de v�hicules autonomes � l?horizon de 2025 dont nous avons besoin, je d�poserai un v?u au prochain conseil du S.T.I.F. sur le sujet. Il ne suffit pas de parler de "smart r�gion", il faut investir et agir pour la cr�er. Du c�t� de la m�tropole du Grand Paris, qui a la comp�tence sur la mobilit� durable, il faut assumer compl�tement cette comp�tence. Il faut transformer le groupe de travail lanc� judicieusement par Patrick OLLIER sur la mobilit� durable en une conf�rence m�tropolitaine sur la mobilit� durable. Car oui, Yann WEHRLING, nous devons construire ensemble une vision prospective et partag�e � court, moyen et long termes, de la transformation de la m�tropole en mati�re de mobilit�. Nous devons d�finir une feuille de route et faire des propositions � l?�tat, qu?il s?agisse de la transformation des autoroutes urbaines en boulevards urbains, car nous devons continuer cette transformation des autoroutes urbaines en boulevards urbains � l?�chelle de la m�tropole. Qu?il s?agisse des solutions de liaison domicile-gare en transport � la demande et en navette autonome. Et bien s�r, qu?il s?agisse de la g�n�ration des v�hicules autonomes. Mais, il y a aussi les sujets de la logistique urbaine et du transport fluvial des d�chets, et les sujets de l?autopartage. Mes chers coll�gues, 3 kilom�tres de voirie mobilisent les passions, parce que la sortie du tout-automobile touche � l?inconscient collectif et nous en avons tous conscience. Mais, nous devons nous engager r�solument dans une r�volution des mobilit�s. Nous devons nous �manciper de la dictature du statu quo pour que Paris devienne respirable, attractive et belle. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Jean-Louis MISSIKA. La parole est � P�n�lope KOMIT�S, puis Bernard JOMIER, rapidement.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe. - Merci, Madame la Maire. Je vais donc r�pondre principalement � l'amendement qui a �t� d�pos� par le groupe les R�publicains. Je vois qu?en m�me temps que le d�bat sur la pi�tonisation des voies sur berges, o� vous sous-estimez gentiment les effets de la pollution sur la sant� des Parisiens, vous semblez persister avec la biodiversit� que vous rabaissez all�grement dans votre v?u. Vous vous moquez totalement de l'appel qui a �t� sign� il y a maintenant quelques mois par de grands noms de l'�cologie, dont Yann ARTHUS-BERTRAND, Allain BOUGRAIN-DUBOURG et Nicolas HULOT. Vous aviez l'air plus attentionn� avec les id�es de Nicolas HULOT au moment du Grenelle de l'environnement, peut-�tre pour des raisons d'opportunisme. Vous dire que la biodiversit�, c'est l'ensemble de la nature. C'est un corps vivant, et corps vivant, individu, �tre humain, donc cela r�pond absolument � votre question sur pourquoi nous avons d�cid� de donner la citoyennet� d'honneur � la biodiversit�, non pas � un individu, mais � une grande cause. J'imagine - j'ose esp�rer�- que vous avez parcouru le dernier rapport de l?UICN qui souligne l'urgence de la situation sur la biodiversit� et qui fait appara�tre une disparition extr�mement importante d'esp�ces animales et v�g�tales, et qui souligne l'efficacit� des politiques de pr�servation. Remettre la citoyennet� d'honneur � la biodiversit� �tait un acte de responsabilit� pour nous. Cela nous engage � la respecter, notamment � la respecter et � la d�velopper sur les voies sur berges. Le programme que nous allons mettre en place, notamment sur les quais et sur tout l'aspect biodiversit� et v�g�talisation des quais, va participer aussi � cet aspect. Nous nous y engageons en la pr�servant � travers l'adoption d'un certain nombre de r�gles d'urbanisme, notamment, comme nous l'avons fait au moment du PLU, avec le renforcement de la place de la nature dans la ville. Vous dire �galement que nous portons aussi ce message � l'�chelle internationale. Nous l'avons fait � l'occasion de la COP�21 et nous le referons au moment de la COP�13 qui se tiendra au Mexique en d�cembre prochain, qui sera, pour Paris, l'occasion de pr�senter? J'aurai le plaisir de vous pr�senter quand je ferai voter le prochain plan biodiversit�, l'index de Singapour, qui est un indicateur international reconnu de biodiversit� urbaine, que nous allons continuer � d�velopper et � mettre en place. Donc, offrir la citoyennet� d'honneur de la Ville de Paris � la biodiversit�, c?est vouloir une plan�te simplement vivante pour les g�n�rations futures. C?est bien des g�n�rations futures dont nous nous pr�occupons quand nous travaillons sur la pi�tonisation des berges �galement.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, P�n�lope KOMIT�S. Docteur JOMIER, vous avez le mot de la fin pour cette r�ponse de l?Ex�cutif.

M. Bernard JOMIER, adjoint. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, je vous remercie. Je ne serai pas long parce que j?ai �cout� avec beaucoup d'attention l'ensemble des arguments. J'ai toujours - pardonnez-moi, le mot est peut-�tre un peu fort - l'angoisse que nous �chappe un argument qui ferait croire que ce projet ne serait pas bon pour la sant�. Evidemment, vous comprenez combien je serai sensible � regarder de pr�s cet argument et � l'�tudier. Je remercie l'ensemble des intervenants qui ont parl� de la sant� et qui ont dit que c'�tait leur guide, mais, Madame BERTHOUT, clairement, quand on invoque la sant�, on doit accepter le jugement des �tudes scientifiques. Jean-Louis MISSIKA, avec le sens habituel de la modestie et de la mesure qui le caract�rise, a dit qu'il y avait quelques dizaines d'�tudes qui disaient toutes la m�me chose, mais c'est beaucoup plus. C'est beaucoup plus et c'est depuis longtemps. Croyez-moi que si un seul argument �tait recevable, j'en d�battrai longuement avec vous. Depuis plus de deux ans que cet Ex�cutif est en place, nous travaillons r�guli�rement avec l'Organisation mondiale de la sant� qui recueille les donn�es sur plus de 3.000 villes du monde. Nous travaillons avec l'ensemble des scientifiques. L'ann�e derni�re, avec l'A.P. -H.P., nous avons organis� un colloque sur la sant� et la pollution de l'air. Nous regardons ce que font les autres villes du monde. C'est l'ensemble de ces travaux qui ont amen� Madame la Maire � annoncer qu'un nouvel outil international, pr�par� avec l'OMS, nous permettra de mieux connecter les politiques publiques qui sont mises en place dans les grandes villes du monde avec les r�sultats en terme d'indicateurs de sant�, parce que ce lien-l� - vous avez raison - est absolument essentiel. Il faut du s�rieux dans les �tudes. A propos de s�rieux, la commission d'enqu�te qui a rendu son rapport a �t� interpell�e publiquement et � raison par le professeur HOUSSET, l?un des cinq pneumologues de renom et respectables qui ont sign� une tribune sur cette question. Bruno HOUSSET dit�: "Cette commission d'enqu�te n'a auditionn� aucun professionnel de sant�, aucun scientifique. Qu?est-ce � dire�?" Qu?est-ce � dire�? Que les questions de sant� n'int�ressaient pas la commission d'enqu�te�? Alors je veux bien vous laisser au d�bat des cons�quences �conomiques, mais un certain nombre d'orateurs ont expliqu� � quel point le projet serait bon sur cet angle-l� aussi. Mais je constate que, sur les questions de sant�, la commission d'enqu�te n'a rendu aucun avis autoris� parce qu?elle n'a auditionn� aucune personne comp�tente en la mati�re et que les membres eux-m�mes de cette commission d'enqu�te, � juste titre, ne revendiquent pas de comp�tences en la mati�re. Alors acceptons, acceptez le parall�lisme des r�sultats, que ce qui se fait dans d'autres villes, ce qui est prouv� par les �tudes scientifiques, se r�alisera � Paris. Mais comme vous �tes sceptiques, nous allons mettre en ?uvre deux types d'�tudes�: une avec Airparif et, l�, il faut �tre tr�s clair. Oui, il n'y avait pas assez de capteurs d'Airparif. Mais qui a supprim� les cr�dits � Airparif�? Quels conseils d�partementaux ont coup� les cr�dits � Airparif�? Qui, au d�but de cette s�ance, a tent� de faire retirer de l'ordre du jour le projet de d�lib�ration qui pr�voit d'accorder 128.000 euros � Airparif pour faire ses �tudes�? C'est vous�! Vous n'avez pas honte�? Vous demandez que l'on fasse des �tudes avec Airparif et vous voulez couper les cr�dits d'Airparif�? Vous voulez casser un thermom�tre que vous nous demandez d'utiliser toujours plus. C'est cela la r�alit�.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Ecoutez Bernard JOMIER qui ne fait que rappeler des v�rit�s.

M. Bernard JOMIER, adjoint. - Le deuxi�me organisme qui va faire une �tude. La lutte contre la pollution est importante, mais il y a � c�t� de la lutte contre la pollution d'autres b�n�fices pour la sant� � attendre. Je n'insulte personne, je dis que vous avez tent� de faire retirer de l'ordre du jour le projet de d�lib�ration donnant des cr�dits � Airparif. C'est bien ce qu'a fait Jean-Fran�ois LEGARET�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - On va conclure et passer au vote.

M. Bernard JOMIER, adjoint. - Il faut assumer ses actes, c'est tout. Ce n'est pas plus compliqu� que cela. Le deuxi�me organisme qui va faire une �tude?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Ecoutez, on est au bout de ce d�bat. Laissez terminer l'Ex�cutif.

M. Bernard JOMIER, adjoint. - Le deuxi�me organisme, c?est l'APUR. Il va faire une �tude d'impact en sant� plus g�n�rale. Parce que, vous savez, lib�rer les voies sur berges, c?est aussi permettre aux Parisiens d'y faire de l'activit� physique, du sport. Mon coll�gue Jean-Fran�ois MARTINS sait combien c'est utile pour la sant� et je salue son action en la mati�re. La Pr�sidente de la R�gion Ile-de-France a d�cid� de supprimer la subvention � l?APUR. Je veux bien. Mettons-nous tranquillement. Dites-moi si vous souhaitez que d'autres organismes fassent ces �tudes, mais, � un moment, acceptons ensemble le jugement des �tudes scientifiques en toute tranquillit�. Elles seront publi�es parce que nous allons voter cette subvention. Et j'en termine. Vous vous rappelez qu'au mois de juin dernier, l'Agence nationale de sant� publique a publi� une �tude que tout le monde conna�t, mais il y a un fait qui est paru qui n'a pas �t� vraiment relay�. C'est que, parmi les 48.000 morts de la pollution en France, si l'ensemble des grandes villes fran�aises amenait ses taux de polluants au niveau des 5�% les moins pollu�es, on arriverait � sauver 32.000 vies. C'est consid�rable. Cela montre la n�cessit� de mener les politiques publiques, en la mati�re, de r�duction de la place de la voiture. Moi, je suis fier d'�tre membre d'un Ex�cutif qui fait de la sant� sa priorit�. Je suis fier de travailler avec une maire qui dit que la sant� publique ne se n�gocie pas et que c'est la sant� de nos habitants qui est le premier crit�re de nos politiques publiques. Votre premier crit�re, honn�tement, excusez-moi, je ne l'ai toujours pas compris. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Bernard JOMIER. Nous allons maintenant passer au vote. Ecoutez, vous pouvez retarder, perturber, mais nous voterons tout de m�me. Donc, Professeur DEBR�, allez-y�!

M. Bernard DEBR�. - Je suis assez effar� de cette discussion. Monsieur JOMIER, et vous, Madame HIDALGO, nous sommes pour la diminution de la pollution, c'est �vident. Donc, quand on nous dit qu'il faut tout faire pour diminuer la pollution, nous sommes tous d'accord. Le probl�me, c'est que la pollution est report�e ailleurs et pire, que cela soit boulevard Saint-Germain, quai de la M�gisserie et sur le boulevard p�riph�rique. Ne dites pas que vous diminuez la pollution et que nous y sommes oppos�s. Dites seulement que vous la transf�rez.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Bernard DEBR�, on ne va pas reprendre le d�bat. Rien ne vous donne la derni�re parole, je suis d�sol�e, c'est l'Ex�cutif. Nous allons maintenant, � l'issue de ce d�bat o� clairement deux visions s'opposent, mais s'opposent d�mocratiquement, et vont �tre tranch�es d�mocratiquement par le vote, qui n'est pas un acte brutal, qui est l'acte de la d�mocratie le plus exemplaire, un vote par une assembl�e l�gitime pour d�cider sur le territoire qui lui est conf�r� par la loi, et donc, � pr�sent, nous allons proc�der au vote tout d'abord de l'amendement? et on ne perturbe pas le vote, vous irez vous r�pandre � l'ext�rieur, mais l�, on fait les choses s�rieusement. Nous allons proc�der au vote de l'amendement et des v?ux rattach�s au projet de d�lib�ration SG 29. Je mets aux voix l'amendement? Mais M. le Pr�fet de police a parl� avant. Il estime qu'il a dit ce qu'il avait � dire et vous n'�tes pas l� pour obliger qui que ce soit � parler. Donc, je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d'amendement n��1 d�pos�e par le groupe les R�publicains, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? La proposition d'amendement n��1 est repouss�e. En r�ponse au v?u n��2 du groupe Communiste - Front de Gauche, l'Ex�cutif a d�pos� le v?u n��2 bis. Le v?u n��2 est-il maintenu�? Il est retir�. Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de v?u n��2 bis d�pos� par l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de v?u est adopt�. (2016, V. 252). Je remercie le groupe Communiste - Front de Gauche du retrait du v?u pr�c�dent. En r�ponse au v?u n��3 du groupe Communiste - Front de Gauche, l'Ex�cutif a d�pos� le v?u n��3 bis. Est-il maintenu�? Il est retir�. Je vous remercie. Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de v?u n��3 bis d�pos� par l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de v?u est adopt�. (2016, V. 253). En r�ponse au v?u n��4 du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants, l'Ex�cutif a d�pos� le v?u n��4 bis. Le v?u n��4 est-il maintenu�? Il est retir�. Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de v?u n��4 bis d�pos� par l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de v?u est adopt�. (2016, V. 254). Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��5, d�pos�e par le groupe les R�publicains assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? La proposition de v?u est repouss�e. Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��6, d�pos�e par le groupe les R�publicains assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? La proposition de v?u est repouss�e. Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 29. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2016, SG 29). Nous allons maintenant proc�der au vote des projets de d�lib�ration SG 30 et SG 36, rattach�s � ce d�bat. Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 30. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2016, SG 30). Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 36. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2016, SG 36). Nous allons terminer par le vote de l'amendement n��114 et du projet de d�lib�ration DEVE 146. Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d'amendement n��114 d�pos�e par le groupe les R�publicains, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? La proposition d'amendement n��114 est repouss�e. Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 146. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2016, DEVE 146). Mes chers amis, nous avons vot� une d�cision historique: la fin d'une autoroute urbaine � Paris, et la reconqu�te de la Seine. Merci. Bon app�tit.

Septembre 2016
Débat
Conseil municipal
retour Retour