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2016 DEVE 146 - Attribution de la citoyenneté d’honneur de la Ville de Paris à la Biodiversité.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, nous allons � pr�sent proc�der au d�bat organis� sur l?am�nagement des berges de la Seine. Il contient plusieurs projets de d�lib�ration�: SG 29, SG 30, SG 36 et DEVE 146. La Conf�rence d?organisation a convenu d?un d�bat organis� sur ce th�me. Ce d�bat inclura, bien s�r, dans les temps de parole d�finis, la pr�sentation des amendements et des v?ux. Avant de donner la parole � l?ensemble des orateurs et juste apr�s moi � M. le Pr�fet de police, je vais introduire ce d�bat. Mes chers coll�gues, le projet de reconqu�te des berges de Seine rive gauche avait �t� inaugur� en 2013. Il est d�sormais pl�biscit� par les Parisiens et les visiteurs de notre ville. Nous vous invitons � prolonger cette exp�rience r�ussie en pi�tonnisant � pr�sent les berges de Seine de la rive droite. Cette pi�tonisation avait �t� pens�e avant 2001 et je veux �tre tout � fait honn�te intellectuellement�: ce sont les Ecologistes qui portaient ce projet dans la campagne de 2001. Cela a �t� propos� ensuite en 2008 par Bertrand DELANO�, poursuivi en 2014, puis aujourd?hui en 2016. 15 ans de reconqu�te de la Seine, cela a �t� d�battu avec les Parisiens durant trois campagnes �lectorales et apr�s de nombreux votes au sein de notre Assembl�e, cette vision se concr�tise enfin aujourd?hui. Le projet que nous vous soumettons aujourd?hui est tout � la fois souhait� par les Parisiens, b�n�fique sur les plans urbains et culturels et absolument indispensable sur le plan sanitaire et environnemental. Ce projet a respect� toutes les �tapes de d�lib�ration de notre Assembl�e et de concertation. Apr�s avoir �t� pr�sent� aux Parisiens et � la Commission d?enqu�te, ce projet est d�sormais soumis au vote de notre Assembl�e comme le droit le pr�voit. Si vous d�cidez de l?adopter, il fera l?objet au fil des mois d?une �valuation extr�mement pr�cise, en lien avec M. le Pr�fet de police car, comme vous le savez, les textes pr�voient une d�cision de la Maire de Paris et un avis conforme du Pr�fet de police. Le projet de pi�tonisation des berges de Seine rive droite a �t� construit de mani�re rigoureuse dans le cadre d?une large concertation de plus de quatre mois dans tous les arrondissements concern�s et apr�s plusieurs d�bats en Conseil de Paris et ce, depuis notre �lection en mars 2014. Petit rappel�: Juin 2014, premier v?u de l?Ex�cutif pr�voyant que soient lanc�es les �tudes d?am�nagement des berges rive droite dans les 1er et 4e arrondissements visant � accorder la priorit� aux pi�tons et aux circulations douces et � mettre en valeur le paysage des berges, projet adopt� � la majorit� de notre Assembl�e. D�cembre 2014�: adoption du programme d?investissement de la mandature pr�voyant l?apaisement des circulations au c?ur du projet d?am�nagement et de v�g�talisation des berges de la Seine rive droite, pour lequel nous avons pr�vu d?investir pr�s de 8 millions d?euros sur l?ensemble de la mandature. Projet adopt�, avec une majorit� de notre Assembl�e. Mai 2015�: nous approuvions par une majorit� les objectifs du projet et le lancement de la concertation sur la pi�tonisation des berges rive droite. D�cembre 2015�: nous approuvions, � la majorit� de notre Assembl�e, le bilan de la concertation et le choix du trac� incluant les tunnels. Aujourd?hui, nous serons amen�s �, je l?esp�re, approuver � la majorit�, car nous n?avons pas dans cette Assembl�e de 49.3 qui permettrait de passer en force et je m?en r�jouis, mais nous avons � approuver aujourd?hui le projet de pi�tonisation des berges de Seine, apr�s le succ�s de la pi�tonisation des berges de Seine rive gauche aupr�s de ses habitants. Rappelons que plus de 6 millions de visiteurs ont �t� accueillis en trois ans. Ceux-ci souhaitent que nous reproduisions sur l?autre rive cet am�nagement r�ussi. Un sondage IFOP, publi� il y a quelques jours, montre ainsi que 55�% des Parisiens sont favorables au projet, dont plus de 60�% parmi les habitants du Centre de Paris, et dont 60�% de femmes qui, je vous le rappelle, aux deux tiers sont celles qui utilisent les transports en commun. A l?issue de la consultation, les Parisiens ont donc opt� pour un projet ambitieux visant � pi�tonniser un lin�aire de 3,3 kilom�tres, du tunnel des Tuileries au bassin de l?Arsenal. Ce projet d?am�nagement s?inscrit en outre dans le mouvement collectif de toutes les grandes m�tropoles fran�aises et mondiales, tendant � reconqu�rir les berges de fleuve et les c?urs de ville au profit des pi�tons et des circulations douces. Vous connaissez ces villes, comme Bordeaux ou Lyon en France, mais aussi plus loin S�oul, Rio, New York et bien d?autres sur la plan�te. S?il est largement souhait�, c?est aussi que chacun a conscience que ce projet est indispensable sur le plan environnemental et sanitaire. J?en rappelle la principale raison d?�tre�: diminuer la place de la voiture et pr�server la sant� de nos concitoyens dans la droite ligne des engagements de la COP�21 et de l?accord historique de Paris. Dans la m�tropole de Paris, la pollution de l?air provoque 6.500 d�c�s chaque ann�e et prive les habitants, mais cela importe visiblement peu la sant� des habitants de Paris, de plus de deux ans d?esp�rance de vie. Ces chiffres sont inacceptables au regard de notre capacit� collective � les faire baisser. Nous savons comment nous attaquer � la pollution en r�duisant bien s�r le trafic routier, car celui-ci g�n�re aujourd?hui deux tiers des �missions de dioxyde d?azote et 56�% des particules fines dans Paris. C?est trop, c?est infiniment trop et, nous qui savons, nous avons la responsabilit� d?endiguer ce funeste ph�nom�ne. Bien s�r j?entends le point de vue de chacune et de chacun, mais ce projet est indispensable car pr�cis�ment il am�liorera le cadre de vie et la sant� de tous les Parisiens. Nous devons agir vite contre cette pollution qui tue. Cinq grands professeurs de m�decine, sp�cialistes reconnus des maladies respiratoires, chefs de diff�rents services de pneumologie, ont publi� r�cemment une tribune sur le JDD.fr pour d�fendre ce projet de pi�tonisation. Ils d�clarent qu?il s?agit d?une, je cite�: "mesure utile � la pr�servation de la sant� de tous". Leur message est clair. Je cite�: "Il est urgent d?agir contre la pollution de l?air, ne rien faire, c?est se rendre coupable de non-assistance � personne en danger." En d�pit de l?urgence, la Commission qui a conduit l?enqu�te publique sur la pi�tonisation des berges, entre le 8 juin et le 8 juillet 2016, a �mis le 9 ao�t un rapport se concluant par un avis d�favorable. Mais conform�ment au droit, cet avis est consultatif. Le r�le du commissaire-enqu�teur, au sens des textes, est d?organiser le d�bat et d?assurer l?information des citoyens, de retranscrire les avis recueillis et de fonder les observations de la Commission sur le respect des textes en vigueur. Je souhaite donc apporter les r�ponses factuelles, les seules opposables dans le cadre du droit qui r�git les Commissions d?enqu�te publique en mati�re d?urbanisme et d?am�nagement. La pi�tonisation de la rive gauche de la Seine pr�sente un bilan tr�s positif en mati�re de qualit� de vie et d?�cologie, avec une diminution en moyenne de 15�% du dioxyde d?azote sur le site, avec le d�veloppement rapide de la biodiversit�, des reports de circulation ma�tris�s et une forte diminution des niveaux de bruit sur les berges au niveau du quai, de jour comme de nuit. Des r�sultats similaires seront atteints gr�ce � la pi�tonisation de la rive droite. Comment penser, en effet, qu?en fermant une infrastructure automobile, on ne r�duit pas l?impact en termes de pollution�? Tout comme la cr�ation d?une voie de circulation cr�e du trafic, la suppression d?une voie circul�e induit n�cessairement une baisse du trafic automobile. Alors, dans ce cas, pourquoi attendre�? Nous devons faire vite et suivre la voie d�finie ici m�me � Paris par tous les Etats du monde, il y a moins d?un an, lors de la COP 21. Nous avons sign� � cette occasion un document, extr�mement important pour l?avenir de notre plan�te, qui s?appelle l?Accord de Paris. Certains l?ont peut-�tre d�j� oubli�, nous ici, non. Nous n?avons plus aucune excuse pour choisir l?immobilisme. La Commission d?enqu�te estime que le p�rim�tre d?enqu�te est insuffisant, �tant limit� aux quatre arrondissements d?implantation du projet�: 1er, 4e, 7e et 12e. Cet argument ne tient pas au regard du droit et ce pour deux raisons�: d?abord, parce que le p�rim�tre de l?enqu�te publique a �t� d�fini par la Commission d?enqu�te elle-m�me, avant qu?elle ne lance ses travaux. Et donc, la Ville n?en est pas comptable. Ensuite, parce que la Cour administrative d?appel de Paris pr�cise justement, dans son arr�t du 10 juin 2014 concernant les berges rive gauche - parce que je vous rappelle qu?il y a eu des recours sur la fermeture des voies sur berges rive gauche, aujourd?hui chacun prend plaisir � s?y promener et oublie qu?il y a eu des oppositions farouches - mais que disait la Cour administrative d?appel en juin 2014�? L?enqu�te publique ne doit s?�tendre qu?au territoire sur lequel se situe le projet de l?op�ration. La Commission d?enqu�te estime par ailleurs ne pas disposer d?�l�ments suffisants concernant les cons�quences sur la circulation dans les villes limitrophes de la Capitale. Nous avons pourtant fourni des �tudes d?impact absolument incontestables r�alis�es par les bureaux d?�tudes ind�pendants reconnus�: Systra et Arcadis. Ces �tudes d�montrent que la pi�tonisation des berges rive droite ne cr�era aucune augmentation sensible de trafic, ni de pollution dans les villes de la m�tropole du Grand Paris. Ces �tudes que nous avons souhait�es - nous les avons d�cid�es, sans qu?elles ne nous soient impos�es - ont �t� r�alis�es sur un p�rim�tre allant jusqu?� l?A86 et elles confirment que l?impact des reports de circulation est concentr� et absorbable sur l?hyper centre de Paris et que les reports en banlieue sont quasi inexistants. La pi�tonisation des berges de Seine rive gauche avait soulev� des inqui�tudes, des oppositions, des blocages. Rappelez-vous, disons-nous les choses�: vot�e en 2008 par l?�quipe municipale conduite par Bertrand DELANO�, devant �tre mise en ?uvre en 2010, la mise en ?uvre de la pi�tonisation des berges de la rive gauche s?est trouv�e confront�e � un blocage � l?�poque du Gouvernement de M. FILLON - je passe sur qui �tait Ministre de l?Environnement � l?�poque - qui a bloqu� ce projet en donnant l?ordre � l?administration du Port, mais aussi � l?ancien Pr�fet de police - qui pourtant ici m�me, Michel GAUDIN, avait dit son soutien � ce projet - avait donn� l?ordre � l?administration de ne pas travailler avec la Ville de Paris pour la pi�tonisation des berges de la rive gauche. Il a fallu attendre 2012, le Gouvernement de Jean-Marc AYRAULT, pour que soit lev�e cette interdiction faite aux administrations de l'Etat de travailler avec l'Ex�cutif parisien pour la mise en ?uvre d'une mesure pourtant vot�e par l'Assembl�e l�gitime pour d�cider de Paris, � savoir cette assembl�e parisienne. La pi�tonisation, apr�s quelques semaines de fermeture des voies sur berges sur la rive droite, nous pouvons d'ailleurs d�j� dresser un premier bilan. Les faits sont l�. Les relev�s de la circulation r�alis�s au mois de septembre par la Direction de la Voirie et des D�placements montrent que, contrairement � ce qui avait �t� affirm� par certains, on circule dans Paris en ce mois de septembre. L'allongement de la dur�e des parcours est plus faible que ce que les �tudes pr�disaient. Il est de huit minutes maximum sur le parcours Tuileries-Henri IV, mais il est beaucoup plus faible sur des parcours plus longs. En effet, sur le quai de Bercy, on circule mieux. Les automobilistes se rendant, par exemple, dans le Val-de-Marne, rattrapent sur le quai de Bercy le temps perdu en amont sur les quais hauts. La Commission d'enqu�te estime, enfin, que si le projet g�n�re des embouteillages, cela pourrait entra�ner un effet n�gatif sur l'�conomie locale. Cette affirmation est infond�e et non �tay�e. Au contraire, de tr�s nombreuses �tudes et exp�riences dans le monde d�montrent qu'� l'inverse, la qualit� du cadre de vie, dont participe fortement la qualit� de l'air et des espaces publics, constitue un facteur essentiel dans le choix d'implantation des grandes entreprises. D'ailleurs, ces grandes entreprises - cela vous sera rappel� tout � l'heure�- sont nombreuses � se r�implanter dans Paris. Dans les crit�res de choix d'implantation d'un si�ge social � Paris, ou ailleurs, le crit�re de qualit� de vie, le crit�re notamment de pollution d'espace public am�nag�, appara�t comme un crit�re majeur parce que les grandes entreprises ont aussi le souci des collaborateurs et de leur sant� lorsqu'elles d�cident de s'implanter dans un pays �tranger au leur. Comme sur la rive gauche, la reconqu�te des berges rive droite permettra de d�velopper de nouveaux usages et de g�n�rer de nouvelles activit�s en lien avec la Seine, notamment dans les secteurs du tourisme et du transport fluvial. De nombreux exemples en France ou � l?�tranger le prouvent. Nous ne sommes pas la premi�re ville � transformer une voie rapide en voie urbaine ou pi�tonne et, je vous le dis ici, nous ne serons sans doute pas la derni�re. Les Parisiens continueront � �tre associ�s au projet pendant toute sa mise en ?uvre. Nous voulons pouvoir leur fournir la preuve concr�te que celui-ci poss�de des impacts positifs. Nous allons donc mettre en place un processus d'�valuation du projet avec M. le Pr�fet de police qui l'�voquera dans un instant, qui devra par ailleurs se prononcer sur l'arr�t� que j'aurai � prendre � l'issue de nos d�lib�rations. Les indicateurs permettant de mesurer l'impact du projet sur la circulation, sur le niveau de pollution et sur le bruit ont �t� d�finis et seront suivis pendant plusieurs mois. Les indicateurs sur la circulation mesurent les flux circul�s sur l'ensemble des tron�ons des berges - quais hauts, rive droite - mais aussi sur les principaux axes de report de circulation, comme le boulevard Saint-Germain. Des indicateurs plus macroscopiques sur l'�volution des volumes de circulation et sur la vitesse moyenne dans Paris et sur le p�riph�rique seront �galement suivis. Pour ce qui est de la qualit� de l'air, nous travaillons avec Airparif qui mettra en place de nouveaux capteurs permettant de mesurer le niveau de la qualit� de l'air dans diff�rents sites potentiellement concern�s par le projet et dans un p�rim�tre tr�s large pour v�rifier d'�ventuels impacts dans Paris et au-del� de Paris. De la m�me fa�on, Bruitparif est associ� pour mettre en place un processus de relev� des niveaux de bruit dans le p�rim�tre concern� par le projet. Nous pr�senterons, bien s�r, un premier bilan de l'ensemble de ces impacts d'ici six mois, puis dans un an. Le comit� de suivi est mis en place avec le Pr�fet de police qui nous accompagnera dans toute la d�marche, mais �galement en associant la M�tropole du Grand Paris. Mes chers coll�gues, je l?ai d�j� dit, on ne saurait limiter ce projet � un projet d'am�nagement urbain. Les enjeux sont bien plus profonds. Il s'agit de sant�, de solidarit�. Les r�serves �mises par la Commission d'enqu�te exc�dent le cadre juridique des commissions d'enqu�te pour se concentrer sur des �l�ments d'opportunit� qui appartiennent � notre Assembl�e. Nous ne renoncerons nullement � une �tape aussi d�cisive dans la lutte contre la pollution dans notre ville. Je le redis, vouloir freiner ce projet, c'est faire preuve d'un d�ni coupable de l?urgence climatique, d�ni qui, comme sur la question du diesel, conduira celles et ceux qui n'ont pas agi en connaissance de cause � r�pondre de leur responsabilit� morale et p�nale. Mais je ne serai pas la Maire qui aura laiss� prosp�rer le p�ril environnemental au d�triment de la sant� des Parisiens qui, pour moi, n'est pas une option. C'est m�me le sens de mon action. C'est pourquoi je vous pr�sente aujourd'hui � vous tous, membres de l'Assembl�e �lue par les Parisiens, ce projet de d�lib�ration d'une importance cruciale pour chacun d'eux, car c'est pour eux, pour que les enfants de notre ville puissent respirer, n?en d�plaise � celles et ceux qui consid�rent qu'au contraire, il faudrait de nouvelles autoroutes, plus de voitures. Je pense, bien s�r, � la R�gion Ile-de-France en disant cela, la R�gion Ile-de-France qui n'investit pas sa comp�tence en mati�re de transport et qui se disperse en contestant la comp�tence des autres collectivit�s, qu'il s'agisse de la M�tropole ou de la Ville de Paris. Je vais vous donner un exemple des r�ponses que nous attendons de la R�gion Ile-de-France dans le domaine qui est celui de ses comp�tences propres, � savoir en mati�re de transport. Par exemple, nous attendons toujours, en application du contrat de plan Etat-R�gion et du contrat particulier sign� avec Paris, des nouvelles sur les engagements de la R�gion sur le financement de plusieurs projets pourtant inscrits dans ce C.P.E.R. Par exemple, le bouclage du T3 � l'Ouest et � Nation. Rappelons que le T3 est emprunt� par beaucoup d'habitants franciliens, car un usager sur deux est m�tropolitain. Autre dossier sur lequel nous attendons des r�ponses�: la ligne � haut niveau de service sur les quais hauts qui participera pourtant aux alternatives � la voie Georges-Pompidou et qui permettra de proposer un transport en commun. La prolongation de la ligne 10 du m�tro jusque dans le Val-de-Marne, � Ivry. Le transport fluvial de personnes qui est au point mort depuis l'arr�t de Vogu�o. Nous attendons, avec la M�tropole du Grand Paris, des r�ponses que la R�gion ne nous apporte pas pour pouvoir d�ployer des transports de voyageurs sur la Seine, dont nous savons toutes et tous - et sur tous les bancs de cette Assembl�e, je crois que l?on est d?accord - qu'il s'agit d'une alternative intelligente � la voiture. Nous attendons toujours sur les am�nagements de v�los. Jusqu'� pr�sent, la R�gion nous accompagnait financi�rement par des subventions pour la construction de pistes cyclables. Nous attendons un engagement de m�me nature du nouvel Ex�cutif r�gional pour nous engager et nous accompagner dans la mise en ?uvre de notre Plan V�lo. Nous attendons toujours le renforcement de l'offre de bus, avec la restructuration du r�seau de bus qui vient d'�tre annonc�e, mais sur laquelle aucune concertation n'a encore eu lieu avec la Ville de Paris pour permettre une am�lioration de l'offre. Nous attendons toujours des r�ponses sur l'ouverture du m�tro la nuit. Et je pourrai faire une liste bien plus longue que cela. Au lieu de cela, on nous annonce la cr�ation d'autoroutes. Je demande solennellement, en notre nom � tous et au nom des Parisiens, d'une part, � la R�gion, de respecter l'Ex�cutif et la majorit� parisienne en travaillant sur ces projets-l�, comme nous respectons la majorit� r�gionale et son Ex�cutif, mais je demande aussi � la R�gion de se concentrer sur ses comp�tences et de cesser d'aller discuter les comp�tences que la loi ne lui accorde pas, qu'il s'agisse de Paris ou de la M�tropole du Grand Paris. Je demande aussi solennellement que la R�gion explique quelles sont les nouvelles autoroutes qu'elle envisage de faire, dans quelles villes, dans quels arrondissements seraient-elles susceptibles de passer, pour quel programme, dans quelle dur�e, avec quelle proc�dure�? Je demande que, puisque l?annonce a �t� faite en grande pompe, nous puissions �tre tenus au courant, que les Parisiens sachent si la R�gion Ile-de-France a pr�vu de nous faire traverser de nouvelles autoroutes et, sur le Plan engag� par la R�gion Ile-de-France, o� d�boucheraient-elles. Je pense que chaque citoyen de cette m�tropole et de cette r�gion, y compris les Parisiens, a le droit de savoir. Bref, avec le succ�s de la pi�tonisation de la rive gauche qui, aujourd'hui, fait consensus, nous transformons cette autoroute urbaine en espace de libert� et de respiration offert � tous. Nous apportons donc les solutions du XXIe si�cle aux Parisiens qui nous ont �lus et pour lesquels nous travaillons. Je vous remercie. Merci, mes chers coll�gues. Je donne la parole � M. le Pr�fet de police. Monsieur Michel CADOT, vous avez la parole.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Merci, Madame la Maire.

Messieurs, Mesdames les Conseilleurs, le projet de d�lib�ration qui est soumis aujourd'hui au vote du Conseil de Paris est une d�cision dont chacun mesure l'importance. Il s'agit en effet d'un choix politique port� par la Ville de Paris et son Ex�cutif depuis de nombreuses ann�es, vous l'avez rappel�, Madame la Maire. C'est un projet �galement au c?ur de votre projet de mandature et qui vise � offrir aux Parisiens et aux Franciliens, une r�appropriation des rives de Seine autour desquelles notre Capitale s'est construite depuis des si�cles. Ce choix pr�pare aussi une ville et une m�tropole durables en renfor�ant la qualit� de l'environnement et en luttant contre la pollution. Mais cette d�cision est aussi une d�cision de cons�quence pour les 43.000 automobilistes qui empruntent chaque jour cet axe majeur et qui expriment actuellement des inqui�tudes sur les conditions de mise en ?uvre de la fermeture de la voie sur berge rive droite � l'automobile entre le tunnel des Tuileries et le tunnel Henri IV. Enfin, ce choix affecte sur plusieurs points les modalit�s de d�placements urbains dans Paris, au sein de l'agglom�ration et de la m�tropole et au sein de la R�gion parisienne. A ce titre, les collectivit�s, les organismes publics concern�s n'ont pas manqu� de prendre part, ces derni�res semaines, au d�bat qui va s'ouvrir dans quelques instants dans votre Assembl�e. Si l'ensemble de ces �l�ments peuvent expliquer la passion soulev�e par ce projet de d�lib�ration, il me semble qu'il faut appr�cier l'ensemble de ces prises de position � leur juste mesure. Ce sont, � mon avis, davantage les modalit�s de mise en ?uvre de la fermeture � la circulation de la voie sur berge rive droite qui font d�bat que l'orientation elle-m�me de redonner progressivement droit de cit� � la partie centrale de la rive droite des berges de Seine, comme cela avait �t� fait il y a 14 ans maintenant sur la rive gauche. Vous l'avez rappel� tout � l'heure, Madame la Maire. Souvenons-nous en tous. Ce projet avait, � l'�poque, suscit� des d�bats tout aussi passionn�s, des oppositions m�me, comme vous l'avez rappel�. Avec le recul des ann�es, nous devons constater que les impacts en termes de circulation sont moindres que ceux qui avaient �t� annonc�s dans la phase d'instruction de ce premier projet et que l'obligation de r�versibilit�, qui avait d�j� �t� instaur�e � l'�poque, a �t� pr�serv�e encore aujourd'hui par la mise en place d'am�nagements adapt�s sur les quais de la rive gauche. Ce qui doit concentrer nos efforts collectifs, en ce jour, rel�ve donc d'abord des modalit�s de mise en ?uvre de cette interruption de circulation automobile sur la rive droite et des pr�cautions qui doivent accompagner la mise en ?uvre de ce changement. Ces modalit�s figurent pour l'essentiel dans le projet de d�lib�ration qui est soumis aux �lus parisiens et sur lequel le Pr�fet de police doit donner de par les textes son avis. Il me reviendra, en effet, lorsque j'en serai saisi par la Maire et apr�s le vote que vous prononcerez tout � l'heure, de me prononcer formellement sur ce projet, au regard strict des comp�tences qui sont les miennes, dans mes doubles fonctions de Pr�fet de la zone de d�fense de Paris, d'une part, et de Pr�fet de police, d'autre part. En ma qualit� de Pr�fet de zone, d'abord, en application de l'article L.�1214-6 du Code des transports, pour ce qui rel�ve de la fluidit� de la circulation sur les r�seaux d�partementaux � caract�re structurant de la R�gion Ile-de-France, r�seau qui inclut en particulier la voie sur berge rive droite dans le Plan de d�placement urbain approuv� en 2014. Dans mes responsabilit�s de Pr�fet de police ensuite, par l'application des articles L. 2512-13 et L. 2512-14 du Code g�n�ral des collectivit�s territoriales. Ce dernier article dispose en effet que le Maire de Paris d�termine, apr�s avis conforme du Pr�fet de police, les r�gles de circulation et de stationnement sur les axes parisiens permettant d'assurer la continuit� des itin�raires principaux dans l'agglom�ration parisienne et la R�gion Ile-de-France, en pr�cisant que la liste de ces axes est fix�e par d�cret. Le d�cret correspondant, qui est un d�cret du 18 d�cembre 2014, int�gre, � ce jour, la voie sur berge qui fait l'objet du projet d'am�nagement �voqu�. La d�cision qui sera donc prise par l'arr�t� de la Maire de Paris devra tenir compte des pr�conisations de l'avis formul� par le Pr�fet de police pour garantir la continuit� des itin�raires principaux dans l'agglom�ration et la R�gion. De fait, mon avis ne sera �videmment �tabli que sur des �l�ments objectiv�s qui devront r�pondre � une double obligation�: en premier lieu, prendre en compte et analyser l'impact du projet sur la circulation dans Paris intra-muros bien s�r, mais �galement � l'�chelle de l'agglom�ration et de la R�gion parisienne; en second lieu, j'examinerai �galement ce projet au regard de ses cons�quences sur les conditions de circulation des services d'urgence, des forces de s�curit� et des services de secours dans ce secteur central et strat�gique de Paris. Vous le comprenez, en ma qualit� d'autorit� charg�e de l'ordre public sous l'autorit� du Ministre de l'Int�rieur, de l'ordre public et de la s�curit� des personnes et des biens dans Paris, il est de ma responsabilit� de garantir le respect des conditions d'acc�s des services de s�curit� et de secours dans Paris et son agglom�ration. L'actualit� et les �v�nements tragiques de ces derni�res ann�es ne permettent, �videmment sur ce point, aucune faille et exigent de ma part une tr�s grande vigilance sur ce point. Enfin, si le contexte a quelque peu chang� depuis 2002, ma position finalement n'est pas v�ritablement originale par rapport aux discussions de l'�poque et les points d'attention sont identiques � ceux que mes pr�d�cesseurs avaient examin�s � l'occasion du projet de fermeture des quais de la rive gauche. J'ajoute que les �tudes qui ont d�j� �t� effectu�es en mati�re de circulation et de conditions de circulation et d'impact de la mesure sur la fluidit� me conduisent � veiller � assortir mon avis conforme au respect de six prescriptions. Ces six prescriptions, que je vais rapidement vous pr�senter ont fait l'objet de nombreux �changes avec vous, Madame la Maire, dans un esprit de dialogue et de responsabilit�. Je vous en remercie. Elles sont conformes �galement aux informations que j'ai pu donner � un certain nombre d'�lus qui m'ont demand� rendez-vous, que j'ai re�us, et �galement dont j'ai fait part dans la presse quand j'ai �t� interrog�. La premi�re prescription concerne l'objectivation de l'impact sur les conditions de circulation dans Paris et � l'�chelle r�gionale. En raison des enjeux que repr�sentent le trafic routier en Ile-de-France, la loi a confi� au Pr�fet de police cette responsabilit� pour les axes d�partementaux structurants de la R�gion. Ces pouvoirs me conduisent � �tre oblig� de veiller � assurer la continuit�, la fluidit� et la s�curit� de la circulation sur ces itin�raires principaux de la R�gion Ile-de-France. Dans ce cadre, je voudrais d'abord rappeler que les �tudes initiales et les analyses compl�mentaires qui ont �t� r�alis�es au mois de septembre dernier par le cabinet "Systra" ont fait l'objet d'une validation technique de la part des services de l'�tat, des services de la Direction r�gionale et interd�partementale de l'�quipement et de l'am�nagement, la DRIEA, qui a confirm� la pertinence des principes et crit�res qui ont �t� �tablis pour cette �tude. Je rappelle d'ailleurs que le mod�le d'�tude et la fiabilit� des principes qui lui sont appliqu�s sont les m�mes que les �tudes qui avaient �t� mises en ?uvre pour la pi�tonisation de la rive gauche et qui ont fait l'objet de recours allant jusqu'� la cour administrative d'appel, qui avait valid� � l'�poque les principes et les modalit�s de ces �tudes dont le sch�ma a �t� repris pour la rive droite. L'examen des principes de comptage retenu et du cahier des charges n'a suscit� par ailleurs aucune critique de la part de la DRIEA. Celle-ci �voquait le fait que le projet ne devrait avoir que des impacts marginaux en dehors de Paris et que les seules incidences concerneraient certains itin�raires de report intra- parisiens, � certaines heures de la journ�e. A partir de cet avis, il me sera n�cessaire de v�rifier sur une p�riode que nous avons �tablie � six mois, la traduction r�elle de ces reports et de ces retenues potentielles de circulation de fa�on � s'assurer que ce qui a �t� pr�vu dans ces �tudes, qui s'est confirm�e sur la rive gauche, correspond au comportement actuel des automobilistes sur la rive droite. Il a �t� donc demand�, pour cette premi�re pr�conisation, aux services de l'�tat, � la DRIEA, de m'adresser mensuellement l'�tat des conditions de circulation sur les grands axes d?Ile-de-France, avec une analyse qui tiendra compte des �ventuels impacts exog�nes au projet de voies sur berges, ce qui pourrait correspondre � des travaux d'entretien sur les routes, ou autoroutes, ou � des incidents sp�cifiques qui �videmment doivent �tre neutralis�s. Ce travail sera effectu� sur un dispositif de comptage p�renne comparatif sur les ann�es pr�c�dentes, dot� de dizaines de capteurs sur l'ensemble du r�seau, et je rappelle que ces capteurs et leur implantation n'ont jamais �t� contest�s et que les analyses ainsi effectu�es permettront de comparer les conditions de circulation vis-�-vis des mois et ann�es pr�c�dentes. Dans Paris, la Maire l'a �voqu� tout � l'heure, la Municipalit� de Paris a effectu�, sur les axes de report qui ont �t� identifi�s, des relev�s quotidiens du trafic. Ces relev�s permettant d'appr�cier le nombre de v�hicules, la vitesse moyenne de circulation, et les temps de parcours. La Ville va le faire avec les capteurs dont elle dispose, sur un tr�s grand nombre de points que je ne vais pas reprendre mais que je tiens � votre disposition, au moins une dizaine dans Paris. Il y a �galement des tron�ons complets sur la voie rive droite entre Tuileries et boulevard Bourdon et il est fait report sur la totalit� du boulevard Saint Germain et sur la partie entre Mazas et la porte de Bercy. Enfin, il y a une mesure des temps de parcours cumul�s sur un itin�raire plus important portant sur la quasi-totalit� de la travers�e d'Ouest en Est dans Paris Je demanderai sur ces diff�rents points, � mes services en charge de la circulation, de proc�der parall�lement � un certain nombre d?observations, de relev�s et d'analyses venant compl�ter les relev�s par capteurs qui sont effectu�s par la Direction de la voirie et que Mme la Maire a annonc�s tout � l'heure. Voil� pour la premi�re prescription. Il s'agit donc d'afficher et de partager la r�alit� des r�sultats concernant l'int�gration de cette fermeture dans les tron�ons sur Paris.

La deuxi�me prescription, concerne l'impact du projet sur les conditions de d�placement des v�hicules de police et de secours dans Paris. C'est un enjeu majeur. Je l'ai �voqu� tout � l'heure, je voudrais rappeler dans quel contexte s'inscrit cette mesure, puisque nous avons mesur� l'�volution des temps moyens de d�placements et la dur�e moyenne des interventions aussi bien pour les sapeurs-pompiers de la BSPP que pour la police depuis 2011 et sur la p�riode 2011-2015. Il appara�t que le temps moyen de d�placement, le temps n�cessaire pour un v�hicule d'urgence pour se rendre de la caserne � son lieu d'intervention, a augment� entre 2011 et 2015 de 30 secondes pour les v�hicules de secours � victimes et de 12 secondes pour les engins d'incendie. Ces temps ont augment� davantage encore en banlieue dans les d�partements de la petite couronne. Pour ce qui est de la dur�e moyenne des interventions qui est un autre indicateur utile, qui mesure le temps d'acheminement et de retour sur le casernement, et donc sur l'indisponibilit� des moyens de secours, l� aussi, les dur�es moyennes ont �volu� de mani�re contrast�e. Pour Paris, elles ont augment� de 8 minutes entre 2011 et 2015 pour les v�hicules de secours aux victimes et de 6,50 minutes pour les engins d'incendie. Alors que pour les d�partements de la petite couronne, l'augmentation est de 6 minutes et 12 minutes respectivement pour les VSAV et pour les engins d'incendie. Je suis d�sol� d'�tre aussi long, mais comme vous le voyez, les �volutions constat�es en termes d'allongement aussi bien des temps d'intervention que de la dur�e moyenne des interventions concernent aussi bien l'agglom�ration que Paris. C?est un ph�nom�ne g�n�ral qui tient �videmment � un certain nombre de facteurs, mais notamment aux conditions de circulation, aux difficult�s d'acc�s sur certains points et peut-�tre aussi dans une certaine mesure, un certain nombre de pr�cautions qui sont prises en ce qui concerne les interventions elles-m�mes mesur�es dans le temps global d'intervention. La cons�quence que je retire de ces constats, c'est l'obligation qui a �t� �voqu�e avec la Maire en amont de la d�cision, et qui a �t� accept�e, de r�server un acc�s permanent, d�finitif, de jour comme de nuit, tous les jours de l'ann�e, � la voie sur berges de la rive droite pour les services de police et de secours. Cette am�nagement permettra de pr�server une voie susceptible d'�tre emprunt�e en toute circonstance par ces services de secours ou de police pour contourner les �ventuelles retenues de circulation, en cas de n�cessit� et d'urgence, qu'il s'agisse de situations exceptionnelles ou de situations particuli�res. Des tests seront conduits hebdomadairement afin de comparer pendant cette p�riode de six mois, sur le terrain, la r�alit� des d�placements d'Est en Ouest des services de secours et de police sur le quai haut et en utilisant la voie sur berges, nous avons commenc� � le faire et cela permettra d'avoir des �l�ments d'appr�ciation sur le maintien �videmment de notre efficacit� en termes de rapidit� d'arriv�e des services de secours et de police quels que soient finalement les itin�raires ou voies sur berges qu'ils seraient amen�s � utiliser dans l'avenir. Je pense que nous aurons dans ce cadre-l� des �l�ments solides sur la s�curit� parisienne et dans l'agglom�ration parisienne.

La troisi�me prescription est celle de la phase d'observation et du principe de r�versibilit�, dans le souci de transparence �voqu� au d�but de cette s�ance. Les chiffres donnent souvent lieu � interpr�tations, � commentaires, certains trouvent que le d�lai d?observation sur lequel on les �tablit n?est pas le bon. Apr�s avoir �voqu� ce sujet - et dans un premier temps, nous avions �voqu� un d�lai de trois mois, Madame la Maire -, il nous a sembl� qu?il �tait sans doute pr�f�rable d?avoir une analyse objective sur une p�riode plus longue et nous avons donc arr�t� un d�lai d?observation de six mois pendant lequel nous pourront mesurer ces chiffres et les �volutions de temps de circulation. Outre les analyses du trafic - volume, d�lai de parcours -, ce d�lai permettra de constater sur une p�riode suffisamment longue la r�alit� du principe d?�vaporation du trafic, hypoth�se sur laquelle reposent les premi�res simulations qui ont �t� pr�sent�es dans les �tudes jointes au dossier d?enqu�te publique. Cette �vaporation - cette r�duction - du trafic, de son volume a �t� constat�e sur d?autres projets de m�me nature�; elle a �t� constat�e sur la rive gauche. Cette r�duction de flux automobile est sans doute un �l�ment qu?il faut appr�cier sur cette p�riode de six mois, permettant ainsi d?absorber, pour partie, les pics de circulation aux heures de pointe. Comme tout autre projet de cette nature, le principe de r�versibilit� s?impose �galement. Sur ce point, je tiens � dire ici que la Maire de Paris a confirm� par �crit son engagement � cet effet.

La quatri�me prescription concerne la constitution d?un Comit� technique de suivi qui, comme je l?ai indiqu� depuis le d�but de ce projet, permettra d?assumer pour le Pr�fet de police dans son avis conforme sa responsabilit� dans la plus grande transparence. A cet effet, avec les donn�es que je viens d?�voquer en mati�re de circulation ou en mati�re de secours, je souhaite pouvoir partager ces donn�es et les analyser avec les acteurs qui seront directement impliqu�s dans ce dossier, autour bien entendu prioritairement de la Maire, mais �galement par une information sur un rythme bimestriel, r�gulier des services de l?Etat concern�s, de la pr�fecture et des pr�fectures de d�partement notamment mais �galement des collectivit�s ou �tablissements publics�: M�tropole, Conseil r�gional, STIF Conseils d�partementaux de la petite couronne, Port de Paris, Voies navigables de France et un certain nombre d?acteurs associatifs ou consulaires et repr�sentants d?usagers et grands op�rateurs de transports comme la RATP ou dans d?autres domaines comme Bruitparif et Airparif. Ce Comit� technique sera install� le 3 octobre prochain, il se r�unira � un rythme bimestriel et permettra de partager les informations utiles.

La cinqui�me prescription est celle concernant la pollution et le bruit de fa�on � partager �galement dans ces donn�es les informations que la Mairie de Paris va collecter aupr�s d?Airparif ainsi qu?aupr�s de Bruitparif. Nous avons un accord avec Airparif pour qu?ils m?adressent en parall�le ces r�sultats qui seront int�gr�s aux travaux du Comit� technique de suivi. Il en sera de m�me pour Bruitparif auquel j?adjoindrai un certain nombre de mesures qui seront effectu�es par le laboratoire de la Pr�fecture de police.

La sixi�me et derni�re pr�conisation enfin, c?est la reprogrammation de certaines op�rations d?am�nagement. Je me permets �galement de mentionner ce point sans m?immiscer dans la mise en ?uvre des projets port�s par l?Ex�cutif, par la Mairie de Paris, ce qui n?est pas ma responsabilit�. Toutefois, comme nous en sommes convenus d�s le d�part, il importait de limiter les impacts cumul�s d?autres projets urbains pendant les premiers mois de la mise en ?uvre de la fermeture de la voie sur berges. Pendant ce d�lai de six mois sur lequel nous sommes finalement tomb�s d?accord, nos services ont �chang� sur ce sujet, ont identifi� les projets dont la r�alisation aurait pu avoir un impact direct et aggravant sur les conditions de circulation dans les prochains mois. Je pense en particulier � l?am�nagement de la place de la Bastille ou � la d�clinaison du Plan V�lo dans le secteur tr�s proche du quai haut de la rive droite, dans le secteur de la rue de Rivoli par exemple. La mise en place de ces chantiers sera pr�par�e �videmment par les dossiers techniques pendant cette p�riode, mais ne sera mise en ?uvre sur le terrain qu?une fois la phase d?observation de six mois effectu�e. Durant cette p�riode, les secteurs impact�s pourront anticiper les travaux, mais ne seront pas directement affect�s. Voici, Madame la Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, les six pr�conisations qui accompagneront mon avis conforme. Je ne peux tout de m�me passer sous silence, avant de conclure, les actions qui ont �t� engag�es ces derni�res semaines en accord entre la Mairie et la Pr�fecture de police et en amont de toute d�cision municipale qui interviendra dans quelques heures, les mesures qui ont �t� prises pour faciliter les conditions de circulation sur les quais hauts, avec la modification du cycle des feux tricolores du carrefour du Pont Neuf - qui a �t� mis en place depuis le 13 septembre, qui a apport� de premi�res am�liorations visibles -, avec la n�cessit� de r�duire les emprises de certains chantiers�: celui de La Samaritaine, celui du Louvre notamment, pour lib�rer les espaces qui peuvent l?�tre au profit des usagers de la route du quai haut. Enfin, j?ai donn� des instructions pour que l?on contr�le de mani�re effective la pr�sence des tricycles dans les voies bus, tout particuli�rement dans les cr�neaux les plus sensibles, les plus charg�s, de 7 heures � 9 heures 30 et de 16 heures 30 � 19 heures 30. Je sais que des contacts sont engag�s par vos services, Madame la Maire, sur diff�rentes soci�t�s de transport de type Citybus pour que les escales n?interviennent pas dans les couloirs de bus et pour faciliter la circulation des transports collectifs, mais qu?elles soient d�cal�es de quelques m�tres sur le Pont Neuf, par exemple. Je suis convaincu que tout ceci contribuera � am�liorer les conditions globales de circulation qui sont effectivement parfois difficiles � certaines heures sur cet axe. Je tiens, en tout cas, � ce que la d�cision qui sera prise apr�s le vote du Conseil de Paris puisse �tre suivie pendant cette p�riode de six mois dans un contexte de transparence, de confiance et de dialogue constructif de la part de tous.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Pr�fet de police. Merci pour cette intervention pr�cise, merci pour le travail s�rieux et, comme vous l?avez dit, chacun dans le r�le qui est le sien. Je crois que les choses fonctionnent mieux quand on respecte le r�le de l?autre et qu?on essaie d?objectiver et de s?inscrire aussi dans les l�gitimit�s qui sont les l�gitimit�s � l??uvre. Je veux vraiment vous remercier parce que nous avons la chance � Paris de pouvoir avoir ce dialogue constructif et respectueux avec les repr�sentants de l?Etat et vous-m�me en tant que Pr�fet de police. C?est un point important que je voulais rappeler devant nos coll�gues ici. Les points que vous avez �voqu�s, on va y revenir dans le d�bat, sur notamment la prise en compte, la n�cessit� d?avoir des v�hicules de secours qui puissent �tre mobilis�s en cas de crise comme on a pu en conna�tre � Paris. C?est une �vidence, c?est vraiment un point fondamental sur lequel nous avons toujours �t� d?accord et je crois que nous avons trouv� les solutions techniques, tout comme d?ailleurs vous avez parl� du report de projets. En fait, il s?agit de projets dont le d�but - je pense � l?am�nagement des places - n?intervenait pas dans l?ann�e 2016 ni m�me courant 2017, m�me s?ils sont travaill�s avec les habitants depuis longtemps. Il y a un phasage, bien �videmment, des chantiers des travaux des projets, mais qui nous permet, l� encore, de fa�on tout � fait objective, d?avancer. Je vous remercie vraiment pour l?�tat d?esprit et le s�rieux de cette coproduction puisque, l� aussi, nous sommes dans la coproduction. Je vais � pr�sent donner la parole au premier orateur des groupes�: R�mi F�RAUD, pr�sident du groupe Socialiste et Apparent�s.

M. R�mi F�RAUD, maire du 10e arrondissement. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues. Le vote auquel nous allons proc�der aujourd?hui sera historique. Il demande � nous tous, mais en particulier � la Maire de Paris, beaucoup de courage et de conviction, tant les...

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Attendez, Monsieur le Pr�sident. Je trouve que ce n?est pas tr�s respectueux. Peut-on �couter l?orateur sans faire de bruit�? Les �lus peuvent bien s�r se d�placer, mais les responsables, les secr�taires g�n�raux des groupes, veuillez regagner vos places si vous n?avez rien � faire dans les trav�es. Je vous remercie. Monsieur F�RAUD�?

M. R�mi F�RAUD, maire du 10e arrondissement. - Je vous remercie, Madame la Maire.

Ce vote demandera beaucoup de courage, tant les pressions conservatrices sont fortes et d?ailleurs, la plupart du temps, irrationnelles dans ce d�bat. En m�me temps, les marques de fabrique de ce mandat sont reconnues�: le volontarisme et la fid�lit� � nos engagements de campagne. La pi�tonisation des voies sur berges est un projet phare du programme que nous avons pr�sent� devant les Parisiens en 2014. Nous savons qu?il est aujourd?hui attendu, souhait� par une nette majorit� de Parisiens. Le sondage IFOP r�alis� � la demande de la F�d�ration socialiste de Paris, la semaine derni�re, a montr� des r�sultats sans appel�: 55�% des Parisiens sont favorables � la pi�tonisation des berges de Seine rive droite, malgr� la pol�mique. L?adh�sion atteint 58�% chez les Parisiennes, 62�% pour la population des arrondissements centraux - je pense que certains devraient y �tre attentifs - car ces habitants sont conscients que leur cadre de vie en sera consid�rablement am�lior�. L?ouverture des berges de la Seine rive droite aux pi�tons est particuli�rement populaire aupr�s des plus jeunes, ce sont les 25-34 ans, par les travailleurs, 65�% des commer�ants et artisans y sont favorables, 59�% des artistes dans leur ensemble. Par d�magogie et caricature, certains parlent parfois et m�me tr�s souvent d?une mesure de "bobos contre les prolos". C?est en g�n�ral ce qu?on dit quand on n?a plus aucun argument. Ce sondage vient r�tablir la v�rit�: la pi�tonisation de la rive droite suscite l?adh�sion des classes populaires avec 66�% des ouvriers et 63�% des employ�s qui s?y disent favorables.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Vous devriez �couter respectueusement.

M. R�mi F�RAUD, maire du 10e arrondissement. - Je pense d?ailleurs m�me que les �lus de la droite parisienne devraient regarder les r�sultats au sein de leurs propres �lecteurs. De m�me, ce projet s?inscrit dans le mouvement de toutes les grandes m�tropoles fran�aises et mondiales, celui de la reconqu�te des berges de fleuve, des c?urs de ville, au profit des pi�tons et des circulations douces. Dans la droite ligne des engagements de la COP�21 que, nous, nous n?avons pas d�j� oubli�s, ces projets d?am�lioration ont pour objectif de diminuer la place de la voiture, source majeure de pollution, et de pr�server la sant� de nos concitoyens. Car cet enjeu de sant� publique, et Anne HIDALGO l?a r�p�t� plusieurs fois dans son intervention, devrait primer sur tous les autres dans notre d�bat. Alors que la pollution atmosph�rique tue chaque ann�e 6.500 personnes dans la m�tropole du Grand Paris, elle r�duit l?esp�rance de vie de nos concitoyens. L?am�lioration de la qualit� de l?air est une pr�occupation majeure des Franciliens, ce doit �tre aussi celle de leurs �lus. Nous avons une obligation morale, si elle n?est pas l�gale, d?agir. Et contrairement � ce que l?on entend parfois chez les climato-sceptiques, qui se multiplient ces derniers temps, l?un des principaux leviers est d?agir sur le trafic routier, celui-ci g�n�rant deux tiers des �missions de dioxyde d?azote et plus de 50�% des particules fines � Paris. J?avoue que j?ai d?ailleurs un peu de mal, comme tout le monde, � suivre la position des R�publicains. Ils oscillent entre un Nicolas SARKOZY qui attribue maintenant le r�chauffement climatique � la d�mographie et non aux activit�s humaines, une pr�sidente de la R�gion Ile-de-France, Val�rie P�CRESSE, qui r�ve de construire de nouvelles autoroutes, qui donne la priorit� � un plan, je cite, "anti-bouchons", plut�t qu?aux transports en commun, ce qui risque ainsi d?augmenter encore la circulation automobile, voire les voitures voulant entrer dans Paris, et une pr�sidente du groupe au Conseil de Paris, candidate � la primaire de la droite, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, qui ne veut certes pas s?afficher trop hostile � une fermeture des voies sur berges, mais �videmment pas comme cela et surtout, surtout, pas tout de suite, alors que nous en parlions d�j� lorsqu?elle �tait d�j� d�put�e de l?Essonne et pas encore Conseill�re de Paris. Soi-disant, la droite parisienne aurait voulu un autre projet qui aurait fait passer alternativement les voitures sur les quais hauts et les quais bas, dans une logique d?ailleurs qui �chappe au bon sens, quitte � congestionner enti�rement Paris en cas de crue de la Seine et surtout � cr�er davantage d?embouteillages au quotidien, embouteillages qui pourtant vous inqui�tent tant. Bref, personne ne comprend rien � la position de la droite parisienne aujourd?hui, sinon qu?il est urgent d?attendre et que le statu quo ne d�rangerait personne. Alors que depuis l?�lection de Bertrand DELANO�, il y a quinze ans, la circulation automobile a recul� de 28�%. Alors qu?une large majorit� des Parisiens approuve cette �volution, veut qu?elle se prolonge et m�me qu?elle s?amplifie, j?ai envie de dire � la droite parisienne�: vous n?�tes pas oblig�s d?�tre conservateurs tout le temps. Nous le savons�! La question en r�alit� n?est pas de savoir s?il faut diminuer la place de la voiture en ville, ni m�me s?il faut fermer l?acc�s aux berges aux voitures, mais bien de savoir quand il faudra le faire. Dans quelques ann�es, plus personne ne voudra revenir en arri�re et vous verrez, on aura du mal � imaginer que ces berges class�es au patrimoine mondial de l?UNESCO aient pu pendant un demi-si�cle �tre une autoroute urbaine � l?usage exclusif des automobilistes. On aura encore plus de mal � croire que certains aient voulu que cela reste ainsi. Alors nous ne nous d�couragerons pas, m�me � cause d?un avis d�favorable de la Commission d?enqu�te publique, car ce rapport nous est apparu de parti pris. Aux �tudes rigoureuses conduites par la Ville, il oppose des observations pas toujours �tay�es ou fiabilis�es par des �tudes ou enqu�tes et qui reprennent souvent des pr�jug�s fond�s sur les habitudes d?aujourd?hui. Notre responsabilit� vis-�-vis des Parisiens, des familles, des enfants qui grandissent dans cette ville, des personnes fragiles, de tous les usagers et visiteurs de Paris, c?est de faire baisser la pollution. La pi�tonisation des voies sur berges est un projet cl� pour atteindre cet objectif. Il a �t� construit de mani�re rigoureuse dans la concertation. Au-del� du projet lui-m�me et de son p�rim�tre limit�, il envoie un signal tr�s fort et notre d�bat ce matin le prouve�: rien ne pourra nous en d�tourner, et notamment pas l?int�r�t des seuls conducteurs qui, dans le centre de Paris, sont pour 80�% d?entre eux seuls dans leur voiture. Car qui d�fendra l?immense majorit� des habitants de Paris et de la m�tropole�qui subissent tous la pollution de l?automobile, alors qu?ils utilisent chaque jour d?autres modes de d�placement�? Sans revenir sur tous les �l�ments de l?enqu�te publique, je voudrais n�anmoins dissiper quelques malentendus. D?abord le p�rim�tre de l?enqu�te a �t� d�fini en plein accord avec le pr�sident de la Commission, sur le territoire de lieu d?implantation de l?op�ration, mais bien entendu tous les citoyens ont eu la possibilit� de s?exprimer, tous les p�rim�tres d?�tudes ont �t� pris en compte, et notamment les �tudes d?impact ont �t� analys�es � l?�chelle de la r�gion. De m�me, toutes les �tudes d?impact confirment que les reports de circulation sont absorbables dans Paris et que les reports en banlieue seront extr�mement mineurs. En pratique, l?exp�rience de la rive gauche dans le mandat pr�c�dent - que n?avons-nous pas entendu � l?�poque�! - a montr� que la r�alit� est plus favorable que les simulations, que la circulation s?adapte vite aux am�nagements r�alis�s, les allongements de temps de parcours effectifs sont bien moindres que ceux qui avaient �t� pr�vus par les mod�lisations. D?ailleurs il appara�t que c?est d?ores et d�j� le cas aujourd?hui rive droite. Car il faut raisonner de mani�re dynamique. Il n?y a pas seulement report de circulation, il y a d?abord �vaporation parce qu?une partie des automobilistes choisit en cons�quence d?autres modes de transport. C?est l� l?objectif et nous ne nous en laisserons pas d�tourner. Par ailleurs, le r��quilibrage constant depuis 2001 au profit des circulations douces s?est toujours accompagn� d?un d�veloppement des offres de transports alternatives. Paris, par sa contribution au S.T.I.F., y contribue tr�s largement, et cette contribution est pass�e de moins de 20�% � plus de 30�% aujourd?hui. Cette augmentation a permis de renforcer l?offre des diff�rents modes de transport. Elle se poursuit aujourd?hui � travers de nouveaux projets d?investissements tr�s importants. La Ville et le S.T.I.F. et la R.A.T.P. travaillent en vue du prolongement de la ligne 72 et de la cr�ation d?une ligne de bus � haut niveau de service sur les quais hauts, afin de r�pondre aux besoins de mobilit� le long de la Seine. Nous, nous attendons de la R�gion Ile-de-France qu?elle soutienne cette priorit� en transports en commun, plut�t que de chercher assez maladroitement d?ailleurs � nous imposer le maintien d?une autoroute en plein c?ur de Paris. Quant � l?impact �conomique de la pi�tonisation des berges, l� encore, nous savons qu?il sera b�n�fique, comme ce qui se passe dans toutes les villes qui ont limit� la place de la voiture dans leur centre et qui connaissent des d�veloppements �conomiques et une attractivit� croissante. On le voit � New York, Londres, S�oul, Lyon, Bordeaux�: ce type de projets contribue � embellir la ville et � am�liorer la qualit� de vie. Il constitue un facteur essentiel dans le choix d?implantations des entreprises. Alors pourquoi en priver Paris�? Enfin, en mati�re �cologique, nous savons que ce projet va permettre de cr�er un v�ritable corridor naturel en ville, ce que l?autoroute en bord de Seine ne permet pas vraiment aujourd?hui, que ce projet participera donc � la pr�servation de la biodiversit� � l?honneur, aujourd?hui, dans notre Conseil. Je me r�jouis que cette cause puisse �tre �rig�e au rang de citoyenne d?honneur de la Ville, si nous le votons, car la biodiversit� est r�ellement menac�e. Je dirai que l?amendement pr�sent� par le groupe les R�publicains, amendement de d�sinvolture � d�faut d?�tre un amendement d?humour, vient d?une certaine mani�re renforcer cette conviction que la biodiversit� est menac�e et qu?elle l?est aussi par l?indiff�rence. Pour toutes ces raisons, les �lus Socialistes et Apparent�s voteront pour ces projets de d�lib�ration. J?esp�re qu?ils seront largement adopt�s. Il en va de notre responsabilit�. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur le Pr�sident. Les Parisiens font partie de la biodiversit�. C?est aussi pour cela que tout � l?heure nous en parlerons. Monsieur BELLIARD, vous avez la parole.

M. David BELLIARD. - Merci, Madame la Maire. Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, avec ce projet de pi�tonisation des berges de Seine rive droite, Paris fait un nouveau pas dans cette transition vers moins de voitures qu'ont d�j� entreprise depuis des ann�es des grandes m�tropoles � l'international, comme d'ailleurs en France. Toutes ont fait le m�me constat�: celui que les villes du monde sont � elles seules responsables de plus de 70�% des �missions de gaz � effet de serre et que 80�% de leurs propres populations sont expos�es � une qualit� de l'air avec des niveaux tr�s �lev�s de polluants atmosph�riques, pouvant atteindre jusqu'� 5 � 10 fois les limites fix�es par l'O.M.S. Toutes ces villes ont fait le constat que la pollution de l'air est responsable de pr�s de 50.000 d�c�s pr�matur�s par an et je ne donne, ici, que les chiffres pour la France. A Paris, on estime que la pollution de l'air fait perdre pas moins de neuf mois d'esp�rance de vie � ses habitantes et habitants. Ces chiffres dressent un constat terrifiant de la situation sanitaire engendr�e par un air d�grad� et pollu�. Donc, oui, il faut agir et agir vite. D�j�, ce ne sont pas moins de 230 villes d'Europe, et d'ailleurs dans le monde, qui ont interdit les v�hicules polluants. Oslo, Trondheim ou encore Durham ont mis en place des p�ages visant � interdire la voiture individuelle en leur centre. Tokyo a, elle, une politique volontariste contre le diesel. Quant � New York, San Francisco ou encore S�oul, elles ont supprim� purement et simplement des autoroutes urbaines en plein c?ur de ville, sans cr�er le chaos, bien au contraire. C'est vous dire � quel point les virulentes critiques de l'opposition municipale, et plus largement de l'Ex�cutif r�gional contre la pi�tonisation des berges de Seine, sont surprenantes tant elles apparaissent d�connect�es de la r�alit�. Pour la droite parisienne et francilienne, Paris vivrait dans un monde parall�le, une sorte de quatri�me dimension o� la fermeture de voies autorouti�res aurait des cons�quences constat�es nulle part ailleurs. Dans la presse, l'opposition nous pr�dit des embouteillages � n'en plus finir, sans jamais prendre en compte le principe d'�vaporation constat� � chaque fois qu?on r�duit l'espace d�di� � l'usage des voitures individuelles, qui veut qu'une partie du trafic se d�porte vers d'autres moyens de transport, comme le v�lo, la marche � pied ou encore les transports en commun. On tente, en outre, de nous opposer la perte d'attractivit� �conomique sans jamais constater que l� o� les villes ont lib�r� leurs quais de la voiture, leur attractivit� �conomique s'est renforc�e. Pour cela, pas la peine d'aller � l'autre bout du monde�: il suffit de prendre le train et de se rendre � Nantes, � Lyon ou encore � Bordeaux, dont le maire, qui ne me semble pourtant pas tr�s enclin � voter Europe Ecologie Les Verts aux prochaines �ch�ances, a banni la voiture des quais de la Garonne. Et je ne parle pas de la pi�tonisation des berges rive gauche qui, avec six millions de visiteurs l'ann�e derni�re, est un franc succ�s et a redonn� vie � des espaces d�laiss�s. Enfin, j'entends la droite nous parler de manque de concertation, que nous nous pr�cipitons. Mais a-t-elle seulement oubli� que ce projet a �t� port� - et je vous remercie, Madame la Maire, de l?avoir mentionn� - par les �cologistes depuis 2001, c'est-�-dire depuis plus de 15 ans et que ce projet �tait inscrit noir sur blanc dans le programme de la gauche et des �cologistes lors du second tour des �lections municipales et qu'� cette occasion, le vote - processus d�mocratique par excellence - nous a donn� une majorit� pour mettre en ?uvre ce projet�? C'est ce que nous faisons avec courage et en toute transparence. Par contre, et c'est bien malheureux, l'urgence d'agir pour la sant� des gens ou encore la n�cessit� d'am�liorer la qualit� de vie des Parisiennes et des Parisiens, mais aussi de toutes celles et de tous ceux qui visitent la Capitale, de cela, je n'en entends pas parler de la part des �lus de l'opposition municipale, alors m�me que nous savons?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Qui pr�f�re ne pas �couter. C'est vraiment impressionnant. L�, tout le monde �coute et l�, personne. Montrez-nous que vous �tes � l'�coute des arguments. C'est tout de m�me hallucinant, je vous assure. C'est �trange que vous ne vouliez pas, � ce point, �couter les arguments des autres. On vous �coutera aussi s�rieusement tout � l'heure quand vous prendrez la parole. Allez-y, Monsieur BELLIARD.

M. David BELLIARD. - Merci, Madame la Maire. Alors m�me que nous savons que la r�duction du trafic routier entra�ne m�caniquement une baisse de la pollution atmosph�rique. Rien que pour hier, journ�e sans voitures, Airparif a enregistr� une baisse de 20�% � 35�% de dioxyde d'azote. Tout cela laisse � penser que la droite parisienne et francilienne, comme d'ailleurs la Commission d'enqu�te publique, se font les porte-parole des seuls lobbies pro-voiture et du M�DEF car, ne nous y trompons pas, qui d�fend aujourd'hui l'immobilisme et, par ricochet, l'usage intensif de la voiture individuelle en ville�? Les lobbies, qui veulent pr�server la rente des industriels en d�fendant un usage intensif de la voiture en ville et de ses usagers, et qui sont - on ne le rappellera jamais assez - majoritairement des hommes issus de cat�gories sociales ais�es, car les plus modestes, eux, utilisent depuis bien longtemps les transports en commun. Nous assistons donc � l'alliance des plus riches qui d�fendent leurs privil�ges en s'opposant � la pi�tonisation des berges de Seine. Nous, nous voulons une ville apais�e, o� l?on n?utilise pas sa voiture lorsque cela n'est pas n�cessaire, o� l'espace public est redonn� aux transports doux, une ville qui n'exclut personne. C'est la raison pour laquelle ce projet de pi�tonisation des berges s'inscrit dans un projet d'ensemble, notamment au travers du renforcement des modes de transports en commun pour r�pondre aux besoins de celles et ceux qui traversent la Capitale et des transports doux, avec, par exemple, l'effort consid�rable que nous faisons pour d�velopper la pratique du v�lo. Vous l'aurez compris, Madame la Maire, mes chers coll�gues, nous voterons ce projet de d�lib�ration. Il faut agir et agir maintenant. Je laisserai mes coll�gues Jacques BOUTAULT et Anne SOUYRIS d�velopper mes propos.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, David BELLIARD. Monsieur Nicolas BONNET-OULALDJ, pour le groupe Communiste - Front de Gauche, a la parole.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, avant d'�voquer la question de l'am�nagement des berges sur Seine, je voudrais vous dire, comme beaucoup de nos coll�gues sur les rangs de cet h�micycle, que nous avons �t� surpris de votre proposition de faire de la biodiversit� une citoyenne d'honneur de notre Ville. Nous avions pris l'habitude de mettre sous protection de la Ville des personnalit�s en danger de mort pour leur engagement. Je pense, par exemple, � Marouane BARGHOUTI dans la lign�e de Nelson Mandela. Mais finalement, � bien r�fl�chir, nous soutiendrons votre proposition car, aujourd'hui, c'est bien la vie, la diversit� des esp�ces et des �cosyst�mes qui sont en danger. Apr�s la signature des accords de Paris par 177 pays, nous sommes tous impatients de passer aux actes et tous les actes ont leur importance. D'ailleurs, nous avons l'habitude d?entendre ici et l� que l'�cologie ne serait pas politique. Elle serait ni de gauche, ni de droite. Eh bien, le d�bat qui nous anime d�montre que lorsqu'il s'agit d'agir, l'�cologie ne peut �tre que de gauche � Paris. Oui, l'�cologie politique ne peut �tre que de gauche, car elle n'a pas de compatibilit� avec le capitalisme, ni avec la loi du march� et encore moins avec les politiques d'aust�rit�. Madame la Maire, nous saluons votre courage et votre t�nacit� pour mener une politique de gauche �cologique � Paris et �tre le fer de lance face aux conservateurs et au lobbying en tout genre soutenu par le patronat. D'ailleurs, Nicolas SARKOZY a minimis� la responsabilit� de l'homme dans le d�r�glement climatique, nous rappelant que, pour lui et sa famille politique, les questions d'environnement commencent � bien faire. On comprend alors pourquoi les premi�res mesures de Val�rie P�CRESSE sont le retour � la bagnole, avec son grand plan d'autoroutes r�gionales. Que dire de la droite parisienne qui passe par la R�gion pour interf�rer sur la politique de notre Ville�? Incapable de convaincre dans nos arrondissements, nos coll�gues pr�f�rent nier le choix des �lecteurs en d�portant le d�bat � la R�gion. On voit bien, Madame KOSCIUSKO-MORIZET, que vos d�clarations pro-environnement ne relevaient que de l'artifice de communication. L'air de nouveaut� que semblait apporter votre candidature, s'estompe maintenant de jour en jour. La p�riode actuelle est celle du retour � vos vieilles marottes. Place � la d�fense bas du front du Paris tout automobile et � l'incons�quence politique. Cette incons�quence vous a fait reconna�tre � demi-mot que la pi�tonisation des berges sur la rive gauche �tait une r�ussite, alors que votre force politique avait, � l'�poque, adopt� une ligne similaire � celle d?aujourd'hui. La v�rit�, mes chers coll�gues, c'est qu'en dehors de "c'est mal parce que c'est la gauche", vous n'avez aucune solution pour impulser un quelconque changement environnemental. La r�duction de la place de la voiture est, � terme, indispensable pour l'avenir de notre ville. C'est l?un des projets pour lesquels les Parisiens nous ont choisis et nous comptons bien r�aliser cet engagement. Depuis deux ans le groupe Communiste - Front de Gauche apporte son soutien � la pi�tonisation des voies sur berges pour deux raisons principales�: d'abord, parce que les Parisiens souhaitent se r�approprier leur fleuve, comme dans toutes les grandes villes du monde, et la circulation automobile sur les berges est une barri�re que nous devons lever. Nous avons pris acte de l?avis consultatif de la Commission d?enqu�te publique. C?est un �l�ment suppl�mentaire dans le d�bat, mais cela n'efface pas notre principale raison d'agir, c'est l'urgence sanitaire de la lutte contre la pollution. Cela passe in�vitablement par la r�duction de l'automobile et cela ne peut se faire qu'� condition que des mesures de transports alternatives soient mises en ?uvre. Si nous voulons r�duire la circulation automobile dans Paris sans que cela soit v�cu comme une mesure antisociale, il faut que tout le monde prenne sa part de responsabilit�, � commencer par l'Etat et la R�gion. Notre groupe a demand� � chaque d�bat au Conseil de Paris, plus de moyens pour les transports publics, une vraie r�orientation des politiques publiques en faveur du fret ferroviaire et fluvial. Mes coll�gues Didier LE RESTE et Jean-No�l AQUA y reviendront en pr�sentant nos propositions. Enfin, Madame la Maire, m�me si nous avons d�cid� d'un cap, nous n'avancerons jamais si nous sommes seuls. Alors, �coutons et dialoguons avec les villes voisines qui craignent qu'une plus grande restriction de la circulation des voitures ralentisse les entreprises qui effectuent, chaque jour, des allers et retours entre Paris et leur territoire. C'est le cas de milliers d'artisans et de commer�ants. Les critiques sont fond�es, et nous ne pouvons pas les balayer d'un revers de main. Sachez, Madame la Maire, vous faire des alli�s parmi ces �lus tels que les �lus de la Seine-Saint-Denis qui vous ont apport� r�cemment leur soutien parmi lesquels les maires communistes d'Aubervilliers et de Stains. La pollution ne s'arr�te pas aux fronti�res du boulevard p�riph�rique et c'est bel et bien collectivement que nous devons mener cette bataille. Nous proposons que Paris soit le moteur d'un mouvement collectif qui fera reculer la pollution. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous pour ces propos, cette intervention y compris sur la biodiversit� citoyenne d'honneur sur laquelle nous r�pondrons tout � l'heure. La parole est � Jean-Bernard BROS, Pr�sident du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

M. Jean-Bernard BROS. - Merci, Madame la Maire. Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, la Ville de Paris est une ville dense qui souffre d'un choix pass�, celui de laisser trop de place � la voiture individuelle. Les cons�quences de cette vision du monde urbain h�rit�es des ann�es 70, nous les vivons aujourd'hui. En effet, � Paris mais aussi plus largement en Ile-de-France, la pollution atmosph�rique est une r�alit� mortelle. Une grande partie de cette pollution est li�e aux �missions de particules fines du parc automobile. Des cons�quences sont av�r�es pour la sant� des Parisiens certes, mais aussi celle des Franciliens. Alors, plut�t que de fermer les yeux, agissons, et agissons maintenant. Il nous faut adapter � l'enjeu n�cessaire la baisse du trafic automobile, c'est le sens de l'histoire. La Ville de Paris, sur les questions de la pi�tonisation, a en v�rit� pris quelques retards, compar�e � d'autres m�tropoles mondiales, mais aussi � de grandes villes fran�aises qui ont pi�tonnis� leur centre. D'ailleurs, il est temps de laisser aux pi�tons les rues de certains quartiers touristiques, qui ne sont pas adapt�s � la voiture. Je pense � Montmartre, au Quartier Latin ou encore au Marais. La r�ussite d'op�rations comme "Paris Respire" devrait nous enjoindre � rendre p�renne ces pi�tonisations, et au-del� des riverains et des v�hicules de livraison, nous pensons que ces sites doivent �tre ferm�s � la circulation, c'est le sens du v?u que nous avons d�pos�. A l'instar de mon coll�gue Nicolas BONNET-OULALDJ qui vient de dire que nous avions quelques interrogations concernant la volont� de faire citoyenne d'honneur la biodiversit�, mais apr�s r�flexion et dans le cadre d'une unanimit�, d'une majorit� et d'une solidarit�, j'en profite pour dire que nous voterons cette proposition. En ce qui concerne les berges de Seine, la Ville a d�but� ce processus de r�am�nagement lors de la derni�re mandature avec les berges rive gauche. A l'�poque, les opposants au projet pr�disaient des cons�quences catastrophiques, ce ne fut pas le cas. Nous avons donc aujourd'hui quelques doutes sur les dramatisations des adversaires au projet. Face aux r�actions outr�es, nous nous interrogeons�: la droite parisienne a-t-elle une once de compr�hension des enjeux du monde d'aujourd'hui, notamment sur les questions environnementales tant avec son plan anti-bouchon que "R�habiliter la voiture"? L'extension des voies de circulation aura pour seule cons�quence d'amener plus de v�hicules � emprunter le r�seau routier, entra�nant davantage de bouchons. Alors que nos modes de d�placement sont de plus en plus divers, la droite stagne dans le pass�. Nous ne pouvons attendre et proposer des moratoires retardant encore et toujours le passage � l'acte des pouvoirs publics. C'est la sant� et la vie de tous les Franciliens et pas seulement des Parisiens qui aujourd'hui sont en jeu. Il convient tout de m�me de prendre avec s�rieux les nouveaux changements qui peuvent �tre induits par le r�am�nagement. Des reports de circulation vont en effet avoir lieu et il convient de faire le meilleur choix. Sur ce point, les premiers �l�ments fournis semblent positifs et il nous faut continuer � militer aupr�s du S.T.I.F. pour d�velopper les transports alternatifs. Car, encourager le recours au transport collectif, aux mobilit�s douces et au co-voiturage sont bien les seules solutions pour lutter efficacement et dans la dur�e contre la congestion des routes et donc, pour une meilleure qualit� de vie. Alors, oui, nous saluons le courage politique de la pi�tonisation des berges. Nous devons tenir bon face au conservatisme de tout bord. Nous pensons m�me que cela ne suffit pas. La pi�tonisation des berges est une action parmi d'autres engag�es par la majorit� parisienne, dans la lutte contre la pollution. Sans opposer les publics, nous savons aujourd'hui que ce sont les citoyens les plus pauvres qui souffrent le plus en ce domaine. Une �tude publi�e par l'Inserm en 2015 a montr� les effets beaucoup plus d�vastateurs de la pollution pour les personnes en situation de pr�carit�. C'est pourquoi nous demandons � travers notre v?u qu'une �tude de faisabilit� soit �labor�e sur la transformation de nouvelles voies, notamment dans le Nord-Est parisien. Nous demandons que cette �tude soit faite � l'horizon 2020 afin de prendre le temps de la concertation et de bien anticiper les alternatives qui pourraient �tre mises en place. C'est donc le grand enjeu pour l'environnement, trouver des alternatives � la voiture polluante. Pour ce faire, il faut que le S.T.I.F. amorce des grands projets pour Paris et au-del�. C'est aussi � cette condition que nous construirons une ville apais�e avec d�termination et enthousiasme. Nous disons oui aux nouvelles berges de Seine. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Jean-Bernard BROS, pour ces perspectives. La parole est � Mme pr�sidente du groupe les R�publicains.

Mme Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet de police, mes chers coll�gues, nous voici donc � l'�pilogue d'une proc�dure de concertation qui n'aura eu de concertation que le nom.

Depuis l'annonce du r�am�nagement de la voie sur berge rive droite, chaque chapitre de ce projet a �t� conduit en force. Vous avez d'abord tout fait pour �touffer l'enqu�te publique. Vous avez limit� sa dur�e � 31 jours, soit un jour de plus seulement que la dur�e minimale impos�e par la loi. Vous avez fait le choix de la tenir � la lisi�re de l'�t�, durant l'Euro 2016, ce qui �videmment n'a pas aid� � la mobilisation des Parisiens et des habitants de la m�tropole.

En d�pit de cela, la Commission d'enqu�te d�nonce, comme nous, un p�rim�tre d'enqu�te trop restreint. Nous n'avons cess� de vous interpeller ainsi que le Pr�fet de R�gion sur ce point. En vain. Le rapport de la Commission d'enqu�te y voit, je le cite, "un vide substantiel de nature � porter atteinte � la sinc�rit� de l'enqu�te publique".

Sur ce point, Madame la Maire, la r�ponse de vos services est particuli�rement maladroite en niant l'existence juridique des arrondissements, ils reconnaissent implicitement que la concertation aurait d� se faire au moins sur le territoire de la commune, c'est-�-dire sur l'ensemble de Paris. Mais de toute fa�on la concertation ne pouvait se concevoir qu'� l'�chelle de la m�tropole. Il aura fallu un v?u d�pos� par Gilles CARREZ au Conseil m�tropolitain pour provoquer enfin une r�union, mais apr�s l'enqu�te publique, c'est quand m�me dommage, entre les maires de la m�tropole et vous-m�me. Les �lus de tous bords ont d�plor� cette attitude �go�ste qui consiste � renouer avec un Paris qu'on croyait r�volu. Hier, Paris exp�diait ses d�chets et ses eaux sales dans ses banlieues, d�sormais, ce serait la pollution. Pourtant, chaque habitant de Paris et chaque habitant de la m�tropole a les m�mes droits, la sant� des uns ne vaut pas moins que celle des autres. Comment pouvez-vous essayer de cr�er des clivages sur des sujets aussi consensuels que la lutte contre la pollution�? Qui peut croire que chaque maire, d'o� qu?il soit, n'a pas pour unique but d'am�liorer la vie de ses habitants. La pollution de notre agglom�ration, mes chers coll�gues, ne sera efficacement combattue qu'� force d'une vision partag�e et avec des projets coordonn�s. On n'en prend pas le chemin. Paroxysme de cette attitude m�prisante et fid�le � votre habitude de la pratique du fait accompli, vous faisiez voter en Conseil de Paris de juillet un v?u pour anticiper la fermeture des voies, avant m�me que l'enqu�te publique ne soit achev�e. Le nombre de p�titions lanc�es sur le sujet montre, s'il le fallait encore, que le d�bat a �t� confisqu� et que votre projet manque singuli�rement de maturit�. Plus de trois quarts des contributions recueillies � l'occasion de l'enqu�te publique, dont je rappelle qu'elle est la seule voie officielle de consultation du public, au contraire par exemple du sondage dont se targue la F�d�ration socialiste de Paris, plus des trois quarts des contributions sont donc n�gatives, alors que 15�% seulement sont positives. Il y a un fait, pr�cis�ment�: cela correspond exactement au nombre de lettres type enregistr�es dans le registre du 12e, qui reprennent mot pour mot l'argumentaire �lim� de la Maire du 12e. La section locale du Parti socialiste a invent� le bourrage des registres. Ce m�pris � l'encontre des Parisiens qui pensent diff�remment de vous s'est doubl� d'une arrogance in�dite vis-�-vis des travaux de la Commission d'enqu�te. Vous avez refus� de recevoir les commissaires-enqu�teurs�; cela trahissait d�j� une condescendance assum�e. Vous avez fait syst�matiquement obstruction aux demandes d'information compl�mentaires de la Commission, ce qui parachevait votre attitude autoritaire. Rarement un rapport d'enqu�te publique aura �t� aussi n�gatif. A la remise du rapport, certainement � court d'arguments, vous n'avez pas h�sit� � porter de graves accusations � l'encontre des membres de la Commission d'enqu�te, pourtant des personnalit�s qualifi�es et au-dessus de tout soup�on. Quel manque de s�r�nit� et de confiance en vos propres d�cisions. Alors, il fallait bien rebondir face � un projet b�cl� et sans souffle. Vous vous �tes mis � agiter l'argument �cologique pour tenter de couper court au d�bat. Le v?u du mois de juillet utilise la COP�22 pour servir de caution � la fermeture des berges dans l'attente des d�lib�rations n�cessaires et de l?avis d�finitif du Pr�fet de police. Franchement, une rapide d�ambulation sur les quais d�montre que cela aurait pu se tenir en rive gauche ou sur le parvis de l'H�tel de Ville, car il s'agit de quelques panneaux. Curieusement d'ailleurs, les arr�t�s de fermeture temporaire � la circulation ne sont pas pris au motif de la COP�22, peut-�tre parce qu?il revenait alors au Pr�fet de police de les prendre. Des travaux sont pris comme pr�texte pour justifier la neutralisation du site, ce qui pose la question de la validit� juridique de ces arr�t�s, dans la mesure o� nombre des travaux mentionn�s ne sont en r�alit� pas d�tachables du projet g�n�ral de fermeture, alors que d'autres ne pr�voyaient pas initialement la fermeture des voies. Nous avons � cette fin saisi le Tribunal administratif. Cette manipulation de l'�cologie est grossi�re, comme en t�moigne, l� encore, le rattachement � ce d�bat d'un projet de d�lib�ration assez surr�aliste pour attribuer la citoyennet� d'honneur de Paris � la biodiversit�. Madame la Maire, en janvier 2015, vous d�clariez � propos de la citoyennet� d'honneur - je vous cite�: "Cette distinction extr�mement �lev�e et tr�s peu attribu�e est r�serv�e aux d�fenseurs les plus embl�matiques des droits de l'homme de par le monde�; elle a r�compens� d'immenses r�sistants � la dictature et � la barbarie." Votre pr�d�cesseur avait d�j� consacr� la biodiversit� en attribuant cette dignit� au grand chef Raoni METUKTIRE. Donner la citoyennet� d'honneur � la biodiversit� aujourd'hui revient demain � la donner � toutes les causes, � toutes les valeurs, � toutes les qualit�s, � tous les symboles. Cela tourne en ridicule une distinction qui ne m�ritait pas un tel mauvais traitement. Nous vous proposerons tout � l'heure d'�largir finalement ce vote � l'amour, la paix dans le monde et au partage. Eux aussi m�ritent d'�tre citoyens d'honneur de la Ville de Paris. Cette instrumentalisation du d�veloppement durable est la cons�quence directe d?un projet mal pr�par� aux effets par ailleurs bien incertains. L'autorit� environnementale, peu suspecte d'anti-�cologisme, n'a d'ailleurs pas h�sit� � souligner la faiblesse de votre �tude d'impact. Mes chers coll�gues, le bien-fond� �cologique d'un projet se d�montre � l'appui d'�tudes indiscutables, pas � co�t de tribunes, surtout quand elles sont sign�es par quelques pointures �cologiques dont certaines ont des int�r�ts bien compris, et encore moins sur la base de raisonnements aussi l�gers tels que ceux utilis�s dans le projet de d�lib�ration. Vous �crivez cette chose surr�aliste�: si l?on cr�e une route sur les berges, elle augmenterait la pollution�; si l?on en ferme une, la pollution baissera. Le professeur "Shadoko" n'aurait pas dit mieux. Seule une campagne de mesures avant et apr�s fermeture aurait pu trancher ce d�bat. Or vous nous l'avez syst�matiquement refus�e. Nos v?ux et interventions demandant une comparaison des niveaux de pollution avant et apr�s la fermeture de la voie sur berge sont rest�s sans r�ponse. Ce manque a conduit la R�gion et la M�tropole � demander ou � mettre en place des comit�s d'�valuation et, au dernier moment, nous voyons inscrite � l'ordre du jour une convention avec Airparif pour une double campagne de mesures cet hiver et au printemps prochain. De qui se moque-t-on�? Qui peut croire que ces mesures seront utiles, dans la mesure o� la fermeture pr�cipit�e de la voie sur berge et votre manque de transparence emp�chent d�sormais d?�tablir une situation de r�f�rence avec les voies sur berges ouvertes � la circulation�? Pas de mesures avant, donc pas de comparaison et, de cette fa�on, on pourra dire n'importe quoi. La sant� des Parisiens m�rite mieux que vos petites manipulations de communication. Les premiers �l�ments d?impact, au demeurant, sont particuli�rement inqui�tants. Il existe un capteur, celui d?Airparif, implant� sur les quais, au quai des C�lestins. Sur les dix premiers jours ouvr�s de septembre, la concentration en dioxyde d'azote �tait 40�% plus importante qu'� la m�me p�riode l'an dernier. La pollution de fond, quant � elle, mesur�e par l'indice Cit�AIR, �tait certes plus �lev�e, mais dans une proportion nette non moindre, de l'ordre de 20�%. On le voit bien, votre projet accumule les fragilit�s. Vous �tes incapables de livrer une vision aboutie d?un r�am�nagement, dont personne ici ne conteste la n�cessite, et vous multipliez les improvisations. Vous avez d�cid� de fermer une route, voil� � quoi se r�sume votre projet. Par na�vet� ou par m�connaissance, vous pensez que cela suffira � r�duire la pollution dans la Capitale, mais c'est oublier une r�alit� somme toute �vidente mais pas pour tous�: ce sont les v�hicules qui polluent, mes chers coll�gues, pas les routes. Notre contre-projet, lui, �tait construit sur un autre raisonnement, nettement plus stimulant et visait � d�terminer les espaces r�ellement int�ressants � pi�tonniser�: tant�t les quais hauts, pour donner aux commer�ants et aux bouquinistes des perspectives nouvelles, tant�t les quais bas, afin d?offrir de larges espaces au public en abord du fleuve. L'attractivit� �conomique et culturelle �tait au c?ur de notre r�flexion. Pour ce qui concerne la situation, nous prenions le temps de b�tir avec la R�gion des alternatives solides en transports en commun pour les habitants de la M�tropole. Oui, c'�tait un projet pour tous. En somme, nous �largissions la focale l� o� vous vous contentez de marcher dans les pas, un peu trop grands, manifestement, pour vous, de votre pr�d�cesseur.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Allez, allez? On continue. La parole est � M. Eric AZI�RE, pr�sident du groupe UDI-MODEM.

M. Eric AZI�RE. - Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire, pi�tonniser les berges de la Seine rive droite, c'est peut-�tre le projet phare de votre mandature mais force est de reconna�tre que la m�thode n'est pas �blouissante pour un phare. Vous nous avez habitu�s � mieux.

Disons la v�rit� � tous ceux qui ne comprennent rien � ce d�bat et � la pr�cipitation auquel il donne lieu. En r�alit�, c'est la prise en compte d'un calendrier politique qui impose dans la panique la mise en ?uvre de ce projet, que nous aurions soutenu avec un autre calendrier. Mais c'�tait alors se donner le temps n�cessaire de bien le faire, c'�tait repousser la pi�tonisation � l'ann�e prochaine, avec une autre majorit� qui a d�j� point� son nez � la R�gion, un nouveau pouvoir, un nouveau Ministre de l?Int�rieur, etc., etc. Alors, tant pis pour la concertation avec les maires de l?agglom�ration parisienne�; hop, on passe en force�! Tant pis pour la consultation des Parisiens et Franciliens�: 292 contributions sur 6 millions d?habitants�; hop, le temps presse�! Tant pis pour les �tudes d?impact qui r�v�lent toutes une augmentation du trafic � Paris intramuros, autour de Paris et sur le p�riph�rique, de 10 � 25�%�; hop, on fera avec�! Dans ce projet de d�lib�ration, tout est fait pour minimiser les inconv�nients �conomiques qui sont r�els, les inconv�nients acoustiques qui sont r�els, l?absence de nouvelles offres de transport qui sont r�elles et cerise sur le g�teau, l?avis n�gatif de la Commission d?enqu�te. Tout est fait pour mettre en exergue des gains en termes de lutte contre la pollution qui ne sont pas av�r�s par les �tudes actuelles, m�me si cela reste pour nous un sujet essentiel et majeur. Madame la Maire, vous me faites penser � L�opold Saroyan qui rencontrerait Antoine Mar�chal, plombier en Seine-Saint-Denis, devant le tunnel des Tuileries ferm� � la circulation. Il vous dit�: "Ah, bah, cela va rouler beaucoup moins bien, forc�ment�!" Vous�: "Ce n?est pas grave, ce n?est pas grave". Lui�: "Ce n?est pas grave, vous en avez de bonnes�; qu?est-ce que je vais devenir maintenant�?" Vous�: "Eh bien, un pi�ton�! " Voil�, en effet, Madame la Maire, la brutalit� avec laquelle vous vous comportez en proc�dant ainsi. Vous nous prenez pour des corniauds et vous prenez tous les banlieusards et les Parisiens qui travaillent pour des corniauds. Vous essayez de nous faire passer pour des chauffards et c?est vous qui �tes le pied au plancher dans une course de vitesse contre le temps politique. Madame la Maire, quelle mauvaise plaidoirie et quelle mauvaise m�thode pour une bonne cause. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Madame Danielle SIMONNET, vous avez la parole.

Mme Danielle SIMONNET. - Mes chers coll�gues, la pollution tue. Nous devons donc prendre nos responsabilit�s et d�fendre l?int�r�t g�n�ral. Ce qui s?impose donc, c?est bien la pi�tonisation des voies sur berges. C?est l?inverse qui est assassin. Pr�s de 2.500 personnes meurent chaque ann�e � Paris. Cela veut dire 60 fois plus que les morts des accidents de la route. Cela fait 6 � 7 d�c�s par jour. L?absence de pollution ferait gagner deux ans d?esp�rance de vie aux Parisiennes et aux Parisiens. Cette pollution touche les publics vuln�rables, les b�b�s, les enfants, les personnes �g�es et les milieux d�favoris�s qui cumulent des conditions de vie plus d�grad�es. Alors, oui, m�me si ce sera la gal�re pour certains, nous devons assumer et pi�tonniser la voie Georges Pompidou, cette autoroute urbaine de 3,3 kilom�tres. Moins il y a de voies rapides, moins il y a de voitures, moins il y a de pollution. La baisse du trafic routier sur la capitale a permis d�j�, entre 2002 et 2012, de r�duire de 30�% les �missions d?oxyde d?azote. Nous devons donc poursuivre. Maintenant soyons clairs�: �videmment que la fermeture des voies sur berges ne va pas suffire, �videmment qu?il faut continuer � dissuader l?usage de la voiture individuelle. Cela n�cessite aussi de penser l?enjeu de la fabrication m�me des v�hicules, mais surtout repenser l?am�nagement du territoire afin de r�duire les distances domicile/travail subies. C?est la raison principale qui fait que 23�% des ouvriers utilisent leur voiture quand il ne s?agit que de 12�% des cadres en R�gion Ile-de-France. L?augmentation du "pass" Navigo impos�e par Mme P�CRESSE, en accord avec le Gouvernement, est une aberration. Alors qu?il faudrait, au contraire, tendre vers plus de gratuit�. Le plan r�am�nagement des lignes de bus sur Paris, h�las, est pr�vu � moyens constants. Et que dire de la gal�re dans les trajets en RER�? Les conditions ne cessent de se d�grader du fait des coupes budg�taires et notamment de la maintenance qui est sacrifi�e. Quelle d�cision prend notre Gouvernement de mettre au contraire en concurrence et de privatiser de fait des T.E.R., de d�velopper des cars Macron, sans parler du scandale des autoroutes�? Les logiques lib�rales, d?o� qu?elles viennent, sont anti-�cologiques. Sachez par ailleurs que l?�go�sme des riches pollue. Quand l?usage de la voiture chez les ouvriers est contraint par le travail et par la distance domicile/travail du fait de la sp�culation immobili�re des centres villes, il n?en est pas de m�me pour la population du 16e arrondissement o� 19�% de la population tr�s ais�e utilisent les d�placements en voiture quand ce pourcentage n?est que de 10 �% sur la capitale. Il n?est pas �tonnant d?entendre les �chos de discours irresponsables dans les rangs des R�publicains. Combien de morts faudra-t-il attendre pour r�viser votre logiciel de pens�e pro-voitures�? J?esp�re �galement que la lib�ration de la Seine ne se traduira pas par une nouvelle emprise des int�r�ts priv�s des grandes enseignes. Oui, m�me s?il reste tant � faire, je voterai pour ce projet de d�lib�ration. Mes chers coll�gues, la sant� avant tout�!

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame SIMONNET. La parole est � M. le Maire, Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, maire du 4e arrondissement. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, Monsieur le Premier adjoint, mes chers coll�ges.

Il est de notre devoir de regarder l?histoire en face. En effet, la d�figuration du centre de Paris, des berges de Seine au pied de Notre-Dame, fut pour les Parisiens d?une grande violence �cologique et esth�tique dans les ann�es 60 et 70.

D�s 1964, il y a donc plus de 50 ans, plusieurs personnalit�s protest�rent contre le projet de voie express sur les rives de la Seine, notre fleuve mythique, et adress�rent � Andr� Malraux une lettre sign�e par Marc Eyrolles, Pr�sident du Touring Club de France, Roger Heim de l?Acad�mie des sciences, Directeur du Museum nationale d?histoire naturelle, Jean Paulhan de l?Acad�mie fran�aise, Louis Hautec?ur, Secr�taire perp�tuel de l?Acad�mie des Beaux-Arts, G�rard Bau�r de l?Acad�mie Goncourt, Mme Ren�e Mayer, fondatrice de la Semaine de la plus belle France, Bernard Champigneulle, Secr�taire g�n�ral de la Ligue urbaine et rurale et Roger de Vilmorin, Pr�sident de la Soci�t� nationale de protection de la nature, membre de l?Acad�mie d?agriculture dont voici des extraits�: "Voil�, notent ces personnalit�s, qu?au moment m�me o� une Commission nationale se voit confier la mission de dresser l?inventaire des richesses artistiques du pays surgit brutalement pour la beaut� de Paris le plus grave p�ril qu?elle ait connu depuis un si�cle�: l?ouverture d�clar�e urgente sur la rive droite de la Seine entre la Concorde et le pont de Sully d?une voie de circulation express r�serv�e au trafic automobile. Ne suffit-il pas, pour �tre persuad� de l?imp�rieuse n�cessit� de faire opposition � un tel projet, de suivre les quais de la rive droite du pont Royal au pont de Sully�?

Soulignant qu?il est temps encore d?�viter un d�sastre irr�parable, ces personnalit�s indiquent qu?elles ne comprendraient pas que le ministre charg� des affaires culturelles ne soit pas appel� � donner son avis alors que l?int�r�t national est enjeu. En conclusion, elles s?en remettent � lui en toute confiance de la d�cision finale et demandent instamment qu?en toutes hypoth�ses, il soit sursis sur les berges de la Seine entre la Concorde et le pont de Sully � toute ouverture de chantier, � tout abattage d?arbres." Le 4 janvier 1968, � quelques heures de l?ouverture de la circulation de la voie express rive droite et du tunnel du Louvre, un article du Monde pr�cise�: "A l?origine, il avait �t� promis que cette partie des berges serait rendue aux pi�tons d�s l?ach�vement de la voie expresse, mais cette promesse para�t sur le point d?�tre oubli�e. A l?H�tel de Ville, plusieurs d�marches ont �t� faites pour que la berge reste ouverte � la circulation. " Faut-il en conclure que les bords de Seine n?ont pas assez pay� leur tribut � l?automobile�? Une fois de plus, cette affaire apporte la preuve que face � l?invasion des voitures, il est de plus en plus difficile de r�server aux pi�tons la place qui leur revient, m�me dans les sites parisiens vou�s � la promenade et � la fl�nerie. Un nouvel article paru dans "Le Monde" le 7 novembre 1972, est titr�: "Une nouvelle victoire de l?automobile�?" Le Pr�fet de Paris pr�sente son projet de voie express rive gauche. Cherchant depuis deux ans � obtenir le consentement des �lus parisiens pour mettre en ?uvre ce projet, le Pr�fet pr�sente alors son m�moire�: "J?avais affirm� ma volont� de faire de ce projet une ?uvre qui fut digne de l?incomparable paysage urbain que nous ont l�gu� les si�cles pass�s." Toutefois, comme le pr�cise l?article, pour partager la conviction du Pr�fet, il faudrait oublier les raisons profondes d?un tel empressement � construire la voie express rive gauche car les motifs sont avant tout financiers, aspect qui prend le dessus sur toute r�flexion plus globale sur la place de cette autoroute urbaine dans la ville. On sait - et on le dit - que dans Paris satur�e par l?automobile, c?est aux transports en commun qu?il faudrait donner la priorit�. Pourtant, on va engloutir des millions dans la Seine face � Notre-Dame. Selon les estimations pr�fectorales de l?�poque, le devis de ce tron�on central est de 300 millions de francs. D�s le d�but des ann�es 70, les habitants du quartier Notre-Dame, traumatis�s par la saign�e dans Paris constitu�e par la voie express rive droite, se sont mobilis�s pour emp�cher la construction d?une voie rapide � l?identique sur la rive gauche. L'association Notre-Dame s'adressa alors aux deux principaux candidats � l'�lection pr�sidentielle de mai 1974 dont les r�ponses constituent des t�moignages tr�s int�ressants, cher Eric AZI�RE. Val�ry GISCARD d'ESTAING�: "Madame la pr�sidente, j'ai bien re�u votre lettre dans laquelle vous attirez mon attention sur la d�fense du c?ur historique de Paris auquel je suis tout naturellement attach�. Parmi les points fondamentaux et les perspectives pr�sidentielles que je propose, figure un effort important en faveur des transports en commun. Dans un tel cadre, il est bien certain que le projet de voie expresse rive gauche, apr�s malheureusement celui des voies expresses rive droite, doit �tre r��tudi� d'autant plus qu'il risque de porter atteinte � l'un des sites les plus prestigieux de la capital, le site de Notre-Dame". Fran�ois Mitterand�: "Madame la pr�sidente, je vous remercie tr�s sinc�rement de la lettre que vous avez bien voulu m'adresser au nom de l'association pour la d�fense de l'embellissement du site Notre-Dame. Le site de Notre-Dame rev�t-il aux yeux de tous un caract�re symbolique�? Il y a pr�s d?un si�cle et demi d�j� qu?il inspirait au jeune Hugo une remarque d�sabus�e�: "Tempus edax, homo edacior". Remarque � laquelle on ne peut manquer de songer quand on contemple ces admirables rives de la Seine que tant de si�cles ont patiemment model�s et qui risquent en quelques mois d?�tre � jamais d�figur�es. Ce qui est en cause, vous le savez comme moi, c?est le pouvoir illimit� de l'argent. C'est aussi l'autoritarisme d'une administration qui, � l'exemple du Gouvernement qu'elle sert, pr�tend r�gler seule les probl�mes qui nous int�ressent tous". Enfin, je m'approche de ma conclusion. En mai 1976, il y a donc 40 ans, plusieurs associations de d�fense de Paris, notamment les droits des pi�tons, SOS Paris, Prestige et beaut� de Paris, le Touring club de France demandent pour une valeur du site Seine, bien massacr�, que soient rendues aux pi�tons les berges de la rive droite entre le pont Louis-Philippe et le pont Neuf, les dimanches et jours f�ri�s de 11 heures � 19 heures pendant l'�t�. Les informations que je vous ai r�v�l�es d�montrent clairement qu'il �tait urgent de rendre les berges aux Parisiens et visiteurs 50 ans plus tard. Ne d�sesp�rons pas, comme ce fut le cas pour le Pacs au d�but du XXIe si�cle, de convaincre certains et certaines de nos coll�gues de l'opposition. Le temps d�truit, l?Homme aggrave, tempus edax, homo edacior.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci pour votre �loquence et ce rappel historique important. Je vois que des coll�gues nous ont rejoints. Je les salue respectueusement. J?esp�re qu?ils prendront plaisir � �couter sereinement les d�bats de cette assembl�e l�gitime pour d�cider de ce dont elle va d�cider aujourd'hui. La parole est � M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement, particuli�rement concern� par ces projets.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - On nous promettait l'embolie, l'asphyxie, la paralysie, il n'en est rien. A peine quelques reports de circulation boulevard Saint-Germain, rue R�aumur et sur les Grands Boulevards. Nous regrettons que le Pr�fet ait d�cid� de bloquer pendant six mois tout am�nagement du type zone 30 ou modification de sens de circulation qui aurait permis de mieux g�rer ces reports. Mais, il �tait illusoire et inutile de tergiverser. En d�cidant d'ouvrir aux v�los et pi�tons la rive droite de la Seine, au c?ur de Paris, sur 3 kilom�tres et demi et d?en fermer la circulation aux engins motoris�s, notre ville s?inscrit dans le mouvement des grandes m�tropoles. Partout dans le monde, mais aussi en France, Des centres urbains sont reconquis sur la voiture. Des zones � faibles �missions sont mises en place. Partout, une autre culture des d�placements se d�veloppe, qui favorise les moyens de mobilit� alternatifs � la voiture. Paris devrait-il rester en dehors de cette dynamique�? Pour la droite, il semble que oui. Devenue climatosceptique � l'�chelon national, elle redevient "probagnole" � l'�chelon parisien, ce qui a au moins le m�rite de la coh�rence. Je voudrais toutefois rappeler le succ�s de la pi�tonisation des berges rive gauche que nos coll�gues de l'opposition municipale avaient combattue avec la m�me v�h�mence avec laquelle ils s'opposent aujourd'hui � la pi�tonisation de la rive droite. Pi�tonisation sur laquelle plus personne, y compris l'opposition municipale, ne souhaite revenir. Rendus aux pi�tons en 2013, les quelque 2 kilom�tres de rive gauche ont accueilli depuis cette reconqu�te plus de 6 millions de visiteurs dont de nombreux touristes, ce qui est bon pour notre �conomie. Le bilan environnemental est tout aussi prometteur. Mieux prot�g� cet espace de vie a vu redynamiser sa biodiversit�. Les berges de la Seine voient se d�velopper une flore typique, unique. Or, au m�me titre que la lutte contre le r�chauffement climatique, la pr�servation de la biodiversit� est un enjeu majeur. Nous prenons conscience que l?avenir de la terre est li� au maintien de cette biodiversit� qui contribue au bien-�tre des �tres humains, � leur subsistance, � leur s�curit�, � l'adaptabilit� des soci�t�s, aux relations sociales et � la sant�. Pourtant, l'Union internationale pour la pr�servation de la nature a r�cemment publi� des chiffres accablants. La France fait partie des dix nations qui abritent le plus d'esp�ces menac�es. A ce titre, je me r�jouis que l'Ex�cutif ait accept� la proposition formul�e par Marc DUFUMIER, pr�sident de la fondation Ren�-Dumont, formul�e au nom d'une cinquantaine de personnalit�s du monde de l'environnement, de faire de la biodiversit� la citoyenne d'honneur de la Ville. C'est un beau symbole et ce d'autant plus que cette reconqu�te des berges est une des actions concr�tes de notre majorit� pour lutter contre l'�rosion de cette biodiversit�. Nous avons cependant encore des marges de progr�s. Les berges sont trop min�rales, il faut les d�b�tonniser pour redonner plus de place � la nature et d�simperm�abiliser les sols, ce qui en outre permettrait de mieux lutter contre les risques d'inondations li�s aux crues. Nous souhaitons plus d'espaces verts et de pleines terres dans cette phase de reconqu�te de nos berges. Le groupe des Ecologistes demande que Paris d�finisse des objectifs concrets, quantitatifs, ambitieux qui devront figurer dans le second Plan biodiversit� qui sera pr�sent� dans quelques mois devant notre Assembl�e. Avec la pi�tonisation des berges rive droite doit s'op�rer par ailleurs le r�am�nagement des quais hauts avec une nouvelle offre de transport en commun en site propre accompagn�e d'un accroissement des fr�quences de lignes de bus existantes de mani�re � pouvoir offrir une alternative suppl�mentaire et de qualit�. Alors m�me que le nouvel Ex�cutif r�gional r�oriente ses investissements vers un d�veloppement du r�seau routier favorisant la voiture individuelle, notre Ville, avec la reconqu�te de son fleuve et ses investissements importants dans les nouvelles formes de mobilit� peut �tre fi�re de pr�parer un autre futur pour ses enfants. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur le maire du 2e arrondissement. La parole est � M. Didier LE RESTE, pour le groupe Communistes et Front de Gauche.

M. Didier LE RESTE. - Merci, Madame la Maire. L'urgence de poursuivre la lutte contre les pollutions est une question fondamentale pour notre majorit�. Lors des derni�res �lections municipales, nous avons pris des engagements clairs, concrets pour les diminuer et am�liorer ainsi le cadre de vie de toutes et tous. Nous nous sommes �galement engag�s � poser les premiers jalons de la transition �cologique de notre ville. La cr�ation du Paris de demain, un Paris durable et respectueux de son environnement, implique un profond changement de nos modes de vie et de notre �conomie. Elle implique �galement un renouvellement total de nos d�placements pour les personnes comme pour les marchandises. Nous soutenons activement le plan g�n�ral de lutte contre la pollution men� par l'Ex�cutif parisien. Il va dans le bon sens et propose un certain nombre de solutions pour am�liorer la qualit� de vie des Parisiennes et des Parisiens. Nous sommes �galement favorables au principe d?ouvrir davantage d?espaces � la circulation pi�tonne et aux circulations douces. Il est temps de remettre l'humain au c?ur de l'utilisation de notre ville dont la majorit� de l'espace public est aujourd'hui accapar�e par les d�placements automobiles dont plus de 60�% sont du transit. Nous suivons donc le projet d'ouvrir les berges de Seine � la promenade pi�tonne. Mais, nous ne suivons pas sans r�serve et sans remarque. Un patrimoine fondateur de Paris est en passe de redevenir un lieu de vie et nous nous en f�licitons. Mais nous devons mener ce projet �tape par �tape, dans la concertation, comme le disait Nicolas BONNET-OULALDJ avant moi, et surtout avec des moyens cons�quents pour traiter ce probl�me de mani�re globale. Nous voulons offrir � ceux qui vivent, ceux qui travaillent � Paris comme � tous ceux qui la visitent, davantage d'espaces lib�r�s de la voiture, ceci pour leur sant� comme pour leur bien-�tre. Mais Paris n?est pas qu?une ville touristique, c'est une ville o� des centaines de milliers de salari�s cr�ent de la richesse, produisent des biens et des services. C'est une ville en connexion permanente avec les autres villes d'Ile-de-France pour l'�conomie comme pour les loisirs. Si nous voulons garder ce dynamisme, si nous voulons continuer � faire de Paris une ville qui bouge et pas une ville mus�e, nous ne devons pas limiter la mobilit� dans Paris. Il faut r�duire, certes, la part des v�hicules polluants mais il convient dans le m�me temps d?assurer une alternative propre. Je pense bien entendu aux circulations douces, comme le v�lo, et aux services que pourraient rendre, de ce point de vue, le rail et le fluvial dans une conception multimodale. La r�ponse � ce probl�me est celle que nous d�veloppons inlassablement�: il faut mettre les moyens n�cessaires pour d�velopper cette alternative non polluante. Ce n?est pas une marotte ou une obsession, mais bel et bien la principale r�ponse au probl�me de la d�gradation de l?environnement par l?activit� humaine. Nous avons l?obligation d?organiser ce report modal des d�placements automobiles et nous devons tout faire pour que le d�calage, entre le temps d?application de nos propositions et celui de la mise en ?uvre des modes de transports alternatifs, soit raccourci. Se contenter de mesures isol�es, sans traiter le probl�me de mani�re globale, serait � nos yeux une grave erreur. La Mairie s?inscrit dans cette d�marche mais elle ne peut pas tout faire toute seule. A fortiori, avec les r�ductions des dotations budg�taires de l?Etat et les non-r�ponses de la R�gion Ile-de-France sur des dossiers structurants. C?est pourquoi nous soumettons un v?u au Conseil de Paris. Nous souhaitons que notre Ville s?engage encore davantage pour cette transition �cologique, en redoublant d?efforts aupr�s de l?Etat pour r�affirmer ses demandes de financement des transports collectifs � la hauteur des besoins. Nous demandons un abaissement de la TVA � 5,5�% pour les investissements des collectivit�s et une augmentation du versement transports dans les zones les plus favoris�es en mati�re de d�veloppement �conomique. Nous demandons plus de ressources pour achever plus rapidement nos projets de transports propres. Nous souhaitons �galement que le Syndicat des transports d?Ile-de-France b�n�ficie de plus de responsabilit� dans l?organisation de la mobilit� durable et qu?il b�n�ficie des marges de man?uvre suppl�mentaires pour faire avancer le d�veloppement des am�nagements cyclables en Ile-de-France. Nous approuvons le principe global de la lutte contre la pollution � Paris, comme nous approuvons ce projet, mais � condition de se donner des vrais moyens pour le r�aliser. Ce temps de latence entre l?ancien mod�le et le nouveau entra�nera des difficult�s importantes. Il faut � tout prix mettre nos �nergies en commun pour r�duire ce temps � son minimum. Au-del� des man?uvres politiciennes, nous opposons une vision d?un service public qui avance pour d�velopper des solutions sur le long terme. Notre r�le � nous, �lus, c?est de ne pas lui faire d�faut, en lui donnant les capacit�s de le r�aliser efficacement et de r�aliser aussi les ambitions que nous portons avec les Parisiennes et les Parisiens. Des ambitions pour une soci�t� nouvelle, o� vivre de fa�on durable ne d�pend pas seulement des initiatives personnelles mais de l?int�r�t g�n�ral, c?est permettre en somme � une action politique d?am�liorer les conditions de vie de l?ensemble de la population. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Didier le RESTE. La parole est � M. LELLOUCHE, pour le groupe les R�publicains.

M. Pierre LELLOUCHE. - Merci, Madame. Je voudrais d?abord apr�s vous saluer nos coll�gues d?Ile-de-France qui sont venus nous rejoindre. Je veux profiter de cette occasion ce matin et de ce d�bat pour vous inviter, Madame la Maire, � m�diter sur cette phrase de Montesquieu, tir�e de "L?esprit des lois" publi� en 1748, qui r�sume � elle seule l?un des fondements de notre vie d�mocratique. Montesquieu nous dit�: "Pour qu?on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arr�te le pouvoir." Or, � Paris, aujourd?hui tout semble indiquer que votre pouvoir, Madame la Maire, ne rencontre plus aucune limite ni aucun contre-pouvoir digne de ce nom. Pourtant, votre pouvoir, vous ne le tirez point de vos performances �lectorales personnelles dans le 15e arrondissement - o�, dois-je vous le rappeler, vous n?avez rassembl� sur votre nom que 19�% des voix au premier tour et 36�% au second - mais d?une loi baroque, la loi PLM qui, fond�e sur le nombre d?habitants et non sur le nombre des �lecteurs, vous garantit une sorte de majorit� automatique gr�ce aux Conseillers de Paris issus de l?Est parisien. Voici pour votre l�gitimit� imparfaite car, je veux le rappeler, vous n?�tes pas �lue, contrairement � tous les autres maires de France, au suffrage universel direct?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nulle part en France les maires ne sont �lus au suffrage universel direct, permettez-moi juste de rapporter cette information.

M. Pierre LELLOUCHE. - Mais venons-en � l?usage que vous faites de ce pouvoir et aux contre-pouvoirs, Madame la Maire, que vous semblez ignorer - je vous remercie de me laisser la parole - pour prendre une d�cision aussi lourde de cons�quences pour la vie quotidienne de centaines de milliers de Franciliens et de Parisiens. La loi dispose d?au moins trois contre-pouvoirs. Tout d?abord, la consultation des riverains. Vous en avez sciemment d�form� les r�sultats et simplement ignor� tout ce qui pouvait vous g�ner. L?enqu�te publique en deuxi�me lieu. Celle-ci a bien eu lieu, mais l� encore vous avez souverainement ignor� son avis n�gatif, pourtant �tay� par des arguments de fonds. Reste enfin l?avis conforme du Gouvernement, en l?occurrence celui du Pr�fet de police repr�sentant le ministre de l?Int�rieur, mais l� encore, par le jeu de combinaisons internes au Parti socialiste, il semble que vous ayez d�j� obtenu un avis favorable, il est vrai assorti d?une p�riode de six mois. Elle s?imposait, cette p�riode. Dois-je rappeler que nous vivons en �tat de guerre contre le terrorisme islamique, dixit le pr�sident de la R�publique, et que nous vivons sous l?empire de l?Etat d?urgence prorog� � nouveau au mois de juillet dernier, apr�s les attentats de Nice�? Lors des attentats de Paris, Monsieur le Pr�fet, nous en avons parl�, pas moins de 123 v�hicules de police et d?urgence ont d� intervenir. Que ferons-nous si nous sommes � nouveau attaqu�s au centre de Paris�? Le Pr�fet, ce matin, nous a indiqu� - c?est une bonne chose car sur ce point nos arguments ont �t� entendus et je l?en remercie�- qu?une voie sp�ciale devrait �tre cr��e sur les quais bas en permanence pour permettre l?acheminement des v�hicules de secours et de police. C?est le moins. Il faudra voir comment ce syst�me va fonctionner d�s lors que l?on va ouvrir en m�me temps aux pi�tons. En plus de ces contre-pouvoirs fix�s par la loi, Madame la Maire, vous auriez pu avoir l?�l�gance de consulter les �lus d?arrondissement concern�s. Vous vous en �tes bien gard�e et vous avez, l� encore, souverainement ignor� toutes les contre-propositions �manant de notre groupe. Comme vous avez souverainement ignor� les �lus franciliens, qui repr�sentent tout de m�me 10 millions de compatriotes de droite ou de gauche, et vous ont fait valoir � quel point cette brutale interruption de la circulation sur la voie Georges Pompidou cr�e une situation extr�mement difficile et de surcro�t discriminatoire pour ces citoyens-l�. C?est un de vos coll�gues socialistes qui, dans "Le Monde", se rappelle ce week-end, je le cite, Madame la Maire, je cite Olivier FAURE�: "Le premier outil de la mixit� sociale, �crit-il, est la mobilit�." En effet, et j?ajouterai pour ma part qu?il est curieux de voir une municipalit� de gauche instaurer une sorte de double peine aux banlieusards�: ils ne peuvent pas loger dans Paris parce que c?est trop cher et, en plus, vous leur infligez des temps de transports suppl�mentaires insupportables. Mais s�re de votre id�ologie?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je demande � la tribune de ne pas manifester? Attendez, Monsieur LELLOUCHE, je demande aux maires qui sont dans la tribune, et que j?accueille tout � fait avec plaisir parce que nous sommes des R�publicains? Bien, je vais demander une suspension de s�ance.

Septembre 2016
Débat
Conseil municipal
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