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Vœu déposé par le groupe UDI-MODEM relatif à la mémoire des victimes civiles de la Seconde guerre mondiale.


M. Bernard JOMIER, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le v?u non rattach� n��69 relatif � la m�moire des victimes civiles de la Seconde guerre mondiale. La parole est � Mme Fadila M�HAL, pour deux minutes.

Mme Fadila M�HAL. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, c'est une page peu connue de la France de Vichy qui sera peut-�tre bient�t mise en lumi�re gr�ce � ce v?u. Le 1er juillet 1940, � l'asile de Ville-Evrard, Antonin Artaud �crit � sa m�re�: "J'ai faim. Il est urgent, dans l'�tat que vous me savez, que je m'alimente un peu mieux qu'ici". S�raphine Louis, peintre, malade, intern�e, elle aussi, � Clermont de l'Oise au Nord de Paris, ne peint plus. Dans un courrier, elle parle aussi de nourriture. On la surprend, la nuit, � manger de l'herbe et des d�tritus. Camille Claudel qui, � l'asile de Montdevergues, pr�s d'Avignon, souffre de la m�me mani�re. Rien dans les assiettes. P�tain a fix� les restrictions pour que les fous puissent b�n�ficier de 1.200 calories par jour, alors que le corps humain en r�clame le double". Antonin Artaud va survivre gr�ce � la solidarit� familiale, mais S�raphine Louis et Camille Claudel mourront de faim et des cons�quences de la faim. Ils furent 45.000 malades mentaux morts de faim en six ans, en France, il y a 70 ans, non par la faute d?Hitler ni m�me enti�rement par la faute de P�tain. Il s'agit d'abord d'un sentiment d'abandon dont ont �t� victimes ces personnes que l'on a laiss�es mourir de faim. C'est un drame oubli� et c?est un drame de nos livres d'histoire. Ces malades sans int�r�t, ces fous devenus des morts sans int�r�t, peut-�tre, peut-�tre gr�ce � vous sortiront-ils de l'oubli�? C'est le v?u que je vous propose de faire gr�ce au travail courageux de l'association "Mouvement pour une soci�t� inclusive", pr�sid�e par Maryvonne LYAZID qui, avec l'appui d'une p�tition, a recueilli 80.000 signatures, dont celles d'Edgar MORIN, Julia KRISTEVA, Tahar BEN JELLOUN, qui demande la cr�ation d'un m�morial en hommage aux personnes handicap�es victimes du r�gime nazi et de Vichy. Car il est important qu'� ce d�laissement de la R�publique ne s'ajoutent pas le silence et l'oubli. Nous faisons quatre propositions visant � honorer cette m�moire et je vous demande de les voter � l'unanimit�. Je vous remercie.

M. Bernard JOMIER, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame M�HAL. Pour vous r�pondre, la parole est � Catherine VIEU-CHARIER.

Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe. - Madame la Pr�sidente, je vous remercie de mettre la lumi�re sur cet �pisode dramatique de la Seconde guerre mondiale, et on n?en finira jamais d?�num�rer les exactions et les crimes de ce r�gime qui a constamment frapp� les plus faibles dans la population. Je voudrais dire aussi que la maladie mentale a souvent �t� rel�gu�e et continue d?�tre rel�gu�e dans notre soci�t�, et qu?il est bien difficile pour les gens qui sont atteints de cette pathologie de vivre sur le m�me plan d?�galit� que nous tous. C?est pour cela que je trouve extr�mement important, comme vous le dites, Madame M�HAL, que nous parlions de ce drame de la Seconde guerre mondiale. Nous partageons donc vos constats et les objectifs de votre v?u, et nous pouvons tout � fait soutenir localement les initiatives qui seront formul�es par le "Mouvement pour une soci�t� inclusive", et envisager notamment un colloque sur cette th�matique. En revanche, je tiens � vous dire que les deuxi�me et troisi�me alin�as du v?u "probl�matique nationale" sont de la comp�tence de l?Etat et que la Ville de Paris n?a pas vocation � se substituer effectivement � l?Etat sur cette question, qui a par ailleurs �mis un avis favorable � cette demande d?hommage � l?�chelle nationale. Aussi, pour que ce v?u devienne tout � fait concret et tout � fait efficace, nous vous avons propos�, Madame M�HAL, un amendement avec ce que nous pouvons faire � notre niveau local. Et aussi, sur une demande du Pr�sident de la Commission de surveillance de la C.H.T. de psychiatrie dans le premier consid�rant, nous supprimons la mention mentionnant explicitement les h�pitaux parisiens, car de nombreux malades parisiens avaient aussi �t� �vacu�s en province. Ensuite et surtout, supprimer les phrases des deuxi�me et troisi�me alin�as car ce sont, comme je l?ai dit plus haut, des probl�matiques nationales, et proposer � la place que la Ville de Paris rencontre l?association en vue de leur projet d?hommage le 3 d�cembre prochain, et que la Ville envisage un hommage sp�cifique � ces victimes, qui s?inscrive dans son champ d?action et de comp�tence, comme par exemple la pose d?une plaque comm�morative, et ainsi se rapprocher pour cela de la communaut� hospitali�re. Sous r�serve de ces amendements, c?est �videmment un avis favorable que je propose � l?Assembl�e de mes coll�gues.

M. Bernard JOMIER, adjoint, pr�sident. - Merci. Madame M�HAL, est-ce que vous acceptez ces amendements�?

Mme Fadila M�HAL. - J?accepte ces amendements, bien �videmment, et je voudrais aussi remercier Mme VIEU-CHARIER, qui a vraiment institu� le devoir de m�moire dans toute sa composante comme un axe central de son travail. Et je voudrais aussi vous remercier, Monsieur Bernard JOMIER, car je sais votre combat inlassable pour la sant�, et notamment pour la sant� des plus fragiles. Je vous remercie.

M. Bernard JOMIER, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame M�HAL. Je mets donc aux voix, � main lev�e, le v?u n��69 tel qu?amend�, avec un avis favorable de l?Ex�cutif. Qui est pour�? Qui est contre�? Qui s?abstient�? Le v?u amend� est donc adopt� et � l?unanimit�, comme vous le souhaitiez, Madame M�HAL. (2016, V.�162).

Juin 2016
Débat
Conseil municipal
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