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2015 DEVE 137 - Autorisation donnée à la Maire de Paris de prendre toute décision relative à la réalisation du programme "100 hectares : végétalisation du bâti et développement de l’agriculture urbaine". Vœu déposé par Mme SIMONNET relatif à une co-élaboration des cahiers des charges au terme d'une large concertation.


M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration DEVE 137 auquel est rattach� le v?u n��84�: il s?agit de l?autorisation donn�e � la Maire de Paris de prendre toute d�cision relative � la r�alisation du programme "100 hectares�: v�g�talisation du b�ti et d�veloppement de l?agriculture urbaine". La parole est � d?abord � M. Yann WEHRLING.

M. Yann WEHRLING. - Monsieur le Maire, quelques remarques sur ce projet de d�lib�ration, assez rapides d?ailleurs parce que globalement ce projet fera l?objet d?un vote favorable de notre part. La premi�re concerne l?id�e, souvent reprise dans nos travaux sur la v�g�talisation, de la v�g�talisation des murs. J?�tais d�j� intervenu sur ce point parce que, en la mati�re, on peut faire d?excellentes choses comme des choses qui sont tout � fait mauvaises d?un point de vue environnemental. Je parlais des murs v�g�talis�s aujourd?hui qui sont un peu � l?image de ceux qu?on voit au quai Branly, cela parlera � tout le monde. Le bilan environnemental est objectivement mauvais�: besoin d?arrosages r�guliers, plantes � changer r�guli�rement. Au b�n�fice de rafra�chissement, il faut opposer la question du gaspillage de l?eau et de l?�nergie. Pour faire arroser, il faut aussi de l?�nergie. De ce point de vue-l�, j?aimerais qu?on soit un peu dans l?appr�ciation diff�renci�e de ce que peut �tre un mur v�g�talis�. Deuxi�me remarque, dans le projet de d�lib�ration, il est fait mention du fait que la v�g�talisation est favorable � la qualit� de l?air, je crois savoir, au regard de ce que j?ai souvent entendu du c�t� de mes amis d?Airparif, que cette id�e selon laquelle plus de v�g�tal am�liore la qualit� de l?air n?est peut-�tre pas tout � fait juste, peut-�tre pourrions-nous �viter dans nos documents de citer des choses qui ne sont pas forc�ment tr�s justes, en tout cas du point de vue de certains sp�cialistes. Troisi�me remarque, il est fait mention de l'agriculture urbaine, c'est le centre d'int�r�t principal de ce projet de d�lib�ration. Je voudrais signaler qu?il y a eu des projets, il y en a un dans le 15e arrondissement que l?on a souvent d�fendu, d?agriculture urbaine, rue Castagnary, on n'a jamais pu discuter avec la majorit� de ce projet, on aimerait tout de m�me que l'on puisse finir par regarder cette id�e, car c'est un grand projet d'agriculture urbaine, int�ressant, qui pour le moment n'a pas pu �tre examin� avec vous. Je souhaiterais que l'on puisse en discuter un de ces jours avec nos coll�gues du 15e arrondissement. Derni�re remarque, on n'en parle pas du tout mais je l'ai d�j� dit aussi, en termes de rafra�chissement de l'air, de v�g�talisation, il y a un �l�ment essentiel�: la pr�servation des grands arbres dans Paris. Cela reste toujours souvent la variable d'ajustement des am�nagements urbains, j'aimerais que l'on ait enfin une politique � destination pr�cis�ment des grands arbres, qui vraiment sont plus favorables au rafra�chissement de l?air que toute autre id�e de v�g�talisation. La comparaison entre une pelouse et un grand arbre est absolument �vidente. Le grand arbre rafra�chit bien plus l'air que tout artifice de v�g�talisation suppl�mentaire ou en remplacement d'un arbre que l'on aurait coup�. Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci d'avoir tenu votre temps de parole. La parole est � M. Geoffroy BOULARD.

M. Geoffroy BOULARD. - Merci, Monsieur le Maire. Mes chers coll�gues, les orientations prises par l'Ex�cutif sur le d�veloppement de l'agriculture urbaine vont dans le bon sens. Attention tout de m�me � ne pas tomber dans une vision gadget et accessoire pour ne pas dire d�corative. Il faut v�ritablement saisir cette opportunit� qu'offre ce mode d'agriculture. La ville peut devenir une v�ritable terre de d�veloppement agricole. L'agriculture en ville doit �tre pens�e en termes de fili�re � part enti�re, c'est-�-dire de la production � la commercialisation, en int�grant dans la d�marche le monde rural. Celui-ci dispose d'une expertise, d'un savoir-faire qui peut � nous, les urbains, nous �tre utile. Une synergie entre ville et campagne est n�cessaire pour favoriser l'�mergence d'une agriculture adapt�e au contexte urbain. C'est pourquoi je milite pour la cr�ation, dans la Capitale, d'une maison des agricultures, trait d'union entre ville et campagne, qui permette de stimuler l'innovation par la cr�ation de "start-up" et qui soit un vecteur d'acc�l�ration des initiatives d�j� enclench�es. Ce secteur se trouve �tre aussi cr�ateur d'emplois, c'est important dans le contexte actuel de morosit� �conomique. Saisissons, mes chers coll�gues, l'opportunit� de l'agriculture urbaine � Paris, pour d�velopper ce secteur d'innovation. L� o� New York pourrait faire rimer building et production agricole, Paris doit trouver le tempo. Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � Mme MOREL.

Mme Jo�lle MOREL. - Merci, Monsieur le Maire. Le groupe des �lus �cologistes a exprim� � de nombreuses reprises sa satisfaction concernant chacun des objectifs du programme de v�g�talisation de la Mairie de Paris sur la mandature de 2014 - 2020. Il me semble important de les rappeler ici, tant ils sont ambitieux et apporteront un v�ritable mieux vivre � nos concitoyens, 30 hectares suppl�mentaires de jardins ouverts au public, 20.000 nouveaux arbres plant�s, 200 projets de v�g�talisation participative dans le cadre de l'op�ration "du vert pr�s de chez moi", d�veloppement des fermes p�dagogiques, vergers et potagers dans les �coles, 100 hectares de v�g�talisation sur les murs et les toits dont un tiers d�di� � l'agriculture urbaine. Ce projet de d�lib�ration nous propose de d�l�guer � la Maire, pendant l'int�gralit� de la mandature, la totalit� de la mise en ?uvre de la r�alisation d'un des �l�ments de ce programme, celui de la r�alisation de 100 hectares de v�g�talisation sur les murs et les toits. Cette mani�re de travailler ne correspond pas � l'id�e du processus collaboratif que nous souhaitons d�velopper au sein de la majorit�. Cette proc�dure de d�l�gation � la Maire doit �tre exceptionnelle. Le sujet de la v�g�talisation de notre ville est d'importance pour les �lus �cologistes. Ils l'ont montr� par de nombreux v?ux d�pos�s en arrondissement sur les sujets, mais aussi et surtout par leur implication sur le terrain dans leur arrondissement, qui leur a permis non seulement de d�velopper une bonne connaissance du terrain, mais aussi de maintenir et �tendre un r�seau d'acteurs locaux. Ceux-ci �tant partenaires ou souvent initiateurs de projets de v�g�talisation.

C'est pourquoi les �lus du groupe Ecologiste de Paris souhaitent �tre �troitement associ�s � la r�flexion tout au long du projet. Ils souhaitent se prononcer sur la concertation, sur les cahiers des charges, sur les lieux, sur la communication, sur les modalit�s de gestion, sur les march�s conclus. Une seule communication d'avancement du programme, comme le propose le projet de d�lib�ration, ne saurait r�pondre � cet objectif qui m�rite un r�el suivi pour se donner toutes les chances de succ�s de la v�g�talisation durable. Les �lus �cologistes du Conseil de Paris souhaitent �tre totalement associ�s au contenu de ces politiques. L'expos� des motifs, le d�bat, la confrontation, le travail d'�laboration en commun�: voil� la base de notre d�mocratie locale. Pour les raisons �voqu�es ci-dessus le groupe des �lus �cologistes votera contre ce projet de d�lib�ration. Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame MOREL. La parole est � Mme Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Excusez-moi, je suis vraiment d�sol�e, mais je vais y arriver. Sur ce projet de d�lib�ration, que je vais finir par retrouver?

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - C?est le v?u n��84. Je peux le pr�senter � votre place, si vous le souhaitez�?

Mme Danielle SIMONNET. - Comment�? Vous voulez pr�senter le v?u � ma place�? Ce n?est pas forc�ment une bonne id�e. De m�moire, puisque je vais avoir du mal � le retrouver, d�velopper la v�g�talisation est une bonne chose, mais encore faudrait-il que dans nos march�s d'appels d'offres, nous soyons bien plus exigeants sur l'ensemble des crit�res que nous posons. Je vais retrouver cette intervention.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Si cela peut vous rassurer, il y a un avis favorable. De toute fa�on, il sera adopt�.

Mme Danielle SIMONNET. - C?est une tr�s bonne chose, puisque vous ne me l?avez pas signal�. J'ai droit � des cadeaux en s�ance et en direct. Je voulais vous dire que cela va dans le bon sens des enjeux �cologiques que de d�velopper la v�g�talisation et, en m�me temps, l'agriculture urbaine. Mais, comme le rappelle le projet de d�lib�ration, c'est bien s�r b�n�fique sur le plan de l'environnement, du b�timent ou des liens sociaux. C'est aussi b�n�fique en mati�re de sant� publique. Bref, c'est un programme qui pose des bases pour un nouveau mod�le urbain. Mais il est n�cessaire de se donner les moyens d'assurer la transition vers ce nouveau mod�le en prenant en compte tous les aspects du probl�me. La Ville de Paris doit �mettre des cahiers des charges suffisamment stricts pour que ce programme respecte bien l'ensemble des enjeux qu'il a list�s. Si c'est pour retomber dans les m�mes impasses que le syst�me actuel, cela ne sert � rien. Changer de mod�le implique donc de donner un cadre clair, pr�cis et ambitieux. Il est tout d'abord n�cessaire d'assurer la s�curit� des biens et des personnes. J'attirais dans mon v?u, et je souhaiterais attirer l'attention � travers cette intervention, qu'il peut y avoir des probl�mes de s�curit� des biens et des personnes au niveau de la v�g�talisation des fa�ades, puisque cela peut provoquer des d�sordres au b�ti dans le long terme. Il y a des documents de r�f�rence, comme les documents techniques unifi�s, qui ne r�pondent pas forc�ment � cette attente de mani�re assur�e. Ensuite, si ce programme se veut �cologique, alors il faut qu'il s?en donne les moyens. Il faut donc emp�cher l'utilisation de produits polluants et proscrire les d�sherbants en promouvant une culture biologique face � l'utilisation d'engrais. Des probl�mes ont �t� soulev�s concernant les fa�ades d�j� v�g�talis�es, notamment l'utilisation d'adjuvants anti-racines qui polluent les nappes phr�atiques. La Ville de Paris doit prendre en compte ces probl�mes. Il est aussi indispensable d'avoir un cahier des charges strict concernant les substrats de culture, car leur origine et leur transport ne sont pas neutres. Par exemple, la sphaigne �tant produite au Chili, elle a un impact �cologique n�gatif. Il faut prendre en compte tous ces �l�ments. La transition �cologique doit s'appuyer sur une relocalisation des activit�s et une prise en compte des r�alit�s locales. Cela commence par exiger que les plantes utilis�es ou cultiv�es correspondent aux v�g�taux pr�sents dans l'�cosyst�me naturel ou de culture de l?Ile-de-France. Ainsi, les plantes cultiv�es ne doivent pas relever des semences st�riles. De plus, la relocalisation �cologique doit se retrouver au niveau des emplois en favorisant les circuits courts. La Ville de Paris peut, par exemple, favoriser le retour � l'emploi de celles et ceux qui en ont �t� durablement exclus en r�servant une partie de ses march�s aux structures de l?�conomie sociale et solidaire engag�es dans l?insertion par l?activit� �conomique. Donc au lieu de laisser un march� juteux aux mains sales des industriels de l?agrobusiness, le cahier des charges doit plut�t favoriser les P.M.E., les P.M.I., les T.P.I. locales par des clauses sociales volontaires, volontaristes, par exemple en privil�giant des appels sur des petits lots. Donc oui au changement du syst�me et non au capitalisme vert. Donc il faut pour cela avoir des cahiers des charges extr�mement pr�cis et exigeants, qui permettent v�ritablement, dans le domaine de l?agriculture urbaine et l?architecture v�g�tale, de d�velopper un projet innovant. Et pour finir, il y a quand m�me aussi un point important dans l?amendement que j?avais soulev�, et qui manque dans le programme, c?est comment est-ce qu?on peut avoir une transition �cologique sans associer les citoyens�? Ecologie et implication citoyenne sont totalement indissociables. Il me semble important de mettre en place des cahiers des charges citoyens. La Ville peut tr�s bien co-�laborer, avec les syndicats de paysans, les r�seaux de P.M.E.-P.M.I., les T.P.I., les entreprises de l?artisanat du b�timent et les citoyens, les associations engag�es dans la bataille �cologique pour justement assurer le suivi de ces cahiers des charges. Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame SIMONNET. Pour vous r�pondre, la parole est � Mme P�n�lope KOMIT�S qui r�pondra � l?ensemble d?entre vous, d?ailleurs.

Mme P�n�lope KOMIT�S, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire. Le renforcement de la place de la nature � Paris, non seulement en ouvrant aux Parisiens 30 nouveaux hectares d?espaces verts, mais aussi en d�veloppant la v�g�talisation du b�ti et de l?espace public et de l?agriculture urbaine est, comme vous l?avez tous soulign�, je remercie les orateurs, en route depuis maintenant quelques mois. Pour atteindre ces objectifs qui sont ambitieux, la Ville doit mobiliser de mani�re exemplaire son propre patrimoine, mais �galement donner envie � tous les propri�taires et les copropri�taires parisiens, que ce soient des bailleurs, des S.E.M. ou des publics, parapublics ou priv�s, de v�g�taliser leur patrimoine et de d�velopper, chaque fois que les b�timents le permettent, des projets d?agriculture urbaine. Et nous ferons, pour nous, de notre patrimoine un d�monstrateur des diff�rentes techniques et usages de la v�g�talisation du b�ti et de l?agriculture urbaine, avec des murs comestibles, des plantes grimpantes, des tapis de v�g�taux, de la culture en bacs, de l?hydrophonie, de l?aquaponie, de la permaculture. Et je voudrais dire � M. WEHRLING que oui, nous sommes extr�mement prudents sur le bilan environnemental des murs, de m�me que nous pr�servons les grands arbres et que ceux-ci ne sont coup�s que quand il y a des raisons phytosanitaires ou dans le cadre d?op�rations, par exemple comme sur le tramway. Si je vous pr�sente ces projets de d�lib�ration, c?est effectivement pour permettre � la Maire de Paris et � la Pr�sidente du Conseil g�n�ral, puisque nous avons des b�timents qui d�pendent du Conseil g�n�ral, de mener � bien l?ensemble des d�marches pour ce programme. Cela va nous permettre une instruction plus rapide des dossiers pour que, une fois l?ensemble des �tudes r�alis�es, nous puissions les mettre en ?uvre dans les meilleurs d�lais. Je voudrais �galement dire � Mme MOREL que bien �videmment, comme vous le savez, je ne travaille jamais seule. Et bien �videmment nous aurons des allers-retours permanents avec les mairies d?arrondissement o� nous vous communiquerons les adresses, de mani�re � ce que vous puissiez nous faire part de vos commentaires, de vos accords et nous indiquer �ventuellement aussi si vous connaissez des porteurs de projet pour travailler sur ces surfaces. Je serai bien �videmment tr�s attentive � cette bonne information envers les maires d?arrondissement et les adjoints concern�s. Madame SIMONNET, votre v?u nous appelle aussi � �tre attentifs au programme, avec des clauses sociales et environnementales ambitieuses. C?est d�j� le cas, nous sommes d�j� tr�s vigilants sur ces questions. Je voudrais �galement vous dire que nous avons d�j� enlev� tous les polluants et nous avons aujourd?hui z�ro produits phytosanitaires, y compris dans les cimeti�res, ce qui n?�tait pas le cas auparavant. C?est pareil pour les substrats et c?est la m�me chose pour les plantes, puisque nous n?avons aucune plante end�mique, notamment au centre de Rungis qui produit, ou quand nous en achetons. Je vais donc donner un avis favorable � votre v?u. Voil� ce que je voulais vous r�pondre.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame KOMIT�S. Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par Mme SIMONNET, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? La proposition de v?u est adopt�e. (2015, V. 375). Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 137. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2015, DEVE 137). Nous nous donnons rendez-vous � 14 heures 45 pour la reprise de la s�ance. Nous commencerons par le vote des conseillers m�tropolitains, mais vous l?aviez �videmment en t�te. La s�ance est suspendue.

Décembre 2015
Débat
Conseil municipal
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