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2015 SG 42 - Aménagement des berges de Seine - Liaison Bastille/Tour Eiffel (1er, 4e, 7e, 12e) - Approbation du bilan de la concertation préalable et approbation du projet. Vœu déposé par le groupe Communiste - Front de Gauche relatif à la politique tarifaire des commerces. Vœu déposé par le groupe les Républicains relatif à une étude sur une promenade de Bercy au port de l'Arsenal. Vœu déposé par le groupe UDI-MODEM relatif à un débat sur l'enjeu de la logistique urbaine de marchandises. Vœu déposé par le groupe UDI-MODEM relatif à un report de calendrier.


M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Nous passons � pr�sent � l?examen du projet de d�lib�ration SG 42, et de l'amendement technique n��110, et ensuite des v?ux nos�111, 112, 113 et 114 sur l?am�nagement des berges de Seine, la liaison Bastille-Tour Eiffel�: approbation du bilan de la concertation pr�alable et approbation du projet. Nous avons dix inscriptions. Monsieur Christophe GIRARD, Monsieur le Maire, vous avez la parole, pour commencer.

M. Christophe GIRARD, maire du 4e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire. Mes chers coll�gues, le bilan de la concertation traduit le souhait r�affirm� des Parisiens de vivre dans une ville moins pollu�e, o� l?espace public est redistribu� en faveur des circulations douces et de la nature donc d?une plus grande qualit� de vie. Je me f�licite des orientations retenues, centr�es autour d?am�nagements l�gers, sans intervention sur la voirie, qui se concentreront sur la v�g�talisation du parcours et l?installation de mobiliers urbains. En outre, ma demande d?installation de toilettes publiques et poubelles en nombre suffisant est prise en compte, et je remercie vivement Mao PENINOU, Monsieur l?adjoint, d?avoir retenu les berges de la rive droite comme lieu-test pour le syst�me "Trilib'". J?ai �galement port� aupr�s de la Maire de Paris et de son premier adjoint la cr�ation d?animations compl�mentaires � celles des berges rive gauche, centr�es sur l?art et la culture populaire au travers d?un salon litt�raire et d?un festival des jardins, auxquelles Mme P�n�lope KOMIT�S est �videmment associ�e avec la direction des Jardins. Si le sc�nario n��2, portant une fermeture plus large, a �t� retenu, c?est aussi en raison de son impact moindre sur la circulation, notamment au regard des temps de parcours entre la Concorde et le quai Henri IV. Nous savons n�anmoins qu?il y aura une phase de transition avant que le changement des habitudes de d�placements ne diminue sensiblement le trafic. Ce sera une p�riode difficile, mais n�cessaire, que nous assumons compte tenu de l?urgence d?agir en faveur d?une diminution sensible de la circulation automobile dans Paris, et donc de la pollution de notre air. Rappelez-vous ce que nous entendions � l?�poque o� Bertrand DELANO� a mis en place les couloirs de bus avec son adjoint Denis BAUPIN. Aujourd?hui, plus personne ne conteste ces am�nagements et le r�seau a pu se renforcer et augmenter la fr�quentation. Cette d�cision de fermer les berges de Seine � la circulation s?inscrit dans un plan d?ensemble, visant � modifier profond�ment le rapport de notre ville � la voiture individuelle. Il s?agit de r�duire la circulation automobile en ciblant prioritairement les d�placements pendulaires, la circulation de transit et la circulation que je qualifie de confort. Notre r�le est d?impulser et d?accompagner le changement des comportements. L?une des cl�s de notre r�ussite r�sidera dans notre capacit� � offrir des alternatives aux particuliers et aux professionnels, qu?ils soient parisiens ou de la M�tropole. A Paris intra-muros, cela se traduit entre autres par l?engagement ferme d?Anne HIDALGO et de son adjoint Christophe NAJDOVSKI � travailler sur une requalification des quais hauts, gr�ce � la ligne � haut niveau des services. Par ailleurs, le travail important engag� par Jean-Louis MISSIKA et Christophe NAJDOVSKI avec les acteurs �conomiques sur l?adaptation de la logistique urbaine et des syst�mes de livraison � cette mutation de la ville permettra � Paris de conjuguer l?am�lioration de son cadre de vie avec le maintien indispensable de l?attractivit� �conomique qui est la sienne, en particulier au centre de Paris. En parall�le, depuis de nombreuses ann�es, la Ville de Paris a su travailler en lien tr�s �troit avec la r�gion Ile-de-France autour d?un partenariat aussi bien politique, au travers de priorit�s partag�es, que financier. La Ville de Paris contribue grandement au projet francilien via sa participation � hauteur de 30�% du budget du S.T.I.F., soient 369 millions d?euros en 2014. Ainsi, ce partenariat avec la R�gion Ile-de-France a permis de nombreux projets, comme les prolongations de nombreuses lignes de m�tro vers les d�partements limitrophes, ou la cr�ation de nouvelles lignes de tramway. N?oublions pas �galement de saluer l?engagement de l?Etat sur ces questions depuis 2012, qui a permis d?acc�l�rer la mise en ?uvre du plan de mobilisation pour les transports en Ile-de-France et la r�alisation du Grand Paris Express, qui permettra de faciliter les d�placements de banlieue � banlieue et ainsi de d�congestionner Paris. De telles avanc�es ne sont rendues possibles que par la mise en place d?un programme d?ensemble partag� entre les diff�rentes institutions, qui permet d?agir r�solument et efficacement au service des Franciliens. Demain, la mise en place de la M�tropole du Grand Paris, � laquelle nous sommes tant attach�s, nous permettra de renforcer ce lien entre Paris, son centre et tout particuli�rement les villes voisines. La r�appropriation des berges de Seine en est un formidable exemple, puisqu?elle s?�tend jusqu?au-del� des fronti�res de Paris et que cela b�n�ficie et b�n�ficiera � bon nombre d?habitants des communes limitrophes, qui viennent r�guli�rement jouir des atouts de la Capitale. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci. Madame Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement, vous avez la parole.

Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement. - Oui, quelques mots pour me f�liciter � mon tour, apr�s mon coll�gue du 4e, de ce beau projet de d�lib�ration. J?avais envie de dire enfin, apr�s une longue p�riode de concertation et de r�flexion sous la pr�c�dente mandature, puis les d�bats port�s dans la campagne �lectorale, et enfin, cette concertation de plusieurs mois. Et quand j?entends certains demander d?attendre encore deux ans, deux ans avant de supprimer cette autoroute au c?ur de notre ville, cela me semble inou�! Comment pourrions-nous �tre la seule M�tropole de France, d?Europe � accepter cette autoroute urbaine en notre c?ur. Cela me semble inimaginable. Fi�re que nous ayons retenu ce sc�nario le plus ambitieux, pour ma part, je serai aussi attentive � la coordination avec la r�flexion sur le r�am�nagement de la place de la Bastille et la connexion avec la promenade plant�e pour poursuivre cet itin�raire de la Tour Eiffel jusqu?� la promenade plant�e et au-del�, jusqu?au bois de Vincennes. Et donc, je me f�licite de ce projet de d�lib�ration aujourd?hui. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci. Monsieur le d�put�, Patrick BLOCHE, vous avez la parole.

M. Patrick BLOCHE. - Chers coll�gues, � cette heure tardive, mon propos sera in�vitablement bref.

Je voudrais, apr�s mes coll�gues et amis maires des 4e et 12e arrondissements, apporter, moins comme �lu du 11e que comme d�put� de ces deux arrondissements concern�s par ce projet de d�lib�ration, mon soutien enthousiaste. Il s'agit effectivement de mettre fin � cette si vilaine autoroute urbaine, qui coupe Paris en deux, et notamment en son centre, en son c?ur. Il s'agit de redonner � notre ville son identit�, son identit� qui s'est construite au fil des si�cles dans cette relation si particuli�re entre Paris et son fleuve, et de ne pas oublier que Paris a un statut de ville fluviale. C'est donc tout l'enjeu de ce projet de d�lib�ration qui, d'ailleurs, est avant tout une marche en avant vers la reconqu�te des berges, vers un partage d'un espace essentiel � la vie des Parisiennes et des Parisiens, nous le constatons d'ailleurs d'ores et d�j� chaque dimanche, quand les berges sont ferm�es et font l'objet d'une v�ritable r�appropriation par nos concitoyennes et nos concitoyens au profit des circulations douces. Et nous pouvons �videmment tirer le meilleur de ce qui se passe depuis plus de deux ans c�t� rive droite entre le pont Royal et le pont de l?Alma. C?est d?ailleurs les enseignements tir�s de cette fermeture des berges rive droite, entre ces deux ponts, qui a permis d'arr�ter ce calendrier certes exigeant mais, nous le savons, la volont� politique ne s'exprime qu'en dynamique. Evidemment, il faudra avoir toute la vigilance n�cessaire pour que l'�ch�ance de l?�t� 2016 se passe dans les meilleures conditions qui soient. Je voudrais, avant de conclure, insister - parce que j'y ai assist� avec beaucoup de bonheur - sur le succ�s, en termes de participation mais aussi en termes de propositions, qu'a suscit� la concertation qui a �t� mise en place. Nous avons eu dans l'auditorium de l'Op�ra de la Bastille, un auditorium plein de citoyennes et de citoyens du 4e, du 12e et sans doute aussi un peu du 11e arrondissement, passionn�s et enthousiastes � l'id�e que ce projet voie jour. Ainsi, je souhaitais, � la fois comme �lu parisien et comme �lu de la nation, y apporter mon plein soutien et je continuerai bien s�r � accompagner activement ce projet port� avec � combien d'enthousiasme et de volont� par Christophe GIRARD et Catherine BARATTI-ELBAZ.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup. La parole est � Mme Maud GATEL.

Mme Maud GATEL. - Merci, Monsieur le Maire. Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, d�s 2008, nous appelions de nos v?ux la cr�ation d?une coul�e bleue, une promenade en continu sur les berges afin de rendre la Seine aux habitants. Reconstruire le lien entre le fleuve et les Parisiens mais aussi les Franciliens et les touristes va dans le bon sens, celui d'un apaisement de la ville, d'un meilleur partage de l'espace public au profit de toutes les mobilit�s. Cela r�pond � des pr�occupations environnementales et de cadre de vie. C'est bien parce que nous sommes favorables � l'am�nagement des berges que nous souhaitons que ce projet soit une r�ussite, qu'il suscite l'adh�sion de tous, qu'il soit un projet r�ellement partag�. Lors de notre pr�c�dent d�bat, tout en rappelant notre soutien � la reconqu�te des berges, nous appelions votre attention sur 4 aspects pour mener � bien ce projet. D?abord, la n�cessit� de penser l?am�nagement dans sa globalit� et pas simplement sur le tron�on concern�, et de mener �galement une r�flexion sur un sch�ma global de circulation pour la ville centre. Nous appelions �galement votre attention, au-del� des berges, � la n�cessit� d'�laborer un plan d'ensemble pour les circulations pi�tonnes � Paris, dans la mesure o� les pi�tons sont encore les grands oubli�s des plans de d�placement aujourd'hui � Paris. Nous insistions �galement sur la n�cessit� d'une large concertation en incitant les Parisiens, les Franciliens � partager leur cr�ativit� sur un sujet qui les engage, mais �galement sur l'imp�rieuse n�cessit� d'associer � ce projet les habitants et les �lus de la petite et de la grande couronne. Non seulement nous n'avons pas �t� entendus mais nos craintes se sont r�alis�es. Je partage �videmment ce qui a �t� dit par les orateurs pr�c�dents. Cette autoroute urbaine au c?ur de Paris est le symbole d?un urbanisme totalement d�pass�. N�anmoins, il s'agit d'un axe structurant qu?on ne peut pas rayer d?un trait de plume sans tenir compte des cons�quences. Susciter l'adh�sion prend du temps, notamment pour r�pondre aux besoins des Franciliens en leur proposant de r�elles alternatives, pour ne pas p�naliser les professionnels dans leurs activit�s et pour que la ville n'ait pas ainsi � subir une perte d'attractivit� �conomique mais �galement touristique. Certains comptent sur le d�go�t des automobilistes pour qu?ils abandonnent leur voiture. Nous, nous souhaitons inciter et non contraindre. D�s lors, prenons notre temps. Prenons d'abord le temps de la concertation. Vous �crivez qu'une large concertation s'est tenue. Pardon, mais les mots ont un sens�: 4 r�unions publiques, une r�union m�tropolitaine et une marche exploratoire ne constituent en rien une large concertation pour un projet aussi structurant. Le faible nombre de contributions recueillies le traduit d'ailleurs assez bien. Les prises de position des acteurs institutionnels, qu'il s'agisse des d�partements, des agglom�rations mais aussi des professionnels - je peux citer la C.C.I.P., la Chambre des m�tiers des artisans de Paris, les professionnels situ�s sur les quais hauts qui s'inqui�tent sans doute � juste titre des reports de circulation -, mais aussi les acteurs de la mobilit�, la RATP et la S.N.C.F., traduisent de nombreuses craintes quant au dispositif propos�. Prenons �galement le temps de l'innovation. Pourquoi, pour un projet aussi structurant, n'y a-t-il pas eu d'appel � projets innovants�? Cela aurait pourtant permis une plus grande ambition. Il n'est pas trop tard, nous pouvons profiter du lancement de l'appel � projets "R�inventer la Seine" pour le faire. Prenons le temps, �galement, d'�tre globaux. La fermeture de la voie Georges Pompidou, compte tenu de son caract�re structurant, m�rite de revoir l?ensemble du sch�ma de circulation�: zones 30, acc�s � la Capitale notamment pour les v�hicules les plus polluants, logistique urbaine. La fermeture des berges implique en effet de repenser la circulation de marchandises, la fluidit� �tant un �l�ment cl� � la fois de l?attractivit� �conomique et de la lutte contre la pollution. La r�ponse au d�fi du dernier kilom�tre doit �galement int�grer la place de la Seine. Cette question de la logistique urbaine est centrale et nous regrettons d'ailleurs qu'elle n'ait pas �t� int�gr�e � la discussion sur l'am�nagement des berges. C'est l'objet de notre v?u n� 113, qui demande qu'un bilan des exp�riences les plus pertinentes en mati�re de logistique urbaine soit r�alis� et qu'un d�bat ait lieu au sein de notre Assembl�e. Prenons le temps de l'ambition. Aujourd'hui, vous nous proposez un budget de 8 millions d'euros en investissement pour am�nager les 3,3 kilom�tres des berges rive droite. Cela semble bien d�risoire au regard des 45 millions d'euros consacr�s � l'am�nagement des 2,3 kilom�tres rive gauche. Nous avons � plusieurs reprises regrett� la faiblesse des am�nagements rive gauche et notamment l'absence de v�g�talisation. Le budget aujourd?hui consacr� � la rive droite nous para�t porter intrins�quement les m�mes risques et donc de nature � �tre d�ceptif. Prenons le temps de la technologie. Sur ce sujet, on va tellement vite que l'on est m�me en avance sur la technologie. Des tramways sans rail et sans cat�naire, en l'�tat actuel, cela s'appelle des bus. C?est tr�s bien, surtout quand ils sont �lectriques. Vous nous annoncez ces bus de nouvelle g�n�ration pour 2020. D?ici l�, il faudra faire avec les 25 lignes de la R.A.T.P. qui continueront � transporter les voyageurs, ce qui ne constitue pas une alternative suffisante pour faire face � un quelconque report modal. Cette r�forme m�rite que, tous ensemble, nous prenions le temps n�cessaire � sa r�ussite, le temps de faire des �tudes compl�mentaires, le temps de consulter, d'expliquer, de co-construire des solutions pour permettre de faciliter les d�placements, avec les professionnels, avec la R.A.T.P., la SNCF ainsi qu?avec les communes de la petite et de la grande couronne. C'est le sens de notre v?u n��114. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup. La parole est � Mme Ann-Katrin J�GO.

Mme Ann-Katrin J�GO. - Merci, Monsieur le Maire. Mes chers coll�gues, ce projet de d�lib�ration concernant l'am�nagement des berges de la Seine est lourd de cons�quences tant pour la qualit� de vie des Parisiens que pour l'avenir �conomique de notre Capitale. Vos projets pour Paris inscrits dans un calendrier extraordinairement court auront une cons�quence s�re et certaine, celle d'accro�tre les difficult�s de circulation des v�hicules automobiles et de transport en commun, d'augmenter de ce fait la pollution de notre Capitale, ce qui n'est pas le moindre des paradoxes apr�s les grandes d�clarations d'intention entendues la semaine derni�re � l'occasion de la COP 21. Je m'�tonne que vous cherchiez tant � d�courager les automobilistes de venir � Paris sans mesurer l?impact de ces d�cisions sur les difficult�s �conomiques de notre Capitale, � un moment o� l'emploi devrait �tre au c?ur des pr�occupations de notre Conseil. Vous devriez, � ce titre, �couter les avis des chambres consulaires franciliennes qui s'inqui�tent de l'inaccessibilit� de la Capitale, tant pour les artisans que pour les livraisons et, plus largement, pour tous ceux qui viennent y travailler.

D�j� que notre Capitale n'est pas per�ue par les touristes comme une ville suffisamment s�re - je ne parle pas des attentats, mais de l'ins�curit� au quotidien, comme celle des vols � l'arrach� - il est particuli�rement inqui�tant qu?elle devienne �galement une ville o� il est impossible de circuler et o� les pics de pollution sont de plus en plus nombreux. Par vos choix, vous participez un peu plus � orienter le flux touristique vers d'autres capitales, comme Londres, qui ont eu le courage de prendre des mesures radicalement diff�rentes de celles que vous proposez pour limiter la circulation. Reconqu�rir les berges de la Seine est une noble ambition, mais une fois encore, si vous le permettez, vous mettez la charrue avant les b?ufs. La charrue avant les b?ufs parce qu?il existe des espaces non circulants qui pourraient parfaitement �tre reconquis d�s � pr�sent. Je pense en particulier � l'espace situ� entre France T�l�visions et le pont Mirabeau, aujourd'hui d�figur� par des camions et des entrep�ts. La charrue avant les b?ufs parce qu?il aurait fallu anticiper sur votre projet pour trouver des am�nagements de fluidification et de d�rivation � la circulation avant de fermer les berges de mani�re autoritaire. La charrue avant les b?ufs encore parce que vous nous annoncez une nouvelle concertation et un compl�ment d'�tude d'impact, mais que vous nous demandez de d�lib�rer quel que soit le r�sultat de cette concertation et de cette �tude d'impact, pour que votre projet soit mis en place d�s septembre prochain. Vous pr�voyez donc tranquillement de ne tenir absolument pas compte des r�sultats �ventuellement n�gatifs du compl�ment de concertation et des �tudes que nous allons pourtant financer. A quoi servent-elles si la d�cision est d�j� prise�? La charrue avant les b?ufs, enfin, parce que vous nous annoncez un pauvre budget de 8 millions d'euros, ce qui semble bien faible au vu des surfaces concern�es. Bloquer Paris et porter une ambition durable d?am�nagement de nos berges aurait d� n�cessiter une mobilisation de moyens beaucoup plus cons�quents, sauf � consid�rer que les containers � bateaux et autres accessoires "low cost" d�j� vus sur l'autre rive soient le mod�le pour l'am�nagement des plus belles berges du monde dans une ville qui se veut �tre une capitale de l'esth�tisme. Nous consid�rons, pour notre part, au regard de l?impact pour la vie des Parisiens, que ce sujet devrait faire l'objet d'un moratoire afin que nous puissions nous prononcer en toute connaissance de cause sur un chantier qui va d�grader profond�ment la vie des Parisiens. Ce ne sont en effet pas les dizaines de contributions que vous �voquez dans ce projet de d�lib�ration, ni m�me un sondage fond� sur des questions r�ductrices, qui peuvent tenir lieu de concertation s�rieuse. Je trouve inqui�tant de bloquer brutalement la circulation dans Paris, sans y apporter aucune solution alternative et je trouve choquant d'attendre des Parisiens qu'ils trouvent une solution tout seuls. A eux de se d�brouiller pour se d�placer, pour aller travailler. C'est en r�alit� une mani�re de pr�ner la loi du plus fort. Vous organisez les embouteillages pour d�go�ter les automobilistes. Encore une fois, ceux qui ont le moins de moyens financiers et le plus de famille, en seront les premi�res victimes. Aussi, nous vous demandons un moratoire sur l'application de ce projet, le temps de mesurer les impacts r�els de cette d�cision, faute de quoi nous voterons contre ce projet de d�lib�ration. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup. La parole est � M. le maire du 1er arrondissement, Jean-Fran�ois LEGARET.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Mes chers coll�gues, j'�coutais tr�s attentivement les maires d'arrondissement et parlementaires pr�opinant. On pourrait se laisser s�duire par leurs arguments, se dire que, finalement, on va supprimer une autoroute urbaine, qu?il n?y aura plus de bruit, plus de pollution, ce sera merveilleux. Le probl�me, c?est que le postulat est faux. Il est enti�rement faux et ce, pour plusieurs raisons sur lesquelles je voudrais revenir.

Premi�rement, autoroute urbaine, ce n'est vraiment pas cela. L'autoroute urbaine n?est pr�cis�ment pas � cet endroit-l�. Elle est entre le Point du jour et la place de la Concorde. Vous avez effectivement une autoroute � quatre voies. Elle est ensuite dans la partie du 12e arrondissement. Mais je fais observer que dans le 1er et le 4e arrondissement, vous avez une voie unidirectionnelle limit�e � 50 kilom�tres/heure sur les berges. C'est tout, sauf une autoroute et sauf une autoroute urbaine. C'est un premier constat.

Deuxi�me constat�: nous avions propos�, d�s que cette id�e a �t� lanc�e, que l'on fasse au moins une �tude alternative. Vaut-il mieux all�ger la circulation sur les quais hauts ou sur les quais bas�? Nous avons d�pos� un v?u. Ce v?u a �t� rejet� par la majorit�. On n'a pas voulu en discuter. Il �tait interdit d'ouvrir une discussion, interdit de faire l?�tude alternative. Je rappelle d'ailleurs qu'un quotidien, qui porte un nom tr�s parisien et qui para�t tous les matins, avait fait une enqu�te aupr�s de ses lecteurs qui d�montrait que plus des deux tiers des lecteurs �taient favorables � l'option all�gement de la circulation sur les quais hauts. Cela montre que la question m�ritait tout de m�me d'�tre pos�e. On n'a pas eu le droit d'en d�battre. Troisi�me point�: que fait-on du souterrain des Tuileries�? Il y avait une option courte et longue. Finalement, on prend l'option longue. Je ne sais pas s'il vous est d�j� arriv� d?emprunter � pied, � v�lo, � "roller", tout ce que vous voulez, les jours "Paris Respire", ce souterrain des Tuileries. C?est absolument sinistre. C'est tout de m�me la partie la plus triste du parcours. Si c'est pour rendre cela toute l'ann�e aux promeneurs, aux cyclistes et aux pi�tons, tout ce que vous voudrez, on ne voit vraiment pas l'int�r�t que cela peut pr�senter. Il y a la m�thode qui a �t� employ�e et qui est totalement ex�crable, puisqu'on nous a demand� de faire cette concertation pendant les mois de juillet et d'ao�t qui sont, comme chacun le sait, les mois les mieux choisis pour que les Parisiens viennent participer � une large concertation. "C'est faux", dit Jean-Louis MISSIKA. Il a pourtant assist� � ces r�unions et il devrait le savoir. On a dit, au d�but du mois de septembre, qu'il y aurait la derni�re r�union � la mairie du 4e arrondissement. Je m?y suis rendu. C'�tait, para�t-il, ce soir-l�, la cl�ture de la concertation. Ce soir-l�, il s'agissait de dire�: "Voil�, c?est le bilan. On a tout dit. C'est l'apoth�ose. Fermez le ban". C'est pr�cis�ment ce soir-l�, le soir de la cl�ture de la concertation, qu'on nous pr�sente pour la premi�re fois l'�tude faite par la direction de la voirie. Elle d�montre quoi�? Que les reports de circulation, comme on pouvait s?en douter, se font pour l'essentiel sur les quais hauts, c'est-�-dire l� o� se trouvent les habitants, les commerces, et que l'on reporte toutes les nuisances, la pollution, le bruit, pr�cis�ment l� o� il y a de la vie, de l'activit� et des r�sidents. C'est la premi�re fois que l'on aborde cette question, mais on n'a plus le droit d'en parler puisque la concertation est termin�e et est close. Voil� la mani�re dont les choses ont �t� faites. Mme HIDALGO, qui pr�sidait cette r�union, nous a fait un discours assez touchant, assez �mouvant, nous expliquant qu'elle �tait Maire de Paris et que sa responsabilit� vis-�-vis des g�n�rations futures �tait de faire en sorte qu'il y ait moins de pollution, moins de bruit, plus de bonheur, plus de qualit� de vie. Evidemment, on �tait presque �mu de l'entendre tenir ce type de propos. Je me suis permis � ce moment-l� de prendre la parole et j'ai fait observer�- je peux vous dire que j'ai �t� curieusement soutenu par une grande partie de la salle sur les propos que je tenais - en disant�: "Mais, Madame la Maire de Paris, vous �tes anim�e par le souci d'all�ger, de supprimer la pollution. C'est tr�s bien. Mais, pr�cis�ment, la pollution vous l?aggravez sur cette section des quais hauts puisque la d�monstration est faite par les services de la Mairie eux-m�mes, par la direction de la voirie, que c'est l� que l'on reporte la circulation, les nuisances le bruit et la pollution". Je rappelle au surplus que, dans le secteur, vous n?avez pas moins de huit chantiers gigantesques, totalement hors norme, qui se d�roulent entre le chantier du Louvre, celui des Halles, celui de La Samaritaine, celui de La Poste du Louvre, celui du Louvre des antiquaires, celui du th��tre du Ch�telet, du th��tre de la Ville, plus beaucoup d'autres chantiers qui se cumulent sur le secteur. C'est vraiment incompatible avec ce projet. C'est la raison pour laquelle j'ai l'intention d'organiser - je ne vois pas qui pourrait m'emp�cher de le faire - en tant que maire du 1er arrondissement, une grande r�union publique au mois de janvier. J'ai voulu d?abord laisser passer les �lections r�gionales parce que je ne voulais pas qu'on m�lange les choses. Je ferai cette r�union et je proposerai un moratoire pour qu?au moins, on attende la fin de ces chantiers pour discuter s�rieusement de ce projet qui, � l'heure actuelle, n'est pas s�rieux et ne tient pas debout et contre lequel nous nous battrons. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � M. LELLOUCHE.

M. Pierre LELLOUCHE. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, en prenant la parole aujourd'hui pour m'�lever contre votre projet, je ne me fais rigoureusement aucune illusion sur l'�coute qui sera la v�tre, ni sur l'issue de ce d�bat. Depuis l'�lection de Bertrand DELANO� en 2001, votre majorit� a syst�matiquement rejet� les propositions de l?opposition � chaque fois qu?il y a eu un choix structurant pour l'avenir de notre ville. Par exemple, au lieu de faire des �conomies et d'investir, au lieu de construire des logements dans une ville o� les classes moyennes sont pouss�es dehors par la hausse des loyers et de l'immobilier, vous avez pr�f�r� d�penser � grands frais pour des gestes "architecturaux". Dans ma circonscription, dans le 1er arrondissement, on a le chantier des Halles, une esp�ce d'horreur qui co�tera 1,2 milliard d'euros dans une ville d�sargent�e. Vous avez augment� le nombre de fonctionnaires de 10.000 en 15 ans, augment� les frais de fonctionnement de 30�%, augment� les imp�ts, et vous avez tout de m�me un d�ficit, un trou comme vous dites, de 400 millions d'euros. De m�me, le go�t de la f�te du pr�d�cesseur de Mme HIDALGO, avec Paris Plages, s'est traduit par une ardoise quatre � cinq fois sup�rieure � celle annonc�e selon le rapport de la Chambre r�gionale des comptes. Aujourd'hui, vous vous en prenez � la circulation des bords de Seine avec des objectifs qui font r�ver, je vous cite�: "offrir un espace de respiration et de promenade�; renforcer la continuit� �cologique de la Seine et de ses abords�; soutenir et d�velopper les activit�s �conomiques en lien avec le fleuve�; et enfin, valoriser ce site unique porteur de l'identit� de Paris". Pour cela, vous avez envisag� et vous allez le faire, de supprimer plus de 3 kilom�tres de la voie Georges Pompidou, de la rendre aux v�los comme vous dites, aux promeneurs, sans vous soucier des cons�quences que cela entra�nera pour tous ceux qui vivent dans ces quartiers, pour tous ceux, et ils sont nombreux, qui doivent y travailler ou passer par la Capitale car ils habitent dans notre r�gion. Ce beau raisonnement � destination de votre �lectorat "bobo" s'appuie comme d'habitude sur une vraie fausse concertation � base de, je cite�: "marches exploratoires, expositions, campagne participative sur le site au joli nom de "Mme la Maire j'ai une id�e", et de quatre r�unions publiques". Ayant fait mine d'avoir consult� au moins un millier de personnes sur 2.2 millions d?habitants, vous en d�duisez "un soutien de 57�% d'opinions favorables", je vous cite toujours. Vous ignorez souverainement au moins six dimensions du probl�me que je me permets de vous souligner. La premi�re est simplement humaine, ce sont les habitants et les commer�ants de ces quartiers qui vont subir un v�ritable enfer. Jean-Fran�ois LEGARET a parl� non seulement de la peine que cela va entra�ner, mais aussi de la concomitance avec une demi-douzaine de chantiers gigantesques sur un tout petit territoire. Deuxi�mement, vous ignorez les retomb�es sur la mobilit� dans Paris, il y a �t� fait allusion par d'autres orateurs. Sur la base d'obscures �tudes d'impact aux conclusions alambiqu�es, vous expliquez que gr�ce au fameux ph�nom�ne, je cite, "d'�vaporation", les automobilistes vont trouver eux-m�mes d'autres solutions et que les temps de transport vont � peine augmenter de 8 minutes dites-vous sur ce trajet. En somme, vous expliquez que tout cela n'aura aucune cons�quence, sauf � amener les Parisiens � renoncer plus � leur voiture, ce qui est l'objectif sous-jacent et avou� de votre Municipalit� depuis 15 ans. Tous ceux qui comme moi doivent utiliser une voiture et qui essaient de passer le long des quais aujourd'hui, vivent d�j� un v�ritable enfer d'embouteillages. A la diff�rence d'un certain nombre de personnes ici, c?est sans chauffeur. Au passage, vous ignorez aussi, et c'est mon troisi�me point, l?impact sur la circulation au-del� des quatre arrondissements que vous avez soi-disant concert�s comme si le nuage de pollution qui sera engendr� par tout cela et les encombrements allaient s'arr�ter au pont de l'Arsenal ou au Palais royal et n'allaient pas taper sur l'ensemble de la Capitale. C'est le cas pour la R.A.T.P., qui est elle-m�me extr�mement inqui�te des cons�quences de tout cela. Quatri�mement, vous ignorez l?impact sur les communes avoisinantes, vous avez tenu une r�union de concertation et ignor� 12 millions de personnes, 10 autres millions de Fran�ais, excusez du peu. Sur le m�me registre, vous avez rejet� les amendements de Jean-Fran�ois LEGARET, comme vous rejetterez aujourd'hui les v?ux d�pos�s par nos coll�gues du groupe UDI. Enfin, sixi�mement et peut-�tre plus inqui�tant, nous sommes � un mois des attentats de Paris, avez-vous pens� au probl�me de s�curit�? Comment ferez-vous si demain il y a une catastrophe, un attentat au Centre de Paris, comment acheminerez-vous les secours�? Je conclus, Monsieur le Maire, tout cela en plus devant co�ter 8 millions d'euros, mais l� aussi ce point a �t�?

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Monsieur le D�put�, il faut conclure.

M. Pierre LELLOUCHE. - Je vous demande une seconde, il viendra sans doute le jour, comme en R�gion Ile-de-France, o� les Parisiens seront las de tout cela, et que vous serez remerci�s apr�s avoir laiss� derri�re vous toute une s�rie de chantiers contreproductifs et non financ�s.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � Mme MONTANDON.

Mme Val�rie MONTANDON. - Merci, Monsieur le Maire. La concertation sur l?am�nagement des berges a eu aussi ses limites dans le 12e arrondissement. D�s 2011, les conseils de quartiers ont travaill� � l'�laboration des am�nagements des berges de Seine et les �lus de l'opposition ont d�velopp� un projet � partir des id�es et des propositions qui ont �merg� de ces conseils de quartiers et nous regrettons que le projet actuel de l'am�lioration des berges, pr�sent� par l'Ex�cutif, ne prenne pas en compte ces propositions pour l'Est parisien. Nous avons d�pos� un v?u, le v?u n��112, proposant de lancer une �tude sur le projet d'am�nagement des berges du port de l'Arsenal � Bercy/Charenton, afin de supprimer les discontinuit�s en permettant l'acc�s au public de toutes les berges de Seine. Les pistes de r�flexion que nous proposons consistent � cr�er une promenade en bordure de la Seine avec la cr�ation d'une sorte de ponton sans impact sur les axes de circulation. Justement, j'insiste r�ellement sur le fait que ce projet peut se faire sans impact sur les axes de circulation. Il m'arrive de penser que si vous ne retenez pas et n?�tudiez pas cette option, c'est peut-�tre justement parce qu?il n'y a pas d'impact sur la circulation. Nous attendons de vous un signe afin que le projet des berges ne se limite pas simplement au Centre de Paris, mais que l'Est puisse en b�n�ficier avec des propositions d?am�nagement issues des instances de concertation que sont cens�s �tre justement les conseils de quartiers, mais aussi � partir des propositions des �lus de l'opposition. Merci.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup. La parole est � M. Didier LE RESTE.

M. Didier LE RESTE. - Merci, Monsieur le Maire. La concertation men�e par la Ville pour l'am�nagement des berges de Seine et la qualit� du rapport qui en est issu montrent, d'apr�s moi, le s�rieux du travail engag� sur ce projet. Ce document restitue bien les souhaits et inqui�tudes des Parisiennes et Parisiens et il s'agit maintenant de les prendre en compte pour faire de cet am�nagement une r�ussite partag�e par le plus grand nombre. Elle souligne tout d?abord le franc succ�s des am�nagements pr�c�dents, dont la fr�quentation ne faiblit pas. Les Parisiens comme les touristes se sont appropri�s ce nouveau lieu de vie et de nombreuses initiatives et activit�s culturelles et sportives s?y organisent r�guli�rement. Ce document montre �galement que nos remarques �taient fond�es. La question du report modal de cette limitation de la circulation automobile, par exemple, revient tr�s souvent et nous ne pouvons que donner raison aux participants. En termes de transports en commun comme en transport de marchandises, des propositions concr�tes doivent �tre fournies aux Parisiennes et aux Parisiens et � celles et ceux qui travaillent � Paris pour que l'ouverture aux circulations douces ne sature pas les autres axes routiers. Je redis qu'en mati�re de transport de marchandises essentiellement assur� aujourd'hui par la route, il convient de susciter, d'aider, d'accompagner la mise au point d'un syst�me de desserte bas� sur l'intermodalit� en appui de plateformes de logistique urbaine. Ainsi, il s'agit d'inscrire ce nouvel am�nagement dans une perspective plus large et de l?inclure dans un plan coh�rent d?alternative � la route. Le retard pris dans la modernisation des transports en commun et dans la cr�ation de nouvelles infrastructures est la cause de nombreux dysfonctionnements au quotidien. La question des ressources suppl�mentaires pour r�pondre � ces nouveaux besoins se pose encore une fois avec acuit�, car nous devons aller plus vite et plus loin dans la construction de ce Paris durable, qui repose en grande partie sur un maillage de transports propres. La question de l'accessibilit� des commerces revient �galement dans ce rapport. C'est une remarque r�currente de notre groupe, qui a toute sa place et son importance. Pour un grand nombre de Parisiennes et de Parisiens, les commerces et activit�s des pr�c�dents am�nagements des berges de Seine sont, je cite, "accessibles selon eux � un nombre trop restreint de Parisiens ais�s". La volont� de la mise en ?uvre d'un projet pour tous et accessible � diff�rents publics appara�t en filigrane dans de nombreux avis sur l'acte 2 des berges de Seine. La question�:"Pour qui sont ces am�nagements�?" transpara�t dans la concertation. C'est pour r�pondre � ces attentes que nous formulons un v?u li� � l'accessibilit� des commerces. Nous devons trouver une solution pour que ces nouveaux espaces publics ouverts aux pi�tons et cyclistes soient populaires. La Ville de Paris doit veiller, lors de la d�livrance des concessions sur les am�nagements des berges de Seine, � la diversit� des activit�s et commerces propos�s et notamment en fonction des grilles tarifaires. Nous approuvons ce bilan de concertation. Si nous voulons faire de ce projet une r�ussite, nous devons prendre en compte l'ensemble de ses aspects directs et indirects et lui donner une r�elle ambition profitable � tous. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup. La parole est � Mme Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Mes chers coll�gues, �coutez, je pense que nous ne sommes pas surpris du d�bat que nous avons. �videmment pour l?opposition, de droite je pr�cise, il est urgent d?attendre et on a entendu les arguments en faveur du moratoire. Mais franchement, je trouve que c?est un moment historique que l?on vit de pouvoir reconqu�rir ces berges sur Seine, de pouvoir justement lutter contre ce tout voiture. C?est une nouvelle �tape extr�mement importante. Et bien que me d�finissant aussi dans l?opposition, mais dans l?opposition de gauche, j?applaudis au contraire � ce projet de d�lib�ration et je soutiens la poursuite de cette bataille de la conqu�te, de la reconqu�te de la Capitale, de Paris pour les citoyens, les circulations douces, � l?encontre du tout voiture. Eh oui, il faut mettre un terme � ces autoroutes urbaines. Bien s�r qu?il s?agit d?une autoroute urbaine. Ce qui ne veut pas dit qu?il n?y en a pas d?autres dans la Capitale, ce qui ne veut pas dire qu?il n?y a pas toujours un travail � faire sur les autres d�placements automobiles. Cela doit se poursuivre pour r�duire la place de la voiture dans la Capitale, cela doit bien �videmment continuer. Sur la question de l?ensemble des transports et des reports modaux des transports sur d?autres moyens, �videmment le travail doit se poursuivre. Sur les transports en commun, je pense qu?on est encore en de�� des r�ponses qu?on doit apporter et qu?il faut absolument continuer � d�velopper, � la fois les voies de transport par bus, pas simplement sur cet axe-l� mais aussi sur l?ensemble de la Capitale. Maintenant j?entends aussi les arguments sur le fait que cette reconqu�te du fleuve va aussi permettre de continuer � d�velopper toute une r�flexion sur le transport de marchandises et la logistique urbaine, par le biais de la voie fluviale. Tout � fait, il faut continuer, le travail doit se poursuivre aussi � ce niveau-l�. Attention tout de m�me aux quantit�s que cela repr�sente, parce que le tout transport marchandises fluviales peut avoir, � d?autres endroits dans la R�gion Ile-de-France, je pense au port de conteneurs d?Ach�res, il y a des projets de transports de marchandises par voie fluviale qui ne sont absolument pas �cologiques. Tout d�pend aussi des quantit�s dans lesquelles on voit les choses. Pour l'instant, j?ai le sentiment qu?on n?est pas dans ce registre-l� mais bien dans un registre beaucoup plus raisonnable. Maintenant la r�appropriation citoyenne de ces berges de Seine, il faut qu?elle soit compl�te. Il ne faut pas simplement que ce soit la voiture qu?on exclut et finalement les citoyens qui ne sont pas propri�taires parce qu?on a une autre privatisation de cet espace public qui prend la place. La bataille de ce que nous allons faire de ces berges sur Seine est essentielle. En cela, ce Conseil de Paris et le vote que nous avons eu concernant le partenariat avec Coca Cola sur les animations sportives, pour moi, il n?est pas simplement anecdotique, il est r�v�lateur�: on ne veut pas faire en sorte que lorsqu?on se r�approprie cet espace public, cela se traduise par un matraquage des int�r�ts priv�s, de la publicit�, du "naming". Il faut que le d�bat se poursuive sur ce que nous allons faire de ces espaces rendus aux citoyens. Ces espaces rendus aux citoyens, comme le dit Didier LE RESTE, cela doit �tre des am�nagements populaires, on doit r�fl�chir aux structures de l?�conomie sociale et solidaire, on doit r�fl�chir aux structures associatives, on doit r�fl�chir � une diversit� des petits commerces et absolument pas les grandes enseignes qui prennent le pas. On doit vraiment permettre aux Parisiennes et Parisiens, mais aussi � tout l?ensemble des amoureux de Paris de passage, de pouvoir vraiment se r�approprier la ville. L�, on sera dans cette lib�ration de ces berges de Seine � la hauteur de toutes celles et ceux qui nous ont chant� Paris la Seine, "T?en souviens-tu, la Seine�?". J?aimerais bien qu?on puisse avoir un projet qui soit � la hauteur de toutes celles et ceux qui sont ravis que nous puissions permettre cette reconqu�te de se faire. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup. Pour vous r�pondre, Christophe NAJDOVSKI qui dispose de plus de 5�minutes compte tenu du nombre de v?ux et d?amendements sur ce projet de d�lib�ration.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire. Nous arrivons. C?est une nouvelle �tape de reconqu�te des berges de Seine que nous portons aujourd?hui, suite � la concertation qui s?est tenue du 22 juin jusqu?� la fin du mois d?octobre de l?ann�e 2015. Ce sont non seulement quatre r�unions publiques qui se sont d�roul�es, c?est une r�union publique m�tropolitaine, une exposition � l?H�tel de Ville, une exposition itin�rante sur les berges de Rive gauche, puis � Paris Plages, des registres dans les arrondissements concern�s, � Paris Rendez-vous, � Paris Plages, sur les berges de Rive gauche, c?est une marche exploratoire sur le site, c?est une concertation en ligne avec une campagne participative, c?est une concertation partenariale �galement � l?�chelle de la M�tropole, avec une r�union pr�sid�e par la Maire de Paris. Au total, c?est 933 contributions en tout qui ont �t� recueillies. Effectivement, dans ces contributions, il y a une majorit� d?opinions favorables et je ne m�connais pas non plus que des inqui�tudes se sont exprim�es, notamment qui se sont traduites dans un certain nombre d?opinions d�favorables concernant ce projet. Il convient de pr�ciser tout d?abord que, pour ce qui concerne la question du trafic, aujourd?hui nous sommes sur un volume de trafic automobile qui, sur la voie rive droite, a d�j� diminu� de 23�% en volume depuis les am�nagements r�alis�s en 2012. Le trafic sur la berge rive droite aujourd?hui est proche de celui qu?on avait sur la rive gauche avant sa pi�tonisation. Les �tudes de circulation ont montr� qu?il n?y avait pas d?impact sur la circulation en dehors de Paris et que l?impact �tait localis� dans le Centre, avec une augmentation estim�e du temps de parcours dans les cas de la fermeture compl�te entre le tunnel des Tuileries et le tunnel Henri IV de 5 � 7 minutes. Ces r�sultats sont des r�sultats th�oriques de mod�lisation qui ne prennent pas en compte les modifications de comportement. Ce que nous a montr� l?exp�rience et la r�alit�, c?est que la r�alit� est plus favorable que les simulations, que les pertes de temps de parcours effectifs aujourd?hui sont bien moindres que ce qui avait �t� pr�vu par les mod�lisations. C?est ce qu?on a pu observer sur la rive gauche. Cette �volution des comportements effectivement tient compte de ce que l?on appelle l?�vaporation de la circulation, c?est-�-dire l?adaptation des d�placements, moins de d�placements qui sont effectu�s quand on a moins d?espace. C?est aussi le fait que la demande de d�placements automobiles diminue avec la diminution de l?offre de voies rapides. Toute la recherche acad�mique a montr� que, quand on diminue l?offre de voies rapides, il y a une diminution de la demande de d�placements automobiles. Le projet que nous avons retenu � l?issue de la concertation, c?est celui du sc�nario le plus ambitieux�: le sc�nario 2 qui est celui de rendre 3,3 kilom�tres d?itin�raires aux pi�tons et cyclistes�; c?est celui de rendre 4,5 hectares d?espaces � tous. Ce projet, comme l?a soulign� notre coll�gue Catherine BARATTI-ELBAZ, va garantir la continuit� au-del� de simplement la liaison entre Bastille et Tour Eiffel, puisque nous pourrons au-del� � l?Est aller vers la promenade plant�e et vers le bois de Vincennes. C?est un projet global qui comprend � la fois la pi�tonisation des berges basses, mais aussi un r�am�nagement des quais hauts, avec un projet de transports en commun en site propre que nous avons lanc� et pour lequel les �tudes sont en cours. Ce sont aussi des renforts de transports collectifs sur les lignes de bus existantes d�s 2016, de mani�re � pouvoir offrir une alternative suppl�mentaire en mati�re de transports collectifs. C?est aussi le partage d?objectifs communs avec les partenaires que sont Port de Paris sur la qualit� urbaine et paysag�re de ce site exceptionnel, mais aussi sur le potentiel de d�veloppement d?une activit� li�e au fret et � la logistique urbaine. Ce projet vise aussi � rendre les berges accessibles � tous et toutes, avec des dispositifs adapt�s pour compl�ter, le cas �ch�ant, les rampes qui ont �t� am�nag�es en 2012, conform�ment aux normes d?accessibilit� en lien avec la Commission d?accessibilit� d�partementale. Il s?agit �galement de r�aliser un am�nagement sobre qui respecte � la fois les exigences de r�versibilit� mais aussi par rapport � la question de l?inondabilit� des berges. Il s?agit aussi � travers ce projet de v�g�taliser ou de d�cloisonner le square Federico Garcia Lorca situ� aujourd?hui au pied de l?H�tel de Ville et qui est malheureusement peu mis en valeur. Il s?agit enfin de rendre possible tout simplement de nouveaux usages, gr�ce aux appels � projets pour les locaux en fond de quai, pour les tunnels et pour le fleuve. Ces projets peuvent concerner la culture, le sport, le tourisme, l?�conomie sociale et solidaire, la logistique urbaine, la restauration, l?agriculture urbaine. Bref, tout un tas de projets qui visent � animer ces berges et � les rendre vivantes. Face � ce projet, l?opposition de droite finalement est en panne d?imagination. Elle nous a propos� un contre-projet pour 60 millions d'euros. 60 millions d'euros quand m�me, alors que notre projet fait dans la sobri�t� avec seulement un investissement de 8 millions d'euros. Le contre-projet de la droite consiste simplement � cr�er de nouvelles rentes automobiles et � maintenir une fonction d'autoroute urbaine au c?ur de Paris pour un montant de 60 millions d?euros. Les Parisiens pourront juger de l'inanit� de cette proposition. Quant au projet et � la demande de moratoire du groupe UDI-MODEM pardonnez-moi, mais il s'agit du choix de l'immobilisme. Demander un moratoire de deux ans, c'est vouloir l'immobilisme, nous sommes d�sol�s, mais nous voulons au contraire le mouvement. Ce mouvement, c'est un mouvement que d'autres capitales du monde entier ont d�j� entam� et Paris ne peut rester � la remorque de ce mouvement. Je voudrais pr�ciser �galement que ce projet va faire l'objet d'une �tude d'impact qui sera disponible au d�but de l'ann�e 2016. Une nouvelle phase de consultation du public sera organis�e dans le courant du premier semestre selon des modalit�s qui doivent encore �tre affin�es avec les services de l'Etat. Nous poursuivons toujours l'objectif d'un calendrier d'ouverture de ces berges rive droite aux pi�tons � l'issue de l'op�ration Paris Plages, c'est-�-dire � l'horizon de septembre 2016. En conclusion, je voudrais vous dire trois choses. La premi�re, c'est soyons heureux. Soyons heureux, car la fermeture des berges aura un impact �norme pour notre Capitale et pour notre M�tropole. Imaginez simplement que nous en aurons fini, Monsieur GOUJON, avec cette autoroute urbaine qui transperce et d�figure la plus belle ville du monde en son c?ur. Paris s'est construite autour de son fleuve nourricier, et les berges de Seine figurent parmi les plus beaux sites urbains. Donc oui, f�licitons-nous que cet espace soit enfin accessible � tous. La deuxi�me chose c?est soyons modeste, mais aussi ambitieux. Nous ne sommes pas seuls. De nombreuses villes de par le monde ont d�j� engag� ce mouvement, elles ont coup� les autoroutes urbaines en leur centre. Paris est la seule ville de cette envergure � avoir encore une autoroute en son centre-ville, qui plus est sur un site class� au patrimoine mondial de l'UNESCO. Je pourrais vous citer les exemples de ville comme S�oul, New York, Portland, San Francisco, Seattle, Madrid, Barcelone, qui ont reconquis leurs centres et qui ont transform� ces autoroutes urbaines en boulevards urbains. Aucune de ces villes n'a sombr� apr�s la fermeture de ses autoroutes, il me semble. En France on pourrait citer l'exemple de Lyon ou de Bordeaux qui ont reconquis leurs berges ou encore leurs quais avec beaucoup de bonheur. Puisque l'on parle de Bordeaux, il y a dix jours, la Maire de Paris recevait, ici m�me � l'H�tel de Ville, 1.000 maires du monde entier pour un sommet mondial sur le climat. 1.000 maires qui sont des acteurs engag�s de la lutte contre le changement climatique qui innovent, qui portent des projets. Quand le maire de Bordeaux a �t� interrog� par l'animatrice sur le projet dont il �tait le plus fier, apr�s un court instant de r�flexion, il a cit� le projet des quais de la Garonne. Les quais de la Garonne qui, il y a 10 ans, �tait une autoroute urbaine, comparable � celle que nous avons aujourd'hui, en plein c?ur de notre Capitale, et qui aujourd'hui sont l'un des lieux les plus pris�s des Bordelais, mais au-del� de tous ceux qui aiment cette ville et qui visitent la ville de Bordeaux. Donc, moi je dis � la droite de cet h�micycle, et au centre, que vous devriez peut-�tre davantage regarder ce que font les maires quand ils sont en responsabilit�. La troisi�me chose que je voudrais vous dire, c?est�: soyons courageux. L'autoroute urbaine des berges de Seine est d'un autre temps. Elle est le fruit d'un urbanisme du si�cle pass� qui, aujourd'hui, n'est plus de mise. Notre ville est l?une des villes les plus denses au monde. Que cherchons-nous � faire�? Quelle est notre priorit�? D�placer les voitures qui, je le rappelle, sont remplies en r�gle g�n�rale � 20�% de leur capacit�? Ou bien d�placer des personnes�? Eh bien nous sommes favorables � donner la priorit� aux am�nagements en faveur des personnes. A largeur �quivalente, un am�nagement pi�ton va autoriser le d�placement de 10 fois plus de personnes qu'une voie pour voiture. La comparaison est �galement favorable aux v�los, avec des am�nagements capables de transporter deux fois plus de personnes. Bien s�r, il convient d'accompagner la fermeture des voies sur berges par d'autres mesures. Nous investissons, dans le cadre de notre programme d'investissement de mandature, 1, 8 milliard d'euros dans le secteur des transports et plus de la moiti�, c'est-�-dire plus de 900 millions d'euros iront dans le d�veloppement des transports collectifs. Nous allons �galement investir 150 millions pour cr�er des am�nagements v�lo. Nous avons annonc� la mise en place de zones � trafic limit�, d?axes � ultra-basses �missions dans le Plan anti-pollution. Nous travaillons � la mise en place de nouvelles lignes de transport en commun sur les quais hauts et entre les gares. Tous ces projets accompagneront la fermeture des voies sur berges et feront que demain il sera possible de se d�placer autrement. Ayons donc le courage d'offrir un futur r�jouissant aux Parisiens et aux Franciliens. Oui, nous le savons, c'est tout un symbole de fermer une voie qui porte le nom de Georges Pompidou qui d�clara en son temps vouloir adapter la ville � la voiture. Je comprends la difficult� que cela peut poser � la droite de cet h�micycle. Il est temps pour Paris de proposer autre chose. Il est temps de proposer aux Parisiens autre chose qu'un futur ressemblant aux ann�es 1970. Il est temps de proposer un autre futur que celui des ann�es 1970, alors soyons heureux, soyons ambitieux, soyons courageux. Vive les berges de Seine rendues aux pi�tons et aux amoureux de Paris�!

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup. Monsieur LEGARET, vous avez une minute.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Paris a donn� le nom de places et de rues aux anciens pr�sidents de la R�publique, du G�n�ral de Gaulle � Fran�ois Mitterrand, ces propos sont intol�rables, que l?on respecte le Pr�sident de la R�publique et les institutions de la R�publique. Je demande � M. NAJDOVSKI de retirer ses propos et je demande une suspension de s�ance.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Une minute de suspension.

Décembre 2015
Débat
Conseil municipal
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