retour Retour

Discussion budgétaire - Audition des orateurs.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, je vais donner maintenant la parole au premier orateur, R�mi F�RAUD, pr�sident du groupe Socialiste et Apparent�s.

M. R�mi F�RAUD, maire du 10e arrondissement. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, le budget que vous nous proposez de voter intervient dans une p�riode qui est encore tr�s fortement marqu�e par les terribles attentats de janvier et de novembre derniers. Ce budget porte la marque de notre r�action rapide et exigeante pour garantir la s�curit� des Parisiens et la coh�sion de notre ville. Il porte aussi, bien s�r, la marque de nos priorit�s, de nos engagements de campagne et celle du s�rieux budg�taire qui permet de d�gager des moyens d'action. Tout d'abord, 5 millions d'euros ont �t� provisionn�s pour le financement de mesures post-attentat. Depuis le mois de janvier, l'accent a �t� mis sur le renforcement du lien social dans nos quartiers, sur la ville inclusive que vous avez d�crite. C'est pour nous tout le sens de notre action et une politique absolument indispensable. Le budget pr�voit �galement 11 millions d'euros pour am�liorer la s�curisation des b�timents municipaux en les �quipant notamment de visiophones ou en am�nageant leurs abords. Nous devons aller au bout de cette d�marche et le faire rapidement. De plus, 39 postes seront cr��s � la DPP et de nouvelles brigades seront mises en ?uvre d�s l'ann�e prochaine pour lutter contre les incivilit�s et concentrer l'action de la Ville sur cet enjeu. Nous d�battrons cet apr�s-midi du budget de la Pr�fecture de police, mais je voudrais une nouvelle fois ici remercier tr�s sinc�rement les forces de l'ordre. Les Parisiens savent ce qu'ils leur doivent. Mon groupe propose �galement un amendement de 321.000 euros permettant d'acheter du mat�riel de secours suppl�mentaire pour la Brigade des sapeurs-pompiers. Nous y reviendrons cet apr�s-midi dans le d�bat sur le budget de la Pr�fecture de police. De m�me, dans un registre plus symbolique mais important, nous proposons un amendement pour financer l'�clairage de la statue de la place de la R�publique devenue une sorte de m�morial de recueillement, de r�sistance et d'attachement aux valeurs r�publicaines pour les Parisiens, les Fran�ais et m�me des citoyens du monde entier. M�me si nous devrons faire �voluer les r�flexions que nous avions men�es pour perp�tuer le souvenir des victimes de janvier, la place de la R�publique gardera la marque ind�l�bile de cette ann�e 2015. Ce budget, je le disais, est aussi la preuve tangible du respect de nos engagements de campagne car nous n'en abandonnons et nous n'en abandonnerons aucun. C'est d'abord la mise en ?uvre de la deuxi�me phase du programme d'investissement de la mandature, avec l'inscription de 1,9 milliard d'euros en autorisations de programme. Cela traduit bien nos priorit�s�: le logement d'abord, avec 460 millions d?euros pour r�nover et construire l'habitat des familles modestes comme de la classe moyenne, l'�cole et l'�ducation avec 280 millions d'euros et enfin la v�g�talisation et la transition �nerg�tique dont la COP 21 a marqu� toute l'importance. Ce sont les quartiers populaires qui en b�n�ficieront les premiers car, comme depuis 15 ans, notre conviction est qu'il faut am�liorer l'�galit� et la solidarit� entre les territoires. C'est aussi une exigence renforc�e parce qu?un Paris plus solidaire, bienveillant est indispensable pour construire une ville inclusive. Je voudrais aussi souligner parmi beaucoup de mesures l?effort important consacr� � l'am�lioration de la propret�. 80 postes seront cr��s � la DPE et le renouvellement du parc de bennes va permettre de sortir progressivement du diesel�; tout comme le renforcement en personnel de la petite enfance et de la s�curit�. En tout, 110 postes seront cr��s, mais la hausse de la masse salariale sera ma�tris�e et ce sont, comme annonc�, les trois priorit�s en mati�re de recrutement petite enfance, propret�, s�curit� et pr�vention, celles o� nous avons besoin de plus de personnels que nous mettons en avant. Enfin, et comme symbole fort de notre �nergie, Paris s'engage r�solument pour les Jeux Olympiques ainsi que pour d'autres grands �v�nements sportifs. Tous les investissements permettront d'am�liorer l'offre sportive � destination des jeunes et des pratiques amateurs. Le budget pr�visionnel 2016 comprend �galement une nouveaut�. C'est l'�tat sp�cial de territoire consacr� � la M�tropole et dont la loi NOTRe impose que l'on d�batte dans le cadre de la discussion budg�taire. Il s'agit de retracer les d�penses et recettes de fonctionnement relevant des �tablissements publics territoriaux afin d'identifier les actions de la Ville en tant que territoire de la M�tropole. Notre �pargne brute - et vous l'avez dit, Madame la Maire - augmente par rapport au budget 2015 gr�ce � une tr�s bonne ma�trise des charges de fonctionnement et de la masse salariale. L'investissement est autofinanc� � hauteur des deux tiers et nous gardons l'emprunt stable par rapport � cette ann�e. C'est aussi gr�ce � la recherche de nouvelles recettes qui ne p�sent pas sur les imp�ts des Parisiens que cela est possible. J'ai bien entendu que certains � droite voudraient faire croire que les imp�ts des Parisiens augmenteraient, en amalgamant sciemment taxe d'habitation, frais de notaire et amende pour non-paiement des droits de stationnement. Ce mensonge d'ailleurs ou plus exactement cette confusion, en dit long sur le sens du civisme de ceux qui le disent. Quand j'entends la pr�sidente du groupe les R�publicains d�clarer que ce sont entre 260 et 275 millions d'euros qui vont �tre pioch�s l'ann�e prochaine dans le portefeuille des Parisiens, je ne peux que m'�tonner devant des calculs aussi fantaisistes et je poserais une question�: regretteriez-vous que les automobilistes payent leur stationnement�? En tout cas, pas nous. Faciliter ce paiement pour le rendre plus effectif - c'est une des mesures qui sont mises en ?uvre - ainsi que mieux contr�ler le respect des r�gles devraient permettre � la Ville de percevoir 30 millions d'euros suppl�mentaires et ce, alors que les tarifs du stationnement r�sidentiel resteront inchang�s l'an prochain. Et alors que plus d'un tiers des grandes villes ont augment� leur taxe d'habitation ou taxe fonci�re depuis les derni�res municipales, Paris n'a pas touch� � son taux de fiscalit� et n'y touchera pas d'ici � 2020. Que dire de villes administr�es par la droite comme Toulouse, ville qui a le plus augment� ses imp�ts�? Quelles villes trouve-t-on dans le palmar�s des plus fortes hausses en 2015�? Bordeaux, Marseille ou bien Nice. Je crois que cela montre que nous n'avons pas de le�ons � recevoir. Toutefois, en effet, devant l'importance des hausses de la p�r�quation et la baisse des dotations de l'�tat, nous devons trouver des sources d'�conomie qui n'affectent pas le service public aux usagers de Paris et des recettes nouvelles qui ne p�sent pas sur les imp�ts des Parisiens. Nous ne l'avons jamais cach�, c'est ce que nous avons fait en cette ann�e 2015 et c'est ce que nous propose le budget pour 2016. Ce budget traduit donc un �quilibre essentiel pour que Paris reste une ville monde attractive, ouverte et solidaire, qui investit pour l'avenir. Notre groupe le votera donc avec beaucoup de conviction. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur F�RAUD. C'est vrai qu'on pr�f�re que les gens payent le stationnement. C'est beaucoup mieux. C'est logique. Monsieur BELLIARD, vous avez la parole, pour le groupe Ecologiste de Paris.

M. David BELLIARD. - Merci, Madame la Maire. Mes chers coll�gues, c'est dans un contexte budg�taire difficile que nos discussions interviennent. Les attentats qui ont frapp� notre ville il y a � peine un mois sont encore dans tous les esprits, tandis que les r�sultats �lectoraux, national et r�gional, avec une pouss�e historique de l'extr�me-droite, montrent l'installation durable et massive d'une dangereuse pens�e r�actionnaire. M�me si Paris reste relativement �pargn�e par cette fi�vre avec un maintien du score �lectoral des forces progressistes, sociales et �cologistes, ce contexte ne peut pas et ne doit pas nous laisser indiff�rents. Plus que jamais, face aux discours de repli et de d�fiance, nous devons emprunter les chemins d'une ville apais�e et r�-humanis�e, une ville garante de la coh�sion sociale entre ses quartiers, une ville qui donne des perspectives aux plus jeunes et notamment aux plus modestes, une ville qui donne corps - et qui continue � le faire - � ses valeurs d'accueil aux migrants. En un mot, c'est � une cit� r�siliente � laquelle nous aspirons et pour laquelle nous travaillons en privil�giant l'innovation sociale, les circuits courts, la v�g�talisation, la lutte contre la pr�carit� �nerg�tique ou encore, par exemple, le d�veloppement de l'agriculture urbaine. Tout cela constitue des orientations majeures pour notre majorit�, et le budget est aussi l'occasion ici de le rappeler. Nous avons besoin d'une politique qui ne peut pas se r�duire au tout s�curitaire. Certes, la crise �conomique, sociale et �cologique perdure, fragilisant les finances de notre Ville, tout comme d'ailleurs perdure et s'amplifie le d�sengagement de l'�tat vis-�-vis des collectivit�s locales. Marqueur d'une poussi�reuse vision centralisatrice, ce choc budg�taire freine les collectivit�s pour d�ployer des politiques structurantes pour leurs populations et leurs territoires alors m�me qu'elles en sont des acteurs �conomiques majeurs. Malgr� ces �l�ments n�gatifs, le budget que vous soumettez au vote de notre Conseil, Madame la Maire, pr�sente des marges de man?uvre importantes qui se traduisent par une �pargne brute de 533 millions d'euros, ce qui n'est pas rien. Bien s�r, nous savons que cette heureuse situation, sur le plan budg�taire tout du moins, ne se reproduira sans doute pas dans les prochaines ann�es. Toutefois, elle nous permet de poursuivre la r�alisation des priorit�s de notre majorit� tout en conservant des ratios d'endettement et d'autofinancement stables par rapport aux ann�es pr�c�dentes. Gr�ce � l'augmentation des droits de mutation ou � l'encaissement des loyers capitalis�s fl�ch�s sur le financement de notre programme de production de logements sociaux, nous continuons un effort d'investissement sans pr�c�dent?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Attendez, Monsieur le Pr�sident, je demande qu'il y ait un peu de respect de la parole des pr�sidents et des orateurs, que ce soit �galement r�parti. Si vous avez besoin de discuter, vous pouvez tout � fait le faire � l'ext�rieur. Poursuivez, Monsieur le Pr�sident�!

M. David BELLIARD. - Je reprends. Gr�ce � l'augmentation des droits de mutation ou � l?encaissement des loyers capitalis�s fl�ch�s sur le financement de programme de production de logements sociaux, nous continuons un effort d'investissement sans pr�c�dent pour notre Ville, notamment dans le domaine de la transition �cologique, du d�veloppement des transports doux ou encore de la v�g�talisation. Et ceci, sans augmentation de la fiscalit� directe pour nos concitoyennes et concitoyens, en droite ligne d'ailleurs avec nos engagements de campagne et bien loin du matraquage fiscal que peuvent conna�tre certaines municipalit�s, dont de nombreuses sont d?ailleurs g�r�es par la droite. L'augmentation des droits de mutation tout comme celle relative aux r�sidences secondaires qui touche au final peu de foyers mais constitue avant tout un r��quilibrage des contributions vers ceux qui en ont vraiment les moyens, les propri�taires tr�s ais�s et les soci�t�s immobili�res. Il nous faudra continuer ce r��quilibrage tout comme il nous faudra continuer le travail d'am�lioration de l'efficience de notre Ville. Nous avons d�j� eu l'occasion de l'exprimer � plusieurs reprises, nous soutenons le travail vers une plus grande efficience qui est men�e depuis le d�but de notre mandat tant que celui-ci ne d�grade ni l'accessibilit�, ni la qualit� des services rendus aux usagers. Par ailleurs, il est bon de noter que nos d�penses sociales et de solidarit� ne faiblissent pas. Elles sont de notre point de vue un volet essentiel d'une politique de coh�sion sociale et d'inclusion de celles et ceux qui se retrouvent ou qui peuvent avoir le sentiment d?�tre � la marge ou d�class�s. Nous l'avions d�velopp� dans nos propos de l'ann�e pr�c�dente, ces deux points que sont justice sociale et transformation �cologique de notre Ville constituent les piliers d'un budget �cologiste et progressiste tout particuli�rement crucial dans le contexte qui est le n�tre et alors m�me qu'a �t� conclu samedi dernier un accord que nous esp�rons historique et marquant lors de la COP 21 et pour laquelle notre Municipalit� a �t� extr�mement active. Toutefois, des points?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Non, ce n'est pas respectueux. Soyons respectueux. On peut parler ailleurs et cela ne g�nera personne, je vous l?assure. Cela ne nous g�nera absolument pas si vous avez besoin d?aller parler ailleurs. Soyez respectueux. Allez-y, Monsieur le Pr�sident.

M. David BELLIARD. - Merci, Madame la Maire. Toutefois, des points restent encore � discuter et marquent une n�cessit�, de notre point de vue, d'aller plus loin. Notre groupe a d?ailleurs d�pos� un certain nombre de v?ux et d'amendements budg�taires que mes coll�gues, J�r�me GLEIZES, Aur�lie SOLANS et Marie ATALLAH d�velopperont dans leur intervention respective. Des efforts suppl�mentaires peuvent ainsi �tre envisag�s pour que les fonctionnaires de notre Ville qui utilisent le v�lo pour venir � leur travail puissent b�n�ficier du remboursement d'une indemnit� kilom�trique ou pour que nous nous engagions vers encore plus de sobri�t�, notamment dans l'organisation de nos c�r�monies de v?ux ou encore pour l'Agence pour le Climat, acteur essentiel dans le travail important que nous menons pour la r�novation �nerg�tique des b�timents de la Ville. Je suis certain que l'Ex�cutif r�pondra favorablement et ces demandes dont il partage, je le sais, les priorit�s et que nous nous retrouverons sur ce budget. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur le Pr�sident. A pr�sent, la parole est � M. Nicolas BONNET-OULALDJ, pr�sident du groupe Communiste - Front de Gauche.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, nous ne pouvons pas d�battre de ce budget 2016 sans tenir compte du nouveau contexte politique et �conomique national. Le premier message que j'entends est celui de la col�re et de la souffrance de millions de Fran�ais qui, pour une partie, ne s?est pas d�plac�e et, pour une autre, a plac� l'extr�me-droite � un niveau jamais atteint dans notre pays. Heureusement, un grand nombre d'�lecteurs et d'�lectrices se sont mobilis�s pour repousser ces monstres au second tour. Mais esp�rons que ce r�flexe r�publicain sera entendu et se traduira par un changement de cap. Rappelons que 6 millions de Fran�ais vivent sous le seuil de pauvret� et que 3,5 millions sont mal log�s. La responsabilit� du Gouvernement est tr�s lourde. Plut�t que de faire des cadeaux aux patrons, plut�t que de casser les fonctionnaires et d'�trangler les collectivit�s territoriales, plut�t que de s'adresser aux riches touristes qui veulent faire leurs emplettes le dimanche, le Gouvernement aurait d� s'occuper du quotidien de 99�% des citoyens, c'est-�-dire de l'emploi, du logement, des transports et du pouvoir d'achat. Je n'irai pas plus loin et je m'attacherai aux messages que nous ont adress�s les Parisiens. Mener une politique � gauche, c'est respecter la pluralit� des id�es qui la composent, c'est �tre � l'�coute de la parole des citoyens, c'est tenir ses engagements. C'est ce mod�le parisien qui a �t� valid� hier soir. C'est celui qui a fait du logement sa priorit�, qui a consacr� 25�% de ses investissements dans les quartiers populaires, qui a fait de la solidarit� avec les plus d�munis la grande cause de sa mandature, qui accueille les r�fugi�s des guerres dans le monde, qui rel�ve le d�fi climatique, qui continue � embaucher des fonctionnaires pour am�liorer le service public aux Parisiens. Voil� la politique que nous menons et que les Parisiens ont valid�e. Cette politique n?est possible que si l'on m�ne le combat pour la financer. Au lendemain des attentats, le Pr�sident de la R�publique a d�clar� que le pacte de s�curit� devait pr�valoir sur le pacte de stabilit�. Nous y ajoutons le pacte de solidarit�. C'est d'abord en renfor�ant le service public que nous serons � m�me de mieux r�agir. La le�on doit �tre tir�e par celles et ceux qui pr�nent son affaiblissement et qui mettent en ?uvre des politiques d'aust�rit�. La compensation financi�re des transferts de comp�tences de l'Etat aux collectivit�s et l'arr�t des baisses de dotations sont encore plus d'actualit�. Une nouvelle fois, ce budget 2016 est plac� sous le sceau du d�sengagement de l'Etat. La Ville a perdu 400 millions de recettes en deux ans. Le financement des comp�tences sociales des d�partements est de moins en moins assur� alors que les besoins augmentent. Nous pouvons nous f�liciter d'avoir �t� entendus sur le d�plafonnement des frais de notaire, qui seront l'une des principales recettes de ce budget, avec les loyers capitalis�s qui sont la cons�quence de la politique de conventionnement de logements. Nous continuons � porter des propositions fiscales sur les logements vacants et les r�sidences secondaires, des recettes suppl�mentaires pour que les services aux Parisiens soient encore am�lior�s. Apr�s le choc des attentats, les Parisiens demandent l�gitimement � �tre prot�g�s. Mais soyons lucides et ne laissons pas s'installer la strat�gie du choc. La r�ponse s'incarne par les services publics, par la pr�sence humaine, par l'engagement associatif, par la solidarit�. Le soir et le lendemain des attentats, les Parisiens ont fait preuve d'une grande solidarit�. Soutenons cet �lan fraternel. Plut�t que de suivre les sir�nes de la droite et de l?extr�me-droite que les Parisiens ont renvoy�es massivement dans les urnes, la gauche doit retrouver ses rep�res id�ologiques. C'est pour cette raison que nous nous opposons � ce que l'�tat d'urgence soit �lev� au rang de norme constitutionnelle. Et nous ferons tout pour que la d�ch�ance de nationalit� pour les binationaux soit abandonn�e. L'urgence est � la r�silience. Aider la population � �tre en situation de r�agir et d'agir. Nous vous proposons un plan de soutien � la mobilisation citoyenne et � l'engagement solidaire, qui passe par le soutien aux associations qui interviennent dans l'apprentissage des gestes de premiers secours et de la pr�vention des risques ainsi qu?aux associations de solidarit� et d'�ducation populaire. Ceux qui ont perp�tu� ces ignobles attentats ont un projet politique � l'oppos� du n�tre, la barbarie et les dominations les plus abjectes allant jusqu'� l'esclavage. Pour vaincre cette nouvelle peste, chacun doit comprendre comment nous en sommes arriv�s l�. Tournons-nous en priorit� vers les jeunes. Nous devons les aider � ne pas tomber dans l'obscurantisme en renfor�ant toutes les politiques qui favorisent le lien social et la compr�hension du monde�: renforcer la pr�vention sp�cialis�e, mieux comprendre le processus d'endoctrinement mais aussi d'isolement, mieux pr�venir les conduites � risques, soutenir les actions �ducatives au sein des coll�ges, multiplier les mesures alternatives aux peines de prison. Madame la Maire, restons dans les pas de Victor Hugo�: "Ouvrir une �cole, c'est fermer une prison". Au fond, la question qui nous est pos�e est celle du projet de soci�t�: mieux nous y r�pondrons, mieux nous vivrons en paix.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�sident. La parole est � M. Jean-Bernard BROS, pr�sident du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

M. Jean-Bernard BROS. - Merci. Madame la Maire, mes chers coll�gues, lors du d�bat relatif aux orientations budg�taires d'octobre dernier, le groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants avait soulign� le s�rieux de l'Ex�cutif dans ses engagements financiers. Notre collectivit� est face � des enjeux budg�taires importants et les d�fis � relever sont nombreux. Dans un contexte g�n�ral de baisse des dotations de l'Etat, nous avons toujours la responsabilit� de rendre un service de qualit� aux Parisiennes et Parisiens, quelles que soient les circonstances. Le budget primitif pour l?ann�e 2016 rel�ve ces d�fis et permettra de mettre en place les grands axes d?actions annonc�s. D?une mani�re g�n�rale, nous avons l� un budget sinc�re et t�moin de la bonne gestion de la Ville. Les �conomies engag�es, les nouvelles recettes, qui sont les leviers mis en place d�s 2015, nous permettent d?avoir un �quilibre financier. C?est gr�ce � cette vigilance budg�taire que la Ville peut faire face � une nouvelle ann�e de baisse des financements de l?Etat. Si notre collectivit� doit prendre part � l?effort national d?�conomies, nous devrons �tre attentifs � ce que notre participation ne soit pas non plus disproportionn�e. C?est le dialogue que nous privil�gions avec l?Etat, plut�t que la d�fiance syst�matique pr�n�e par certains. Cette bonne gestion de la Ville va nous permettre de mener une politique d?investissement sans pr�c�dent. Ainsi, les d�penses d?investissement sont en augmentation de 13�%, ce qui porte l?investissement du B.P. 2016 � 1,68 milliard d?euros. Cet effort cons�quent est une chance pour notre Ville, pour les quartiers populaires, pour le service rendu aux Parisiens. Cet investissement, c?est aussi une prime donn�e � l?innovation et � l?emploi, � travers de grands projets qui porteront au-del� de nos fronti�res. Je pense par exemple � l?Arc de l?innovation. Concernant les charges de fonctionnement, nous constatons une ma�trise des d�penses. En effet, tout en maintenant un haut niveau du service public, elles n?augmentent que de 0,6�%. La masse salariale notamment est stabilis�e � 1�%, �volution permise par un effort de modernisation de l?administration. Cela va permettre � la Ville de cr�er des postes dans les domaines prioritaires de la petite enfance et la propret�. Cette tr�s bonne gestion permet aussi de r�agir face aux circonstances exceptionnelles que nous rencontrons. Je pense ici � la s�curit�, qui va b�n�ficier d?un effort budg�taire important avec, l� aussi, des postes compl�mentaires. Une enveloppe suppl�mentaire de 5 millions d?euros, qui sera consacr�e � des actions de coh�sion sociale, marque aussi la capacit� de la Ville � agir, m�me si nous attendons plus de d�tails sur le fl�chage de cet argent. Mon coll�gue Buon Huong TAN reviendra plus en d�tail sur les diff�rents aspects de ce budget, et notamment sur le budget social, qui est, j?en remercie ma coll�gue Dominique VERSINI, la preuve de l?engagement de notre collectivit� aupr�s de ceux qui en ont besoin. Il est la marque d?une ambition forte. Nous y reviendrons donc. Nous pensons aussi que d?autres efforts sont possibles�: une politique tarifaire plus adapt�e, la valorisation toujours plus importante de notre patrimoine, le red�ploiement d?effectifs, une meilleure objectivation des subventions aux associations. Nous devons poursuivre le mouvement engag�. Nous devons aussi faire attention aux tentations de nouvelles d�penses et avoir une vision globale de notre effort. Dans cette coh�rence, le groupe R.G.C.I. ne fera pas de demandes de d�penses suppl�mentaires. Mes chers coll�gues, nous avons aujourd?hui une obligation de r�sultats, et pas seulement de moyens. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur le Pr�sident. La parole est � Mme Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, pr�sidente du groupe les R�publicains.

Mme Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, le budget 2016 est particulier, puisqu?il intervient un mois tout juste apr�s les attentats du 13 novembre. Il doit nous permettre de traduire dans les actes notre volont� commune que Paris soit un rempart contre le terrorisme. Nous souhaitons tous, je crois, prolonger l?unit� et la dignit� de notre Assembl�e, et c?est dans cet esprit que nous voulons contribuer aux d�bats. Mes chers coll�gues, les �v�nements du mois dernier ont plac� la s�curit� au premier rang de nos priorit�s. Celle-ci a un co�t. Nous comprenons bien que le trou de 400 millions d?euros auquel fait face la Municipalit� pour la seconde fois cons�cutive complique l?�quation. N�anmoins, l?honn�tet� nous oblige � dire que nous ne sommes pas satisfaits de la r�ponse de l?Ex�cutif en la mati�re. La contribution au budget sp�cial de la Pr�fecture de police est sanctuaris�e, mais c?est apr�s une baisse de 8,7 millions en 2015, et cela n?est �videmment pas satisfaisant. Hors contribution � la Pr�fecture de police, les d�penses de s�curit� ne repr�sentent que 19,2 millions sur le budget de la Ville, soit 0,25�% du budget total de fonctionnement. Certes, le budget comprend une r�serve de 5 millions d?euros pour financer ult�rieurement les mesures post-attentats, mais 5 millions d?euros, mes chers coll�gues, pour un budget de 9 milliards, cela fait 0,06�%. L?enveloppe de 11 millions d?euros pour la s�curisation des b�timents municipaux annonc�e par la Mairie �tait en r�alit� d�j� act�e avant les attentats du 13 novembre. 39 postes suppl�mentaires sont cr��s au sein de la DPP, dont 27 I.S.V.P. C?est un premier pas, mais cela ne suffit pas, et de loin, � rattraper la baisse constante du nombre d?I.S.V.P. depuis 2001, puisqu?il est pass� de 750 � 625. L?extension du P.V.P.P. sera enti�rement r�alis�e en 2016, avec un an d?avance, tant mieux, mais cela reste bien en de�� de notre demande de doubler le nombre de cam�ras de vid�o-protection afin de mettre Paris tout simplement au m�me niveau, seulement au m�me niveau, que d?autres villes fran�aises comme Lyon ou Strasbourg. Pour toutes ces raisons, nous demandons, nous proposons, par la voie d?amendements, plusieurs avanc�es que mes coll�gues d�tailleront dans la discussion.

D?abord, augmenter davantage le nombre de cam�ras de vid�o-protection afin de le mettre au m�me niveau justement que Lyon ou Strasbourg, en d�ployant 500 cam�ras par an en 2016, puis en 2017, avec une attention particuli�re � la proximit� des �quipements culturels, des salles de spectacle, des �tablissements de la petite enfance, des �tablissements scolaires et des lieux de culte.

Am�liorer l?�quipement des agents de la DPP d�s cette ann�e. Certains agents, comme les A.A.S., ne disposent pas encore de gilets pare-balles. Qui plus est, dans le cadre de la pr�figuration de notre future police municipale arm�e, nous pensons qu?il convient d?envisager d�s 2016 le financement de l?armement des I.S.V.P. et des formations aux maniements de l?arme. Nous pr�sentons �galement un amendement relatif � la s�curit� dans et aux abords des �tablissements scolaires. Nous pensons en effet que chacune des 663 �coles et chacun des 115 coll�ges doit pouvoir �tre �quip� de visiophones, de cam�ras, de sas d?entr�e s�curis�s et de syst�mes d?alarme anti-intrusion. L� aussi, nous proposons d?y parvenir en �talant sur deux ans les efforts de la Ville. De m�me, nous demandons que l?ensemble des �tablissements d?accueil de la petite enfance, y compris ceux g�r�s par des associations, soit 740 structures au total, puissent �tre dot�s de dispositifs de s�curisation d?acc�s. La nature des attaques doit �galement nous amener � reconsid�rer notre soutien aux �quipes de secours et de soins. Nous proposons une r��valuation du soutien de la collectivit� � l?A.P.-H.P., qui pourrait s?articuler autour de deux principaux leviers�: l?acquisition de mat�riel m�dical pour faire face � la vari�t� des menaces terroristes d?une part, et une subvention d?�quipement particuli�re pour le fonctionnement du Samu 75 d?autre part. Nous demandons �galement un plan de s�curisation des lieux et �v�nements du spectacle vivant pour enrayer la d�stabilisation � l??uvre des acteurs publics et priv�s. Quand ils ont frapp� "Charlie Hebdo", les tueurs voulaient la disparition du journal, mais le reste de la presse fran�aise n?�tait pas menac� dans son existence �conomique. En frappant "le Bataclan", l?inverse peut se produire. La salle rouvrira, mais dans quelques mois, des dizaines de producteurs de spectacles, de salles ou de festivals peuvent, eux, avoir ferm�. Nous proposons enfin que la Ville fasse un geste � destination des caf�s et des restaurants en abaissant � hauteur de 25�% en 2016 les droits de terrasse qu?elle per�oit. Nous nous f�licitons que la Maire de Paris ait annonc� son soutien � ce secteur, qui paye tous les jours, depuis le 13 novembre, le prix de la peur. Mais � ce titre, nous sommes particuli�rement surpris et oppos�s � la taxe sur les surfaces commerciales que la Ville s?appr�te � infliger subitement aux grands magasins. Notre coll�gue Jean-Baptiste de FROMENT le d�taillera tout � l?heure. Madame la Maire, mes chers coll�gues, nous avons conscience de la difficult� de la situation sur un plan financier. C'est pourquoi l'ensemble des mesures que nous proposons sont chiffr�es et assorties d'une proposition pr�cise de financement. Au total, le co�t des mesures que nous proposons s'�l�ve � 75 millions d'euros. Ils pourraient provenir � 65 millions d'euros d'une suspension temporaire du budget participatif pour 2016 et, pour 10 millions d'euros, d'une l�g�re r�duction de l'enveloppe des 230 millions d'euros allou�s aux associations. La suspension provisoire du budget participatif nous para�t plus que l�gitime. Avant de red�corer la ville, il nous semble que les Parisiens veulent que tout soit fait pour leur s�curit�. Quant aux subventions aux associations, nous ne proposons qu'une r�duction de moins de 5�%, qui fait suite � une augmentation de plus de 50�% au cours des 10 derni�res ann�es, cela doit donc pouvoir �tre organis�. Nous avons eu des caricatures �manant de la majorit� municipale quant � cette proposition de financement. Je dois dire qu'elles me consternent. On nous reprocherait de favoriser le vote FN en osant demander que, pendant un an, les sommes du budget participatif soient consacr�es � la s�curit� des Parisiens plut�t qu'� des op�rations largement moins prioritaires, des op�rations moins prioritaires puisque vous ne les avez justement pas inscrites en tant que telles dans votre budget. Il est temps, je crois, de sortir des postures. Nous esp�rons vivement que l'esprit de responsabilit� qui s'est illustr� dans les mots unanimes de notre Assembl�e pourra �galement vivre dans des actes concrets au-del� des postures partisanes. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. Yves POZZO di BORGO, pour le groupe UDI-MODEM.

M. Yves POZZO di BORGO. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, un d�bat sur le budget est toujours ennuyeux et souvent incompr�hensible pour nos concitoyens. Nous avons � la Ville de Paris un bon document, que j'ai l� d'ailleurs, qui est le document sur le projet du budget primitif 2016. Pour ceux qui voudraient s'int�resser aux finances de la Ville, il suffit de regarder la page 8 de ce document. Que constate-t-on�? Que les recettes, c'est-�-dire les rentr�es financi�res, sont de 8,921 milliards d'euros. En revanche, les d�penses sont de 9,671 milliards d'euros. Il y a un gap, un trou. Il y a 750 millions d'euros � trouver. Cela vous fait rire, mais comment les trouver avec une promesse que vous avez faite de ne plus augmenter les imp�ts�? Il y a deux raisons. On peut augmenter les taxes, ce que vous faites. Pour vous, les taxes ne sont pas des imp�ts. Les Parisiens jugeront. Vous avez une deuxi�me solution�: c?est de diminuer les d�penses. Quant � augmenter les recettes, vous allez introduire le 1er mars 2016 la toute nouvelle taxe d�partementale additionnelle � la taxe de s�jour. Cela s'ajoute � de nombreuses taxes et aux diff�rentes taxes que vous avez d�j� augment�es. C'est aussi le cas de la hausse des taux de droit de mutation de 0,7 point, soit une augmentation de 18�% pour gonfler encore davantage les recettes de fonctionnement, avec une inscription record de 1.230 millions d'euros pour 2016. La deuxi�me solution�: il faut ma�triser les d�penses. Or, chez vous, chez vos amis et chez votre adjoint, ma�triser les d�penses, c'est davantage une diminution de l'augmentation tendancielle pr�vue, qu'un v�ritable plan d'�conomies. Vous r�fr�nez ainsi la croissance des d�penses de la collectivit� en mod�rant leur �volution, quand il faudrait trancher dans le vif et les restreindre consid�rablement. Vous apportez une r�ponse conjoncturelle sans cesse vou�e � se renouveler, budget primitif apr�s budget primitif, quand il faudrait adopter une trajectoire au long terme, un v�ritable plan d'�conomies structurelles, imposant de prendre en consid�ration la masse salariale, qui repr�sente un peu moins du tiers des d�penses de fonctionnement de la collectivit� parisienne. Je m'adresse � vous, Madame la Maire. La Cour des comptes recommandait ainsi aux collectivit�s territoriales, dans son rapport du 13 octobre 2015 sur les finances publiques locales, de s'engager dans une recherche plus syst�matique d'�conomies de fonctionnement, notamment en stabilisant l'�volution de leur masse salariale par le biais d'une gestion plus rigoureuse des effectifs, d'un respect de la dur�e l�gale du travail et d'une lutte contre l'absent�isme. Ce sont �galement les conclusions de l'IFRAP, selon lesquelles en luttant contre l'absent�isme dans nos collectivit�s, en harmonisant le temps de travail, en supprimant des jours de R.T.T., on pourrait g�n�rer des millions d'heures de travail au service public. Alors que la dur�e annuelle du travail effectif pour un agent de la collectivit� parisienne �tait en 2014 de 1.533 heures contre 1.607 heures selon le dispositif l�gal, il est temps de remettre � plat l'organisation du temps de travail, mais aussi la composition des effectifs. Le non remplacement de certains postes sur les fonctions support � l?occasion des d�parts � la retraite participerait � cette n�cessaire red�finition. Alors qu?en 2011, le nombre de jours ouvr�s perdus s?�levait � plus de 1,15 millions de postes, soit environ 20 jours par an et par agent de la commune et du d�partement, il est temps de s'attaquer � l'absent�isme et de rem�dier au mal-�tre sous-jacent, voire � la d�motivation. Vos agents, nos agents, ne sont pas heureux � Paris. C'est un exemple. Mais ces propositions doivent �tre consid�r�es avec d'autant plus d'attention que le niveau des d�penses, tant en fonctionnement qu?en investissement? Nous sommes sur une pente dangereuse et, Monsieur F�RAUD, ce n'est pas s�rieux de parler de gestion s�rieuse. La dette est en voie d'atteindre plus de 8,7 Md? pour 2020, � la fin de votre mandature, soit un taux d'endettement de 86�% qui ne fera plus p�lir d?envie les collectivit�s fran�aises ou �trang�res. Quant � l?autofinancement, il plafonne � 67�%, quand il atteignait 80�% en 2014. Qu'en sera-t-il en 2020�? Madame la Maire, vous vous enfermez dans une douce qui�tude, dans un satisfecit sans solution profonde. Vous n'avez pas le courage de faire les r�formes. Il faut avoir le courage de les faire. Vous ne les faites pas aujourd'hui. Si vous ne les faites pas, dans quel �tat sera la Ville � la fin de votre mandature�? Le pays vient de subir un choc �lectoral dimanche dernier et hier. Nous savons que cette mont�e du Front National est en grande partie caus�e par le ch�mage. On voit bien, quand on regarde la carte du Front National et la carte du ch�mage, que l� o� le Front National est le plus haut, c'est l� o� le ch�mage est le plus haut. Et la solution de vos amis de gauche, c?est�: qu'est-ce que cela veut dire�? Ils demandent beaucoup plus de politique � gauche. Cela veut dire quoi�? Qu'au lieu d'avoir 1.000 ch�meurs par jour comme actuellement, nous passerons � 2.000 ch�meurs par jour�? Le pays s'enfonce�! J'esp�re, Madame la Maire, que vous serez diff�rente de vos amis politiques et que vous aurez le courage, � Paris, de prendre en compte les r�formes structurelles pour faire en sorte que cette ville �chappe � une sorte de d�cadence qui est en train de s'installer. Nous verrons bien, � la fin de votre mandature, dans quel �tat nos comptes seront. Je vous demande, Madame la Maire, d'�tre assez courageuse et de prendre en compte ces r�formes parce que les Parisiens - nous tous, de droite comme de gauche - nous avons besoin que Paris continue � rester une belle ville. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Les Parisiens vont �tre contents d'apprendre qu'ils sont d�cadents. Bref, je continue. La parole est � M. Eric H�LARD, pour le groupe UDI-MODEM.

M. Eric H�LARD. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, malgr� un budget s�curit� cons�quent, de pr�s de 350 millions d'euros en fonctionnement, les Parisiens de tous les arrondissements subissent une ins�curit� r�elle qui ne saurait perdurer. Il n'est plus acceptable de figurer, effectivement, au bas du top 50 des villes les plus s�res du monde. Longue, trop longue serait la liste attestant de la progression de la d�linquance � Paris, de l'inefficacit� des zones de s�curit� prioritaires pour lutter contre la toxicomanie et la consommation de drogues dures, sans parler de la banalisation des incivilit�s, de la mendicit� agressive, des arnaques aux p�titions, des vols � la tire des touristes. Chaque jour, eh oui, chaque jour � Paris, en 2015, il y a une centaine d?agressions, 500 atteintes aux biens, 80 vols � la tire, 25 cambriolages. Le classement, depuis 2012, en zone de s�curit� prioritaire, par exemple du quartier Ch�teau-Rouge, n?a pas permis d?endiguer la criminalit� et la ghetto�sation de ce quartier � deux pas du Sacr�-C?ur. C?est une v�ritable lame de fond qui touche de nombreux quartiers, � l?instar de Pernety qui voyait depuis quinze ans une nette am�lioration du cadre de vie pour ses habitants mais qui s?est tristement illustr�, dans l?actualit� r�cente, pour des faits s�rieux de d�linquance. Ce ne sont pas les 7 cam�ras de vid�osurveillance suppl�mentaires pour tout le 14e arrondissement qui suffiront, h�las, � modifier la donne. Alors, bien s�r, il nous faut souligner aujourd?hui le fait que ce nouveau budget tire les cons�quences des tragiques attentats de novembre et pr�voit le financement de mesures de renforcement de la s�curit� des Parisiens. Citons la cr�ation de 43 emplois, dont 27 inspecteurs de s�curit� de la Ville, la provision de 5 millions d?euros pour financer les mesures d?�quipement post-attentats et le d�ploiement enfin anticip� des 165 cam�ras de vid�o-protection. Pour autant, il y a des manques s�rieux. Dans le budget 2016, qui nous est soumis, seuls 500.000 euros sont affect�s � la pr�vention de la d�linquance. Il s?agit, pour le groupe UDI-MODEM, d?une lacune immense, difficile � assumer quand on sait comment la petite d�linquance conduit parfois au chemin du grand banditisme. Il est donc � craindre que ce budget ne permette pas � la Ville de Paris d?exercer les missions qui sont les siennes en mati�re de pr�vention et de s�curit�. Par ailleurs, je ne peux m?emp�cher de mettre en exergue la verbalisation des atteintes � la salubrit� car, avec une moyenne de 30�PV dress�s par an et par agent de la DPP, on comprend mieux pourquoi Paris est une ville devenue sale et pourquoi les rues de la capitale, comme les lieux touristiques, font souvent peine � voir. La Mairie doit �tre intraitable en mati�re d?atteinte � la salubrit� publique. Nous en avons d�j� parl� ici, les brigades vertes sont enfin annonc�es et notre projet d?exp�rimentation de vid�o-verbalisation autour du canal Saint-Martin a �t� valid�. Mais il est vraiment urgent d?agir. Or, la seule chose qui le permettrait, c?est bien l?objet du v?u que nous avons d�pos�, dont je regrette qu?il ne soit pas rattach� � la discussion budg�taire, c?est une �volution structurelle de l?organisation de la politique de s�curit� � Paris. Nous avons, en effet, atteint les limites de cette fameuse coproduction de la s�curit�, o� chacun est responsable d?une partie du tout et o� personne n?est responsable de rien�! C?est en clarifiant l?organisation et la compl�mentarit� des missions de la police judiciaire et de la police du maintien de la tranquillit� publique, en fixant une strat�gie et des priorit�s claires, et en menant une politique de fermet� dans la verbalisation, avec des agents r�unis appartenant � une m�me police municipale, que Paris pourra, dans le p�rim�tre d�termin� de ses comp�tences, am�liorer le cadre de vie et la s�curit� des Parisiens, mais aussi l?hygi�ne et la s�curit� des rues et des logements. La Ville a les moyens financiers et humains de disposer d?une police municipale, dont les missions seraient compl�mentaires aux missions exerc�es par la police nationale relevant de la Pr�fecture de Police. La proposition de loi d�pos�e au S�nat, � l?initiative de notre coll�gue Yves POZZO di BORGO, a �t� adopt�e le 21 mai dernier. Le mouvement est inexorable. Sachez l?accompagner, Madame la Maire, par une r�forme forte du statut de la Ville, afin de d�gager Paris de la tutelle pr�fectorale dans l?exercice de ses comp�tences de police. Nous serons � vos c�t�s. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - J?ai failli dire au revoir � M. le Pr�fet, mais on va continuer, Monsieur le Pr�fet, vous �tes le bienvenu. La parole est � Mme Sandrine CHARNOZ, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

Mme Sandrine CHARNOZ. - Merci, Madame la Maire. Madame la Maire, mes chers coll�gues, notre d�bat sur le budget 2016, beaucoup d?orateurs l?ont dit et vous-m�me, intervient � quelques semaines des terribles attentats qui ont frapp� pour la deuxi�me fois Paris. Je tiens � saluer, Madame la Maire, ce budget de responsabilit� et de combat pour d�fendre la coh�sion, renforcer les politiques inclusives, bienveillantes, tout en pr�parant notre avenir. A ce contexte dramatique s?ajoutent la poursuite de la mont�e en charge de la p�r�quation et la diminution des dotations de l?Etat, et nous n?avons fait le choix ni de l?aust�rit� budg�taire ni d?une politique dispendieuse. Au contraire, le budget de notre collectivit� se caract�rise par la ma�trise des d�penses de fonctionnement qui n?augmentent que de 0,6�%, hors d�penses de p�r�quation, et par la mobilisation de recettes nouvelles permettant une progression de l?�pargne brute de 347 millions d?euros au BP 2015 � 533 millions d?euros � ce BP.

A noter �galement le haut niveau d?autofinancement � 67�%, c?est bien au-del� de la moyenne des grandes villes.

Les fondamentaux financiers de Paris sont maintenus et ce, afin de financer durablement l?important programme d?investissements de la mandature et de d�gager de nouvelles marges financi�res pour r�pondre aux �v�nements tragiques du 13 novembre.

Je le disais, le programme d?investissements de la mandature, pour cette deuxi�me ann�e de d�ploiement, pr�voit 1,9 milliard d?euros de nouvelles autorisations de programme, dont le premier poste est le logement pour 459 millions d?euros, comme nous nous �tions engag�s � faire du logement la premi�re priorit� de cette mandature. Je profite de ce d�bat pour saluer nos excellents r�sultats de 2015, o� nous d�passons nos engagements de campagne, de construction de 10.000 logements, dont plus de 7.000 sociaux, avec 10.596 logements cr��s en 2015, dont 7.396 sociaux. Les objectifs sont donc atteints et d�pass�s. En mati�re de logement, au d�bat 2016, la Municipalit� tient encore ses engagements, avec une gestion exigeante et des objectifs ambitieux. Les recettes de fonctionnement relatives au logement sont en tr�s forte progression. Elles s?�l�vent � 446,2 millions d?euros au BP de cette ann�e, soit 299,7 millions d?euros de plus qu?en 2015. Cette augmentation r�sulte essentiellement de l?accroissement important des recettes locatives tir�es par le recouvrement des loyers capitalis�s issus du conventionnement. Ces loyers capitalis�s, issus du conventionnement du parc libre des bailleurs sociaux, sont ainsi en tr�s forte hausse et renforcent l?�pargne brute de la collectivit� parisienne. Par ces conventionnements, les logements encore g�r�s dans le parc priv� des bailleurs sociaux basculent dans le parc social. Cela permet de concentrer leur activit� sur leur mission premi�re de soutien au logement social et ils participent � la transparence du parc immobilier. En augmentant le nombre de logements du parc social, nous contribuons ainsi � atteindre les objectifs de 25�% de logements sociaux fix�s par la loi Solidarit� renouvellement urbain. Le Conseil de Paris a ainsi d�cid� le conventionnement de plus de 5.000 logements en 2014 et 2015. Ces op�rations renforcent, je tiens � le signaler, la protection des locataires car ces logements sont durablement ancr�s dans la r�glementation applicable aux logements sociaux, avec abaissement des loyers et �ligibilit� � l?aide personnalis�e au logement. La Ville confie ainsi aux bailleurs des droits r�els sur ces logements via des baux emphyt�otiques en contrepartie du versement du loyer capitalis�. Mais cette bonne nouvelle pour nos recettes, Madame la Maire, ne doit pas occulter que la premi�re motivation du conventionnement est bel et bien la transparence des parcs de nos bailleurs, la justice et l?�galit� entre leurs occupants et la protection des plus fragiles et des familles. Je voudrais par ailleurs attirer votre attention sur les droits de mutation. Ils sont en hausse de 110�millions d?euros car notre collectivit� a fait le choix de relever le taux de ces droits � compter du 1er janvier 2016, et mon groupe avait soutenu cette piste de recettes suppl�mentaires lors du d�bat budg�taire en octobre dernier. La loi de finances pour 2015 a ainsi donn� au D�partement la possibilit� de relever, de mani�re p�renne, ce taux, afin de les aider � financer les allocations sociales obligatoires. La quasi-totalit� des d�partements fran�ais a d�j� mis en place cette mesure. Cette politique dynamique nous permet ainsi en toute responsabilit� de tenir nos engagements et de rejoindre le droit commun. Concernant l?investissement pour le logement, il repr�sente pr�s d?un cinqui�me du budget pr�visionnel primitif 2016 en investissement. Le financement des logements sociaux constitue l?essentiel de cet effort, avec 313 millions d?euros d�volus, dont 213,9 millions d?euros de subventions aux bailleurs sociaux et 99,2 millions d?euros de cr�dits d�l�gu�s par l?Etat au titre des aides � la pierre. Pour m�moire, afin de restituer l?effort complet de la collectivit� en faveur du logement social, je voudrais �galement valoriser les acquisitions fonci�res d�di�es � ce secteur, � hauteur de 142 millions d?euros contre 140 millions d?euros au budget primitif 2015. Ce maintien � un niveau �lev� de l?enveloppe fonci�re nous permet de poursuivre les pr�emptions dans le secteur diffus, de lutter contre les ventes � la d�coupe et d?accro�tre l?offre de logements sociaux dans les zones d�ficitaires. Cette politique du logement se traduit par l?agr�ment, je rappelle les chiffres de 2015, de 7.396 logements, ce qui est toujours mieux que l?ann�e pr�c�dente. On peut notamment citer dans ces op�rations les 211 logements sur l?ancienne caserne de Reuilly dans le 12e ou encore le programme des 140 logements, au 28 rue du Colonel Avia dans le 15e. Je voudrais �galement signaler que la politique de l?habitat ne concerne pas simplement la production de logements, mais aussi la lutte contre l'insalubrit�, avec 25 millions d?euros dont 13 millions d?euros d�di�s � l'action men�e par la SOREQA. Permettre � chacun de se loger dignement fait aussi partie de notre combat et de notre projet pour Paris. Entre 2002 et 2010, ce sont 1.030 immeubles que nous avons identifi�s comme insalubres et qui ont �t� trait�es. Pr�s de 1,3 milliards d?euros de travaux ont �t� r�alis�s. 20.000 logements ont ainsi �t� r�habilit�s permettant la production de pr�s de 3.200 logements sociaux. Vous le savez, et vous le voyez, notre Municipalit� n'a pas d�m�rit�, d'autant plus qu'il y avait un retard � combler, seulement 136 immeubles avaient �t� trait�s dans la mandature de 1995 � 2001. L'int�gration compl�te de la lutte contre l'insalubrit� de la politique locale du logement et de l?habitat permet � Paris d'�tre une ville mod�le dans ses outils de lutte contre l'insalubrit� et lui permettra maintenant, par le biais de la SOREQA, outil m�tropolitain, de mettre son exp�rience au service de la M�tropole. Le volontarisme de notre Municipalit� se d�cline �galement dans l'attention qui est port�e � la r�novation �nerg�tique des immeubles. Apr�s le 13e arrondissement, l'op�ration programm�e d'am�lioration thermique des b�timents du 19e arrondissement a d�marr� en f�vrier 2014. L'op�ration encourage les propri�taires � r�aliser des travaux d'�conomie d'�nergie, afin de r�duire les gaz � effet de serre, d'am�liorer le confort thermique et de lutter contre la pr�carit� �nerg�tique. Ce sont 2.400 immeubles d'habitat priv� qui sont concern�s par cette op�ration. Au total, 5,3 millions d?euros sont affect�s aux aides � l'am�lioration de l'habitat priv�. Concernant l'habitat priv�, je voudrais �galement souligner deux chiffres�: 5,4 millions d?euros consacr�s au dispositif d'aide � l'accession � la propri�t� et 1,3 million d?euros au dispositif Multiloc. Le logement, c'est aussi l'aide aux plus modestes, 1,2 million d?euros sont ainsi consacr�s � l'h�bergement d'urgence. Par ailleurs, en 2014, pr�s de 114 millions d?euros de prestations ont �t� vers�s � des familles ou � des personnes d�munies afin de les aider � payer leurs d�penses de logement. Cet effort passe notamment par le fonds de solidarit� pour le logement financ� principalement par le d�partement de Paris. Mes chers coll�gues, l'habitat a des vocations multiples, il prot�ge les occupants, il fournit une adresse physique, il permet le d�veloppement personnel et social, mais il contribue aussi � l'hygi�ne et � la sant� de ses occupants, il participe au vivre ensemble par ces pieds d'immeuble, ces op�rations mixtes. Il participe enfin � notre lutte contre le r�chauffement climatique et � la diminution des �missions de CO2. En faisant du logement la premi�re priorit� de notre mandature, en le d�veloppant sur tous ces aspects, nous construisons une ville inclusive, solidaire et nous pr�parons l'avenir, en particulier en d�veloppant des secteurs pourvoyeurs d'emploi et nous r�pondons au d�fi climatique. Je vous invite donc � voter ce budget qui prot�ge notre quotidien, d�veloppe une ville bienveillante et inclusive, et porte les investissements futurs, pour les g�n�rations futures. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Sandrine CHARNOZ. La parole est � M. J�r�me GLEIZES, pour le groupe Ecologiste de Paris.

M. J�r�me GLEIZES. - Merci, Madame la Maire, chers coll�gues, cher Julien.

Le budget qui nous est pr�sent� nous convient, mais il est assez paradoxal.

Il a le d�faut de ses qualit�s. En effet, dans un contexte tr�s difficile, que j'ai d�j� abord� lors du d�bat d?orientation budg�taire, du choc budg�taire impos� par la politique gouvernementale de baisse de la dotation g�n�rale de fonctionnement et de la hausse des p�r�quations pour Paris, auquel se rajoute la cons�quence financi�re des attentats, l'�pargne brute augmente de pratiquement 200 millions d?euros, soit exactement 186 millions d?euros, soit une hausse de 53,7�%, ce qui est tr�s important. C'est un signe de bonne gestion, alors que les baisses de dotations de l'Etat sont de 201 millions d?euros, moins 20,7�%. La hausse des p�r�quations est de 52 millions d?euros, 11,5�%. Cette hausse de l?�pargne brute permet � la Ville d'augmenter son investissement de 13,5�%, ce qui est aussi beaucoup, � 1,687 milliard d?euros. Le taux d'autofinancement est logiquement en hausse, il r�duit relativement la hausse de la dette � 12,3�%, et je pense que c'est important de souligner que l'investissement progresse plus rapidement que la dette. L'aspect paradoxal est que, malgr� un choc budg�taire de 253 millions d?euros, la Ville de Paris am�liore sa capacit� de financement et son investissement. Au-del� de la bonne gestion, c'est le r�sultat d'une politique r�guli�re de relance par l'investissement depuis 2001 - soit 14 ans - de plus de 1 milliard d?euros par an. Chaque ann�e, la Ville de Paris fait vivre un tissu �conomique en construisant des cr�ches, des logements, des gymnases, en am�nageant nos voies, en am�liorant notre cadre de vie et en am�liorant la coh�sion sociale de nos quartiers. Alors que le taux de ch�mage est rest� stable � Paris depuis 2012, � 8,1�%, il est pass� en France de 8,3�% � 10�%. Mais surtout, Paris repr�sente plus de 10�% de la richesse produite en France pour 3,4�% de la population, et cela est tr�s important � souligner. Monsieur POZZO di BORGO qui est l�, je voulais vous r�pondre. Les efforts structurels ont �t� faits � Paris et tout justement cela se voit dans les statistiques, contrairement au niveau fran�ais. Quand le taux de ch�mage est aussi faible � Paris, par rapport � ce qu?il �tait il y a quelques ann�es, alors que c'est le contraire au niveau fran�ais, il faudrait revoir votre analyse sur la situation parisienne, parce que depuis 2001, les investissements qui ont �t� faits, ont modifi� structurellement la ville, et cela se voit aujourd'hui, et vous devriez le regarder de plus pr�s. Ainsi, ce haut niveau d'investissement � Paris, a permis de contenir le ch�mage � un niveau plus bas. Il a permis �galement de cr�er des richesses, il serait int�ressant de mener un travail plus fin en lien avec des chercheurs pour mieux mesurer ce ph�nom�ne ainsi que celui de l'impact de l?action des collectivit�s locales sur l?�conomie. Nous en avons d�j� parl� avec Julien BARGETON et nous ferons des propositions � l'adjoint aux Finances sur cette question tr�s prochainement. L'attractivit� est sa force et sa faiblesse pour Paris. Sa force, nous la voyons dans son budget. Sa faiblesse est que l'attractivit� se fait au d�triment de ses voisins directs, mais surtout plus lointains. Les in�galit�s territoriales augmentent et nous pourrions peut-�tre aussi nous interroger sur les �carts du vote Front National entre Paris et le reste de la France, au prisme de ces in�galit�s. Paris, fort de son dynamisme doit aujourd'hui d�fendre une politique de coop�ration territoriale, comme le d�fendent les �cologistes, et non une politique de comp�titivit� entre m�tropoles. Quand nous voyons le changement de l?intitul� de la DDEEES, Direction du d�veloppement �conomique de l'emploi et de l'enseignement sup�rieur, en DAE, Direction � l?attractivit� �conomique, nous ne pouvons que nous inqui�ter sur la volont� politique de comp�tition plut�t que de coop�ration. L'attractivit� se fait toujours au d�triment d'autrui, et en l'occurrence de nos voisins territoriaux. Je parlais l'ann�e derni�re de politique de rupture. Pour les �cologistes, la coop�ration est � privil�gier. Paris doit assumer ce r�le en d�fendant toutes les autres collectivit�s territoriales impact�es par la baisse de 11 milliards de dotation de l?Etat. Il n'y a pas que Paris qui investit. 70�% de l?investissement public vient des collectivit�s territoriales. Ce dynamisme a permis d?�viter que la r�cession perdure en France. Il faut aller plus loin encore, face � l?irrationalit� de la politique de l?Etat, il faut imposer la rationalit� des politiques territoriales. La politique du Gouvernement cr�� des in�galit�s territoriales et cela est criant. Paris r�siste budg�tairement. Mais cela n'est pas le cas des autres collectivit�s, en particulier en Ile-de-France. C'est pourquoi la question de la p�r�quation, qui p�se lourdement sur les finances de Paris, doit �tre pos�e, au vu notamment des �volutions m�tropolitaines, mais pas, comme certains commencent � le sugg�rer, pour r�duire l?effort de solidarit� n�cessaire entre les territoires. Maintenant, je vais intervenir essentiellement sur le volet recettes du budget, Aur�lie SOLANS interviendra sur le volet �cologique et Marie ATALLAH sur le volet social. L'ann�e derni�re, nous critiquions la cession de 200 millions d?actifs immobiliers par la Ville. Nous disons qu'il fallait ma�triser le foncier en gardant la propri�t�. L?Ex�cutif nous a �cout�s cette ann�e, car la mise en ?uvre des loyers capitalis�s est l?une des principales sources de recettes de la Ville. Nous avons toujours d�fendu cette politique de baux emphyt�otiques sur la vente et les actifs. Certes cela entra�ne le transfert des recettes d'investissement vers les recettes de fonctionnement, mais une fois que l'actif est vendu, il est perdu. Si cette politique avait �t� men�e d�s 2001, comme le demandaient les �cologistes, la situation parisienne aurait encore �t� meilleure, notamment en termes de logements sociaux. Une bonne partie du parc priv� de la Ville a ainsi �t� c�d�, alors qu?il aurait pu �tre transform� en bail emphyt�otique, surtout depuis que nous avons d�cid� d'investir dans le diffus, comme nous le demandions d�j� depuis 2001. Enfin, en p�riode de difficult� budg�taire, nous devons veiller � une gestion saine, car l'ann�e prochaine nous aurons encore un choc budg�taire, comme cela est dit dans la loi budg�taire. Nous devons �tre innovants, pour inventer d'autres mod�les �conomiques et financiers, notamment au niveau des �changes mon�taires, d'autres le font, et cela fonctionne. Ainsi, le groupe Ecologiste a d�pos� � ce Conseil les v?ux suivants�: Un premier v?u relatif aux c�r�monies des v?ux organis�es par la Mairie de Paris. Nous demandons que la Mairie de Paris entame une r�flexion pour des c�r�monies de v?ux, pour la nouvelle ann�e 2017, qui soient plus sobres et plus ouvertes � la population, comme de nombreuses villes l?ont d�j� fait de Grenoble � Bordeaux. Nous d�posons un deuxi�me v?u, relatif aux autorisations d?occupation temporaire accord�es par la Ville de Paris. Suite notamment � une autorisation, particuli�rement malvenue, accord�e � Saint-Gobain, demandant que la ville de Paris accorde des autorisations d?occupation temporaire, � titre gracieux, uniquement aux associations � but non lucratif qui concourent � la satisfaction de l?int�r�t g�n�ral et/ou � des structures de l'�conomie sociale et solidaire. Mais en aucun cas, � des entreprises priv�es, sauf exon�ration sp�cifiquement d�cid�e par le Conseil de Paris. Nous devons veiller � assurer que ce type de recettes, l�gitimes pour la Ville, soit mieux contr�l�. Ce v?u fait suite � celui vot� l'ann�e derni�re concernant la commission sur les concessions qui a �t� mis en ?uvre avec succ�s. Cette commission pourra ainsi �tudier ce type d?AOT. Pour terminer, nous vous proposons un troisi�me v?u tr�s ambitieux relatif � la cr�ation d?une monnaie compl�mentaire parisienne. Nous demandons que la Ville de Paris, dans le cadre de sa politique d'�conomie sociale et solidaire, lance au premier semestre 2016 une mission de pr�figuration sur la question de la cr�ation d?une monnaie compl�mentaire et de compte au niveau parisien, destin�e aux partenaires avec lesquels la Ville contracte�: associations, entreprises, collectivit�s et tous les autres partenaires. A la mani�re de ce que les Suisses ont fait dans les ann�es 30 avec la cr�ation de la monnaie compl�mentaire WIR, notre volont� est d?innover pour r�pondre � la solvabilisation du tissu �conomique parisien � travers une monnaie compl�mentaire. Cela impliquera l'engagement de la Ville dans l'acceptation m�me de cette monnaie dans les �quipements de la Ville, par exemple. Une premi�re cible de ce tissu est issue de l?�conomie sociale et solidaire qui est la premi�re victime de la baisse des subventions des collectivit�s territoriales et de l'Etat. Ce tissu non-marchand fait pourtant partie de la richesse produite en France. Pour rappel, en 2014, cela repr�sentait 23,2�% du P.I.B. fran�ais. Il est tr�s dynamique � Paris. Son circuit �conomique �tant essentiellement intra-muros, une monnaie compl�mentaire permettrait, en "solvabilisant" cette activit�, de la p�renniser, de stabiliser l'emploi de ce secteur. Paris, c'est aussi une vie associative dynamique qui permet de nouer des liens et que les terroristes ont voulu terroriser, d�truire, ce 13 novembre dernier. C'est aussi notre mani�re de r�pondre aux questions de s�curit�. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci. La parole est � Mme Rapha�lle PRIMET, pour le groupe Communiste - Front de Gauche.

Mme Rapha�lle PRIMET. - Madame la Maire, mon intervention portera sur la question du personnel de la Ville au premier plan de nos d�bats budg�taires. Je sais que pour beaucoup de conseillers de Paris, majoritairement de droite, la situation des agents de la Ville n'est envisag�e que sous le seul angle budg�taire. � leurs yeux, pu�ricultrices, �boueurs, secr�taires, m�decins ou architectes sont tout au mieux des chiffres dans un tableau, au pire un fardeau pour notre collectivit�. Remettons les choses dans le bon ordre. Ce sont les agents de la Ville qui donnent corps � nos orientations politiques et qui ont � mettre en ?uvre nos d�cisions aupr�s des usagers. Ce sont eux qui incarnent la Ville de Paris aux yeux du plus grand nombre. Je tenais � nouveau � rendre hommage aux agents qui sont intervenus � la suite des attentats du 13 novembre, sur place et en accompagnant les populations dans les mairies des 10e et 11e arrondissements et en tenant, co�te que co�te, � remplir leurs missions. Ils ont su r�pondre � la situation avec beaucoup de professionnalisme. Depuis le d�but de la mandature, les mouvements de gr�ve se succ�dent. Ce matin encore, les agents de la DJS et de la DDCT �taient devant notre Conseil pour faire conna�tre leurs revendications. Certains diront�: "comme d'habitude", sauf que non. Pour la premi�re fois, des cadres c�toient des ouvriers dans les assembl�es g�n�rales et les organisations syndicales aux orientations nationales parfois tr�s diff�rentes se rejoignent pour gagner une meilleure condition de travail et une plus grande consid�ration. Nous regrettons que l'activit� des instances paritaires soit toujours aussi erratique. Nous devrions y instaurer une vraie �coute, un vrai dialogue. Des syndicalistes nous rapportent qu?ils re�oivent des documents �pais de plusieurs centaines de pages quelques heures seulement avant les r�unions. Leur sentiment est qu'ils n'ont aucune marge de n�gociation aupr�s des directions. Les d�cisions sont prises bien en amont et les instances paritaires con�ues comme de simples chambres d'enregistrement. Voil� pourquoi nous voterons contre les deux projets de d�lib�ration qui fixent les ratios promus/promouvables. C'est un dossier sur lesquels agents et organisations syndicales n'ont pas �t� assez �cout�s alors m�me qu'ils s'�taient mobilis�s. Cette absence de discussion et ces blocages les exasp�rent. Nous savons le poids des restrictions budg�taires impos�es par l'Etat et qui p�sent lourdement sur les �paules du personnel sur lequel nous �conomisons le plus. C'est tr�s grave, � la fois pour le service public et pour les agents eux-m�mes. Nous parlons de vie humaine, de carri�res qui peinent � �voluer, de vacations que l'on refuse de renouveler pour des personnels d�j� touch�s durement par la crise. Les �conomies, ce sont aussi ces postes que l'on supprime apr�s les d�parts � la retraite et surtout ces questions des postes vacants pour lesquels les recrutements, pour �conomiser quelques mois de salaires � la Ville, peinent � arriver. Poste cr�� ne rime pas toujours avec poste pourvu. Nous savons la difficult� � g�rer plus de 55.000 agents dans ce contexte. N�anmoins, nous devons tenir bon sur les valeurs de gauche�: pr�server le statut comme fondement de l'int�gralit� des fonctionnaires, garantir l?�galit� de traitement dans l?�volution des carri�res, privil�gier l'augmentation du salaire de base pour augmenter le pouvoir d'achat des agents qui vivent dans leur grande majorit� avec des salaires moyens d'� peine plus de 1.100 euros. Pouvez-vous l'imaginer�? Quand on pense qu'il a fallu attendre six ans pour que le Gouvernement annonce l'augmentation du point d?indice. Ne nous laissons pas entra�ner par la droite dans la suspicion vis-�-vis de ces agents, en les accusant d'absent�isme. Le dernier rapport annuel sur l?�tat de la Fonction publique le montre bien�: c'est dans les secteurs les plus expos�s aux risques professionnels que l'on d�compte le plus d'arr�ts maladie. Pour lutter contre l'absent�isme, luttons pour le bien-�tre au travail. Je suis s�re que nous aurons de meilleurs r�sultats. Nous saluons la d�cision de cr�er de nouveaux postes dans les secteurs du nettoiement et de la petite enfance. Ces deux secteurs sont parmi les plus durs et sont s�rement les plus connus des Parisiens et des Parisiennes � qui ils rendent des services quotidiens. Nous pensons cependant qu?il faut aller plus loin et amplifier notre effort sur ces deux secteurs. Voil� pourquoi nous proposons deux amendements�: - l'un pour cr�er 20 postes d?�boueurs suppl�mentaires et donc, arriver � 100 cr�ations nettes de postes pour 2016, - l?autre pour cr�er 20 postes � la DFPE afin de renforcer les �quipes permanentes des cr�ches. Dans un cas comme dans l'autre, les besoins sont tr�s importants. Nous pensons que ces propositions modestes pourront contribuer � soutenir les agents d�j� en poste. L'actualit� nous a montr� l?importance de la pr�sence humaine. La masse salariale augmente de moins en moins vite. Contrairement � ce qu?a dit M. POZZO di BORGO, je pense que les Fran�ais veulent plus de gauche. Les personnels comprendront que vous faites semblant de parler de leur souffrance, tout en parlant de supprimer des postes et de contenir la masse salariale. Je ne crois pas que ce soit ce qu'ils demandent. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame PRIMET. La parole est � M. Buon Huong TAN, pour le groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

M. Buon Huong TAN. - Merci, Madame la Maire. Madame la Maire, mes chers coll�gues, si nous avons exprim� une satisfaction globale quant au budget primitif 2016, je souhaitais poursuivre en soulignant un certain nombre de points qui nous paraissent essentiels. Concernant les d�penses, l'investissement dans le domaine social de l'ambition de la Ville est � la hauteur des enjeux. Nous nous r�jouissons de la ma�trise annonc�e des d�penses de fonctionnement de 110 millions d?euros par rapport � la trajectoire initiale. L'optimisation de nos d�penses constitue l?objectif incontournable d?une collectivit� qui vit sainement, qui sait s'adapter au contexte �conomique sans nuire ni � la qualit� du service rendu � ses administr�s ni aux conditions de travail de ses salari�s. Cela permet aussi de d�velopper des actions dans des domaines prioritaires. Je pense notamment aux quartiers populaires, � la transformation urbaine de notre ville et � la solidarit� envers les plus vuln�rables. En ce qui concerne la petite enfance, notre majorit� soutient le d�veloppement de l'offre municipale concernant la garde collective. C'est une mesure essentielle pour que Paris reste une ville accueillante pour les plus petits et pour que les parents, et notamment les femmes � qui incombe encore trop souvent la responsabilit� de la garde des enfants, des tout-petits, ne se retrouvent pas en difficult� professionnelle. Nous saluons donc la cr�ation de 110 postes d'auxiliaires de pu�riculture et la pr�vision de 620 nouvelles places de cr�che pour 2016. En ce qui concerne le budget des affaires sociales, l'engagement financier est consid�rable avec 2,3 milliards d?euros de d�penses. Nous saluons la r�forme "Paris Solidaire" qui permettra enfin de mieux organiser les services sociaux et de faciliter l?acc�s au public. L'accessibilit� est un enjeu crucial. Nous devons aussi travailler � l?�largissement des horaires de service dans les ann�es � venir. Dans de nombreux autres domaines, le budget primitif 2016 est l'aboutissement d'un engagement important. Nous pensons, bien s�r, � la propret� ou � la s�curit� et � la pr�vention. Cet engagement est possible gr�ce � une bonne gestion de la collectivit�. Comme l'a pr�cis� tout � l'heure mon coll�gue Jean-Bernard BROS, nous devons continuer � �tre vigilants dans tous les domaines. C'est pourquoi notre groupe a d�pos� des v?ux pour poursuivre le travail de la Ville. Tout d'abord, il nous semble primordial de valoriser notre patrimoine municipal. Ce patrimoine, au-del� de l'espace public, ce sont les monuments pour lesquels le monde entier se retrouve � Paris. Une �tude de l'Office du tourisme et des congr�s de Paris a montr� que les tarifs appliqu�s sont clairement tr�s bas par rapport � ce qui se fait dans les autres grandes villes du monde. Il nous faut donc mener une r�flexion d'adaptation des tarifs et pour autant pouvoir garantir l'acc�s aux Parisiens les plus modestes. Nous pensons que la Commission des �lus sur les concessions pourra se saisir du sujet. Ensuite, nous r�it�rons notre v?u sur l'�tude d'une compensation financi�re de l'ouverture des commerces dans les Z.T.I. par une r��valuation des leviers financiers � la disposition de la Ville. L� aussi, l?Observatoire des zones touristiques internationales qui sera lanc� ce jeudi serait un cadre pertinent de proposition. Un mot aussi sur le nouveau budget consacr� � la M�tropole du Grand Paris. Il esquisse les contours de la future participation de la Ville et ce, plus qu'il ne l'engage. Nous resterons donc vigilants une fois le Conseil m�tropolitain form� � la place de notre ville dans les futures r�partitions budg�taires. Enfin, concernant la stabilit� fiscale, la taxe fonci�re, la taxe d'habitation, la C.V.A.E. et la C.F.E. n'augmenteront pas. C'est un point qu'il faut rappeler, c'est la preuve que nous tenons et que nous tiendrons nos engagements. Voil�, nous esp�rons que cette m�me volont� d'une gestion s�rieuse sera suivie par notre Assembl�e. Je vous remercie.

(M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Buon Huong TAN. Nous passons au groupe les R�publicains. La parole est � M. Pierre GABORIAU.

M. Pierre GABORIAU. - Merci, Monsieur le Maire. Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, bien que vous vous en d�fendiez, les contraintes qui p�sent sur le budget de fonctionnement sont bien connues depuis longtemps, et contrairement � ce que vous exprimez, � renouveler votre promesse de ne pas augmenter les imp�ts des Parisiens, la fiscalit� continue de cro�tre en valeur et est marqu�e par une embellie des pr�visions de fiscalit� immobili�re ainsi que par une hausse importante des droits de stationnement. Si l?Ex�cutif parisien �tait r�ellement attach� � une v�ritable stabilit� fiscale, il pourrait tout � fait ajuster ses taux � la baisse, pour annuler la hausse entra�n�e par la revalorisation des bases, une d�marche que vous vous gardez bien d'engager. Si le rapport d'orientations budg�taires soulignait la volatilit� de la C.V.A.E., les derni�res donn�es �conomiques pour 2016 communiqu�es par les services de l?Etat semblent indiquer que cette volatilit� a cess�, Paris percevant en 2016 un montant de C.V.A.E. identique � celui de 2015, autour de 1,4 million d?euros. En ce qui concerne la fiscalit� immobili�re, l'inscription des recettes est port�e � 1,23 milliard avec une hausse des droits de mutation de 110 millions, l?Ex�cutif ayant en effet fait le choix, comme je l'ai d�plor� dans le d�bat d'orientations budg�taires, de relever � compter du 1er janvier 2016 le taux d�partemental, d�cid� par le Conseil de Paris de novembre 2015, de 3,8 � 4,5�%, d�cision p�nalisant les primo-acc�dants, les jeunes actifs, les moins de 30 ans, les classes moyennes et particuli�rement les familles. A cet effet, en tant que pr�sident de la 1�re Commission, j'ai auditionn� la pr�sidente de la Chambre des notaires de Paris, accompagn�e de son secr�taire g�n�ral, afin d'entendre son analyse sur le march� immobilier en 2015 et sa vision pour les perspectives 2016. Si la pr�sidente nous a indiqu� que les perspectives du Grand Paris doivent �tre favorables pour l'avenir, elle nous a �galement indiqu� que l'�volution du maintien des loyers inqui�tait fortement les investisseurs. Concernant le stationnement, l'inscription sur les droits est particuli�rement �lev�e, � 130 millions d?euros - le montant habituel, comme vous le savez, �tant de 80 millions d?euros - en raison notamment de la r�forme des tarifs de stationnement, de l?extension du paiement du stationnement au samedi et au mois d'ao�t, et enfin, la volont� d'insister davantage sur la verbalisation du stationnement. D�j� mentionn� lors du D.O.B., cet objectif pourrait toutefois �tre fortement remis en question, puisque sa r�alisation repose sur une mobilisation importante des services de la Pr�fecture de police et que la r�cente p�riode des actes d'attentats terribles que nous avons v�cus � Paris devrait avoir une r�percussion imm�diate sur le red�ploiement des personnels. A citer, �galement, la "modernisation" de la taxe de s�jour � Paris, avec un plein effet en 2016, et le d�put�-maire Claude GOASGUEN d�veloppera ce sujet particulier dans la suite de notre d�bat. A rappeler, enfin, la taxation sp�ciale sur les r�sidences secondaires avec un durcissement des r�gles d'abattement n�cessitant toutefois une �volution l�gislative � venir. Avant de clore ces propos, je veux rappeler qu'il est souvent reproch� � notre groupe les R�publicains de proposer toujours de nouvelles d�penses sans en proposer le financement, ce qui est totalement erron� car nos amendements sont toujours gag�s et ce, de mani�re s�rieuse. En cette p�riode de disette budg�taire - vous me r�pondrez apr�s -, et alors que nous faisons face � un nouveau trou de 400 millions d?euros pour la deuxi�me ann�e cons�cutive, je m'�tonne fortement des nouvelles d�penses propos�es par la gauche, Socialiste, Ecologiste, Communiste et Front de Gauche et qui sont gag�es d?une mani�re assez l�g�re. Citons particuli�rement les recettes suppl�mentaires issues, je cite, du "produit des concessions et des redevances", issu, je cite toujours, du "montant suppl�mentaire des droits de mutation � titre on�reux en 2016, gr�ce � un rehaussement du taux d�partemental", ou encore issu, je cite, de la "remunicipalisation de la gestion des parkings municipaux d�l�gu�s au priv�", et enfin, encore plus incroyable, financ� par la "r�duction des d�penses impr�vues". Ces gages ne sont vraiment pas s�rieux. Non, Monsieur le Pr�sident F�RAUD, il n'y a aucune confusion, comme vous venez de l'exprimer, dans l?analyse du groupe des R�publicains et en particulier de sa pr�sidente, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, sur ces sujets d'imposition. Tels sont, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, les �l�ments d'analyse que je souhaitais porter � votre connaissance au nom de mon groupe les R�publicains et qui d�montrent, m�me s?ils ne sont pas directs, que les imp�ts et taxes diverses des Parisiens seront bien augment�s en 2016. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur le Pr�sident. La parole est � Mme Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Mes chers coll�gues, vous voulez nous faire croire que, dans ce budget, vous ne faites pas d'aust�rit�. Pourtant, vous acceptez de fait les baisses des dotations de l'Etat de 200 millions d?euros, 20�% de baisse, avec en plus une hausse des p�r�quations de 50 millions. L'aust�rit� continue de faire ses ravages et, comme chaque ann�e, vous vous efforcez de gratter ici ou l� pour compenser ces baisses et boucler votre budget. Alors certes, vous r�cup�rez de nouvelles recettes, notamment par la hausse des droits de mutation que je n'ai cess� de demander et dont je me f�licite, mais c'est loin de suffire. Vous choisissez de couper et de renforcer les recours au m�c�nat priv�, aux sponsors, couper d'abord dans la prise en charge des jeunes mineurs isol�s et �trangers. Pourtant, la crise a �t� terrible l'hiver dernier et nombre de jeunes sont toujours � la rue. La circulaire qui souhaite les r�partir est un mauvais pr�texte. Si certaines d�penses devaient baisser, profitons-en pour am�liorer les conditions d'accueil et de suivi, notamment des jeunes majeurs et ne laissons plus non plus des familles avec enfants � la rue. Le budget de l'Aide sociale � l'enfance doit � tout prix �tre au moins r�tabli au niveau de l?an dernier et non baiss� de 20 millions, comme vous le pr�voyez. Vous d�cidez de continuer la baisse des d�penses d?aide aux personnes �g�es par l'augmentation du tarif du Navigo Emeraude. C'est une source de perte forte du pouvoir d'achat et de col�re l�gitime pour nombre de ces personnes �g�es. R�tablissons au contraire les tarifs ant�rieurs, envisageons de r�tablir la gratuit� pour celles et ceux qui sont en dessous du Smic. Pour la droite de cet h�micycle, �videmment on ne coupe jamais assez. Pour moi, je trouve que l'on coupe bien trop. Il faut mettre fin � ces logiques de coupe qui s'attaquent si souvent aux plus faibles, aux services publics dans la Capitale qui, tous, craquent, mes chers coll�gues, par les sous-effectifs et par la pr�carit�, pour le bonheur des int�r�ts priv�s qui accroissent leur emprise sur la Capitale. Et pour cela, mes chers coll�gues, plus que jamais, vous devriez mobiliser les Parisiennes et les Parisiens contre les baisses des dotations de l'Etat. Ne vous r�signez pas � faire avec. Organisez une grande votation citoyenne contre les baisses des dotations pour se battre non seulement dans l?int�r�t des Parisiens mais �galement pour l'ensemble des collectivit�s. Claude BARTOLONE, en 2010, quand le Gouvernement de Nicolas SARKOZY imposait aux collectivit�s des mesures d'aust�rit�, via des transferts de comp�tence non compens�s de moyens - politique poursuivie h�las par le Gouvernement actuel -, le pr�sident du Conseil g�n�ral de Seine-Saint-Denis, avait d�cid� de voter un budget en d�s�quilibre, qu'il appelait "budget de r�volte", inscrivant dans le volet recettes les sommes dues par l'Etat du fait de ces transferts en vue de le forcer � rembourser ces sommes. Alors faisons de m�me. Si le Pr�sident de la R�publique a chang�, les m�mes politiques continuent et nous devons donc nous y opposer de la m�me mani�re. Nous avons besoin de plus de solidarit�, de plus d'�ducation, de plus de culture, d'un budget au service de l'�mancipation, d?une bien plus grande prise en compte des enjeux �cologiques, quand on voit l'enfumage de la COP 21 de ce week-end, et de l'extension de nos services publics. Nous avons plus que jamais besoin, apr�s le 13 novembre, de politiques publiques. Pour cela, refusons radicalement ces logiques de l?aust�rit�. C'est pour cela que je voterai contre ce budget. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Madame SIMONNET. Je ne doute pas que M. BARGETON aura l?occasion de vous r�pondre, notamment en �voquant la situation de Grenoble par exemple, une majorit� � laquelle, je crois, vos amis appartiennent et qui fait des choix budg�taires diff�rents des n�tres. La parole est � Mme Fadila M�HAL.

Mme Fadila M�HAL. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, je voudrais d'abord aborder un domaine pour lequel des femmes et des hommes sont morts � Paris, le 13 novembre dernier. Parce qu'ils se trouvaient dans une salle de spectacle, "le Bataclan", parce qu'ils aimaient la vie, ils aimaient la culture et ils aimaient la musique. Vous le savez tous ici, pour certains fous de Dieu, terroristes totalitaires, la culture repr�sente ce qu?ils honnissent le plus�: l?imagination, la cr�ation et surtout, l?�motion. Nous, Fran�ais et Parisiens, nous pensons tout le contraire. Pour nous, la culture, c?est justement ce qui �l�ve l?homme, ce qui le grandit, le sort de sa condition de mortel pour atteindre parfois, et souvent par la culture, l?universel. Ce matin, nous abordons un d�bat plus technique, qui est un d�bat budg�taire, et mes coll�gues Yves POZZO di BORGO et Eric AZI�RE en parleront sur le fond, mais je voudrais, dans cette p�riode troubl�e, marquer de fa�on tr�s nette que nous soutenons la sanctuarisation pour le mandat du budget culturel. J?ai eu l?occasion de vous le dire, Monsieur le Maire, lors de notre Commission. Alors, ma question est�: beaucoup de collectivit�s aujourd?hui se d�sengagent, compte tenu des contraintes budg�taires, consid�rant que la culture, c?est une plus-value d?�me, que la culture, c?est peut-�tre aussi une fa�on un peu cosm�tique d?habiller la vie, mais pour nous, MODEM, UDI, nous pensons que la culture, c?est le ciment du "vivre ensemble". C?est ce qui cimente aujourd?hui notre capacit� � dire, mais aussi � faire ensemble. Et c?est vrai que je vous parle en tant que repr�sentante de ce groupe humaniste, mais aussi en tant que pr�sidente de la Commission culture. Alors, oui, � la culture, notre r�ponse est r�solument oui. Mais, comme vous l?avez dit tout � l?heure, chacun le sait, les attentats ont port� un coup terrible � la culture � Paris, notamment aux structures priv�es. Lors de la semaine qui a suivi les attentats, les chiffres de la billetterie spectacle ont chut� de 80�%. Les producteurs de spectacles ont chiffr� le co�t en termes de s�curit� � hauteur de 50 millions d?euros. Et c?est vrai que le fonds d?aide du Minist�re de la Culture risque d?�tre tr�s vite satur� � tr�s court terme. De nombreuses salles ont d� faire face � des probl�mes de tr�sorerie avec des �tablissements bancaires ayant parfois peu de compr�hension pour recouvrer leurs cr�ances ou les alerter sur les d�couverts. Alors, je le dis de fa�on ferme aussi�: nous voterons en faveur de l?amendement budg�taire du groupe les R�publicains visant � aider les structures culturelles � hauteur de 7 millions d?euros gag�s sur le budget participatif. Monsieur le Maire, cette question, cette situation est extr�mement difficile. Nous devons voter un budget de r�sistance, vous avez m�me �voqu� le mot de combat, et il convient de tout mettre en ?uvre pour aider les diff�rents acteurs culturels impact�s par ces attentats. Et c?est vrai qu?actuellement, de ce que nous en voyons, il ne semble pas pr�vu de choses tr�s sp�cifiques dans cette direction. A-t-on d�j� un ordre d?id�e de ce qu?il faudra peut-�tre rajouter au budget rectificatif�? Est-ce que toutes les solutions ont �t� envisag�es�? Je pense notamment � l?exon�ration temporaire de diverses taxes, comme cela a �t� partiellement fait pour certains �tablissements de restauration impact�s. Pourrez-vous demander au Gouvernement de faire en sorte, par exemple, que l?U.R.S.S.A.F. fasse preuve cette ann�e de plus de souplesse � l?�gard des �tablissements clairement identifi�s�? Autre source d?inqui�tude�: aucune pr�cision concr�te concernant les plans d?aide au commerce culturel. Je pense notamment aux librairies, je pense aux disquaires. Cela, c?est vrai, avait �t� annonc� de fa�on tr�s succincte dans votre communication avec Mme la Maire, mais aucun chiffrage concret n?est clairement avanc�, ni dans le budget culturel, ni dans le budget "attractivit� �conomique", et il n?y a pas de modalit�. Alors, Monsieur le Maire, c?est vrai, soyons lucides, ne nous leurrons pas, nous savons que certes, les attentats ont aggrav� une situation qui �tait d�j� fragile, mais la culture est d�j� en but � de grandes difficult�s, notamment, d?ailleurs, � cause de la concurrence du num�rique, des droits d?auteurs, du fait d?Internet, du "streaming" et j?en passe. De toute fa�on, une r�forme �tait n�cessaire, elle devient d�sormais urgente et je pense que nous devrions y travailler. J?en reviens au budget proprement dit, que nous avons, dans le groupe, examin� avec beaucoup d?attention. Et c?est vrai, nous l?avons dit, il s?int�gre � un budget global tr�s contraint. Et c?est vrai que si ce budget est relativement important, c?est pr�s de 311 millions d?euros, pr�s de 3,9�% du budget global, mais c?est vrai que nous ne pourrons pas tout faire, et vous avez aussi �voqu� les r�formes importantes qu?ont faites les services de la DAC pour r�duire les charges. Alors, plut�t que de se poser la question de l?augmentation de ce budget, puisque nous savons que cela ne pourra se faire, il est urgent de poser celle de la meilleure utilisation et r�partition � travers des priorit�s extr�mement importantes. Et donc, je ne vais pas les �num�rer, puisque le temps imparti? D�j� six minutes. Mais vous dire que je ne parlerai ni du cin�ma, ni du patrimoine, ni des spectacles vivants. Je voudrais s�rier mon attention sur trois choses, parce que, vous le savez et vous l'avez dit, il n'y aura pas de grands �quipements apr�s la Philharmonie, apr�s la Canop�e. Nous sommes plut�t dans une p�riode de restauration, importante d'ailleurs. Je l'ai vu avec le plan cultuel. Nous l'avons vu avec le plan mus�e. Il faudra regarder ce qui nous semble le plus important actuellement. Pour notre groupe, il me semble que le renforcement des pratiques culturelles artistiques amateurs est tr�s important, avec ce que vous avez annonc�, Monsieur JULLIARD - la r�forme des conservatoires de musique et de danse - que nous avons appel� de nos v?ux avec les R�publicains gr�ce au groupe de travail que vous avez mis en place. C'est tr�s bien, mais il me semble qu'il faut aller plus loin. C'est une r�forme de l'ensemble des pratiques culturelles artistiques amateurs qu'il convient de mener en lien avec l'inspection g�n�rale de la Ville. Pourquoi je dis cela�? Vous connaissez comme moi la multiplicit� de ces structures. Je vais les citer�: conservatoires, ateliers beaux-arts, maisons des pratiques artistiques amateurs, l?association Paris-Ateliers, ARE. Puis il y a aussi les offres priv�es. Les pratiques sont multiples et constituent parfois un acquis, sans compter les grandes structures subventionn�es, comme les biblioth�ques et les m�diath�ques pouvant faire b�n�ficier d'actions d'enseignement. Il faut une clarification qui permettrait, tout d'abord, de r�aliser aussi des �conomies dans les services administratifs, mais surtout qui pourrait proc�der � une simplification de la communication pour permettre � ces actions d'�tre les plus accessibles. Je ne vais pas d�velopper, mais il me semble que cette question est primordiale. Deuxi�me question qui me para�t importante puisqu?elle a �t� sous le feu de l'actualit�: c'est la question des biblioth�ques, que vous avez �voqu�e dans votre budget. C?est vrai que l?on enregistre une baisse de 1,3 millions d?euros dans ce secteur, consacr�e au personnel. C'est vrai aussi que deux biblioth�ques m�diath�ques vont s'ouvrir. Je pense � la Canop�e et � Fran�oise-Sagan. Mais - me direz-vous - ce n'est pas une offre suppl�mentaire. Pourquoi�? Parce qu?en m�me temps vous fermez deux biblioth�ques - peut-�tre me rectifierez-vous - mais le Ch�teau d'eau, la biblioth�que du Louvre. Ma question est toute simple, elle n'est pas du tout pol�mique. Y a-t-il un risque, Monsieur le Maire, que la cr�ation de grands ensembles de m�diath�ques se fasse au d�triment de petites biblioth�ques de quartier�? Voil�. Enfin, je vais terminer puisque je vois que j'ai pris beaucoup de temps. Mais je crois que c'�tait important que nous puissions parler aussi de culture. Je vous r�it�re notre soutien pour faire que le budget culturel soit dor�navant sanctuaris�, mais en m�me temps r�orient�. Si nous sommes attach�s � la cr�ation dans le monde entier, que des cr�ateurs puissent venir exprimer leur g�nie, leur savoir-faire � Paris, pour nous - je reprends la phrase si belle d'Albert Camus�: "cr�er, c'est vivre deux fois". Je pense que cette cr�ation doit venir aussi des Parisiens. Nous croyons � la culture populaire. Pour nous, ce n'est pas un gros mot. Nous pensons que le peuple de Paris, par ses actions, par la pratique qu'il fera de cette culture, c'est l'affirmation que cette culture et cette m�moire s�culaire soit transmise et respect�e. Le respect passe aussi par le budget. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame la pr�sidente, pour cette citation de Camus dans cet h�micycle et pour vos mots d'encouragement constructifs et de nous rappeler qu'il faut parfois d�passer nos diff�rences pour nous retrouver sur l'essentiel, � savoir la culture, surtout en ces temps troubl�s. La parole est � Mme Nathalie MAQUOI.

Mme Nathalie MAQUOI. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, cela tombe bien que j'intervienne apr�s Mme Fadila M�HAL. Je vais essayer aussi de vous expliquer pourquoi nous pouvons nous retrouver sur l'essentiel.

D'abord, un candidat � une pr�sidence de r�gion a d�clar� dans cette campagne vouloir fermer des formations fantaisistes, comme celles des m�tiers du cirque ou des marionnettistes, un autre candidat, cesser les subventions pour les musiques exploratoires et les cr�ations th��trales singuli�res. Des municipalit�s ont choisi depuis mars 2014 de diminuer drastiquement des subventions � des lieux, des festivals, mettant ainsi en danger la cr�ation, sa diffusion, la rencontre avec les publics. Dans le contexte o� un lieu de culture a �t� l?une des cibles des attentats du 13 novembre, o� la tentation du repli sur soi et de la n�gation de l'autre n'a jamais �t� aussi forte, merci � Mme la Maire de Paris, � Bruno JULLIARD, pour avoir d�cid� de maintenir et d'amplifier l'effort budg�taire d�j� cons�quent pour soutenir la cr�ation, la diffusion et la pratique artistique. Parce que oui, les pratiques artistiques amateurs sont une priorit� de cette mandature et elles sont essentielles. D'ailleurs, le guide de la r�flexion sur les pratiques amateurs n'est pas une recherche d'�conomies, mais une recherche d'un meilleur acc�s, notamment pour ceux et celles qui en sont le plus emp�ch� parce que ce sont aussi ceux qui subissent de plein fouet la reproduction sociale. Encore une fois, merci pour avoir surmont� les contraintes et b�tir un budget qui pr�serve la culture, les subventions aux associations, les emplois dans ce secteur qui est une priorit� pour notre majorit�. Dans le moment grave que nous vivons, poursuivre le financement de la culture revient � investir dans ce que nous avons et pouvons obtenir de plus pr�cieux. Permettez-moi alors de mettre en lumi�re quelques choix qui nous sont pr�sent�s dans ce budget primitif. D'abord, dans le budget de fonctionnement total pr�vu, qui est de 311 millions d'euros, soit un peu plus que celui de 2015, les cr�ations des nouveaux emplois, les 17 postes pour les nouvelles m�diath�ques, la Canop�e, Fran�oise-Sagan, pour accompagner le d�veloppement des nouveaux conservatoires d'arrondissement, celui aussi du centre, des 12e, 13e et 17e arrondissements�; 10 postes pour permettre l'ouverture dominicale dans un grand nombre de biblioth�ques, un engagement de cette mandature facilitant l'acc�s � ces �quipements de proximit� si fondamentaux pour les Parisiens. Les biblioth�ques ont su r�pondre � l'enjeu de leur fr�quentation en hausse, notamment des publics jeunes qui s'en servent comme un lieu de travail, un lieu de rencontre, gr�ce � un programme d'actions culturelles vari�es. On est loin de l'image des biblioth�ques r�serv�es � des grands lecteurs et vou�es au silence et � la naphtaline. La priorit� budg�taire marque la volont� d'apporter toujours plus de service public aux habitants et de r�fl�chir � la qualit� de ce service public. Je souhaite aussi attirer l?attention de notre Assembl�e sur certains aspects qui contribuent � l'�ducation artistique, aux pratiques culturelles, � la cr�ation et � la diffusion sur notre territoire. En effet, les actions culturelles financ�es par notre Ville repr�sentent 99 millions d'euros dans le budget primitif et sont en hausse de 1,6�% par rapport � 2015. Elles sont compos�es essentiellement des subventions aux �tablissements culturels pour permettre une irrigation dense de nos quartiers et favoriser la d�mocratie culturelle qui est, rappelons-le, notre objectif. Parmi les d�penses nouvelles, 700.000 euros consacr�s � l'ouverture du centre hip-hop aux Halles, le premier lieu parisien d�di� enti�rement � la cr�ation hip-hop au c?ur de Paris, qui montre la richesse de ce courant esth�tique transdisciplinaire. On est loin d'une institutionnalisation, car qui penserait aujourd'hui la folie d'institutionnaliser le hip-hop�? Il est le symbole d'une juste reconnaissance d'un mouvement n� dans les rues, dans les structures socioculturelles des quartiers populaires. Il trouvera, j'en suis s�re, sa juste place dans la politique culturelle - j'insiste sur ce point - de la Ville de Paris. 2016 sera donc l'ann�e de l'ouverture de la Canop�e aux Halles, comprenant un conservatoire, une nouvelle m�diath�que, le centre hip-hop et une antenne de la maison des pratiques artistiques amateurs, soit pr�s de 6.000 m�tres carr�s de nouveaux espaces enti�rement d�di�s aux pratiques artistiques et culturelles des Parisiens et des Franciliens, compl�tant l'offre existante d�j� sur place�: le Forum des images, la Biblioth�que du cin�ma. Le centre de Paris aura ainsi un atout fabuleux. Le soutien � la cr�ation artistique, dans le contexte budg�taire que nous connaissons, est un choix politique fort qui repr�sente 16 millions d'euros. D?abord une enveloppe de 8 millions d'euros pour permettre, entre autres, de soutenir fortement notre politique d'�ducation � l'image, � l'int�rieur de l'�cole et en dehors du temps scolaire. C'est essentiel de pouvoir �tre en contact le plus t�t possible avec l?exigence artistique. Que celle-ci ne soit pas r�serv�e � un m�me milieu social, d?autant plus dans un monde qui d�borde d?images et dans lequel il faut apprendre � faire le tri. Ce budget n?oublie pas non plus de pr�parer l?avenir�: 65 millions d?euros sont consacr�s � l?investissement contre 58 millions l?ann�e derni�re. Que vont permettre ces investissements�? D?abord d?allouer, au r�seau des biblioth�ques et m�diath�ques, 8 millions d?euros, dont 4 millions pour l?acquisition de collections. Cette enveloppe finance notamment la construction de la biblioth�que Davout-Lagny dans le 20e arrondissement, une biblioth�que qui sera situ�e entre les portes de Vincennes et de Montreuil, au c?ur d?un quartier "politique de la ville". 6 millions d?euros sont pr�vus pour les pratiques amateurs, notamment les conservatoires et les ateliers de beaux-arts. Les pratiques amateurs pr�parent l?avenir, en permettant � de futurs artistes de se former. Mais ce n?est pas l� l?essentiel, notre volont� politique est que chaque Parisien puisse d�velopper sa pratique sans freins, quel que soit son �ge, son habitus, les moyens financiers dont il dispose. La pratique d?un art permet la rencontre avec l?autre, la valorisation de soi, la confiance en soi. Ce sont d?ailleurs les valeurs fondamentales d?un circassien qui ne peut r�ussir � progresser sans l?aide des autres dans cet art qui n�cessite cr�ativit� et qualit� physique. Paris Mus�es contribue �galement tr�s fortement � la politique d?�ducation artistique. L?effort de la collectivit� en 2016 sera de 8,9 millions d?euros. Enfin, parce que les d�bats en 2e Commission en Conseil de Paris y ont souvent fait r�f�rence, deux autorisations de programme, � hauteur de 26 millions d?euros pour la r�novation du Ch�telet et 25 millions d?euros pour le Th��tre de la Ville, marquent le lancement du plan de r�novation de ces deux th��tres essentiels dans la cr�ation et la diffusion artistique. Pour conclure, en affectant des ressources consid�rables pour d�velopper l?�ducation artistique, les pratiques culturelles sur l?ensemble du territoire, en poursuivant le soutien � la cr�ation et � la diffusion culturelle � Paris, dans les secteurs de la musique, du spectacle vivant, des arts visuels pour accompagner les �volutions de la cr�ation et de la rencontre avec le public, nous choisissons donc par ce budget de renforcer le maillage des �quipements culturels de proximit�, de favoriser les pratiques artistiques en amateur, d?augmenter l?acc�s aux structures dans tous les quartiers de Paris, et principalement ceux o� la population en a le plus besoin. Ainsi, nous respectons nos engagements, l?engagement de notre Municipalit� en termes de d�mocratisation culturelle.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame MAQUOI. La parole est � Mme Aur�lie SOLANS.

Mme Aur�lie SOLANS. - Merci.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, ce budget pour 2016 a-t-il pris en compte l?enjeu �cologique�?

A cette question, nous r�pondons oui. Oui, car la dimension �cologique continue et continuera � progresser pour devenir l?un des piliers du budget. Nous en appelons � la responsabilit� de chacun dans cette Assembl�e. Oui, car d�sormais la part du budget consacr�e � la transition �cologique, dans l?enveloppe de 10 milliards d?euros pr�vus pour le plan d?investissement de la mandature, est pr�sent�e en tant que telle, assum�e pleinement par toute notre majorit�. Oui, car 2,1 milliards d?euros seront consacr�s sur les six prochaines ann�es � la transition �cologique avec des efforts sensibles dans des domaines comme les transports publics, le v�lo, les circulations douces, la r�novation thermique des b�timents ou encore l?�conomie circulaire. Alors, au lendemain de la COP 21, qui a eu lieu chez nous, � Paris, renfor�ons, amplifions notre engagement dans ces directions, allons de l?avant pour construire ensemble les solutions d?une ville monde qui rayonne par son audace et sa force face aux chocs de tout ordre. Et nous sommes bien d?accord aujourd?hui, ces solutions ne seront pas � long terme des charges suppl�mentaires mais, bien au contraire, construiront les bases du mieux vivre pour toutes les Parisiennes et tous les Parisiens, les bases de la r�silience de notre ville face aux crises. Pas de surench�re de la part du groupe Ecologiste, n?en doutez pas, mais une priorit� absolue qui a guid� notre participation � ce budget. Aussi, sur certains volets, le groupe Ecologiste de Paris a pr�sent� � ce budget ces 5�propositions d?amendement. Premi�rement, un amendement budg�taire relatif � l?instauration d?une indemnit� kilom�trique v�lo pour les salari�s municipaux, demandant que la Ville permette la mise en place de ce dispositif, d�sormais pr�vu par la loi, au plus vite. Notre Plan V�lo est un �l�ment fondamental de notre volont� de transformer les modes de d�placement et de lutter contre la pollution de l?air. Appliquons au plus vite cette mesure simple et encourageante pour nos agents qui s?engagent. Deuxi�mement, un amendement budg�taire relatif aux Traverses, demandant des marges budg�taires suppl�mentaires pour assurer la p�rennit� de ce service public de transports et de proximit� dans des quartiers populaires. Ces Traverses offrent un potentiel pour certaines Parisiennes et certains Parisiens de transports proches et accessibles. Gardons en t�te, chers coll�gues, que cet enjeu d?une ville accessible et universelle fait pleinement partie de nos objectifs de mandature. Dans notre Plan de lutte contre la pollution de l?air, l� encore, ces petites lignes de quartiers peuvent repr�senter des outils pertinents pour convaincre qu?il existe des alternatives au d�placement automobile individuel, que nos politiques publiques sont au service de chacun. Si aujourd?hui elles n?ont pas l?enti�re satisfaction de tous, pr�servons et am�liorons-en leur efficience. Troisi�mement, un amendement au budget d�di� � la politique parisienne de d�veloppement de l?�conomie circulaire, demandant un suppl�ment de budget pour ce volet de notre politique municipale particuli�rement innovant et o� de nombreux projets �mergent et doivent �merger. Cette �conomie circulaire porte en germe les solutions certainement les plus encourageantes pour notre avenir et la r�silience de notre ville. Elle propose un regard neuf, syst�mique, qui met en avant notre potentiel en mati�re de ressources, d?emplois, en mati�re d?�coconstruction, d?�coproduction, de valorisation de pans entiers de la vie de notre ville, de son espace, de sa vitalit� laiss�e en friche aujourd?hui. Elle est une r�ponse concr�te dans notre trajectoire z�ro d�chet. Cette �conomie circulaire, son d�veloppement, repr�sente une v�ritable r�ponse aux d�fis environnementaux, sanitaires, sociaux auxquels nous devons faire face. Elle esquisse des pistes vers une soci�t� du partage. Plus que jamais, apr�s ce que nous avons travers� en cette ann�e 2015, nous devons en renforcer les moyens pour qu?elle se d�ploie. Quatri�mement, un amendement budg�taire relatif aux moyens de l?Agence parisienne du climat, demandant, comme nous l?avions mis en avant dans notre d�bat d?orientations budg�taires, que des moyens suppl�mentaires soient d�gag�s, afin de permettre � cette agence, centrale dans l?action de notre Municipalit� pour le climat, d?assurer les nouvelles missions qui lui sont confi�es. Je veux ici en rappeler l?enjeu pour l?op�rationnalit� du plan "1.000 immeubles" confi� � cette agence parisienne. L?A.P.C. doit assurer la mise en ?uvre de sa plateforme territoriale de r�novation �nerg�tique. Ce programme de r�novation �nerg�tique, thermique et environnementale des b�timents du parc priv� est d?une ampleur in�dite en France. Il doit se d�ployer au plus vite face � l?urgence du r�chauffement climatique tout autant que face � l?enjeu de la lutte contre la pr�carit� �nerg�tique. Enfin, derni�rement, un amendement relatif au financement de l?entretien des nouveaux espaces de v�g�talisation parisiens. Afin d?accompagner l?ambition port�e par la Ville dans son programme de mandature en termes d?espaces v�g�talis�s suppl�mentaires, mais aussi la volont� exprim�e par les Parisiens, lors des deux votes au budget participatif, nous demandons que le budget 2016 de la Ville de Paris tienne compte de ces nouveaux projets de v�g�talisation. Il nous faut clairement augmenter le budget de fonctionnement de la DEVE. Des avanc�es sur ce point, en particulier en mati�re de cr�ations de postes, sont � noter et nous les saluons. Allons plus loin. Nous proposons que, d�s 2016, une subvention suppl�mentaire � des associations, mettant des projets d?insertion professionnelle pour l?entretien horticole d?espaces verts, soit d�gag�e. Et d?autre part que soient cr��s une vingtaine de postes de coordinateurs pour des missions "jardinage" avec un objectif d?animation locale sur la v�g�talisation de proximit�, permettant d?accompagner les habitants dans leur projet de v�g�talisation. V�g�taliser Paris est une n�cessit� pour lutter contre la pollution, les �lots de chaleur et les ph�nom�nes climatiques extr�mes. V�g�taliser Paris est un d�fi pour construire des strat�gies de reconqu�te de la nature, en faveur de la biodiversit� ou encore du cycle de l?eau. V�g�taliser Paris est une ambition pour rendre la ville plus douce, plus conviviale, plus solidaire. J?en terminerai en insistant sur notre vigilance � ce que l?ann�e 2016 prenne sa part dans la mise en ?uvre des projets sur lesquels nous nous sommes engag�s sur cette mandature sur le plan �cologique. Nous devons d�velopper des solutions innovantes et porter la n�cessaire r�volution en mati�re d?am�nagement urbain et de circulation qui fasse une place � chacun et am�liore le quotidien de toutes et tous. Ma coll�gue Marie ATALLAH d�veloppera, pour les �lus �cologistes, sur cet imp�ratif d?�galit� entre tous les quartiers et les habitants de Paris qui doit �tre pour nous au c?ur de ce que notre Ville met en ?uvre. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame SOLANS. La parole est � M. Herv� B�GU�.

M. Herv� B�GU�. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, les tragiques attentats de la nuit du 13 novembre font partie de ces sombres �v�nements qui resteront � jamais grav�s dans la m�moire de toutes et tous. Ils font partie de ces images qui figent un bref moment un pays tout entier. Dans 10, 15, 20 ou 30 ans, une immense majorit� de Fran�aises et de Fran�ais se souviendra ou elle �tait et de ce qu?elle faisait � ce moment o� l?horreur a frapp� notre ville. A la suite de ces �v�nements marquants, le monde entier attendait la r�action du peuple de Paris � ces actes effroyables. Il a surtout vu une ville qui reste debout et des femmes et des hommes capables d?un formidable �lan de solidarit�, et cette Assembl�e qui a l?honneur de les repr�senter se doit d?�tre � la hauteur de cette r�action. C?est pourquoi le vote de ce budget 2016, qui d�clinera l?ensemble de la politique de la Ville pour l?ann�e prochaine, rev�t un aspect particulier. Nous ne devons pas laisser les organisations terroristes d�cider de notre agenda politique. Ce serait leur faire trop d?honneur et leur donner la satisfaction d?avoir rempli un de leurs objectifs. Mais nous devons prendre des mesures � la lumi�re de ces tragiques �v�nements, et nous pensons que notre action doit se d�cliner en trois axes�: le premier est bien entendu d'assurer la s�curit� physique des Parisiennes et des Parisiens. Mon camarade et ami Didier LE RESTE en parlera lors de son intervention sur le budget de la Pr�fecture de police. Le deuxi�me, c?est de prendre acte de cet �lan de solidarit� d?un grand nombre de citoyennes et de citoyens, que des circonstances exceptionnelles et tragiques ont mis en lumi�re. Des femmes et des hommes ont eu des comportements h�ro�ques lors de cette nuit noire, et ont permis de sauver des vies. Nous pensons que le plus grand nombre doit �tre en capacit� de le faire, et notamment par la connaissance du plus grand nombre des gestes qui sauvent. C?est l?esprit de notre proposition de plan "toutes et tous secouristes", qui passe par l?augmentation de l?apprentissage des premiers gestes de secours, pour les enfants comme pour les adultes. Un travail combin� avec l?Education nationale, la brigade des sapeurs-pompiers de Paris et les associations concern�es pour g�n�raliser d?une part cette formation � tous les enfants, et de satisfaire d?autre part � la forte demande de cette formation chez les adultes. Monsieur le Maire, chers coll�gues, je terminerai par le troisi�me axe�: celui de la citoyennet� et du lien social. Il faut faire face � cette barbarie en renfor�ant ces liens, la d�mocratie et l?entraide. Une des cl�s majeures de cette r�ponse, c?est bien entendu la citoyennet�. La citoyennet� ne se r�sume pas � mettre un bulletin dans une urne, c?est tout d?abord le sentiment d?appartenance � une communaut� de valeurs et l?engagement � construire collectivement des r�ponses communes dans l?int�r�t g�n�ral. Pour solidifier ce lien, ce sentiment d?appartenance qui, il faut le dire, a �t� malmen� par des surench�res �lectoralistes dangereuses, nous avons deux propositions�: tout d?abord, la p�rennisation et l?augmentation de l?appel � projets "citoyennet�, la�cit� et valeurs de la R�publique", qui avait �t� cr�� apr�s les attentats de janvier, et le renforcement des dispositifs de lutte contre les discriminations. Ensuite, renforcer les dispositifs de lutte contre la marginalisation, la cr�ation d?un espace "t�te-�-t�te", � l?image de ce que font nos voisins de Seine-Saint-Denis, un espace anonyme et pluridisciplinaire allant de la sensibilisation aux comportements � risques � l?endoctrinement, avec la pr�sence quotidienne de divers professionnels issus de diff�rents secteurs pour d�livrer une palette large de r�ponses � des jeunes en questionnement. Nos engagements budg�taires sont le corollaire de nos engagements politiques. C?est pourquoi il est important de mettre les moyens pour que Paris soit, envers et contre tout, cette ville qui fait face et qui r�pond avec force et intelligence � toutes les formes d?obscurantisme. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur B�GU�. La parole est � M. Jean-Baptiste de FROMENT.

M. Jean-Baptiste de FROMENT. - Merci, Monsieur le Maire. Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je ne vous apprendrai pas combien les commerces parisiens ont souffert et continuent de souffrir des cons�quences des terribles attentats du 13 novembre dernier. La perte de chiffre d?affaires enregistr�e en novembre est de l?ordre de 30�%. Et c?est ce moment-l� que deux d�put�s de Paris, Mme MAZETIER et M. CHERKI, ont choisi pour faire voter � l?Assembl�e nationale un amendement qui va frapper de plein fouet les grands commerces parisiens en alourdissant consid�rablement la charge fiscale qui p�se sur eux. Alors, je ne veux pas faire de proc�s d?intention, mais j?ai du mal � imaginer, compte tenu de la proximit� de ces deux parlementaires, dont l?un, d?ailleurs, si�ge au Conseil de Paris avec l?Ex�cutif municipal? Compte tenu de cette proximit�, j?ai du mal � imaginer que cette initiative ait pu avoir lieu sans concertation avec l?Ex�cutif municipal parisien, voire encouragement de sa part. C?est d?autant plus vraisemblable que l?amendement d�pos�, qui consiste, je vais y revenir, � mettre fin � une exon�ration sur la Tascom, la taxe sur les surfaces commerciales, cet amendement permettrait � la Ville de gagner au moins 15 millions d?euros, ou 20 millions d?euros. Je n?ai pas les moyens de faire exactement le calcul, mais c?est de cet ordre-l�. De quoi s?agit-il�? Il s?agirait, et il s?agit, puisque cela a �t� vot� par l?Assembl�e nationale, retoqu� par le S�nat, mais cela va revenir en deuxi�me lecture, dans le cadre du P.L.F.R., de mettre fin � l?exon�ration de Tascom, dont b�n�ficiaient les commerces de centre-ville de plus de 400 m�tres carr�s de surface et qui ont �t� ouverts avant 1960. Et donc, ce qui est vis� l�, ce sont toutes les locomotives du commerce et du tourisme parisien. Non seulement les grands magasins - il y a certains grands magasins parisiens qui ont une surface de plus 70.000 m�tres carr�s, donc si vous multipliez par 30 euros du m�tre carr�, vous voyez le surplus de charges que cela fait pour eux -, mais il y a aussi un certain nombre d?enseignes culturelles qui vont �tre touch�es par cette mesure, et � l?heure o�? En fait, cela veut dire quoi�? Cela veut dire qu?� l?heure o� il y a l?explosion du commerce en ligne, du commerce num�rique, le choix est fait de taxer le commerce physique, et parmi le commerce physique, les commerces qui d�pensent de la surface et donc, qui cr�ent le plus d?emplois. Alors, on peut �videmment lutter contre les niches fiscales, mais dans ce cas-l�, il faut aller jusqu?au bout de la d�marche�: il faut tout remettre � plat et imaginer un syst�me o� les commerces physiques qui sont attractifs et qui attirent les touristes, dans une p�riode tr�s difficile, eh bien, ne sont pas sur-p�nalis�s par rapport aux commerces en ligne. Or, ce n?est pas du tout la d�marche qui a �t� privil�gi�e par Mme MAZETIER et M. CHERKI. On nous annonce d?un c�t� 5 millions d?euros de r�serve pour faire face aux attentats et puis, de l?autre c�t�, on est en train de pr�parer un matraquage fiscal � hauteur de 15 ou 20 millions d?euros qui va viser les commerces qui sont les premi�res victimes sur le plan �conomique des �v�nements pass�s Ce que j?attends de l?Ex�cutif parisien est tout simple�: c?est un engagement de ne pas utiliser ce nouveau levier fiscal, qui d�pend d?un projet de d�lib�ration qui doit �tre pris, si j?ai bien compris, avant le mois d?octobre prochain pour que cela devienne une recette de la Ville. Donc, je demande � la Maire de Paris de s?engager solennellement � ce que cette exon�ration de Tascom soit maintenue. Il en va de l?attractivit� de la Ville de Paris. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur de FROMENT. La parole est au Pr�sident Eric AZI�RE.

M. Eric AZI�RE. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, ce budget illustre bien, en particulier dans le domaine du logement, dont vous avez annonc� qu?il �tait une priorit� pour vous, dans cette mandature, et sur ce budget aussi, les critiques que nous en faisons. Puisque cette discussion est celle du budget, permettez-moi de dire que dans ce domaine, en particulier, votre politique m?apparait justement comme une politique du chiffre. En effet, alors que la loi SRU fixe � 25�% la proportion du parc social � atteindre sur notre parc immobilier, vous surench�rissez � 30�% en 2030, sans chercher � prendre en compte, d'une part, ni la r�alit� de la demande de logement � Paris, qui n'est pas seulement exprim�e par les 150.000 ou 180.000 demandeurs de logement, mais aussi par l'exode des familles et des classes interm�diaires qui, v�ritable spirale d'exclusion, quittent Paris pour la premi�re couronne sans rien esp�rer, ni sans rien demander. Sans prendre en compte non plus l'�volution socio-�conomique de notre population qui recherche d'autres voies d'accession � un logement � Paris, soit par la propri�t�, soit comme locataire sur un march� interm�diaire. Sans prendre en compte non plus ni les cons�quences de votre politique, qui am�nera Paris � �voluer en sens contraire d'un imp�ratif national - qui est de renforcer le nombre de propri�taires chez les Fran�ais - alors que Paris d�passe les 65�% de locataires, qui se saignent financi�rement d'un quart ou d?un tiers de leurs revenus pour n'avoir jamais aucun retour patrimonial sur ce sacrifice financier. Cela ne peut pas �tre un objectif d'une vie. Et ceci vaut aussi pour les locataires du parc social toutes cat�gories confondues. Je crois que les r�ponses � offrir aux Parisiens, pour r�soudre ce probl�me de logement, doivent �tre diversifi�es, et non pas enferm�es dans une r�ponse exclusivement sociale, comme vous le faites, alors que cette demande devrait �tre prise en compte dans sa diversit�, � l'�chelle m�tropolitaine, sur d'autres p�rim�tres, d'autres moyens, d'autres perspectives d'accession � la propri�t�, d'autres horizons politiques. Politique du chiffre aussi dans le nombre de conventionnement, moyen co�teux, derri�re lequel vous vous r�fugiez pour justifier vos objectifs de 7.000 � 7.500 logements sociaux produits par an aux d�pens du parc interm�diaire parisien. Politique du chiffre permanente sur le march� immobilier priv� qui, lui, est devenu la manne providentielle d'une gestion d�pensi�re, � grands coups de pr�l�vements, taxes - taxe sur les logements vacants, sur les r�sidences secondaires -, imp�ts, interventionnisme juridique, avec la pr�emption, interventionnisme financier avec la hausse maximum des droits de mutation, qui p�nalise d?abord les jeunes m�nages et les primo acc�dants. Politique du chiffre aussi qui se v�rifie sur l'augmentation de 200�% en 15 ans des prix de vente � Paris sur un march� dont vous contribuez � faire que l'offre se rar�fie alors que la demande ne fait qu'augmenter. Politique du chiffre enfin, cette fois � vos d�pens, qui se traduit par une d�t�rioration structurelle des soldes budg�taires de la Ville d'ici 2017. Seul petit rayon de soleil sous cette averse de surench�res�: le dispositif "Multiloc'" dont nous v�rifierons, � terme, la rentabilit� �conomique et la v�ritable efficacit� en termes de produits nouveaux sur le march� locatif et qu'il faudra amplifier s'il s'av�re positif. Pour conclure en 2015, pour produire 7.500 logements sociaux, ce sont 5.113 qui ont �t� conventionn�s et � peine 2.000 programm�s en constructions neuves. Cela vous permet d'inscrire 361 millions d'euros de recettes de loyers capitalis�s, toujours le chiffre. La Cour des comptes d'ailleurs pourrait peut-�tre s'interroger sur la r�gularit�, en termes de finances publiques, d'inscription des loyers capitalis�s en recettes de fonctionnement. Enfin, avec l'ass�chement complet dans votre budget des dispositifs d'aide aux primo-acc�dants, le matraquage fiscal direct, ou indirect, des propri�taires actuels ou futurs � Paris, une absence stup�fiante de vision m�tropolitaine, un effort budg�taire insuffisant, qui seraient n�anmoins n�cessaires pour am�liorer la qualit� thermique et la sobri�t� �nerg�tique du parc de la Ville et, plus largement, favoriser la r�novation, alors que la Cour r�gionale des comptes elle-m�me s'inqui�te de la d�pendance de votre budget vis-�-vis des fluctuations du march� immobilier et des cons�quences que cela peut avoir sur la capacit� d'autofinancement de la Ville, vous comprendrez que nous ne serons pas dispos�s � soutenir globalement cette politique budg�taire en mati�re de logements qui rel�vent d'une erreur d'analyse et d'une gestion dangereuse. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Eric AZI�RE. La parole est � M. Thomas LAURET.

M. Thomas LAURET. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je voudrais souligner le s�rieux budg�taire de ce projet de budget 2016, et rappeler, � un certain nombre de mes coll�gues des bancs de droite, le contexte national. On est toujours dans un contexte de redressement des comptes publics et vous savez mieux que moi d'o� vient le probl�me des comptes publics, � la fois la crise internationale, mais aussi la politique fiscale qui a �t� men�e entre 2007 et 2010. On paye tous au niveau national et au niveau des municipalit�s. C'est une force collective, mais il ne faut pas oublier d'o� l'on vient et ce que l'on fait pour essayer de redresser les comptes publics�: moins 200 millions de dotation, plus 52 millions de hausse de p�r�quation, plus l'augmentation automatique des d�penses, cela fait environ 4�% du budget. 4�% du budget ne se trouvent pas derri�re un meuble. Donc il faut �videmment r�duire les d�penses de fonctionnement, les ma�triser, et augmenter les recettes, 4�% ne peut pas se faire exclusivement sur une r�duction des d�penses. Sur les recettes, la facilit� aurait �t� de faire comme un certain nombre de villes de province. D'augmenter la fiscalit�. Cela n'a pas �t� le choix parce qu?il a fallu d�cider de mener une politique qui soit conforme aussi � notre politique, notamment sur les logements. Quand des recettes sont augment�es sur les taxes de s�jour et les r�sidences secondaires, cela sert notre politique, cela permet de favoriser les logements pour les Parisiens, et de rappeler que la priorit� ce sont les r�sidences principales � Paris. Vous connaissez beaucoup de villes, de grandes capitales internationales qui, dans certains quartiers d�peuplent, et j'en sais un peu quelque chose dans le 16e arrondissement o� vous avez 7�% de logements vacants et des quartiers tr�s anim�s et d'autres qui sont un petit peu morts. Sur les �conomies sur les d�penses, il fallait r�aliser ces �conomies tout en soutenant l'investissement. L'investissement est soutenu, il est autofinanc� � hauteur des deux tiers, 68�%. Ne pas emprunter le solde, le reste suivant, aurait �t�, compte tenu des taux d'int�r�t actuels, une erreur de gestion. Quand on peut emprunter � 1,7�%, on n'attend pas la remont�e des taux pour faire appel � ce financement � un taux r�duit. En ce qui concerne les d�penses, les �conomies de fonctionnement de 110 millions d'euros c'est consid�rable�! 110 millions d'euros c?est 1,7�% du budget de fonctionnement, et plut�t que d'accuser les personnels de la Ville de Paris d'absent�isme, o� de d�sint�r�t de la chose publique, remercions l'ensemble des agents de la collectivit� qui s'adaptent quotidiennement au d�veloppement et aux modifications organisationnelles, ainsi qu?� la modernisation des �quipements et qui font, au quotidien, attention aux deniers publics et aux �conomies � r�aliser. La proposition qu'a faite Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET de suspendre le budget participatif est parfaitement r�v�latrice de l'incapacit� de la droite � faire vivre la d�mocratie directe, qui est pl�biscit� par les Parisiens. Il faut surtout pr�server ce budget qui permet de concr�tiser des d�cisions des citoyens�: 9 projets parisiens, 180 projets dans les arrondissements, c?est ce qui fait exactement l'attractivit� de Paris par cette capacit� � d�cider en proximit� et � am�nager des espaces en conformit� avec ce que nous souhaitons. Enfin, j'ai entendu M. POZZO di BORGO vouloir trancher dans le vif. C'est une rh�torique violente, j'allais dire une rh�torique de boucher, mais Monsieur POZZO di BORGO, quand on est aux responsabilit�s, on �vite de faire saigner, on apporte de la confiance et de la s�curit�. On �vite de cr�er des doublons sur la s�curit�. On �vite de cr�er des organisations bureaucratiques en doublon, la police g�r�e par la Pr�fecture par une police g�r�e par la Ville. On essaie de gagner en efficacit� et en coh�rence. La ma�trise des d�penses de personnel, sur laquelle vous insistez, est r�elle. Quand nous avons 1�% d'augmentation du budget avec la cr�ation de 436 postes sur la propret�, sur la petite enfance et sur la s�curit� et que ces 436 postes repr�sentent seulement 110 cr�ations nettes, cela signifie que des efforts de red�ploiement ont �t� effectu�s en fonction des priorit�s de la Ville. Au total, ces d�penses de fonctionnement sont ma�tris�es � un niveau inf�rieur � l'inflation puisque nous avons 0,6�% d'augmentation pour une inflation environ de 1�%. Mes chers coll�gues, en conclusion, ce budget est s�rieux car il concilie le s�rieux budg�taire et le financement des priorit�s de la mandature�: le logement et la mixit� sociale, notamment � l'Ouest qui doit �tre renforc�, les �quipements sportifs, les transports propres, la propret� et la s�curit�, pour faire de Paris, mes chers coll�gues, une ville verte, ouverte et apais�e. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Thomas LAURET. La parole est � Mme Dani�le PREMEL.

Mme Dani�le PREMEL. - Merci, Monsieur le Maire. Chers coll�gues, cette ann�e encore, notre budget d'investissement est la traduction en actes de nos engagements pris devant les Parisiens. Ce respect de notre parole en mati�re d'investissement public contribue � la relance �conomique par la demande. Les chiffres sont l�: 10 milliards d'euros jusqu'en 2020 avec, pour la seule ann�e 2016, des d�penses d'investissement de 2,4 milliards d'euros r�partis entre autorisations de programme et cr�dits de paiement. Cette politique volontariste a permis de cr�er plus de 7.000 logements sociaux en 2015 et nous continuerons � en cr�er en 2016 avec 342 millions d'euros que la Ville va consacrer au logement. Ce choix de l'investissement public, c'est une politique �conomique de gauche, � l'inverse de celle du Gouvernement actuel qui baisse les dotations aux collectivit�s de 11 milliards d'euros en trois ans. Dans la p�riode de crise et d'augmentation continue du ch�mage, la politique de l'offre, men�e aujourd'hui comme hier par la droite, est tout simplement inefficace, sauf pour les actionnaires et les fonds de pension. Au contraire, le budget qui nous est soumis est un budget d'avenir et de d�veloppement, porteur d'�quit� et de solidarit�. Notre collectivit� est un territoire riche et attractif. Cet atout nous ne devons ni le nier ni le refuser. En quelque sorte, nous avons une obligation morale et politique de le mobiliser en consacrant des moyens importants pour soutenir l'emploi � Paris. Cette d�termination se concr�tise essentiellement sur deux axes�: - celui d'un engagement de sommes importantes d'investissement dans le but de d�clencher un cercle vertueux de cr�ation d'emplois, - celui d'aide aux ch�meurs pour retrouver du travail. Je profite de cette derni�re priorit� concernant l'aide aux ch�meurs pour rappeler que le groupe Communiste - Front de Gauche d�pose un amendement au budget primitif 2016 pour que nous renforcions les moyens allou�s au programme d�partemental d'aide � l'emploi. L'emploi doit rester pour nous tous une priorit� qui nous mobilise en permanence. Je souhaiterais maintenant souligner l'orientation particuli�re que nous donnons au plan d'investissement de la Ville de Paris pour les quartiers populaires. Il se traduit par un effort sans pr�c�dent�: 25�% du P.I.M. territorialis� seront d�pens�s dans ces quartiers qui accueillent 16,5�% de la population. Ce choix, nous l'assumons pleinement, d'abord parce que ces quartiers ont pris beaucoup de retard, n�glig�s par la droite du temps o� elle �tait aux affaires � Paris. Pour r�pondre aux besoins de la population de ces quartiers, nous soutenons la cr�ation d'�quipements publics, comme la construction d'une piscine � la porte de Bagnolet, d?une �cole � la porte de Montreuil, d'une halle alimentaire dans le 14e arrondissement ou la r�novation du centre d'animation H�bert dans le 18e arrondissement, qui t�moignent de cette volont� et de ce choix. Je souhaite aborder la question du budget participatif. L'exp�rience accumul�e sur les deux premi�res �ditions nous permet de tirer un premier bilan de notre action. Il nous semble important d'insister aujourd'hui sur certaines valeurs auxquelles nous sommes attach�s et qui demandent � �tre d�fendues au vu des propositions du groupe les R�publicains qui visent � faire annuler le budget participatif en 2016 pour financer les mesures post-attentats. Mettre en opposition s�curit� et d�mocratie est tr�s discutable. Aussi, je ne peux m'emp�cher de penser au maire d'Oslo qui d�clarait, au lendemain du terrible attentat commis par un membre de l'extr�me-droite�: "Nous allons r�pondre � la terreur par plus de d�mocratie". Apparemment, ce message ne nous a pas tous touch�s et je trouve cela tr�s dommageable. Je terminerai enfin en parlant de la mobilisation des habitants dans les quartiers populaires. Je n'apprendrai rien � personne en disant que tous les groupes sociaux ne sont pas tous � �galit� et que cela s'observe � l'examen des origines des projets retenus. Nous pensons qu'il ne faut pas que les personnes les plus modestes se sentent �cart�es de la d�marche du budget participatif. Voil� pourquoi nous soutenons par un amendement la proposition d'allouer un financement suppl�mentaire aux centres sociaux majoritairement implant�s dans les quartiers "politique de la ville" pour qu?ils puissent accompagner les habitants, encourager l'�mergence de projets et susciter l'implication du plus grand nombre de citoyens � formaliser, d�fendre et communiquer sur leurs projets. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Madame PREMEL. M. Jean-Didier BERTHAULT a la parole.

M. Jean-Didier BERTHAULT. - Merci, Monsieur le Maire. Vous le dites vous-m�me dans vos documents�: Paris n'est pas une ville sale, mais salie. Voici en r�sum� le d�sengagement complet de l'Ex�cutif municipal en mati�re de propret�. Pour preuve, la question de la propret� n'est abord�e qu'� la toute fin de votre communication budg�taire. Pourtant, les Parisiens aimeraient que vous en fassiez enfin une priorit�. Leur patience est mise � rude �preuve dans la mesure o� depuis 15 ans, cette mission essentielle de toutes communes n'est tout simplement pas assur�e efficacement � Paris. L'ancien Maire de Paris l'a d?ailleurs reconnu quelques semaines seulement apr�s la fin de son mandat. Le moins que l'on puisse dire est que les Parisiens n'en ont pas pour leur argent. La taxe d'enl�vement des ordures m�nag�res et les redevances sont largement plus �lev�es - 488 millions d'euros - que le co�t de collecte et de traitement des d�chets - 410 millions d'euros -. Malgr� la baisse de 18�% du co�t de la collecte entre 2011 et 2013, les taxes sont toujours aussi �lev�es. Au passage, la baisse des tarifs du SYCTOM vous permettra en 2016 de r�aliser une plus-value encore plus forte. Rappelons �galement que la taxe de balayage a connu ces derni�res ann�es une hausse vertigineuse pour de nombreux Parisiens. A ce budget, vous faites appel � une logique typiquement socialiste pour r�pondre � tout probl�me�: recruter toujours plus de fonctionnaires, cr�ation de 80 postes budg�taires suppl�mentaires ne correspondant aucunement � l'urgence. Le d�fi de la DPE aujourd?hui est de combattre un taux d'absent�isme record. Au sein de la DPE, le taux d'absence compressible �tait de 10,3�% en 2014 et celui des seuls �boueurs �tait de 12,8�%. Ces chiffres interpellent tant ils attestent d'un mal �tre profond des agents de la DPE. C'est le premier levier qu'il convient d'activer. Le fait que ce soient des m�tiers p�nibles par nature ne suffit pas � expliquer ce malaise. Il est grand temps de prendre les mesures organisationnelles et manag�riales qui s'imposent pour am�liorer les conditions de travail. Cette probl�matique de l'absence se conjugue � un autre probl�me important�: le nombre de postes vacants est parfois important dans les ateliers de propret�. Il ne sert � rien d'annoncer la cr�ation de postes budg�taires suppl�mentaires si les postes d�j� ouverts ne sont pas pourvus. Nous vous avons d�j� demand� de faire en sorte que les commissions de recrutement ne soient plus repouss�es, en vain. Ces difficult�s en mati�re de ressources humaines d�sorganisent l'ensemble de la cha�ne de propret�. Au sein de nos arrondissements, cela oblige de revoir en permanence les op�rations de propret�, bien souvent pour en r�duire la port�e. Il est tr�s difficile dans ces conditions de maintenir la propret� des rues. Les arrondissements sont tr�s volontaires pour suppl�er le manque d?entrain de la Mairie centrale. Malheureusement, si nous sommes en premi�re ligne aupr�s des habitants, nous n'avons que peu de moyens. Vous nous avez annonc� une r�forme du statut de Paris. Profitez-en pour confier de r�els pouvoirs aux maires d'arrondissement en termes de moyens humains et logistiques. Malheureusement, cette r�forme du statut de Paris vous int�resse davantage pour 2020 que pour am�liorer le service rendu aux Parisiens. Nous avons d�pos� un amendement budg�taire gag� pour renforcer les moyens techniques de la DPE. Il s'agit, d'une part, de renforcer les outils permettant de m�caniser davantage le balayage. C'est l'une des voies � privil�gier pour diminuer la p�nibilit� des t�ches et lutter contre l'absent�isme. D'autre part, nous voulons aller plus vite sur la sortie du diesel. Actuellement, la Ville de Paris interdit aux prestataires de la D.S.P., le recours aux motorisations diesel alors que la r�gie compte encore 36�% de bennes diesel. Faites donc ce que je dis, mais pas ce que je fais. Nous souhaitons notamment acc�l�rer le d�veloppement de bennes � ordures �lectriques. L'heure n'est plus � l'exp�rimentation, mais bien � leur g�n�ralisation. Cela permettra de lutter contre les nuisances subies par des riverains dans les collectes de d�but et de fin de nuit. Face � un budget qui ne donne toujours pas les moyens ad�quats pour am�liorer la propret� des rues de Paris en 2016, nous formulons donc des propositions tr�s concr�tes et financ�es. Il ne tient qu'� vous de vous en saisir pour enfin rompre avec l'immobilisme. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BERTHAULT. La parole est � Mme Marinette BACHE.

Mme Marinette BACHE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, Paris vient pour la seconde fois en un an d'�tre la cible d'attentats terroristes. Au-del� de notre ville, c'est notre libert� de vivre, de s'aimer, de danser, de chanter, de penser qui a �t� vis�e. Face � des actes de guerre, il faut faire Nation, il faut faire Cit�. Au-del� des mesures de s�curit� l�gitime, que notre Municipalit� a prises et s'appr�te � renforcer, de l'aide et du suivi des personnes touch�es par les attentats, c'est en effet notre politique du vivre ensemble qu?il nous faut porter, qu'il nous faut renforcer. C'est donc d'elle que j'aimerais parler et resaluer. Vivre ensemble, c'est faire qu'aucun quartier ne soit laiss� de c�t�, que notre investissement soit prioritairement ax� vers nos quartiers populaires. Je note avec plaisir que le quart de notre programme d'investissement de la mandature y est consacr�. C'est un compl�ment n�cessaire au dynamisme du tissu associatif que nous soutenons, � la politique d'acc�s de tous � la culture, aux savoirs, aux arts, que nous menons. C'est la meilleure fa�on de r�pondre au 13 novembre. Ne laisser aucun de nos citoyens de c�t�, c?est les impliquer tous dans la vie de leur cit�, leur permette d'exercer leurs responsabilit�s en les associant aux d�cisions. Le budget participatif s?impose progressivement dans cet objectif comme un outil fondamental et innovant. Au contraire de la pr�sidente du groupe les R�publicains, je me f�licite de la progression du montant qui lui a �t� allou�. Les 67,70 millions d?euros inscrits permettront de r�aliser les 9 projets � l'�chelle de notre Capitale et les 180 � l'�chelle des arrondissements, que nos citoyens ont cr��s, port�s, s�lectionn�s. Etre citoyen � part enti�re de notre R�publique, c'est avoir des droits. C'est �galement avoir des devoirs qui garantissent les droits de l'autre en le faisant son �gal. Nous saluons alors les 459 millions d?euros d�ploy�s pour le logement, la mixit� sociale, le soutien aux centres sociaux, associations de quartier, espaces dynamiques d'insertion, et le financement des nouvelles brigades charg�es de lutter contre l'incivilit�. Car la s�curit� est un droit pour tous. Elle n'est pas le privil�ge des quartiers chics et des commerces de luxe. Ce budget l'exprime par la volont� de d�velopper plus g�n�ralement une politique de pr�vention et de s�curit� ambitieuse et d'y consacrer 23 millions d?euros. Le savoir, l'�ducation, la raison doivent �tre notre r�ponse pour prot�ger nos jeunes de l'emprise des fanatiques. Ainsi, ce sont pr�s de 278 millions d?euros qui seront investis dans la qualit� de l'enseignement. 940 animateurs ont �t� recrut�s dans le cadre du contrat enfance jeunesse. 99 millions d?euros pour rendre la culture accessible � tous. 101 millions d?euros pour mieux organiser une ville solidaire. Notre vivre ensemble se fonde aussi sur notre histoire porteuse de valeurs communes. 90 millions d?euros seront d�volus � sa promotion. Je veux tout particuli�rement resaluer ici le changement de lieu, pour le rendre plus visible, du double mus�e G�n�ral Leclerc - Jean Moulin, ainsi que les c�l�brations pr�vues en 2016 du Front populaire et des brigades internationales. Deux comm�morations qui r�sonnent pour moi, et comme beaucoup d'�lus sans doute sur ces bancs, comme d'une actualit� br�lante. Je n'oublie pas, bien s�r, le beau projet du monument sur Internet pour les Parisiens tomb�s en 1914-1918. Voil� pour le pass�. Pour le pr�sent, quoi de mieux pour raviver notre m�moire commune que de valoriser cette belle place de la R�publique comme nous l'avons fait�? Quoi de mieux que de mettre en valeur cette statue, symbole de notre R�publique debout, cette statue qui voit s'adosser sur son pi�destal les trois all�gories de la libert�, de l'�galit� et de la fraternit�, celle sur laquelle le lion de bronze, symbolisant le suffrage universel, veille�? Quoi de plus naturel qu'elle serve spontan�ment de lieu de recueillement et de ralliement au peuple parisien�? Cette statue dont la main droite tient un rameau d'olivier pour la paix et dont la gauche repose sur les droits de l'homme, c'est la raison du v?u que d�pose le groupe SOCA afin qu?un �clairage puisse d�sormais la mettre davantage en valeur. Le vivre ensemble, c?est la la�cit�. Comme le disait si bien Charb�: "J'ai moins peur des extr�mistes religieux que des la�cs qui se taisent". Je remercie donc la Maire de Paris de se faire le porte-parole de cette valeur ciment de la R�publique. Sans elle, point d'�galit�, ni entre femmes et hommes, ni entre ath�es et croyants, ni entre personnes de cultes diff�rents, et donc, pas d'�galit� tout court. Merci � elle de promouvoir le prix de la la�cit� du Comit� la�cit� R�publique, les campagnes de la�cit� men�es par la Ligue de l'enseignement, d'avoir plant� l'arbre de la la�cit� sur la place du m�me nom dans son arrondissement et aussi d'agir concr�tement pour elle. Je tiens � saluer l'annonce faite par l'adjoint en charge du personnel, Emmanuel GR�GOIRE, d'un plan de pr�vention de la radicalisation et des d�rives sectaires ainsi que d'un livret qui sera distribu� aux 5.500 cadres des services municipaux pour les aider � g�rer les difficult�s qu'ils peuvent rencontrer pour faire respecter la la�cit�. Pour finir, je me permettrai de dire que, pendant que certaines pensent que l'I.V.G. est le fruit de la n�gligence de nos filles et ne devrait donc pas relever de la S�curit� sociale, de la solidarit� des travailleurs, d'autres, comme elle et comme son adjointe H�l�ne BIDARD, se battent pour permettre l'�galit� hommes/femmes, bien s�r, en d�fendant nos maternit�s et nos centres d'I.V.G., mais aussi en soutenant des associations agissant dans ce domaine. 90.400 euros permettent � 9 associations, comme la DAJ, Femme �galit� ou le March� solidaire, de s'occuper de l'acc�s � l'emploi pour les femmes et de leur insertion socioprofessionnelle. Car sans emploi, sans comprendre le fran�ais, pas d'�galit� et m�me parfois, pas de libert�. Ce sont aussi 300.400 euros qui financeront 29 associations de lutte contre les violences faites aux femmes, comme le C.I.D.F.F., Halte aux femmes battues, le Collectif f�ministe contre le viol, Groupe pour l?abolition des mutilations sexuelles, Femmes pour le dire, Femme pour agir. Sans ces associations, l'�mancipation f�minine ne serait qu'un mirage. Merci � elle et merci � vous tous qui vous battez pour cela. La lutte contre le travail le dimanche entre �galement dans ce cadre, tout comme la cr�ation de 620 nouvelles places et 148 emplois en cr�che et pour la protection maternelle et infantile. Pour toutes ces raisons, je trouve que la droite est encore bien mesquine de m�goter sur l'endettement plus que raisonnable de notre Ville, tout en stigmatisant l'augmentation des droits de mutation de 0,7�%. Financer tout cela par la d�pense publique, c'est consolider la fondation de notre vivre ensemble, c'est financer notre avenir. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Madame BACHE. La parole est � Mme Fanny GAILLANNE.

Mme Fanny GAILLANNE. - Merci. Monsieur le Maire, chers coll�gues, j'interviendrai pour ma part sur le volet social de ce budget pour l'ann�e 2016. Premi�rement, concernant les services sociaux. Avec cette r�forme du nouveau Paris solidaire, vous promettez de nouvelles am�liorations pour les usagers, une simplification des d�marches. Nous esp�rons que cela permettra de donner plus de fluidit� dans l'action sociale de la Ville. Mais je souhaitais tout de m�me rappeler que cette r�forme risque de ne pas am�liorer la qualit� de l?accompagnement si les critiques adress�es par les travailleurs sociaux de la Ville ne sont pas prises en compte. Il y a quelques jours, ce sont les travailleurs sociaux du 20e arrondissement qui faisaient savoir qu'ils ne pouvaient plus continuer � assurer correctement leur mission dans les conditions actuelles. Entre les postes qui restent vacants bien trop longtemps et les absences qui sont rarement remplac�es, les services sociaux d�partementaux polyvalents sont en surchauffe permanente. D'autant que la crise �conomique perdure, le ch�mage augmente � Paris, comme ailleurs, et le nombre de b�n�ficiaires du R.S.A. aussi. Cette aggravation des difficult�s sociales de la population se r�percute in�vitablement sur les agents qui ont de plus en plus de mal � r�pondre aux besoins des personnes qu?ils sont cens�s aider. Nous ne voyons pas du tout comment la r�forme du nouveau Paris solidaire r�pond � cette situation � ce stade. La question du personnel, des conditions dans lesquelles les travailleurs sociaux exercent leur m�tier, sont pour nous d�terminantes et pourtant trop peu prises en compte � ce jour. Nous faisons aussi ce constat sur les services sociaux scolaires. La r�forme de ce service risque de laisser des traces importantes. Il y a maintenant une assistante sociale scolaire pour le suivi de plus de 1.000 �l�ves. Comment voulez-vous que les travailleurs sociaux puissent d�tecter des enfants qui ont besoin d'�tre aid�s dans ces conditions-l�? Nous pourrions toujours dire, par ailleurs, que le nombre de signalements baisse, mais nous serions loin de la r�alit�. Cela m'am�ne � parler des mineurs isol�s �trangers pour lesquels la communication sur le budget se vante de r�duire les pr�visions pour l'ann�e 2016 de 20 millions d'euros. Pour le dire franchement, nous trouvons scandaleux d'afficher une telle mesure de la sorte et je m'en explique. Il y a plus d'un an, le d�fenseur des droits rappelait � la Ville de Paris qu'il �tait de son devoir de prendre en charge tous les mineurs isol�s pr�sents sur son territoire. Dans cette d�cision, bas�e sur des observations qui dataient de l'ann�e 2013, donc avant le d�but de cette mandature, le d�fenseur des droits nous rappelait qu'� Paris, des mineurs isol�s �trangers �taient laiss�s � la rue par le D�partement et que d'autres p�tissaient de conditions d'accueil plus que discutables. D�s le d�but de la mandature, au lendemain de notre �lection, cette question nous a �norm�ment pr�occup�s. Nous l'avons fait savoir � de nombreuses reprises, que ce soit dans cet h�micycle ou en dehors, ou lors des nombreuses mobilisations de soutien aux mineurs �trangers isol�s auxquelles nous avons particip�. La r�action des adjointes en charge du dossier, Mme VERSINI et Mme OUMER, a d'ailleurs �t� positive. Elles se sont saisies du dossier avec beaucoup de volontarisme et ont men� un travail de qualit� pour am�liorer de mani�re consid�rable le dispositif du D�partement. Cette d�marche, qui a �t� soutenue par l?ensemble des groupes de la majorit�, a abouti � l?adoption d?un plan en avril 2015. Ce plan a act� des avanc�es majeures pour l?accueil des mineurs isol�s �trangers, mais force est de reconna�tre que le travail men� jusqu?� pr�sent n?est pas reconnu � sa juste valeur par cet arbitrage budg�taire. Autant nous pouvons comprendre que la circulaire Taubira, que nous soutenons sur le principe, ait permis de r�duire le nombre de mineurs isol�s �trangers pris en charge � Paris, et donc le budget que nous y consacrons. Autant nous ne comprenons pas que l?ensemble de la somme ainsi �conomis�e ne soit pas r�inject� dans le dispositif pour continuer � l?am�liorer. C?est ce qui est fait pour l?accompagnement des jeunes majeurs avec le d�blocage de 2 millions d?euros suppl�mentaires. Pourquoi ne pas aller plus loin�? C?est l?objectif de l?amendement que le groupe Communiste - Front de Gauche a d�pos� sur les mineurs �trangers isol�s. Nous demandons � d�velopper les capacit�s du D�partement � mettre � l?abri les jeunes dans de bonnes conditions, d�s qu?ils se pr�sentent aux portes de l?A.S.E. et avant m�me que leur �ge soit �valu�. Aujourd?hui, l?A.S.E. h�berge quand m�me des mineurs dans des h�tels en les accompagnant tr�s peu, ce n?est pas normal. Comme il n?est pas normal que notre dispositif pr�voie seulement de pouvoir accueillir 50 jeunes au maximum alors que, depuis cet �t�, ce sont plus de 80 jeunes qui sont h�berg�s chaque nuit dans l?attente de leur �valuation. Au regard de leur situation actuelle, nous pouvons d�j� pr�dire que la r�duction qui est affich�e dans le budget est purement fictive et qu?il faudra augmenter la d�pense en cours d?ann�e. Nous en serons oblig�s car il y aura malheureusement de plus en plus de jeunes orphelins qui fuiront la guerre au Proche-Orient, de plus en plus de jeunes qui fuiront la mis�re partout ailleurs dans le monde. Alors pourquoi ne pas nous donner les moyens financiers d�s maintenant de prendre en charge ces mineurs isol�s dans les meilleures conditions possibles�? Nous craignons qu?avec un cadrage budg�taire qui revendique de d�penser moins que pr�vu pour les mineurs isol�s �trangers, la Ville de Paris continue � �tre point�e du doigt, � juste titre, par les d�fenseurs des droits de l?Homme. Les �lus Communiste - Front de Gauche seront dans tous les cas extr�mement vigilants et mobilis�s aux c�t�s des associations de terrain pour signaler tout manquement dans la prise en charge des mineurs isol�s �trangers. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame GAILLANNE. La parole est � Mme Sylvie CEYRAC.

Mme Sylvie CEYRAC. - Monsieur le Maire, je souhaiterais aborder, pour ma part, trois points saillants du budget du centre d?action sociale de la Ville que vous nous pr�sentez pour 2016. Tout d?abord, le C.A.S. va conna�tre cette ann�e un essor structurel consid�rable, puisque 2016 signe la mise en ?uvre de la r�forme territoriale de l?action sociale avec le rattachement des services sociaux polyvalents. Nous ne sommes pas oppos�s � cette rationalisation, qui peut effectivement am�liorer le service rendu aux usagers, en esp�rant que vous mettrez tout en ?uvre, notamment en termes de moyens pour le C.A.S.V.P., pour que cette absorption se passe dans les meilleures conditions. J?en viens et reviens m�me maintenant � la r�forme du Navigo Emeraude Am�thyste. Voil� un an que votre majorit� a vot� cette r�forme, neuf mois qu?elle est entr�e en vigueur, et nous avons d�j� eu l?occasion d?en aborder les d�g�ts au travers de diff�rents v?ux ou en 4e Commission avec Mme VERSINI. Je souligne, � ce titre, que mon groupe n?a pas �t� le seul � s?en �mouvoir puisque plusieurs groupes de votre majorit� ont d�pos� successivement, depuis avril, des v?ux pour une �valuation de la r�forme et m�me pour un retour � la pr�c�dente grille tarifaire. Amn�siques sans doute de leurs interventions dans cet h�micycle, l?ann�e derni�re, ceux-l� m�me, qui nous sifflaient parce que nous refusions de r�former cette aide aux transports pour les personnes �g�es, nous expliquent depuis quelques mois que finalement il faut peut-�tre revoir votre copie. Aujourd?hui encore, d?ailleurs, dans cette session, le Groupe communiste demande � ce que chaque tranche tarifaire soit r�duite de 10 euros sans attendre le bilan de la r�forme. Nous voudrions, pour notre groupe, aller plus loin encore et revenir � la grille de 2012 et passer en zonage unique pour le Navigo Emeraude aussi. Vous annonciez en fanfare, l?ann�e derni�re, que cette r�forme permettrait de r�duire les d�penses de 14�millions d?euros en ann�e pleine. Ce sont 14 millions d?euros d?�conomie sur le compte, je dirais sur le dos, de nos a�n�s. Or, la communication sur le budget du Centre d?action sociale est moins claire � ce propos, puisqu?elle indique que la variation li�e aux aides aux transports repr�sente une diminution des d�penses de 1,7 million d?euros et une augmentation de recettes de 2,9 millions d?euros. Le compte n?est pas tout � fait bon. Mais au-del� de la r�alit� de cette �conomie, cela valait-il le coup�? Nous n?en sommes toujours pas convaincus. Les tr�s nombreux courriers, les rencontres nombreuses, tr�s nombreuses, surtout en cette saison, d'usagers concern�s indign�s et r�volt�s, nous prouvent, vous prouvent directement aussi, que vous devez revenir sur cette r�forme plus que dommageable � la mobilit� et donc � la libert� des personnes �g�es et handicap�es de Paris. A cet �gard, et j?en terminerai par l�, vous comprendrez toute mon inqui�tude quand vous annoncez la r�forme d?une autre aide sociale facultative�: le compl�ment Sant� Paris. Vous comprendrez que je serai tr�s vigilante et je veillerai � ce que cette r�forme garantisse un meilleur acc�s � une compl�mentaire sant� pour les b�n�ficiaires, comme nous l?a assur� votre adjointe en 4e Commission, et non que ce soit une nouvelle �conomie de bout de chandelle, en basculant certains b�n�ficiaires sur le dispositif national avant de se tourner vers l?aide sociale facultative municipale, ce qui, � ce jour, me laisse sceptique. Mais nous en reparlerons.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Madame CEYRAC. La parole est � Mme Anne-Christine LANG.

Mme Anne-Christine LANG. - Merci, Monsieur le Maire. C?est devenu un exercice presque banal que de mettre en valeur le budget de la petite enfance et de se f�liciter de l?investissement tout � fait exceptionnel consenti par la Ville de Paris pour l?accueil des 0 � 3 ans, tant l?effort budg�taire est massif, constant et ininterrompu depuis quinze ans�: 10.000 places livr�es entre 2001 et 2014, 5.000 pr�vues pour cette mandature, la petite enfance serait une priorit� de la Ville et nous en sommes fiers. Les chiffres sont �loquents. Fin 2005, la petite enfance � Paris, c?�taient 740 �tablissements d?accueil, 33.929 places, 60 centres de P.M.I., 23 centres de planification familiale. Au budget primitif 2016, 58,5 millions d?euros en investissement permettront de cr�er 569 places nouvelles, notamment rue Bichat dans le 10e, dans le 15e, dans le 16e aussi, dans le 20e, et enfin une nouvelle cr�che de 66 place, rue de la Colonie dans le 13e. Dans le 13e o� notre d�termination, pour accro�tre et diversifier l?offre, n?a jamais failli. Apr�s 1.000 places livr�es entre 2001 et 2014, nous livrerons d?ici 2020 plusieurs centaines de places, aussi bien dans le secteur municipal que dans le secteur associatif. Au-del� des chiffres du nombre de cr�ches, du nombre de places communiqu�s chaque ann�e, je voudrais redire avec force combien cet investissement exceptionnel dans les structures de la petite enfance transforme la vie des familles, notamment la vie des femmes, et combien son r�le est essentiel, tant en mati�re d?int�gration que de coh�sion sociale. Parce que nous le savons et que toutes les �tudes le montrent, la fr�quentation r�guli�re d?une cr�che ou d?une halte-garderie est un �l�ment important pour l?�veil, les capacit�s cognitives des enfants qui vivent dans des familles en difficult�, parce que l?accueil pr�coce en collectivit� est un facteur d�terminant de stimulation pour �viter d?arriver � l?�cole maternelle avec des capacit�s langagi�res faibles ou un manque de stimulation qui in�vitablement se r�percute sur les apprentissages, notamment sur l?apprentissage de la lecture, nous avons fait le choix de mener une politique volontariste d?accueil, des familles pauvres. Dans le 13e arrondissement, par exemple, nous essayons de mettre en place un parcours d?int�gration � destination des enfants, mais aussi des m�res �loign�es des structures et de la vie municipale gr�ce � l?attribution de places en halte-garderie notamment. C?est tout le sens de la politique men�e avec les services sociaux et la P.M.I. pour lutter contre les in�galit�s et l?�chec scolaire d�s la racine. Notre objectif est de mettre tous les enfants de 3 ans sur la m�me ligne de d�part � l?entr�e de l?�cole maternelle. Tel est le vrai sens d?une vraie politique d?�galit� des chances. Nous sommes convaincus que la cr�che joue un r�le d�terminant en mati�re de coh�sion sociale. Nous veillons scrupuleusement, notamment lors des commissions d?attribution, � ce que chaque �tablissement de la petite enfance accueille des familles de tous milieux, avec un large panel d?origines et de situations professionnelles et de revenus. La question de la mixit� d�s la cr�che est en effet fondamentale, car les enfants et les parents y nouent des relations et des amiti�s qui souvent se prolongent � l?�cole et au coll�ge, dans le m�me quartier et qui sont un facteur de coh�sion et d'inclusion. C'est en permettant aux enfants et � leurs parents de rencontrer des gens qui ne sont pas du m�me milieu que nous irons vers plus de mobilit� et de coh�sion, et la cr�che y joue un r�le essentiel. C'est aussi un outil pour la croissance et pour l'activit�, en ce qu'il permet aux femmes de continuer � travailler et de maintenir ainsi le pouvoir d'achat des familles, ce qui a d'ailleurs �t� objectiv� notamment par Eric MAURIN dans l'�tude qu'il a men�e � Grenoble sur la corr�lation entre la cr�ation de places d'accueil petite enfance et le travail des femmes. L� encore, la mise en place d'un parcours aupr�s des femmes en recherche d'emploi dans les haltes-garderies pour se rendre � des entretiens et � des formations puis via la cr�che est essentielle, tout comme le sont la diversification des modes de garde et la souplesse de l'accueil. Je voudrais dire que mener une politique de la petite enfance, c'est aussi �tre au c�t� des femmes, de toutes les femmes, y compris celles qui exercent des responsabilit�s importantes, qui occupent des postes de direction, sur lesquelles continue de reposer toute l'organisation familiale, et qui seront parfois tent�es de renoncer � leur carri�re�; tant la charge est lourde. Si nous voulons r�ellement briser le plafond de verre, permettre aux femmes de mener leur carri�re comme les hommes, d'acc�der aux postes et aux r�mun�rations �quivalentes � celles des hommes, nous devons nous adresser � elles et leur proposer des modes de garde adapt�s. La petite enfance, ce n'est pas seulement s'occuper des b�b�s, c'est aussi un engagement politique, militant et r�solument f�ministe. Etre � c�t� des femmes, c'est aussi �tre � c�t� des personnels de la petite enfance qui, comme vous le savez, sont largement f�minins et qui exercent un m�tier difficile et exigeant. Je voudrais donc me f�liciter de la mise en ?uvre du plan, qui a �t� articul� avec la DFPE et les organisations syndicales, autour du renforcement des effectifs, de l'attractivit�, de l'amplitude de la brigade de remplacement, de l'accompagnement des agents, de l'am�lioration des conditions de travail et de la pr�vention des absences, qui est une vraie pr�occupation pour les parents confront�s � un tr�s fort absent�isme dans les �tablissements de petite enfance. Je me f�licite donc de la cr�ation de 120 postes suppl�mentaires d?auxiliaires de pu�riculture au budget 2016 � �quipements constants et de l'exp�rimentation d'un pr�-recrutement de 50 agents en 2016. Permettez-moi de f�liciter les adjoints pour ce travail, Dominique VERSINI, Nawel OUMER, Emmanuel GR�GOIRE avec un remerciement tout particulier adress� �galement au directeur de la DFPE, Olivier FRAISSEIX, dont les r�unions de travail, dans mon arrondissement, avec les directrices de cr�che ont �t� particuli�rement appr�ci�es. Je voudrais ici saluer sa tr�s grande capacit� d'�coute, son respect des personnels et du travail qu'ils accomplissent ainsi que la qualit� du dialogue social qu'il a su instaurer avec les personnels de la petite enfance. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup. La parole est � Mme Emmanuelle BECKER.

Mme Emmanuelle BECKER. - Merci, Monsieur le Maire. Chers coll�gues, alors que les politiques gouvernementales ont augment� les in�galit�s, alors que la fameuse priorit� jeunesse du candidat Fran�ois HOLLANDE ne s'est pas concr�tis�e en actes, Paris se distingue et maintient ses moyens et ses projets pour des sujets aussi cruciaux que l'enfance et la jeunesse. Notre collectivit� joue un r�le majeur pour accompagner ces jeunes g�n�rations de Parisiennes et de Parisiens et veiller autant que possible � leur garantir des conditions de vie meilleures. C'est une lourde responsabilit� pour laquelle nous devons faire preuve d'ambition. L'enjeu des politiques en faveur des jeunes g�n�rations est double. Nous pr�parons l'avenir de notre ville et d'une partie de notre pays, et nous r�duisons � notre �chelle une partie des in�galit�s pour contribuer � l?av�nement d?une soci�t� plus juste. C'est pourquoi en ce qui concerne les volets enfance et jeunesse du budget 2016, nous sommes dans l'ensemble satisfaits qu'une forte ambition soit maintenue. Tout d'abord, nous nous r�jouissons que notre demande sur la cr�ation de postes suppl�mentaires pour la petite enfance ait �t� entendue. Ces recrutements - cela a �t� dit pr�c�demment - vont aider � am�liorer la qualit� d'un service public tr�s important � Paris, positif pour les enfants, pour les parents et �videmment pour les agents, qui y verront une am�lioration de leurs conditions de travail. Enfin, le budget des Affaires scolaires est en l�g�re augmentation. Du c�t� des investissements en faveur de la construction et de la r�novation des b�timents, la Ville continue sur sa lanc�e. Nous saluons, � ce titre, le travail de r��quilibrage en faveur des quartiers populaires du plan d'investissement de la mandature, qui comprend bien entendu un volet sur les nouvelles �coles et coll�ges. Si aucun territoire de notre ville ne doit �tre oubli�, il est important que ces quartiers, qui furent le second choix de la politique parisienne pendant de nombreuses ann�es, b�n�ficient d'un effort d'investissement suppl�mentaire pour arriver au niveau de ceux qui ont �t� mieux servis lorsque la Ville �tait g�r�e par la droite. Cela rel�ve de la justice sociale et nous soutenons ce plan ambitieux. En ce qui concerne le fonctionnement, notre message est le m�me. Si, au niveau national, les moyens ne sont pas au rendez-vous, notre Ville prend ses responsabilit�s. Elle ne comblera pas l'ensemble des manques occasionn�s par l'Etat mais manifeste une volont� forte de donner des moyens au p�riscolaire. Elle fait donc beaucoup, elle doit faire encore plus. La politique de d�pr�carisation des animateurs de la Ville se poursuit et nous le saluons, la professionnalisation des animateurs est �galement une bonne chose mais nous pensons que cette responsabilit� doit � terme revenir � l'Etat. Si la Mission d?information et d'�valuation sur le p�riscolaire est encore en cours et que ses conclusions ne sont pas encore rendues, nous pouvons tout de m�me admettre que le m�tier d'animateur est un vrai m�tier, une profession � responsabilit� qui ne s?apprend pas en deux jours. Paris a essuy� les pl�tres d'une r�forme mal con�ue et a connu en premier les difficult�s de sa mise en place. Paris peut avoir, non sans difficult�, les moyens d'att�nuer ces mauvais aspects mais toutes les communes n?ont pas les m�mes moyens que notre ville. Une r�ponse nationale au probl�me de cette r�forme, qui se cumule un peu partout en France, serait indispensable. Pour terminer sur l'�cole, nous souhaitons �galement renforcer deux aspects. Le premier est le renforcement d'"Action coll�giens", dans la foul�e de ce que nous avons demand� lors du budget suppl�mentaire. Les temps sombres que nous traversons montrent que nous devons redoubler d'efforts contre les ph�nom�nes d?isolement et de repli, quels qu'ils soient. La lutte contre le d�crochage scolaire est un �l�ment majeur pour y faire face. Le deuxi�me est la demande de revenir sur les �conomies faites dans les transports scolaires et sur les nombreux dysfonctionnements qu'ils ont caus�s. Chers coll�gues, j'en terminerai par la politique jeunesse. Elle s'arme d'un nouvel outil, le plan pour l'autonomie des jeunes qui regroupe un ensemble de mesures pour am�liorer les conditions des 15-30 ans. Les inqui�tudes des agents et des �lus d?arrondissement sur les questions de jeunesse, sur les moyens mis � la disposition pour cette mise en ?uvre de ce plan restent l�gitimes. Ceux-ci doivent �tre p�rennes tant au niveau humain que financier si l?on veut que cette politique jeunesse, politique de terrain par essence, puisse s'exercer dans de bonnes conditions. Cela vaut �galement pour les �quipements. La r�forme en cours - je ne vais pas la d�velopper l� - qui vise � r�pondre davantage aux enjeux du territoire est une bonne chose. Cependant, cette r�forme, si on veut la mener � bien, doit s'accompagner de moyens cons�quents, notamment en augmentant le nombre de professionnels jeunesse sur les territoires. Parce que nous soutenons la Ville dans son combat contre les in�galit�s et que nous voulons donner aux g�n�rations futures les moyens de jouer un r�le choisi et non subi dans notre soci�t�, nous soutiendrons avec vigilance la partie enfance et jeunesse de ce budget 2016. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame BECKER. La parole, pour le groupe les R�publicains, est � M. Geoffroy BOULARD.

M. Geoffroy BOULARD. - Monsieur le Maire, Mes chers coll�gues.

Une nouvelle fois votre budget manque d?ambition, et prouve que les objectifs en mati�re de d�veloppement �conomique ne sont pas prioritaires pour votre �quipe.

Son d�s�quilibre g�n�ral contribue malheureusement au creusement de la dette, faisant peser sur les g�n�rations futures le prix de votre gestion fantaisiste. Fin 2016, comme le rappelle r�guli�rement mon coll�gue Jean-Baptiste de FROMENT, la dette obligataire et bancaire sera de 5 milliards d?euros�: les Parisiennes et les Parisiens doivent le savoir�!

Le probl�me n?est pas que ce soit li� � des facteurs exog�nes comme la baisse des dotations de l?�tat, c?est qu?� aucun moment vous ne l?ayez anticip�e�!

Mais avez-vous pens� aux commer�ants, artisans, chefs d?entreprises, dont on augmente les imp�ts et auxquels on diminue le soutien�: la sanction est double. 53 millions d?euros d?investissement dans ce secteur d?ici 2020�: c?est bien insuffisant�! Vos d�cisions sont �lectoralistes�: vous flattez votre majorit� composite alors que le vrai probl�me n?est pas trait�: le d�veloppement �conomique�: pourquoi est-il toujours la cinqui�me roue du carrosse�? Je prends deux exemples. Vous allez d�penser 13,9 millions d?euros pour le soutien � l?emploi, pas un centime de plus par rapport � 2015 alors que le nombre de ch�meurs ne cesse de cro�tre � Paris. Et je ne parle pas de votre h�mipl�gie politique qui consiste � privil�gier l?est � l?ouest�: l?incubateur des Batignolles, Madame la Maire, attend toujours�? Comme souvent, tout ce qui �mane de l?opposition est bloqu�! La politique, c?est donner des perspectives aux gens, on ne peut pas dire que ce soit votre projet pour Paris. Le manque d?ambition est flagrant, notamment en mati�re touristique�: est-il normal que les touristes internationaux pr�f�rent aller d�penser � Londres ou � New York�? Paris est 8e en termes de d�penses par jour et par touriste loin derri�re ces villes. Paris va par ailleurs accueillir des �v�nements en 2016, comme l?Euro de football ou peut-�tre les Jeux Olympiques en 2024�: 400.000 euros pour l?am�lioration de la signal�tique touristique, c?est indigent eu �gard au statut de notre ville�! L?investissement dans l?�conomie parisienne est en r�alit� bien faible. Comment se fait-il que Paris Initiative Entreprises, structure exemplaire en mati�re de cr�ation d?entreprises, 18.000 emplois cr��s ou soutenus en 15 ans, voie son budget diminuer de 100.000 euros�? Comment se fait-il que la modernisation des march�s parisiens soit galvaud�e�: 3,2 millions d?euros annonc�s, bien maigre par rapport � leur situation que nous d�non�ons�? Prenons un peu de hauteur. La politique efficace, Madame la Maire, serait de stimuler l?activit� �conomique et la croissance par une diminution des charges, par la suppression de la progressivit� de l?imp�t, celle-ci p�nalise ceux qui veulent innover, entreprendre, �pargner, bref cr�er de la richesse, donc in fine des emplois. Les Fran�ais comme les Parisiens - submerg�s de charges sociales qui atteignent des sommets - le demandent�: donnez leur de l?air, et ils ne seront pas contre aider les plus faibles et les ch�meurs, � condition que cela soit proportionn�, et qu?une vraie politique de formation soit enclench�e. La victoire de Val�rie P�CRESSE, nous donne sur ce point de l?ambition pour collaborer efficacement avec la r�gion en faveur de l?emploi � Paris et en Ile-de-France�!

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BOULARD. La parole est � M. Claude DARGENT.

M. Claude DARGENT. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, le projet de budget primitif qui nous est soumis aujourd?hui montre clairement que la question des d�placements, � laquelle je vais consacrer mon intervention, est une priorit� de la politique municipale. Il y a deux fondements � cela�: le premier est traditionnel. L?organisation des d�placements est un enjeu majeur de toute politique territoriale, et notamment de toute politique urbaine. Le second est plus r�cent, puisqu?il renvoie � une prise de conscience sur la fa�on dont ceux qui vivent � Paris, ceux qui y travaillent et ceux qui visitent notre ville se d�placent. Eh bien, cette fa�on a des effets majeurs sur la pollution et la production de gaz � effet de serre, et donc sur la sant� publique. La conjugaison de ces deux objectifs justifie largement que le budget transports, voirie, d�placements et espaces publics pour l?ann�e 2016 soit, d?une part, substantiel et, d?autre part, dynamique. Outre l?am�lioration de notre cadre urbain, il confirme nos ambitions en mati�re de diminution de l?empreinte carbone de la Ville et d?am�lioration de la qualit� de l?air que nous respirons, d?ici � la fin de la mandature. L?ann�e 2016 verra donc la poursuite de la diversification des modes de d�placement dans notre ville, dans la ligne de la politique d?�loignement du "tout automobile" qui pr�vaut depuis 2001, depuis donc que la droite ne gouverne plus Paris. Cette diversification suppose d?abord que soit poursuivie la politique d?augmentation de l?offre de transports publics. Nous le savons tous ici. Plus de 24 millions de cr�dits de paiement sont pr�vus pour le prolongement de la ligne 14 du m�tro, et presque 41 pour celui du tramway T3 � la porte d?Asni�res. C�t� autorisations de programme, 61 millions sont inscrits pour l?adaptation des stations de la ligne 11, 12 millions pour la r�alisation du projet tramway, cette fois-ci T9, depuis la porte de Choisy, 6 millions pour le bi-p�le Gare du Nord, Gare de l?Est, et autant pour les projets de la charte logistique urbaine. On a l� un enjeu majeur du futur. Nous le savons ici. En mati�re d?am�nagement urbain, 58 millions de cr�dits de paiement nous sont propos�s pour permettre la poursuite de projets d�j� lanc�s. En autorisations de programme, on rel�ve l?am�nagement du carrefour � la Chapelle et plusieurs millions pour diverses op�rations comme l?op�ration Clichy-Batignolles, la Z.A.C. "Pouchet", la porte Montreuil plus d?autres op�rations. 9 millions sont �galement r�serv�s pour les projets des maires d?arrondissement concernant les am�nagements locaux. 1,5 million d?euros enfin permettront la poursuite des �tudes consacr�es � la modernisation des grandes places parisiennes, un des grands enjeux de cette mandature. En troisi�me lieu, les circulations douces sont une composante essentielle de la politique conduite par la Ville. En mati�re de cr�dits de paiement consacr�s � ces circulations et � la mobilit� alternative � la voiture, le montant est doubl�, ce qui repr�sente un effort consid�rable pour passer � 26 millions d?euros. En particulier, chacun s?en souvient ici, nous avons cette ann�e, chers coll�gues, vot� le Plan V�lo, qui se fixe comme objectif de tripler la part des d�placements d?ici 2020, pour parvenir � 15�% des d�placements � bicyclette. Pour concr�tiser cet objectif, 10 millions sont consacr�es cette ann�e aux pistes cyclables, contre moins de 4 millions l?ann�e derni�re. Cela repr�sente 120 kilom�tres suppl�mentaires. Par ailleurs, le budget participatif a permis de renforcer ce plan � hauteur de 8 millions d?euros�: deux millions sont pr�vus pour les am�nagements pi�tons et 5,5 millions pour les mod�rateurs de vitesse qui rendent nos rues un peu plus accueillantes aux pi�tons et autres usagers fragiles. En autorisations de programme, 5 millions sont consacr�s � l?extension des zones 30 et des zones de rencontre. Actuellement, un peu plus d?un tiers de la voirie parisienne est en zone 30. L?objectif fin 2016, c?est la moiti� de la voirie parisienne. 3 millions sont par ailleurs budg�t�s pour l?aide au d�veloppement de v�hicules propres et pour encourager le d�veloppement en v�hicules non polluants, 1,5 million de cr�dits de paiement destin�s � l?installation de bornes de recharge pour v�hicules �lectriques, un des enjeux majeurs de l?avenir, et 0,4 million au titre des aides � l?acquisition de taxis hybrides �lectriques. Enfin, l?installation des enrob�s phoniques sur le boulevard p�riph�rique, c?est important pour les riverains, se poursuivra cette ann�e � hauteur d?un peu plus d?1 million de cr�dits de paiement. S?agissant des d�penses de fonctionnement, il faut rappeler �videmment la contribution tout � fait consid�rable de la Ville au budget du S.T.I.F.�: 378 millions d?euros pr�vus en stabilit�, mais avec une possibilit� de r�vision � la hausse, une fois que le vote aura eu lieu au S.T.I.F. De leur c�t�, je voudrais souligner que les d�penses d?�clairage et d?entretien sont clairement ma�tris�es dans le budget. Enfin, c�t� recettes, deux �volutions majeures�: la r�forme de la proc�dure pour compte de tiers, qui est un peu technique et que je laisserai donc de c�t� ici, mais d?autre part, l?�volution attendue des droits de stationnement�: 9 millions, avec la hausse pr�vue de 4 points du respect de la r�glementation, pour atteindre un score encore tr�s modeste de 12�% de respect de la r�glementation. Les horodateurs seront d?ailleurs modernis�s pour 8,5 millions dans cette perspective. Chers coll�gues, ce budget tr�s volontaire, et m�me volontariste, dans le domaine des d�placements, est � la hauteur des enjeux, dans ce registre de l?action publique situ� au croisement des modes de vie et de l?environnement. Il satisfait pleinement le groupe Socialiste et Apparent�s. Nous le voterons donc, et cela sans aucune r�serve, car nous avons conscience qu?il pr�pare au mieux dans ce domaine le Paris de demain. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Monsieur DARGENT. La parole est � M. Jean-No�l AQUA.

M. Jean-No�l AQUA. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, r�pondre aux besoins humains et trouver les moyens pour le faire, telle est la marque d?une politique de gauche. La droite, elle, cherche contin�ment � limiter l?action des collectivit�s locales et de l?Etat, ne jurant que par le priv� et l?aust�rit�. Nous disons � l?inverse qu?une soci�t� ne trouve du sens que dans une politique en faveur de l?humain, en cherchant les moyens qui existent, pour peu que l?on ait le courage d?aller les chercher, et nous savons que c?est ce sens de l?humain qui manque cruellement en cette p�riode si pleine de vide pour beaucoup. Les questions environnementales illustrent parfaitement cette logique. Ce week-end, 195 Etats ont trouv� un accord lors de la COP 21, un accord certes insuffisant, plein de renoncements et de contradictions, plus diplomatique que climatique. Si tout y est inscrit, tout reste � faire tant les promesses sont loin de l?ambition. La t�che est donc devant nous. Afin de relever le d�fi d?un r�chauffement limit� � 2, voire 1,5 degr�s, c?est bien un investissement massif et de long terme des Etats, des collectivit�s et des services publics dont nous avons besoin. Nous le r�p�tons�: l?action pour le climat est incompatible avec l?aust�rit� pour la d�pense publique impos�e par les Gouvernements Hollande et Sarkozy. M�me un Bill GATES le rappelle aux lib�raux de tous poils, je cite�: "le secteur priv� est trop �go�ste et inefficace pour offrir de r�elles alternatives aux �nergies fossiles". Nous appr�cions donc l?action de la Maire de Paris pour que le sommet des 1.000 maires traduise concr�tement la volont� d?agir pour le climat. Cet engagement se traduit aussi dans notre budget. Alors que les Parisiens sont touch�s par diff�rentes pollutions, le budget 2016 est fortement marqu� par les enjeux environnementaux. Nous saluons la prise en compte de plusieurs de nos propositions et nous continuons d?en porter de nouvelles. Nous saluons ainsi l?investissement dans les transports en commun, notamment par l?interm�diaire du S.T.I.F., l?investissement pour le v�lo ou la r�novation et l?isolation des b�timents. Nous saluons aussi la prise en compte de plusieurs sources nouvelles de financement, que nous avions port�es�: droits de mutation, taxe sur les r�sidences secondaires, etc. A l?avenir, nous veillerons � trouver les moyens de nos ambitions. C?est le cas pour le Plan parisien de l?�conomie circulaire, promouvant le recyclage des d�chets et les circuits courts. C?est le cas pour la r�industrialisation pr�conis�e par la Mission d'information et d'�valuation "Fabriquer � Paris", initi�e par notre groupe. Au-del� de l'emploi et de l'activit� industrielle, nous soulignons l'occasion, ainsi offerte, d?articuler le d�veloppement �conomique aux enjeux sociaux et environnementaux. C'est le cas enfin pour les transports, nous voulons promouvoir l'alternative au transport carbon�, gr�ce au d�veloppement des transports en commun, gr�ce � leur �lectrification, comme dans le plan 2025 de la R.A.T.P. visant 80�% de bus �lectriques, ou gr�ce � la promotion de la voiture �lectrique. Nous pensons aussi au transport de marchandises, si nous sommes assez ent�t�s pour promouvoir le fret et la logistique urbaine, c'est bien parce qu'ils sont indispensables � un Paris durable. Des millions de marchandises circulent chaque jour sur Paris par camion, interdire les camions les plus polluants, c?est bien, offrir une alternative en transport propre l?est tout autant. Pour toutes ces ambitions, nous voulons trouver de nouvelles recettes. Notre premier v?u concerne la taxe sur les surfaces de stationnement. Comme nous l'avions propos� pour le Plan v�lo, des moyens suppl�mentaires pourraient �tre obtenus par une augmentation des taxes sur les parkings d?entreprises et des centres commerciaux. Une augmentation, m�me modeste, de cette taxe permettrait de d�gager des moyens appr�ciables. La deuxi�me recette concerne l'�cotaxe. Nous ne visons pas � appliquer simplement un principe pollueur/payeur, nous cherchons � financer la r�orientation des modes de transport carbon� vers les modes de transport non polluant, tant pour les personnes que pour les marchandises. Nous demandons donc la possibilit� de remettre en place cette taxe. Enfin, permettez-moi de revenir sur des points de diff�rence avec un certain nombre d'arbitrages. Nous contestons un certain nombre de points, notamment dans nos v?ux. Tout d'abord, la r�forme des forfaits Navigo Emeraude nous semble socialement injuste, toujours. Nous proposons, sans attendre les conclusions de son bilan, d'abaisser les tarifs de 10 euros pour toutes les tranches. Reste les tarifs du stationnement r�sidentiel, alors m�me que la Mairie d�clare ce stationnement gratuit en cas de pic de pollution, il nous semble incoh�rent, du point de vue environnemental, autant qu?injuste socialement de l'avoir autant augment� l'ann�e derni�re. Nous demandons donc la baisse des tarifs r�sidents. Pour conclure, le groupe Communiste - Front de Gauche appr�cie les nombreux investissements en faveur d'un environnement de qualit� pour tous, mais aussi notre volontarisme pour trouver de nouveaux financements permettant de joindre l'acte � la parole. Nous savons y voir l� la marque d'une politique de gauche qui, m�me imparfaite, vise � satisfaire les besoins humains, une touche d?espoir concr�te dans une p�riode qui en manque parfois singuli�rement. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Monsieur AQUA. La parole est � M. Jean-Fran�ois LEGARET.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, d'abord, quelques observations de forme. Nous avions pr�par� le budget et les orientations budg�taires, sans directeur des Finances. Nous avons appris incidemment, mardi dernier, pendant la 1�re Commission, que la Ville avait d�sormais recrut� un nouveau directeur des Finances qui ne nous a pas �t� pr�sent�. L'annonce de sa nomination n'a pas �t� faite au Conseil de Paris, contrairement � toutes les traditions et on ne lui a pas propos� de s'exprimer devant la Commission des Finances. C'est nouveau, mais maintenant cela se passe comme cela. J'ai cru comprendre que le nouveau directeur des Finances avait une exp�rience au Minist�re des Finances, et je compte bien sur cette exp�rience pr�cieuse pour avoir des r�ponses s�rieuses quant � la r�alit� du d�sengagement financier de l'Etat que nous �voquons r�guli�rement en Conseil. Je voulais aussi signaler que, mardi dernier, toujours en 1�re Commission, le pr�sident de la Commission Pierre GABORIAU, avait conform�ment � une tradition maintenant �tablie, propos� d'auditionner la pr�sidente de la Chambre des notaires de Paris, ce qui a �t� fait. Mais ce qui a �t� fait en l'absence de tout repr�sentant de l?Ex�cutif et en l'absence de tout repr�sentant des services. Ce qui est quand m�me assez curieux et ce qui pr�sente �galement une assez s�rieuse anomalie, puisque ce qui est utile, dans le cadre de la pr�paration et du vote du budget, c?est d'�changer - � partir des �l�ments objectifs qui nous sont fournis par la Chambre des notaires -sur les perspectives en termes de strat�gie immobili�re, et de plus discourtois. Ce qui nous a �t� confirm� ce jour-l�, par la pr�sidente de la Chambre des notaires, c'est que les droits de mutation, je la cite�: "constituent une ressource essentielle mais variable". Il y a une reprise, qui a �t� constat�e au printemps, mais il n'y a pas de pr�visions notables d'am�lioration du march� immobilier en 2016. Ce que l'on constate donc, c'est que la pr�vision, qui a �t� faite, c'est-�-dire plus 110 millions d'euros, par rapport � la pr�vision du budget 2015, est plus que largement compens�e par les 140 millions de perspectives de recettes suppl�mentaires dues � l'augmentation des taux des droits de mutation d'origine d�partementale. On constate aussi, et c'est sur les indications qui nous ont �t� fournies, que sur le march� parisien, il y a une offre significative d'immeubles entiers. Ce qui permet de poser � nouveau des questions d'opportunit�, sur les choix faits par la Ville, d'acheter dans le diffus - comme on dit - et de pr�empter dans le diffus, ce qui n'est pas sans cons�quence sur la dynamique du march� immobilier, et la rar�faction de l'offre. Je rappelle que quand on ach�te dans le diffus, la Ville se trouve assez rapidement confront�e � des probl�mes de copropri�t� complexes, alors qu?il y a des immeubles disponibles sur le march� libre et entier. C?est une question qui m�rite, en tout cas, d'�tre pos�e � nouveau. Comme le pr�c�dent budget, le budget 2016 fait la course aux recettes et on constate, l� encore, une politique de conventionnement � marche forc�e, ce qui permet d'int�grer 361 millions de recettes nouvelles, gr�ce aux loyers capitalis�s issus d'op�rations. C'est donc, � nouveau, un pillage des fonds propres des bailleurs sociaux, alors que ces reconventionnements ne cr�ent pas de logements suppl�mentaires, ils permettent simplement le transfert de la Ville dans la cat�gorie "logement social" de logements qui �taient ant�rieurement consid�r�s comme des logements interm�diaires. Il s'agit donc de pratiquer une politique du chiffre, sans cr�er de logement, mais en inscrivant artificiellement ces recettes dans le budget de la Ville. Bien entendu, tout cela se faisant sur le dos des classes moyennes qui sont progressivement chass�es de la Capitale et sans construction de nouveaux logements. Je voudrais rappeler d'ailleurs � ce titre les travaux de la M.I.E., que j'avais eu l'honneur de pr�sider sur la politique immobili�re de la Ville, en rappelant que, sur le bilan de la d�cennie 2001-2011, il y a deux chiffres particuli�rement int�ressants�: les d�penses fonci�res d?investissement en logement et en �quipement public se montent � 1,7 milliard, mais le chiffre des recettes fonci�res se monte � 1,3 milliard. Le solde montre donc que la quasi-totalit� des d�penses est compens�e par les recettes des cessions, alors que, sur la m�me p�riode, les recettes de la fiscalit� immobili�re ont rapport� 10 milliards d'euros. Je constate que, contrairement � toutes les affirmations, la politique de logement de la Ville co�te finalement peu cher � la collectivit�, puisqu?en r�alit�, elle est largement compens�e par les cessions, alors que les recettes de la fiscalit�, qui devraient normalement �tre consacr�e essentiellement � l'investissement sont purement et simplement "claqu�es", d'ann�e en ann�e, dans des d�penses de fonctionnement qui ne cessent de d�raper. Je terminerai en rappelant que les notes des agences de notation sont tout de m�me assez pr�occupantes, avec une perspective n�gative qui a �t� r�it�r�e. Les r�visions des agences de "rating" tiennent essentiellement sur, effectivement, les perspectives de diminution des dotations de l'Etat, et les d�penses qui sont li�es � la p�r�quation. J'ajoute, en un mot, que Mme LECUYER avait d�pos� un v?u - qui a �t� class� parmi les v?ux budg�taires - au sujet de l'�cole qui a �t� pr�vue dans les anciens locaux de l?INPI, rue de Saint-P�tersbourg. Comme ce v?u a �t� artificiellement class� comme v?u budg�taire, elle n'aura pas l'occasion de le d�fendre. Je me permets de le d�fendre � sa place, en disant que, bien entendu, ce v?u est d�fendu, et j?esp�re que vous l?adopterez, puisque cela correspond � une promesse de la Maire de Paris de r�aliser une �cole dans ce secteur. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur le Maire. La parole est � Mme Catherine BARATTI-ELBAZ.

Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement. - Bonjour. Dans ces temps troubl�s, nos concitoyens attendent de leurs �lus de la clart�, du courage et de l'efficacit�. Ils souhaitent tout simplement que les engagements pris soient tenus et que les politiques publiques leur soient utiles dans leur vie quotidienne. Le budget que nous portons pour 2016 en est la traduction. C'est un budget s�rieux, qui concr�tise nos priorit�s de fa�on � r�pondre aux besoins des Parisiens d'aujourd'hui, mais aussi de pr�parer notre avenir et de mettre en ?uvre la transition �cologique. Apr�s cet accord historique de Paris pour la COP 21, nous avons une responsabilit� toute particuli�re sur ce point. Oui, c'est un budget s�rieux, nous l'affirmons. Ce budget pour 2016 finance nos priorit�s en fonctionnement en m�me temps qu'il d�gage des marges d?autofinancement importantes permettant de porter � un niveau historique le montant des investissements et ce, en ma�trisant notre endettement. Un premier indicateur de bonne gestion, c'est l'�pargne brute qui reste importante et en augmentation. Ainsi, la capacit� d'autofinancement est de 114 euros par habitant � Paris, contre seulement 41 en moyenne nationale. Les investissements sont donc autofinanc�s aux deux tiers et l'autorisation d'emprunt reste stable. Un deuxi�me indicateur de bonne gestion, c?est la stabilit� fiscale. Nous avons pris l?engagement de pr�server le pouvoir d?achat des Parisiens en figeant les taux de la fiscalit� locale et nous nous y tenons. C'est important pour les familles parisiennes qui font face dans la vie quotidienne � des charges plus lourdes qu'ailleurs, mais qui s'acquittent de taxes d?habitation et fonci�re plus mod�r�es, parmi les moins �lev�es de France, deux fois inf�rieures � Paris qu'en moyenne nationale. C'est un vrai b�n�fice pour les m�nages que nous sommes attach�s � pr�server. Et n'en d�plaisent � certains, augmenter les DMTO, ce n'est pas augmenter les imp�ts de tous les Parisiens, soyons sinc�res. En effet, le d�plafonnement des droits de mutation est un autre sujet. Nous avons pris la d�cision en novembre de porter le taux de ces droits au nouveau plafond autoris� par la loi. Ce taux est appliqu� dans tous les autres d�partements. Il nous apporte une recette suppl�mentaire de 140 millions d'euros que nous investissons dans des politiques utiles aux Parisiens. Les droits de mutation s?appliquent aux 40.000 transactions immobili�res annuelles une seule fois, au moment de l'acquisition du bien. En revanche, 1,3 million de contribuables sont concern�s chaque ann�e par la taxe d?habitation et un million par la taxe fonci�re. On voit bien ici que l'impact n'est pas comparable et c'est mentir aux Parisiens que de dire le contraire. Le s�rieux dans la gestion, c'est enfin la sobri�t� et les �conomies r�alis�es, la ma�trise des charges courantes. Nous avons engag� un mouvement profond de modernisation de l'administration parisienne qui produit ses effets. Ce n'est pas moins de service public, mais mieux de service public. Nous �conomisons sur les charges courantes et renfor�ons la qualit� du service. Oui, notre gestion des finances parisiennes est tr�s s�rieuse et rigoureuse. Cela nous permet de proposer un budget que l'on peut qualifier de combat, mis au service de nos priorit�s. Quelques mots d'abord sur la masse salariale et les emplois car nous sommes fiers d'annoncer la cr�ation nette en 2016 de 110 emplois, avec 440 cr�ations de postes et plus de 320 red�ploiements. Nous sommes loin du plan social souhait� par certains. Ces 440 cr�ations de postes sont propos�es dans les secteurs que nous jugeons prioritaires et o� nous souhaitons renforcer le service public. Le renfort du pool de remplacements dans les cr�ches par l'arriv�e de 110 auxiliaires de pu�riculture suppl�mentaires, c'est tr�s attendu et nous parvenons � le faire. Dans les arrondissements, nous sommes de la m�me fa�on tr�s satisfaits d'accueillir 90 postes au titre du Plan propret� et 37 autres � la Direction de la Pr�vention et de la Protection suite aux attentats. Notre majorit� fait des choix en mati�re d'emplois publics qui sont de vrais choix politiques et qui sont conformes � ce que nous avions annonc� aux Parisiens d�s 2014. Un budget de combat, c'est aussi un niveau historique que nous proposons d'atteindre en mati�re d'investissement. Le plan d'investissement de la mandature entre en phase op�rationnelle. Nous inscrivons pour 2016 un budget d?investissement � hauteur de 1,7 milliard d?euros, en augmentation de 13�%. Cela signifie de nouveaux services publics de proximit� et la relance de la croissance et de l'emploi par l'investissement public. Dans mon arrondissement, � titre d'exemple, ce sont des autorisations de programme pour deux nouvelles cr�ches, la restructuration d'une �cole ou encore la cr�ation d'un gymnase porte de Vincennes, quartier p�riph�rique et populaire dans lequel il nous faut continuer � investir pour envoyer un message fort d'inclusion, tout particuli�rement � ces Parisiens qui se sentent oubli�s parfois, entre les boulevards des Mar�chaux et le boulevard p�riph�rique. Je ne veux surtout pas oublier la priorit� donn�e par notre majorit� au logement, premi�re pr�occupation des Parisiens qui souhaitent pouvoir rester vivre � Paris. L� encore, il s'agit clairement d'un choix politique que notre majorit� progressiste porte, mais qui n'est pas une conviction partag�e par tous. H�las, en Ile-de-France, 20.000 projets de logements sociaux ont �t� abandonn�s par les municipalit�s de droite acc�dant aux responsabilit�s en mars 2014. De telles d�cisions ne peuvent qu'entretenir les in�galit�s territoriales qui sont fortes et qui vont voir s'accentuer encore des �go�smes locaux. Nous l'avons vu encore hier soir, avec ces r�sultats en Ile-de-France, par la r�partition et l'ampleur du vote Front National dans notre r�gion. Je doute, permettez-moi, que l'arriv�e en responsabilit� de la droite au niveau r�gional nous aide � construire tous les logements dont les Franciliens ont pourtant tant besoin. Le vivre ensemble, c'est un autre enjeu de ce budget de combat que nous portons � Paris. Les attaques terroristes de janvier et de novembre nous placent dans une situation de responsabilit� historique � bien des �gards. Comment �tre � la hauteur de la gravit� des �v�nements�? Quelle r�ponse politique, publique pouvons-nous apporter les uns et les autres, �lus de Paris�? Les mesures post-attentats contenues dans le projet de budget de notre majorit� ont d�j� �t� soulign�es�: une enveloppe de 5 millions d'euros de fonctionnement notamment, pour soutenir des projets tourn�s vers le renforcement du lien social en grande proximit�, projet souvent port� par des associations que la droite propose, encore aujourd'hui, de priver de 5�% de subventions dans ce d�bat budg�taire. Enfin, une r�serve importante de 11 millions d'euros nous permettra de s�curiser les b�timents publics, notamment les cr�ches, les �coles�; 6,3 millions d'euros pour acc�l�rer le plan de vid�o-protection et 39 postes d'inspecteurs de s�curit� et d'ing�nieurs sp�cialistes de pr�vention situationnelle. En compl�ment, notre groupe souhaite renforcer l'investissement de notre Ville dans les salles de sciences de nos coll�ges publics et propose donc un amendement budg�taire en ce sens. C'�tait une proposition des Parisiens, qui nous semble n�cessaire pour permettre aux enseignants de nos coll�ges de travailler dans de meilleures conditions mat�rielles dans nos �tablissements. On le voit�: le choix tr�s clair de notre majorit� est celui de la protection, comme du vivre ensemble, de la s�curit� comme de la solidarit�, � un m�me degr� d'importance et d'enjeu. Nous marchons sur nos deux jambes. Nous sommes absolument convaincus que les deux dimensions, loin de s'opposer, se compl�tent et m�me se renforcent l'une l'autre. Visiblement, telle n'est pas la conception de nos coll�gues de l'opposition et je le regrette profond�ment. En effet, que penser du choix du groupe les R�publicains de gager la quasi-totalit� de leurs amendements budg�taires sur une baisse des cr�dits consacr�s au budget participatif des arrondissements en 2016�? Est-ce faire preuve de manque de responsabilit� que de respecter la parole donn�e�? Est-ce �tre partisan d'associer toujours plus les Parisiens aux d�cisions publiques et de les laisser d�cider eux-m�mes de leurs priorit�s�? J'entends certains ici qualifier de "d�coration de la ville" le choix des Parisiens. Mais quel m�pris envers ces milliers de Parisiens qui ont imagin� ces projets et vot� pour ceux-ci�! Quel manque de confiance dans ces citoyens qui se sont pleinement appropri� ce pouvoir de d�cision que nous leur avons confi�! J'y vois aussi, � nouveau, de la part de ces �lus, un peu de mal � accepter les choix, clairs pourtant, �nonc�s par les Parisiens. Pour ma part, comme pour les �lus de notre groupe, nous nous refusons de revenir sur la parole donn�e. Nous refusons de supprimer les projets con�us et choisis par les Parisiens en 2016 dans le cadre du budget participatif. Nous n'avons pas peur de plus de d�mocratie, au contraire. Nous sommes convaincus que respecter la parole publique, rapprocher tous nos concitoyens de l'action publique est l'un des meilleurs moyens de lutter contre l'abstention et le vote extr�me. Nous ne pouvons que constater nos divergences, � nouveau profondes, sur ce sujet. Ces discussions budg�taires, � ce titre, ont �t� tr�s �clairantes. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame la Maire. Pour le groupe Communiste - Front de Gauche, il s'agit de la derni�re intervention pour 5, 15 minutes. La parole est � M. Sergio TINTI.

M. Sergio TINTI. - Merci, Monsieur le Maire. Au vu de l'importance de plus en plus grande des pratiques sportives pour les Parisiennes et les Parisiens, du sport scolaire au sport loisir, en passant par le sport sant�, analyser le budget du sport aujourd?hui revient � prendre la temp�rature du niveau de bien �tre des Parisiennes et des Parisiens. Nous n?avons eu de cesse de d�noncer les restrictions budg�taires dues au d�sengagement de l'Etat � l?�gard de notre Ville. Le sport � Paris en 2016 ne fera pas exception de ces restrictions. Toutefois, nous ne pouvons qu?�valuer plut�t positivement la baisse globale relativement faible de moins 4�% qui nous est aujourd?hui propos�e. En effet, malgr� les restrictions, nous observons avec satisfaction le quasi-maintien du soutien aux sports de proximit� et l?augmentation de 350.000 euros de budget consacr�s aux �quipements municipaux. En effet, nous estimons que l?action des clubs et des associations b�n�ficiant de ce soutien est indispensable et compl�mentaire � l?action men�e par l?�cole dans la formation de nos futures g�n�rations. Nous pensons donc qu?� ce titre, elle doit �tre sauvegard�e. Nous nous r�jouissons �galement des 80.000 euros d�di�s � la mise � disposition des clubs de cr�neaux sportifs dans les coll�ges parisiens, le soir et le week-end. Nous nous f�licitons que cette proposition, que nous portons depuis longtemps d�j� et qui figurait dans nos engagements de campagne, se concr�tise enfin. Si les restrictions du "budget pr�visionnel sport 2016" �pargnent le sport de proximit�, les �conomies de la Ville porteront principalement sur le sport de haut niveau. Cet infl�chissement nous semble judicieux. Malgr� la baisse des subventions, ces clubs de haut niveau ne devraient pas �tre p�nalis�s dans leur essor. Nous continuons de penser qu?il faut maintenir un lien fort entre le sport de haut niveau et la Ville, entre le sport de haut niveau et les Parisiens et les Parisiennes. Paris doit en effet rester un interlocuteur privil�gi� de ce secteur d?excellence. Nous consid�rons aussi qu?il est du r�le de la Ville de se poser en garant contre les possibles d�rives du sport professionnel. Plus de 1 million d?euros seront consacr�s � la promotion des grandes manifestations sportives que notre Ville accueillera prochainement, dans l?optique de notre candidature � l?organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Pour l?U.E.F.A. Euro 2016, c?est pr�s de 10�millions d?euros qui ont �t� allou�s � l?installation d?une "fan zone" en plein c?ur de Paris. Il a �t� par ailleurs estim� que ces 10 millions d?euros devraient g�n�rer 8�millions d?euros de recettes. Nous nous int�resserons bien �videmment aux mesures de s�curit� que ce projet va entra�ner. Je terminerai mon intervention en revenant sur la question des investissements. Nous nous r�jouissons de la dynamique enclench�e par la mise en place � la fois du tr�s attendu Plan "Nager � Paris" et du plan d?investissement de la mandature. Ces deux programmes, en effet, s?accompagnent de modernisations et de nouveaux projets d?�quipements sportifs. Bien �videmment, nous saluons le reversement par l?U.E.F.A. de 2 millions d?euros au titre de l?h�ritage de l?Euro 2016. Bien qu?en-de�� de ce que nous aurions esp�r�, cet investissement permettra de r�nover le stade Jules Ladoum�gue dans le 19e. Il a d�j� permis la r�novation du stade Marie Hilsz que l?on a inaugur� vendredi avec Jean-Fran�ois et la maire du 20e arrondissement. Vos efforts, en mati�re d?investissement, Monsieur le Maire, sont incontestables et accueillis favorablement par notre groupe, notamment parce qu?ils s?accompagnent de la cr�ation de nouveaux postes au sein de la Direction de la Jeunesse et des Sports. La relation entre la cr�ation d?installations sportives et la cr�ation d?emplois reste pour nous, vous le savez, le pr�requis indispensable au maintien d?un service public des sports de qualit�. Ainsi nous esp�rons que la nouvelle organisation territoriale de la Direction de la Jeunesse et des Sports, � partir du 1er janvier prochain, en sera un �l�ment moteur. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Monsieur TINTI. Nous allons suspendre nos travaux pour la pause du d�jeuner. Les membres de la 1�re Commission sont invit�s � se r�unir � 14 heures 30 en salle de 5e Commission et nous reprendrons nos travaux � 14 heures 45. A tout � l?heure, bon app�tit.

Décembre 2015
Débat
Conseil municipal
retour Retour