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2015 DLH 383 - Réalisation 88, rue Ménilmontant (20e) d’un programme de construction de 45 logements étudiants par "l’Habitation Confortable".


Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons maintenant le projet de d�lib�ration DLH 383 et les amendements n��150 et n��150'�: r�alisation 88, rue M�nilmontant d?un programme de construction de 45 logements �tudiants par "l?Habitation Confortable". La parole sera successivement � M. J�r�me GLEIZES, Mme Danielle SIMONNET, Mme Rapha�lle PRIMET, pour 5 minutes maximum.

M. J�r�me GLEIZES. - C?est dommage que M. MISSIKA soit parti parce que c?est un peu la suite du d�bat. Ce projet de d�lib�ration est assez myst�rieux. Derri�re un titre avenant "DLH 383�: r�alisation au 88, rue M�nilmontant d?un programme de construction de 45 logements �tudiants par "l?Habitation Confortable"" se cache un projet commercial d?une superficie aussi importante, mais dont les d�tails nous sont inconnus ou du moins ils ne sont pas publics. Face � cela, l?Ex�cutif est oblig� de d�poser un amendement technique mais qui est en fait une litote. Ce qui n?�tait pas possible en Conseil d?arrondissement devient possible en Conseil de Paris. Par la magie d?un amendement technique qui est, en fait, une r��criture du projet de d�lib�ration qui devient, de fait, un projet de d�lib�ration nouveau. C?est pourquoi je pr�f�re faire des projets de d�lib�ration que des v?ux. Ce projet de d�lib�ration myst�rieux cache en fait un lieu mythique de la sc�ne alternative parisienne, "La Miroiterie". "La Miroiterie" est un des derniers lieux de culture populaire autog�r� alternatif � Paris. En sursis depuis 2007, depuis le rachat des murs par un groupe d?investissements, ce lieu a �t� victime d?un incendie criminel en 2014. C?est en 1999 que s?installe ce "squart" qui est la contraction de squat et art. H�riti�re de la culture underground, alternative et punk des ann�es 1980, "La Miroiterie" �tait enti�rement autonome, ne d�pendant d?aucun label ou d?une grosse r�gie de l?industrie artistique, ouverte aux artistes du monde entier, Manu CHAO, la saxophoniste, et David MURRAY y ont jou� alors qu?ils n?�taient pas aussi connus qu?aujourd?hui. Elle est devenue par la suite une salle o� les meilleurs groupes de free jazz et de jazz contemporain ont jou�. Un marchand de biens, Edmond COIGNET, a essay� de faire une op�ration sp�culative, mais heureusement Paris Habitat a pu racheter toutes les parcelles concern�es. Malheureusement, � la suite de cette vente, une grande opacit� s?est install�e sur cette parcelle. L?opacit� est telle que l?adjointe � l?urbanisme du 20e arrondissement a refus� de pr�senter ce projet de d�lib�ration, sur lequel elle n?a pas �t� associ�, sous le pr�texte que tout �tait lanc� depuis l?ancienne mandature. Pourtant, un incendie criminel, qui a mis fin au squart "La Miroiterie" en acc�l�rant la proc�dure d?expulsion par la Pr�fecture de police gr�ce � un arr�t� de p�ril, a eu lieu le 25 et 26 avril 2014, un mois apr�s l?�lection des �lus de cette mandature. Logiquement, nous avons demand� un retrait du projet de d�lib�ration pour qu?une concertation soit mise en place sur le devenir de la partie "La Miroiterie", et non sur la partie concern�e par la construction de logements �tudiants. La maire du 20e arrondissement l?ayant refus�, nous avons �t� contraints de voter contre ce projet de d�lib�ration. La d�couverte d?un projet cach� lors de ce Conseil d?arrondissement a cr�� beaucoup d?�moi. Dans ce quartier et bien au-del�, car la renomm�e de "La Miroiterie" d�passe largement les fronti�res de M�nilmontant. D?ailleurs je pense que Bruno JULLIARD pourra nous le confirmer. Je parle de projet cach� car la fiche technique comporte tr�s peu d?�l�ments sur le local d?activit�, sauf le prix d?ami de 199�euros le m�tre carr�, appel� sous une autre litote "local d?activit�". Sa taille est pourtant importante�: 1.300 m�tres carr�s, alors que la partie du logement �tudiant des deux parcelles de 880�m�tres carr�s et 420 m�tres carr�s est tr�s document�e. Pourtant, les projets semblent bien avanc�s sur cette parcelle, � �couter les d�tails donn�s par la Maire, malheureusement qui n?est pas pr�sente, avec des toits v�g�talis�s, des spas, du coworking, le d�placement des sorties de secours, etc. Une nouvelle fois, la d�mocratie locale est mise � mal apr�s le 48, rue Ramponeau, et Gr�sillon dont on vient de parler. Pourquoi ces �l�ments n?�taient pas dans la fiche technique�? Pourquoi il n?y a pas de concertation�? Le lieu serait-il lou� avant d?avoir �t� construit et le prix n�goci� par avance�? J?esp�re que j?aurai des r�ponses. Ce projet de d�lib�ration amend� r�pond heureusement � nos remarques. Comme je l?ai d�j� dit, ce qui n?�tait pas possible en Conseil d?arrondissement est devenu possible en Conseil de Paris. Le local d?activit� sera affect� apr�s une concertation. Il n?est plus fait mention du prix de location, est effac�e la r�f�rence � La Bellevilloise qui semblait, au regard de l?ancien projet de d�lib�ration, avoir pr�empt� l?espace cit�. Et il est maintenu que le lieu conserve la pratique du site existant de "La Miroiterie", c?est-�-dire au minimum la salle de concerts. Cependant, il reste un probl�me et non des moindres�: le permis de construire doit �tre d�pos� en janvier 2016, dans bient�t un mois. S?il est important de ne pas retarder les travaux sur la partie r�sidence �tudiante, comment faire une r�elle concertation sur le local d?activit�? Il sera question d?un nouveau passage en force. J?esp�re que l?on aura des r�ponses assez rapidement pour ne pas avoir la m�me situation que l?on a eue pour Gr�sillon, et que dans 3 mois, on soit encore en d�saccord avec M. MISSIKA. Merci d?avance.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Monsieur GLEIZES. La parole est � Mme Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Je vous le dis, il va falloir arr�ter cette arrogance. Je vous le dis pour M. MISSIKA parce qu?il y en a ras-le-bol�! Il y en a ras-le-bol de se permettre une telle arrogance quand, � un moment donn�, la v�rit� c?est que les dossiers sont trait�s et on met les citoyens et les �lus devant le fait accompli. Et comme le dit J�r�me GLEIZES, ce projet de d�lib�ration que nous allons aborder est bien r�v�lateur de la m�me m�thode. Evidemment, � premi�re vue, un projet en faveur du logement �tudiant, on ne peut qu?approuver vu le manque de logements �tudiants au loyer accessible sur la Capitale. Je vais voter contre ce projet de d�lib�ration, car il n'est pas honn�te de d�connecter ce projet de d�lib�ration du projet pr�vu au rez-de-chauss�e pour le financer. Et le r�trop�dalage sur ce projet de d�lib�ration que l'on a � ce Conseil montre bien qu?il y a un probl�me, et que vous reconnaissez au moins � moiti� qu'il y a un souci. Je voterai contre parce que par cette omission, qui j'en suis persuad�e �tait volontaire de votre part, vous d�connectez le projet pr�vu au rez-de-chauss�e pour le financer, vous m�prisez toute une histoire collective et un attachement pr�sent dans ce quartier, celui li� � "La Miroiterie", celui de lieux culturels partag�s. Il existe par ailleurs d�j� � 30 m�tres des logements �tudiants qui sont d�j� bien peu int�gr�s dans le quartier. Quand on construit du logement �tudiant, on doit aussi penser comment on l'int�gre dans le quartier. Et penser comment on l'int�gre dans le quartier, c'est construire les projets avec les habitants du quartier. Ces logements �tudiants sont construits donc sur la parcelle o� existait auparavant "La Miroiterie", lieu alternatif unique de musique "underground", mais aussi lieu unique o� se m�laient diverses activit�s d'�ducation populaire dans un esprit de libert�, d'engagement sans �quivalent dans la Capitale. Lors du Conseil du 20e arrondissement, nous avons d�couvert que le financement de ces logements �tudiants serait �troitement li� � des activit�s lucratives au rez-de-chauss�e. On nous a parl� d'un spa, d'espaces de "coworking", nouvelle mode pour d�signer au final des espaces de bureaux, une galerie, des boutiques artisanales, l?anticipation d'un mur d'expression pour essayer de garder au moins l'esprit artistique, et une salle de spectacles de 100 places. Bien s�r, on salue la volont� de la Ville qui a assum� de racheter aux marchands de biens qui en 12 ans avaient acquis 48 lots attenants. La Ville pr�tend par ce projet d�fendre l'int�r�t g�n�ral en maintenant la vocation culturelle du lieu, mais pourquoi la d�fense de cet int�r�t g�n�ral ne peut-elle pas �tre compatible avec une r�elle implication des citoyens, des acteurs du quartier dans leur ensemble, dans l'�laboration du projet�? Nous, �lus, nous avons d�couvert cela lors de la s�ance du Conseil d'arrondissement. Pourquoi�? Comment cela se fait-il�? L'�quipe qui faisait vivre "La Miroiterie", sans aide d?ailleurs de la Mairie, a-t-elle �t� associ�e � la r�flexion des futurs espaces�? Non. Pourtant, elle s'est constitu�e en association depuis 2013, � la demande m�me de la Mairie. Elle a fait deux demandes de locaux dans des locaux de baux de convention d?occupation pr�caire aupr�s de la Calas, rien, elle n'a toujours � ce jour aucune proposition. Les habitants du conseil de quartier, pourtant si attach�s � pr�server un esprit coop�ratif d'appropriation sociale des espaces pour des d�marches de solidarit�, de culture partag�e, ont-ils �t� associ�s�? Non, pas le moins du monde, et Monsieur Bruno JULLIARD, cessez de dire que c'est faux, je les ai encore eus au t�l�phone y compris hier, donc hier, ils n?avaient toujours pas de proposition. Je ne doute pas un seul instant que vous allez nous annoncer que la concertation va commencer. Mais donnons une date de r�union d'information, parce qu'en passant, sur la question de la rue Ramponeau dont on a parl� tout � l'heure, vous nous dites que, comme on avait vot� un v?u en septembre, ce n'�tait pas la peine de repr�senter un v?u. Mais quelle concertation y a-t-il eu depuis septembre�? Rien, que dalle�! Et sur ce dossier, c'est la m�me situation, aucune concertation. Et sur quoi va porter cette concertation si elle a lieu enfin maintenant�? Sur la couleur des boutons des portes d'entr�e�? Quand accepterez-vous enfin de partir aussi des projets des habitants, de faire travailler les services, quitte � dire�: attendez, on ne peut pas faire autrement, on est oblig� sur les rez-de-chauss�e de garder au moins tant de m�tres carr�s assez lucratifs parce qu?il faut faire rentrer un loyer. Mais au moins les choses seraient claires, mais dites les choses, assumez le d�bat, assumez la confrontation, les citoyens peuvent l'entendre. Le pire est quand les choses sont faites derri�re le dos, non seulement des citoyens, mais aussi des �lus et des associations. De nombreux collectifs d'artistes ne demandent qu'� trouver des espaces mutualis�s, soyons ambitieux, soyons innovants pour reprendre ce mot qui vous est aussi cher, faisons un espace culturel, novateur, multidisciplinaire, un espace au service de la cr�ation et de l'appropriation sociale de la culture. Un espace engag� dans des d�marches d?�ducation populaire avec toutes et tous et pour toutes et tous. Alors non, je ne voterai pas ce projet de d�lib�ration, parce que cela suffit que l'on nous pr�sente les dossiers de cette mani�re-l�. Je vous propose d'ailleurs qu'il soit report� et que l'on puisse retravailler avec l'ensemble des acteurs sur les projets du rez-de-chauss�e, et qu'ensuite ce soit bien l'ensemble du dossier qui fasse l'objet d'un projet de d�lib�ration au Conseil de Paris. Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame SIMONNET. La parole est � Mme Rapha�lle PRIMET, pour cinq minutes maximum.

Mme Rapha�lle PRIMET. - Ce projet de d�lib�ration concerne une parcelle embl�matique du 20e, puisqu'elle a abrit� pendant 15 ans "La Miroiterie", squat mais surtout lieu de spectacles, d?expositions, de diffusions musicales atypiques et de pratiques vari�es et alternatives. Ce lieu autog�r� devenu culte a marqu� la vie du quartier M�nilmontant, et sa fermeture suite � l'incendie et l?�croulement d'un mur a marqu� la fin d'une �poque. Ce n'est donc pas une parcelle banale, les habitants y sont tr�s attentifs et ce, d'autant plus qu'il y a eu ces derniers mois, plusieurs projets qui ont suscit� de l'�motion en ce qu'ils impactaient des lieux culturels et artistiques dans l'arrondissement, comme le 48, rue Ramponeau ou la rue D�noyez. Les habitants sont donc extr�mement sensibilis�s et mobilis�s, ne souhaitant pas voir l'�me du 20e s?envoler ni dans la sp�culation immobili�re ni dans des projets s'�loignant trop de l'esprit de nos quartiers. Une partie d'ailleurs se r�unit r�guli�rement � la Bellevilloise autour d?un collectif nomm� "Belleville n?est pas � vendre". D'un autre c�t�, nous sommes conscients de l'importance de cr�er de nouveaux logements �tudiants dans une ville qui pr�sente encore de grosses carences en mati�re d'h�bergement et nous ne souhaitons donc pas retarder la construction de la r�sidence. L'amendement propos� nous va, car il permet de lancer les travaux tout en mettant � l?arr�t le projet artistique et des surfaces dites commerciales allou�es � la Bellevilloise, ce qui permettra aux habitants de prendre connaissance de ce projet. Mais ce vote ne sera pas un blanc-seing, nous serons totalement vigilants et une concertation devra �tre men�e avec les habitants pour r�pondre � leurs attentes quant � ce qu'ils souhaitent voir s'installer en lieu et place de "La Miroiterie". Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Madame PRIMET. Ian BROSSAT a grand plaisir � r�pondre � chacun d'entre vous.

M. Ian BROSSAT, adjoint. - Je r�ponds bien volontiers sur ce projet de d�lib�ration, bien que n?�tant ni adjoint au spa ni au hammam ni au sauna, je vous propose deux amendements de l?Ex�cutif au projet de d�lib�ration DLH 383, dont il a �t� largement question dans nos d�bats. Un premier amendement technique concernait une erreur mat�rielle portant sur les subventions utilis�es. Il �tait fait mention de subventions de l'Etat remplac�es par des subventions de la Ville de Paris, le montant total des subventions reste inchang�. Et un deuxi�me amendement de l?Ex�cutif pr�cise que l'attribution du local en rez-de-chauss�e sera d�termin�e � l'issue d'une concertation, ce qui vise pr�cis�ment � tenir compte des remarques qui ont �t� faites au sein du Conseil du 20e arrondissement. Et je tiens � pr�ciser pour finir que les financements vot�s dans ce projet de d�lib�ration sont forfaitaires et totalement ind�pendants du financement de la partie culturelle de l'op�ration.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Monsieur BROSSAT. Je mets donc aux voix, � main lev�e, l'amendement technique n��150. Qui est pour�? Qui est contre�? Abstentions�? L'amendement est adopt�. Je mets aux voix, � main lev�e, l'amendement technique n��150'. Qui est pour�? Qui est contre�? Abstentions�? L'amendement est adopt�. Et je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 383 ainsi amend�. Qui est pour�? Qui est contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration amend� est adopt�. (2015, DLH 383). Merci beaucoup.

Décembre 2015
Débat
Conseil municipal
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