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8 - 1996 GM. 292 - Subventions à des organismes participant à l'opération "Ville vie vacances".





Mme Nicole CATALA, pr�sident. -Nous passons au dossier GM. 292 qui concerne des subventions des organismes participant � l'op�ration "Ville vie Vacances".
Je donne la parole � l'orateur inscrit qui est Mme CAPELLE.

Mme Liliane CAPELLE. -Madame le Pr�sident, mes chers coll�gues, il est �videmment trop t�t pour tirer un premier bilan des activit�s men�es en faveur des jeunes parisiens cet �t�. Mais je voudrais vous faire part des observations que m'inspire la visite de quelques centres d'animation dans mon arrondissement.
La fr�quentation des diff�rentes structures, centre d'initiation sportive, centre de loisirs, centre d'animation, semble satisfaisante et les activit�s propos�es r�pondent dans l'ensemble � l'attente des jeunes.
Je voudrais adresser mes remerciements pour la qualit� de l'encadrement propos� par les forces de police. Je les f�licite tr�s sinc�rement car leur d�vouement est total.
En revanche, on observe quelques difficult�s d'accueil pour certaines des activit�s et pour les s�jours en particulier.
Si pour Paris la demande est globalement satisfaisante, �a n'est pas toujours le cas pour les sorties � la journ�e et les mini-s�jours hors de la Capitale.
Le nombre de places est notoirement insuffisant. C'est pourtant vers ce type d'activit�s que la demande est la plus forte.
Je comprends parfaitement la n�cessit� d'un travail de proximit� mais, comme je le soulignais d�j� lors de la derni�re s�ance du Conseil de Paris, il est indispensable qu'un maximum de jeunes quitte la capitale.
Or force est de constater que des restrictions budg�taires font que des destinations pour les bases de loisirs sont limit�es ce qui diminue les capacit�s d'accueil.
De ce fait chaque jour une vingtaine d'enfants ne peut prendre place dans les cars.
Vous imaginez leur amertume. Les situations exceptionnelles exigent des moyens exceptionnels et comme dans beaucoup d'autres domaines il vaut mieux pr�venir que gu�rir. Et encore, peut-on ensuite parler de gu�rison quand le mal est trop profond ?
Par exemple dans le XIe arrondissement, dans le cadre de l'op�ration "Ville-Vie-Vacances" seules 28 places sont propos�es pour 3 mini-s�jours et une randonn�e dans la Vienne. Ailleurs, ce sont 12 places pour des activit�s sportives et de loisir en Charente-Maritime. Ou encore, 12 places pour 3 randonn�es bateli�res.
Au total, c'est un peu plus d'une centaine de places pour les adolescents. Les associations qui organisent ces s�jours sont souvent d�sempar�es devant l'obligation de refuser des demandes d'inscription faute de places suffisantes.
Cette situation appelle de ma part deux remarques : ce dispositif a �t� pr�sent� aux �lus le 20 juin dernier lors d'une r�union pr�sid�e par l'Adjoint au Maire de Paris, charg� de la Pr�vention et de la Protection. C'�tait une r�union courtoise et int�ressante mais ce n'est pas une r�union de concertation avec les �lus des arrondissements concern�s. Je crois donc n�cessaire, � l'avenir, de pr�parer ce dispositif en amont et en �troite collaboration avec les mairies d'arrondissement afin de d�finir avec pr�cision les besoins r�els de chaque arrondissement.
Seconde remarque : un grand nombre d'associations acteurs des op�rations "Ville-Vie-Vacances" ont �t� inform�es tardivement du nombre de projets subventionn�s par la ville. Ne pensez-vous pas utile d'informer plus t�t les associations des projets retenus ? Ce dispositif gagnerait en efficacit� si les associations connaissaient d�s le mois de janvier, le montant de la subvention accord�e par la Municipalit� ?
Le principe g�n�ral en mati�re de subventions devrait �tre de favoriser les associations participant de mani�re r�elle � la vie locale par des actions de terrains. Or nombre d'entre elles doivent se contenter d'aides parfaitement symboliques, souvent inf�rieures ou �gales � 5.000 francs, ou sans aucun rapport avec le soutien attendu par la Municipalit� parisienne.
Quand une association comme le Centre social "Solidarit� de la Roquette" demande 90.000 F � la Ville pour emmener une dizaine de jeunes en province, elle re�oit 10.000 F.
L'association "La Rue" demande pour un s�jour linguistique � Londres, trois mini-s�jours en juillet, des mini-s�jours culturels en France, divers chantiers en province, pour 238.000 francs. La Ville lui offre 46.000 francs.
Madame le Pr�sident, sans vouloir nous �loigner du sujet qui nous int�resse, la Ville subventionne plusieurs grandes associations sans que le b�n�fice soit �vident pour les Parisiens. Est-il vraiment indispensable d'aider � hauteur de 8 millions de francs l'association Internationale des Maires francophones, alors que les actions concr�tes en faveur de la francophonie sont quasi-inexistantes ? Peut-on vraiment justifier un budget de 3 millions de francs allou� au Commissariat de Paris � Tokyo ?
Je crois n�cessaire de reconsid�rer � la baisse de telles d�penses et de red�ployer les sommes engag�es en direction des associations qui travaillent sur le terrain.
Avant de conclure, je souhaiterais �voquer en quelques mots la situation des Centres a�r�s de la ville de Paris. Ce qui frappe, c'est le nombre restreint de centres d'accueil dans les arrondissements et le manque d'animateurs et de moyens.
Croyez-vous juste, Madame le Pr�sident, de laisser une dizaine d'enfants toute la journ�e dans la cours de r�cr�ation en pr�sence d'un seul animateur, car il n'y avait plus assez de places dans l'autocar charg� de d�poser les enfants dans un Centre de loisirs ?
Il faut corriger au plus vite les probl�mes que posent l'inscription et la r�partition des enfants dans les centres d'accueil.
Enfin le bon fonctionnement des centres de loisirs d'�t� suppose l'organisation d'activit�s et de sorties vari�es pour les enfants. Or, par exemple, l'affectation d'un seul ma�tre-nageur-sauveteur pour l'ensemble des centres de loisirs d'�t� dans le 20e arrondissement, aboutit � un nombre d�risoire de sorties en piscines au cours de cet �t�.
Il me semble que l'affectation en nombre suffisant de ma�tres nageurs sauveteurs pour assurer les sorties en piscine fr�quentes est justifi�e par l'int�r�t des enfants dans cette discipline et le climat estival.
Voil�, Madame le Pr�sident, les observations que je souhaitais porter � votre connaissance afin de donner aux op�rations de pr�vention-�t� un caract�re plus efficace et mieux adapt� � la situation.
Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs du groupe du Mouvement des citoyens).

Mme Nicole CATALA, pr�sident. -Monsieur GOUJON va vous r�pondre.

M. Philippe GOUJON. -Merci, Madame le Pr�sident.
J'interviens pour dire que je trouve un petit peu injuste et pol�mique l'intervention de notre coll�gue qui nous a fait une description tout � fait mis�rabiliste de ces op�rations dans lesquelles bien s�r nous ne pouvons que reconna�tre l'action men�e par les administrations de la Ville, par les associations, par les travailleurs sociaux auxquels, dans un premier temps, je tiens � rendre hommage en raison du travail tout � fait important, et je dirai m�me exemplaire, qu'ils font sur le terrain.
Pour ne pas pol�miquer, je ne rappelle pas que c'est en 1984 que l'Etat s'est totalement retir� du financement de ces op�rations et que c'est � ce moment-l� que le D�partement de Paris a d� prendre le relais.
A l'�poque je ne me souviens pas avoir entendu nos coll�gues socialistes critiquer ce retrait financier par le Gouvernement de l'�poque des op�rations pr�vention-�t�.
Nous avons voulu r�cemment, nous, avec l'Etat, aller plus loin en faisant en sorte que ces op�rations pr�vention-�t� soient men�es tout au long de l'ann�e dans le cadre des op�rations Ville-Vie-Vacances. Op�rations qui s'adressent aux jeunes, pr�-adolescents, adolescents et jeunes majeurs pour lesquels il convient de tout mettre en oeuvre afin d'�viter un d�soeuvrement trop souvent � l'origine de conduites inciviles ou m�me d�lictueuses.
En ce qui concerne les jeunes pris en charge, je peux d'ailleurs pr�ciser que tous ont des probl�mes familiaux et scolaires graves - car c'est sur cette population que nous nous concentrons - les 3/4 sont plus ou moins de petits d�linquants, la moiti� d'entre eux a �t� confront�e � la prise de produits toxiques. C'est pour vous dire l'importance que nous accordons � ces jeunes en voie de d�sinsertion et de marginalisation.
L'objectif est donc de leur faire d�couvrir des centres d'int�r�ts nouveaux, de les initier � des pratiques sportives ou de les faire participer � des activit�s culturelles de toutes sortes.
Il s'agit �galement de cr�er des liens �troits entre eux et les associations de pr�vention, afin de d�boucher sur une prise en charge plus individualis�e pendant le reste de l'ann�e.
C'est la qualit� des actions men�es qui compte plus que leur quantit�.
Cette ann�e encore, une priorit� a �t� donn�e d'ailleurs aux promoteurs qui peuvent assurer, au niveau des associations, ce suivi tout au long de l'ann�e, directement ou en partenariat.
Il ne s'agit pas d'une action isol�e pendant l'�t� mais d'une action que nous souhaitons mener pendant toute l'ann�e en faveur de ces jeunes.
Ces op�rations s'ajoutent �videmment aux actions habituelles men�es par les organismes financ�s par la collectivit� parisienne, et par d'autres. La collectivit� parisienne n'�tant pas la seule � consacrer un budget sp�cifique � ces op�rations. Elle en assure n�anmoins l'infrastructure g�n�rale tout au long de l'ann�e.
C'est donc en juin 1995 que les OPE sont devenues les op�rations Ville-Vie-Vacances, �tendues � l'ensemble des vacances scolaires.
La Ville qui s'y associe tr�s largement, a fait progresser son effort budg�taire de 568.400 francs, en 1995 pour les OPE, � 968.400 francs en 1996 pour les op�rations Ville-Vie-Vacances, soit une augmentation de 70 , ce qui, me semble-t-il, correspond � un effort particuli�rement important de notre collectivit� pour proposer des types d'activit�s de trois sortes :
- les s�jours hors Paris : visite du Futuroscope, descentes en rafting dans les Pyr�n�es, un camp en C�te d'Ivoire, du cyclo-tourisme en Picardie et un s�jour � Londres en sont quelques exemples.
- des animations et des sorties � la journ�e en r�gion parisienne comme, par exemple, du canotage sur la Marne, l'�dition de cartes postales anciennes, des ateliers vid�o-photo, des activit�s sportives tr�s diverses...
- des activit�s d'insertion par l'�conomique qui permettront � ces jeunes d'appr�hender la r�alit� du monde du travail par des petits travaux saisonniers, des travaux d'am�nagement de courte dur�e, des ventes itin�rantes ou encore des r�alisations culturelles destin�es � la vente.
Cette op�ration, men�e sur l'ensemble de la Capitale, concerne d'abord les quartiers du Nord et de l'Est de Paris ainsi que le centre, comme le Forum des Halles ou le quartier Beaubourg, et le Sud, notamment les 13e, 14e et 15e arrondissements. Et sur l'ensemble de l'ann�e, ce sont pr�s de 6.000 jeunes qu'accueillent ces associations.
Dans le d�tail, plus de 40 projets d'animation pour 3.500 jeunes, pr�s d'une centaine de s�jours hors Paris pour 2.300 jeunes et 12 chantiers pour pr�s de 200 jeunes.
Il convient de remarquer que si le nombre de jeunes n'augmente pas dans la m�me proportion que la subvention globale consacr�e � ces projets, les associations ont accueilli, comme je le disais, les adolescents et pr�-adolescents tout au long de l'ann�e.
Cette ann�e, la Ville a souhait� s'attacher � mieux prendre en consid�ration les projets destin�s aux filles ainsi qu'au plus jeunes et, sur l'ensemble des activit�s retenues au titre des op�rations "Ville-Vie-Vacances", sept concernent notamment exclusivement les filles.
Les Zones urbaines sensibles ont �galement, dans le cadre de la Politique de la Ville, fait l'objet d'une attention particuli�re puisqu'elles repr�sentent un quart du budget consacr� � ces op�rations.
Je n'�voquerai pas, Madame le Pr�sident, pour ne pas allonger les d�bats, les actions qui sont �galement men�es par la D.J.S., avec ses 26 centres d'initiation sportive, avec des ouvertures nocturnes des terrains dans plusieurs quartiers, ni celles men�es par la D.G.A.P.P. ou la D.A.S.C.O., qui permettent au total � plus de 80 associations, � plus de 270 centres de loisirs, � pr�s de 40 centres d'animation et � 26 centres d'initiation sportive de proposer ces activit�s diversifi�es qui r�pondent, je crois, aux attentes et aux besoins des jeunes et privil�gient cette ann�e les actions men�es en partenariat avec les associations, celles propos�es aux jeunes filles ainsi que les projets prenant en compte l'avenir socio-professionnel des jeunes.
Je voudrais dire �galement que le 11e arrondissement, dont Mme CAPELLE est �lue, s'il a fait l'objet, cette ann�e encore d'actions importantes, sera sans doute en mesure, l'ann�e prochaine, par une concertation peut-�tre mieux adapt�e, � laquelle je souscris bien volontiers, de faire encore davantage, ainsi que tous les arrondissements concern�s par ces difficult�s.

Mme Nicole CATALA, pr�sident. -Merci, mon cher coll�gue.
Monsieur PICOURT, vous souhaitez intervenir ?
Je vous donne la parole.

M. Patrick-Olivier PICOURT. -Merci, Madame.
Je voudrais r�pondre � Mme CAPELLE qui a remis en cause l'association Paris-Tokyo et l'A.I.M.F.
D'abord, pour ce qui concerne Paris-Tokyo, la subvention n'est pas de 3 millions de francs mais d'un peu moins de la moiti�. J'ai effectivement fait r�duire cette subvention qui correspond � une pr�sence parisienne � Tokyo qui a donn� lieu � un certain nombre d'�changes culturels importants ; vous avez connu (parce que c'est une manifestation qui vient d'avoir lieu et qui a eu beaucoup de succ�s), le "Japonisme dans la mode" � Galli�ra, et puis surtout c'est une association qui marque une pr�sence parisienne importante � Tokyo.
Je crois que je vais r�-augmenter le budget de cette op�ration parce que, aujourd'hui, il s'agit de relancer le tourisme japonais en France, nous avons besoin de d�velopper notre image et d'am�liorer notre image l�-bas, en sachant que cela repr�sente pour l'�conomie parisienne un solde extr�mement favorable et important.
Pour ce qui concerne l'A.I.M.F., Madame, vous avez raison, cela ne concerne pas des enfants parisiens, cela concerne une aide essentiellement sur l'Afrique, d'infrastructure.
Personnellement, je souhaite que l'on poursuive cette aide.

Mme Nicole CATALA, pr�sident. -Je vais mettre aux voix le projet de d�lib�ration GM. 292.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Abstentions ?
Il est adopt� � la majorit�, Mme TAFFIN et M. DUMAIT s'�tant abstenus. (1996, GM. 292).

Juillet 1996
Débat
Conseil général
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