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50 - QOC 2000-4 Question de M. Philippe LAFAY à M. le Maire de Paris relative à la fermeture de l'Hôtel-Dieu (4e)


Libell� de la question :
"Les restructurations de la carte sanitaire de l'Ile-de-France et la n�cessaire ma�trise de d�penses de sant� posent le probl�me de la fermeture de certains h�pitaux et, � ce titre, celui de la fermeture � court terme de l'H�tel-Dieu. En effet, les arguments pour cette fermeture ne manquent pas : h�pital de structure de taille moyenne qui ne permet pas de contenir l'ensemble des sp�cialit�s m�dicales et chirurgicales d'un h�pital universitaire, monument class� qui se pr�te mal aux adaptations techniques et volum�triques incessantes dict�es par le progr�s des technologies m�dicales.
En r�sum�, cette structure de soins est architecturalement fig�e et m�dicalement inadapt�e.
Cependant, M. Philippe LAFAY estime que cette analyse est imparfaite � plus d'un titre. La notion de grand h�pital universitaire "complet" d�coule d'une vision centralisatrice qui est commode pour les planifications th�oriques, administratives et m�dicales, mais inadapt�e aux usagers.
En effet, il faut tenir compte de 2 r�alit�s : la premi�re est que Paris n'est pas une ville nouvelle et la seconde, c'est que toute modification sanitaire n'a de pertinence que si elle pr�serve l'int�r�t des usagers.
Il n'y a aucune n�cessit�, dans Paris, qu'un h�pital universitaire assure � lui seul un large �ventail de sp�cialit�s. Il suffit que son activit� soit compl�mentaire et qu'elle r�ponde � une demande locale.
Certes, le centre de Paris est peu habit�, mais durant la journ�e, la densit� humaine y est tr�s �lev�e. Le secteur est tr�s touristique (Louvre, Les Halles, Notre-Dame, Saint-Michel), tr�s commer�ant et il est � la crois�e de plusieurs grands axes de circulation et de m�tros.
Une forte demande de soins m�dicaux concerne les consultations sur rendez-vous (tout le monde conna�t celle des c�l�bres Centre diagnostic pour la m�decine, Service pour le mal de dos, Service d'ophtalmologie et Service de diab�tologie et de nutrition, et les consultations de pneumologie, d'h�matologie et de chirurgie ne d�semplissent pas.
La seconde forte demande de soins m�dicaux est celle centr�e sur les urgences. En fait, les probl�mes auxquels sont confront�s les services d'urgence de l'H�tel-Dieu concernent la pr�carit�, la petite et moyenne traumatologie avec, en particulier, l'�pineux probl�me des urgences "ressenties" comme telles par les bless�s. Au total, c'est environ 55.000 urgences par an qui sont trait�es, dont 7.000 admises. En aval de cet accueil, le service de chirurgie s'est organis� afin de prendre en charge imm�diatement toute la traumatologie courante. Cet accueil s'est traduit par l'hospitalisation de plus de 1.000 patients par an, avec plus de 100.000 K orthop�diques r�alis�s par an.
En r�sum�, pour certaines activit�s, l'H�tel-Dieu est une structure de soins n�cessaire et suffisante et la fermeture compl�te de l'h�pital aurait de graves r�percussions sur l'offre de soins. Et sur un triple plan historique, symbolique et pratique, il serait aussi inconsid�r� de cesser l'activit� de soins dans le coeur de Paris que d'y retirer la Police et le Clerg�.
Aussi, M. Philippe LAFAY souhaiterait-il que le Conseil de Paris fasse conna�tre au Gouvernement les graves cons�quences qu'entra�nerait la fermeture de l'H�tel-Dieu sur la prise en charge des soins des Parisiens."
R�ponse (Mme Marie-Th�r�se HERMANGE, adjoint) :
"La Direction g�n�rale de l'A.P.-H.P. n'a jamais envisag� de fermer l'H�tel-Dieu, qui comme le souligne justement le Docteur LAFAY, poss�de une dimension historique et symbolique tr�s forte.
En revanche, dans le cadre de la r�flexion que m�ne actuellement l'A.P.-H.P. pour �laborer son plan strat�gique 2001-2004, et eu �gard aux dispositions du nouveau sch�ma r�gional d'organisation sanitaire d'Ile-de-France, il est pr�vu d'adapter les activit�s de l'H�tel-Dieu en prenant en consid�ration les atouts et les contraintes de ce site, et les �volutions de son environnement, dans l'objectif de mieux desservir la population et en compl�mentarit� avec les activit�s d�velopp�es dans d'autres h�pitaux de l'A.P.-H.P.
A cet �gard, une attention toute particuli�re sera apport�e aux missions importantes et sp�cifiques d'h�pital de proximit� au centre de la Capitale qu'assure l'H�tel-Dieu, tout particuli�rement en mati�re d'accueil des urgences.
Dans cette perspective, une mission d'�tude a �t� confi�e au Professeur Daniel COUTURIER, Pr�sident de la pr�c�dente Commission m�dicale d'�tablissement de l'A.P.-H.P., sur les orientations m�dicales � envisager pour cet h�pital. Il lui a �t� demand� d'approfondir tout particuli�rement la possibilit� d'un d�veloppement des activit�s d'hospitalisation de jour, reposant sur un plateau technique performant, compte tenu de l'atout que repr�sente la situation de l'h�pital au c?ur de la cit� et au carrefour d'un important r�seau de communication.
De ce point de vue, la mise en ?uvre d'organisations nouvelles r�pondant aux souhaits de la population (hospitalisation "ambulatoires", d�veloppement de r�seaux avec les m�decins de ville, recours accru � l'hospitalisation � domicile...) sera recherch�.
Parall�lement, une �tude a �t� confi�e au Centre national d'expertise hospitalier afin d'�valuer les contraintes d'une mise en conformit� des b�timents, tant au regard des normes de s�curit� incendie et s�curit� �lectrique que sous l'angle des conditions de l'accueil des patients.
A la lumi�re de ces deux �tudes, en �troite concertation tant avec la communaut� hospitali�re de l'H�tel-Dieu qu'avec l'ensemble des parties prenantes � ce dossier, sera propos�e l'�valuation des activit�s m�dicales � inscrire au prochain plan strat�gique de l'A.P.-H.P."

Janvier 2000
Débat
Conseil municipal
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