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30 - 2000, DAC 12 - Approbation du choix de la société "ARTIS S.A.R.L." en qualité de délégataire pour l'exploitation de l'Auditorium Saint-Germain-des-Prés (6e). - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer la convention correspondante


M. Manuel DIAZ, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DAC 12 relatif � l'approbation du choix de la soci�t� ARTIS S.A.R.L. en qualit� de d�l�gataire pour l'exploitation de l'Auditorium Saint-Germain-des-Pr�s - Autorisation � M. le Maire de Paris de signer la convention correspondante.
La parole est � Mme Soizik MOREAU.
Mme Soizik MOREAU. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, lors de la s�ance du Conseil de Paris du 20 janvier 1997, la majorit� municipale avait d�sign� la soci�t� ARTIS, une S.A.R.L., gestionnaire de l'Auditorium Saint-Germain-des-Pr�s pour le compte de la Ville de Paris.
Cette convention de d�l�gation de service public arrive � �ch�ance le 30 janvier 2000.
Vous nous proposez donc aujourd'hui d'approuver le choix d'un nouveau d�l�gataire, en l'occurrence la soci�t� ARTIS, la majorit� du Conseil de Paris ayant approuv�, en 1999, le principe d'une nouvelle d�l�gation de service public pour la gestion de cet �quipement.
Les �lus du Mouvement des citoyens ont fait part pr�c�demment, sur ce m�me dossier, de leur opposition au mode de gestion retenu par la Municipalit�, qui ne s'accompagne pas des efforts de transparence n�cessaires pour que les �lus puissent comparer l'int�r�t de ce choix par rapport au mode de gestion ant�rieur � 1995.
Il n'est pas inutile, en effet, de rappeler que la gestion par la Municipalit� de cet �quipement municipal, inaugur� en 1992, a �t� jusqu'ici assez opaque. L'association qui g�rait pr�c�demment cet Auditorium a re�u, en f�vrier 1995, notification de la d�nonciation de la convention qui lui confiait cette gestion par la Direction des Affaires culturelles de la Ville de Paris, au motif de contraintes budg�taires. Une subvention d'�quilibre annuelle de 1,2 million de francs �tait alors accord�e � cette association dirig�e par l'ancien Directeur du Conservatoire municipal du 6e arrondissement. Selon cet exploitant, la subvention allou�e ne permettait pas de promouvoir convenablement l'Auditorium et obligeait, notamment pour payer les musiciens, la maintenance et la publicit� des spectacles, � louer la salle pour d'autres usages que les concerts, ce qui, bien �videmment, allait � l'encontre des efforts qu'il aurait fallu faire pour am�liorer l'image et la fr�quentation de l'Auditorium.
On voit, � travers cet exemple, un manque de consid�ration port� par la Municipalit� � l'effort de gestion des �quipements culturels qu'il conviendrait d'assurer pour offrir dans de bonnes conditions aux Parisiens des manifestations � des prix r�ellement attractifs.
Ce d�sengagement de la Ville en termes de gestion s'est d'ailleurs accompagn� dans tous les domaines, � partir de 1995, d'un d�sengagement en termes d'investissement en faveur des �quipements, qui ont chut� globalement de pr�s de 40 % entre 1995 et 1998. Le secteur de l'Action culturelle n'aura pas �t� �pargn� par cette politique, comme on peut le constater avec cet Auditorium.
J'�voquerai � ce sujet, tr�s bri�vement, la question du Th��tre de la Ga�t� Lyrique o� ce d�sengagement aura non seulement abouti � une fermeture de cette salle, pourtant exceptionnelle, pendant pr�s de deux d�cennies, mais aussi, compte tenu de la mise en oeuvre d'un projet qui portait certainement en lui-m�me les causes de son �chec, � une gabegie qui aura co�t� plus de 180 millions de francs � la Ville en r�glement de garantie d'emprunt.
Au regard de ce type de "contrainte budg�taire", entre guillemets, la subvention annuelle de 1,2 million de francs accord�e jusqu'en 1995 par la Ville � l'association g�rant l'Auditorium Saint-Germain para�t aujourd'hui bien modeste !
En faisant � nouveau le choix d'une d�l�gation de service public pour la gestion de l'Auditorium, vous semblez avoir fait celui de renforcer l'opacit�.
Le projet qui nous est soumis aujourd'hui pr�cise en effet que la formule de d�l�gation de service public s'est av�r�e concluante dans ses aspects artistiques, administratifs et financiers. En cons�quence, vous nous proposez de poursuivre l'exploitation de l'�quipement selon le m�me principe de 2000 � 2005.
Le bilan de la derni�re d�l�gation, pour le moins succinct, se r�v�le en fait un peu maigre en contenu. Nous ne pouvons nous r�soudre � accepter que l'on d�cide ainsi du sort d'une salle municipale de spectacles de 355 places, une des rares situ�es sur la rive gauche, sans qu'un bilan pr�cis et d�taill� ait �t� pr�sent� aux �lus pour la seconde p�riode de d�l�gation. Il s'agit de gestion, �videmment.
Nous apprenons seulement � la lecture de ce m�moire que, du point de vue artistique, ARTIS, exploitant actuel, a su faire �merger les deux saisons derni�res une image nouvelle de l'Auditorium, tant dans le domaine musical que dans celui du spectacle pour la jeunesse ou pour les soir�es litt�raires cr��es en 1998.
J'ai moi-m�me assist� � un concert et � un spectacle po�tique de qualit�, c'est ind�niable. Mais quels �l�ments objectifs pouvons-nous avoir sur la fr�quentation de l'Auditorium depuis son ouverture, selon les diff�rents types de publics ou de spectacles ?
Il est visible, en effet, � la lecture du projet, que la Municipalit� attend un surcro�t de ressources de l'exploitation d�l�gu�e de cet �quipement, puisqu'il est pr�vu une augmentation r�guli�re de la redevance vers�e par le concessionnaire � la Ville...
M. Manuel DIAZ, adjoint, pr�sident. - Ma ch�re coll�gue, concluez.
Mme Soizik MOREAU. - Je conclus... de 50.000 F en 2000 � 90.000 F en 2004. Bien entendu, l'incidence de ces �volutions sur les prix des places reste floue. Les tarifs, d�j� �lev�s, pourront, semble-t-il, varier jusqu'� pr�s de 5 % par an et ces prix pourraient donc augmenter de 20 � 25 % et atteindre 150 � 160 F la place. Comment ces tarifs ont-ils �volu� depuis 1995 ? Nous ne le savons pas.
Vous l'aurez compris, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, ce sont ces m�thodes de gestion, cette insuffisance de transparence et cette priorit� visiblement accord�e � la rentabilit�, au risque de d�courager ceux qui sont les plus modestes, qui nous conduiront une fois encore � ne pas voter ce projet.
Je vous remercie.
M. Manuel DIAZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.
Pour r�pondre � Mme MOREAU, Madame MAC� de L�PINAY, vous avez la parole.
Mme H�l�ne MAC� de L�PINAY, adjoint, au nom de la 4e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Madame MOREAU, je suis un peu effray�e par votre intervention qui passe de l'Auditorium Saint-Germain � la Ga�t� Lyrique, et puis je ne comprends pas pourquoi, quand il y a une d�l�gation de service public qui est vraiment une op�ration extr�mement claire, extr�mement limpide, extr�mement publique, vous trouvez qu'il y a de l'opacit� ! Il y a l� quelque chose que je ne comprends pas !
Je vous signale que les rapports d'activit� des soci�t�s ayant une d�l�gation de service public sont annex�s au budget de la Ville, que rien de tout cela n'est myst�rieux, que par ailleurs le programme de l'Auditorium Saint-Germain est �videmment �dit�, que si vous voulez les chiffres de fr�quentation, ce n'est pas du tout myst�rieux, que pour ce renouvellement de d�l�gation la soci�t� ARTIS a �t� en concurrence avec d'autres soci�t�s et qu'il s'est trouv� que les propositions que faisait ARTIS �taient les plus int�ressantes pour la Ville. Si, effectivement, on s'aper�oit qu'il y a une augmentation de la redevance pay�e � la Ville, c'est pr�cis�ment parce que la soci�t� ARTIS a tr�s bien r�ussi son implantation dans ce lieu et que, pr�cis�ment, elle commence � se cr�er v�ritablement un public.
Je dois donc dire que je ne comprends pas vos interrogations. Il me semble au contraire que la mise en d�l�gation de service public de l'Auditorium Saint-Germain est une des choses les plus limpides que l'on puisse trouver. Vous avez vous-m�me dit que la gestion ant�rieure n'�tait pas tout � fait claire ; nous, pr�cis�ment, nous avons voulu que tout cela soit parfaitement l�gal, parfaitement clair, parfaitement r�glementaire, si je puis dire, et nous sommes dans une situation qui fait que la soci�t� ARTIS fournit tous les �l�ments que la Ville peut souhaiter en termes de fr�quentation, en termes de tarifs, en termes de programme ; elle d�veloppe d'ailleurs un programme particuli�rement original autour de l'humour musical, des musiques du monde et m�me de la musique contemporaine. C'est un programme que je juge, pour ma part, particuli�rement intelligent et s�duisant. Donc, je regrette beaucoup, Madame Soizik MOREAU, que vous ne vouliez pas voter ce projet.
Je vous invite � le faire quand m�me en vous disant que j'ai l� quelques �l�ments que je pourrai vous fournir qui sont des �l�ments publics. Je ne comprends pas votre interrogation, Madame Soizik MOREAU.
M. Manuel DIAZ, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. LECOQ.
M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - A la suite de Mme MAC� DE L�PINAY, je voulais dire � notre coll�gue Soizik MOREAU qu'elle a effectivement tort d'adopter cette position. Je pense qu'elle a trop fait confiance � un de ses assistants qui a consult� le projet qui nous �tait soumis, sans prendre la peine de se renseigner ou de visiter l'auditorium Saint-Germain.
Le M.D.C. n'a pas de repr�sentant local �lu dans le 6e arrondissement. Je tiens � lui indiquer que le Conseil du 6e � l'unanimit� de ses membres y compris les 3 membres de l'opposition, a vot� la convention de d�l�gation � l'association ARTIS � la suite de l'excellent bilan qui est totalement public, et de l'audience maintenant forte qu'a acquis l'auditorium Saint-Germain dans le monde musical.
Je tenais � le signaler.
La premi�re d�l�gation n'avait pas �t� vot�e � l'unanimit�. La seconde l'a �t�. Cela devrait donc, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, lever toute inqui�tude de notre coll�gue sur ce projet. Merci.
M. Manuel DIAZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur LECOQ.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 12.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2000, DAC 12).
(M. Pierre GABORIAU, adjoint, remplace M. Manuel DIAZ, adjoint, au fauteuil de la pr�sidence).

Janvier 2000
Débat
Conseil municipal
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