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27 - 2000, DVD 16 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer un marché sur appel d'offres pour le réaménagement des places Saint-Michel et Saint-André-des-Arts (5e et 6e)


M. Manuel DIAZ, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DVD 16 relatif au r�am�nagement des places Saint-Michel et Saint-Andr�-des-Arts.
La parole est � M. MORELL.
M. Alain MORELL. - Voici un dossier qui marche sur la t�te. Comme pour l'ensemble de l'am�nagement d'une partie des quais et comme pour le boulevard Saint-Michel, la Ville, qui veut afficher � tout prix que son Maire fait beaucoup de choses, qu'il obtient des r�sultats extraordinaires, avance, prend en main les actions pour la Ville, etc., et qui fait surtout de la communication sur ce th�me, aujourd'hui s'attaque notamment au boulevard Saint-Michel. Fort bien. Ce boulevard a �t� abandonn� pendant un grand nombre d'ann�es. Aujourd'hui, vous poussez les feux pour reprendre en main son am�nagement.
Le probl�me est qu'� vouloir trop bien faire, parfois on fait l'inverse et dans ce domaine, pour quelque chose qui, apr�s tant d'abandon, m�riterait beaucoup de r�flexions, beaucoup de concertations avant de prendre des d�cisions d'am�nagement, car ce sont des quartiers qui m�ritent beaucoup de doigt� dans la mani�re de les traiter sur le plan architectural, sur le plan de l'am�nagement, sur le plan esth�tique, aujourd'hui, qu'est-ce que vous nous proposez ? Vous nous proposez de voter sur des appels d'offres qui d�terminent avec beaucoup de pr�cision le choix du mat�riau, le choix des techniques, etc... mais qui ne pr�sentent rien sur le fond des projets.
Ce sont des projets qui ont �t� d�cid�s au m�pris de toute concertation, de toute consultation des habitants, de toute r�flexion d'ensemble. On passe des appels d'offres, on nous met devant le fait accompli et on nous annonce qu'il y aura tout un tas de concertations extraordinaires.
Eh bien, c'est une m�thode d�solante car, apr�s avoir g�ch� une partie de ces quartiers en laissant filer, en laissant aller, aujourd'hui, m�me si c'est, certes, une bonne chose de s'occuper de leur am�nagement, � s'en occuper sans concertation, sans r�flexion pr�alable, on risque de faire des erreurs bien graves, on risque de prendre, dans la pr�cipitation, � la veille d'�ch�ances �lectorales et pour faire oublier la situation catastrophique dans cette majorit�, on risque de prendre des d�cisions pr�matur�es, inadapt�es et un peu malsaines.
Il aurait �t� sage de retirer cette d�lib�ration sur les appels d'offres, d'engager une vraie concertation sur l'am�nagement du quartier et ensuite, en fonction des r�sultats, des objectifs et des d�cisions qui auraient �t� pr�sent�es puis d�lib�r�es s�rieusement, de faire les appels d'offres qui correspondent � ces choix-l�.
On marche sur la t�te, on marche � l'envers dans ce domaine-l� et je crois que c'est tr�s mauvais pour Paris.
M. Manuel DIAZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur MORELL.
Monsieur HUBIN, vous avez la parole.
M. Jean-Philippe HUBIN. - Monsieur le Maire, je pense, malheureusement, que M. MORELL n'a pas enti�rement tort. C'est m�me un euph�misme pour dire qu'il a enti�rement raison.
C'est vrai, ce n'est pas une question de fond car nous ne savons pas quel est le fond. Nous sommes, ici, au Conseil de Paris pour un budget qui repr�sente 8 millions de francs, qui porte sur un des endroits les plus prestigieux de la Capitale, les plus beaux, les plus dangereux � tripoter et nous ne savons absolument pas de quoi il retourne.
Il para�t que les services ont un projet. J'esp�re qu'ils en ont un parce que s'il faut voter un budget de 8 millions sans projet, c'est un peu inqui�tant. Donc, j'imagine qu'il y a un projet et on aurait aim�, sans doute est-ce une curiosit� un peu excessive, on aurait aim� conna�tre le projet car, avant de voter un budget, il conviendrait de nous pr�senter un projet. Il n'est pas inconvenant de pr�senter un projet correspondant � un budget de 8 millions aux �lus du Conseil de Paris.
L�, ce qui est encore plus extraordinaire, c'est de ne pas le pr�senter aux �lus de l'arrondissement en question. Deux d'entre eux, qui sont "U.D.F. et Mod�r�s", m'ont fait part du fait qu'ils n'avaient pas pu obtenir le moindre renseignement de d�tail sur la constitution, sur la nature des travaux que nous allions engager.
M. MORELL disait la m�me chose. Comme il est dans le m�me Conseil, j'imagine qu'il doit y avoir une bonne raison pour qu'un certain nombre d'�lus ne soient pas consult�s - on aimerait savoir pourquoi - sur ce qui va se passer � cet endroit.
J'ajouterai enfin qu'il y a, dans l'arrondissement, un pr�c�dent qui est extr�mement f�cheux, extr�mement inqui�tant, qui est la rue Saint-Andr�-des-Arts, sa pi�tonisation a �t� un �chec. Il y a une association qui a �t� cr��e, qui vit l� depuis au moins une vingtaine d'ann�es, qui est particuli�rement active dans l'arrondissement, que d'ailleurs le Maire de l'arrondissement conna�t bien, avec laquelle il a des contacts tr�s r�guliers et peut-�tre a-t-il eu, d'ailleurs, ce contact � cette occasion.
Je pense qu'il conviendrait absolument d'associer le monde associatif � ce qui va se passer � cet endroit parce que, tr�s souvent, les observations qu'on peut faire avec les gens du quartier sont particuli�rement pertinentes et int�ressantes � prendre en consid�ration.
Je sais que ce n'est pas un syst�me qui consolide le syst�me bureaucratique et technocratique dans lequel on aime bien s'enfermer � l'H�tel-de-Ville mais je pense, pour ma part, qu'il faut ouvrir, �tre transparent sur ce qu'on veut faire, et surtout �couter les autres parce qu'il y a parfois de bonnes id�es, m�me chez les autres.
Voil�, Monsieur le Maire.
M. Manuel DIAZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur HUBIN.
Pour r�ponse, la parole est � M. REINA.
M. Vincent REINA, adjoint, au lieu et place de M. Bernard PLASAIT, adjoint, au nom de la 3e Commission. - Merci, Monsieur le Maire. Je voudrais rassurer, tout au moins tenter de rassurer M. MORELL et M. HUBIN. Dans ce projet de r�habilitation et de revalorisation du boulevard Saint-Michel, il n'y a pas de pr�cipitation.
M. Alain MORELL. - Non !
M. Vincent REINA, adjoint, au lieu et place de M. Bernard PLASAIT, rapporteur. - Il y a surtout, et c'est peut-�tre cela qui g�ne, une volont� affirm�e par le maire de Paris de r�habiliter certains quartiers historiques de la Capitale, comme les Grands boulevards, le Faubourg Saint-Antoine, la Butte Montmartre et Saint-Michel. Cette volont�, le Maire l'a affirm�e d�s 1995 et il a souhait� que ces projets fassent l'objet d'une large concertation avec les �lus et le monde associatif, r�unis au sein de comit�s, ce que r�clame mon ami Jean-Philippe HUBIN.
L'am�nagement des places dont il est question dans ce projet de d�lib�ration est inclus dans le projet global de revalorisation du boulevard Saint-Michel.
S'agissant de la concertation, je voudrais quand m�me rappeler qu'une lettre d'information, pr�sentant le projet, a �t� envoy�e � l'ensemble des habitants et commer�ants de cette art�re afin de recueillir leurs observations. Je pense que, dans cette Assembl�e, un certain nombre de personnes savent que j'attache une grande importance, notamment aux correspondances qui me sont adress�es. Je puis vous dire que bon nombre d'observations ont �t� faites et que nous t�chons d'en tenir compte dans la mesure du possible.
M. Jean-Philippe HUBIN a souhait� que le monde associatif soit impliqu� et il a raison, c'est important. Il faut impliquer le monde associatif et c'est ce que nous faisons. Cela a �t� le cas lors d'un C.I.C.A., extr�mement long, qui s'est tenu sur ce dossier, � la mairie du 5e arrondissement.
J'indique que le Maire de Paris a r�uni, � l'H�tel-de-Ville, l'ensemble des commer�ants concern�s par ce projet pour le leur pr�senter et qu'un sondage a �t� r�alis�, montrant d'ailleurs que le projet re�oit un bon accueil tant de la part des riverains que des commer�ants.
Il est �galement pr�vu d'organiser, dans les prochaines semaines, une exposition de l'ensemble du projet de revalorisation du boulevard Saint-Michel, dans les mairies du 5e et du 6e arrondissement, et je pense que cela r�pondra aux questions des intervenants.
Je ne suis en aucun cas d�favorable � une large concertation, je suis m�me pr�t � en prendre l'initiative chaque fois que de besoin.
C'est d'ailleurs ce que je me suis toujours efforc� de faire sur les grands dossiers de revalorisation comme les Grands boulevards, le Faubourg Saint-Antoine ou Montmartre.
Il en est de m�me pour Saint-Michel et la mise au point de ce projet tiendra largement compte de l'avis des �lus, des habitants, des commer�ants et des associations. Je crois que, dans un dossier comme celui-l�, il est important que chacun puisse s'exprimer mais il est important �galement que chacun puisse peser l'enjeu et la volont� que nous avons de r�habiliter ces quartiers.
Cette volont� de revaloriser et de redynamiser ces quartiers est r�elle. Les Parisiens souhaitent aujourd'hui que les choses avancent, afin que leur l'environnement et la qualit� de vie dans ces quartiers soient am�lior�s et je ne crois pas que nous fassions cela dans la pr�cipitation. Nous essayons de le faire dans un laps de temps, certes, relativement restreint mais, sans n�gliger pour autant la concertation. Je remercie d'ailleurs les �lus du 5e arrondissement et le Maire du 6e arrondissement qui sont de pr�cieux conseils et de pr�cieux relais sur le terrain.
Voil�, Monsieur le Maire, ce que je souhaitais r�pondre aux deux intervenants.
M. Manuel DIAZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur REINA.
Monsieur le Maire du 6e d�sire-t-il s'exprimer ?
M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci Monsieur le Maire. Quelques secondes simplement pour compl�ter la r�ponse de mon ami et coll�gue Vincent REINA, Pr�sident de la Commission qui suit notamment l'am�nagement du boulevard Saint-Michel, pour confirmer simplement � nos deux coll�gues Alain MORELL et Jean-Philippe HUBIN qu'une pr�sentation du projet d'am�nagement de la place Saint-Andr�-des-Arts qui est en cours de d�finition et qui chemine, comme je l'ai expliqu� lors du conseil d'arrondissement, entre les services de la Mairie de Paris et la Pr�fecture de police, c'est bien normal, sera faite. Nous le pr�senterons non seulement aux habitants du quartier concern�s lors d'une prochaine r�union de quartier, comme je l'ai fait pour l'am�nagement des quais de Seine, mais je les convierai tr�s bient�t � une date et une heure qui leur conviennent pour une nouvelle r�union au cours de laquelle nous pourrons r�-�changer sur ce dossier qui nous tient tous � c?ur.
Merci, Monsieur le Maire.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Rassemblement pour Paris" et "Paris-Libert�s").
M. Manuel DIAZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur LECOQ.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVD 16.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2000, DVD 16).

Janvier 2000
Débat
Conseil municipal
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