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32 - 2000, PJEV 5 - Autorisation à M. le Maire de Paris de déposer une demande de permis de démolir concernant le local bouliste du square Villemin (10e)


M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration PJEV 5 relatif � une demande de permis de d�molir concernant le local bouliste du square Villemin, dans le 10e.
Je donne la parole � M. OTTAWAY.
M. Michel OTTAWAY. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le projet de d�lib�ration qui nous est soumis, �voque la d�molition d'un petit local bouliste du square Villemin dans le 10e arrondissement ; le projet de d�lib�ration � cette occasion retrace le projet d'un r�am�nagement du square Villemin qui, apr�s diff�rentes extensions, va �tre port� � pr�s de 19.000 m�tres carr�s. C'est le plus grand espace vert du 10e arrondissement, qui en comporte trop peu.
Je voudrais � cette occasion approuver cette d�lib�ration qui vise ce r�am�nagement modeste. Le projet de d�lib�ration qui nous est soumis retrace les op�rations d'am�nagement du square Villemin. J'aimerais exprimer non seulement en tant qu'�lu parisien, mais aussi en tant que membre de la municipalit� du 10e arrondissement, d'une part notre satisfaction de voir cette extension et ce r�am�nagement, dont je rappelle qu'il a permis d'�chapper aux op�rations immobili�res, qui auraient interdit au jardin Villemin de s'�tendre jusqu'au bord du canal Saint-Martin. Cela nous a permis d'�chapper � un v�ritable b�tonnage. Nous avons trouv� une solution satisfaisante, comportant la plus grande extension du jardin Villemin et le logement de personnels infirmier. Ce fut une solution tr�s co�teuse pour la Ville de Paris, mais on a obtenu un solution. Ensuite, il y a eu et c'est trop rare pour ne pas le souligner honn�tement, une v�ritable concertation entre la Ville et ses services des parcs et jardins, les �lus et les associations du 10e arrondissement, sur les modalit�s de ce r�am�nagement.
Apr�s cette satisfaction, je veux exprimer l'inqui�tude de la municipalit� du 10e, celle de la plupart des habitants et des associations sur les risques de voir retarder des op�rations d'am�nagement de ce jardin. Cette op�ration est complexe. Elle doit non seulement tenir compte des p�riodes de plantations et d'am�nagement d'herbe ou de boisement. Elle doit aussi tenir compte de sous-sols et d'injections assez profondes, dans des poches de dissolution de gypse, de b�ton tout � fait bienvenu pour consolider le sous-sol.
Cela va se faire par tranche. Cela ne va pas permettre � ce jardin d'�tre totalement lib�r� avant le printemps 2001.
J'aimerais �tre s�r qu'il n'y a aucun malentendu ni mauvaise foi sur l'utilisation qui est faite d'une parcelle situ�e rue des R�colets et qui, dans le cadre de cette solution satisfaisante, va permettre le logement de personnels infirmiers.
Quand les associations inscrites au CICA du 10e arrondissement ont �t� consult�es, seulement une ou deux sur les 300, ont refus� cette solution. Donc elle re�oit l'approbation de la municipalit�, de l'unanimit� des �lus de l'arrondissement et de la quasi totalit� des associations vivantes de l'arrondissement. C'est pourquoi des manifestations que je trouve vraiment d�raisonnables - visant une sorte de surench�re concernant une parcelle, qui doit servir au logement infirmier, qui entre dans le cadre de cette solution satisfaisante - risquent de faire prendre du retard au r�am�nagement du jardin Villemin et � sa r�ouverture au public.
Ce n'est pas raisonnable. Gr�ce aux habitants et aux associations, � l'�poque 1.000 m�tres carr�s ont �chapp� au b�tonnage. Je ne vois pas en quoi c'est �tre coupable de b�tonnage que d'approuver une solution d'int�r�t g�n�ral, apr�s une solution satisfaisante.
La municipalit� du 10e arrondissement a obtenu une satisfaction pour le logement des personnels infirmiers et n'avait pas l'intention de s'engager dans une surench�re avec la Mairie.
Par contre, dans bien d'autres quartiers denses du nord est parisien, l� o� les besoins sont �normes, nous ne manquerons pas de d�noncer s'il le faut le manque d'ambition de la Ville de Paris, pour se porter acqu�reuse et am�nager des espaces verts l� o� il en est besoin.
Sur le jardin Villemin, il est temps que ces op�rations s'ouvrent avec le r�am�nagement du local bouliste, il est temps qu'elles ne soient pas ralenties.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. TUROMAN.
M. Michel TUROMAN. - Le projet soumis au d�bat de notre Assembl�e vise l'am�nagement du jardin Villemin. Les �lus communistes tiennent � se r�jouir sans r�serve de l'aboutissement d'un projet enti�rement public dont le point fort est la grande qualit� urbaine.
Ainsi ce sont plus de deux hectares d'espaces verts qui, au total, vont dans quelques mois �tre mis � la disposition de la population, dans un des arrondissements les plus denses de Paris. Une telle r�alisation est d�j� suffisamment rare � Paris pour recueillir notre approbation. Mais si nous parlons ici de grande qualit� urbaine, c'est gr�ce � la coh�rence du site. Cet am�nagement en effet a su pr�server les logements sociaux en bordure du canal ; il pr�voit la construction d'une cr�che de 80 berceaux et la construction de 30 logements pour les infirmi�res de l'A.P.-H.P. Enfin, la cr�ation d'�quipements sportifs - qui manquaient tant � la jeunesse - n'a pas �t� oubli�e avec l'am�nagement de deux terrains de jeux de ballons.
Nous tenons � cette occasion � rappeler l'action de la population, des associations qui, depuis 1975, se sont battues pied � pied, ont conquis chaque m�tre carr� d'espace vert suppl�mentaire. Les �lus communistes sont heureux d'avoir �t� de toutes ces luttes. Et nous nous opposons fermement � toute tentative politicienne retardant l'ach�vement de ce programme d'am�nagement urbain �quilibr�.
Aujourd'hui, tout le monde attend la mise � disposition rapide de tous les �quipements, des logements sociaux, de l'espace vert dans un cadre agr�able.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Monsieur le Maire, je suis d�concert� par les propos de notre coll�gue, adjoint au maire socialiste du 10e arrondissement. Il trouve d�raisonnable des manifestations. C'est une constance. Je lui accorde. Le parti socialiste trouvait d�raisonnable en 1990-91 que des militants associatifs et que les "Verts" s'opposent aux constructions sur le jardin Villemin.
Et � l'issue de ces manifestations, M. Jacques CHIRAC lui-m�me a reconnu que c'�tait une erreur que de construire sur un jardin. Il a rachet� la partie qu'il avait vendue. Il l'a agrandie en rajoutant 2.000 m�tres carr�s. En 1997, c'est � l'appel de l'association "Vivre" et des "Verts" que nous nous sommes retrouv�s rue des R�collets pour nous opposer au reliquat du programme de construction, qui portait sur environ 2.000 m�tres carr�s. Nous avons constat� que les �lus socialistes n'y �taient point. Ils sont venus ult�rieurement quand le probl�me �tait r�gl�, suite � cette intervention.
C'est leur droit le plus strict et je le reconnais, de m�me que je reconnais qu'actuellement, ils ne sont pas pr�sents au niveau des manifestations qui ont lieu sur le jardin Villemin. Par rapport � l'argumentaire qui est tenu, je reconnais pleinement le droit � des coll�gues appartenant m�me � la gauche plurielle de ne pas �tre forc�ment en accord avec les �cologistes et les "Verts". Les arguments sont de deux sortes. D'abord il nous est dit que les manifestations et la volont� d'agrandir encore le jardin Villemin risquent de retarder l'am�nagement du jardin. C'est faux. Cet am�nagement se fait par tranche jusqu'en 2001. Qu'il y ait une �ni�me tranche suppl�mentaire ou pas, cela ne retardera en rien l'am�nagement et la r�ouverture. Deuxi�me argument, cela porterait pr�judice au logement destin� aux personnels infirmiers. En 1997, l'argument � l'identique �tait servi. La Ville a proc�d� par un �change de parcelle. Les personnels de l'A.P.-H.P. n'ont pas �t� l�s�s en quoi que ce soit au niveau de leurs logements. Cet argument n'est pas coh�rent non plus.
Il a �t� dit par ailleurs, je tiens � y revenir, lors d'un conseil d'arrondissement du 10e, que l'association "Vivre" ou les "Verts" du 10e seraient partisans de la d�molition de deux immeubles encadrant cette dent creuse et de celle de la cr�che. Pour ce qui est de la cr�che, elle se d�molit toute seule puisque cela fait plusieurs ann�es que les travaux sont arr�t�s. Nous n'y sommes strictement pour rien, adressez-vous aux responsables et, pour ce qui est des deux immeubles, je vous mets au d�fi de trouver la moindre d�claration tant de l'association "Vivre" que des "Verts", demandant la d�molition de ces immeubles.
Je dirai qu'� ce niveau de propos, nous sommes dans le domaine de la d�sinformation pour ne pas dire de la calomnie ou, juridiquement, de la diffamation. Je tiens donc � ce qu'il soit dit tr�s clairement que tout cela est faux, que jamais les "Verts" n'ont demand� de destruction d'immeubles habit�s, en parfait �tat, sur le site du jardin Villemin.
Alors, pour le reste de la situation, quelle est-elle ?
Elle est que, dans cet arrondissement, le jardin Villemin est le seul jardin d'un arrondissement de 90.000 personnes, que nous avons 0,30 centim�tre carr� par habitant, que sur Paris les habitants ont droit � un ratio de 3 m�tres carr�s, que l'U.N.E.S.C.O., dans sa grande g�n�rosit�, souhaite que tout �tre humain puisse avoir 10 m�tres carr�s et que, par cons�quent, le besoin d'espace vert dans cet arrondissement est parfaitement justifi�.
C'est un des arrondissements les plus pollu�s de Paris. Nous avons droit aux locomotives diesel de la gare de l'Est et les �lus du 10e feraient mieux de s'en pr�occuper. Nous avons droit aux autoroutes de Magenta, de la rue La Fayette, du boulevard de Strasbourg. Le besoin d'espace vert n'est donc pas un luxe.
C'est aussi un quartier populaire et il serait d'ailleurs souhaitable que tous les �lus s'en rendent compte, dans le 10e, en y habitant !
En ce qui concerne cette demande, elle est pleinement l�gitime. Je con�ois que des �lus puissent refuser l'agrandissement d'un jardin, m�me s'ils sont proches de mes options par ailleurs mais, de gr�ce, qu'il n'en viennent pas � dire n'importe quoi pour s'opposer � des revendications l�gitimes.
Depuis le 8 d�cembre, des manifestations ont eu lieu, tous les jours, devant le site. A partir du 23 d�cembre, d'une mani�re spectaculaire, les manifestants sont rentr�s sur la parcelle en litige, sur le chantier. Ils ont plant� huit arbres. Ces huit arbres ont r�sist� � la temp�te. Ils ont �t�, ensuite, arrach�s par les bulldozers de la compagnie Paribas.
Le mardi 18 janvier, � nouveau, les manifestants ont p�n�tr� sur le jardin, ils ont replant�, cette fois, sept arbres. Ces arbres ont � nouveau �t� arrach�s par les bulldozers, les bouleaux, les h�tres, les cerisiers ont �t� �radiqu�s.
Actuellement, et j'en terminerai l�-dessus, les travaux de terrassement sont presque termin�s. Un grand trou a �t� creus� mais c'est un tout petit trou par rapport � celui de 1990/1991 qui �tait de l'ordre de la piscine olympique. Ce trou ne demande qu'� �tre rebouch�. Les travaux de fondation n'ont pas encore commenc�, rien d'irr�parable n'a �t� commis. L'entreprise de construction ne s'est pas encore install�e sur le chantier. Les arbres persistent obstin�ment � pousser sur le chantier !
Donc, Monsieur le Maire, Jean TIBERI, vous avez effectivement un choix � faire, un choix tr�s clair entre des propos, je vous le r�p�te, � la limite de la diffamation, m�me s'il est l�gitime de ne pas �tre d'accord sur tout, et les besoins l�gitimes des habitants du 10e arrondissement en espaces verts.
C'est un combat qui dure depuis plus de dix ans, effectivement et qui m�rite d'�tre conclu positivement par un agrandissement d�finitif de ce jardin. Ce n'est pas un luxe. Et les enfants des faubourgs Saint-Denis et Saint-Martin en ont bien besoin.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BLET.
La parole est � M. BENESSIANO.
M. Herv� BENESSIANO, adjoint. - Juste deux mots parce que M. OTTAWAY aime beaucoup les pr�cisions. Je voulais donc lui donner une pr�cision compl�mentaire sur ce projet de d�lib�ration.
Dans le cadre de cet am�nagement, il y a une part d'investissement qui vient de la R�gion Ile-de-France, comme vous le savez. Le Pr�sident HUCHON avait propos� que ce financement se monte � hauteur de 35 %.
Alors, vous serez s�rement ravi, Monsieur OTTAWAY, de savoir que, gr�ce aux �lus lib�raux de la R�gion Ile-de-France, un amendement a �t� adopt� pour abonder la participation de la R�gion et que, de ce fait, la R�gion participera pour 1,5 million suppl�mentaire d'investissement � l'am�nagement de ce jardin.
Je suis persuad� que ceci vous fera tr�s plaisir.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Merci, cher coll�gue. Je donne la parole � Mme MAC� de L�PINAY pour r�pondre aux intervenants.
Mme H�l�ne MAC� de L�PINAY, adjoint, au lieu et place de Mme Fran�oise de PANAFIEU, adjoint, au nom de la 4e Commission. - Si les jardins ne sont pas ma sp�cialit�, je vais essayer de suppl�er Fran�oise de PANAFIEU.
Je tiens d'abord � souligner l'action de M. BENESSIANO au sein de la R�gion et � le remercier, au nom de la Ville de Paris.
A propos de ce projet de d�lib�ration, on assiste � une pol�mique manifestement interne � la gauche et je ne veux pas intervenir dans le d�bat entre M. BLET et ses coll�gues socialistes et communistes.
Le square Villemin a fait l'objet d'une op�ration d'extension et de r�novation en plusieurs phases de travaux, le Conseil de Paris ayant d�lib�r� le 23 septembre 1999 sur la derni�re tranche.
La conception du r�am�nagement de ce jardin a fait l'objet d'une large concertation, dont les derni�res �tapes ont �t� la r�union de concertation du 27 novembre 1998 et le C.I.C.A. du 16 d�cembre 1998, au cours desquels le maire du 10e a rappel� que le Conseil d'arrondissement et le Conseil de Paris avaient adopt�, � l'unanimit�, les �changes fonciers permettant le r�am�nagement du jardin et la cr�ation d'�quipements publics de proximit�.
La surface totale du jardin, au terme de ces op�rations, passera de 16.650 m�tres carr�s � 18.910 m�tres carr�s. Le projet de d�lib�ration qui nous est soumis, ce soir, consiste � nous demander l'autorisation de d�poser le permis de d�molir pour le local bouliste. Le nouveau local, qui sera construit � un emplacement plus adapt�, �tant inf�rieur � 20 m�tres carr�s, il fera l'objet d'une simple d�claration de travaux et non d'un permis de construire.
Con�u en �troite concertation avec l'Architecte des B�timents de France, il sera harmonieusement int�gr� au jardin. La livraison de l'�quipement sera �chelonn�e de juillet 2000 � avril 2001, date � laquelle le jardin trouvera sa dimension d�finitive.
J'ai compris, mes chers coll�gues, que vous vous f�licitez sur tous les bancs de l'aboutissement prochain de ce projet et je vous remercie de bien vouloir voter la d�lib�ration qui vous est soumise.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Merci, ch�re coll�gue.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration PJEV 5.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2000, PJEV 5).

Janvier 2000
Débat
Conseil municipal
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