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2006, VII - Question d’actualité du groupe U.M.P. sur les centres d’animation.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question d?actualit� du groupe U.M.P., sur les centres d?animation.

Monsieur LE GOFF, vous avez la parole.

M. Ren� LE GOFF. - Monsieur le Maire, les centres d?animation sont des �quipements de proximit� tr�s appr�ci�s des Parisiens, qu?ils soient jeunes ou adultes. Cette belle r�alisation, r�sultat d?un formidable travail en commun des associations et de la Ville au cours des mandats pr�c�dents, s?est progressivement transform�e en une activit� parmi d?autres.

En juillet dernier, nous avons d�battu de votre programme dit de justice sociale destin� � ces centres. Derri�re cet artifice, se trouvait en fait la derni�re pi�ce du processus de d�stabilisation d?un programme d?animation locale qui va avoir du mal � s?en remettre.

Pourquoi la Ville s?acharne-t-elle une fois de plus sur les classes moyennes en les d�courageant d?utiliser les �quipements municipaux ? Pourquoi la Ville frappe-t-elle les plus d�munis en augmentant le tarif qui leur �tait appliqu� dans des centres recherchant une politique volontariste d?accueil du plus grand nombre de participants, voulue par certains arrondissements ? Pourquoi la Ville �carte-t-elle les familles nombreuses qui b�n�ficiaient d?une nette diminution du tarif ? Pourquoi la Ville s?en prend-elle aux c�libataires qui sont p�nalis�s par le calcul de leur quotient familial ? Pourquoi la Ville condamne-t-elle les �tudiants en int�grant les ressources de leurs parents pour le calcul de leur tarif ?

Ma deuxi�me observation tient � la transformation de l?esprit m�me de ces centres. Il y r�gnait une atmosph�re de convivialit� fort appr�ci�e qui depuis la rentr�e se perd en raison de la nouvelle mission administrative tr�s lourde impos�e aux centres d?animation dont ce n?est pas le m�tier que de calculer le quotient familial.

Ma derni�re interrogation porte sur l?avenir que vous r�servez � ces structures. On ne peut pas dire qu?elles b�n�ficient d?une large communication de la part de la Ville. Ces centres sont rattach�s � la Direction de la Jeunesse et des Sports. Comment attirer d�s lors le public le moins jeune ?

Si, en revanche, vous allez sur le site officiel de la Ville, vous trouvez, apr�s de tr�s longues recherches, les centres d?animation sous la rubrique ?�ducation? puis ?activit�s apr�s l?�cole? puis ?pendant les vacances?. Tout cela, vous l?avouerez, est bien restrictif et donc peu efficace dans la recherche d?usagers toujours plus nombreux.

Bizarre, �galement votre volont� de multiplier les offres de loisirs destin�es aux jeunes avec une concurrence f�roce entre les diff�rents prestataires. La municipalisation de nombreuses activit�s, comme par exemple les conservatoires de musique, s?accompagne d?une volont� de voir ces structures municipales s?imposer comme �tant les plus efficaces.

De ce fait, il est donc facile de comprendre que les centres d?animation ne sont plus dans vos priorit�s. A l?observation, il para�t �vident que vous allez transformer progressivement ces centres en maisons de la jeunesse et de la culture dont vos amis de la Ligue de l?enseignement et de L�o Lagrange se disent sp�cialistes de la gestion et de l?animation. Ils sont d?ailleurs en position monopolistique et attendent probablement avec impatience de mettre la main sur l?ensemble du march� parisien.

Bref, en quelques mots, vous avez r�ussi � casser un dispositif qui donnait satisfaction � de nombreux Parisiens. Le d�saveu est net : pr�s de 20 % de baisse de fr�quentation. Aujourd?hui, vous leur devez une explication. Vous devez, Monsieur le Maire, nous dire la v�rit�.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. CHERKI.

M. Pascal CHERKI, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

Les 42 centres d?animation parisiens g�r�s par des associations partenaires sont des �quipements de proximit� tr�s importants qui proposent chaque ann�e 350 activit�s de loisirs � pr�s de 60.000 usagers d?�ges divers.

Les conventions de gestion pour la quasi totalit� de ces �quipements pass�s en d�cembre 2000, soit quelques mois avant l?alternance municipale, sont arriv�es � �ch�ance le 31 ao�t dernier et ont permis une vaste remise � plat du secteur.

Pour ce qui est du mode de contractualisation, les arrondissements ont opt� soit pour la d�l�gation, soit pour le march� de service public, prolongeant le choix de gestion partenariale avec le secteur associatif.

A l?issue des proc�dures de mise en concurrence auxquelles tous les arrondissements ont �t� �troitement associ�s, des choix consensuels valid�s par les Conseils d?arrondissement - � l?exception du 5e - ont pu s?op�rer en retenant les meilleurs candidats � partir des crit�res pr�cis suivants : proposition financi�re, qualit� du programme d?activit�, projet p�dagogique politique du personnel.

Sur les 17 nouveaux contrat, 8 ont �t� pass�s avec des associations locales et concernent 18 centres d?animation, 7 contrats ont par ailleurs �t� pass�s avec des f�d�rations d?�ducation populaire, F�d�ration L�o Lagrange, F�d�ration des M.J.C. en Ile-de-France pour un total de 12 �quipements.

Enfin, 2 contrats ont �t� sign�s avec une association � vocation principalement parisienne : l?association ?ACTI CE?, anciennement ?Paris pour les jeunes? et concernant 6 centres d?animation. La chasse aux petites associations au b�n�fice des grandes f�d�rations - soi-disant politiquement proches, mais de qui ? - sur laquelle certains semblent fantasmer n?a donc pas eu lieu. Que chacun s?en trouve rassur�.

Sur le contenu de ces contrats, la notion d?�ducation populaire a �t� clairement r�affirm�e. Les centres qui avaient parfois eu tendance � se transformer en gymnases clubs municipaux tourn�s vers la seule consommation loisirs ont vu de nouveaux objectifs leur �tre formul�s en termes de mixit� sociale, interg�n�rationnelle et sexuelle, d?animation locale, d?activit� de proximit� et de convivialit� en partenariat avec l?ensemble du secteur associatif parisien.

En sus des activit�s courantes programm�es, une place importante doit en outre d�sormais �tre faite aux activit�s d?insertion et � celles traitant de question de sensibilisation � l?envi-ronnement. L?int�gration des personnes porteuses de handicaps physiques ou mentaux fait �galement l?objet de clauses contractuelles imp�ratives.

A travers tous ces aspects, la Ville souhaite ainsi favoriser une meilleure int�gration des centres d?animation dans la vie de proximit� comme vecteur du lien social et comme �quipement structurant du territoire d?implantation.

Au-del� de ces reformulations de fond, la Ville a �galement souhait� profiter de cette occasion pour refondre l?ensemble de sa politique tarifaire. Celle-ci relevait ant�rieurement d?une logique des plus farfelues aboutissant � des �carts des droits d?inscription allant du simple au quadruple pour une m�me activit� entre deux arrondissements, voire m�me entre deux centres situ�s dans le m�me arrondissement. L?�galit� d?acc�s � ce service public municipal s?en trouvait mise � mal.

Un important travail technique a ainsi �t� r�alis� par les services de la Ville afin de proc�der � une harmonisation tarifaire pour l?ensemble des activit�s sur l?ensemble des arrondissements.

Surtout, la Ville a souhait� introduire des �l�ments de justice sociale en modulant les tarifs propos�s aux usagers en tenant compte de leurs ressources, comme le pratiquent � peu pr�s toutes les communes. Le principe du quotient familial s?applique donc depuis cette rentr�e et permet aux familles les plus d�favoris�es de b�n�ficier d?une d�cote allant jusqu?� 50 % du tarif moyen. L?objectif de cette r�forme co�teuse, certes, pour les finances de la Ville est bien d?enfin permettre l?acc�s � ces structures au plus grand nombre.

Je me r�jouis d?ailleurs que cette r�forme ait fait l?objet d?un vote unanime du Conseil de Paris en mai dernier. Cette vaste remise � plat du secteur des centres d?animation subit quelques petits �-coups logistiques en ce d�but de saison avec notamment une l�g�re baisse du nombre d?inscrits.

Pour l?heure et selon les chiffres qui devront �tre actualis�s et affin�s dans les prochaines semaines, la baisse de fr�quentation enregistr�e serait l�g�rement inf�rieure � 10 % par rapport � l?automne dernier.

Cette tendance ne tient pas principalement � la d�finition de ces nouveaux tarifs globalement plus avantageux pour les usagers mais avant tout au changement de gestionnaire parfois coupl� avec des changements de mode de gestion selon le mode op�r� par les arrondissements.

Ainsi, alors que chaque ann�e la rentr�e se pr�pare d�s le printemps avec un syst�me de pr�inscription tr�s confortable pour les usagers et les associations gestionnaires, la chose �tait impossible en 2006, les contrats arrivant � �ch�ance au 31 ao�t sans garantie d?�ventuelle reconduction. Cette anticipation n?a pas �t� possible et a cr�� quelques contrari�t�s.

Quoi qu?il en soit, les petites difficult�s aujourd?hui rencontr�es qui sont in�vitables dans le contexte d?une r�forme de cette ampleur et qui m�ritent un minimum de recul pour �tre appr�hend�es finement sont actuellement en cours d?expertise pour tenter d?apporter les am�liorations n�cessaires. Je ne manquerai pas d?en tenir inform� l?ensemble des �lus parisiens qui sont, autant que moi, attach�s � ces structures de terrain si pr�cieuses.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur CHERKI.

R�plique de M. LE GOFF.

M. Ren� LE GOFF. - Merci, Monsieur le Maire, de me donner la parole.

Cette r�ponse est bizarre car elle ne r�pond pas � la question de fond. Si on vous �coute, il n?y a finalement qu?une faible baisse. Or pourtant, il y a quelques jours cette baisse �tait de 15 � 20 %.

Bizarre �galement le fait que vous n?�tes pas coh�rent au niveau des chiffres. En juillet : 55.000. Sur le document de compte rendu de mandat : 60.000. Bizarre !

Bizarre le fait que vous n?abordiez pas le probl�me financier. Et Dieu sait si les augmentations de budget sont importantes.

Bizarre �galement que vous n?abordiez pas les probl�mes concernant le personnel de ces centres. Et certains de ces personnels, Monsieur le Maire, sont tr�s inquiets sur leur futur.

Nous avons donc �cout� une r�ponse qui est l�nifiante. Nous ne sommes pas rassur�s et nous sommes persuad�s que les centres d?animation sont en train de perdre ce qui faisait leur succ�s. Cette inqui�tude, nous vous l?exprimons et nous l?exprimerons � chaque fois que nous en aurons l?occasion.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Bien. Les questions d?actualit� sont termin�es.

Novembre 2006
Débat
Conseil municipal
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