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2006, SG 163 - Communication de M. le Maire de Paris sur le développement économique, l’innovation, la recherche et l’enseignement supérieur.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Je crois que la grande majorit�, peut-�tre la totalit� de l?Assembl�e, souhaite parler de d�veloppement, d?innovation et de recherche, ce que je vous propose de faire conform�ment aux d�cisions prises par la conf�rence d?organisation o� tous les groupes sont repr�sent�s.

Mes chers coll�gues, pr�parer l?avenir, tel est bien le sujet dont nous traitons maintenant. Car le d�veloppement �conomique, l?innovation, la recherche et l?enseignement sup�rieur sont des vecteurs majeurs de l?intelligence et de l?attractivit� de Paris. Ils d�signent m�me des enjeux d�cisifs � l?heure o� les grandes m�tropoles mondiales sont engag�es dans une concurrence particuli�rement tonique.

Pour tenter d?y r�pondre, les logiciels traditionnels ne sont plus suffisants. Il faut donc leur substituer de nouveaux instruments, un nouveau cadre, de nouvelles connaissances. Oui, face au ch�mage, � l?exclusion et aux agressions r�p�t�es contre notre environnement, c?est un autre mode de d�veloppement qui doit s?�panouir. Et dans cette perspective, la ville, c?est-�-dire l?espace o� vit d�sormais pr�s de la moiti� de l?humanit�, devient le lieu o� s?inventent des comportements, des modes d?�change, de consommation et de production in�dits que nous devons mettre au service du progr�s social.

Dans quel contexte abordons-nous ce d�fi ? Au cours de ces derniers mois, plusieurs �tudes �manant de grands cabinets internationaux ont confirm� le dynamisme et l?attractivit� de Paris. Ainsi, entre 2001 et 2005, la cr�ation nette d?entreprises s?est �lev�e � plus 115.000.

Par ailleurs, de juin 2003 � juin 2006, le ch�mage a diminu� de 21 % dans notre Ville alors que sur la m�me p�riode, la baisse s?est limit�e � 8 % au niveau national. Voil� pour les faits.

Bien entendu, depuis 2001, la Municipalit� parisienne prend toute sa part dans ce mouvement. D?abord, en veillant � offrir des marges suppl�mentaires au d�veloppement �conomique. Je ne citerai qu?un chiffre, le P.L.U. met 2 millions de m�tres carr�s � la disposition d?activit� g�n�ratrice d?emplois tertiaires, commerce ou artisanat. Mais � nos yeux, cette comp�titivit� n?a de sens que si elle est partag�e par le plus grand nombre. Notre conception du d�veloppement �conomique est r�solument solidaire, durable et cr�atrice de lien social.

C?est pourquoi, par exemple, nous voulons rendre toujours plus f�cond le dialogue entre employeurs et demandeurs d?emploi parisiens. Ainsi depuis 2003, ?Paris pour l?emploi? est devenu un rendez-vous tr�s constructif, qui l?an dernier a permis � plus de 5.000 personnes de retrouver un travail, dont 63 % en contrat � dur�e ind�termin�e.

Nous explorons aussi les secteurs en friche et j?en donnerai une illustration : l?�conomie solidaire qui met l?accent sur les services � la personne, tout en favorisant la r�insertion de salari�s en difficult� a vu son budget multipli� par 14 depuis 2000, passant de 322.000 euros � 4 millions et demi.

Depuis plus de cinq ans, nous avons �galement fait bouger les choses en faveur du commerce de proximit� qui doit avoir toute sa place dans la ville du XXIe si�cle. Ainsi, apr�s des ann�es de repli, des activit�s qui p�riclitaient, comme les commerces de bouche, sont de nouveau en dynamique. En effet, le nombre de commerces vacants a diminu� de 10 % au cours de ces deux derni�res ann�es et l?action, bien s�r, de la SEMAEST y est pour beaucoup.

D?ici 2007, elle aura m�me acquis environ 200 boutiques lou�es � des artisans ou � des commer�ants. Un tel outil dont j?ai voulu la mise en ?uvre est d�di� � la lutte contre la mono activit�. Il produit aujourd?hui des r�sultats tr�s encourageants.

J?observe d?ailleurs que la Chambre de commerce et d?industrie de Paris ainsi que la Chambre des m�tiers sont entr�es au capital de la SEMAEST, ce qui renforce notre partenariat avec ces deux grands acteurs �conomiques.

Sur ce dernier point, j?�voquerai aussi la participation active de la C.C.I.P. � l?�laboration de notre Plan ?climat? qui vise � r�duire sensiblement les �missions de gaz � effets de serre dans la Capitale.

Le monde �conomique est �videmment en premi�re ligne car l?enjeu ici est de produire autrement, d?adopter de nouvelles m�thodes plus respectueuses de notre environnement et surtout des g�n�rations futures.

Le m�me �tat d?esprit s?applique � deux domaines phares qui participent pleinement de la renomm�e mondiale de Paris : la mode et le tourisme.

Sur le premier point, je vous rappelle que la Cit� de la mode et du design ouvrira ses portes fin 2007. Elle trouvera sa place au c?ur d?un b�timent con�u comme une signature architecturale tr�s forte.

Quant au tourisme, il repr�sente 11 % de l?emploi salari� � Paris. L� aussi, la concurrence est vive. Il faut se battre, mais Paris a des atouts.

Ainsi, la fr�quentation des sites les plus visit�s de la Capitale a augment� de plus de 4 % depuis 5 ans. En outre, notre Ville a accueilli 26 millions de touristes en 2005, soit un million de plus que l?ann�e pr�c�dente. Quant au tourisme d?affaire, le nombre de congr�s organis�s dans la Capitale est pass� de 221 � 272, entre 2003 et 2005.

Mais dans le m�me temps, notre part de march� a l�g�rement diminu�, face � l?offensive d?autres m�tropoles. Nous avons donc d�cid� de soutenir r�solument l?am�lioration sensible des infrastructures d?accueil. Je citerai notamment le projet de d�veloppement du Parc des expositions de Versailles, de m�me que celui de Villepinte car Paris est une Ville monde qui s?assume comme telle.

On vient � Paris pour son patrimoine exceptionnel, sa beaut�, son mode de vie, son histoire, mais aussi pour sa capacit� � capter les changements d?une �poque qui va vite, qui explore et qui invite � l?audace. Nous devons donc savoir anticiper sur les grandes mutations, offrir aux d�cideurs des conditions favorables et contribuer fortement � la recherche et � la formation.

Ainsi, en 2006, nous consacrons plus de 6 millions d?euros aux trois p�les de comp�titivit� parisiens : ?Cap Digital? pour le num�rique, ?M�dicen? pour la sant� et ?Systematic? pour les logiciels.

Au cours de cette s�ance, il vous sera propos� d?autoriser l?adh�sion de Paris au p�le ?ville et mobilit� durable? qui vise � mieux valoriser l?expertise des entreprises parisiennes, en mati�re d?am�nagement et d?environnement urbain, qu?il s?agisse de haute qualit� environnementale, de gestion des d�chets ou de transports collectifs.

Autre choix tr�s significatif : nous avons multipli� par 8 les surfaces de p�pini�res d?entreprise innovantes, celles-ci passant de 5.000 � 40.000 m�tres carr�s. Je vous rappelle qu?en 2001, il n?y avait qu?une seule de ces structures � Paris. Je dis bien une seule.

Aujourd?hui, on compte 5 incubateurs et 5 p�pini�res, auxquels s?ajoute la trentaine d?h�tels d?entreprise dont bien s�r ?Paris Biopark? que nous avons inaugur� le mois dernier. Dans ces locaux de 18.000 m�tres carr�s adapt�s � des besoins tr�s sp�cifiques, cet espace regroupera plus de 700 emplois d�di�s aux biotechnologies.

N?en doutez pas mes chers coll�gues, les nouvelles technologies pr�sentent le plus fort potentiel de d�veloppement. Ce constat nous a conduits � aborder de front la r�volution num�rique dont les d�fis sont � la fois consid�rables et passionnants.

Bient�t, et m�me d�j�, ce sont nos habitudes quotidiennes qui sont boulevers�es, notre fa�on de travailler, nos loisirs, notre mode de consommation. C?est pourquoi j?ai annonc� il y a quelques mois une ambition tr�s forte pour Paris : faire de notre Ville une v�ritable capitale du num�rique.

Depuis, nous avons pos� des actes, notamment en baissant les tarifs des redevances : moins 25 % pour les fibres optiques et un prix divis� par 16 pour l?installation des 400 derniers m�tres de nouveaux c�blages. 5 op�rateurs ont d�j� sign� sur cette base et d?autres vont suivre.

Une chose est s�re : fin 2007, Paris sera d�j� l?une des villes les mieux dot�es d?Europe en mati�re de fibre optique. A cette m�me date, notre collectivit� offrira gratuitement aux Parisiens 400 points d?acc�s au Wi-Fi dont 110 services municipaux et 200 jardins ou sites ext�rieurs.

Je pr�cise que, d�s f�vrier prochain, l?H�tel de Ville, dont notre salle du Conseil, sera �galement �quip�. Oui, l?acc�s � Internet pour tous est une vraie exigence sociale. Nous menons donc un travail ambitieux avec les bailleurs sociaux afin que leurs immeubles soient parmi les premiers �quip�s. Toute la population parisienne est ainsi concern�e par ce mouvement.

Il s?agit d?ailleurs d?une des principales richesses de Paris, son niveau de formation ainsi que son patrimoine universitaire. C?est pourquoi nous voulons capitaliser sur nos atouts en mati�re d?enseignement sup�rieur et de recherche. 307.000 �tudiants dont 13 % venus de l?�tranger symbolisent ce formidable potentiel.

Ce secteur, comme vous le savez, n?est pas de la comp�tence de la Ville, mais il est tellement d�cisif que nous assumons un investissement sans pr�c�dent : 400 millions d?euros sur cette mandature. Or, �norme paradoxe, cela repr�sente un effort financier tr�s largement sup�rieur � celui de l?Etat dont c?est pourtant la responsabilit�.

Son d�sengagement dans ce domaine est un manquement grave � ses devoirs, une d�mission face � l?avenir qui devrait interpeller s�rieusement les parlementaires de la majorit� nationale prompte � voter le budget de l?Etat. Le manque de moyens dont souffrent les �tablissements d?enseignement et de recherche n?a d?�gal que la v�tust� de leurs locaux.

Que ce soit par exemple pour l?installation de Paris VII sur la Z.A.C. ?Paris-Rive gauche? ou pour la restructuration de la Sorbonne, le pr�judice est �norme. Deux ans de retard pour les b�timents de la halle aux farines, alors que les travaux de r�novation de Paris IV Clignancourt n?ont m�me pas pu commencer !

Pour pallier, fusse partiellement, une telle incurie, nous conduisons donc une politique tr�s volontariste. Par ailleurs, un plan de financement de 3.500 logements �tudiants est en cours et toutes les r�sidences universitaires g�r�es par le C.R.O.U.S. auront �t� r�nov�es en 2007.

Nous nous sommes �galement investis dans les �tablissements dont la Ville a la charge mais qu?elle avait largement ignor�e avant 2001. Je citerai en particulier le d�veloppement de ces lieux embl�matiques que sont Boulle, Estienne et Duperr�.

Je souligne d?ailleurs que, pour ces trois �coles de renomm�e mondiale, l?Etat laisse � notre charge 10 postes d?enseignant qu?il �tait cens� mettre � notre disposition. Nous avons, en outre, poursuivi la restructuration de l?Ecole de physique et de chimie industrielle et lanc� le grand chantier de son autonomie de gestion.

Nous veillons �galement � am�liorer l?accueil des �tudiants et des chercheurs fran�ais ou �trangers. Concr�tement, la capacit� d?accueil de la Cit� internationale a �t� augment�e de 250 places. Une nouvelle r�sidence a �t� lanc�e dans la Z.A.C. ?Rungis? et nous avons d?ores et d�j� la possibilit� der�server 40 logements � des chercheurs �trangers au couvent des R�collets.

Tous ces faits illustrent, je pense, une volont� et une ambition que nous inspirent Paris et ses habitants.

Les ronchons pourront toujours pr�tendre que notre Cit� est � la tra�ne. Il est vrai qu?ils ont tout fait pour cela quand ils �taient en responsabilit� � l?H�tel de Ville. Et ils continuent d?ailleurs aujourd?hui en soutenant un Gouvernement qui n?aide vraiment pas notre Cit� et son ambition pour la recherche et l?univer-sit�.

Mais la r�alit�, c?est que le Paris contemporain affirme un mod�le urbain qui surprend et qui motive bien au-del� de nos fronti�res.

Je l?ai constat� encore r�cemment � l?occasion du Conseil mondial de l?Association internationale Cit�s et Gouvernements locaux unis car Paris partage de nombreuses exp�riences avec d?autres grandes villes. Et croyez-moi, notre Cit� n?est pas per�ue comme immobile, c?est m�me le moins que l?on puisse dire. Au contraire, notre action en mati�re de d�veloppement durable, de num�rique ou dans d?autres domaines, notre engagement international en faveur de l?acc�s � l?eau ou pour la lutte contre le Sida int�ressent �norm�ment nos partenaires �trangers.

Dans ces conditions, le d�nigrement syst�matique est tout simplement d�risoire.

Bien s�r que la souffrance sociale est tr�s pr�sente � Paris. Justement, face � la pauvret�, au co�t de la vie, � la terrible pression sur le logement, nous pr�f�rons agir. Ce qui se dessine, c?est une Ville plus ouverte que jamais � la diversit� sociale, � l?activit�, � l?intelligence qu?elle mobilise, aux technologies qu?elle d�veloppe.

C?est sur ce socle que nous, nous avons choisi de construire en ayant conscience des enjeux mais surtout en ayant confiance dans Paris.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Mes chers coll�gues, maintenant le d�bat sur cette communication.

Je donne d?abord la parole � M. DAGUENET.

M. Jacques DAGUENET. - Monsieur le Maire, vous avez souhait�, avec cette communication, dresser un bilan du chemin parcouru depuis 2001 pour replacer Paris dans une dynamique �conomique et d?emploi favorable, et cela dans un contexte national europ�en et mondial de profonde mutation pour toutes les m�tropoles.

Paris accuse-t-il un d�clin inexorable ?

C?est en substance � cette question que vous avez voulu r�pondre en livrant un certain nombre de faits et de donn�es sur l?attractivit� de la Capitale. Bien s�r, nous pouvons dire avec vous que depuis 2001 notre Municipalit� agit pour sortir Paris de la fragilisation et de la l�thargie dans lesquelles la droite l?a dangereusement plac�e.

En laissant faire la sp�cialisation �conomique du tout finance et en se reposant exclusivement sur le tourisme et la valeur attractive de son patrimoine historique, la droite a ass�ch� Paris de sa diversit� �conomique et de la diversit� de ses emplois.

Les r�sultats, nous les connaissons. Paris a perdu pr�s de 170.000 emplois ces dix derni�res ann�es, 900.000 m�tres carr�s de locaux d?activit� ont �t� livr�s aux promoteurs. Une sp�culation terrible a provoqu� une v�ritable vague de d�peuplement. La droite a fait de Paris une Capitale hyper s�lective et par-l� m�me a provoqu� l?exclusion de pans entiers de salari�s tout en renfor�ant la financiarisation de notre �conomie.

Nous avons l� tous les ingr�dients d?une Ville fortement fragilis�e par ses fractures territoriales avec des arrondissements et populations longtemps tenus � l?�cart du d�veloppement �conomique. C?est bien � ce mod�le de d�veloppement que nous nous attaquons depuis 2001 et que nous opposons une toute autre conception, celle d?inscrire Paris dans une dynamique de d�veloppement �conomique solidaire et durable au service de tous.

Le volontarisme engag� par notre majorit� sur cette question vise non seulement � faire avancer Paris et � pr�parer l?avenir de ses habitants. Il s?inscrit �galement dans une identit� r�gionale car, il faut le rappeler, Paris avec le coeur de l?agglom�ration est tout � fait singuli�re par son poids �conomique. Et ses choix de d�veloppements ne sont pas neutres car ils ont de fortes incidences sur l?activit� et le rayonnement de l?ensemble de la R�gion Ile-de-France mais aussi sur l?activit� �conomique nationale.

Paris, c?est en effet 1 % du territoire r�gional mais 20 % de la population r�gionale y r�side et 32 % des emplois r�gionaux y sont pr�sents.

Quant � Paris et la zone dense, c?est-�-dire les 75 communes qui l?entourent, cela repr�sente 4 % du territoire d?Ile-de-France mais 47 % de la population, 60 % des emplois.

Ces quelques chiffres t�moignent de l?impact que Paris et le coeur de l?agglom�ration ont sur l?�conomie r�gionale et de la n�cessit� de construire une nouvelle dynamique �conomique, sociale, environnementale.

Vous avez choisi, Monsieur le Maire, de t�moigner de l?attractivit� de Paris en �voquant la place qu?elle occupait parmi les principaux leaders europ�ens et vous nous citez la bonne notation de Paris par de grands cabinets internationaux.

Alors bien s�r, nous pouvons dire que Paris est plus attractif que Londres pour les co�ts d?implantation d?une entreprise �trang�re, que Paris arrive encore devant Londres pour l?implantation d?entreprises et qu?elle est class�e en deuxi�me position derri�re Londres par 500 dirigeants de soci�t�s europ�ennes.

Ces donn�es ne sont pas � n�gliger mais les Parisiens qui sont exclus du monde du travail, celles et ceux qui ne connaissent que la pr�carit� dans le travail, ceux-l�, qu?ils soient qualifi�s ou non, ne vivent pas cette renomm�e, cette attractivit� parisienne comme un facteur de bien-�tre pour tous.

Tous ces indicateurs de p�le position s?inscrivent dans un nouveau mode de croissance qui a un co�t social et humain d�sastreux.

Si l?Ile-de-France produit 28 % de la richesse nationale et si environ 30 % de cette richesse est attribu�e � Paris, cette prosp�rit� ne s?inscrit pas dans une dynamique r�elle de d�veloppement �conomique. En effet, nous savons que la caract�ristique de Paris et de son agglom�ration, comme de toutes les r�gions m�tropolitaines mondiales, est d?�tre confront�e � une perte d?emploi chronique et � un taux de ch�mage tr�s �lev� pendant que sa richesse cr��e ne cesse de cro�tre et que les valeurs immobili�res atteignent des sommets.

Tout au long de ces 15 derni�res ann�es, on a assist� � une grande mutation de l?�conomie capitaliste avec une acc�l�ration de la financi�risation de l?�conomie.

R�sultat : de nombreuses fusions acquisitions, souvent suivies de suppressions d?emplois. Et cette tendance est � l?oeuvre m�me sur les secteurs de l?innovation et de l?information comme en t�moigne la bataille des op�rateurs du c�ble, comme UPC-NOOS tout derni�rement.

R�sultat �galement : des externalisations massives des t�ches ne constituant pas le coeur de m�tier des entreprises ou encore une d�sinstrualisation continue depuis maintenant 25 ans.

Le coeur de l?agglom�ration perd donc des emplois et pourtant l?�conomie francilienne produit toujours plus de richesses. Nous avons donc affaire � un tissu �conomique fortement sp�cialis� dans des activit�s � forte valeur ajout�e productive. Mais nous devenons de plus en plus pauvres en cr�ation d?emplois, except� en emplois tr�s qualifi�s.

Paris a perdu 160.000 emplois entre 1990 et 2003, soit en moyenne 9.500 emplois par an. Pour 80 % d?entre eux, ils concernaient les ouvriers et employ�s. A cela, s?ajoute un effritement consid�rable de ses services publics. Ce type de croissance � l?oeuvre conduit � des co�ts sociaux et urbains tr�s lourds. Un taux de ch�mage de plus de 9 % au-dessus du ch�mage francilien et du taux national. Un taux qui atteint une moyenne de 20 % et parfois plus dans les quartiers ?politique de la ville?. Environ 100.000 demandeurs d?emploi, pr�s de 63.000 allocataires du R.M.I.

Comme dans toutes les r�gions m�tropolitaines, le nombre de travailleurs pauvres augmente et leurs conditions de vie se d�t�riorent. La pr�carit� est devenue un ph�nom�ne de masse dans l?emploi y compris pour les plus qualifi�s.

Ces �l�ments sont tr�s importants � rappeler car ils illustrent parfaitement l?ampleur des d�fis qu?il nous faut relever sans oublier que ces situations sont aussi et surtout la r�sultante des politiques nationales qui ont privil�gi� un tel type de croissance destructeur d?emplois.

Depuis 2001, les ambitions affich�es sont celles d?un d�veloppement �conomique diversifi�, comme vous venez de le rappeler, Monsieur le Maire, capable tout � la fois de renforcer les atouts de Paris et d?amorcer de nouveaux types de croissance, plus solidaires, plus mobilisateurs, pour r�soudre le ch�mage parisien.

L?enjeu est de taille, il s?agit d?asseoir un d�veloppement b�n�fique � tous pour r�ussir � maintenir une population et des emplois diversifi�s.

Les outils et actions mobilis�s, depuis 2001, s?inscrivent dans cette perspective et le P.L.U. que nous avons adopt�, en juin dernier, le futur Sch�ma directeur de la R�gion Ile-de-France qui sera prochainement adopt�, visent � favoriser une nouvelle dynamique �conomique et sociale durable.

Comme la majorit� municipale, nous savons qu?il n?y a pas de d�veloppement �conomique p�renne et de c?ur de m�tropole attractif, si la possibilit� d?acc�der � un logement, � l?offre de soins, � la culture, � la qualit� du cadre de vie et des transports n?est pas assur�e et si la coh�sion et les �quilibres environnementaux sont menac�s. Mais tout autant, ces objectifs ne peuvent �tre atteints sans dynamisme �conomique et sans un haut niveau d?emploi pour tous.

Les outils et actions engag�s s?inscrivent dans cette perspective. Il s?agit de r�ussir une nouvelle sp�cificit� de la ville capitale et de sa zone dense.

Cette nouvelle sp�cificit� suppose de m�ler modernit�, cr�ation, recherche, diversit�, densit� et �change, mati�re grise et tradition.

Vous les avez d�crits, Monsieur le Maire, dans votre communication et les premiers r�sultats engrang�s sont tr�s int�ressants : 115.000 cr�ations d?entreprise et de nombreuses implantations dans la couronne parisienne ; des emprises fonci�res de plus de 2 millions de m�tres carr�s dans le Nord-est et le Sud-est, r�serv�es � l?activit� �conomique, pour accueillir tout � la fois des fonctions strat�giques aux emplois tr�s qualifi�s et des fonctions de ?back-office? aux emplois qualifi�s et moins qualifi�s, pour les P.M.E. et P.M.I.

Une observation sur cette question. Le prix du foncier est redoutable car il ob�re bon nombre de projets et alourdit l?addition au point de st�riliser certaines capacit�s d?innovation.

Il faut trouver des solutions ; on voit bien que sans une r�gulation forte du prix du foncier, nous ne r�soudrons pas la fracture Est-Ouest. Il faut se donner les moyens d?offrir des loyers attractifs. Sans une politique fonci�re volontariste de Paris, mais surtout de la R�gion, les objectifs de la diversification des emplois et de la cr�ation d?emplois ne seront pas atteints.

De m�me il nous faut �tre plus attentifs aux d�localisations. Le Comit� de l?emploi qui a �t� mis en place � la demande des �lus communistes devrait �tre sur ce point plus r�actif.

Il convient �galement d?�tre attentif � ce qui se passe dans certains secteurs qui font la renomm�e de Paris. Je pense aux grands magasins et aux services publics.

Actions sp�cifiques dans les quartiers ?politique de la ville? o� non seulement il s?agit d?accompagner les ch�meurs pour trouver un emploi, mais aussi de veiller � l?implantation d?activit�s qualifiantes.

Permettez-moi � ce sujet de rappeler que dans ces quartiers 34 % de la population a un niveau de qualification �gal ou sup�rieur � un Bac+2, mais aussi que 37 % des demandeurs d?emploi sont sans dipl�me, qu?environ 25.000 personnes sont au ch�mage et que 28 % des moins de 25 ans sont demandeurs d?emploi.

Il faut parier et agir pour un v�ritable d�veloppement �conomique dans ces quartiers. L?exemple de ?Capital Games?, partenaire du p�le de comp�titivit� de ?Cap digital?, implant� dans le 20e arrondissement, porte de Montreuil, est tr�s positif. Mais, l� encore, cette implantation ne concerne pas les populations de ces quartiers.

C?est pourquoi il est vital d?y d�velopper des services, mais aussi des P.M.E. et P.M.I. d?activit�s dites traditionnelles, en capacit� de cr�er des emplois en nombre significatif pour les populations et de r�pondre aux besoins secondaires des activit�s � haute qualification.

Il faut faire preuve de volontarisme dans ces quartiers et ne pas se contenter des pieds d?immeubles pour les tr�s petites entreprises et les commerces car nous aurons certes une dynamisation d?un quartier sans pour autant avoir favoris� des cr�ations d?emplois significatives.

Si nous ne menons pas de pair ces actions, nous ne r�soudrons pas le d�crochage qui s?op�re pour toute une partie de la population laiss�e � l?�cart du d�veloppement �conomique.

Je rel�verai �galement, en mati�re d?actions tr�s significatives, les actions fortes enclench�es en faveur de l?innovation, qui constituent un gisement consid�rable d?emplois, qualifi�s ou non. Une des caract�ristiques majeures et bien comprises par la majorit� municipale est la n�cessaire �mergence de r�seaux de collaboration entre entreprises et universit�s, laboratoires publics et priv�s, collectivit�s territoriales et l?Etat.

Les trois p�les de comp�titivit� soutenus par notre collectivit� doivent favoriser l?implantation de nouvelles fili�res aptes � consolider ces p�les, tout en offrant une diversit� d?activit� pour tous les Parisiens, ce qui suppose de ne pas ass�cher le reste des activit�s.

Les corrections entreprises depuis 2001 nous placent ind�niablement dans une position plus favorable, mais ne nous cachons pas que cette mutation favorable � tous dans leur diversit� est doublement contrari�e.

Il y a d?abord la crise de la recherche publique. Depuis dix ans, il y a une politique publique nationale tr�s claire : r�duire la recherche publique. En dix ans, les Gouvernements ont r�ussi � r�duire de l?ordre de 10 points les principaux indicateurs du point national de la recherche publique francilienne et donc parisienne.

Pendant ce temps, la recherche priv�e a largement maintenu son poids, provoquant de puissants effets de d�sorganisation et d?inefficacit�, de perte de coordination entre acteurs publics et priv�s de la recherche.

L?implication de l?Etat dans les p�les de comp�titivit� ne doit pas masquer la r�alit� de la situation dans ce domaine. Le manque de moyens d�volus � la recherche est tel qu?en 2010 nous serons encore � peine � 2,2 % du P.I.B.

Sans programmation de l?emploi scientifique, il n?y a pas de perspectives d?embauche et cela d�tourne de nombreux �tudiants des fili�res doctorales. L?engagement du Gouvernement de cr�er 3.000 postes en 2006 n?a pas �t� tenu pour moiti�.

Autre �l�ment qui vient contrarier les objectifs d?un d�veloppement �conomique diversifi�, je veux parler de la chert� de la vie parisienne qui exclut les classes moyennes et populaires de la Capitale. Nous assistons � une forte d�gradation des conditions de vie des actifs de faible qualification interm�diaire.

Le pari de l?innovation ne peut se r�aliser qu?avec le maintien de l?ensemble des services et des m�tiers peu ou moyennement qualifi�s.

Monsieur le Maire, nous sommes dans un environnement national tr�s d�favorable o� le Gouvernement a clairement mis� sur un d�veloppement qui fabrique de l?exclusion et a cr�� un nouvel �tat pour des millions de Fran�ais et des millions de Parisiens.

Je veux parler de ce que le sociologue Robert CASTEL a nomm� le ?pr�cariat? qui vient s?ajouter au ch�mage et � l?exclusion de masse que conna�t notre pays.

Le volontarisme affich� de notre collectivit� est certain. Les lignes directives et les actions que nous engageons s?inscrivent � contre-courant de cette politique nationale, mais elles se heurtent � cet environnement destructeur de coh�sion sociale.

Ces obstacles, Monsieur le Maire, ne donnent que davantage de relief aux engagements qui sont les n�tres pour b�tir une cit�, c?ur de m�tropole, solidaire et facteur de progr�s et d?�panouissement pour toutes et tous.

Je vous en remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur DAGUENET.

La parole est � Mme de PANAFIEU.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Notre Capitale est un des lieux au monde qui a la plus forte concentration de population, d?activit�, de richesse, mais qui enregistre n�anmoins des reculs tr�s marqu�s dans certains domaines.

Paris peut regarder l?avenir en face, mais � condition de faire du d�veloppement �conomique, de l?emploi et de l?enseignement sup�rieur une vraie priorit� et, disons-le clairement, ce n?est pas le cas aujourd?hui.

La politique qui est conduite depuis 2001 tourne le dos � celle qui est suivie dans d?autres capitales. On parle d?ailleurs d�sormais pour Paris d?une ville mus�e.

Triste perspective pour les Parisiens que de devenir de simples gardiens de mus�e et votre communication, Monsieur le Maire, que nous avons �cout�e attentivement, est un nouveau catalogue � la Pr�vert, la po�sie en moins, qui ne r�pond nullement aux enjeux d?une grande m�tropole.

Pour preuve, vous n?utilisez pas une seule fois le mot ?excellence? dans votre communication.

(Protestations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Il suffit de visiter les grandes m�tropoles �trang�res pour s?apercevoir que la vitalit� �conomique est de retour.

Londres, Tokyo, Manhattan, Madrid, toutes ces villes ont reconquis leur centre ; toutes ces villes connaissent des progressions d�mographiques beaucoup plus importantes que Paris et, pourtant, notre Capitale, qui a tr�s exactement choisi la voie inverse, se retrouve � la tra�ne et quel r�sultat !

Un taux de ch�mage qui est sup�rieur aux moyennes r�gionales et sup�rieur, cas unique en Europe, en dehors - je veux bien - de Berlin, mais dont on conna�t l?histoire r�cente.

50.000 emplois ont �t� perdus sur la seule ann�e 2004.

Un taux de pauvret� qui a d�pass� 10 % en 2004, soit le taux d�partemental le plus important en Ile-de-France apr�s la Seine-Saint-Denis.

Une Ville ralentie au milieu d?une r�gion francilienne dynamique. Regardez donc le d�veloppement de la premi�re couronne et comparons : Issy-les-Moulineaux, Levallois, Montrouge, Malakoff et m�me les bastions communistes comme Saint-Ouen, Saint-Denis, connaissent un d�veloppement tertiaire consid�rable.

Les 194 implantations d?entreprises �trang�res dont vous vous �tes gargaris�, Monsieur le Maire, r�alis�es en 2005, et que vous rappelez r�guli�rement, l?ont �t� partout en Ile-de-France? sauf � Paris !

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est faux !

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Alors que fait Paris ? Paris regarde, Paris admire, Paris applaudit, mais Paris n?agit pas et donc Paris recule. Les atouts majeurs que poss�de notre ville sont g�ch�s depuis 2001.

Que doit faire le Maire de Paris ? Le Maire de Paris doit avant tout d�fendre l?attractivit� du territoire parisien en cr�ant un environnement favorable au maintien et au d�veloppement du tissu �conomique, pour cr�er des emplois. Or, vous n?avez pratiquement pas agi en ce sens. Pire ! Les actions men�es depuis cinq ans visent � multiplier les entraves vis-�-vis de celles et ceux qui veulent travailler dans notre Capitale.

Vous auriez pu, Monsieur le Maire, - mais vous ne l?avez pas fait - permettre � l?entreprise d?entrer dans l?universit� ; la Ville est responsable des �coles sup�rieures. Et, � ce titre, vous auriez pu donner l?exemple en ouvrant les conseils d?administration aux entreprises, comme le font de nombreuses m�tropoles, que ce soit en Italie ou en Grande-Bretagne, par exemple.

En mati�re d?enseignement sup�rieur, votre communication n?�tablit aucune programmation pr�cise en terme de locaux et de livraison de logements �tudiants.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous vous moquez de moi, l� !

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Vous confondez sans cesse financement et livraison effective. Vous ne dites pas un mot sur le sport �tudiant, fondamental pour l?attractivit� de nos universit�s. ?Mens sana in cor-pore sano? : vous qui �tes, � n?en pas douter un humaniste convaincu - et vous nous le rappelez r�guli�rement -, comment avez-vous pu oublier ce principe �l�mentaire !

Vous n?avez pas suffisamment anticip� et donc agi pour innover en mati�re d?installations et d?�quipements. Face � l?inertie dont votre �quipe municipale et vous-m�me faites preuve dans ces divers domaines, je ne peux que me faire le porte-parole de questions que se posent les Parisiens.

Il existe une convergence croissante, des logiques et des probl�matiques entre les grandes m�tropoles, quel que soit leur positionnement g�ostrat�gique. Le d�veloppement �conomique, l?�quilibre social, les politiques de l?emploi, de fiscalit�, les politiques de recherche, d?enseignement sup�rieur s?affirment toujours comme des objectif incontournables.

Savoir dialoguer et entendre les Parisiens mais aussi les Franciliens, s?inspirer de ce qui fonctionne dans les grandes capitales europ�ennes, voil� quelle devrait �tre la philosophie d?un Maire de Paris.

Le Maire de Paris ne peut vouloir avoir raison seul contre tous et c?est ce que je tenais � souligner bri�vement.

Mais les orateurs du groupe U.M.P. sauront, je le sais, d�velopper pour chacun des domaines qui viennent d?�tre �voqu�s, les solutions que nous proposons d?apporter. Claude GOASGUEN le fera avec son grand talent, lui qui se penche r�guli�rement et avec beaucoup de professionnalisme sur ces questions �conomiques et d?enseignement sup�rieur.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Georges SARRE.

M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Monsieur le Maire, chers coll�gues?

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Monsieur le Maire...

M. LE MAIRE DE PARIS. - S?il vous pla�t, �coutez tous les orateurs �galement.

Georges SARRE.

M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Madame de PANAFIEU, on m?a donn� la parole. Je la prends, si vous n?y voyez pas d?inconv�nient.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Nous allons �tre quelques �lus du 17e � partir car la pr�sidente d?une association de commer�ants du 17e arrondissement est d�c�d�e. Son enterrement est � 10 heures 30.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame de PANAFIEU, arr�tez de prendre la parole toutes les trois secondes ! Partez sans vous faire remarquer et puis voil� !

Monsieur SARRE?

M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Merci beaucoup. Je ne suis pas un d�clinologue.

Je pense comme vous, Monsieur le Maire, que ceux qui aujourd?hui peignent en noir l?avenir de Paris sont ceux-l� m�me qui lui ont fait accumuler les handicaps pendant les pr�c�dentes mandatures.

Qu?avons-nous trouv� en 2001 ?

Une Ville qui perdait des emplois et des entreprises, dont le d�veloppement �tait ax� enti�rement sur un march� fragile, celui du bureau.

Une Z.A.C. ?Paris-Rive gauche? ?plant�e?.

Une Ville enferm�e derri�re le p�riph�rique, incapable de penser la coop�ration intercommunale.

Enfin, une absence totale de projection dans l?avenir.

Bref, une scl�rose compl�te.

Depuis lors, l?action de la Municipalit� parisienne a consist� � renverser la tendance, � faire en sorte que Paris tienne son rang de grande m�tropole europ�enne et mondiale.

Je ne reviendrai pas sur les r�alisations et les chiffres, Monsieur le Maire, que vous citez dans votre communication, mais ils montrent indiscutablement que le bilan de votre action est positif en termes de cr�ations d?emplois, avec une d�croissance annuelle des demandes d?emploi, en fin de mois, par exemple, de 14,9 %, ce qui est beaucoup plus que la baisse moyenne nationale de 10,7 %.

On constate aussi le retour des entreprises dans Paris et l?am�lioration de l?image de la Capitale � l?�tranger.

Qu?il s?agisse du renouveau de la Z.A.C. ?Paris-Rive gauche?, de l?ouverture des Ateliers de Paris, de la mission de lutte contre les mono activit�s confi�e � la SEMAEST, des p�les de comp�titivit� ou des actions en faveur des secteurs de l?innova-tion, la Ville s?est montr�e et se montre � la fois ambitieuse et novatrice, prouvant ainsi qu?avec de la volont� politique, il est possible pour une grande Ville d?avoir un r�le d?impulsion qui tranche avec le repli de l?Etat qui a abandonn� toute grande ambition industrielle et d?am�nagement du territoire.

C?est �videmment un bilan de mandature tr�s positif et il faut en f�liciter en particulier notre coll�gue Christian SAUTTER et son �quipe.

Toutefois, il est possible de poursuivre et de faire mieux encore. Voici, � mon avis, comment.

Tout d?abord, il faut avoir une vision globale. Il faut int�grer que Paris ne peut, pour son d�veloppement, s?en remettre au seul jeu du march�, sauf � conna�tre � nouveau un jour le marasme du d�but des ann�es 1990, lorsque la bulle immobili�re a crev�.

Il faut donc que la Ville d�finisse des axes d?intervention � partir de ce constat simple que la d�sindustrialisation, tr�s avanc�e en Ile-de-France, est grande � Paris et que cette tendance semble aujourd?hui irr�m�diable. Il n?y aura plus d?usines dans la ville. D�s lors, que faire ?

Se contenter, certains � droite y pensent, de faire de Paris un supermarch� du luxe et du tourisme � destination des �lites mondiales, sans ambition �conomique ? Mais miser uniquement sur le commerce, l?artisanat ou m�me l?�conomie solidaire, cela serait insuffisant, car la vraie finalit� d?une politique de d�veloppement �conomique � Paris, c?est de cr�er des emplois en nombre pour revenir vers le plein emploi.

Nous savons tous que cela ne sera possible que si, en plus d?un effort sur le commerce et l?artisanat, dont nous avons parl� et dont nous reparlerons, la Ville favorise les technologies de pointe, les P.M.E. de la fili�re informatique (Internet, m�dia) et la recherche-d�veloppement, comme nous voulons le faire dans le projet des terrains de la Poste, rue Br�guet, dont la Ville ma�trisera des surfaces commerciales.

Il convient �galement de surveiller et de favoriser les industries nouvelles dans l?�conomie de l?hydrog�ne, par exemple, les nanotechnologies ou les biotechnologies.

Nous avons des universit�s, des grandes �coles qui mettent Paris en excellente position pour cela. Voil� donc o� doit porter l?effort. Je vais maintenant d�tailler ce qui de l?avis de notre groupe doit �tre fait.

En premier lieu, il faut penser le d�veloppement �conomique de la Capitale � l?�chelle du grand Paris. La conf�rence m�tropolitaine est un premier pas et sa r�union toute r�cente a �t� un succ�s. Mais pour �tre comp�titif par rapport au Grand Londres o� � la Ville Etat de Berlin, il faut changer d?�chelle, en particulier pour construire des infrastructures qui rendront Paris attractive face � ces concurrentes.

Ensuite, nous devons bien r�aliser que bient�t Paris intra muros sera presque enti�rement construit. D?ici l�, nous devons r�ussir les derni�res grandes op�rations d?am�nagement du type Z.A.C., notamment au Nord et au Nord-est de Paris en faisant attention de ne pas renouveler les erreurs des d�cennies 1980 � 1990, autrement dit en veillant � l?�quilibre des fonctions logements et activit�s, en am�liorant les dessertes de transport en commun, en faisant un r�el travail pour un urbanisme � visage humain et une architecture de qualit�.

Dans les arrondissements d�j� enti�rement b�tis, la contrainte est d?implanter des entreprises et de cr�er des emplois en travaillant sur les petites et moyennes surfaces.

Et paradoxalement, je pense qu?en travaillant sur les petites et moyennes surfaces dans le cadre de construction plus r�duite ou de r�habilitation, paradoxalement, c?est un atout.

Pour accueillir des commerces, des artisans, des P.M.E., cela peut se faire de trois mani�res. D?abord en d�veloppant davantage les h�tels d?activit� et les p�pini�res d?entreprise. Ensuite, en cr�ant des p�les de d�veloppement dot�s d?une identit� propre autour d?une fili�re pr�cise, comme nous allons le faire je le crois, au 37 bis, rue Montreuil, autour des m�tiers d?art ou dans le Bas Belleville autour des m�tiers de l?�dition avec le projet ?Fontaine aux livres?.

Enfin, en donnant une impulsion nouvelle � la mission de la SEMAEST, ce que vous avez annonc�, Monsieur le Maire, qui doit b�n�ficier des moyens d?avancer dans une seconde phase d?acquisition fonci�re dans les secteurs existants et dans d?autres. La SEMAEST implante des entreprises, elle lutte contre la vacance commerciale en pied d?immeuble avec des r�sultats tout � fait positifs. Il faut qu?elle puisse �videmment poursuivre.

En m�me temps, l?implantation des entreprises et des commerces en pied d?immeuble ne peut r�ussir que si un effort substantiel est r�alis� par les S.E.M. de la Ville et l?ensemble des bailleurs sociaux sur la progressivit� et le niveau des loyers qui doivent �tre plus int�ressants que ceux du secteur priv�.

J?attire enfin votre attention sur la n�cessit� en cette �poque o� le ch�mage est fort et touche toutes les cat�gories sociales, m�me celles qui peuvent para�tre � l?abri, de multiplier comme nous le faisons dans notre arrondissement du 11e les initiatives qui mettent en rapport les entreprises et les demandeurs d?emploi ainsi que celles qui favorisent le financement de la cr�ation d?entreprise.

Voil�, mes chers coll�gues, les principales orientations qui doivent permettre � la Ville d?impulser le d�veloppement �conomique de Paris au b�n�fice de l?emploi et des Parisiens. Merci. Mme TA�EB compl�tera le sujet puisqu?elle abordera les universit�s et le d�veloppement scientifique.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement r�publicain et citoyen, socialiste et radical de gauche, communiste et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

La parole est � Patrick BLOCHE.

M. Patrick BLOCHE. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, notre Ville dispose d?atouts consid�rables dans la comp�tition �conomique mondiale. Et pourtant, jusqu?en 2001 la valorisation de cet exceptionnel potentiel n?�tait manifestement pas une priorit� municipale. Avec plusieurs de vos adjoints, vous avez souhait� faire un choix contraire, Monsieur le Maire, en vous engageant d?embl�e dans la promotion d?une ville dynamique et attractive. Et il faut �tre amn�sique ou avoir un sacr� culot quand on a �t� adjoint de MM. CHIRAC et TIBERI comme Mme de PANAFIEU, pour oser tenir le discours outrancier et caricatural que nous venons de subir.

Les faits sont l�. Notre Ville arrive au premier rang mondial en terme de P.I.B. par habitant tr�s loin devant Los Angeles, comme l?a montr� d?ailleurs tout r�cemment l?enqu�te men�e par ?Standard and Poors?. En mati�re d?attractivit� pour les entreprises, est-il besoin d?�num�rer une fois encore les nombreux rapports r�cents de cabinets d?�tudes internationaux qui placent Paris au tout premier rang mondial, parfois m�me devant Londres ou New York. Et ce n?est que la mauvaise foi qui conduit l?opposition municipale � r�p�ter que notre politique ferait fuir les entreprises. Les chiffres prouvent le contraire : 115.000 cr�ations d?entreprises entre 2001 et 2005 et 194 nouvelles implantations en 2005 dont 139 dans Paris intra muros. Pour la premi�re fois en 2005, l?Ile-de-France est devenue la r�gion la plus attractive d?Europe.

Les grandes op�rations d?am�nagement qui ont �t� initi�es ou les choix faits dans le cadre du P.L.U. renforcent cette dynamique. Et dans un contexte �conomique difficile, nous sommes fiers du volontarisme de la Municipalit� en mati�re de d�veloppement �conomique et de lutte contre le ch�mage avec une r�elle cr�ativit�, comme en t�moignent nombre d?initiatives innovantes, telles les Forums pour l?emploi qui remportent un r�el succ�s aupr�s des demandeurs d?emploi et des entreprises ou la red�finition des missions de la SEMAEST qui permettent de restaurer la mixit� des activit�s dans un certain nombre de quartiers parisiens.

Les r�sultats sont probants : en trois ans, le ch�mage parisien a baiss� de 21 % contre 8 % en France, et sp�cificit� parisienne, le commerce de d�tail continue de progresser. Notre ambition �conomique ne peut cependant pas se r�duire � nos 105 kilom�tres carr�s. La dynamique parisienne ne peut se concevoir qu?au coeur de son agglom�ration. La coop�ration est n�cessaire, c?est pourquoi notre Municipalit� s?est engag�e depuis 2001 dans une d�marche de dialogue pour construire des partenariats avec les collectivit�s voisines. C?est ce qui fonde le dynamisme et le succ�s de la conf�rence m�tropolitaine qui nous venons de mesurer encore r�cemment.

Nous souhaitons par ailleurs faire de notre Ville la capitale de l?intelligence. Notre Assembl�e aura vot� pour l?ann�e 2006 plus de 6 millions d?euros de subvention aux trois p�les de comp�titivit� franciliens : ?Cap Digital?, ?M�dicen? et ?Syst�matique?. Une d�lib�ration en ce sens est encore inscrite � l?ordre du jour de cette s�ance.

M�decine, g�n�tique, cin�ma, informatique, imagerie, la Ville de Paris investit dans les secteurs les plus porteurs en mati�re de d�veloppement, ce qui contribue au rayonnement international de notre cit� et aux emplois de demain.

Nous tenons �galement � saluer la mise en place des services productifs locaux qui cr�ent de v�ritables p�les d?excellence dans des domaines comme l?informatique ou les jeux vid�o, en permettant la synergie entre cr�ateurs, commerces et entreprises qui ont le m�me domaine de comp�tences.

L?innovation est donc li�e � une priorit� de l?action municipale avec une politique tr�s offensive des entreprises pour d�velopper l?h�bergement des entreprises innovantes, les surfaces d?accueil ayant �t� multipli�es par huit depuis 2001 et un accompagnement des jeunes cr�ateurs d?entreprise pour garantir la p�rennit� de celles-ci.

L?innovation, c?est aussi la r�volution num�rique, et vous en avez fait, Monsieur le Maire, une grande ambition en �laborant un plan qui fait progressivement de Paris une ville num�rique du XXIe si�cle. L?enjeu est consid�rable pour le d�veloppement et la comp�titivit� �conomique de notre Ville car il s?agit de tirer profit d?une r�volution qui bouleverse depuis une dizaine d?ann�es l?ensemble des activit�s humaines, mais aussi de se donner les moyens d?anticiper l?�mergence de nouveaux usages jusque-l� insoup�onn�s.

N?en d�plaise � Mme de PANAFIEU qui avait en son temps qualifi� le Plan num�rique d?incantation st�rile, il s?agit bien de mesures concr�tes et ambitieuses puisqu?il vise notamment � relier 80 % des immeubles parisiens � la fibre optique d?ici 2012 ou � offrir aux Parisiennes et aux Parisiens 400 points wi-fi gratuits d?ici le milieu de l?ann�e prochaine.

Miser sur l?intelligence, c?est investir aujourd?hui dans l?universit� et la recherche. Et nous sommes tr�s inquiets de voir que l?actuel Gouvernement est incapable de faire face � cet enjeu essentiel. Les universit�s manquent de moyens et les �tudiants voient leurs conditions d?�tude se d�grader.

Il est important, il est imp�ratif et urgent d?agir. Ce qui a amen� notre Municipalit� � aller tr�s au-del� de ses comp�tences propres en mettant en ?uvre tous les moyens dont elle dispose pour valoriser le potentiel universitaire et de recherche remarquable dont dispose Paris, premi�re Ville universitaire d?Europe.

Il s?est agit ainsi de rattraper le retard en investissement que notre Ville avait pris en ne signant de convention avec l?Etat qu?en 2000. D�s 2002, un avenant plus ambitieux �tait sign�, engageant plus de 400 millions d?euros sur la dur�e de cette mandature, pour lancer des op�rations de construction ou de r�novation devenues indispensables. Notons que c?est plus que ce que l?Etat investit lui-m�me.

La reconstruction de l?Universit� Denis Diderot Paris VII sur la Z.A.C. ?Paris-Rive gauche? est ainsi la plus grande op�ration d?urbanisme universitaire depuis 40 ans en France, mais ce rattrapage sera frein� si l?Etat ne s?engage pas plus significative-ment. Et vite. La discussion du prochain contrat de projet Etat-R�gion n?est, � cet �gard, gu�re rassurante.

Avec cette communication, Monsieur le Maire, vous faites la preuve que Paris est � nouveau en mouvement et se tourne r�solument vers l?avenir. Notre Ville est redevenue attractive, comme le montre le gain de nouveaux habitants. Le groupe socialiste et radical de gauche est, de fait, particuli�rement fier, une nouvelle fois, de contribuer au changement.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme BERTRAND.

Mme Genevi�ve BERTRAND. - Merci, Monsieur le Maire.

Tr�s attendue, votre communication sur le d�veloppement �conomique, l?innovation, la recherche et l?enseignement sup�rieur nous est apparue, au groupe U.D.F., comme un feu d?arti-fice, riche des prises de conscience de l?acc�l�ration des changements du monde et embrassant le spectre de la pr�vention des besoins. Vous y traitez de l?attractivit� des villes et de la diversit� des emplois, deux soucis prioritaires, deux ma�tres mots.

Attractivit� vitale qu?il appartient aux �lus de mettre en ?uvre et qui doit �tre au c?ur de leurs pr�occupations. Les crit�res en sont : les infrastructures, le cadre de vie, la fiscalit� et, bien s�r, l?attention que l?on porte aux entreprises.

Diversit� qui va de l?�quipement le plus large et le plus rapide aux nouvelles technologies de l?information et des communications, indispensable tant aux entreprises qu?aux particuliers et, enfin, prise en compte des personnes les plus fragiles quant � l?acc�s � l?emploi.

Un r�cent Forum sur la diversit� qui s?est tenu dans cette maison a montr� que les personnes les plus fragiles �taient non seulement les personnes handicap�es, non seulement celles qui ont une mauvaise adresse, mais, plus surprenant, les personnes de forte corpulence qui repr�sentent 12 % de la population parisienne, para�t-il.

Au-del� du bilan et des perspectives �conomiques de la Capitale que vous exposez, notamment dans les orientations budg�taires, ann�e apr�s ann�e, aujourd?hui il est de plus question des universit�s et de la recherche qui sont le moteur de l?avenir, le nerf de la guerre �conomique mondiale.

Un Euro-barom�tre r�cent a montr� que l?opinion publique europ�enne avait une tr�s p�le conscience des changements qui se produisent sur la plan�te. Non, Rotterdam n?est plus le premier port du monde, ni Hong Kong, ni m�me Singapour, c?est Shanghai.

Le monde change de vitesse et change d?�chelle. Un exemple : le commerce des containers qui portait sur 40 millions de bo�tes en 1980 atteint � pr�sent 300 millions de bo�tes.

Nous reconnaissons ce qui s?accomplit � Paris depuis quelques ann�es et que les observateurs neutres confirment, tant en ce qui concerne le tourisme d?affaires que les implantations d?entreprises, que les cr�ations d?emploi, que toutes sortes de solutions plus inventives les unes que les autres. Nous reconnaissons aussi l?acc�l�ration des partenariats publics-priv�s, qui ont fait merveille depuis bien longtemps d�j� dans des villes aussi sinistr�es que Manchester, Birmingham ou Liverpool et qui apparaissent comme un triple acc�l�rateur en mati�re culturelle, en mati�re de modernisation de la gestion publique et en mati�re d?investissement puisque cela accro�t les capacit�s financi�res.

Mon intervention se concentrera sur trois points qui sont soit des silences soit des faiblesses, soit m�me un drame.

Le premier silence est vraiment abyssal : c?est celui qui ne fait aucune mention de la strat�gie de Lisbonne. C?est une chose tout � fait �trange tout de m�me.

La strat�gie de Lisbonne a �t� d�cid�e par le Conseil europ�en de mars 2000, au moment o� l?Union europ�enne a pris conscience du formidable bouleversement induit par la mondialisation et des d�fis inh�rents � une nouvelle �conomie fond�e sur la connaissance. Tous ces changements portant sur tous les aspects de la vie des personnes et des entreprises appellaient une transformation radicale de l?�conomie europ�enne.

L?Union s?est donc fix�e alors comme objectif strat�gique, pour la d�cennie 2000-2010, de ?devenir l?�conomie de la connaissance la plus comp�titive et la plus dynamique du monde, capable d?une croissance �conomique durable, accompagn�e d?une am�lioration quantitative et qualitative de l?emploi et d?une plus grande coh�sion sociale?.

A mi-parcours de cette d�cennie, qu?en est-il ?

Il appara�t que les pays qui sont en t�te de la comp�titivit� sont la Finlande, la Su�de, le Danemark, l?Allemagne et la Suisse. La France n?arrive qu?en 9e position, parmi les pays � performance moyenne. Or, les villes, qui regroupent 78 % de la population de l?Union europ�enne sont ou devraient �tre, autant que les Etats-membres, parties prenantes de la r�alisation des objectifs de la strat�gie de Lisbonne.

Une enqu�te d?octobre 2005, effectu�e pour le Comit� europ�en des r�gions, montre que 17 % des collectivit�s territoriales seulement consid�raient avoir �t� impliqu�es correctement dans l?�laboration des plans nationaux de r�forme. 80 % des collectivit�s territoriales estimaient n?avoir pas �t� suffisamment consult�es par les gouvernements nationaux. Pourtant, et je cite, ?la clef du succ�s de la strat�gie de Lisbonne r�side dans la concertation entre l?Union europ�enne, les gouvernements nationaux et les collectivit�s territoriales.? Ce n?est pas moi qui le dis, c?est le pr�sident du Comit� des r�gions europ�ennes, le 28 juin dernier. Ce pr�sident est un Fran�ais, Michel DELEBARRE. Voil� un exemple suppl�mentaire de la schizophr�nie fran�aise d�s qu?il s?agit d?Europe.

Deuxi�me point de faiblesse. Il est grand temps de proc�der � la clarification de la r�partition des comp�tences �conomiques entre les collectivit�s publiques. Qui est responsable de quoi entre les collectivit�s ? Il faut que les entrepreneurs ne se heurtent plus, soit en face des administrations, soit en face du monde politique, � des hommes et des femmes qui seraient davantage des personnes d?objection que d?objectif.

Voyez le parcours du combattant : quand une entreprise veut s?implanter dans une commune, elle doit s?adresser � la Ville pour ce qui est de l?urbanisme, � la Communaut� d?agglom�ration pour les achats de b�timents, � la R�gion pour les aides �conomiques et, si elle est �ligible aux programmes europ�ens tel Urban, Equal, le Feder, le F.S.E, etc., � l?Europe. Le fatras juridique est tel, et ce n?est pas moi non plus qui l?invente, c?est la pr�sidente du M.E.D.E.F. qui le souligne lors du colloque organis� sur l?attractivit� des villes, la semaine derni�re, en compagnie de l?Association des maires des grandes villes de France, qu?il est grand temps que les entreprises et les �lus travaillent ensemble � clarifier les comp�tences et � simplifier le cadre r�glementaire et l�gislatif trop complexe, castrateur et mortel, si l?on songe qu?en Chine, il suffit de trois mois pour r�aliser ce qui n�cessite un an en France.

Pour que les entreprises fran�aises et �trang�res se d�veloppent sur notre territoire, il faut cr�er un environnement favorable et non suspicieux. Cela suppose que les autorit�s publiques et les entreprises travaillent la main dans la main et non les unes contre les autres.

A cet �gard, la r�cente inauguration de ?Biopark?, dans l?Est de la Capitale, dans le contexte du p�le de comp�titivit� ?M�dicen?, est la meilleure r�alisation qui soit.

Pour moi qui suis une fan des p�les de comp�titivit�, je regrette que les �lus parisiens n?aient pas �t� formellement associ�s � l?inauguration de ce qui a �t� une d�monstration magnifique de partenariat � l??uvre. C?est �videmment la bonne m�thode d?am�nagement du territoire, � condition toutefois qu?il ne s?embourbe pas dans une gouvernance bureaucratique.

Tout autant que ses synergies et ses partenariats, Paris doit penser et passer au d�veloppement, j?oserais dire de grands ensembles ?transfrontaliers?, � l?instar des liaisons Toulouse-Barcelone, ou de la Ruhr � la Lombardie en passant par Rh�ne-Alpes.

Nos ambitions, � nous, doivent �tre Paris-Ivry, Paris-Plaine Commune et beaucoup d?autres, � l?image de Grenoble qui a cr�� sa vall�e de l?intelligence, de Grenoble � Gen�ve.

Troisi�me et dernier point. J?en viens au drame qui fait notre honte commune et qui est le scandaleux sort que nous faisons collectivement aux jeunes.

M�pris�s et oubli�s au d�but de leur vie active, o� sont les indispensables foyers d?�tudiants et foyers de jeunes travailleurs, l?accueil dans la vie professionnelle au niveau de leur qualification ?

Nous attendons en plus d?eux qu?ils nous prennent en charge dans notre tr�s longue vieillesse potentielle. Nous fabriquons nous-m�mes la guerre des g�n�rations � venir avec nos dettes � payer et nos retraites � supporter.

Notre premi�re urgence est de fabriquer non pas des palliatifs, des aides, des pansements mais bien des emplois, des horizons, de l?avenir pour ces montagnes d?�nergie et de talents qu?ils repr�sentent.

En mati�re de recherche, oui � l?accueil organis� des chercheurs �trangers, mais d?abord non � la perte organis�e de la substance nationale.

Nous formons, et notamment � Paris, des chercheurs parmi les meilleurs du monde. Nous investissons avec l?argent des contribuables fran�ais et ensuite, nantis de ce bagage, ils sont appel�s ou doivent aller apporter leur vitalit�, leur inventivit�, leurs connaissances aux laboratoires am�ricains et australiens.

Il faut inverser ce processus. Il faut qu?apr�s quelques ann�es enrichissantes � l?�tranger, ils reviennent. C?est ainsi, avec ces allers-retours, que l?Irlande a b�ti son miracle �conomique.

Il nous faut donc aussi penser, et c?est une n�cessit�, � un changement profond dans la gouvernance des universit�s, en venir � l?autonomie des universit�s afin qu?elles lib�rent leur potentiel cr�ateur et que les d�cisions soient prises rapidement et efficacement par des �quipes restreintes. Cela devient une question de survie par rapport � leurs homologues europ�ennes ou �trang�res.

La France se place dans les premiers pays europ�ens par ses atouts formidables en nombre et en qualit� de chercheurs.

Les classements europ�ens la propulsent au sommet du palmar�s mais c?est � elle de les retenir.

Enfin, pour conclure, je pense que nous devons faire n�tre ce leitmotiv : qu?il n?y ait plus de jeunes sans m�tiers et qu?il n?y ait plus de m�tiers sans jeunes.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs du groupe Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

La parole est � M. Ren� DUTREY.

M. Ren� DUTREY. - Merci, Monsieur le Maire.

La communication qui nous est pr�sent�e ce matin concerne l?innovation le d�veloppement �conomique, la recherche et l?enseignement sup�rieur.

Ces trois domaines ont un point commun : ils ne rel�vent pas directement des pr�rogatives de notre collectivit� mais de l?Etat. La volont� de d�velopper des politiques publiques au niveau parisien dans ces trois domaines est � mettre au cr�dit de notre majorit�, surtout quand l?on constate que la Ville de Paris fait quasiment plus que l?Etat, par exemple en mati�re d?enseignement sup�rieur.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Pas quasiment, elle fait beaucoup plus.

Excusez-moi de vous couper la parole.

On d�pense 400 millions d?euros - je le r�p�te car je ne m?en lasse pas- sur cette mandature pour l?universit� alors que c?est une responsabilit� de l?Etat et qu?il d�pense moins que nous pour l?universit�.

J?ai entendu tout � l?heure Mme la Pr�sidente D�put� du groupe U.M.P. m?accuser de ne pas �tre assez dynamique pour l?universit�, que ne le dit-elle pas, dans les d�bats � l?Assembl�e nationale sur le budget de l?enseignement sup�rieur ?

Pardonnez, Monsieur DUTREY, c?�tait l?occasion de r�p�ter un argument.

M. Ren� DUTREY. - M�me si vous ne partagez pas mes convictions, respectons-les ensemble.

Alors on pouvait craindre de se retrouver avec une communication fourre-tout, une liste � la Pr�vert des mesures disparates prises par la municipalit� depuis 2001. Mais pour une fois je dois reconna�tre que cette communication est porteuse d?une vraie coh�rence et qu?on y voit clairement appara�tre le sens et l?articulation des politiques publiques mises en oeuvre dans de nombreux domaines au-del� m�me de ceux pr�c�demment cit�s.

D�s la premi�re phrase de la communication, la comp�titivit� �conomique de la Capitale est plac�e comme principal objectif.

On y voit clairement un enseignement sup�rieur, un urbanisme, une politique du tourisme et m�me une fiscalit� au service de la comp�titivit� �conomique de notre ville capitale et une politique de l?emploi consistant en une politique volontariste d?insertion qui quelquefois s?apparente � une remise au travail des ?R.M.istes?.

J?ai entendu les diff�rents orateurs de tous les bancs de l?Assembl�e depuis ce matin employer un discours particuli�rement guerrier. Nous sommes en guerre �conomique. Nous sommes en guerre contre nos voisins. Nous sommes en guerre contre La D�fense, contre Issy-les-Moulineaux. Nous sommes en guerre contre les r�gions d?Ile-de-France. Nous sommes en guerre contre les pays qui risqueraient de nous concurrencer.

Cette logique de comp�tition n?est pas celle du groupe ?Les Verts?. Nous ne pensons pas que la comp�titivit� des territoires soit le but ultime des politiques publiques. Au contraire, nous consid�rons que c?est l?�tre humain et son environnement qui doivent �tre mis au centre de toutes les pr�occupations. Et ceci dans une logique non pas de concurrence des territoires mais de solidarit� des territoires.

Le d�veloppement �conomique pr�conis� autour du num�rique et des biotechnologies ne cr�era pas des emplois adapt�s au ch�mage parisien majoritairement peu qualifi�.

Les activit�s de haute technologie � forte valeur ajout�e permettent d?accumuler des richesses, oui, mais n?auront peu d?effet sur le ch�mage parisien.

La politique de cr�ation massive de bureaux au service de cet objectif se fera au d�triment du logement et de la cr�ation de locaux d?activit� n�cessaires. Nous en avions parl� lors du P.L.U., le mythe des 20 m�tres carr�s de bureaux qui correspondraient � un emploi ne repose malheureusement sur aucune r�alit�.

En appui de cette politique et de fa�on tout � fait coh�rente, cette d�lib�ration vante la faiblesse de la fiscalit� parisienne et son attrait pour les entreprises en �voquant pudiquement sa stabilit�. Mais elle oublie de dire qu?il s?agit surtout d?une sorte de dumping fiscal au d�triment des communes et d�partements limitrophes.

Dois-je rappeler que Paris est le seul d�partement de France sans taxe professionnelle ?

Pour nous, cette fiscalit� doit servir � la solidarit�, � la redistribution, servir un d�veloppement harmonieux de l?agglom�ration plut�t qu?une concurrence fratricide.

Donc oui, Paris va bien. Malgr� ce qu?on peut entendre sur les bancs de la droite de notre Assembl�e, la sant� �conomique de Paris est tr�s bonne.

Le P.I.B. de l?Ile-de-France d�passe largement le P.I.B. d?un pays comme le Br�sil. Alors pour nous, le d�veloppement �conomique ne doit pas �tre comp�titif au sens d?une croissance toujours plus �lev�e des flux marchands et financiers mais un d�veloppement fructueux et solidaire. Un d�veloppement qui permet de lutter contre toute forme d?exclusion mais �galement d?int�grer dans la logique du couple public priv� une dimension de solidarit� qui va au-del� de la redistribution. Un d�veloppement dont le principal indicateur sera l?indice de d�veloppement du bien-�tre de l?�tre humain.

Ces logiques, qui nous diff�rencient, n?ont pas emp�ch� notre majorit� de porter en commun des projets des plus int�ressants.

Pour nous, l?essentiel dans le Plan ?Paris, une ville num�rique? �voqu� dans cette communication se trouve v�ritablement dans la lutte contre la fracture num�rique. 30 � 40 % des foyers parisiens n?ont toujours pas de connexion Internet. Or aujourd?hui, que ce soit pour rechercher un emploi, un logement, participer � la vie associative, faire ses d�marches aupr�s de l?administration, celui qui n?a pas d?acc�s � ces technologies subit un handicap.

C?est donc bien � l?enjeu du num�rique pour tous qu?il faut d?abord r�pondre et ne pas se focaliser sur la comp�titivit� de Paris ou le r�le du num�rique dans le d�veloppement �conomique, sans quoi nous risquons de faire de ce plan un facteur d?accroissement de l?exclusion num�rique.

Pour cela, les 17 espaces publics num�riques associatifs cr��s depuis 5 ans sous l?impulsion de Dani�le AUFFRAY, ont fait un travail remarquable. Ils ont permis l?initiation et la formation dans les quartiers d�favoris�s de tr�s nombreux Parisiens. Mais il faut absolument les p�renniser, ce qui ne semble pas totalement assur� aujourd?hui, et d�velopper non seulement leur mission mais ce type d?action.

Par exemple, l?engagement pris par la Ville de fournir 3.000 ordinateurs r�form�s � des associations oeuvrant dans le social est un tr�s bon point de d�part. Mais il importe d?�tendre ce processus aux structures para municipales, aux S.E.M., aux offices et d?engager �galement les n�gociations pourquoi pas avec l?A.P.-H.P. et les universit�s pour que ces institutions en fassent de m�me.

Je voudrais saisir ici l?occasion de souligner combien ?Les Verts? sont attentifs � ces �volutions scientifiques et techniques qui, pour peu que la volont� politique y soit, peuvent permettre de faire avancer notre soci�t� dans le sens d?une soci�t� plus �conome en �nergie, plus libre et plus �quitable. Loin au contraire d?une attitude pass�iste, nous pensons qu?il y a un v�ritable champ de recherche et d?action dans les nouvelles technologies pour r�pondre au d�fi d?une vie durable. Dans cette optique, un programme de recherche sur des th�mes int�ressant la Capitale a �t� lanc� en 2004. C?est un premier pas qui va dans le bon sens, mais outre qu?il n?est pas �voqu� dans la communication, il est tr�s loin d?�tre suffisant.

Il faut renforcer le soutien � la recherche dans ces domaines qui touchent directement � la vie des Parisiens : sant� environnementale, toxicologie, �cologie, politique de pr�vention et de lutte contre les discriminations.

J?insiste aussi sur le fait que la recherche a besoin de se d�mocratiser et je salue ici la d�marche engag�e par l?Adjointe � la recherche et aux nouvelles technologies consistant � organiser � l?H�tel de Ville des d�bats ouverts au public sur le climat ou les nanotechnologies et � d�velopper des actions de diffusion des sciences dans les quartiers de la Capitale. Mais nous pensons qu?il faut aller encore plus loin et mettre en place de nouveaux dispositifs impliquant des acteurs de la soci�t� civile.

Les r�centes pol�miques sur les �tudes contest�es du Conseil scientifique de la Ville de Paris ont prouv� la n�cessit� de se poser la question des missions de ce conseil scientifique. Est-ce un club de discussion autour du Maire de Paris ? Est-ce le Conseil des scientistes qui tr�s souvent exprime au mieux l?int�r�t des lobbies ? A notre avis, le Conseil scientifique devrait servir � �clairer les d�cisions des �lus en pr�sentant les diff�rentes positions sur un sujet donn�, surtout quand ces sujets font l?objet de pol�miques au niveau international, comme, par exemple, en mati�re de t�l�phonie mobile.

Il faut � notre avis r�former le fonctionnement du Conseil scientifique afin de cr�er une instance permettant le d�bat contradictoire, non seulement des scientifiques entre eux, mais aussi avec la soci�t� civile.

C?est � cette condition seulement qu?un tel organe permettra v�ritablement aux politiques de prendre leurs responsabilit�s en toute connaissance de cause.

Pour conclure, je dirai que, oui, comme vous l?indiquez, Paris est �conomiquement en pleine forme. Paris est la locomotive de l?Ile-de-France, une des r�gions les plus riches du monde. Paris est attractif pour les entreprises.

Mais, cette comp�tition entre territoires a eu des effets concrets, la crise des banlieues nous l?a douloureusement rappel�. Il serait temps, dans une logique de d�veloppement durable, de mettre cette prosp�rit� au service de tous les Franciliens.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur DUTREY.

La parole est � M. Yves GALLAND.

M. Yves GALLAND. - Merci, Monsieur le Maire.

La sant� �conomique de Paris est donc bonne, excellente d?apr�s vous ; ?KPMG?, ?Ernst&Young?, ?Cushman&Wakefield? sont appel�s en renfort.

Paris va bien gr�ce donc � une dynamique qui serait enclench�e par vous d�s 2001.

Apr�s l?h�morragie observ�e au cours de la d�cennie 1990, dites-vous, o� l?on peut constater en passant, Monsieur le Maire, que vos amis au Gouvernement ont eu la majorit� et la charge du pouvoir sur 60 % de la d�cennie. Ils n?ont pas d� mais vous n?en parlez pas - cr�er les conditions du d�veloppement �conomique, national et parisien.

(Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, remplace M. le Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

Dans cette dynamique suppos�e, vous pr�sentez votre bilan : 130.000 m�tres carr�s de bureaux, 36.700 m�tres carr�s de locaux commerciaux et d?activit�s mis en chantier en 2005. Avec un nombre d?entreprises internationales qui s?installent � Paris qui serait en augmentation. Vous disiez cependant, dans une interview au journal ?la Tribune?, le 27 mars 2006, il y a donc peu de temps : ?Il faut �tre vigilant car les entreprises internationales s?installent en r�gion parisienne, en dehors de Paris?.

Vous parlez de concurrence, de comp�titivit�, de parts de march�. Bizarre, bizarre ! Heureusement, dans ce d�bat, le Pr�sident DUTREY est arriv�. Bizarre d?abord de vous voir soudainement le laudateur des bureaux et des zones d?activit�s, alors que l?orientation politique de votre majorit� est � l?�vidence inverse depuis cinq ans.

Bizarre de vous entendre d�plorer � certaines p�riodes une situation nationale �conomique de l?emploi morose et d�grad�e o� la Ville serait naturellement handicap�e dans ses efforts et de ne pas vous entendre dire un seul mot lorsque la dynamique �conomique nationale est bonne avec une baisse substantielle du ch�mage.

Bizarre de vous entendre dire que le P.L.U. valorise l?implantation d?entreprises avec un C.O.S. de 1 dans le Centre et l?Ouest de Paris.

Bizarre d?observer vos chiffres, alors qu?en 2005, pour les grandes entreprises, sur les soci�t�s de plus de 5.000 m�tres carr�s, deux sont parties de Paris pour une seule qui s?y est install�e. Alors que toujours en 2005 et d?apr�s des statistiques nationales incontestables, pour les grandes entreprises, Paris n?a pas gagn� un m�tre carr�, mais en a perdu 220.000. Entre 2000 et 2005, nous avons perdu 220 millions d?euros de taxe professionnelle, ce qui constitue un r�v�lateur inqui�tant s?il en est, d?une migration des entreprises � l?ext�rieur de Paris.

De surcro�t, Monsieur le Maire, le greffe du Tribunal de commerce note que pour l?�t� 2006 4.604 nouvelles entit�s ont �t� immatricul�es au Registre du commerce de la capitale, soit une baisse de 8,17 % par rapport � l?�t� 2005.

Il n?y a l�, je le dis au Pr�sident BLOCHE, ni mauvaise foi ni d�nigrement, mais la tentative d?un r�alisme n�cessaire pour essayer de trouver les rem�des et les formules qui assurent v�ritablement un dynamisme �conomique durable � Paris.

Car, oui, Monsieur le Maire, vous avez raison, Paris a des atouts formidables : main-d??uvre importante et qualifi�e, universit�s renomm�es, desserte a�rienne, ferroviaire et routi�re de qualit�. Toutefois, votre politique les valorise mal, tr�s mal.

Je ferai quelques observations pour conclure. Vous avez raison, la stabilit� des taux de fiscalit� est importante pour un environnement �conomique porteur. Et je comprends que le Pr�sident DUTREY le d�plore. Comme vous le dites, les d�cideurs n?appr�cient pas les �-coups dans ce domaine - ce sont vos expressions.

Or, vous avez d�clar�, Monsieur le Maire, que si vous �tiez r��lu, vous augmenteriez les taux de fiscalit�. De combien ?

De votre propre aveu vous allez donc mettre un frein � l?implantation d?entreprises qui appr�cient, dites-vous, la visibilit� fiscale.

Deuxi�me observation, une fois de plus, vous pouvez donner une dynamique �conomique, mais aussi environnementale et sociale � Paris, avec une ambitieuse politique d?am�nagement de la Ville, au travers de couvertures structurantes concernant les voies S.N.C.F. qui enlaidissent tellement la Capitale et qui repr�sentent un potentiel foncier de 214 hectares. Vous avez vot� d?ailleurs notre v?u des non inscrits, le 12 juin dernier, portant ?sur une �tude syst�matique des possibilit�s de couverture du p�riph�rique et des voies ferr�es?. Nous attendons toujours les r�sultats de cette �tude.

Il faut pour cela une politique d�termin�e et constante, Monsieur le Maire. Je crains que dans sa diversit� votre majorit� - et l?intervention de M. DUTREY en �tait un utile r�v�lateur - n?ait pas cette coh�rence.

Vous aussi, vous avez vos ?ronchons? archa�ques et avec ce que vous avez sem�, vous serez bien handicap� pour pouvoir investir durablement dans le d�veloppement �conomique de Paris.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Monsieur GOASGUEN, vous avez la parole.

M. Claude GOASGUEN. - Merci, Madame la Maire.

Je crois qu?au point d?affirmations, de contradictions, de discours o� nous en sommes, il ne servira � rien d?en rajouter. Je vais donc me livrer simplement � un commentaire de texte fond� sur votre communication dont je vais reprendre quelques points car je crois qu?il est utile de donner des renseignements objectifs.

Page 3, comme � son habitude, le Maire entretient une confusion entre Paris intra muros et l?agglom�ration parisienne. Je vous rappelle que ce n?est pas Paris intra muros qui est class� au premier ou au deuxi�me rang dans la comp�tition avec les capitales europ�ennes, mais l?agglom�ration parisienne toute enti�re. Il faudrait donc quelques nuances sur ce sujet.

Pages 3 et 4, vous vantez les disponibilit�s fonci�res qui seraient mises � la disposition des entreprises dans Paris. Bien. A vous lire, ce serait consid�rable. Malheureusement, je vous rappelle que vous avez vot� un P.L.U., le 12 juin 2006, qui a comme caract�ristique d?avoir choisi, au d�triment du d�veloppement �conomique, une autre politique, qui est la v�tre, une politique de logement.

J?en donne plusieurs exemples.

Le r�glement du P.L.U. p�nalise gravement les activit�s en donnant un C.O.S. de 1 dans les arrondissements de l?Ouest parisien, contre 3 pour le logement. Si cela, c?est le d�veloppement de l?activit� �conomique, vous m?en parlerez.

S?agissant de l?accueil des activit�s, les programmes de plusieurs Z.A.C. ont �t� revus � la baisse au profit du logement social et des �quipements publics. J?�voque en particulier le cas de la Z.A.C. ?Rive gauche?, que vous ne pouvez pas nier.

Troisi�mement, la r�cente convention conclue entre la Ville et le Pr�fet de R�gion, au sujet des agr�ments bureaux, pr�voit que le ratio logements/bureaux ne sera pas inf�rieur � 2,7 %, soit pr�s de trois fois plus de logements que d?activit�s, alors que la Ville affiche un grand retard en la mati�re par rapport aux pr�visions du S.D.R.I.F.

Page 4, vous dites que le taux de ch�mage a baiss� � Paris, ce qui est vrai, mais le reste de la France suit. Vous oubliez de dire que, selon les ann�es, il est structurellement sup�rieur de 1 � 2 points aux moyennes nationales et r�gionales et que le nombre de ?R.M.istes? � Paris est de l?ordre de 100.000.

Pages 5, 6 et 7, les protections du commerce et de l?artisanat institu�es par le P.L.U., que vous rappelez page 6, ne sont accompagn�es d?aucun dispositif d?aide � la transmission des locaux d?activit�. Vous n?avez en r�alit� impos� que des servitudes dont on a tout lieu de craindre les effets pervers.

Quant aux actions de la SEMAEST, elles sont tr�s largement au-dessous de l?�chelle des probl�mes qui se posent aux milliers de commerces de proximit�, situation qui s?est consid�rablement aggrav�e depuis 2001.

Les propositions formul�es pour d�velopper les activit�s touristiques, dont vous reconnaissez qu?elles g�n�rent 100.000 emplois et 12 milliards d?euros sont indigentes : aucun grand projet, rien de significatif sur le d�veloppement de la porte de Versailles et on entend m�me des Conseillers de votre majorit� se plaindre que les municipalit�s pr�c�dentes se soient trop occup�es de l?industrie touristique parisienne.

Page 8, la communication indique que la Ville participe aux p�les de comp�titivit�. Point. C?est gentil de nous l?indiquer mais on aimerait quand m�me en savoir un peu plus, au-del� de cette phrase lapidaire plut�t favorable � votre politique et sans explication.

Pages 9 et 10, - vous voyez que je lis bien vos textes - la communication pr�sente une politique municipale en mati�re d?h�bergement d?entreprises. C?est quoi en r�alit� ? Cinq incubateurs et cinq p�pini�res d?entreprises. Certes, il n?y en avait qu?une. Mais savez-vous que les incubateurs et les p�pini�res d?entreprises, ce n?est tout de m�me pas une r�volution �conomique. J?ai dit � plusieurs reprises dans un autre d�bat � quel point tout cela pouvait �tre satisfaisant dans des r�gions particuli�rement d�favoris�es mais que pour Paris, c?�tait le strict minimum. Quel impact peut-on attendre de ces op�rations ? Surtout en nombre de cr�ation d?emploi ? Quelques milliers tout au plus. Cela n?a rien � voir avec les pertes massives que mon ami GALLAND vient de rappeler qui ont �t� enregistr�es dans un pass� r�cent.

Une observation analogue peut �tre formul�e en mati�re de financement de cr�ation d?entreprises. Vous nous fournissez un seul chiffre : aide aux cr�ateurs pouvant aller jusqu?� 120.000 euros. Mais combien de cr�ateurs ont-ils �t� aid�s et pour quel montant total ? Voil� une simple petite analyse de commentaire de texte sur une communication dont vous reconna�trez qu?elle substitue le verbe � l?information.

Mais je voudrais aller plus loin sur l?universit�. Vous parlez souvent de ce qui s?est pass� auparavant. C?est m�me un des th�mes essentiels de votre politique que de dire et de d�crire, en g�n�ral d?une mani�re calamiteuse, ce qui s?est pass� avant 2001, mais en mati�re d?universit� vous n?arrivez m�me pas � tenir les engagements pris avant 2001. L� encore, je vais vous donner des exemples tr�s pr�cis.

D?abord, je vous rappelle que la Ville de Paris s?est int�ress�e aux universit�s avec votre coll�gue Jack LANG en 1999 en pr�voyant un plan o� il devait y avoir une contribution de l?Etat et de la Ville pour la premi�re fois. Est-ce que vous avez tenu les engagements pris dans ce Plan ?U3M? ? Non. Les 400 millions d?euros que vous attribuez comme engagement en faveur des universit�s en r�alit�, quand on y regarde de tr�s pr�s, ne sont pas du tout des engagements volontaristes. Ce sont des engagements obligatoires et pour une raison tr�s simple, c?est que les 400 millions d?euros en question couvrent � peine ce que la Ville doit - non pas peut mais doit - en mati�re de mise aux normes de s�curit� sur les locaux dont elle est propri�taire. En particulier, vous savez tr�s bien que les travaux notamment ceux de la Sorbonne co�tent extr�mement chers.

Mme G�raldine MARTIANO. - C?est faux. Regardez les chiffres !

M. Claude GOASGUEN. - Non, ce n?est pas faux. Je continue.

En ce qui concerne Paris VII, je regarde de tr�s pr�s le sujet et je trouve deux terrains : le terrain M3-1 et le terrain M5B pr�vus l?un sur 16.000 m�tres carr�s, l?autre sur 30.000 m�tres carr�s, ces deux b�timents devant constituer les b�timents de Paris VII. J?attends toujours que ces b�timents soient une r�alit� avant l?�ch�ance de ?U3M?, c?est-�-dire 2007.

Ensuite, je voudrais vous dire que dans votre politique...

Mais, c?est comme �a, il y a des faits, que voulez-vous ! Cela vous emb�te mais c?est comme �a !

Ensuite, je voudrais bien savoir ce qu?il en est de la pr�paration du plan Etat-R�gion qui, je vous le rappelle, aura lieu entre 2007 et 2013. Pas un mot ! Pas un mot dans votre communication.

Vous vous gargarisez du logement �tudiant mais vous confondez dans l?absence de chiffre pr�cis, une fois de plus, le financement et la construction. Mais c?est une politique g�n�rale du logement � Paris.

Dernier point. Deux questions compl�mentaires : je m?aper�ois que vous aimez l?U.N.E.F. Vous avez raison, je vous comprends ! Mais je voudrais savoir pourquoi tout d?un coup vous passez de 10.000 euros de subvention en 2005 � 30.000 euros ? Est-ce que l?U.N.E.F. a �t� multipli�e par trois ? Pourquoi est-ce que l?U.N.E.F. est le seul syndicat �tudiant qui b�n�ficie d?une subvention de la Ville. Et je voudrais savoir surtout, permettez-moi de vous le dire, o� est le compte certifi� par un commissaire aux comptes que vous devez nous fournir. O� est le visa du bureau des subventions aux associations par lequel normalement doit transiter toute subvention ? Et surtout, je voudrais savoir quels sont les motifs qui vous ont pouss�s � cette augmentation.

Dans le m�me ordre d?id�e, je voudrais savoir ce que vous comptez faire des locaux qui sont rendus disponibles (2.700 m�tres carr�s dans le 13e arrondissement) par le d�part prochain chez Mme S�gol�ne ROYAL, de l?�cole de la meunerie fran�aise, ces locaux pouvant int�resser une des �coles sup�rieures de la Ville de Paris ou permettre la construction de logements pour �tudiants. L�-dessus, nous n?avons pas d?informa-tion.

Voil� quelques points particuliers. Vous voyez que je ne m?embarrasse pas de discours. Votre politique universitaire, permettez-moi de vous le dire, est une absence de politique universitaire. Elle n?est certainement pas � la hauteur des ambitions de Paris. Mais ce qui est le plus regrettable dans vos communications, c?est que surtout ce sont des communications sur le verbe du Maire de Paris mais certainement pas des communications sur les informations que vous �tes cens�s donner aux Conseillers de Paris.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Karen TA�EB a la parole.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Madame la Maire.

Parler de recherche et d?enseignement sup�rieur, c?est se donner les chances de comprendre ce que peuvent �tre les atouts de la France et de Paris dans les d�cennies � venir. Constatons d?abord que, quand le dogmatisme lib�ral r�gne en ma�tre sur notre continent, la recherche ne va pas bien. Un avis rendu par la Cour de justice des communaut�s europ�ennes le 10 mars 2005 sur le cr�dit imp�t recherche va mener � la fin de la territorialit� de celui-ci. Les entreprises jusqu?alors incit�es � d�velopper leurs laboratoires de recherche et d�veloppement en France pourront b�n�ficier de cette mesure �tatique quel que soit le lieu d?implantation de leur laboratoire. Disons le tout net, cet avis c?est l?affaire Bolkestein en pire, car il livre la recherche � la seule loi du march�.

En se soumettant, le Gouvernement de droite a port� un coup terrible � la recherche fran�aise.

Alors, Madame la Maire, ce petit d�tour europ�en op�r�, concentrons-nous sur la politique de notre municipalit�. Avec satisfaction, nous constatons qu?un r�el effort est fait pour accueillir les chercheurs � Paris. Le bureau d?accueil des chercheurs �trangers doit permettre d?attirer des talents � Paris. Excellente initiative, premi�rement pour notre recherche et parce que cela va permettre d?am�liorer notre position internationale.

De m�me, nous nous f�licitons des diverses mesures, bourses, financement d?�quipes, qui permettent de soutenir directement le travail de recherche. Le pari de la recherche et le pari sur l?intelligence, �videmment en reliant cet effort pour la recherche � un effort pour am�liorer notre participation � l?enseignement sup�rieur � Paris, nous donnons une dimension plus importante � notre volont� politique.

Le fait que la Ville de Paris poss�de des �coles sup�rieures en fait une actrice de la politique fran�aise de l?enseignement sup�rieur, et de ce fait une voix importante dans notre pays sur ce sujet.

Les liens de l?E.S.P.C.I. avec le monde industriel sont salutaires, comme la sauvegarde de l?�cole des ing�nieurs de la Ville. Par ailleurs, le fait que cette �cole s?engage dans des activit�s de recherche est prometteur.

La Ville a �galement particip� au financement de nombreuses op�rations. Nous constatons que l?Etat rechigne � participer au financement d?investissements d?avenir. Aussi volontariste notre municipalit� soit elle, elle ne peut suppl�er seule l?Etat. Outil d?une volont� politique d�faillante et lui-m�me victime d?une myopie historique consternante, l?Etat est curieusement tr�s absent de la politique en faveur de l?enseignement sup�rieur.

Je voudrais enfin souligner le probl�me majeur du logement �tudiant et de la situation mat�rielle de nombre d?�tudiants aujourd?hui � Paris. Le retard pris avant 2001 est extr�mement important. Il nous semble qu?en poursuivant les efforts d�j� engag�s dans ce domaine, la politique en faveur des �tudiants doit devenir une priorit� des prochaines ann�es. Il y a l� un chantier majeur � ouvrir.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci, Madame TA�EB.

Madame Colombe BROSSEL, vous avez la parole.

Mme Colombe BROSSEL. - Merci, Madame la Maire.

Nous avons l?habitude dans notre h�micycle de voir des �lus de l?U.M.P. parfois un peu g�n�s aux entournures quand nous leur rappelons l?action de leurs coll�gues parlementaires. Ce qui est bien avec M. GOASGUEN, c?est qu?il doit �tre un parlementaire heureux, un parlementaire ?droit dans ses bottes? car il assume avec beaucoup d?honn�tet� le d�sengagement de l?Etat. M. GOASGUEN assume l?incurie de l?Etat en mati�re de recherche et de politique universitaire et M. GOASGUEN dans sa derni�re intervention totalement surr�aliste m�lant l?U.N.E.F. et les �coles parisiennes, nous montre bien que, comme le Gouvernement qu?il soutient, comme son Ministre de l?Int�rieur, il assume totalement un discours en direction de la jeunesse qui ne porte que sur la morale, que sur ce qu?il faudrait faire et il assume le discours de la crainte, le discours de la peur qui est bien celui du Gouvernement qu?il soutient.

Merci au Maire de Paris, � son Ex�cutif municipal de faire, au contraire, le Paris de la jeunesse, de l?innovation, de la cr�ativit�, de l?excellence, bref, le Paris de demain.

Car la place de la recherche et des universit�s dans la construction du Paris que nous voulons pour demain est primordiale. Et c?est tout � votre honneur d?avoir souhait� aujourd?hui int�grer universit�s et recherche, au-del� des aspects de rentr�es scolaire et universitaire, dans votre communication, comme un �l�ment indispensable du d�veloppement de Paris, car Paris est forte de 307.000 �tudiants et, � ce titre, elle est la premi�re ville universitaire d?Europe.

Dans ce contexte, quel paradoxe, mais assum� manifestement, que l?Etat, alors qu?il a la charge l�gale de l?universit�, s?en d�charge sans cesse depuis 2002 !

Et, pendant ce temps, la Ville de Paris s?investit bien audel� de ses obligations l�gales, pour ses facs, ses �coles sup�rieures et surtout pour ce qui �tait totalement absent du discours de nos coll�gues de l?U.M.P. jusqu?� pr�sent : les centaines de milliers d?�tudiants qui fr�quentent ces facs et ces �coles. Car nous croyons fermement qu?investir dans la jeunesse, c?est investir dans le futur, nous croyons fermement que les �tudiants sont les salari�s qui feront la vitalit� de Paris demain et la vitalit� de la France et que c?est � ce titre-l� que nous leur devons soutien et accompagnement.

La Ville de Paris n?a pas m�nag� ses efforts, tout d?abord en mettant enfin en ?uvre le Plan ?Universit� 2000?, voire m�me en d�passant les objectifs initialement sign�s malgr� les retours historiques que nous venons d?entendre.

Je me permets de rappeler que plus de 400 millions d?euro seront engag�s sur cette seule mandature sur de nombreux projets list�s dans la communication.

Permettez-moi d?en citer quelques-uns :

- la construction d?une universit� enti�re, permise par l?achat des terrains par Paris pour l?implantation de Paris VII dans ?Paris-Rive gauche? ; J�r�me COUMET y reviendra tout � l?heure ;

-de nombreuses subventions d?�quipement pour r�noverou am�nager des locaux universitaires, des biblioth�ques, des restaurants � Paris II, Paris III, Paris IV, Paris V, Paris VI, Paris, IX, l?E.N.S.A.M. ou le Coll�ge de France.

Malheureusement, force est de constater - mais, l� aussi, manifestement, ces retards sont assum�s par les parlementaires de l?U.M.P. qui si�gent dans notre h�micycle -, que de nombreux projets d?am�nagement, pour lesquels la Ville s?est engag�e en achetant des terrains, sont retard�s par la faute de l?Etat. Certains travaux auront plus de deux ans de retard, comme pour ?Paris-Rive gauche? ; d?autres n?ont m�me pas encore commenc�, comme le d�m�nagement de l?I.N.A.L.C.O.

Soutien et accompagnement, disais-je, oui, des conditions de vie des �tudiants en permettant, enfin - oserais-je dire -, un desserrement des capacit�s de logement des �tudiants � Paris.

Notre majorit� de gauche est tout � fait dans son r�le lorsqu?elle soutient le d�veloppement du logement �tudiant, car il n?y a pas d?�galit� des chances sans des conditions de vie et d?�tudes d�centes pour nos �tudiants.

Le C.R.O.U.S. de Paris ne disposait, avant 2001, que d?un petit millier de logements pour 307.000 �tudiants, pour satisfaire toutes les demandes, le m�me niveau qu?� la fin des ann�es 1960 ! Pour m�moire, seules trois r�sidences �tudiantes avaient �t� construites entre 1970 et 2000.

La majorit� municipale a, pour sa part, en cinq ans, construit et livr� 1.800 logements, en a financ� 2.900 et il y en a encore 700 � venir d?ici 2008. Et n?en d�plaise � M. GOASGUEN, ce ne sont pas uniquement des financements mais ce sont bien des livraisons.

Venez donc avec nous visiter les r�sidences �tudiantes et les inaugurer ! Vous y rencontrerez des �tudiants ravis de pouvoir enfin se loger et �tudier � Paris, Monsieur GOASGUEN.

Venez, je vous invite !

De la m�me fa�on, nous croyons que notre pays a besoin d?une recherche forte et ind�pendante. La Ville s?est massivement investie dans l?accueil des chercheurs �trangers et c?est ainsi que des logements ont �t� ?r�serv�s? - pardon pour la terminologie - pour accueillir des chercheurs �trangers.

Autre forme de soutien � la recherche : plus de 1 million d?euros ont �t� consacr�s � des bourses ou � des financements de recherche par notre Ville.

Et ceci, � l?heure o�, je le rappelle, plus de 50 % des bourses sont vers�es en retard par le Minist�re de l?Education nationale, car, pour la quatri�me ann�e cons�cutive? pour la quatri�me ann�e cons�cutive, il manque 90 millions dans le budget des C.R.O.U.S. et des milliers d?�tudiants ne retrouveront pas leur bourse en d�cembre.

A l?heure �galement o�, alors que depuis cinq ans, les d�penses des �tudiants ont augment� de 23 %, les aides n?ont augment� que de 6 % et les bourses n?augmentent que de 1,5 % dans le projet de loi de finances pour 2007.

Alors, heureusement, oui, Monsieur GOASGUEN, que la Ville de Paris est l� pour s?occuper des conditions mat�rielles d?accueil et de vie des �tudiants.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Je ne saurais terminer cette intervention sans dire un mot de la situation sp�cifique des �coles sup�rieures de la Ville de Paris. Un mot, car nous aurons l?occasion d?y revenir plus tard, vu qu?� notre Conseil est soumise une d�lib�ration proposant trois subventions de fonctionnement et d?�quipement aux �coles sup�rieures d?art de la Ville de Paris (Boulle, Duperr� et Estienne), pour un total de 2,5 millions d?euros. Ces �coles ont vu leur r�le �norm�ment valoris� depuis 2001. Le budget qui y est annuellement consacr� est d?ailleurs de plus de 17 millions d?euros.

Oui, nous sommes bien dans les faits.

Alors, Monsieur le Maire, Madame la Maire, avec votre majorit�, vous construisez le Paris de demain, le Paris de la connaissance, le Paris de l?intelligence, le Paris du d�veloppement �conomique durable et au profit de tous les Parisiens, le Paris de la jeunesse et de son dynamisme. Vous avez su mettre sur les rails les conditions d?un avenir plus juste pour tous les Parisiens. A l?encontre des discours mortif�res que nous avons pu entendre ce matin, d�non�ant l?immobilisme de notre Ville, celle-ci est, bien au contraire, vivante, dynamique, curieuse, ouverte sur ce qui se fait au-del� des fronti�res, pr�te � relever les d�fis de notre si�cle. Le soutien aux universit�s et � la recherche est bien �videmment le socle indispensable � cette �laboration.

Ces sujets vont bien au-del� du d�sengagement de l?Etat. On a presque honte de lasser les conseillers en parlant du d�sengagement de l?Etat, tellement ce discours est r�current dans chacune de nos s�ances. Nous sommes, dans ce domaine, dans le mensonge et dans les promesses non tenues.

Mensonges et promesses non tenues sur les cr�dits affect�s � la recherche et � l?enseignement sup�rieur.

Promesses non tenues sur les cr�dits allou�s aux �tudiants pour satisfaire leurs besoins �l�mentaires : se loger, se nourrir, �tudier.

Le Gouvernement a peur de la jeunesse, le Gouvernement a peur de sa capacit� cr�atrice et le lui fait payer.

Face � cette incurie, je me f�licite, avec l?ensemble de mes coll�gues socialistes et radicaux, que la Ville de Paris, bien audel� de ses propres responsabilit�s, investisse dans l?avenir et soutienne l?innovation et la cr�ativit� parisienne.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci, Madame BROSSEL.

Eric AZI�RE, vous avez la parole.

M. Eric AZI�RE. - Madame la Maire, chers coll�gues, il me semble qu?� ce niveau du d�bat sur l?activit� �conomique � Paris, sur nos atouts et notre environnement, il �tait n�cessaire de sortir du discours un peu convenu et officiel de ce matin pour traduire en r�alit� ce que ressent l?immense majorit� des Parisiennes et des Parisiens, c?est-�-dire qu?il est d?abord de plus en plus difficile de vivre � Paris.

Les Parisiennes et les Parisiens sont aujourd?hui asphyxi�s par les contraintes budg�taires d?une vie parisienne o� l?inflation r�elle galope et d�passe tr�s largement les statistiques des experts officiels. Il est clair que nous vivons au quotidien une vie parisienne de plus en plus dure o� les restrictions prennent le pas sur les services, dans laquelle l?augmentation des d�penses de consommation interdit les d�penses de loisirs ou de v�tements et o� la solidarit� prend le pas sur l?activit� �conomique.

Voil� ce qui est de nature � nuancer sensiblement l?attractivit� de notre cit�, car, quand il s?agit de vanter Paris et ses atouts, ce sont quand m�me les Parisiens qui en parlent le mieux. Aujourd?hui, que ressentent 90 % des Parisiens et des Parisiennes des atouts �conomiques, de la vie culturelle, de l?enseignement sup�rieur � Paris ? Eh bien, ils �prouvent un ph�nom�nal mal-vivre � Paris. C?est cela, la r�alit� quotidienne des Parisiens.

Car les Fran�ais ne sont pas �gaux devant cette inflation rampante que tous les corps constitu�s, gouvernementaux, administratifs, s?�vertuent � masquer. L?un d?entre eux, plus r�cent que les autres, sans doute plus authentique, le Centre d?analyse strat�gique, r�v�le que les Parisiens sont beaucoup plus affect�s que les autres Fran�ais par l?inflation qui a �t�, pour eux, sup�rieure de 7 points � celle mesur�e pour l?ensemble des m�nages. En fait, l?�cart entre l?augmentation de la d�pense des m�nages � Paris et la baisse ph�nom�nale du pouvoir d?achat des Parisiens n?a jamais �t� aussi important depuis 1990.

Le discours officiel a beau tenter de mod�rer, voire de masquer cette r�alit� de plus en plus dure � vivre pour les m�nages parisiens, ils ont la d�sagr�able impression qu?on les prend pour des gogos. A commencer par le logement et les transports qui figurent parmi les hausses les plus importantes, m�me dans les statistiques officielles - la progression des loyers des appartements s?�tablit � 4,6 % par an en moyenne en France - cette hausse est particuli�rement sous-�valu�e par les indicateurs officiels. A Paris, l?indice des prix r�v�le que les Parisiens consacrent de 20 � 30 % de leur budget � se loger, contre 17 % pour l?ensemble de la population.

Voil� une v�ritable in�galit� �conomique.

Dans le domaine essentiel du transport, l?achat de titres de transport public � Paris repr�sente une part du budget quatre fois sup�rieure � celle de l?ensemble des m�nages fran�ais. Or, sur 25 ans, c?est la cat�gorie qui a connu la plus forte augmentation au sein du poste transports publics et communication. La progression des consommations alimentaire � Paris augmente � un rythme soutenu et in�gal�. On n?est pas loin du livre Guinness des records, sur ce plan. Par exemple, du caf� � la baguette, en passant par le ticket de m�tro, depuis 2001, en 5 ans, les prix de ces produits de base ont bel et bien explos�. Contrairement � ce que vous pouvez penser, ce n?est pas une petite d�pense pour le budget des Parisiens car c?est une d�pense quotidienne.

Un express pris � la table d?un bistrot de Paris a vu, en 5 ans, son prix d�coller de 120 % et si vous y revenez � midi pour manger un sandwich et un demi, c?est 50 % plus cher qu?en 2001. Si vous avez la bont� de laisser un pourboire, vous ferez les frais d?une conversation franc euro qui est rest�e � la charge du consommateur, soit 3 � 6 fois plus qu?avant. Ce n?est pas fini, la valse des prix � Paris emporte les consommateurs et leurs paniers dans un rythme endiabl�. Le prix moyen du kilo de pommes a augment� de 93 %, celui de la boite de l�gumes en conserve de 42 %, les yaourts nature, pourtant peu soumis � l?augmentation du co�t des mati�res premi�res, prennent 24 % d?augmentation et je ne parle pas des fruits et l�gumes et autres produits frais.

Nous aboutissons � une triste r�alit�. Savez-vous qu?aujourd?hui bon nombre de Parisiens et de Parisiennes vont faire leur march� et leurs courses en banlieue pour trouver quelques minces marges de pouvoir d?achat suppl�mentaire. C?est quand m�me un triste constat.

C?est d?autant plus p�nalisant pour les Parisiens que, gr�ce � la loi sur les 35 heures, les salaires sont rest�s relativement sages ces derni�res ann�es. Si on ajoute � ces augmentations de la vie courante la hausse de l?endettement des m�nages au cours des derni�res ann�es et l?allongement de la dur�e du cr�dit li� � la hausse sans pr�c�dant du march� immobilier parisien, on a le tableau complet de la situation.

Enfin, il faut ajouter � ces contraintes budg�taires, la place de plus en plus importante que prennent dans nos vies les biens et services de technologie de l?information, t�l�phonie et Internet, vous en faites une de vos priorit�s, certes, et de la communication qui, par tarification, prennent une part devenue consid�rable et croissante dans le budget des m�nages. Au bout du compte, ce sont les budgets de la d�pense vestimentaire et des loisirs qui font les frais de cette inflation galopante � Paris.

Devant cette situation dramatique, soit nous continuons dans la tonalit� donn�e � cette discussion ce matin et la Ville de Paris rejettera sur le Gouvernement la d�gradation du pouvoir d?achat et l?opposition dans ce Conseil vous rendra responsable de tout, soit nous essayons de desserrer le garrot �conomique et les contraintes budg�taires.

Par exemple, en engageant une r�flexion sur la baisse possible des droits de mutation exorbitants, � Paris, en mati�re immobili�re. Par exemple, par la relance d?un programme de production de logements interm�diaires, tout en maintenant le rattrapage n�cessaire du parc de logements sociaux � hauteur des 20 %. Par une politique en faveur des �tudiants � Paris beaucoup plus ambitieuse que celle indiqu�e et beaucoup plus volontariste, les �tudiants �tant, du fait de la d�gradation du pouvoir d?achat � Paris, doublement p�nalis�s par cette d�gradation.

Volontarisme aussi en mati�re de commerce et d?artisanat, h�tellerie et restauration, qui sont un p�le de comp�tence et doivent tendre � restaurer en termes de pouvoir d?achat et d?accessibilit� un march� de Parisiennes et de Parisiens. Une politique volontariste et adapt�e au march� dans le d�veloppement massif des foyers de jeunes travailleurs, en particulier pour les jeunes des m�tiers de la restauration dont les horaires n�cessitent des logements vou�s.

Voil�, rapidement, sans esprit pol�mique, ce qui est aujourd?hui le sentiment du groupe U.D.F. et qui est partag� et ressenti par 90 % des Parisiens qui �prouvent ce mal de vivre. Voil� ce propos sur la d�gradation du pouvoir d?achat � Paris qu?il me semblait utile et n�cessaire de remettre au c?ur de notre r�flexion.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Madame GUIROUS-MORIN, vous avez la parole.

Mme Isabelle GUIROUS-MORIN. - Merci, Madame la Maire, chers coll�gues.

Oui, nous souhaitons une Capitale dynamique sur le plan �conomique et qui augmente son vivier d?emplois. Oui, nous approuvons les efforts consentis en mati�re de d�veloppement structurel et en mati�re d?insertion par l?�conomique.

Le dossier reste pourtant tr�s technique et les orientations politiques sont encore � affiner. Si Paris est premi�re en mati�re d?implantation d?entreprises �trang�res, nous nous en f�licitons. Paris doit pour autant �tre aussi tourn�e vers ses quartiers et vers la p�rennisation de structures locales et d?emplois de proximit�.

115. 000 entreprises : ce chiffre correspond � la cr�ation nette d?entreprises � Paris entre 2001 et 2005. Bravo ! Des noms prestigieux figurent parmi elles et la masse d?emplois cr��s n?est pas n�gligeable. Sans doute, plus de 5.000 pour ces seules grosses structures. Le ch�mage a baiss� de 21 % � Paris entre juin 2003 et juin 2006. Bien, et il faut poursuivre.

Pourtant, il conviendrait de s?attacher aux aspects qualitatifs, qu?il s?agisse de d�veloppement �conomique ou d?emploi. En mati�re d?emploi tout d?abord, malgr� les 21 % de baisse du ch�mage, le nombre de demandeurs d?emploi reste � 98.932 au 30 septembre 2006.

En outre, il convient de rappeler que cet infl�chissement � la baisse concerne dans cet ordre, les cadres, puis les ch�meurs de longue dur�e, puis les jeunes, puis les femmes. L?effort doit �tre maintenu et renforc� en direction des femmes, des jeunes et des plus �g�s, ainsi qu?en direction des publics en grande difficult�.

Les mesures prises vont dans ce sens. Le Plan d�partemental d?aide � l?emploi ainsi que le Plan d�partemental d?insertion et les dispositifs d?accompagnement se r�v�lent efficaces : Maison du d�veloppement �conomique et de l?emploi, Missions locales, Espaces insertion. 5.500 personnes en situation de R.M.I. sur 11.000 ont retrouv�es un emploi.

Un effort important est consenti en mati�re d?insertion par l?�conomique (appel� improprement �conomie solidaire). 4 millions d?euros sont, en 2005, destin�s au financement de 21 associations interm�diaires, 26 entreprises d?insertion, 7 entreprises de travail temporaire d?insertion, 8 r�gies de quartier, 25 chantiers d?insertion.

3.200 personnes ont b�n�fici� de programmes sp�cifiques dont 50% ont trouv� un emploi. Des informations sur le public concern� (ch�meurs de longue dur�e, femmes, jeunes, plus de 50 ans) auraient n�anmoins �t� les bienvenues.

En ce qui concerne le volet politique de la ville, nous ne pouvons qu?insister sur l?efficacit� des dispositifs mis en place par notre Municipalit�, malgr� le d�sengagement de l?Etat. Les �quipes emplois-insertion, emplois-jeunes sont efficaces et d�vou�es. Sur les 18e et 19e arrondissements, 300 personnes sur 1.400 ont retrouv� un emploi sur la seule ann�e 2006.

Deux points n?ont malheureusement pas �t� ou peu d�velopp�s dans cette communication : les efforts en mati�re d?�conomie sociale et solidaire et les incitations � la reprise d?activit�. En ce qui concerne l?�conomie sociale et solidaire, nous le verrons plus tard, 3 entreprises susceptibles de cr�er de l?emploi solidaire ont �t� sollicit�es. L?une d?entre elle, ?Les Cigales?, a, sur la seule ann�e 2006, permis la cr�ation de 9 entreprises et de 25 emplois. Ces efforts sont remarquables. Il convient de le souligner.

Pour autant, nous aurions attendu plus de liens entre les diff�rentes politiques avec de v�ritables axes reliant l?�conomique et l?emploi. Par exemple, nous aurions �t� tr�s int�ress�s d?avoir connaissance du Sch�ma d�partemental de d�veloppement �conomique qui sera ins�r� au S.R.D.E. et au S.D.R.I.F. ainsi que des orientations politiques en mati�re de d�veloppement �conomique. Nous aurions �galement aim� conna�tre le r�sultat des auditions sur l?�conomie sociale et solidaire � Paris qui devaient aboutir � la production d?un Sch�ma d�partemental de l?�conomique sociale et solidaire.

En mati�re de d�veloppement �conomique, je tiens cependant � revenir sur trois points : le commerce et l?artisanat, les p�les de comp�titivit� et l?�conomie solidaire.

Avec 18 % des entreprises parisiennes, le secteur du commerce et de l?artisanat m�ritait un soutien sp�cifique et il convient de souligner l?effort consenti en mati�re de protection de pieds d?immeubles, qui repr�sente 40 % du commerce parisien.

Il sera n�anmoins n�cessaire, comme je l?indiquais tout � l?heure, de soutenir la reprise d?activit�s, et la communication du S.R.DE. nous aurait permis de nous forger une opinion sur les accords pass�s entre Paris et la R�gion � ce titre. En effet, si le nombre de commerces vacants a baiss� de 10 % en 2 ans, nous savons que cet infl�chissement risque d?�tre compromis par de nombreux et pr�visibles d�parts � la retraite.

Cet effort devrait �tre accompagn� par une r�flexion et un red�ploiement des activit�s, non seulement en fonction des besoins mais aussi en fonction de nos orientations politiques de gauche et de notre souhait de d�velopper les activit�s de proximit� et la cr�ation d?entreprises solidaires.

En ce qui concerne les p�les de comp�titivit�, il va de soit que Paris et sa R�gion doivent rester une capitale et une r�gion attractives pour les entrepreneurs hi-tech mais nous mettons en garde sur les aspects excessifs d?une politique qui viserait � ne faire que cela. Par ailleurs, nous le savons, les entreprises de ces secteurs ont tendance � coller de tr�s pr�s aux fluctuations boursi�res et � avoir des dur�es de vie tr�s courtes, d?o� leur surnom de start-up. Nous connaissons tous tr�s bien ici les cons�quences d�sastreuses sur la p�rennit� des emplois.

Quelles que soient ces activit�s, y compris les plus nobles, telle la recherche et l?innovation, celles-ci ne doivent pas �tre au service de l?activit� �conomique mais, au contraire, �tre au service des activit�s humaines et du d�veloppement de l?�tre humain.

De la m�me mani�re, les partenariats public-priv� devront bien �tre encadr�s et ma�tris�s par les politiques publiques. Qu?il s?agisse de recherche et de d�veloppement ou d?activit�s industrielles, ils ne doivent pas servir en priorit� les crit�res de rentabilit� mais l?int�r�t g�n�ral.

Nous souhaitons que le d�veloppement d?une �conomie solidaire ne soit plus un succ�dan� dans la politique de d�veloppement de la Ville. Pour cela, nous voulons un d�veloppement non pas comp�titif au sens d?une croissance toujours plus �lev�e des flux marchands et financiers mais un d�veloppement fructueux et solidaire. Un d�veloppement qui permette de lutter contre toute forme d?exclusion mais �galement d?int�grer dans la logique du couple public-priv� une dimension de solidarit� qui aille au-del� de la redistribution. Un d�veloppement dont le principal indicateur sera l?indice de d�veloppement humain.

Pour y arriver, le premier imp�ratif qui n?est aujourd?hui que tr�s partiellement atteint, est d?identifier les structures de l?�conomie sociale et solidaire, les t�tes de r�seau pr�sentes sur le territoire. Ensuite, nous pourrons travailler efficacement � mailler les entreprises sociales, les initiatives solidaires avec les diff�rents acteurs socio-�conomiques, qu?ils soient publics ou priv�s.

Le d�veloppement de l?�conomie solidaire n?est pas une ?marotte? d?�colo, un secteur � mettre dans une petite case isol�e du reste. Il peut se faire � travers le prisme du d�veloppement �conomique mais cela sous r�serve d?une ouverture du champ et des mobiles de ce d�veloppement.

En premier lieu sur le ?champ?, la production relevant d??entreprises?, qu?elles soient ou non coop�ratives, n?occupe qu?une partie du terrain de l?�conomie solidaire. Pour �tre solidaire, le d�veloppement �conomique doit s?ouvrir � la cr�ation de fili�res de production et de distribution alternatives, comme les ?associations pour le maintien d?une agriculture paysanne? (A.M.A.P.), � la participation des salari�s � la gestion de l?entreprise, � l?�ducation des consommateurs, � la protection de l?en-vironnement, de la sant� et � la solidarit� Nord-Sud? Il ne suffit pas d?introduire une dimension insertion pour que l?�conomie soit solidaire.

En deuxi�me lieu, c?est le mobile du d�veloppement �conomique qui doit �voluer. A la croissance et � son corollaire, la r�alisation de profits, doit se substituer la volont� de mettre l?�conomie au service de l?utilit� sociale, de la solidarit� entre individus d?un territoire, de la coop�ration et de l?action citoyenne, de la participation et de la qualit� de vie.

Pour d�velopper l?�conomie solidaire, nous demandons � ce que soient mobilis�es deux types de ressources :

- des ressources informationnelles,

- des ressources financi�res.

Elles peuvent �tre employ�es dans deux types de destination :

- dans les activit�s relevant du champ de la pollution,

- dans les activit�s relevant du champ de la consommation et de la r�partition des �changes.

Pour engager cette dynamique, il faut cr�er des couveuses d?entreprises de l?�conomie solidaire. Et l�, j?entends venir les protestations mais j?y reviendrai plus tard. Leur r�le sera de v�rifier la faisabilit� des projets, d?assurer les relations juridiques avec les tiers et la responsabilit� juridique li�e � l?activit� �conomique solidaire.

Ces couveuses devraient ensuite �tre relay�es par des p�pini�res d?activit� solidaires, puis par des h�tels d?activit� d�di�s � l?�conomie solidaire. Et j?en avais d�j� parl� � l?occasion du P.L.U. en 2005.

Enfin, la Ville doit impulser la cr�ation de groupements d?employeurs pour l?insertion et la qualification qui permettent aux salari�s travaillant dans plusieurs structures d?acc�der � un emploi durable en n?�tant rattach�s qu?� un seul employeur.

Je reviens bri�vement sur les couveuses et les incubateurs que nous r�clamons depuis le d�but de la mandature. Autant nous pouvons nous montrer satisfaits des 5 incubateurs et des 5 p�pini�res d?entreprises en mati�re d?innovation, autant nous nous inqui�tons de l?unique proposition qui est faite en mati�re d?�conomie solidaire. Voil� ce que je tenais � souligner. Les 12 couveuses d?insertion projet�es dans le C.P.E.R. ne r�pondront pas � la demande de couveuses de l?�conomie solidaire.

Pour contribuer � ces objectifs et engager une dynamique, nous souhaitons que soit cr��e une manifestation annuelle r�currente du type ?assises de l?�conomie sociale et solidaire? pour valoriser les initiatives et mailler les entreprises sociales. Ces assises donneraient lieu � la cr�ation de groupes de travail, par exemple sur les coop�ratives d?habitation, les services de proximit� ou les structures financi�res.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs du groupe ?Les Verts?).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci.

Je donne la parole � M. Jean-Pierre LECOQ.

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, il est �vident que l?activit� �conomique, le soutien � l?artisanat et la mobilisation de tous les acteurs et d�cideurs de la Capitale auraient largement justifi� une communication qui leur fut enti�rement d�di�e et qui n?attende pas la derni�re ann�e de votre mandature pour �tre prononc�e.

En les noyant dans cette communication fourre-tout, vous montrez le peu d?importance que vous leur t�moignez et l?indigence teint�e d?irresponsabilit� de votre politique.

Je ne m?attarderai pas sur votre communication, catalogue � la Pr�vert de mesures, voire de ?mesurettes? qui c�toient quelques id�es que vous avez emprunt�es � d?autres.

Dans ce domaine comme dans d?autres, votre mandat s?ach�vera sur un bilan d�sastreux en mati�re commerciale et artisanale, lourd de menaces dans le domaine du tourisme d?affaires et du maintien du rang de Paris dans la comp�tition internationale qui oppose les plus grandes villes de la plan�te.

Et d?abord, Monsieur le Maire, cessez - pardonnez-moi de dire n?importe quoi. Les �tudes anglo-saxonnes que vous citez volontiers ne se limitent pas � Paris intra-muros mais prennent en compte l?agglom�ration parisienne toute enti�re, voire l?Ile-de-France.

En cons�quence, les congratulations de ces cabinets ne vous sont pas destin�es. Elles le sont � Issy-les-Moulineaux, � Boulogne, � La D�fense, aux Hauts-de-Seine et � son pr�sident Nicolas SARKOZY, voire � M. HUCHON en sa qualit� de Pr�sident de la R�gion.

Le tableau n?est pas aussi rose que vous le peignez. Il virerait en r�alit� plut�t au noir. En effet, de nombreux grands salons ont �t� perdus au profit de Francfort, de Bruxelles et de Barcelone, ce dont nous ne nous r�jouissons pas. Les raisons sont multiples. Elles vont de l?insuffisante capacit� d?accueil de la Porte de Versailles ?embolis�e? pendant les 3 ans de travaux du tramway, � l?�loignement de Villepinte et � la m�diocrit� des liaisons entre Paris et toute la zone de Roissy.

A cet �gard, quel est notre �tonnement devant votre nouvelle position sur la liaison expresse Charles-de-Gaulle ! Vous et vos amis avez combattu et retard� pendant toutes les ann�es JOSPIN la r�alisation de cette liaison essentielle et aujourd?hui vous vous y convertissez ainsi qu?� son financement priv�.

Monsieur le Maire, la politique envers les entreprises n?est pas une addition d?actions limit�es prises dans le d�sordre sans aucune vision d?ensemble. Elle proc�de d?une vision, d?une volont� d�lib�r�e et de la conviction justifi�e qu?en mati�re �conomique, dans le monde d?aujourd?hui, rien n?est d�finitivement acquis.

Pour l?accueil des entreprises, qu?avez-vous fait ? Vous avez r�duit les surfaces destin�es aux bureaux. Vous vous f�licitez de quelques arriv�es d?entreprises dans votre communication, mais vous oubliez de citer toutes celles qui ont quitt� Paris pour aller dans les autres d�partements franciliens, voire dans les Hauts-de-Seine.

Il est aujourd?hui, mes chers coll�gues, quasiment impossible de trouver � Paris un immeuble de bureaux d?une superficie sup�rieure � 10.000 m�tres carr�s. Demain, les grandes banques fran�aises qui cr�ent des emplois et qui ne cessent de se regrouper quitteront Paris faute d?immeubles de taille suffisante.

Certes, vous arriverez, Monsieur le Maire, � retenir le Cr�dit municipal s?il existe encore.

Quant aux nouvelles zones dont vous parlez, soyons s�rieux, il faut au minimum 10 � 15 ans pour les d�velopper et pour qu?elles offrent un cadre attractif.

Quant aux P.M.E.-P.M.I., qui ont longtemps constitu� un vivier d?emplois, leur d�part de la Capitale s?est acc�l�r� en raison de la flamb�e des baux commerciaux et des errements de votre politique de circulation.

Dans de trop nombreux arrondissements, le commerce de bouche et le commerce traditionnel disparaissent au profit trop souvent de commerces communautaires ou cibl�s sur des publics particuliers.

Oui, l?action de la SEMAEST est une bonne chose mais elle n?est pas � la mesure des probl�mes que connaissent la Capitale et nombre de ses quartiers. D?ailleurs, son rayon d?action est limit�.

Oui, le ch�mage a diminu� � Paris depuis deux ans mais cela est d�, quoi que vous en disiez, aux mesures gouvernementales, le taux de ch�mage � Paris restant structurellement sup�rieur de un � 2 points aux moyennes r�gionales et nationales.

Pour am�liorer vraiment les choses, il faudrait une toute autre politique en y associant tous les acteurs du d�veloppement �conomique � Paris et notamment les organismes consulaires.

Monsieur le Maire, vous et votre majorit�, vous n?�tes pas cr�dibles pour la mener.

Il nous appartiendra dans un avenir proche, mes chers coll�gues, de la mettre en oeuvre au b�n�fice des Parisiens et des Parisiennes.

(Applaudissements sur les bancs du groupe U.M.P.).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Bien.

La parole est � M. J�r�me COUMET.

M. J�r�me COUMET. - Merci, Madame la Maire.

Je serai bref car je m?exprimerai en tant qu?�lu du 13e sur une actualit� qui souligne, � elle seule et de mani�re exemplaire, l?action impuls�e par la Ville de Paris tout � la fois en mati�re de d�veloppement �conomique, d?innovation, de recherche et d?enseignement sup�rieur.

Je veux parler d?un lieu qui vient d?�tre inaugur� le 24 octobre dernier par Bertrand DELANO� et Christian SAUTTER et le Maire du 13e bien �videmment. Ce lieu est au coeur de toutes ces actions. Ce lieu, c?est ?Biopark?.

?Paris Biopark? est un nouveau p�le de 18.000 m�tres carr�s sp�cialis� dans l?accueil des entreprises en sant� humaine. Il s?agit du parc scientifique le plus important de la Capitale. Il pourra accueillir et accueille d�j� des soci�t�s de premier plan et y travailleront au final de 600 � 700 emplois.

Les premi�res soci�t�s d�j� install�es sont � l?image de ce grand p�le de l?innovation en mati�re de biotechnologies.

?Pharmaleads?, qui travaille sur la mise au point de mol�cules, regroupe d�j� 17 salari�s pour un chiffre d?affaires qui se compte d�j� en millions d?euros. Elle travaille actuellement sur la mise au point d?anti-douleurs nouvelle g�n�ration.

?Diatos?, qui compte aujourd?hui 44 salari�s � Paris et � Louvain, est connue comme particuli�rement innovante dans la mise au point d?anti-canc�reux.

?Fovea Pharmaceuticals? travaille sur les maladies r�tiniennes, pathologie en progression constante avec le vieillissement de la population et le d�veloppement du diab�te.

Mais ?Biopark? s?inscrit aussi dans un contexte plus large. ?Biopark? participe au p�le de comp�titivit� ?Medicen? qui rassemble en Ile-de-France 50 % du potentiel de recherche fran�ais en science du vivant et se situe au 1er rang europ�en et au 5e rang mondial pour l?importance de son secteur de recherche et de d�veloppement.

Et ?Biopark? s?accompagnera � Paris de l?incubateur ?Paris Biotech?, de la p�pini�re ?Paris Sant� Cochin?, de l?Institut de la vision de l?h�pital des Quinze Vingt et de l?Institut du cerveau et de la moelle �galement situ�s dans le 13e � la Piti� Salp�tri�re.

?Biopark? enfin se trouve dans le secteur ?Paris-Rive gauche?, dont nous avons abondamment parl� ce matin, qui concentre maintenant quelques acteurs majeurs et notamment ?Sanofi-Aventis? qui vient d?y �tendre ses activit�s puisque 450 de ses salari�s y travaillent.

?Biopark? est aussi au coeur du nouveau quartier universitaire de ?Paris-Rive gauche?, un nouveau quartier latin orient� plus particuli�rement sur les sciences. Et vous avez rappel� � juste titre, Monsieur le Maire, le volontarisme de la Ville et l?incurie de l?Etat � ce sujet.

?Biopark? permettra de d�velopper les passerelles entre la recherche priv�e et l?universit�. Et je n?ai pas compris l?erreur grammaticale de Mme de PANAFIEU qui a utilis� � ce sujet, et � mauvais escient, le conditionnel.

Je signale �galement qu?outre les logements �tudiants, le 13e va accueillir une r�sidence destin�e aux chercheurs dans la future Z.A.C. de Rungis, un bel exemple donc � l?image de ce Paris de l?innovation, de la recherche et de l?universit� qui permet � notre ville d?�tre en t�te, ne vous en d�plaise, des plus grands classements des m�tropoles.

C?est un projet un peu fou, tr�s audacieux, plus de 100 millions d?euros d?investissement, mais un projet qui a abouti, qui est d?ores et d�j� une r�ussite et qui rassemble l?excellence - j?emploie ce terme � dessein pour faire plaisir � Mme de PANAFIEU -, un projet qui, � lui seul, permet de relativiser et de contredire les ronchons, disiez-vous, Monsieur le Maire, et j?ajouterai le pessimisme bien franchouillard de nos coll�gues de l?opposition.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci.

La parole est � Mme DECORTE.

Mme Roxane DECORTE. - Paris ville monde, ville m�tropole, c?ur d?une immense agglom�ration de 10 millions d?habitants, est � la crois�e des chemins.

Tr�s longtemps, Paris a fonctionn� comme un aimant. Paris sait que, dans la concurrence des territoires et le grand chambardement de la mondialisation, il lui faut maintenant d?abord compter sur elle-m�me, qu?� l?avenir plus rien ne lui sera donn�, qu?elle doit d�sormais tracer elle-m�me les voies de sa destin�e et trouver en elle les ressorts de son rayonnement et de son d�veloppement.

La cr�ation, le d�veloppement �conomique et l?innovation constituent le choix d�cisif, le pari majeur. C?est le choix de la vie, du renouvellement, du rayonnement, � l?oppos� de la ville mus�e, de la ville-dortoir ou de la ville regard�e exclusivement comme un espace de consommation.

Le Plan local de l?urbanisme pouvait, � certaines conditions, constituer une formidable chance pour Paris en d�veloppant la comp�titivit� du territoire parisien, en d�clenchant une nouvelle dynamique au service des entreprises.

Or, vous avez fait un tout autre choix, alors que les 18e et 19e arrondissements font partie du club des vingt communes les plus pauvres de la R�gion Ile-de-France.

Nous souhaitions que soit institu� un zonage sp�cifique pour les parcelles et les �lots, principalement d�di� � l?activit� �conomique. Ce zonage se serait appliqu� aux secteurs impropres � l?accueil � titre principal de logement. Je pense en particulier � votre refus de classer la zone ?Cap 18? dans le 18e arrondissement en zone d�di�e � l?activit� �conomique.

Dans votre communication, il est question de pr�server la diversit� des entreprises commerciales et artisanales, mais il existe des secteurs sans aucune diversit�. Je dis bien ?sans aucune diversit�? et je pense en particulier au secteur de Ch�teau-Rouge dans le 18e arrondissement qui se caract�rise par une mono activit�, un commerce de gros de produits exotiques.

En 2001, dans votre programme, vous vous �tes engag� au transfert du march� exotique et � la cr�ation d?un march� des cinq continents. Nous sommes en novembre 2006 et, � ce jour, aucune trace du march� exotique, aucun progr�s.

Quel est le bilan en termes d?occupation des pieds d?immeubles � Ch�teau-Rouge ? Quid de la diversit� de l?activit� commerciale � la porte d?Aubervilliers, toujours dans le 18e arrondissement, o� les habitants sont contraints de prendre les transports en commun pour trouver un boucher, un charcutier, un poissonnier ?

Sur le plan �conomique, je l?ai dit, Paris se trouve � la crois�e des chemins, pas seulement parce que certains si�ges sociaux glissent vers la petite couronne, mais surtout parce que l?ancrage territorial des centres de d�cision devient de plus en plus faible, parce que le pouvoir de la finance s?accro�t et parce qu?une r�volution du tertiaire est en marche.

Les centres de d�cision sont attir�s par le pouvoir financier. Les nouvelles technologies annoncent la d�centralisation � venir du tertiaire dans les entreprises et, face � Londres, Barcelone et m�me � Bruxelles, sur le front de l?implantation des multinationales, Paris perd du terrain.

La cons�quence est claire. D�sormais, une politique d?attractivit� pour attirer par tous les moyens les si�ges sociaux ne suffira plus � garantir un d�veloppement �conomique durable. Il faut aussi miser sur le d�veloppement endog�ne, c?est-�-dire sur la cr�ation d?activit�s et sur l?innovation, ce que vous ne faites pas.

Certes, il faut tout faire dans le contexte de la mondialisation financi�re pour d�velopper la place financi�re de Paris, malgr� les handicaps que constituent la polarisation londonienne et la localisation de la Banque centrale europ�enne � Francfort. La Municipalit� parisienne doit y jouer un r�le moteur, ce qui n?est pas le cas.

Dans la soci�t� de l?information, l?intelligence �conomique est la cl� de toute strat�gie de d�veloppement local au carrefour de la coop�ration inter entreprise, de l?information, de l?innovation et de la cr�ation d?entreprises.

La politique de l?intelligence �conomique est le volet �conomique d?une politique urbaine qui se donne comme objectif de multiplier la puissance commutatrice de la ville. La priorit� est la multiplication des acteurs �conomiques et l?intensification des relations entre les acteurs, mais il faut passer du mod�le de relations verticales, caract�ristique d?une �conomie structur�e autour des si�ges sociaux, � un mod�le davantage centr� sur les relations horizontales. Quelque chose comme le mod�le du district industriel � l?italienne, organis� autour d?un ensemble de comp�tences, d?un march� du travail sp�cifique, d?une culture commune.

A l?�re des firmes r�seaux et des r�seaux de firmes, la comp�titivit� est organisationnelle et globale. Il faut aller la chercher d?abord dans la cr�ation des r�seaux d?entreprises, tels qu?ils se sont d�velopp�s dans certains pays comme le Danemark, le Qu�bec ou les Etats-Unis qui ont mis en ?uvre des programmes d?incitation efficace, sous forme d?une aide directe � la coop�ration.

La cr�ation d?une aide de ce type devrait �tre consid�r�e comme une des priorit�s d?une nouvelle politique �conomique parisienne. Celle-ci ne peut trouver cependant sa pleine signification que si la densit� des entreprises est suffisamment grande et si le renouvellement du tissu productif se fait � un rythme suffisamment soutenu.

Une aide massive � la cr�ation d?entreprises est le compl�ment logique de cette politique d?incitation � la coop�ration.

Il manque � Paris - et on s?en rend bien compte dans votre communication - un grand p�le d?intelligence �conomique, � la fois centre de ressources, guichet unique pour toutes les aides aux entreprises, outil de formation et acteur central de la mise en r�seau de toutes les institutions de veille et de prospective.

L?entrepreneur acc�derait par le guichet unique non seulement � toutes les formalit�s, mais aussi � un fonds local d?aide � la cr�ation d?entreprises, � un fonds local d?aide � la coop�ration, � l?aide municipale aux ch�meurs cr�ateurs d?entreprises, mais aussi � une structure d?orientation et de conseil permettant aux entrepreneurs de tirer le meilleur parti de toutes les autres proc�dures publiques ou priv�es de financement de la cr�ation et de l?innovation.

Ils y trouveraient en m�me temps que l?aide financi�re un ch�que conseil, une formation � la cr�ation d?entreprise, une �cole de projet, des places en p�pini�re, des parrainages, des partenariats. La mise en r�seau de tous les organismes de veille et de prospective mettrait � la disposition d?entrepreneurs, par tous les moyens, du s�minaire � la consultation en ligne en passant par la formation � l?intelligence �conomique, toute l?information disponible, technologies par technologies, m�tiers par m�tiers, secteurs par secteurs, � l?heure o� la recherche et le traitement de l?information deviennent strat�giques dans la concurrence mondiale.

Or, il n?en est rien.

Pour conclure, je voudrais tordre le cou � quelques contre v�rit�s qui illustrent � merveille votre sens de la caricature, o� tout ce qui serait positif rel�verait de votre seule action et de l?engagement de la Ville et tout ce qui serait n�gatif rel�verait du d�sengagement et de la d�mission de l?Etat.

Vous �voquez en page 13 un engagement financier de la Ville de Paris de plus de 400 millions d?euros pour les universit�s sur cette seule mandature, nettement sup�rieur � celui de l?Etat dont les engagements � ce stade demeurent en l?occurrence �tonnamment flous. Comment pouvez-vous �tre si s�rs que l?engagement de la Ville est sup�rieur � celui de l?Etat puisque vous nous dites que celui de l?Etat est �tonnamment flou ?

Or, cet engagement n?a rien de flou. L?engagement de l?Etat en �quivalent mandature est de l?ordre de 480 millions d?euros hors Jussieu et de plus de 900 millions d?euros en comptant Jussieu. Et si j?ai pu me procurer les autorisations d?engagement et les cr�dits de paiement, ann�e par ann�e, de 1999 � 2007, j?imagine que cet exercice �tait aussi ais� pour vous, Madame la Maire.

Ces donn�es mettent en exergue que sous le Gouvernement de Lionel JOSPIN l?engagement financier de l?Etat �tait de m�me niveau que sous les Gouvernements de RAFFARIN ou de VILLEPIN.

Un point majeur est aussi que la comparaison entre ce que financent l?Etat et la Ville est de mauvaise foi car l?Etat r�mun�re les enseignants et dote les �tablissements.

Pour conclure, je donnerai un exemple flagrant de contre v�rit�, page 14 : l?achat de terrains pour la cr�ation de nouveaux d�partements pour l?I.U.T. de Paris VII, � Paris, dans le 18e arrondissement, projet qui tarde malheureusement � se concr�tiser, faute du respect par l?Etat de son engagement.

Or, ce Gouvernement a d�bloqu� et inscrit au contrat de plan l?I.U.T. Pajol, gr�ce � la t�nacit� du maire d?arrondissement qui est malheureusement toujours absent et de Xavier CHINAUD qui est Conseiller aupr�s de M. GOULARD, le Ministre de la Recherche.

Merci de votre attention.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - La parole est � M. Alain LE GARREC.

M. Alain LE GARREC. - Pour essayer de mesurer le chemin parcouru, je suis revenu quelques ann�es en arri�re, lorsque votre pr�d�cesseur nous pr�sentait la premi�re communication sur le d�veloppement �conomique de Paris, en octobre 1995.

Nous avions d?ailleurs d�cid� � l?unanimit� la cr�ation d?un comit� d?expansion �conomique qui ne verra le jour que fin 1996, apr�s quelques tergiversations naturelles puisque pour la Ville de Paris les mots ?d�veloppement �conomique?, ?innovation?, ?recherche?, ?investissement? semblaient sortir d?un lexique de science-fiction.

Vous aviez dit vous-m�me, Monsieur le Maire, � votre pr�d�cesseur que ce document �tait un vrai r�quisitoire contre l?attentisme du Maire de 1977 � 1995.

Alors, dans cette communication tr�s compl�te et tr�s riche, nous pouvons voir les diff�rences. Je vais en mettre quelques unes en exergue d?autant qu?elles n?existent que parce qu?il y a depuis 2001 une volont� et donc un chemin. Jean Jaur�s ne m?en voudra pas si je dis qu?il y a ?une volont� et plusieurs chemins?.

Tout d?abord, nous savions que l?attrait historique et exceptionnel de Paris n?�tait plus suffisant pour que les entreprises viennent s?y installer. Pendant des ann�es, nous avions v�cu le ph�nom�ne suivant : la semaine de travail � Londres, � Berlin, � Milan, � Barcelone et le week-end pour le plaisir � Paris ! Notre honneur parigot �tait sauf mais nous avons alors perdu plus de 130.000 emplois et combien de milliers d?entreprises qui quand elles appelaient la Ville ne trouvaient aucun interlocuteur.

Depuis 2001, le diff�rentiel positif s?�l�ve � 115.000. Il �tait donc n�cessaire de faire prendre � Paris le chemin de la cr�ation, de l?innovation et du mouvement en se servant et en d�veloppant ces atouts. Il fallait aussi d�passer le cadre municipal en int�grant la R�gion comme cela se fait naturellement � Londres, � Berlin, � Barcelone et ailleurs. La liste est longue.

Pour l?anecdote, dans les ann�es 1998-1999, ce n?est pas si vieux, le tout nouveau comit� d?expansion �conomique avait eu l?id�e de faire un film mettant en valeur les atouts parisiens. Ce film qui fut projet� par Air France avait une particularit� : que ce soit vu dans bas ou vu dans haut, il n?y avait aucune image du quartier de la D�fense. Il ne fallait quand m�me pas faire de la publicit� � un d�partement voisin ! Nous en �tions l�.

Cette nouvelle dynamique avec la R�gion permet de replacer notre r�gion dans la comp�tition mondiale et cette synergie obligatoire donne aussi des perspectives dynamiques � la conf�rence m�tropolitaine qui sera pour Monsieur le Maire et pour les adjoints qui ont � travailler un tournant majeur dans la politique municipale parisienne. Paris pr�pare donc l?avenir.

Le 10 novembre, c?est tr�s r�cent, le ?Wall Street Journal? dans un article mettait en lumi�re les atouts de Paris qui vient de se doter d?un plan pour son essor num�rique que vous avez pr�sent� le 4 juillet dernier et mis en chantier depuis. D?ici 2012, 80 % des Parisiens auront acc�s � l?Internet tr�s haut d�bit, des bornes Wi-Fi - comme celle qui va �tre inaugur�e dans le 3e arrondissement - seront d�ploy�es dans 400 points d?espace public. Six mille ordinateurs seront distribu�s par l?interm�diaire d?associations. Certains d�partements, Monsieur le Maire, fournissent un ordinateur portable � tous les �l�ves des coll�ges. Cela repr�sente des sommes importantes mais c?est le moyen de permettre � tous les jeunes sans exception d?avoir un m�me acc�s � des horizons nouveaux et � des projets p�dagogiques nouveaux. Je propose que nous y r�fl�chissions.

Nous d�couvrons combien les syst�mes informatiques de liaison Internet modifient et vont modifier nos vies. Nous aurons � nous adapter plus rapidement qu?avant. Pour ne prendre qu?un petit exemple local, il faudra bien un jour diminuer de fa�on drastique les kilos de papier que chaque conseiller re�oit. Utiliser des papiers recycl�s �tait une tr�s bonne id�e mais moins de papier serait une meilleure id�e.

Pour inaugurer les p�les de comp�titivit� pour plus de 6 millions d?euros, le p�le ?Medicen Sant�?, le p�le ?Syst�matic?, ?Cap Digital? qui coop�re avec San Francisco, Dani�le AUFRAY et l?�quipe de ?Paris D�veloppement? ont initi� une nouvelle coop�ration avec Shanga�. Montr�al pour qui j?ai une affection particuli�re sera repr�sent�e � l?�dition 2007 des circuits d?innovations. Celle de 2006 avait r�uni plus de 800 chercheurs et chefs d?entreprise. Paris s?ouvre au monde.

Le temps de ?Paris D�veloppement? qui n?�tait qu?une agence de voyages pour quelques �lus parisiens est r�volu. Il y a aujourd?hui des r�sultats : 3.143 emplois cr��s ou maintenus en 2005 et 2.769 emplois dans les trois premiers trimestres de 2006. Paris est redevenu en terme d?attractivit� premier avant Londres, Barcelone et Berlin.

Mais nous avons aussi cr�� des incubateurs : ?Paris Innovation?, le plus ancien, ?Paris Pionni�res? port� principalement par les femmes, les Ateliers de la Cr�ation pour les m�tiers d?art, ?Agaronov? avec l?Universit� Pierre et Marie Curie, ?Paris Biotech?, ?T�l�com Paris?. Ces incubateurs sont financ�s par la Ville mais toujours en partenariat et travaillant en amont des p�pini�res comme ?Paris Cyber Village? o� 82 % des entreprises qui y ont �t� h�berg�es sont install�es � Paris.

D?autres p�pini�res sont financ�es par la Ville. J?en cite quelques unes : ?R�publique Innovation?, ?Cr�ation et Design?, ?Ntic?, ?Paris Soleillet?. Deux autres sont pr�vues dans le multim�dia et la biotechnologie.

La Ville favorise aussi les h�tels d?entreprises comme ?Paris Biopark?. Nous allons en parler tout � l?heure. N?oublions pas le design, la mode. Paris est en train de redevenir la Capitale de la mode et du design.

Les entreprises qui avaient quitt� Paris reviennent, d?autres arrivent car elles compris que Paris n?�tait plus une administration inerte et pesante mais un partenaire actif qui n?h�site pas � s?engager et le d�montre. Le P.L.U. met deux millions de m�tres carr�s � la disposition du tertiaire, du commerce et de l?artisanat. Il nous faut garder cette mixit� entre le logement et les entreprises. Je sais qu?il existe des freins, des conservatismes, et il nous faudra les convaincre que pour construire la Ville de demain, si on veut qu?elle soit solidaire, il faut qu?elle soit mixte.

Mais la Ville ne fait pas qu?aider les investissements. Elle met aussi en place un comit� de vigilance pour l?emploi, dont un sp�cifique pour la fermeture coup de poing de la Samaritaine. J?en profite pour dire que gr�ce � cette vigilance �nergique, nous d�passons 95 % de reclassement et nous parviendrons aux 100 %. Jamais la Ville n?avait fait un tel suivi auparavant. Jamais la Ville n?avait organis� de comit� de site pour comprendre et orienter les modifications urbaines. Une �tude prospective sur les quartiers centraux est en cours et nous permettra d?anticiper et ce sera la premi�re fois.

On peut d?ailleurs, et je l?avais sugg�r�, organiser une conf�rence annuelle des responsables �conomiques de Paris dont ceux qui viennent de l?�tranger, pour leur expliquer notre politique, les �couter et entendre leurs attentes et adapter nos visions et nos connaissances.

Une modification concernant Internet sera la livraison et une tr�s forte augmentation des livraisons de marchandises de petits volumes. Cinquante pour cent des d�placements de surfaces y sont li�s. Le P.D.P. donnera des directions et des solutions en optimisant des vecteurs de transports existants dont le souterrain et le fluvial. Il y a l� mati�re � innovation et aucune ville n?a encore r�solu ces probl�mes.

Je crois aussi qu?il est indispensable que la Ville de Paris continue � tisser des liens avec l?universit�, non seulement pour financer la recherche mais aussi pour des recherches pour la ville du XXIe si�cle. Pour que les grandes d�cisions qui doivent �tre prises en mati�re d?am�nagement, de fonctionnement, d?administration, soient travaill�es tr�s en amont comme la veille technologique dans certaines entreprises.

(M. le Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�si-dence).

Dans ce cadre, la Ville va adh�rer au p�le de comp�titivit� et mobilit� durable. Je vais donc terminer et je passe mon dernier chapitre pour vous dire que vous avez en face de vous, Monsieur le Maire, des �lus qui ont un air soucieux et des �lus de la majorit� qui ont un air plus serein.

Je vous remercie pour cette communication.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Dernier orateur, M. GALDIN a la parole pour trois minutes.

M. Alexandre GALDIN. - Monsieur le Maire.

Six millions d?euros, voil� l?effort consid�rable que la Ville de Paris consacre en 2006 � la recherche via sa participation aux p�les de comp�titivit�. Il serait cruel de ma part de rapprocher cette somme de 6 millions d?euros, des 900 millions d?euros de droits de mutation que vous allez recevoir cette ann�e.

Avec cet effort budg�taire, vous ne ferez pas de Paris une m�tropole de l?innovation et de la recherche, cr�atrice de richesses et d?emplois qualifi�s. Certes, vous vous abritez derri�re diverses initiatives utiles et n�cessaires : soutien � cinq incubateurs, aide � cinq p�pini�res, cr�ation d?h�tels d?entreprise. Vous oubliez d?ailleurs de mentionner l?adoption par le Conseil de Paris d?avantages fiscaux en faveur des jeunes entreprises innovantes � la suite d?un voeu que nous avions d�pos�.

Mais ces quelques initiatives sont-elles � la hauteur de l?enjeu ? Cet effort permettra-t-il que Paris devienne autre chose qu?un nouvel alter ego de Venise, ville de f�tes, de loisirs et de mus�es qui attireront le week-end les cadres et professions intellectuelles des autres m�tropoles europ�ennes ? N?avez-vous rien d?autre � proposer pour faire de la recherche une priorit� de la Ville ? A quoi sert le Conseil scientifique de la Ville que vous avez cr�� ?

Pour ma part, pour ne pas me cantonner � la critique, je vous ferai une proposition : � l?image de Toulouse, vous pourriez initier des fondations de recherche, reconnues d?utilit� publique, m�canisme pr�vu par la loi de 2003 sur le m�c�nat et la fondation. Ainsi le grand Toulouse a cr�� la fondation ?Inabiosant�? pr�sid�e par Philippe DOUSTE BLAZY, qui participe � la strat�gie d?attractivit� de Toulouse et s?est vue allouer une dotation totale de 21 millions d?euros.

Je vous rappelle que la loi pour la recherche du 18 avril 2006 a permis que 300 millions d?euros soient vers�s en 2007 au capital de fondations de coop�ration scientifique. Pourquoi Paris ne relancerait-il pas cet effort de recherche comme le fait le Gouvernement ? Dans quel domaine, me diriez-vous, la Ville pourrait-elle participer � une fondation de recherche ? Je pense par exemple � la recherche concernant la voiture propre et la lutte contre la pollution automobile qui fait pourtant partie de votre programme.

Ce serait ainsi une meilleure utilisation de l?argent communal que de payer avec l?argent du contribuable parisien les notes de taxi de vos adjoints qui atteignent, selon un journal satirique, des montants faramineux.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Tr�s bien.

Monsieur CARESCHE, vous regarderez les notes de taxi des adjoints. Je ne crois pas n�cessairement ce que me dit M. GALDIN, mais c?est toujours une bonne occasion pour v�rifier.

M. Christophe CARESCHE, adjoint. - Ils ne prennent pas le taxi !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Ils ne prennent pas le taxi, me dit-on. Alors, M. GALDIN se serait tromp� ? En toute bonne foi ?

M. Alexandre GALDIN. - C?est la presse.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Oui, mais quand cela vous arrange !

Christian SAUTTER va r�pondre, mais, bien s�r, son intervention sera compl�t�e bri�vement par deux adjointes qui, l?une sur la recherche, l?autre sur les universit�s, ont des choses � nous dire mais de mani�re concentr�e. Parce que tous les adjoints travaillent sur ce sujet. Je pense, par exemple, � Lyne COHEN-SOLAL, � Jean-Bernard BROS, � Jean-Pierre CAFFET.

M. Christian SAUTTER a la parole.

M. Christian SAUTTER, adjoint, au nom de la 2e Commission. - Monsieur le Maire, je r�pondrai rapidement, mais � chacun des orateurs, en commen�ant par M. DAGUENET qui a eu tout � fait raison de dire que nous menons une politique de renouveau �conomique et social contre des vents oppos�s, un syst�me �conomique in�galitaire et un Gouvernement qui ne fait rien pour lutter contre. Il a cit� le cas de ?NOOS? et Alain LE GARREC a mentionn� de nombreuses entreprises qui avaient des probl�mes et pour lesquelles nous avons �t� aupr�s des salari�s.

M. DAGUENETa �voqu� le fait que Paris - il n?�tait pas le seul mais le premier - �tait plong�e dans l?agglom�ration. Il a mentionn�, de fa�on flatteuse et justifi�e, la conf�rence m�tropolitaine. Il est possible qu?un des th�mes pressentis pour une prochaine conf�rence m�tropolitaine soit pr�cis�ment le d�veloppement �conomique, car notamment dans le domaine des nouvelles technologies, nous envisageons des coop�rations pouss�es entre le Nord-est de Paris et la Plaine-Saint-Denis dans le domaine des industries de la communication, entre le Sud de Paris et le D�partement du Val-de-Marne et �videmment l?Essonne dans le domaine des biotechnologies. Et la politique de grands projets de renouvellement urbain ne s?arr�te pas aux limites parisiennes.

M. DAGUENETa eu raison d?insister sur les services publics dont les effectifs salari�s diminuent sur Paris. Ils sont une composante importante de l?emploi et aussi de la qualit� de vie, notamment des Parisiens les plus modestes.

M. DAGUENETa mentionn� la politique de la ville. Cela me permet de rendre hommage � Martine DURLACH. Il a insist� sur un point essentiel : dans les quartiers ?politique de la ville?, il y a des jeunes ou des moins jeunes dipl�m�s pour lesquels il faut cr�er des activit�s correspondant � leurs besoins.

Nous devons donc trouver le moyen - c?est une sorte de r�ponse partielle � M. DUTREY - nous devons cr�er au m�me endroit des emplois tr�s qualifi�s et des emplois de proximit�, de fa�on � avoir toute la palette d?emplois qui correspondent � la demande.

Mme de PANAFIEU prend ses d�sirs pour des r�alit�s et elle a un comportement que je voudrais condamner ici. Pour critiquer la majorit� - ce qui est son droit le plus strict -, elle enfonce syst�matiquement Paris. Je pense qu?enfoncer Paris, pr�cher son d�clin, sa d�sertion...

Si, si !

Vis-�-vis des Parisiens, c?est son probl�me, mais vis-�-vis de nos concurrents internationaux, je trouve qu?il y a l� quelque chose qui est tout � fait excessif.

Je ne rappellerai pas, puisque d?autres l?ont fait, les �valuations faites par des cabinets anglo-saxons. Pourtant, elle appartient � un camp o� on regarde volontiers vers Washington pour savoir o� est l?�toile polaire ! Je ne rappellerai pas ces diff�rentes citations.

Je dirai quand m�me, notamment � M. LECOQ, que lorsque l?�tude ?Ernst & Young? - vous voyez, cela sonne anglosaxon, donc cela sonne bien ! - a montr� qu?en 2005, il y avait eu 194 implantations - je le dis aussi � M. GOASGUEN - dans la R�gion parisienne, 134 de ces implantations �taient intra muros.

Je crois que ce n?est pas r�cent, mais Paris continue, malgr� la p�riode difficile des ann�es 1990 o� Paris s?�tait endormie et avait perdu 130.000 emplois, � �tre la locomotive de la r�gion et je dirai m�me que Paris contribue au dynamisme de notre pays.

Je dirai aussi � Mme de PANAFIEU que ces 130.000 emplois perdus durant la d�cennie 1990, tout le monde s?en souvient tandis que les chiffres les plus r�cents montrent qu?il y a eu

- ce sont des enqu�tes objectives, m�me reprises par la Chambre de commerce et d?industrie de Paris - 14.000 cr�ations d?emplois salari�s en un an.

Dernier argument, mais je ne veux pas �tre trop long, si les entreprises quittaient pr�cipitamment Paris, comme je l?ai entendu sur les bancs de la droite, il y aurait de nombreux locaux vacants. Or, il n?y a actuellement � Paris que 5 % de locaux vacants. C?est bien dire que la machine �conomique parisienne tourne � plein et que vos propos sont absolument d�nu�s de fondement.

Le Pr�sident SARRE a bien soulign� que nous ne devions pas nous borner � un d�veloppement tertiaire et il a parl� avec talent des industries de la sant�, du logiciel, de l?information, du design. Il a rappel� l?importance de la Conf�rence m�tropolitaine.

Je voudrais profiter de son intervention pour rendre hommage aux maires d?arrondissement? enfin, � tous ceux parmi les maires d?arrondissement qui se sont engag�s dans la bataille de l?emploi et du d�veloppement �conomique, notamment dans le 11e mais dans beaucoup d?autres arrondissements. Il y a eu des forums de l?emploi, des r�unions avec les entrepreneurs, une bonne coop�ration avec les services de proximit� de la Ville et du D�partement. Je leur rends donc hommage par le truchement de Georges SARRE.

Patrick BLOCHE a fait, comme toujours, une tr�s belle intervention sur la Capitale de l?intelligence et je ne saurais rien ajouter, ce serait diminuer son intervention, donc je passe rapidement.

Mme BERTRAND a reconnu qu?il y avait un certain nombre d?�volutions positives. Je voudrais lui r�pondre sur trois points.

Premier point, elle a mentionn� le forum de la diversit�. C?est vrai que le 1er juin, nous avons r�uni dans la Cit� des Sciences et de l?Industrie un forum pour aider � l?embauche des jeunes victimes de discrimination. 500 d?entre eux ont ainsi trouv� du travail.

Elle a parl� du handicap et je voudrais dire, avec P�n�lope KOMIT�S, que nous sommes actifs. Je vous invite � aller le 15 novembre dans la Halle Carpentier, dans le 13e arrondissement. C?est la dixi�me Semaine pour l?emploi des personnes handicap�es. Votre �tat d?esprit, Madame BERTRAND, est, en la mati�re, compl�tement partag�.

Les relations entre Paris et la R�gion �taient autrefois inexistantes. Nous avons beaucoup collabor� au Sch�ma r�gional de d�veloppement �conomique, dont nous allons bient�t avoir les r�sultats. Nous avons beaucoup travaill� avec le Conseil r�gional sur les p�les de comp�titivit�. Je voudrais souligner que le fameux comit� d?expansion dont a parl� Alain LE GARREC, ?Paris D�veloppement? et l?Agence r�gionale de D�veloppement travaillent vraiment la main dans la main pour attirer le maximum d?entreprises � Paris et dans la R�gion parisienne.

Sur les jeunes, je laisserai Dani�le AUFFRAY r�pondre en ce qui concerne les jeunes doctorants, mais nous menons une v�ritable action gr�ce � Dani�le sur les bourses de recherche et sur le logement �tudiant. Sandrine MAZETIER y a aussi contribu�.

Ren� DUTREY a parl� d?une vraie coh�rence. C?est vrai qu?il y a une vraie coh�rence entre le d�veloppement �conomique, le d�veloppement social et le d�veloppement �cologique. Si une expression devait r�sumer la communication du Maire - il l?a d?ailleurs employ�e -, c?est d�veloppement durable.

Nous nous battons, non pas pour faire des ?mini-D�fense?, comme le faisaient nos pr�d�cesseurs, mais pour la diversit� de l?activit� �conomique, des bureaux oui, mais aussi des locaux d?activit� � loyers mod�r�s, des grands �tats-majors internationaux et des activit�s de proximit� dans les services � la personne ou les services op�rationnels aux entreprises.

Nous avons donc une strat�gie de diversit� et j?aurais l?occasion de parler de l?�conomie solidaire dans un instant, en r�pondant � la belle intervention de Mme GUIROUS-MORIN.

Monsieur GOASGUEN, vous avez daub� le Plan local d?urbanisme, c?est votre droit. Je voudrais dire que, dans la partie ouest de Paris, il y a un C.O.S. de 1 pour l?emploi et de 3 pour le logement l� o� il y a des friches. Des friches, dans l?arrondissement dont vous �tes l?�lu, il y en a assez peu.

La r�alit�, c?est que nous permettons de reconstruire et de moderniser sur place ce qui existe d�j� et il y a de tr�s belles r�ussites, Monsieur GOASGUEN, que j?irai visiter avec vous si vous le voulez, de reconversion de locaux d?activit� anciens en bureaux ultramodernes o� affluent les candidats.

Quant au ratio de 2,7, ne b�gayez pas ! Monsieur GOASGUEN et Monsieur LECOQ, je voudrais attirer votre attention sur le fait qu?alors que l?Etat a sign� avec Paris une convention d?�quilibre entre l?emploi et le logement, et nous sommes pour l?�quilibre entre l?emploi et le logement dans une perspective dynamique de progression de la population et de rattrapage des pertes d?emploi dont vous avez �t� responsables, et bien dans le creux de l?�t�, Monsieur GOASGUEN, le Gouvernement a autoris� 450.000 m�tres carr�s de bureaux � La D�fense, dans un d�partement que vous connaissez bien et dont certains ont le culot de dire qu?il pratique l?�quilibre entre l?emploi et le logement. Il y a, de la part du Gouvernement, deux poids et deux mesures.

Vous avez parl� du commerce, et je voudrais vous dire, avec Lyne COHEN-SOLAL, que nous sommes assez fiers des r�sultats qui ont �t� acquis en la mati�re. Gr�ce � Lyne COHENSOLAL, mais nous sommes tous solidaires, nous sommes pass�s de 76 march�s alimentaires � 82 aujourd?hui. 2 vont ouvrir en 2007. Nous avons cr�� la SEMAEST, vous ne l?avez pas r�v�e, nous l?avons faite. La SEMAEST a re�u 50 millions d?euros d?avance de la Ville, ce qui n?est pas rien, Monsieur GALDIN, pour racheter plus de 80 locaux et pour ma�triser plus de 12.000 m�tres carr�s. Il y a l� une vraie politique concr�te que l?on commence d?ailleurs � imiter en dehors de Paris, pour lutter contre la mono-activit� commerciale et la d�sertification commerciale.

Paris est une des rares villes o� le nombre de commerce et d?artisans est stable et m�me en l�g�re progression. Dans la plupart des villes de notre pays, sous les coups de syst�mes de distribution plus concentr�s, ce petit commerce et cet artisanat d�clinent, ce n?est pas le cas chez nous. Je passe sur le P.L.U. qui est un formidable outil pour pr�server, � long terme, la vitalit� commerciale de notre pays.

Sur le tourisme, je pourrais dire avec Jean-Bernard BROS, mais le Maire l?a d�j� dit dans son expos� initial, que les faits sont l�. Il y a un million de visiteur en plus, l?activit� touristique se d�veloppe en ce qui concerne le tourisme de loisirs et, en ce qui concerne les foires salons et congr�s, Paris, sous l?autorit� de Bertrand DELANO�, a, pour la premi�re fois, dit qu?il allait contribuer � la modernisation de Villepinte. Avant, vous �tiez enferm�s dans un donjon. Nous avons maintenant une strat�gie d?agglom�ration.

Sur l?aide � la cr�ation d?entreprises, les faits parlent, je n?ai rien � ajouter. Sur l?Etat, vous semblez �tre parfaitement solidaires, Colombe BROSSEL l?a dit avec son humour habituel, des pratiques actuelles de l?Etat. Nous sommes en train, Anne HIDALGO pilote tout cela pour nous, nous sommes en train de n�gocier le contrat de projet de Etat-R�gion qui se dresse...

M. Claude GOASGUEN. - Il fallait alors en parler.

M. Christian SAUTTER, adjoint, rapporteur. - Nous sommes au d�but d?une n�gociation o� nous n�gocions sous un plafond qui est tellement bas que nous ne pouvons pas tenir debout. La R�gion et tous les d�partements sont unanimes, Monsieur GOASGUEN, pour dire que l?Etat ne met pas l?argent qu?il faut dans les transports, dans l?universit�, dans le d�veloppement �conomique, dans l?h�bergement d?urgence. Vous �tes solidaires de ce Gouvernement, profitez-en, cela ne durera pas longtemps !

Je voudrais dire � M. AZI�RE que la premi�re clef du pouvoir d?achat est l?emploi, et c?est l?emploi pour tous. Je n?y reviens pas. Tout ce que nous faisons va dans ce sens. Nous arrivons � faire peu � peu converger le taux de ch�mage parisien, qui �tait historiquement plus �lev� que le taux de ch�mage national, vers le taux de ch�mage national. Peut-�tre que d?ici 2 � 3 ans nous arriverons � ce que Paris soit dans la moyenne fran�aise, ce qui a rarement �t� le cas dans le pass�. Nous pensons que solidarit� et activit� vont de pair, contrairement � ce que vous avez affirm�.

Mme GUIROUS-MORIN a fait beaucoup de compliments dont, �videmment, je la remercie au nom de l?Ex�cutif puisque c?est un effort collectif. Elle a eu raison d?insister sur le fait, je regarde Gis�le STIEVENARD et Myl�ne STAMBOULI, que 5.500 ?R.M.istes? ont retrouv� du travail gr�ce � l?action des services de la Ville. Elle a raison d?insister sur les aspects qualitatifs. Je voudrais lui dire que, sur l?�conomie sociale et solidaire, nous travaillons avec la R�gion, nous travaillons � la mise en place d?un centre de ressources sur l?�conomie sociale et solidaire dans Paris, dans les semaines qui viennent. Nous travaillons dans les mois qui viennent � la mise en place d?un syst�me de financement des entreprises solidaires. Je peux lui annoncer que le troisi�me Forum du commerce �quitable se tiendra � Paris, au printemps, dans la Cit� des Sciences et de l?Industrie. Sur les couveuses, elle a raison d?en parler, nous avons demand� 12 couveuses � l?�chelle r�gionale dans le contrat de projet Etat-R�gion.

Monsieur LECOQ, juste un mot pour dire que nous travaillons bien avec la Chambre de commerce. ?Paris D�veloppement?, dont j?ai d�j� parl� est g�r� 2/3 par la Ville de Paris, 1/3 par la Chambre de commerce. Nous travaillons ensemble tr�s �troitement et le Maire a tenu r�cemment une r�union sur les congr�s, foires et salons pour lutter tous ensemble contre une concurrence internationale qui s?exacerbe. La Chambre de commerce, dans ses bulletins de conjoncture �conomique, mentionne des succ�s qui sont ind�niables de la part de notre Capitale.

Mme DECORTE a insist� sur le 18e et le 19e arrondissement. C?est une zone pilote pour nous. Nous avons mis en place un ?programme local d?insertion emploi? sur le 18e et le 19e. Si cela marche bien, nous l?�tendrons peut-�tre � d?autres arrondissements. C?est aussi un terrain d?�lection pour le Grand projet de renouvellement urbain. Nous allons inaugurer l?an prochain une p�pini�re d?activit�s rue Vauvenargues, consacr�e aux industries du m�dia. C?est l� que nous allons cr�er, � la demande du Maire, l?Ecole de la deuxi�me chance. Tout ceci pour dire que, sur ces arrondissements o� les besoins sont consid�rables, l?action est importante.

J�r�me COUMET a parl� de ?Paris Biopark?. Alain LE GARREC a fait un retour en arri�re bienvenu, sur le fait que, durant cette d�cennie calamiteuse des ann�es 1990, il avait fallu beaucoup de temps � nos pr�d�cesseurs pour r�agir, attendre fin 1996 pour faire le Comit� d?expansion ?Paris D�veloppement?, attendre encore plus pour cr�er une Direction du d�veloppement �conomique et de l?emploi. Il a fait un tr�s bel expos�, je n?y reviens pas.

M. GALDIN parle des fondations de la recherche. Je suis pr�t � regarder et m�me � discuter avec lui. Si Toulouse est meilleur sur certains points que Paris, nous sommes tout � fait pr�ts � regarder.

En conclusion, Monsieur le Maire, je voudrais dire qu?il s?agit d?un effort collectif de tr�s nombreux adjoints, vous l?avez dit, des maires d?arrondissement et de leurs adjoints au d�veloppement �conomique et � l?emploi, des services de la Ville. Et je voudrais saluer la Direction du D�veloppement �conomique et de l?Emploi et notamment ?Paris D�veloppement?, mais aussi la DASES et beaucoup d?autres, les soci�t�s d?�conomie mixte ch�res � Mireille FLAM - qui jouent un r�le tout � fait important.

Je pense que nous menons une v�ritable action collective. Nous faisons le Paris de l?innovation technologique. Nous faisons le Paris de l?innovation urbaine. Il y a 53 nouvelles op�rations d?am�nagement, c?est tout � fait consid�rable. Et nous faisons le Paris de l?innovation sociale aussi bien dans la politique de la ville que dans l?�conomie solidaire. En bref, nous faisons le Paris du d�veloppement durable.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

La parole est � Dani�le AUFFRAY sur la recherche.

Mme Dani�le AUFFRAY, adjointe, au nom de la 2e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

En effet, sur la recherche et les nouvelles technologies, en pr�alable, la pr�gnance du mod�le urbain dans notre si�cle que vous avez relev�e au d�but de votre communication impose que le d�veloppement �conomique, au-del� de la n�cessaire cr�ation d?emplois, participe � sa qualit� environnementale, urbaine citoyenne, bref de civilisation. Et c?est l� que les nouvelles technologies et la recherche sont n�cessaires,comme cette communication - j?esp�re, je pense et j?en suis m�me s�re - l?a bien d�montr�.

Et l�, n?en d�plaise � la droite, c?est bien s�r sur une ?tabula rasa? que nous avons travaill� depuis 2001. C?est l�, un fait et non pas une opinion.

Les nouvelles technologies sont donc une opportunit� pour l?emploi, emploi non d�localisable. En particulier, je citerai cela n?a pas �t� dit - le logiciel libre qui est un ensemble de projets et de prospects sur l?emploi non d�localisable sur Paris, un emploi solidaire, un emploi de proximit� et deuxi�mement un emploi appliqu� aux exigences �cologiques - cela a �t� soulign�

-pour une ville durable. Il s?agit non seulement de ce qui a �t�fait mais de ce qu?on peut faire et ce qu?on peut d�velopper, toute la probl�matique des �co services qui sont li�s aux nouvelles technologies.

Pour r�pondre � la tr�s int�ressante intervention de Mme BERTRAND qui a regrett� qu?il n?y ait pas mention de la strat�gie de Lisbonne dans la communication, l?abscence de cette mention ne prouve pas une incoh�rence, une non compr�hension ou une non connaissance. Je pense que c?est une chose importante sur laquelle nous travaillons d?ailleurs. Nous r�fl�chissons dans le cadre d?un projet europ�en qui s?appelle ?Eurocoop?. Et c?est un sujet qui doit �tre r�fl�chi, qui est important et sur lequel la Ville de Paris est tout � fait en phase avec les autres acteurs.

La clarification de la comp�tence, je pense que mon coll�gue Christian SAUTTER en a parl� mais il est certain qu?il y a un travail � faire pour d�blayer le ?fatras? juridique pour aider les entreprises, et en particulier les entreprises innovantes, � s?installer � Paris.

Je remercie Ren� DUTREY de ce qu?il a dit, en particulier sur l?importance de notre travail contre la fracture num�rique dans les 17 espaces num�riques.

Je voudrais le rassurer quant � notre volont� de travailler � ce que cette p�rennit� soit effectivement mise en oeuvre parce que nous ne sommes pas les seuls donateurs, les seules personnes qui soient impliqu�es dans ces espaces publics num�riques. Mais il est clair que c?est une politique que nous menons et que nous souhaiterons mener.

Sur les missions du Conseil scientifique, il s?agit d?une comp�tence du Maire. Je n?ai pas � m?exprimer dessus mais je pense qu?il retiendra ce qui a �t� dit.

Je remarque le silence assourdissant de l?U.M.P. sur le sujet des nouvelles technologies et j?ai bien �cout� toutes leurs interventions. Donc je ne rel�verai pas le n�ant.

Je m?�tonne quand m�me, puisque nous sommes de la m�me g�n�ration - n?en d�plaise � M. GOASGUEN, c?est peut-�tre la seule chose que nous partageons - de la haine de M. GOASGUEN envers l?U.N.E.F., m�me tout jeune, qui semble une obsession.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Je remercie Karen TA�EB d?avoir �voqu� la Directive europ�enne sur le financement de la recherche qu?elle a trait�e d??Affaire Bolkestein? en pire. Effectivement, c?est une chose sur laquelle nous ne pouvons avoir qu?une action de d�nonciation mais je la remercie de l?avoir signal� dans cette enceinte.

M. LE GARREC a aussi dit des choses tout � fait importantes et aimables, et je l?en remercie. Il ne suffit pas - cela a �t� beaucoup fait dans cette enceinte - de se comparer � l?�tranger, il faut voir aussi que nous travaillons ensemble avec l?�tranger et qu?aussi bien d?ailleurs en ce qui concerne nos rapports � l?intercommunalit� que nos rapports avec les m�tropoles mondiales, on n?est pas toujours dans la comp�titivit�, on n?est pas dans une optique malthusienne. ?Ce que j?ai moi, toi tu ne l?as pas. Ce que je te prendrai, c?est ce que tu n?auras pas, etc.?. Il faut une coop�ration. Et en effet, dans le domaine des nouvelles technologies, nous venons de signer un protocole avec Shanghai dans le domaine des incubateurs et nous avons San Francisco comme s?ur num�rique. Et ceci n?est qu?une des premi�res pierres blanches que nous posons dans ce domaine.

S?agissant de l?intervention de M. GALDIN, je voudrais simplement indiquer que sur le domaine de la mobilit�, nous avons compris l?importance du p�le de comp�titivit� ?Ville et mobilit�? et nous y participons, d?ailleurs d�s ce Conseil.

Voil� tr�s rapidement quelques choses que je voulais relever dans cette communication.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Dani�le AUFFRAY.

La parole est � Dani�le POURTAUD.

Mme Dani�le POURTAUD, adjointe, au nom de la 7e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Je voudrais � mon tour remercier l?ensemble des orateurs qui se sont exprim�s sur cette communication et souligner deux points.

Premi�rement, tous les orateurs sauf M. LECOQ ont consid�r� qu?il y avait une grande coh�rence et un �vident lien de cause � effet entre enseignement sup�rieur, recherche, comp�titivit� �conomique et emploi. Je remercie particuli�rement Patrick BLOCHE, Ren� DUTREY ainsi que Karen TA�EB de l?avoir soulign�.

Deuxi�me remarque. Tous les orateurs, enfin tous les orateurs de bonne foi - et je reviendrai dans un instant sur les discours honteusement mensongers de Mme de PANAFIEU et de M. GOASGUEN - se sont f�licit�s de l?action tr�s ambitieuse de notre collectivit� en direction de l?enseignement sup�rieur parisien.

Je remercie tout particuli�rement Colombe BROSSEL de sa conviction et de son enthousiasme.

Alors c?est justement parce que cette majorit� refuse la logique d?un Paris ville mus�e, cher � Mme de PANAFIEU et � M. GALDIN, se contentant de vivre sur son pass�, que nous sommes fiers d?�tre la plus grande ville universitaire d?Europe avec 300.000 �tudiants et la premi�re communaut� scientifique avec plus de 40 % de la recherche fran�aise.

Cela a �t� rappel�, c?est dans la communication, je n?y reviendrai pas. Je vais donc maintenant r�pondre de mani�re plus pr�cise en particulier � M. GOASGUEN.

Oui, Monsieur GOASGUEN, nous avons pris le chemin exactement inverse de ce qu?avaient fait ou plut�t de ce que n?avaient pas fait MM. CHIRAC et TIBERI en laissant les universit�s parisiennes se d�grader, ann�e apr�s ann�e, en refusant, par exemple, de participer au grand Plan ?Universit� 2000? de Lionel JOSPIN, Ministre de l?Education.

Oui, Monsieur GOASGUEN, nous avons investi 400 millions d?euros dans les b�timents universitaires sur cette mandature.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous n?avez pas mis un euro.

Mme Dani�le POURTAUD, adjointe, rapporteure. - Non, Monsieur GOASGUEN, ces 400 millions d?euros ne correspondent pas � l?entretien des b�timents que poss�de la Ville et qu?elle met gratuitement � disposition des universit�s.

Bien s�r, la Ville entretient des b�timents comme la Sorbonne, mais ces 400 millions d?euros?

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

On ne peut pas parler, surtout quand on a un mauvais dossier comme vous.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame POURTAUD, vous avez parfaitement raison. Vous pouvez continuer. N?interrompez pas les excellents propos de Mme POURTAUD.

Ils ne veulent pas voir la r�alit� que nous investissons pour l?universit� ; ils ne l?ont pas fait et le budget qu?ils votent � l?Assembl�e nationale ne le fait pas.

Mme Dani�le POURTAUD, adjointe, rapporteure. - Ces 400 millions d?euros correspondent essentiellement pour 280 millions d?euros � l?achat des terrains pour la Z.A.C. ?Paris-Rive gauche? pour Paris VII, l?�cole d?architecture et l?I.N.A.L.C.O., pour 40 millions d?euros � la construction de deux b�timents sur les parcelles M3I et M5 auxquelles vous vous int�ressiez tout � l?heure, pour la physique et la chimie de Paris VII.

J?observe que ces b�timents construits par la Ville ont �t� lanc�s en 2005 et qu?ils seront livr�s comme pr�vu en d�cembre 2007, alors que les b�timents construits ou r�nov�s par l?Etat sont soit dramatiquement en retard, comme ceux de Paris VII, Halles aux Farines et Grands Moulins, ou de l?�cole d?architecture Paris Val-de-Seine, qui ont plus de six mois de retard, avec toutes les cons�quences pour les �tudiants dont la presse s?est faite l?�cho.

Mais que dire de l?I.N.A.L.C.O. dont les travaux n?ont pas commenc� faute de cr�dits d?Etat !

Nous avons �galement achet� des terrains pour l?I.U.T. de Paris VII sur la Z.A.C. ?Pajol?, dossier sur lequel Mme DECORTE a bien voulu intervenir, mais a formul� - si elle me pardonne - un certain nombre d?inexactitudes.

En effet, la Ville a bien achet� le terrain?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Oui, bien s�r, quantit� d?inexactitudes !

Mme Dani�le POURTAUD, adjointe, rapporteure. - Pour la construction pr�vue?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Pour l?I.U.T. de Pajol, l?engagement est que nous achetons le terrain et que L?Etat construit. Nous avons accompli notre part de l?engagement. L?Etat ne remplit pas la sienne et vous allez nous critiquer ? Tournez-vous vers ceux dont vous votez les projets et les budgets. Enfin, un peu d?honn�tet� !

Cessez d?interrompre Mme POURTAUD, elle dit la v�rit� mais parce que sa voix est faible, M. GOASGUEN en profite. Je n?en tirerai pas les m�mes conclusions que Mme de PANAFIEU. Votre point faible est exploit� par M. GOASGUEN. Laissez parler Mme POURTAUD.

M. Claude GOASGUEN. - Mais elle dit des contrev�rit�s.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Non, elle dit la v�rit�. C?est vous qui dites des contrev�rit�s. Vous, vous ne connaissez rien du tout, rien. Il n?y a pas que vous qui ne connaissez pas les dossiers.

Mme Dani�le POURTAUD, adjointe, rapporteure. - Il n?y a que la v�rit� qui d�range. Je continue donc, comme vous l?avez dit, Monsieur le Maire, la construction de l?I.U.T sur la Z.A.C. ?Pajol? �tait pr�vue � l?actuel contrat de plan qui se termine en d�cembre 2006 et cette construction n?est pas commenc�e. Que dire ? Elle n?est m�me pas pr�vue. Elle n?est m�me pas programm�e.

J?ai appris, effectivement, que l?Etat, apr�s l?avoir oubli�e, dans la premi�re lettre de mission du Pr�fet, envisageait maintenant de la remettre dans le prochain contrat de plan. Mais nous attendons encore de voir.

Sur les chiffres globaux que citait Mme DECORTE, je voudrais la renvoyer � la conf�rence de presse des pr�sidents d?uni-versit�, il y a exactement un an, en 2005. Les pr�sidents d?uni-versit�, toutes tendances confondues, ont annonc� qu?il manquait, sur le contrat de plan actuel, 200 millions d?euros sur les cr�dits d?Etat.

Paris I, � Pierre Mendes France, les travaux n?ont pas commenc�. Censier qui devait obtenir 20.000 m�tres carr�s sur l?�lot Poliveau pour son d�samiantage, n?a pas commenc� ainsi que Paris IV Porte de Clignancourt et je pourrais continuer l?�num�ration de mani�re tr�s longue.

Juste une derni�re r�ponse pour M. GOASGUEN si elle l?int�resse : l?�cole de la meunerie, l?E.N.S.M.I.C., ne va pas chez Mme S�gol�ne ROYAL mais chez M. RAFFARIN puisque c?est M. RAFFARIN qui a d�cid� de la faire venir en Poitou-Charentes. Pour ce qui concerne la r�cup�ration par la Ville des b�timents dans lesquels elle �tait install�e dans le 13e arrondissement, je compte sur votre soutien pour nous aider � les obtenir le plus rapidement possible.

En conclusion, Monsieur le Maire, je crois que nous pouvons �tre fiers de l?action de la Municipalit� en faveur de l?enseignement sup�rieur depuis le d�but de la mandature et si je peux me permettre, je compte sur mes coll�gues de l?opposition, �galement d�put�s, Mme de PANAFIEU et M. GOASGUEN, pour intervenir efficacement aupr�s du Gouvernement de mani�re � ce que l?Etat, dans le futur contrat de projet 2007/2013, mette l?argent qui permette de faire aboutir les projets � la hauteur des ambitions du Conseil de Paris.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, mes chers coll�gues.

Je trouve que les adjoints qui ont r�pondu ont non seulement �t� extr�mement convaincants mais m�me assez gentils. Car notre d�bat est int�ressant, c?est normal qu?il soit contradictoire mais quand m�me un minimum d?honn�tet� intellectuelle?

M. Claude GOASGUEN. - Vous pouvez parler !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Oui, je peux parler d?honn�tet� intellectuelle. D?autant que je n?ai jamais �t� concern� par ce que l?ancienne Municipalit� a connu. Bien. Donc j?en parle effectivement.

Que ce soit en mati�re d?investissement pour l?universit�, pour la recherche, pour le d�veloppement �conomique, nous ne sommes pas parfaits. Il y a beaucoup de choses � am�liorer mais il y a une chose s�re, c?est qu?on fait mille fois mieux que nos pr�d�cesseurs et mille fois mieux que l?Etat. Voil� !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Novembre 2006
Débat
Conseil municipal
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