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2006, Voeu déposé par Mme Violette BARANDA, M. Jean-François BLET et les membres du groupe “Les Verts” relatif à la création d’un espace dédié aux adolescents et jeunes adultes sur le secteur du Bassin de la Villette.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons maintenant en 7e Commission le v?u r�f�renc� n� 64 dans le fascicule qui ne se rattache � aucun projet de d�lib�ration et qui est relatif � la cr�ation d?un espace d�di� aux adolescents au Bassin de la Villette.

Madame BARANDA, vous avez la parole.

Mme Violette BARANDA. - Merci.

De quoi s?agit-il, Monsieur le Maire ? D?une demande exprim�e d�j� en 1987 lors de la cr�ation de la Z.A.C. du Bassin de la Villette qui s?�tendait sur plus de 20 hectares dans le 19e arrondissement. Cette op�ration lanc�e d�s 1986 est n�e d?une d�lib�ration vot�e par cette Assembl�e en 1987. Les habitants avaient au moment de l?enqu�te publique �mis des r�serves sur le manque d?�quipement d?accompagnement. En effet, seul un commissariat de police �tait attendu. Et pourtant 1.000 logements devaient voir le jour.

D�j� la r�sidence Edith Girard, comprenant plusieurs centaines de logements, venait d?�tre construite et avait absorb� une partie des populations mal log�es de la Goutte-d?Or. Seul un terrain de tennis avait vu le jour pour cette op�ration.

Soucieux de cr�er une v�ritable mixit�, les habitants firent entendre leur parole car en effet aucune �cole, cr�che, aucun local associatif n?�taient pr�vus. Et ce fut seulement apr�s une forte mobilisation de terrain, qui fut men�e par la turbulente Association du Bassin de la Villette et ses riverains que le bon sens populaire fut enfin reconnu et tout cela apr�s de nombreux blocages de chantier.

Certes, aujourd?hui nous avions bien deux nouvelles �coles. Les �coles Nogu�res et Tandou en pr�fabriqu� nouveau style. Certes, nous avons bien obtenu le L.A.S.C.A.R., local associatif, sportif, culturel et artistique, o� il y a aujourd?hui ?Le caf�zo�de?, le caf� des enfants. Certes, nous avons obtenu le terrain de sport de la rue Tandou mais le compte n?y est toujours pas, d?autant qu?il ne sera bient�t plus accessible.

Les �quipements en direction des plus grands ne sont toujours pas au rendez-vous, vingt ans apr�s. Il y a un mini local de 60 m�tres carr�s g�r� par l?A.S. ?Laumi�re?, une association sportive, un centre social rue des Ardennes qui est � saturation.

Les lieux que je viens de vous �num�rer sont importants mais ne sont qu?une goutte d?eau dans le canal par rapport aux �normes besoins de ce secteur surdensifi�. Il n?est plus � d�montrer les besoins des enfants et des jeunes qui deviennent pr�gnants, surtout sur la rue Tandou et Euryale-Dehaynin o� le seul lieu de rencontres devient la rue.

Si les tr�s jeunes enfants sont fortement pris en charge par la remarquable structure ?caf�zo�de?, n?oublions pas qu?ils grandissent, que 24 % de la population du 19e arrondissement a moins de 20 ans et que la situation des adolescents et des jeunes adultes n?est pas enviable et ce n?est pas la cr�ation r�cente d?un poste d?�ducateur sp�cialis� pour couvrir 20 hectares qui permettra aujourd?hui de retrouver la pl�nitude et la tranquillit�.

L?occupation continue de l?espace public rue de Tandou et l?utilisation intensive du terrain de sport rue Nicole-Chouraqui montrent l?ampleur des besoins en mati�re d?�quipements pour les jeunes de plus de 12 ans. Ce n?est pas la fermeture dudit terrain de sport de la rue Chouraqui qui arrangera les difficult�s. Il ne fera que renforcer cette carence en d�pla�ant les probl�mes.

Consid�rant le manque de locaux pour le plus grand quartier du 19e arrondissement,

Consid�rant que les enfants lorsqu?ils grandissent, s?ils n?ont plus de lieu pour se rencontrer, finissent par se regrouper dans la rue ou squattent les halls des immeubles et les terrains de sport,

Les jeunes du Bassin de la Villette, comme ceux du 19e arrondissement, comme ceux de Paris et comme ceux de toute la France ont droit � ce que l?on propose toutes les solutions pour pallier les difficult�s actuelles. Et on ne peut leur refuser, au pr�texte que le seul local qui serait disponible dans le secteur, l?ancienne auberge de jeunesse L�o Lagrange, qui est devenue depuis plusieurs ann�es la Maison des rapatri�s et qui est sous occup�e, soit le seul lieu qui leur serait aujourd?hui accessible.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Il faut conclure, Madame BARANDA.

Mme Violette BARANDA. - Consid�rant que la population dite les jeunes aspire aussi � la dignit� et que cela passe par la reconnaissance de certains besoins, entre autres de locaux et que malgr� le travail entrepris par les associations, l?�quilibre du Bassin de la Villette est au bord de la rupture. Et pourtant, nous ne sommes pas politique de la ville. Que la situation des jeunes et des jeunes adultes en difficult� doit �tre prise en compte et sans tarder.

L?ancienne auberge de jeunesse n?�tant pas ouverte sur le quartier, les habitants du conseil de quartier souhaitent que ces locaux soient � nouveau ouverts sur le quartier et qu?ils soient d�di�s aux jeunes sans pour autant chasser bien s�r l?association ou les associations de rapatri�s.

Sur proposition de Violette BARANDA, Jean-Fran�ois BLET et des �lus du groupe ?Les Verts?, le Conseil de Paris �met le voeu que d?une part le bail de la Maison des rapatri�s soit d�nonc� et que cet immeuble retrouve sa vocation d?espace ouvert sur le quartier et d�di� aux jeunes. Dans le cadre de cette restructuration seront pr�vus les moyens significatifs pour r�pondre aux besoins d?une jeunesse dont il ne faut jamais oublier la diversit�.

Un appel � projets sera lanc� et devra tenir compte des aspirations des jeunes � s?exprimer et � s?organiser par eux-m�mes tout en garantissant la s�curit� et la tranquillit� des alentours.

Que d?autre part, le terrain de sport de la rue Chouraqui puisse continuer � fonctionner avec du personnel Ville de Paris ou une association garante de cet espace.

Je vous remercie.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je vous rappelle, Madame BARANDA, que c?est trois minutes la pr�sentation d?un v?u. Vous en avez fait 5 minutes 12 secondes. Et que vous n?�tes pas oblig�e de nous infliger la lecture d?un texte que nous avons sous les yeux.

M. CHERKI pour r�pondre. Ce n?est pas M. CHERKI qui r�pond ?

Mme Odette CHRISTIENNE, adjointe. - Ce n?est pas M. CHERKI, c?est moi.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Vous n?allez pas r�pondre � deux en plus !

Mme Odette CHRISTIENNE, adjointe. - Oui, nous allons �tre deux � r�pondre et fort longuement.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Allez, Madame CHRISTIENNE.

Mme Odette CHRISTIENNE, adjointe. - Evidemment, je ne vais pas r�pondre pour le terrain de sport mais pour le devenir de la Maison des rapatri�s. Je voudrais tout de m�me rappeler que les rapatri�s gardent, pour beaucoup, des s�quelles cons�cutives � ce qu?ils ont v�cu comme un d�racinement brutal et un accueil qu?ils ont ressenti comme mauvais. Ils demandent encore, 40 ans apr�s les �v�nements, une attention, des aides des services sociaux et des associations qui les repr�sentent, il leur faut donc des lieux de rencontre.

Il y a trois permanences de rapatri�s qui sont maintenues � Paris dans les 17e, 19e et 20e arrondissements. Les permanents, des b�n�voles, sont charg�s de les recevoir, de les conseiller, de les orienter, mais ils organisent �galement des r�unions interg�n�rationnelles et interethniques, des soir�es culturelles. Ils ont besoin de locaux.

Notre attention est appel�e sur cette permanence du 19e arrondissement qui est dans un immeuble communal. Je dois dire que, si ces associations ne font pas partie de l?Office national des combattants, elles ont des relations tr�s �troites avec des associations d?anciens combattants, les associations de Harkis par exemple, mais aussi des liens avec le monde associatif des anciens? Fran�ais d?Afrique du Nord, �galement des Fran�ais d?Outre-Mer et de leurs nombreux amis.

Depuis deux ans, nous suivons l?�volution des associations occupant les lieux. Il y a eu une r�union, concernant cette Maison des rapatri�s, le 15 f�vrier 2006. Il avait �t�, au pr�alable, demand� aux associations occupant un ou plusieurs bureaux de l?immeuble, de faire conna�tre leurs activit�s r�guli�res.

On fait observer, avec le maire du 19e arrondissement, qu?il y a pour les jeunes cinq centres d?animation dans le 19e arrondissement. Alors, on ne se voit pas chassant ces associations pr�sentes.

En revanche, on envisage une restructuration du b�timent qui laisserait en place des associations d�j� implant�es, qui serait, par exemple, pour un rez-de-chauss�e, un espace ouvert au quartier. On pr�voit �galement l?accueil d?autres associations. Il y a une �tude en cours. D?ailleurs, des travaux sont pr�vus pour la r�fection des toitures, d�s � pr�sent. Il y a donc un projet � l?�tude. On ne peut opposer comme cela des jeunes et des associations qui ont toutes leurs caract�ristiques � prendre en compte. Cela ne me para�t pas une bonne chose. On ne met pas les gens dehors de cette fa�on.

Je souhaite, pour ma part, que le v?u soit retir�.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - D?accord.

Monsieur CHERKI, c?est sur la deuxi�me partie du v?u, si j?ai bien compris.

M. Pascal CHERKI, adjoint. - Excessivement bri�vement, Monsieur le Pr�sident. La rue Nicole-Chouraqui est une voie pi�tonne, en impasse, qui s�pare deux �coles maternelles, qui n?ont aucun acc�s et qui conduit au terrain de sport.

Le terrain d?�ducation physique de la rue Nicole-Chouraqui �tait � l?origine, c?est important pour comprendre, un terrain de la DASCO, que la DJS a am�nag� pour la DASCO.

La Direction des Affaires scolaires, en raison d?un certain nombre de probl�mes de s�curit� - en tout cas, v�cus par elle comme cela - sur ce site ne s?est plus sentie en mesure de le g�rer et, en 2003, il a �t� r�affect� � la Direction de la Jeunesse et des Sports.

Comme il y a eu un certain nombre d?agressions, le maire du 19e arrondissement, Roger MADEC, a demand� la fermeture de cette voie, ce qui va entra�ner son d�classement du domaine public vers le domaine priv�. Quand cette proc�dure aura abouti, � ce moment-l�, on va r�int�grer le terrain dans le champ de la DASCO.

La Direction des Affaires scolaires s?est vue r�affecter ce terrain, qui sera - c?est important - int�gr� � la cour de r�cr�ation de l?�cole maternelle, vraisemblablement au d�but de l?ann�e 2007, et l?ensemble de ces d�cisions - je tiens � le dire - ont �t� prises cet �t� sur la demande pressante du maire du 19e arrondissement.

Aux yeux de Roger MADEC, il apparaissait, de son point de vue, �vident que ce site, �tant totalement enclav� et isol�, pr�sentait une difficult� majeure de s�curisation. De ce point de vue, Roger MADEC a consid�r� que la sagesse conduisait � �laborer ce processus.

J?invite les �lus du 19e...

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Le voeu satisfait, l�-dessus ?

M. Pascal CHERKI, adjoint. - Oui.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Voil�. Le v?u satisfait M. CHERKI sur la partie qui vous concernait. Si j?ai bien compris, Mme CHRISTIENNE, en revanche, s?oppose assez fortement � ce que l?on intervienne sur la Maison des rapatri�s.

Madame BARANDA ? Rapidement !

Mme Violette BARANDA. - Nous n?avons pas demand� que les associations de rapatri�s s?en aillent. Il y a une personne, d?ailleurs, dans cette maison. J?habite juste � c�t�. Elle fait 800 m�tres carr�s. Quand nous avons besoin de locaux pour faire des r�unions ou des f�tes, nous payons quand m�me la salle 600 euros. D?accord ? 600 euros ! Je tiens � vous le dire.

Et ne pas dire qu?il y a des besoins dans le secteur, je vous invite, Madame CHRISTIENNE, � venir rue Tandou et rue L�onGiraud, o� est cette association, et vous verrez ce que je dis.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Madame BARANDA, on ne refait pas? J?ai compris qu?il y avait dans le projet de Mme CHRISTIENNE, quand m�me, une partie qui concernerait le quartier. Je vous propose de vous rapprocher pour examiner ces questions.

Sous cette r�serve, qu?est-ce que je fais du v?u ? Vous le retirez ?

Vous le retirez. Les r�ponses vont dans votre sens.

Il est retir�.

Novembre 2006
Débat
Conseil municipal
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