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2014 SG 1103 - Communication de la Maire de Paris sur le Programme d'Investissement de la Mandature. Vœu déposé par le Groupe Ecologiste de Paris relatif à l'éco-conditionnalité des investissements. Vœu déposé par le groupe UMP relatif à la mise en place d'un Plan PLI. Vœu déposé par le groupe UMP relatif à un plan pluriannuel de transformation de bureaux en logements. Vœu déposé par le Groupe Ecologiste de Paris relatif au plan "1000 immeubles énergivores" de la ville. Vœu déposé par le groupe UMP relatif à l'entretien et à la rénovation du patrimoine cultuel de la Ville de Paris. Vœu déposé par le Groupe Ecologiste de Paris relatif au plan de sortie du diesel pour les véhicules de la ville.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Conform�ment � ce que la conf�rence d'organisation a pr�vu, nous passons � un d�bat organis� sur le programme d'investissement de la mandature. C'est la communication SG 1103. Dans les temps de parole d�finis, il y aura bien s�r la pr�sentation des v?ux, et je vais faire l'introduction de ce d�bat. Mes chers coll�gues, alors que chaque jour les citoyens subissent les cons�quences n�fastes d'une conjoncture �conomique atone et de la persistance d'un ch�mage de masse et du ralentissement de l'investissement priv�, nous voulons � Paris apporter une r�ponse forte et courageuse aux grands d�fis de notre temps. C'est avant tout une vision que nous partageons avec vous aujourd'hui, celle d'une ville innovante, vivante, et r�solument humaine. Cette vision s'incarne pleinement dans le programme d'investissement de la mandature. Ce programme d'avenir, nous nous sommes activement battus pour le rendre possible. L'ambition dont il est porteur s'impose comme le r�sultat de 13 ann�es d'une gestion financi�re irr�prochable et d'un effort unique fourni par la nouvelle mandature pour mener d'importantes r�formes structurelles�: mieux encadrer ses d�penses, notamment les d�penses de fonctionnement et r�duire la part de la masse salariale dans le budget de la Ville. Ce programme, nous l'avons aussi construit avec m�thode. Il est le fruit d'une concertation nourrie. Nous avons rencontr�, consult�, �cout� les concitoyens, les associations, les �lus, les acteurs �conomiques, les instances repr�sentatives comme les conseils de quartier. Nous avons entendu leurs souhaits et leurs propositions. Le programme que nous vous pr�sentons aujourd'hui est adapt� aux besoins des Parisiens dans toute leur diversit�. Il r�pond aux requ�tes �manant des maires d'arrondissement et de mes adjoints. Il est fid�le aux engagements pris au cours de la campagne des municipales. Il refl�te nos valeurs collectives de justice et de solidarit�, mais aussi notre sens aigu de la responsabilit�. Il ne sacrifie rien de l'exigence progressiste qui, depuis des mois, anime notre projet de construction d'une ville plus moderne plus �quilibr�e, plus durable. Il traduit au contraire notre volont� de mener des investissements tourn�s vers l'avenir, essentiels pour donner vie au Paris de demain avec une attention particuli�re port�e � celles et ceux qui habitent dans les quartiers populaires. 10 milliards d'euros seront ainsi investis pour r�pondre � cette mission. 10 milliards d'euros, dont 3 consacr�s au logement�; plus de 1 milliard pour d�velopper les transports � l'�chelle du Grand Paris, 850 millions pour la transition �cologique, 820 millions pour b�tir une ville intelligente. Investir dans l'avenir, c'est garantir aux familles l'acc�s � un logement adapt�, c'est proposer de nouveaux modes de transports respectueux de l?'environnement et de la sant� des habitants, c'est amplifier tous les dispositifs d'am�lioration de la qualit� de l'air, c?est faire le choix des �nergies renouvelables et de r�cup�ration, c'est redonner � la nature toute sa place dans la ville. Investir dans l?avenir, c?est aussi b�tir ou r�nover les �quipements publics qui structurent notre vie quotidienne, qu'il s'agisse d'�coles, de cr�ches, de conservatoires, de stades ou de biblioth�ques. C'est adapter l'ensemble des structures et des services municipaux afin qu?ils r�pondent aux besoins de tous les Parisiens, quel que soit leur �ge, leur quartier de r�sidence et les moyens dont ils disposent. C'est permettre � la d�mocratie de redevenir une r�alit� locale, c'est renouer avec son caract�re intrins�quement participatif en donnant aux Parisiens des moyens, notamment financiers, pour r�aliser les projets qu'ils estiment les plus utiles pour leur ville. Investir dans l'avenir, c'est apporter une r�ponse concr�te, raisonn�e et ambitieuse aux priorit�s des Parisiens. Ces 10 milliards d'euros, c'est � Paris et pour Paris que nous les investissons, mais c'est � la relance du pays tout entier qu'ils participeront en permettant notamment la cr�ation ou le maintien de 200.000 emplois directs ou indirects. En portant ces investissements publics, n�cessaires et courageux, nous fournissons ainsi un effort sans pr�c�dent pour le redressement du pays. Nous nous tournons �galement vers le Grand Paris en �laborant des projets dont les impacts �conomiques et territoriaux b�n�ficieront � l'ensemble des citoyens de la M�tropole. Nous n'oublierons pas pour autant l'�chelle fine du quartier. En t�moigne notre volont� d'accorder une attention toute particuli�re aux habitants des quartiers populaires � Paris. Notre volontarisme en mati�re d'investissement nourrira la dynamique �conomique au niveau local, m�tropolitain et national. C'est ma conviction. C?est pourquoi je veux dire aujourd'hui � tous les investisseurs de progr�s que Paris continuera � avancer, � surprendre, � inventer et que notre ville est plus que jamais pr�te � les accueillir. Je veux leur dire qu'ils peuvent compter sur Paris et sur la majorit� municipale engag�e au quotidien pour la transformation de notre ville. C'est un programme ambitieux que nous vous pr�sentons, mais c'est aussi un programme mesur� et r�fl�chi. Si aujourd'hui nous pouvons mener ce plan volontaire, c'est parce qu?hier, mon pr�d�cesseur, Bertrand DELANO�, a conduit une gestion saine et rigoureuse des finances de la Ville. Nous poursuivrons la conduite de cette gestion exemplaire en demeurant fid�les aux engagements pris. Je r�p�te aujourd'hui que nous n'augmenterons pas les imp�ts des Parisiens. Le programme d'investissement de la mandature sera ainsi financ� en maintenant un taux tr�s �lev� d'autofinancement, au moins les 2/3. Paris est aujourd'hui la grande ville fran�aise la moins endett�e, avec un taux d'endettement de 51�%. Elle b�n�ficie de la confiance des investisseurs. Au cours de cette mandature, la trajectoire de la dette �voluera selon un rythme proche de celui qui fut constat� sous la pr�c�dente mandature. Comme je l'ai dit, une partie de ces investissements sera financ�e par des recettes fonci�res dynamiques et la cession d'actifs non strat�giques. Et parce que ce plan est le fruit d'un travail collectif, j'ai souhait� qu'il puisse, pour la premi�re fois, �tre rendu public et d�battu par les conseillers de Paris dans le cadre de la discussion budg�taire. C'est au c?ur du d�bat que naissent les choix �quilibr�s. J'invite aujourd'hui chacun d'entre nous � prendre toute sa place dans ce d�bat, car notre programme d'investissement a vocation � �tre dynamique. S'il fixe des orientations d'investissements hi�rarchis�s, il fera l'objet d'actualisations afin d'�tablir au mieux les priorit�s au sein de l'enveloppe allou�e. J'inviterai notamment notre Assembl�e � discuter ce programme, une nouvelle fois, � mi-mandat. Ce programme d'investissement de la mandature est le plus ambitieux jamais men� � Paris. Dans un contexte �conomique contraint, l'investissement public agit comme un puissant moteur de l'activit�, comme r�v�lateur de progr�s, comme acc�l�rateur de l'innovation. Lui seul permet de construire, aux c�t�s de l'investissement priv�, une ville intelligente, collaborative, solidaire et durable. C'est en investissant et en nous investissant que nous b�tirons une ville � la fois digne de chacun de ses habitants et fi�re du legs qu'il lui faudra un jour transmettre aux g�n�rations futures. Je voudrais, bien s�r, remercier l'ensemble de mes adjoints qui ont pris part � ce travail, l'ensemble des pr�sidents de groupe de la majorit�, l'administration � travers notamment son secr�taire g�n�ral et la direction des finances. Ce travail a pu �tre accompli parce que nous avons pris le temps. Ce travail a �t� s�rieux. Je voudrais, bien s�r, saluer tout particuli�rement Julien BARGETON pour l'effort au quotidien qu'il a entrepris, beaucoup de r�unions, beaucoup de travail. Tout cela pour un beau r�sultat. Que le d�bat s'ouvre � pr�sent. Je vous remercie. Alors, conform�ment � la conf�rence d'organisation, la parole est � R�mi F�RAUD, du groupe Socialiste et Apparent�s.

M. R�mi F�RAUD, maire du 10e arrondissement. - Madame la Maire, chers coll�gues, je voudrais tout d'abord vous remercier de nous permettre de d�battre aujourd'hui d'un document tr�s important pour l'avenir de Paris, c'est-�-dire le plan d'investissement de la mandature. La s�ance de d�cembre est en effet traditionnellement consacr�e au budget, mais l'occasion nous est donn�e ce matin de mettre ce budget annuel en perspective, avec l'ensemble de la feuille de route qui structurera, pour toute la mandature, notre action au service des Parisiens qui nous ont �lus en mars dernier. Discuter de l'investissement pluriannuel lors de la s�ance budg�taire, c'est non seulement coh�rent et transparent, mais c'est �galement responsable, car ce PIM, nous pouvons le projeter et le financer gr�ce � un budget rigoureux et � des perspectives financi�res saines. Dans un contexte qui est difficile pour l'�conomie europ�enne et nationale, je voudrais saluer tout particuli�rement le geste courageux de notre Municipalit� qui porte l'effort d'investissement � pr�s de 10 milliards d'euros, somme sans pr�c�dent pour Paris qui, en m�me temps qu'elle permettra de mettre en ?uvre nos engagements, viendra soutenir la cr�ation d'emplois et renforcer l'�conomie locale comme nationale. Les collectivit�s assurent en effet aujourd'hui plus de 70�% de l'investissement public en France. Cet acte va donc produire des effets tr�s concrets sur l'�conomie en engendrant pr�s de 200.000 emplois sur la mandature. Je note d'ailleurs qu'il a �t� tr�s favorablement accueilli par les commentateurs et a laiss� l'opposition municipale de droite � peu pr�s sans voix. Lors de la campagne, Madame la Maire, vous vous �tiez engag�e � investir 8,5 milliards d'euros jusqu'en 2020. Si vous avez choisi, avec nous, de porter ce montant � pr�s de 10 milliards, c'est d'abord parce que la situation financi�re de la Ville de Paris est particuli�rement saine, qu'elle le permet gr�ce � une gestion rigoureuse au cours des ann�es pr�c�dentes. Je voudrais rappeler que notre niveau d'endettement, comme vous l'avez fait vous-m�me en le rappelant, est tr�s en-de�� des autres collectivit�s fran�aises puisqu?il est de 51�% contre 85�% en moyenne pour les autres grandes villes fran�aises de plus de 100.000 habitants. Notre taux d'endettement est par exemple 2,25 fois inf�rieur � celui de Marseille. De plus, les efforts de saine gestion, conjugu�s � une ma�trise de la fiscalit� depuis 2001, font de Paris une collectivit� bien not�e qui peut, � ce titre, b�n�ficier de taux d'int�r�t particuli�rement bas. Notre capacit� d'emprunt est donc importante et, en plus, elle ne peut �tre utilis�e que pour notre investissement, comme c'est la r�gle pour toutes les collectivit�s. Et il est logique de r�server cet emprunt au financement, d'utiliser l'emprunt pour le financement, d'une part, des investissements qui serviront � plusieurs g�n�rations, sans en faire exclusivement supporter le co�t aux Parisiens d?aujourd'hui. Le choix raisonnable et responsable que nous assumons donc aujourd'hui en toute transparence, c'est de poursuivre la construction d'une capitale moderne, adapt�e aux besoins de son temps, de ses habitants, mais aussi qui pr�pare l'avenir avec d�termination et confiance. Et la confiance passe d'abord par le respect de la parole donn�e. Ce plan d'investissement, c'est la concr�tisation des engagements de la campagne que nous avons men�e et que nous ne trahirons pas. Le respect de la parole donn�e, c?est pour nous une feuille de route imp�rieuse. Nous r�aliserons donc les investissements utiles et nous leur donnerons les moyens n�cessaires pour qu'ils puissent fonctionner correctement et tout cela, vous l?avez rappel�, sans augmenter les imp�ts des Parisiens. C'est une �quation exigeante, mais que nous savons r�soudre avec des chiffres exacts et v�rifi�s, et non avec des approximations, voire des chiffres bidons. Je ne vais pas, ici, d�tailler les priorit�s nombreuses contenues dans ce plan d'investissement. Mes coll�gues, notamment du groupe Socialiste et Apparent�s, y reviendront ensuite. Mais je souhaiterais relever quelques axes dont nous pouvons �tre collectivement fiers. Je pense �videmment � la dimension m�tropolitaine, pr�sente d'embl�e dans votre communication, et qui traverse � juste titre beaucoup de nos programmes. Depuis 2001, Paris ne se pense d�j� plus qu'avec ses voisins et partenaires. Bient�t le Grand Paris sera une r�alit� � l'�chelle de laquelle il faudra r�aliser tous les grands investissements. Ce PIM l?anticipe d�j�, que ce soit en mati�re de transports publics, d'urbanisme ou de v�g�talisation, par exemple. Je pense ensuite aux grands d�fis que nous avons choisi de relever, comme la priorit� au logement pour laquelle nous consacrerons 3 milliards d'euros sur la mandature, pour atteindre 30�% de logements sociaux en 2030, permettant � toutes les classes sociales, � toutes les familles d'avoir acc�s au logement � Paris. Je pense encore � l'effort sans pr�c�dent qui sera engag� pour b�tir des transports plus propres, plus performants, b�n�ficiant � tous les usagers franciliens. Je salue notamment le doublement programm� des pistes cyclables, qui fera de Paris une des capitales mondiales du v�lo. Les efforts en faveur de l'�ducation seront �galement renforc�s avec plus de 900 millions d'euros d'investissement pour le primaire, le secondaire et le sup�rieur. Le plan cr�che permettra de cr�er 5.000 places d'accueil suppl�mentaires avec 300 millions investis en faveur de la petite enfance. C'est �galement la place de l'enfant � Paris qui est une de nos priorit�s. Et je pourrais encore saluer les efforts importants en faveur d'une ville plus propre, plus s�re, plus �cologique, mais je laisserai mes coll�gues y revenir tout � l?heure. Madame la Maire, mes chers coll�gues, je voudrais conclure en saluant la qualit� de cette feuille de route, qui est fid�le � nos engagements devant les Parisiens, qui trace un avenir ambitieux pour Paris et pour la m�tropole, et qui fera �galement date en mati�re d'investissement public et de volontarisme politique. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur le Pr�sident. Monsieur le Pr�sident du groupe Ecologiste de Paris, David BELLIARD, vous avez la parole.

M. David BELLIARD. - Merci, Madame la Maire. Mes chers coll�gues, permettez-moi, au nom du groupe des �lus �cologistes, d'exprimer en premier lieu ma satisfaction de voir aujourd'hui aboutir une m�thode d'�laboration du plan d'investissement de la mandature, plus transparente et plus collaborative. C'est en effet la premi�re fois que le plan d'investissement de notre Ville est ainsi pr�sent� et d�battu en Conseil de Paris. Cette co-construction et cette transversalit�, qu'il conviendra de p�renniser pour la suite, s'opposent au vieux mod�le de gouvernance centralis� et autoritaire, qui malheureusement pr�domine encore aujourd'hui trop souvent. C'est un signal positif pour notre d�mocratie locale, qui montre en outre que la discussion et la prise en compte de l'ensemble des sensibilit�s de la majorit� permet d'aboutir � l'�laboration d'un plan marqueur d'une politique de gauche et �cologique, tout � la fois responsable et volontariste. Responsable, car ce plan s'inscrit dans une logique de gestion saine�: pas de projets inutiles ici�; au contraire, de nombreux investissements durables qui pourront, pour certains, g�n�rer des �conomies pour le futur, notamment de fluides, qui feront un appel raisonnable � la dette et continueront d'user d'une part significative d'autofinancement. Si nous devons encore avoir des discussions sur la politique des cessions d'actifs, nous sommes confiants dans la d�marche que vous avez initi�e. Volontariste ensuite, car avec 10 milliards d'euros pr�vus sur la mandature, ces investissements vont constituer un levier essentiel pour transformer notre ville. Ensemble, lors des derni�res �lections municipales, nous avions formul� l'engagement de changer Paris. Eh bien aujourd'hui, ensemble, ces engagements trouvent une traduction dans ce plan d'investissement qui r�pond aux enjeux cruciaux que sont l'acc�s au logement, le renforcement de l'offre de transport ou encore, l'am�lioration de la qualit� de vie. Dans un contexte �conomique particuli�rement difficile, aux cons�quences sociales dramatiques, ce plan d'investissement est le signe que face aux enjeux, nous ne nous r�signons pas. Les collectivit�s ont un r�le � jouer pour accompagner les plus fragiles et c'est - je crois - une qualit� de ce plan que d'investir pour celles et ceux qui en ont le plus besoin, notamment dans les quartiers populaires, mais aussi pour d�velopper et structurer de nouvelles fili�res �conomiques et �cologiques, comme par exemple celles li�es � l'�conomie circulaire, � la r�novation thermique ou � l'agriculture urbaine, encore balbutiantes, mais � combien porteuses de sens dans l'�laboration d'une ville r�siliente. De la m�me mani�re, le choix de cr�er une Maison de l'�conomie sociale et solidaire marque aussi un soutien plus fort et plus structurant envers le secteur de l'ESS et de l'innovation sociale, dont la valeur ajout�e sociale et environnementale est significative. En choisissant d'investir 10 milliards d'euros pour ces six prochaines ann�es et de les investir dans des projets vraiment utiles, aujourd'hui et pour demain, nous donnons une impulsion d�cisive pour changer les choses. Notre Ville affirme ici une strat�gie ambitieuse, dont les choix sont porteurs de sens pour elle et pour l'ensemble de son �cosyst�me �conomique et social. Je laisserai mes coll�gues Anne SOUYRIS et Galla BRIDIER compl�ter mon propos. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�sident. La parole est � M. Nicolas BONNET, pr�sident du groupe Communiste et Front de Gauche.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, permettez-moi tout d'abord de vous remercier, Madame la Maire, ainsi que les adjoints, pour la m�thode de travail que nous avons eue sur ce budget. Un sp�cialiste �clair� de la vie politique parisienne commentait r�cemment la pr�paration du budget de notre Ville en disant�: "et si Anne HIDALGO donnait des le�ons d'�conomies au Gouvernement�?" Il insistait particuli�rement sur l'ampleur du programme d'investissement de mandature. Il continuait en d�clarant que nous avons fait le choix d'un choc positif par l'investissement public, pour relancer la croissance et l'emploi. Ce journaliste a raison. Contrairement � ce que dit l'opposition, c'est l'investissement d'aujourd'hui qui fait les recettes de demain, mais j'y reviendrai. Ce choc par l'investissement prend le contre-pied du choc de comp�titivit�; je dirai m�me, le contre-pied de l'an�mie dans laquelle le Gouvernement installe notre pays. Nous souffrons des d�cisions qui freinent la consommation des m�nages et l'investissement public reste un puissant moteur de relance, qui a d�j� fait ses preuves face � la grande crise de 29. Alors, oui, nous soutenons cette politique d'investissement ambitieuse qui, d'une part, r�pond aux exigences des Parisiens, respecte nos engagements de campagne et va m�me au-del� avec 10 milliards d'euros. Lorsque nous avons sign� notre contrat de mandature, nous avions fix� � 8,5 milliards d'euros l'investissement pour les six ans � venir, m�me si les Communistes avaient jug� n�cessaire d'aller � 10 milliards. Mais �a, c'�tait avant, surtout avant que le Gouvernement VALLS, courageusement, annonce un plan drastique de coupe dans les aides aux collectivit�s locales. 10 milliards sur trois ans, prenant pr�texte, de mani�re fallacieuse, que les collectivit�s d�pensent trop, et peut-�tre m�me mal. Malheureusement, comme les gouvernements pr�c�dents, il ent�rinait l'id�e que la d�pense publique �tait mauvaise et que les collectivit�s devaient r�duire leur train de vie. Cette d�fiance � l'�gard des �lus locaux jette le discr�dit sur eux et masque l'apport essentiel des collectivit�s � l'�conomie nationale. 73�% de l'investissement public est port� par les collectivit�s, et si celles-ci r�duisent la voilure, les cons�quences en cascade se feront sentir tr�s rapidement. Moins de chantiers, c'est moins de travail, c'est moins d'emploi, c'est moins de recettes�; et moins de recettes pour notre collectivit�, c'est moins de d�penses, et donc, moins de services � la population, mais c'est aussi plus de ch�mage et de pr�carit�, et donc, plus de d�penses sociales pour l'Etat et les d�partements. Selon le rapport de l'INSEE, aujourd'hui, dans notre agglom�ration, pr�s de 29.000 personnes vivent � la rue, dont un nombre d'enfants et de travailleurs pr�caires qui ne cesse d'augmenter. A l'approche des 70 ans du Secours populaire, Julien LAUPR�TRE nous parle d'un raz de mar�e de la mis�re, avec plus de 2,5 millions de personnes accueillies par an par le Secours populaire. Rappelons que plus de 2 millions de repas sont servis � Paris par les Restos du C?ur et qu'un gosse sur trois ne part pas en vacances. Nous avons le devoir, mes chers coll�gues, de recr�er des jours heureux pour une g�n�ration enti�re qui est actuellement dans la survie. C'est donc bien exactement l'inverse des politiques d'aust�rit� qu'il faut mener pour retrouver un cercle vertueux qui, par la commande publique, cr�e de l'emploi et donc, de la recette. Ce cercle vertueux n'est en rien une d�monstration bolchevik, mais celle d'�conomistes s�rieux, qui disent qu'ils sont aujourd'hui atterr�s par les choix �conomiques men�s sous la droite, et qui malheureusement restent dans le logiciel du Gouvernement d'aujourd'hui et plombe notre �conomie. La semaine derni�re, l'OCDE confirme dans un rapport que l'aggravation des in�galit�s de revenus et l'amplification de la pauvret� fait chuter la croissance �conomique. Que peuvent faire les pouvoirs publics�? L'OCDE r�pond�: "investir dans le long terme dans l'acc�s aux services publics, entre autres, l'�ducation, la formation et des soins de qualit� pour davantage d'�galit�". Alors oui, la d�cision de porter � 10 milliards d'euros l'investissement de la Ville est une bonne politique, surtout que nous pouvons continuer de le faire car nous sommes la ville la moins endett�e de France. Alors oui, nous avons recours � l'emprunt pour pr�parer l'avenir et r�parer ce que la droite n'a pas fait pendant 24 ans de son r�gne � Paris. Depuis 2001, nous avons investi pour corriger votre laisser-faire, parce que nous, contrairement � vous, nous croyons encore � l'action publique et nous savons que sans celle-ci, les classes populaires et les classes moyennes seraient chass�es de la ville. Vous n'auriez pas construit un seul logement social et vous les auriez r�serv�s � celles et ceux qui en auraient le moins besoin, comme nous l'avons encore appris par la presse. J'ai �cout� mes coll�gues venus de toute la France au Congr�s des maires. Tous font le m�me constat. La baisse des dotations les oblige non seulement � faire des coupes dans leur budget de fonctionnement, mais aussi dans l'investissement. Alors, ce choc de l'investissement, nous devons le porter et le provoquer justement parce que Paris est un moteur �conomique pour l'ensemble de son agglom�ration. Mon ami Azz�dine TA�BI, maire de Stains, une des communes les plus pauvres de la banlieue parisienne, a alert� le Gouvernement. Pour sa ville de plus de 30.000 habitants, l'application du plan VALLS, ce sont 3 millions de dotations en moins�: cela repr�sente le co�t de fonctionnement de son centre de sant�, mais aussi la mise en chantier d'une �cole primaire qui lui fait d�faut. Il a symboliquement fait gr�ve une journ�e pour alerter les pouvoirs publics�: voil� � quoi sont r�duits les �lus pour se faire entendre. Ne croyez-vous pas qu'� Stains comme � Paris, on ait besoin d'investissement public�? Nous avions fait du logement la pierre angulaire de notre engagement avant, pendant et apr�s la campagne �lectorale. Dans notre plan pluriannuel d'investissement, c'est pr�s de 3 milliards pour le logement. C'est un effort in�dit dans son ampleur. Il tient compte de la tension permanente que nous avons pour l'acc�s au logement pour toutes et tous � Paris. N'oublions jamais que nous avons pr�s de 140.000 demandeurs de logements dans notre Ville, et que 70�% de la population parisienne est �ligible au logement social. Ce seront donc 10.000 logements par an qui pourront �tre livr�s chaque ann�e, mais ce sont aussi des r�novations qui permettront � terme de r�duire la consommation d'�nergie de 25�%. S'ajoutera � cet effort le milliard d'euros port� par les bailleurs publics. La fracture sociale et �nerg�tique dans notre ville est visible, et au-del� de l'acc�s au logement en lui-m�me, nous devons tout faire pour que les charges induites comme l'eau, l'�lectricit� baissent afin que la part des d�penses li�es au logement ne gr�ve pas plus le budget des familles. Et puisque, Madame KOSCIUSKO-MORIZET, vous d�posez, votre groupe d�pose un v?u pour acc�l�rer la transformation de bureaux en logements et que vous avez vous-m�me �voqu� la vente de votre si�ge, pr�textant les mauvais souvenirs qui lui sont attach�s, nous proposerons de le transformer en logements sociaux. Nous voyons bien la vieille haine de classes qui guide la droite quand elle s'oppose � l'acquisition dans le diffus, la volont� de rester entre soi, de r�server � l'Est parisien les logements sociaux et de ne les accepter qu?au compte-gouttes dans l'Ouest de Paris. Chaque fois qu'un membre de votre groupe intervient sur les op�rations de logement, je pense � la phrase des PIN�ON-CHARLOT dans leur livre "Les ghettos de riches"�: "Ce ne sont pas les pauvres qui d�cident de vivre entre eux, c'est le choix des riches de vivre entre soi qui pousse les pauvres � la p�riph�rie." Oui, nous sommes heureux de ces annonces et si certains ont des doutes sur leur r�alisation, qu'ils lisent et relisent le nombre de d�lib�rations qui concernent le logement et ils verront bien que nous faisons ce que nous disons et nous disons ce que nous faisons. Il en est de m�me pour les transports � Paris, avec une augmentation de 20�% de l'investissement pour lutter contre la pollution. C'est une bonne nouvelle pour les Parisiennes et les Parisiens, mais aussi pour celles et ceux qui viennent travailler dans notre ville. De plus, le recours accru aux transports publics sera incit� par la d�cision courageuse d?aller vers le tarif unique du pass Navigo. Dans le m�me temps, nous nous f�licitons de l'augmentation de 33�% des cr�dits d�di�s � la logistique urbaine, avec la cr�ation de p�les multimodaux pour am�liorer la livraison de marchandises par le fleuve et le rail dans la Capitale. Nous devons avoir le souci de cr�er de l'emploi li� � ces p�les. Paris ne peut et ne doit �tre une ville uniquement de bureaux et de commerces, mais aussi retrouver l'emploi industriel. La zone d'am�nagement de Bercy-Charenton dans le 12e pourra �tre pilote en ce domaine mais notre satisfaction dans ce P.I.M. est surtout de voir l'accent port� sur l'investissement dans les quartiers populaires de notre ville. Plus expos�s que d'autres � la pollution, ce sont aussi les Parisiennes et les Parisiens qui ont le moins acc�s aux services publics. Ils cumulent. Les choix de soutenir les grands projets de r�novation urbaine aux portes de Paris doivent apporter des am�liorations notables en mati�re de cadre de vie. Ainsi, nous engageons l'acte II de la reconqu�te par le service public en renfor�ant le maillage d'�quipements publics de proximit� en mati�re d'�ducation, de culture, de transport et de petite enfance. C?est dans ces quartiers que la population subit le plus le ch�mage et l'isolement. C'est l� que se concentrent 14�% des Parisiennes et des Parisiens qui vivent sous le seuil de pauvret�. C'est l� que notre politique municipale doit le plus se voir. C'est l� que le bouclier social et l'acc�s aux services publics doivent �tre renforc�s. Nous sommes tr�s sensibles au fait que 6 millions d'euros soient consacr�s au secteur de la sant�, m�me si nous aurions pr�f�r� que cette somme soit plus importante. La cr�ation de centres de sant� en secteur 1 reste pour nous la priorit�. Face aux volont�s de restructuration de l'A.P.-H.P., nous resterons fermes sur l'urgence de lancer des "Assises de la sant�" en d�but d'ann�e 2015. Enfin, pour conclure, oui, 5.000 places en plus en cr�ches, c'est tr�s bien, mais vous le savez, Madame la Maire, nous serons, pour les cr�ches, comme pour tous les autres �quipements publics, attentifs au mode de gestion qui sera choisi pour les faire fonctionner. Derri�re l'investissement, il y aura � terme du fonctionnement. Sachons pr�voir car nous ne voudrions pas �tre mis devant le fait accompli d'une gestion confi�e au priv�, alors que nous avons besoin d'emplois publics qualifi�s. Notre Plan d'investissement de mandature est la traduction concr�te et fid�le de nos engagements de campagne. Vous le saviez, la confiance n'�vite pas le contr�le et, d?ici les prochains mois, nous ferons porter des propositions pour sa concr�tisation, tant dans la nature des investissements que dans leur localisation. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur le Pr�sident. La parole est � M. Jean-Bernard BROS, pr�sident du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

M. Jean-Bernard BROS. - Merci, Madame la Maire. Mes chers coll�gues, 2015-2020, voil� le cap qui nous est donn� pour moderniser Paris, continuer de faire de notre ville un lieu qui se construit et se r�invente au quotidien. A travers cette communication, vous nous proposez un programme d'investissement ambitieux afin de r�pondre � ces objectifs. Tout d'abord, il est indiscutable qu'avec un tel montant, c'est un signal fort et positif qui est envoy� � l'ensemble des collectivit�s fran�aises mais aussi, bien �videmment, � l'Etat. Nous le savons, les collectivit�s assurent 70�% de l'investissement public en France. Paris a donc ce devoir d'impulser, de montrer la voie, d'enclencher la dynamique. Paris joue aussi son r�le en agissant avec ses investissements en faveur du dynamisme �conomique, et donc de l'emploi. La Ville de Paris est toujours regard�e et ses d�cisions, prises par notre Conseil, prennent bien souvent une r�sonance nationale. Rien n'est donc anodin. En ce qui concerne les d�tails du programme d'investissement, avec 3 milliards d'euros, nous r�affirmons le logement comme notre priorit�. C'�tait une promesse de campagne et c'est notre devoir de le faire. Les transports constituent un autre point fort�; cela est � saluer, au vu des besoins de nos concitoyens et des n�cessaires �volutions qui vont devoir suivre. La transition �cologique est �galement fortement concern�e par les projets d'investissement et, de mani�re transversale, sur l'ensemble des th�matiques, ce qui doit �tre salu�. La Ville va immanquablement se donner les moyens d'assurer au mieux ses missions de proximit� indispensables au quotidien des Parisiens�: logements et transports publics mais aussi �coles, cr�ches, pistes cyclables, piscines, parcs, etc. Nous allons am�liorer la vie et le quotidien des Parisiennes et des Parisiens�: c'est en fait, ni plus ni moins, ce qu'ils attendent de nous. La qualit� du service public se doit d'�tre indiscutable et l?ampleur des investissements va nous obliger � faire preuve d'une gestion irr�prochable, car le co�t du fonctionnement qui en suivra constituera un co�t important. Que ce soit la gestion au quotidien des besoins des habitants, notre capacit� � nous adapter aux attentes de chacun, nous devons r�pondre pr�sents. Je pense que nous enclenchons, Madame la Maire, une dynamique qui va dans le bon sens. J'ai n�anmoins une nuance � apporter � mon propos sur la feuille de route qui nous est propos�e�: nous manquons de projets identifiants et symboliques, comme nous avons pu en porter par le pass�. La lecture de cette communication m'interpelle sur cet aspect�: o� sont les grandes audaces et projets forts et moteurs. Quels sont les grands �quipements que nous aurons livr�s � la fin de la mandature�? A titre d?exemple, pas un mot n?est dit sur une id�e qui avait pourtant fait son chemin�: celle d'installer des t�l�ph�riques qui pourraient aller de gare en gare ou, mieux, passer au-dessus du p�riph�rique afin de d�sengorger certains axes et casser la fronti�re Paris/banlieue. Rien n'est dit sur l'utilisation qui sera faite des espaces situ�s sous les viaducs du m�tro parisien. Nous avons pourtant l� une opportunit� de r�appropriation de l'espace public et de valorisation d'un patrimoine exceptionnel. Pas un mot sur l'am�nagement des voies que n�cessitera l'arriv�e des scooters �lectriques en libre-service pr�vue sur la mandature. Je note, et c'est positif, qu'une ligne de 78 millions d'euros est pr�vue pour la modernisation de l'�clairage urbain�: pourquoi ne pas l'int�grer dans un plan parisien de valorisation du patrimoine, un plan lumi�re que nous r�clamons de nos v?ux depuis mars 2014. Aucun grand projet d'am�nagement urbain n'est identifi�, � l'exception des places parisiennes. Il est � noter �galement l'absence de r�alisation de grands �quipements�; je pense particuli�rement aux �quipements sportifs, ce que nous regrettons et dont nous avons besoin. Si nous nous r�jouissons du cadre global donn� � ce programme, nous regrettons l?absence pour le moment de projets structurants que je viens de citer. Nous serons vigilants � ce que la mandature voie �clore des r�alisations embl�matiques, car c'est ainsi, de cette mani�re qu'une ville avance et se modernise. Je ne pourrais �tre complet sans �voquer la question de la dette qui constitue une pr�occupation r�elle des �lus de notre groupe. Nous avons un taux d?endettement de 50�%, 51�%, taux faible en comparaison � de tr�s nombreuses collectivit�s, mais cela ne doit pas emp�cher de rester vigilants. Certes, � moins de 2�%, nous n'avons jamais emprunt� � des taux aussi faibles. Ce programme d'investissement sera financ� aux deux tiers par l'�pargne et par les recettes de la Ville qui vont et doivent augmenter�; le reste sera donc financ� par l'emprunt. Tout doit �tre fait pour ma�triser le rythme de la lente augmentation de la dette, car ce sont nos futures g�n�rations qui seront impact�es. Je sais la Maire de Paris et son adjoint en charge des finances, mon coll�gue Julien BARGETON, tr�s attentifs � cette question. Mes chers coll�gues, la d�marche de l'Ex�cutif est bonne. Le signal envoy� est indiscutablement positif. Il manque, selon nous, des pr�cisions sur certains aspects, ce qui nous appelle � faire preuve de vigilance. Malgr� tout, nous nous retrouvons dans l'esprit et surtout dans la dynamique impuls�e par le programme d'investissement qui nous est aujourd'hui pr�sent�. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur le Pr�sident. La parole est � M. Jean-Fran�ois LEGARET, pour le groupe U.M.P.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Vous le savez, Madame la Maire, vous le savez mes chers coll�gues, le vote du budget est chaque ann�e, pour toute collectivit� territoriale, l'acte majeur. Mais, cette ann�e, notre budget est marqu� par une double innovation. Tout d'abord, la pr�sentation d'un contre-budget, d'un budget alternatif qu'avec Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET et l'ensemble des �lus de notre groupe, nous d�posons � cet instant. L'autre innovation, c'est un d�bat budg�taire tronqu�, en raison de ce d�bat, je dirais factice, artificiel sur le Plan d?investissement de la mandature. A titre d?exemple, les �lus de notre groupe perdent, par rapport au temps de parole de l?an dernier, trente minutes sur la discussion budg�taire pour d�battre de ce texte de pure propagande, ce P.I.M., objet budg�taire non identifi�, qui succ�de au P.I.P.P., document budg�taire non identifiable puisque non communicable, except� aux �lus de la majorit�. Alors, dans ce texte fourre-tout, on trouve beaucoup de promesses, des logements, des transports, des v�los et beaucoup de d�penses, qui d?ailleurs rel�vent en simple bon sens du fonctionnement, comme une ville plus propre - c?est vrai que ce serait bien n�cessaire - une ville s�re, m�me commentaire, une administration plus moderne, de la solidarit�, de la culture, la m�moire, les enfants, le sport, tout y passe. Mais, au fait, dans un document pluriannuel, o� sont les chiffres�? Une page, 45 lignes. O� sont pass�s les arrondissements�? Au moins, dans le P.I.P.P., d?apr�s les �chos que nous en avions, il y avait une d�composition par arrondissement. Et puis surtout, dans un document budg�taire pluriannuel, o� sont les ann�es�? L?ensemble de la mandature est confondue, aucune pr�cision. Donc c?est quand m�me assez curieux, pure propagande, aucun chiffre s�rieux, aucune pr�cision sur l?endettement massif qui est li� � cet effort, nous dit-on, d?investissement. Je voudrais d?ailleurs rappeler que la Chambre r�gionale des comptes vous avait demand� de pr�senter ce plan pluriannuel lors du d�bat sur les orientations budg�taires. Je l?ai d�j� dit. Je ne fais que le r�p�ter. Donc, qu?est-ce que ce document�? Au mieux un brouillon, une �bauche. Aucun �l�ment consistant sur les chiffres. Voil�. Et puisque je n?ai plus rien � dire sur un document qui ne dit rien, je vais prendre de l?avance dans le d�bat et vous parler du budget. L�, on le sait, l?heure est � la responsabilit�. Les incantations ne suffiront pas. Vous �tes confront�s � une situation difficile�: diminution des contributions de l?Etat, plus de d�penses de p�r�quation, le week-end dernier la d�gradation de la note Fitch souveraine, donc d�gradation de la note de la Ville, explosion de la fiscalit� sous toutes ses formes. En octobre, lors du d�bat sur les orientations budg�taires et pendant la conf�rence de programmation, Madame la Maire, vous nous aviez parl� de sobri�t�. En mati�re de d�penses, on est pass� de la sobri�t� � l?intemp�rance. Je reconnais, Madame la Maire, que sur ce point, il y a une vraie constance, une fid�lit� � vos propres propos et ceux de votre pr�d�cesseur. En mati�re de diminution des d�penses, vous nous l?avez toujours dit et vous ne l?avez jamais fait. Voil� les raisons pour lesquelles je vais vous poser, et poser � M. BARGETON, quelques questions pr�cises. D?abord, o� est pass� le trou de 400�millions�? Ce trou, il existait, il est en r�alit� non pas de 400 millions mais de 470 millions, d?apr�s nos chiffrages, et il a disparu comme par enchantement. Est-ce une intervention de la providence�? O� sont les �conomies que vous nous promettez�? Vous nous parlez d?�conomie dans le fonctionnement. Je prends le simple projet de d�lib�ration sur les cr�ations d?emplois�: 1.292 emplois suppl�mentaires cr��s dans le budget 2015. Et quant aux emplois de votre propre cabinet, Madame la Maire, je voudrais rappeler que vous avez impos� aux maires d?arrondissement une diminution de 10�% sur leur enveloppe. Cela n?a pas �t� facile. Sobri�t�, mais pas sobri�t� en ce qui concerne les emplois de votre propre cabinet, selon certaines indiscr�tions qui nous paraissent particuli�rement cr�dibles. C?est la raison pour laquelle nous vous demandons? Laissez-moi m?exprimer, s?il vous pla�t, je ne me laisserai pas interrompre. Nous vous demandons un document pluriannuel sur les emplois. Et nous vous demandons �galement un d�bat ouvert sur le glissement progressif de la dette. Je voudrais d?ailleurs rappeler � ce sujet que la Chambre r�gionale des comptes, encore elle, dans son rapport de 2011, avait fix� une ligne rouge. Elle avait dit�: si la collectivit� atteint l?encours de 3,3�milliards en 2015, le ratio de d�sendettement sera gravement d�grad�. L?encours ne sera pas de 3,3�milliards mais de 4 milliards en 2015. C?est vous-m�mes qui l?�crivez. En mati�re de perception des droits de mutation, je n?ai pas compris pourquoi l?adjoint charg� des finances et la plupart des �lus de la majorit� avaient boycott� les travaux de la 1�re Commission, et notamment l?audition traditionnelle, � l?invitation du pr�sident Pierre GABORIAU de la Chambre des notaires de Paris. Cela aurait �t� utile de les �couter et d?�couter notamment leurs recommandations que je rappelle en conclusion. La pr�sidente CARELY nous a dit�: en mati�re de droits de mutation, nous vous recommandons d?inscrire une recette �quivalente � 2014 mais pas plus. Ce n?est pas ce que vous faites puisque vous proposez de passer d?une pr�vision de 1.089 � 1.120 millions d'euros. Est-ce l� la prudence dont ont fait preuve tous les adjoints charg�s des finances jusqu?� ce jour, quelle que soit leur couleur politique�? Derni�re question, elle est importante�: sur combien de mois sont titr�s ces droits de mutation�? L�, il y a manifestement un �l�ment curieux et qui nous intrigue. Il avait �t� �crit, dans le budget 2014, que les droits de mutation �taient titr�s en 2014 sur quatorze mois pour la derni�re ann�e, qu?ils seraient donc titr�s sur douze mois en 2015. Or, on a appris en Commission des finances qu?ils avaient �t� titr�s sur treize mois en 2014, contrairement � ce que M. GAUDILL�RE avait �crit en r�ponse � une question pr�cise du Pr�sident de la Commission des finances, et qu?ils seraient �galement titr�s sur treize mois en 2015. Il va de soi qu?avec un mois de diff�rence il y a plus qu?un �cart sur les chiffres. Madame la Maire, votre mandature commence mal. Vous h�ritez d?une situation difficile. Les n�gociations avec l?Etat se sont mal pass�es et les r�sultats sont mauvais. Vous avez une majorit� plurielle, exigeante et m�me parfois chancelante. Vous n?avez plus qu?une seule issue, c?est le sens de la proposition que nous d�posons avec notre budget alternatif. Il vous faut changer de logique budg�taire et financi�re. Il vous faut changer de politique et, puisque vous n?�tes pas d�cid� � le faire, c?est nous qui le proposons�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Bien, bien, bien. La parole est � Mme Marielle de SARNEZ, pour le groupe UDI-MODEM.

Mme Marielle de SARNEZ. - Merci beaucoup, Madame la Maire. Dans la p�riode si difficile que vivent nos compatriotes, je crois vraiment que les choix de gouvernance nationale comme locale doivent �tre plus que jamais attentifs et pertinents. Or, ma crainte est que nous ne passions aujourd?hui avec ce budget et ce plan d?investissement � c�t� d?une vraie occasion. Paris aurait m�rit� un vrai plan d?investissement mieux financ�, avec une vraie vision de long terme, des priorit�s de fond r�fl�chies en commun et s?inscrivant dans le cadre de la future M�tropole. Paris aurait m�rit� un vrai plan d?investissement cr�dible et donc accompagn� d?un plan d?�conomie et de r�formes structurelles pour mieux g�rer et contenir l?endettement, pour �viter demain les hausses d?imp�t. Un vrai plan d?investissement, cela ne peut pas �tre un seul catalogue de d�penses en hausse, sans coh�rence particuli�re entre les mesures, sans direction et comme d?habitude financ� par de la dette suppl�mentaire. S?il suffisait pour cr�er de la croissance, du travail et de l?emploi, de cr�er encore et toujours de la d�pense publique, sans rien changer � nos organisations, � nos habitudes, cela se saurait et cela se verrait. Et si ce raisonnement �tait juste, la France devrait �tre le premier pays d?Europe en termes d?emploi et de croissance, puisqu?il est parmi les grands pays celui dont la d�pense publique est la plus importante. Je crois, au contraire, que Paris devrait �tre exemplaire en mati�re de ma�trise de ses finances. Or, vous nous proposez exactement l?inverse. Les Parisiens vont avoir non seulement droit � l?augmentation de la dette mais aussi � l?augmentation de divers imp�ts et taxes. Ce n?est pas cela, cette atteinte � leur pouvoir d?achat, que nous devons aux Parisiens. Et ce n?est pas un bon argument de r�p�ter � l?envi que la Ville de Paris peut continuer � s?endetter, car elle serait moins endett�e que les autres grandes villes de France. Si nous poursuivons dans cette voie, la dette de Paris repr�sentera 7 milliards d?euros en 2020, l?�quivalent du budget annuel de la Ville. A terme, il y a l� un risque. D?autant que je ne partage pas votre optimisme sur les pr�visions de recettes pour l?ann�e 2015 et votre anticipation pour les ann�es � venir. Vous tablez l?ann�e prochaine sur une hausse de pr�s de 100 millions issus de la fiscalit� immobili�re. Or, si le volume des ventes a l�g�rement augment� cette ann�e, c?est parce qu?il a �t� soutenu par un abattement exceptionnel de 25�% sur les plus-values li�es � la vente de r�sidences secondaires en vigueur jusqu'au 31 d�cembre 2014. L'ann�e prochaine, cet effet d'aubaine aura disparu. J'ajoute que pour la premi�re fois depuis 2011, le m�tre carr� dans l'ancien est pass� sous la barre des 8.000 euros et que ceci aura m�caniquement un effet sur les rentr�es fiscales. Je suis tout aussi perplexe sur le produit de la C.V.A.E., dont vous esp�rez pr�s de 200 millions suppl�mentaires. Cet imp�t, vous le savez, est tr�s al�atoire, expos� � la conjoncture �conomique, et rien n'indique qu'on puisse en attendre des rentr�es stables et fiables. Vous nous dites�: "Paris doit investir massivement car l'investissement priv� est en berne". C'est un argument �trange. Mieux vaudrait s'attaquer aux raisons de fond qui freinent aujourd'hui cet investissement priv� en France et � Paris�: une pression fiscale excessive, une instabilit� juridique permanente, une complexit� administrative qui d�courage tous les petits entrepreneurs, ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir des cabinets d'avocat et de conseil. C'est � ces causes qu'il faut s'attaquer, et non pas s'�puiser � pallier les cons�quences. Et puis, il faut s'adapter, donner davantage de libert� aux acteurs �conomiques. C'est la question par exemple de l'ouverture des magasins quelques dimanches de plus par an, passer de 5 � 12, dans des zones touristiques bien cibl�es, ce qui n'est tout de m�me pas une r�volution. Et je pense que vous ne devriez pas refuser ce signal de modernit� juste pour faire le jeu de certains ou de certaines. Je veux maintenant en quelques minutes aborder le contenu de ce plan. Vous allez consacrer pr�s de 3 milliards au logement, dont 850 millions � la pr�emption dans le diffus, auxquels il faudra ajouter les frais de r�novation et de mise aux normes, les charges de copropri�t�, la gestion, ce qui devrait au final tendre vers le milliard d'euros, soit un tiers de votre plan. Si je me reporte au co�t moyen du m�tre carr� dans Paris, qui est � peu pr�s de 8.000 euros, avec des appartements familiaux de trois pi�ces, vous ne pourrez financer, avec l'apport du pr�t de la Caisse des d�p�ts, que moins de 3.000 logements sociaux sur les six ans de la mandature, ce qui n'est pas beaucoup par rapport au besoin de logements nouveaux. Mais vous entra�nerez des effets pervers. Comme vous ne cr�erez pas de logements nouveaux, votre politique contribuera en fait � augmenter le prix de l'ancien, et non pas � le faire diminuer par une offre suppl�mentaire, ce qui p�nalisera �videmment les classes moyennes qui ne trouvent pas � se loger � un prix abordable. De plus, vous supprimez chaque ann�e - vous venez de le faire en 2014 - 2.000 logements interm�diaires que vous conventionnez en logement social H.L.M. On voit bien que cette politique en mati�re de logement n'est pas �quilibr�e. Et ce qu'il faut au contraire, c'est construire�! C'est la seule mani�re de traiter les deux urgences que nous avons devant nous�: augmenter l'offre dans le secteur social, et r�pondre � la n�cessit�, � l'obligation d'offrir aux classes moyennes, aux jeunes et aux familles, des logements � des prix abordables. Or, les chiffres sont sans appel. En 2014, le nombre de logements commenc�s sera, d?apr�s le Minist�re, de l'ordre de 2.000, 1.765 exactement au 1er novembre, le plus bas � Paris depuis 60 ans, en baisse d'un tiers par rapport � 2013. Ces chiffres rendent tout � fait illusoire l'objectif que vous avez affich� de 10.000 logements par an. Je ne vois nulle part dans ce plan les op�rations nouvelles qui seules permettraient d'assurer le volume de production n�cessaire pour desserrer l?�tau. Je ne vois aucune mobilisation d'ampleur pour r�cup�rer les terrains de l'�tat et des diff�rents organismes publics. Je ne vois aucune strat�gie de partenariat avec les investisseurs priv�s. Pour relever l'ambition de 10.000 logements par an, il faut trouver des terrains pour construire, cr�er des espaces nouveaux en couvrant l� o� c'est possible le p�riph�rique ou les infrastructures ferroviaires des sorties de gare, imaginer des financements innovants comme les baux emphyt�otiques et le partenariat public-priv�. Il est �vident que les cr�dits publics de la seule Ville de Paris ne suffiront pas. Il faut s'inscrire dans une vraie vision m�tropolitaine, envisager des partenariats avec la R�gion, la future M�tropole et les investisseurs priv�s. Un mot sur les transports. Vous proposez d'affecter 429 millions essentiellement au tramway des Mar�chaux et seulement 25 millions pour le r�seau m�tropolitain, � peine de quoi r�nover deux stations par an alors m�me que les lignes sont satur�es et que l'urgence est � la mise en ?uvre d'un vrai plan d'automatisation. Cet arbitrage m�riterait d'�tre revu. Pour ce qui concerne enfin votre plan antidiesel, je crois vraiment n�cessaire de proc�der autrement que par oukase ou effet d?annonce. Nous ne pouvons pas agir seuls contre la m�tropole, sans concertation avec les acteurs de l?Ile-de-France, les communes et la R�gion. L'�conomie de Paris, la richesse de Paris, c'est en partie aux Franciliens que nous la devons. Les attaquer, c?est nous affaiblir. Je vous rappelle d?ailleurs que les plus gros �metteurs sont d'abord les bus trop anciens de la R.A.T.P. et les cars de tourisme dans Paris, dont nous ne cessons de demander depuis 2002 qu'ils soient remplac�s par des v�hicules �lectriques ou � hydrog�ne. Ce sont aussi tous les v�hicules de livraison, de service, de chantier. Il faudra trouver avec leurs utilisateurs une solution r�aliste et cr�dible dans le temps. Quant aux milliers de Franciliens mal desservis par les transports en commun et qui ne disposent que d'une voiture ancienne diesel pour aller travailler, contrairement � d'autres plus ais�s, qui disposent d'un diesel � filtre de derni�re g�n�ration, il faudra b�tir avec eux une strat�gie alternative qui ne les p�nalise pas mais qui portera ses fruits sur moyen terme. Tout ceci, vous le voyez bien, ne s'improvise pas, ne se d�cr�te pas d?en haut, mais doit au contraire �tre pens� avec les principaux int�ress�s. Madame la Maire, une fois de plus, comme trop souvent nombre de politiques de tous bords le font, vous avez fait une promesse illusoire. Vous avez d�clar� que gr�ce � ce budget, gr�ce � ce plan, 200.000 emplois allaient �tre cr��s. Je voudrais que vous ayez raison, mais je pense que nous devrons malheureusement constater que ces chiffres sont excessifs et fantaisistes. Je crois que les temps difficiles dans lesquels nous vivons exigent des responsables politiques imagination et rigueur, et cela commence par une d�marche de v�rit�. C'est la seule fa�on de mobiliser les �nergies, de recr�er la confiance qui, seule, est de nature � nous faire renouer avec la prosp�rit�. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Madame SIMONNET, vous avez la parole.

Mme Danielle SIMONNET. - Madame la Maire, vu la belle "com", engag�e il y a 10 jours, je m'attendais � �tre agr�ablement surprise. Je me suis dit�: "�a y est�! Ils ont enfin compris qu'il fallait rompre avec le discours d?impasse sur la politique de l'offre et la dette que tous les lib�raux nous ressassent, de l'Union europ�enne jusqu'au trio infernal actuel HOLLANDE-VALLS-MACRON ou la rue de Solferino". Mais non, rien de tout cela�! Bien s�r, Madame la Maire, mieux vaut un programme d'investissement sur la mandature de 10 milliards que les timides 8,5 milliards annonc�s pendant la campagne, mais on est finalement juste au-dessus des 9,3 milliards de la derni�re mandature. Avec un taux d'ex�cution habituel de 76�% sur les investissements, ces 10 milliards pourraient bien �tre rabougris � 7,6 milliards en fin de mandature. D'ailleurs, c'est ce que signale l'agence de notation "Fitch". Aussi, dans le budget primitif 2015, le montant des investissements pr�vus n'est que de 1.476 millions d'euros, soit un montant inf�rieur � la moyenne de la pr�c�dente mandature. C'est 200 millions d'euros en moins que la moyenne annuelle n�cessaire pour atteindre les 10 milliards d'euros dans la mandature. Et avec cela, que promettez-vous�? En mati�re de logement, de respecter la loi. Point barre, ni plus ni moins�! Oui, je rappelle que la loi S.R.U. de 2013 a port� � 25�% le taux minimal de logement social � atteindre en 2025 pour les villes comme Paris. Vous ne pr�cisez toujours pas, d'ailleurs, combien parmi les 10.000 logements annuels promis, rel�vent du logement social, du conventionnement, de la construction neuve. Je ne comprends pas les cris de protestation de Mme NKM parce que concr�tement, vous poursuivez toujours les m�mes renoncements lib�raux qui devraient lui plaire�! Vos d�saccords, finalement, ne portent pas sur le fond, mais sur le degr�, le dosage de ces renoncements. Premi�re mesure lib�rale, Madame la Maire, vous refusez de recourir plus � l'emprunt. R�sultat�: vous avez d�cid� de vendre les bijoux de famille, le patrimoine de Paris, en annon�ant des cessions fonci�res pour plus de 200 millions d'euros par an. Et quand vous n'aurez plus rien � vendre, comme en Gr�ce, que ferez-vous�? Et quand aurons-nous enfin cette liste myst�rieuse du soi-disant patrimoine non utile aux Parisiennes et aux Parisiens�? Pourtant, avec un emprunt renforc�, port�, comme je le propose dans un amendement rattach� au budget, � 1,2 milliard d'euros, vous pourriez �laborer un programme d'investissement bien plus ambitieux et notre taux d'endettement resterait bien inf�rieur � celui de Lille, ville P.S., ou bien celui de Marseille, ville U.M.P. Cet emprunt permettrait de financer 12.000 logements sociaux par an et d?atteindre les 30�% de logements sociaux d'ici la fin de cette mandature. On enraierait l?exode social des classes populaires et moyennes fragiles en assumant une autre strat�gie de peuplement pour que Paris ne soit pas r�serv�e aux riches. Nous pourrions engager une r�elle planification �cologique, investir 2,5 milliards d'euros au lieu de 900 millions d'euros pr�vus dans les transports et les circulations douces, 1,9 milliard d'euros et non les 465 millions d'euros pr�vus pour l'isolation thermique et l'accessibilit� des logements et des �quipements publics. Au final, Madame la Maire, je vous reconnais un talent, celui de la communication de diversion, car vos effets d'annonce sur l'investissement ne servent qu'� une chose�: op�rer une belle diversion pour tenter de masquer les coupes franches pr�vues dans votre budget de fonctionnement. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame. La parole est � M. Thomas LAURET, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

M. Thomas LAURET. - Madame la Maire, vous avez fait le choix de nous proposer d'accro�tre le programme d?investissement de la mandature de 8,5 � 10 milliards d'euros. C'est une d�cision volontariste et � contre-courant de la morosit� qui a gagn� les esprits en France. C'est aussi une d�cision courageuse, tant vous imaginiez l'ire de la droite, d�non�ant le risque inconsid�r� de la dette pour les Parisiens, l?irresponsabilit� ou l?incons�quence dans la gestion des deniers publics, sans qu?on sache tr�s bien, selon l'intervention de Mme de SARNEZ, s?il faut augmenter le programme d'investissement ou le r�duire, selon sa propre volont�. Il faut comprendre la droite. Le traumatisme de la hausse de la dette publique entre 2007 et 2012 fut grand. La France fut � deux doigts d'une d�fiance des march�s financiers, d'une perte de confiance sur sa capacit� � rembourser. Cette perte de confiance a abouti, par exemple, en Gr�ce, au Portugal, en Espagne, en Italie, � une forte hausse des taux d?int�r�ts et de la charge de la dette, � une baisse des salaires et � une explosion du ch�mage, dont ils peinent � se remettre et qui freine �galement la reprise en France et en Europe. Alors pourquoi une telle d�cision est-elle possible pour Paris quand elle serait dangereuse en France�? Parce que la situation parisienne est toute autre. Nous pouvons nous le permettre pour six raisons. Premi�rement�: parce que nous recourons � l'emprunt pour investir dans de nouveaux �quipements, et non pour boucler le budget de fonctionnement. Deuxi�mement�: parce que le recours � l'emprunt vient compl�ter l?autofinancement. Les 2/3 du programme d'investissement, soit 6,5 milliards sur 10, sont financ�s par l'�pargne, issue d'une gestion saine des deniers de la Ville. La Ville fait environ un milliard d'euros par an d'exc�dent entre ses recettes totales et ses d�penses de fonctionnement. Elle valorise �galement 200 millions d'euros de cessions annuelles sur le plan. De plus, nous poursuivons nos efforts, et ce sera le d�bat qui suit. Les d�penses strictes de fonctionnement sont pass�es de 18�% � 15�% depuis 2001 et continueront � diminuer. Troisi�mement�: parce que ces investissements sont eux-m�mes cr�ateurs de richesses et d'activit�s, qui engendreront des recettes fiscales pour la Ville. Par exemple, en consacrant un milliard d'euros au soutien � l'innovation sous toutes ses formes, sous votre impulsion et celle de votre adjoint Jean-Louis MISSIKA, Paris double les capacit�s de d�veloppement de son �cosyst�me qui constitue son nouveau dynamisme �conomique autour du num�rique notamment. 100.000 m�tres carr�s d'incubateurs d'entreprises suppl�mentaires, comme sur le site des anciens entrep�ts Mac Donald ou � Jean Bouin, correspondent � 15.000 emplois si l'on se r�f�re aux emplois cr��s par les 820 nouvelles start-up incub�es depuis 10 ans avec l'aide de la Ville. La halle Freyssinet seule, c?est plus de 1.000 start-up � terme. Au global, les 10 milliards d'investissement dans tous les secteurs devraient effectivement permettre, comme vous l'avez dit, de maintenir et de cr�er environ 200.000 emplois sur la mandature et renforcer l'attractivit� qu'exerce Paris sur les entreprises. Quatri�mement�: parce qu?un investisseur avis� comme Julien BARGETON sait qu'il doit profiter de taux d'int�r�t aussi faibles qu'aujourd'hui, c'est aujourd'hui qu'il doit faire en sorte que les emprunts puissent �tre pris entre 1,60�% et 2�% et, au contraire, il saura se passer des emprunts quand l'argent sera cher. A cet �gard, la proposition faite de r�examiner le programme � mi-mandat est un gage de s�rieux et de prudence. Cinqui�mement�: parce que les int�r�ts de la dette repr�sentent seulement 126 millions d'euros, soit 1,6�% seulement de nos d�penses de fonctionnement. Par comparaison, les int�r�ts de la dette publique, enfin ma�tris�e, enfin stabilis�e pour la France, repr�sentent 45 milliards d'euros, soit 13�% des recettes de l'Etat. 1,6�% pour Paris, 13�% pour la France�: toute la diff�rence est l�. Sixi�mement, et c'est le fondement de notre politique, car il s'agit aujourd'hui de passer � un mod�le de d�veloppement durable pour que nos enfants puissent vivre dans une capitale respirable et qui r�duise ses consommations d'�nergie et sa production de d�chets. C'est notre responsabilit�. L'investissement permet ici aussi de faire des �conomies de fonctionnement. Par exemple, depuis trois ans, moins 14�% de consommation �lectrique. Il ne s'agit pas seulement de cr�er des logements sociaux et d'isoler mieux les b�timents - bien que quand le b�timent va tout va, comme disait en 1850 un d�put� r�publicain socialiste et ma�on - il s'agit de cr�er des transports non polluants, de boucler le tramway, de d�velopper les mobilit�s �lectriques et le v�lo pour sortir d�finitivement de cette congestion irrespirable et bruyante dans laquelle les Parisiens vivent depuis les ann�es 1950. Emprunter ainsi 30�% du programme d'investissement de la mandature pour cr�er un nouveau mod�le de capitale mondiale, � la fois dynamique dans sa nouvelle �conomie et sobre dans sa consommation de ressources, voil� l'ambition de ce programme d'investissement pour Paris et aussi notre responsabilit� collective vis-�-vis de nos enfants et des g�n�rations futures. Investir durablement sur le plan �cologique et �conomique, plus qu'une ambition politique, c'est un devoir.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Thomas LAURET.

La parole est � Mme Anne SOUYRIS, pr�sidente du Groupe Ecologiste de Paris.

Mme Anne SOUYRIS. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, je voudrais plus particuli�rement attirer votre attention sur certains investissements qui vont participer � transformer en profondeur notre ville. Tout d'abord, sur les transports. Mon coll�gue David BELLIARD l'a �voqu� rapidement. Ce plan pr�voit un renforcement de l'offre de transports collectifs avec 150 millions d'euros pr�vus pour le d�veloppement d'une ligne � haut niveau de service sur les quais hauts de la Seine et la mise en ?uvre d'une v�ritable rocade des gares. Ces projets que nous avions tr�s fortement port�s pendant notre campagne �lectorale, contribueront non seulement � am�liorer le quotidien des Parisiennes et des Parisiens, mais aussi � poursuivre le r��quilibrage de l'espace public encore aujourd'hui trop largement occup� par la voiture individuelle. C'est d'ailleurs aussi le cas avec les investissements pr�vus pour d�velopper le v�lo. Longtemps d�consid�r� dans les politiques municipales, le v�lo est pourtant un moyen simple, peu on�reux et �cologique de se d�placer � Paris. Encore faut-il cr�er de nouvelles pistes, supprimer des discontinuit�s cyclables, permettre aux utilisateurs de d�passer le p�riph�rique en toute s�curit�, am�nager l'espace pour faire cohabiter ensemble pi�tons et cyclistes. Ce plan d'investissement pr�voit plus de 100 millions d'euros pour le v�lo, soit trois fois plus que la mandature pr�c�dente. Cet effort important r�pond � une n�cessit� pour am�liorer la qualit� de l'air, au d�sir des Parisiennes et des Parisiens qui sont d�j� plus de 5�% � se d�placer de cette mani�re et permet d'exp�rimenter des modes de transports doux. Le deuxi�me point sur lequel il me semble important d'insister concerne la transition �cologique de la Ville. D'abord, avec un investissement r�el sur la v�g�talisation, Paris est une ville tr�s dense et nous l'avons constat� avec les r�sultats des votes des Parisiennes et des Parisiens sur le budget participatif. Il y a un besoin de vert � Paris. Notre ville est tr�s dense. Il lui faut, il nous faut des espaces de respiration. Ce plan d'investissement marque une volont� r�elle d'avancer vers plus d'espaces v�g�talis�s qui doivent �tre consid�r�s dans tous les projets urbains, que nous aurons � mener ensemble pendant la mandature. En outre, Madame la Maire, vous pr�voyez que notre Ville investisse pr�s de 900 millions d'euros pour la r�novation thermique des b�timents. Ma coll�gue Galla BRIDIER y reviendra en d�tail, mais ce volet est pour nous essentiel avec, en particulier, le grand plan 1.000 immeubles dans le parc priv� que nous voulons, et surtout, que nous devons r�ussir pour atteindre les objectifs du Plan Climat en 2020. Il ne reste que quelques ann�es pour r�aliser ces objectifs. Dans cette derni�re ligne droite, il nous faut acc�l�rer. Nous serons, pendant cette mandature, tout particuli�rement vigilants sur la r�alisation de ce processus. Plus g�n�ralement, nous participerons activement � ce que ce plan d'investissement pour l'ensemble de ces volets se d�cline de mani�re op�rationnelle sur les six prochaines ann�es, en prenant en compte la dimension m�tropolitaine pour une plus grande intelligence des territoires. Enfin, je ne peux pas ne pas �voquer la volont� de rendre Paris plus accessible et plus douce pour toutes les Parisiennes et tous les Parisiens. Nous nous r�jouissons de voir que plus de 200 millions d'euros seront consacr�s � l'accessibilit� des �quipements municipaux aux personnes � mobilit� r�duite, volet sur lequel notre Ville et l'Etat ont pris un retard consid�rable et � la cr�ation de maisons et de centres de sant� afin de renforcer l'offre de soins en secteur 1. Dans un contexte de fortes in�galit�s d'acc�s aux soins qui touchent les plus fragiles, ces mesures viennent compl�ter les d�ficiences de l'Etat en la mati�re. Je vous remercie de votre attention.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame la Pr�sidente. La parole est � M. Jean-Baptiste de FROMENT, pour le groupe UMP.

M. Jean-Baptiste de FROMENT. - Merci, Madame la Maire. Madame la Maire, mes chers coll�gues. Madame la Maire, il y a un peu plus d'un an, vous preniez devant les Parisiens "l'engagement solennel", selon votre propre expression, d'investir 8,5 milliards d'euros sur la mandature. Cet engagement, vous l'avez confirm� il y a deux mois, lors du premier d�bat d'orientations budg�taires de cette mandature et, dans le document d'orientations budg�taires que vous aviez pr�sent�, document qui, au-del� de la pr�paration du seul budget 2015, tra�ait les grandes perspectives pour l'ensemble de la mandature, vous �criviez, en effet, page 5�: "Nos choix financiers futurs veilleront � garantir la soutenabilit� de nos finances�: 8,5 milliards d'euros seront investis pour financer le programme de mandature." Or, aujourd'hui, vous nous expliquez soudain, non sans avoir r�serv� la primeur de cette annonce � la presse, que ce n'est plus 8,5 milliards, comme vous l?aviez r�p�t� pendant un an, qu'il faut investir mais 10, soit 1,5 milliard d'euros de plus, soit une augmentation de pr�s de 18�%. Et, donc, ce chiffre de 8,5 milliards, qui nous �tait pr�sent� comme l'aboutissement d'une longue r�flexion, comme un savant et d�licat point d'�quilibre qui permettait de concilier l'exigence d'investissement avec la n�cessit� de garantir la soutenabilit� des finances de la Ville, ce chiffre de 8,5 milliards a perdu du jour au lendemain, � vos yeux, toute pertinence. Convenez, Madame la Maire, que la soudainet� de cette r�vision � la hausse de vos perspectives d'investissement a de quoi laisser perplexe et peut conduire � s'interroger sur la rigueur de la m�thode utilis�e, sur un point qui n'est quand m�me pas tout � fait anodin puisqu?il s'agit des investissements sur l'ensemble de la mandature. C'est � peu pr�s la d�cision la plus importante qu'un maire puisse prendre. Mais, la rigueur n'est pas seule en jeu ici�: il s'agit �galement de la fid�lit� � la parole donn�e. Parole donn�e aux �lecteurs parisiens, d'abord et surtout�: ils vous ont �lue sur la base d'un programme de 8,5 milliards d'euros d'investissement et pas de 10. Si vous leur aviez expliqu� pendant la campagne que vous vouliez investir 10 milliards, dans le contexte d'endettement g�n�ral et de pression fiscale que nous connaissons, je ne suis pas s�r que leurs r�actions auraient �t� tr�s positives. Quoi qu'il en soit, il aurait �t� bon de les pr�venir. Probl�me de parole donn�e �galement aux �lus du Conseil de Paris�: parce que � quoi peut servir un d�bat d'orientations budg�taires si, un mois apr�s, � l'occasion d'une conf�rence de presse, l'Ex�cutif municipal revient unilat�ralement sur les orientations qui ont fait l'objet dudit d�bat, en en modifiant les principaux param�tres. La fa�on dont est comment�e cette augmentation des investissements est assez �tonnante. En substance, vous dites�: "Je vous avais annonc� 8,5 milliards, mais j'ai une bonne nouvelle�: en r�alit�, nous allons faire plus." Ainsi, dans votre esprit, d�s lors qu'il s'agit de d�penser plus, les Parisiens ne peuvent �tre que d'accord�! Mais les Parisiens, comme le reste des Fran�ais, ont compris depuis bien longtemps que ce que les pouvoirs publics appellent souvent "investissement", eh bien, cela signifie la dette de demain et les imp�ts d'apr�s-demain et parfois m�me, c'est tout en m�me temps, comme le Gouvernement HOLLANDE, dont vous consid�rez pourtant qu?il n'investit pas assez, nous en apporte la triste d�monstration. Justement, je voulais revenir sur ce point de la dette et sur le lien qu'il faut �tablir entre le P.I.M. que vous proposez et l'�volution de cette dette. Je constate avec un peu d'inqui�tude que ce point n'est pas abord� dans le texte de votre communication�; vous en avez touch� simplement un mot � l'oral tout � l'heure. Lors de la Commission des finances de la semaine derni�re, j'ai demand� � M. BARGETON � combien s'�l�verait le montant total de la dette � la fin de la mandature sur la base de ce nouveau montant de 10 milliards. M. BARGETON, � l'�poque, n'avait pas jug� bon de r�pondre � mes questions et il lit le journal � l'heure o� je vous parle�! Mais j'imagine qu'il r�serve la surprise � sa r�ponse de tout � l'heure, donc j'esp�re qu'il va me donner le montant total pr�visible de la dette � la fin de la mandature. Il nous a �t� indiqu� plusieurs fois que le rythme d'augmentation de l'endettement au cours de cette mandature serait le m�me que celui de la mandature pr�c�dente. Je note que, dans son intervention de tout � l'heure, la Maire de Paris parle d'un rythme qui sera "proche" de celui de la mandature pr�c�dente. C'est d�j� une inflexion�; j'imagine donc que le rythme d'endettement sera sup�rieur � celui que nous avons connu lors de la mandature pr�c�dente, mais j'aimerais bien avoir des pr�cisions sur ce point. J'aimerais aussi que l'on puisse nous indiquer � quel taux d'endettement le chiffre total de la dette correspondra en 2020. Je rappelle qu'aujourd'hui ce taux d'endettement est de 51�% et qu'il n'est pas n�gligeable, contrairement � ce qui est dit souvent. Seconde question�: un tel rythme d'augmentation de l'endettement, m�me l�g�rement sup�rieur � celui connu pr�c�demment, n'est possible que si, �videmment, la dette n'est pas le seul levier de financement. Donc, est-ce que vous pouvez nous donner des pr�cisions pluriannuelles sur la fa�on dont vous comptez ventiler le financement de ces investissements�? Quelle sera la part pr�vue des �conomies de fonctionnement�? Des cessions d'actifs�? Et surtout, au bout du compte, combien de hausses d'imp�ts, de taxes et de divers tarifs pour les Parisiens et plus g�n�ralement pour les usagers de Paris - je pense notamment aux touristes -, sont pr�vues�? Comme je l'ai soulign�, les Parisiens, comme leurs repr�sentants �lus, ballott�s au gr� des annonces successives, ont �t� jusqu'� pr�sent priv�s d'une vision d'ensemble fiable sur ce qui les attendait en mati�re budg�taire. Il est temps aujourd'hui de faire toute la transparence sur ces sujets et de leur fournir notamment les pr�cieuses informations que je viens de vous demander. Pour cela, vous pouvez vous inspirer de notre propre document budg�taire qui a le m�rite de pr�senter un choix clair aux Parisiens et qui leur garantirait z�ro imp�t suppl�mentaire. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci. La parole est � Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement. - Merci, Madame la Maire. Mes chers coll�gues, en mars dernier, nous avons �t� �lus sur un projet de gauche et �cologiste clair pour Paris et un engagement�: celui d'une gestion toujours plus d�mocratique et transparente. Aujourd'hui, avec le vote de ce premier budget et du Plan d'investissement sur la mandature, nous tenons ces deux engagements. Je voudrais, en premier lieu, saluer le choix politique d'�laborer un programme d'investissement pour six ans rendu public et d�battu pour la premi�re fois en Conseil de Paris en d�but de mandature, mais qui pourra aussi �tre revu � mi-mandat et faire � nouveau l'objet d'un d�bat si l'UMP retrouve la parole d?ici l� sur ces sujets. J'invite effectivement M. LEGARET � lire les 15 pages de votre communication et en particulier la seizi�me pour trouver l'ensemble des chiffres de ce plan d?investissement de la mandature qui sont particuli�rement d�taill�s. Je crois qu'aujourd'hui ce document et ce d�bat sont le choix, effectivement, de la transparence et du d�bat, auquel vous nous invitez, Monsieur de FROMENT, et auquel nous nous sommes engag�s aupr�s des Parisiens. Je souhaite soutenir la m�thode d?�laboration de ce plan d'investissement car la Maire de Paris, son premier adjoint, comme son adjoint aux finances, l'ont construit en travaillant avec tous les acteurs concern�s. Ils ont mobilis� toutes les expertises, celles de l'ensemble des adjoints, celles des Directions de la Ville mais aussi celles de tous les maires d'arrondissement. Oui, dans nos arrondissements, nous avons pu prendre une part active au processus d'�laboration de ce PIM qui a d'abord �t� �labor� � partir de nos priorit�s. Ce travail a �t� constructif et bas� sur des regards crois�s et des �changes crois�s. Cela produit de l'intelligence collective et des choix optimis�s. C'est aussi une marque de confiance forte envers les �lus qui sont en responsabilit� directe face aux Parisiens, loin des positions opportunistes et parfois populistes de certaines et de certains. C'est aussi une marque de confiance forte envers les Parisiens eux-m�mes, puisque vous concr�tisez cet engagement fort, Madame la Maire, de r�server 5�% de ce budget d'investissement au budget participatif�; et donc les Parisiens d�cideront eux-m�mes. Sur le fond, la d�cision politique d'aller au-del� des 8,5 milliards d'euros programm�s initialement, pour investir in fine pr�s de 10 milliards d'euros, est particuli�rement forte et importante. Face � la crise, Paris r�agit ainsi positivement et mobilise ses moyens pour cr�er du service public et soutenir la dynamique �conomique et l'emploi. Paris assume ainsi ses responsabilit�s dans un contexte national de baisse de l'investissement des collectivit�s locales, annonc� en recul de 10�% en 2015, apr�s une premi�re baisse de 7, 5�% en 2014. A la clef de cette dynamique d?investissement, la perspective tr�s positive de cr�er jusqu?� 200.000 emplois sur cinq ans dans le secteur priv�, notamment dans le b�timent et les travaux publics. Est-ce cette perspective de soutenir activement et concr�tement la dynamique �conomique de Paris et de l?emploi, autrement dit des entreprises et des m�nages, qui d�plaisent peut-�tre � l?opposition�? En tout cas, c?est une politique d?investissement qui �tait atone avant 2001. Pour la droite, c?est le rejet de projets d?investissements priv�s de grande envergure que nous avons constat�. Et le refus aujourd?hui d?investir pour construire la ville de demain et pr�parer l?avenir de nos enfants. Vous faites ainsi la preuve finalement de beaucoup de coh�rence dans vos choix r�currents d?un profond immobilisme. Notre ambition est toute autre�: notre politique d?investissement est volontariste et pour une performance �conomique rendue possible par la rigueur de la gestion depuis 2001. Le s�rieux de la pr�paration budg�taire 2015 en est aussi la preuve. Nous r�alisons des �conomies importantes en fonctionnement, en veillant � ne pas impacter la qualit� du service public rendu aux Parisiens qui reste notre priorit�. Loin du plan social, pr�n� par certains, ce sont des d�penses passives qui ont �t� traqu�es. Et depuis 2001, la gestion de Paris a �t� saine, rigoureuse et efficace, comme en t�moigne la part des charges de gestion courante ramen�e de 18�% en 2001 � seulement 15�% aujourd?hui. En ma�trisant son budget de fonctionnement et sans actionner le levier de l?imp�t des Parisiens, conform�ment � nos engagements, la Ville de Paris continue de d�gager une part importante d?autofinancement pour ses investissements. En 2015, l?�pargne brute s?�l�vera � 352 millions d?euros, ce qui, avec 596 millions d?euros de recettes r�elles d?investissement, permettra � l?autofinancement de couvrir les deux tiers des d�penses d?investissement. Il faut le dire et le redire, face aux propos de l?opposition, la Ville de Paris n?emprunte que pour ses investissements. La dette parisienne est ma�tris�e et progressera � un rythme raisonnable, identique � celui de la pr�c�dente mandature. Cette mobilisation in�dite des capacit�s d?investissement est fl�ch�e sur nos priorit�s, celles que les Parisiens ont choisies, et elle traduit notre vision de Paris � l?horizon 2020-2030. Le P.I.M. est ainsi mobilis� en priorit� sur le logement, les transports, la transition �cologique, la ville intelligente et les �quipements publics de proximit� notamment. Le programme d?investissement de la mandature ne gr�ve pas l?avenir mais, au contraire, il le pr�pare en acc�l�rant les transitions. Il est une arme �conomique au service de l?emploi et il est un puissant levier de coh�sion sociale. Il r�sulte du travail d?une Maire et d?�lus qui connaissent parfaitement et intimement leur ville. Il rassemble aujourd?hui une majorit� de gauche et �cologiste d�termin�e par la mise en ?uvre de son projet. Et je suis fi�re que la rigueur de notre gestion financi�re nous permette aujourd?hui de mobiliser cette enveloppe de 10 milliards d?euros pour la r�alisation de nos priorit�s et de nos engagements.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci pour votre courage. La parole est � Mme Galla BRIDIER pour le groupe Ecologiste de Paris.

(M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

Mme Galla BRIDIER. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, � la suite de mes coll�gues David BELLIARD et Anne SOUYRIS, je me f�licite d?intervenir sur notre programme d?investissement pour la mandature qui fait, comme nous l?avons souhait� au sein de notre majorit�, la part belle au logement. Les 3 milliards d?euros consacr�s � ce sujet primordial sont un investissement pour l?avenir permettant de r�pondre � une priorit� des Parisiennes et des Parisiens, n?en d�plaise � certain sur ces bancs qui souhaiteraient que Paris ne joue plus son r�le de ville d?accueil pour toutes et tous. Ces investissements nous serviront � produire du logement social par de la construction dans de nouvelles op�rations, par de la transformation de bureaux vides en logements et par de la cr�ation dans le parc existant. Notre exigence, vous la connaissez, c?est que ces logements correspondent bien � la demande des Parisiens et des Parisiennes. Ainsi un accent tout particulier devra �tre mis sur un r��quilibrage g�ographique de la production vers l?Ouest de Paris et sur la production de logements tr�s sociaux. Mon groupe a d�j� eu l?occasion de l?exprimer � plusieurs reprises, il ne suffit pas de construire pour construire. Faire du logement une priorit� doit traduire une volont� collective de vivre mieux. La quantit� ne doit donc pas se faire au d�triment de la qualit�, nous y serons attentifs. Il s?agira �galement de consacrer une part importante de ces investissements � la r�novation du parc existant. Vous avez d�j� annonc�, Madame la Maire, que les bailleurs sociaux devront investir 1�milliard d?euros dans la r�novation thermique de leur parc. Cela nous para�t �tre un engagement majeur. La r�novation thermique des b�timents, et en priorit� des logements, n?est pas une lubie des �cologistes. C?est la traduction la plus concr�te de nos objectifs communs�: r�duire nos consommations �nerg�tiques, c?est r�duire notre impact sur la plan�te, redonner du pouvoir d?achat � des m�nages souvent en situation de pr�carit� �nerg�tique - cela concerne 54.000 m�nages � Paris - et enfin cr�er des emplois locaux et d�velopper de nouvelles fili�res. Le seul parc social ne peut r�pondre � cette exigence. Nous devons donc nous donner des moyens ambitieux pour acc�l�rer la r�novation thermique du parc priv�. Nous l?avons act� dans notre accord de mandature � travers ce que nous avons appel� le plan "1000 immeubles". 32 millions d?euros sont fl�ch�s dans ce P.I.M. � destination de ce plan qui aura pour objectif de faciliter l?engagement de travaux de r�novation dans 1.000 copropri�t�s parisiennes. Celles-ci seront identifi�es comme parmi les plus �nergivores et logeant des m�nages en situation de pr�carit� �nerg�tique. Rappelons que le fonds de solidarit� pour le logement a accord� en 2013 plus de 17.000 aides pour son seul volet �nergie. Il est difficile d?�valuer aujourd?hui de mani�re pr�cise le montant n�cessaire � l?engagement de travaux dans 1.000 immeubles. Cependant il nous appara�t que les sommes pr�vues seront insuffisantes pour r�pondre � cet objectif. C?est l?objet de notre v?u que de r�affirmer notre objectif commun et de parvenir � la r�novation de ces 1.000 immeubles qui b�n�ficieront, faut-il le rappeler, aux plus pr�caires de nos concitoyens. Nous d�plorons que ce montant ait �t� manifestement sous-�valu�, mais nous sommes certains que nous pourrons continuer nos discussions pour aboutir � un r��quilibrage financier sur ce sujet.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Il faudrait conclure�!

Mme Galla BRIDIER. - Nous nous f�licitons bien �videmment que la priorit� accord�e au logement se traduise par un budget extr�mement important. Nous resterons vigilants � la qualit� de vie des Parisiennes et des Parisiens. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame. La parole est � M. Pierre-Yves BOURNAZEL.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci, Monsieur le Maire. Je voulais m?adresser � la Maire de Paris parce que M. DELANO�, il y a quelques mois, nous avait dit, ici en s�ance, qu?un jour on le regretterait. Et ce jour est venu�! Il est venu, ce jour, non pas tant par les qualit�s de M. DELANO� mais par la politique men�e par Mme HIDALGO. La gauchisation de la politique de la Ville de Paris est totale. J?en prends pour preuve les applaudissements du Front de gauche et du parti communiste. A gauche toute donc�! Voil� votre politique, Madame la Maire. A gauche toute contre le Gouvernement, contre Manuel VALLS ou Manuel VALLS contre Mme HIDALGO ou Mme ROYAL contre Mme HIDALGO. On n?y comprend plus rien�! Mais pire que cela, c?est que vous n?offrez pas aujourd?hui de vision et d?impulsion au budget de la Ville de Paris. O� est l?attractivit�? O� est le mot comp�titivit� des grandes m�tropoles et de Paris�? On n?entend pas la voix de la Maire de Paris sur ce point, alors que c?est l?essentiel aujourd?hui. Vous �tes "accroc", Madame la Maire, � la d�pense publique. Aucune r�forme structurelle dans votre budget, aucune capacit� � se projeter dans l?avenir, � diminuer de mani�re r�elle la d�pense publique de fonctionnement, afin de permettre � la fois de l?investissement et une ma�trise fiscale. Mais quand je dis "gauchisation" et oubli peut-�tre du message de Bertrand DELANO�, qui avait une vision plus mod�r�e m�me si elle n?�tait pas la n�tre, c?est que, sur le travail le dimanche par exemple, vous avez une opposition frontale et totale qui s?oppose � la r�alit� des m�tropoles d?aujourd?hui, qui s?oppose � la r�alit� des besoins d?une ville comme Paris. Vous agissez par id�ologie, alors qu?il faudrait agir par pragmatisme et bon sens, dans l?int�r�t de l?attractivit� de Paris. Pr�emption, que M. DELANO� lui-m�me avait abandonn�e parce que c?�tait trop cher et parce que c?�tait inefficace. M. BROSSAT va d�penser 850 millions d'euros�! 850 millions d'euros pour pr�empter�! Applaudi par le Front de Gauche et le Parti communiste, certes, mais pas par les Parisiens parce qu?eux-m�mes voient bien que les 850 millions d'euros qui seront donn�s � la pr�emption ne seront pas donn�s � des logements neufs, nouveaux pour les Parisiens, que ce soit en mati�re de logement social, en mati�re de logement interm�diaire pour les classes moyennes ou en mati�re de logement priv�. Pire, dans la pr�emption, vous oubliez l'essentiel, c?est la M�tropole. C'est-�-dire que vous oubliez que Paris doit certes prendre sa part en mati�re de logement, mais qu'il faut une vision pour porter un projet de logement. Monsieur BROSSAT, vous parlez beaucoup, mais laissez parler un peu l?opposition. Ici, on n'est pas � Moscou�! Votre politique? Monsieur le Maire, vous pouvez faire la police de s�ance, au moins cela?

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Je veux bien faire la police, Monsieur BOURNAZEL, mais c'est vous-m�me qui suscitez ce type de protestations. Terminez votre intervention dans le silence, s?il vous pla�t, il ne reste plus longtemps.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Votre politique du logement marche si bien que vous avez doubl� en 13 ans le nombre de demandeurs de logements sociaux. Quand vous �tes arriv�s � la Ville de Paris, il y en avait un peu moins de 90.000. Aujourd'hui, selon l?aveu de M. BROSSAT lui-m�me en Commission du logement et d'urbanisme, plus de 170.000 familles parisiennes sont en attente d'un logement social. C'est un �chec majeur�! Alors, face � cette politique qui est en train d'�chouer, face au bateau ivre, il est temps d'engager des r�formes structurelles et de porter une attractivit� et un projet pour Paris. Alors, nous avons notre contre-projet de budget, nos propositions, et comme vous �tes sectaires et que vous ne le regarderez m�me pas et que vous n'appliquerez pas, ce que je propose, si je peux parler? c?est simplement qu?� d�faut d?appliquer notre projet, qui est le seul qui pourrait sortir Paris de la difficult�, c?est au moins de relire M. DELANO� et de vous recentrer un peu plus. C'est la raison pour laquelle je vais, puisque Mme HIDALGO revient, vous offrir le livre de Bertrand DELANO� "Pour l'honneur de Paris", de 1999. � d�faut de votre politique, essayez de recentrer votre message et de ne pas oublier l'attractivit� et la comp�titivit� de Paris. Merci beaucoup.

(Mme la Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Cela avait l'air int�ressant�!

(M. BOURNAZEL remet le livre de M. DELANO� � Mme la Maire).

Je l'ai d�j�. Monsieur VAUGLIN, vous avez la parole. Je m'en suis tellement inspir�e. Je vous le recommande � tous, mais ils auraient d� le lire l�-bas�!

M. Fran�ois VAUGLIN, maire du 11e arrondissement. - Mes chers coll�gues, c?est int�ressant comme l'histoire politique �volue, et les retournements d'opinion. Que ne vous avons-nous entendus quand Bertrand DELANO� �tait Maire de Paris pour critiquer, avec des fl�ches au moins aussi acerbes, la politique que nous conduisions alors�! Le choix d'un budget est peut-�tre l'acte qui traduit le mieux les choix politiques et � ce titre, le P.I.M. donne la meilleure des illustrations de notre projet pour Paris. Et je le dis car nous avons entendu encore � l'instant l'opposition regretter notre choix d'investir. Rappelons d'abord que le budget d'une collectivit� doit obligatoirement �tre �quilibr� et que l'emprunt ne peut financer le fonctionnement. Paris respecte bien �videmment ces deux r�gles qui permettent d'investir pour l'avenir sans fonctionner � cr�dit. Ce projet d'investissement pour Paris, c'est le choix d'un projet pour notre ville et pour les Parisiens, pour l'�conomie et pour l'emploi. C'est n�cessaire et c'est bienvenu alors que la crise ne cesse d'affaiblir les entreprises et les m�nages. Et parce que les quartiers populaires souffrent plus, parce que l'effort de solidarit� y est plus n�cessaire qu'ailleurs, vous avez fait, Madame la Maire, ce choix de justice et d'�quit� d'orienter prioritairement sur ces quartiers l'effort collectif. Ce P.I.M. porte � hauteur de 1,88 milliard d'euros l'investissement pour les grands am�nagements urbains avec deux priorit�s�: la coh�sion territoriale et la r�appropriation des espaces en valorisant les espaces naturels. Ouvrir Paris sur l'horizon du Grand Paris, c?est investir pour que cette fronti�re avec nos voisins, le p�riph�rique ou encore les portes, cesse d'�tre un vide urbain. Recoudre le tissu de Paris et des communes voisines, c'est repenser cet espace, y cr�er des raisons d'�tre, des am�nit�s qui invitent les habitants � s'en rapprocher. C'est aussi penser l'urbanisme sans dogme mais avec pragmatisme, et je le dis comme je le pense, la question de la forme urbaine et donc celle des hauteurs est l'un des outils � notre disposition dans ce travail de rapprochement, de r�conciliation et d'ouverture de Paris sur l'ensemble de la M�tropole. Ces 1,88 milliard permettront de valoriser les friches urbaines�: Clichy-Batignolles, Paris Rive gauche, Paris Nord-Est notamment. Ils permettront de finir le r�am�nagement des Halles et de lancer la r�novation d'espaces structurants pour notre environnement urbain, comme nous l'avons fait de si belle mani�re place de la R�publique. Bastille, Nation bien s�r, qui accueillera le T3 prolong�, mais aussi place des F�tes, Panth�on, place d'Italie, la rive droite des berges de Seine. Requalifier ces espaces urbains ou encore d'autres, comme l'avenue du G�n�ral Leclerc, dans des quartiers o� les Parisiens l?attendent depuis si longtemps, comme le boulevard de La Chapelle ou le boulevard de Belleville, et avec Fr�d�rique CALANDRA, nous sommes tr�s heureux que votre communication mentionne ce projet. C'est l� l'expression de la solidarit� car l'espace public est un bien commun d'autant plus pr�cieux que l'espace priv� est exigu et d�grad�, comme c'est le cas sur ces secteurs. Nos choix d'investissement portent nos valeurs�: le logement comme priorit�, le d�veloppement durable, l'innovation et l'excellence architecturale, les liens urbains et la participation de tous. En recherchant la mixit� des usages, le d�veloppement d'activit�s et d'entreprises nouvelles, ces projets urbains sont l'occasion de recr�er du lien physique et social et d'ouvrir de nouveaux territoires aux Parisiens et � nos voisins. Ils permettront de cr�er 30 hectares d'espaces verts, 100 hectares de v�g�talisation sur les toits et les murs, 20.000 arbres suppl�mentaires plant�s. Car, en effet, ce P.I.M. porte une grande ambition pour l'environnement. C'est aujourd'hui une exigence, d'autant plus que le changement climatique qui est en route est rapide et fort. Il promet des modifications violentes de nos territoires. Dans ce m�canisme d�sormais enclench�, les villes portent une responsabilit� particuli�re�: alors qu?elles ne couvrent que 2�% des terres �merg�es, elles �mettent � elles seules les trois quarts des gaz � effet de serre. Gr�ce � votre implication dans les associations mondiales d'�lus locaux, Madame la Maire, Paris est fortement impliqu�e dans le mouvement de prise de conscience et d'action des villes pour l'environnement. Ainsi, la mise en ?uvre sans rel�che du Plan Climat conduit la Ville et ses bailleurs sociaux � construire durable et responsable. Dans la gestion de nos �quipements, des efforts consid�rables ont d'ores et d�j� �t� faits. Ainsi, les efforts sur l'�clairage urbain, sur l'�clairage de nos bureaux ou encore sur les �coles, gr�ce � leur r�novation thermique, ont produit des �conomies tr�s importantes. Pour les �coles, par exemple, c?est une baisse de 34�% de la consommation d'�nergie et 33�% des �missions de CO2 qui ont �t� atteintes un an apr�s les travaux. Le P.I.M. permettra d'aller plus loin. 600 millions d'investissements suppl�mentaires iront dans les �nergies renouvelables et de r�cup�ration ainsi que dans la r�novation thermique et la diminution des consommations d'�nergie. Les O.P.A.T.B. du 19e, l?OPA2D2E de R�publique, l?op�ration du 13e et toutes les initiatives qui seront lanc�es avec la mise en place du plan de r�novation thermique de 1.000 immeubles amplifieront tr�s fortement l'effort pour le climat tout en am�liorant le confort des logements et de nos �quipements. S'ajoute � ces sommes 1 milliard d'euros des op�rateurs de la Ville dans la r�novation thermique de leur patrimoine. Je pr�cise que ce milliard s'ajoute au P.I.M. Voil� une politique qui nous r�jouit quand Paris recevra l'an prochain une conf�rence mondiale sur le climat. Ces choix traduisent le respect de nos engagements. Mais je tiens � souligner que ce P.I.M., c?est plus encore que le strict respect de ces engagements. En d�cidant de porter � 10 milliards d'euros notre investissement pour Paris, vous avez, Madame la Maire, montr� que, plus encore que les propos de campagne, ce sont les actes qui nous caract�risent. Vous avez montr� que nous voulons aller chaque fois que possible plus loin encore que le respect de nos engagements et vous montrez ainsi que notre d�sir, notre volont� et notre projet, c'est le meilleur pour Paris.

(M. Pierre-Yves BOURNAZEL reprend le livre de M. DELANO� qu?il avait pr�c�demment donn� � Mme la Maire).

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Ah, il me le donne et le reprend�! �a ne va pas�! Il veut me le reprendre�! Il ne l'a pas tout lu�! Mais moi, j'attends la pens�e de Pierre-Yves BOURNAZEL. Celle-l�, je la connais, je l'ai m�me beaucoup pratiqu�e, avec beaucoup de bonheur. Alors, la parole est � Mme Val�rie MONTANDON.

Mme Val�rie MONTANDON. - Merci, Madame la Maire. Le logement est la priorit� des Parisiens. C'est un dossier strat�gique pour l'avenir de Paris. Mais avec vous, la r�alit� est toute autre. Vous ne faites pas une politique du logement, vous vous servez du logement pour faire de la politique. Cette politique est le fruit d'un accord irresponsable et dogmatique entre vous et M. BROSSAT, � qui vous avez confi� ce secteur-cl�, en donnant ainsi un blanc-seing � son obsession id�ologique, celle de l'�viction des classes moyennes de Paris. D'un v?u de l'Ex�cutif en d�but de mandature au Pacte du logement pour tous en juin, et � pr�sent le P.I.M., le logement est proclam� � coups de communication. Mais pour quels Parisiens et avec quels moyens�? Vous n'avez qu'un seul axe, qualifi� sobrement de politique volontariste d'acquisition. Chacun comprendra qu'il s'agit de la pr�emption, � laquelle vous greffez cette fois-ci l'arme fatale du D.P.R.U., c?est-�-dire le droit de pr�emption urbain renforc�. Sous ce vocable technico-juridique jaillit en fait une spoliation en r�gle, organis�e m�thodiquement par vos services et financ�e lourdement par la fiscalit� des Parisiens, pour leur imposer de mani�re unilat�rale et autoritaire l'entrisme immobilier de la Ville au sein des copropri�t�s priv�es. C'est le principe de la double peine. Le Parisien paye tr�s cher une politique du logement qui va nuire � sa qualit� de vie et � son pouvoir d'achat. Oui, Madame la Maire, la pr�emption dans le diffus est tr�s co�teuse, et le P.I.M. nous livre � cet �gard une information significative�: 850 millions d'euros vont �tre programm�s sur cette mandature au compte foncier pour servir de tiroir-caisse � ces op�rations. A cet effet, d�s 2015, 130 millions seront destin�s � acqu�rir plus de 8.000 logements inscrits sur votre liste noire de 257 immeubles�; 8.000 logements, dont vous ne chiffrez � aucun moment ni l'achat, bien plus �lev� dans le diffus, ni le co�t de gestion complexe et on�reux au sein de ces copropri�t�s�; 8.000 logements, qui ass�chent encore le march� de l'immobilier, d�valuent les biens qui les entourent et �loignent davantage les investisseurs�; enfin, 8.000 logements, dont vous ne pr�cisez � aucun moment le conventionnement � venir.

Mais vous ne vous contentez pas de la pr�emption dans le diffus, vous reconventionnez � marche forc�e pr�s de 3.000 logements survivants du parc libre et interm�diaire de Paris Habitat et de la R.I.V.P. Deux projets de d�lib�ration DLH � l'ordre du jour de cette s�ance, lourds de cons�quences pour les classes moyennes, pr�sentent la requalification massive de ces logements libres et interm�diaires, majoritairement en P.L.A.-I et PLUS. L'addition est donc lourde � cette s�ance. Vous d�cidez la pr�emption de 8.021 logements dans le diffus, vous reconventionnez 2.926 logements libres et interm�diaires, soient au total 10.947 logements en moins pour les classes moyennes. Voil� le r�sultat de votre politique.

Madame la Maire, m�me votre pr�d�cesseur, qui a utilis� largement le compte foncier en 13 ans pour pr�empter des immeubles entiers, refusait en revanche la pr�emption dans le diffus, parce qu'il connaissait sa m�canique co�teuse en investissement, mais aussi en fonctionnement. Vous devriez vous en rappeler. Au lieu de cela, vous pers�v�rez dans l'erreur, et dans une strat�gie inefficace. J'en veux pour preuve vos relations avec le Gouvernement, o� vous jouez de rapports de force, mais les r�sultats se font attendre, notamment dans les cessions de terrain, que l'Etat, crise �conomique oblige, se refuse � brader pour le moment. Alors, faute de foncier, vous pr�emptez, vous reconventionnez � tout va, mais que faites-vous pour les 170.000 demandeurs de logements sociaux - le double depuis 2001 - qui attendent toujours une am�lioration de leur situation�? Pourtant, Madame la Maire, une autre politique est possible�: celle que nous vous proposons et que r�clament d�sesp�r�ment les Parisiens issus des classes moyennes. Il faut un plan d'action cr�dible, certes, avec des moyens importants, mais utilis�s autrement. Nous voulons un choc de l'offre, au service d'une construction dynamique et �quilibr�e, par des logements interm�diaires, �tudiants, sociaux, pour enfin mettre en ?uvre une r�elle mixit� sociale. Nous voulons favoriser l'accession � la propri�t�, un mot tabou dans votre bouche, et la gestion des mutations au sein du parc social d�j� existant. Tout comme le dossier de l'ouverture des commerces le dimanche, je vous invite � prendre l'attache de M. MACRON, qui vous d�taillera les mesures de son projet de loi en vue d'une v�ritable politique locale en faveur du logement interm�diaire. Madame la Maire, pour qu'une ville progresse et rayonne, il faut des classes moyennes, mais celles-ci, de par votre politique, d�sertent la Capitale, et notamment les arrondissements de l'Est, que vous avez contribu� � ghetto�ser. Cela provoque une v�ritable fracture. Je vous demande donc, avec tous les �lus de mon groupe, de revoir d'urgence votre copie, de renoncer � ce P.I.M. inadapt� � l'urgence de la situation et de changer de politique du logement. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Bien. N'oubliez pas que les Parisiens se sont prononc�s en mars dernier. Vous les faites beaucoup parler, mais vous avez peut-�tre oubli� qu'ils se sont prononc�s tout de m�me. Alors, je vais, � l'issue de ce d�bat, donner la parole pour vous r�pondre � M. Julien BARGETON. Cher Julien.

M. Julien BARGETON, adjoint. - Merci, Madame la Maire. Le programme d'investissement de la mandature a �t� b�ti sur une conviction, une conviction de plus en plus partag�e, tant au niveau national qu'international, qu'une n�cessaire relance de l'investissement priv� et public est devenue une urgence. Nous avons donc fait le choix d'un investissement public massif dans les domaines qui changent le quotidien des Parisiens et pr�parent l'avenir, tout en stimulant l'activit� �conomique. Je le r�p�te�: notre conviction est qu'il faut faire de l'investissement public local le fer de lance de la relance, et c'est donc 10 milliards que nous allons r�injecter dans l'�conomie, afin d'en faire un levier de croissance et de valorisation de notre territoire, comme l'a dit R�mi F�RAUD. Mais ce programme est aussi le fruit d'une m�thode, d'une m�thode collective associant l'ensemble de l'Ex�cutif et les maires d'arrondissement, puisque nous avons souhait� que ceux-ci, principaux acteurs de la proximit�, soient � l'origine du P.I.M., afin de r�pondre au mieux aux demandes des habitants et des territoires. Ce programme sera ainsi d�clin� prioritairement vers les quartiers populaires - David BELLIARD l'a mentionn� -, afin de poursuivre notre travail de r��quilibrage territorial de la Capitale. Je souhaite revenir en quelques mots sur le contexte dans lequel nous avons construit ce P.I.M. Je vous rappelle que les investissements des collectivit�s locales vont enregistrer une baisse en 2014 estim�e en moyenne � moins 7,4�%, avec moins 10,2�% pour les communes, soit une des baisses les plus fortes observ�es depuis les premi�res lois de d�centralisation. Si cette tendance � la baisse n'est pas surprenante pour une ann�e d'�lection, c'est son ampleur qui est en revanche exceptionnelle, en pourcentage, mais aussi parce qu'elle touche l'ensemble des niveaux de collectivit�s. En dehors du seul effet �lectoral, ce repli des investissements locaux trouve son explication dans un nouveau recul des marges de man?uvre financi�res de l'ensemble des collectivit�s locales, comme je l'ai � plusieurs reprises r�p�t�. De plus, de fortes inqui�tudes p�sent sur les niveaux d'investissement � venir des collectivit�s locales, en raison de la contraction de la ressource et des attentes fortes en mati�re de services publics. La conjonction de ces �l�ments pourrait induire une baisse des d�penses d'investissement en 2015 de m�me ampleur que celle constat�e en 2014, voire amplifi�e, certains parlant de moins 10�% en moyenne pour les investissements. Cette succession de deux baisses aussi fortes serait alors une premi�re. Plus pr�cis�ment, les m�tropoles et les communaut�s urbaines ont chiffr� � 25�% la baisse de leurs investissements dans les six prochaines ann�es. Nous faisons le choix inverse. Je rappelle aussi que les collectivit�s locales assurent 70�% de l'investissement public, un chiffre bien connu, mais qu'il n'est jamais inutile de rappeler. La forte chute de l'investissement public local qui est envisag�e aurait de puissants impacts sociaux et �conomiques. Il est estim� qu'une baisse de 10�% des investissements publics se traduit par une diminution de la croissance de 0,2 points, et par de fortes destructions d'emplois dans le secteur du B.T.P. C'est en prenant en compte ce contexte que nous avons d�cid� au contraire de privil�gier l'investissement et d'assumer un programme d'investissement de relance, en passant notre effort d'investissement de 8,5 milliards d'euros � 10 milliards sur la p�riode 2015-2020. Nicolas BONNET a insist� sur ce choc positif que nous voulons, que nous assumons. Ce P.I.M. est consacr� aux investissements socialement utiles, d�clinaison des grandes priorit�s politiques port�es durant la campagne. Elles sont clairement identifi�es�: politique du logement, modernisation et extension des r�seaux de transports collectifs et d�veloppement des mobilit�s douces et alternatives, secteur indispensable aussi bien pour lutter contre les fractures spatiales et renforcer la comp�titivit� de l'�conomie parisienne?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je vous demande vraiment d'�couter la r�ponse de l'adjoint. Je vois beaucoup de conversations, l�, sans doute tr�s int�ressantes, mais ce d�bat, qui a �t� de grande qualit�, m�rite qu'on �coute la r�ponse. Julien.

M. Julien BARGETON, adjoint. - Merci. Et aussi, bien s�r, pour atteindre les objectifs de lutte contre le changement climatique�; la pr�paration de la M�tropole �galement. Madame de SARNEZ, nous r�pondons parfaitement � la d�finition que vous donniez au d�but de votre intervention, de ce que devait �tre un plan d'investissement. Il faudrait le reconna�tre. Dans ce contexte d'urgence en mati�re de d�veloppement durable, la recherche de la performance �nerg�tique est �galement une de nos autres priorit�s, et devra s'appliquer pour l'ensemble des b�timents et des infrastructures publics. Bien entendu, ce programme d'investissement fera une place particuli�re au budget participatif qui sera bien d'un montant correspondant � 5�% des investissements de la mandature, soit 480 millions d'euros entre 2015 et 2020. Les d�buts tr�s prometteurs de ce processus d?association de la population aux discussions budg�taires, confirment le besoin des Parisiens d'�tre mieux associ�s aux d�cisions et au devenir de leur ville. 41.000 Parisiens y ont, en effet, r�pondu. Je vais vous pr�senter, sans �tre exhaustif, les grands axes du programme d'investissement de la mandature qui est pr�sent� pour la premi�re fois. L'opposition, d'ailleurs, avait demand� ce d�bat et c'est cela la d�marche de v�rit�. Notre volont� premi�re est de faire de Paris une ville solidaire, �cologique et durable. C'est le sens de notre engagement � poursuivre et amplifier notre effort en faveur du logement sur cette mandature. Nous consacrerons donc pr�s de 3 milliards d'euros, soit environ 1/3 de notre programme, au logement. Notre politique du logement a une triple ambition �conomique, bien s�r, mais aussi sociale et environnementale. Cet investissement est un puissant levier pour faire de Paris une ville plus mixte et plus juste. Il nous permettra de produire 10.000 logements suppl�mentaires chaque ann�e afin d'atteindre 30�% de logements sociaux en 2030. Un effort particulier sera port� � la r�alisation de logements interm�diaires pour les familles des classes moyennes, les jeunes actifs et les �tudiants, Madame MONTANDON. Les Parisiens demandent aussi une plus grande coh�rence urbaine. C'est pourquoi nous veillerons � r��quilibrer l'offre sociale entre les arrondissements, notamment vers ceux de l'Ouest, en soutenant fortement la production de logements dans les zones d�ficitaires. La concr�tisation de cette ambition s'appuiera sur un politique d'acquisition volontariste port�e � hauteur de 850 millions d'euros sur la mandature. Beaucoup de mauvaise foi est n�cessaire pour ne pas reconna�tre l'effort consenti. A ce titre, on aura un record de constructions priv�es en 2014�: 2.196 logements sur les trois premiers trimestres, soit + 140�% par rapport � l'an dernier et, bien s�r, les P.L.S. pour les classes moyennes repr�sentent 30�% de notre programme. Je n'ai pas entendu beaucoup de propositions de la part de l'opposition dans ce d�bat. Ce que j'ai entendu, quand m�me assez clairement, c'est une opposition � la politique de logement social. Cela a �t� dit et aucune alternative n?est propos�e. Nous menons depuis 2001 une politique ambitieuse des d�placements, visant � un nouvel �quilibre de l'espace public au b�n�fice des transports publics, des circulations douces et des pi�tons. Nous devons aller plus loin et amplifier encore nos efforts. Une enveloppe de 834 millions sera ainsi mobilis�e pour financer la conduite des projets de transports et de d�placements, et confirmer nos ambitions � l'�chelle du nouveau Grand Paris. Nous poursuivrons les projets lanc�s sous la pr�c�dente mandature, au nombre desquels figurent le tramway T3 vers la porte d'Asni�res et le prolongement de la ligne 14. Cet effort permettra de renforcer le maillage du r�seau des transports collectifs dans le Nord-Ouest parisien en favorisant le renforcement des liaisons avec les communes limitrophes. C'est ainsi que se construit la M�tropole. Notre P.I.M. contribue � la pr�parer. Et en parall�le, d'importants moyens seront allou�s � la r�alisation de nouveaux projets de la mandature. La priorit� sera donn�e au bouclage du tramway T3 vers la porte Maillot, puis vers le pont du Garigliano et, bien s�r, par l'extension du trac� entre la porte de Vincennes et la place de la Nation. L'accent sera port� �galement sur le d�veloppement des lignes � haut niveau de service, l'une sur les quais hauts et l'autre reliant les gares parisiennes, ainsi qu?� l'am�lioration et l'extension du r�seau de transports m�tropolitains. Au-del� de cette offre de transports collectifs, nous voulons faire de Paris une ville du v�lo. 160 millions seront consacr�s au d�veloppement des circulations douces et des mobilit�s alternatives, dont 100 millions d'euros pour le v�lo. Anne SOUYRIS a d�velopp� ce point. Par ailleurs, nous continuons �galement notre effort vers la mobilit� �lectrique�: 5 millions d'euros dans la poursuite d'Autolib', 5 millions dans les infrastructures de bornes suppl�mentaires d�di�es � la recharge de v�hicules individuels. La transition �cologique pour la Ville ne peut se concevoir que par une approche transversale. Un des leviers principaux pour la Ville est la r�novation thermique des b�timents, afin de moins et mieux consommer l?�nergie. C'est aussi un enjeu de pouvoir d'achat. Dans le strict p�rim�tre budg�taire de la Ville, pr�s de 600 millions d'euros seront ainsi consacr�s � la r�novation thermique et � la diminution de nos consommations d'�nergie. Je voudrais notamment citer les 84 millions d'euros pour les �tablissements scolaires et les 78 millions pour l'�clairage urbain. L'effort de la Ville en la mati�re se traduira, en outre, dans la r�alisation de b�timents municipaux neufs respectant les normes du Plan Climat. Les op�rateurs de la Ville s'engageront aussi r�solument dans cette voie durant la mandature puisque pr�s d?un milliard d'euros seront consacr�s � la r�novation thermique dans le patrimoine d�tenu par nos bailleurs sociaux, un milliard d'euros qui s'ajoutent � ce P.I.M. L'optimisation des performances �nerg�tiques du parc immobilier � l'aide du plan 1.000 immeubles permettra de transformer rapidement les b�timents les plus �nergivores et lutter contre la pr�carit� �nerg�tique. C'est pourquoi, Madame Galla BRIDIER, je pense que votre v?u sur les 1.000 immeubles, que votre pr�occupation sur ce point est bien prise en compte dans le P.I.M. Cela ne me g�ne pas du tout de le r�affirmer, de le renforcer, mais ce que je voudrais vous dire, c?est que nous avons mis en place les dispositifs n�cessaires pour le faire et que nous entendons bien affirmer et atteindre nos objectifs. J'en profite d'ailleurs pour pr�ciser que nous partageons �galement les v?ux sur l?�co-conditionnalit� des investissements. Notre volont� est aussi de poursuivre l'am�lioration de la qualit� de vie des Parisiens. Nous accorderons ainsi 89 millions � l'am�lioration de la propret� de Paris et 81 millions � la sortie du diesel pour l'ensemble du parc d?engins de collecte. Oui, c'est de l'investissement et il y a aussi de l'investissement en mati�re de propret�. C'est d'ailleurs pourquoi le v?u du groupe Ecologiste de Paris sur le plan de sortie du diesel pour les v�hicules de la Ville, sur le fond, rejoint nos pr�occupations. Vous demandez aussi plusieurs choses, que nous prendrons en compte et que nous faisons d�j�. Notamment, je vous rappelle que nous pr�sentons ces �l�ments en 1�re Commission. C'est mon coll�gue Emmanuel GR�GOIRE qui le fait r�guli�rement. Nous apporterons 90 millions d'euros � la Pr�fecture de police afin que celle-ci puisse investir, en lien avec la Ville, pour la poursuite de ses missions s�curit� et d'intervention en mati�re d'incendie. Bien s�r, la pr�occupation, la priorit� de la ville verte est aussi prise en compte. Ainsi, 123 millions d'euros seront mobilis�s pour la biodiversit� et la v�g�talisation, et 124 millions d'euros pour l'entretien des bois et des jardins. Les grands projets d'urbanisme seront au c?ur de notre action et mobiliseront 388 millions�: Clichy Batignolles, Paris Nord-Est, les Z.A.C. "Claude Bernard", "Bercy Charenton", etc. Il faudra aller plus loin. Je pense en particulier � la porte de Montreuil, mais aussi � l'am�nagement de Foch Boulogne. Le programme de r�novation des grandes places parisiennes portera en priorit� sur la Bastille, la Nation, Panth�on et la place des F�tes, mais aussi la place d'Italie ou Gambetta, par exemple, sans oublier les nombreux am�nagements que Fran�ois VAUGLIN a cit�s en montrant le lien que l'urbanisme fait avec la construction de la M�tropole. Nous allons �galement consacrer 5 millions pour la pose du rev�tement antibruit sur le p�riph�rique. C'est une mesure � laquelle je tiens beaucoup et qui a apport� beaucoup d'�l�ments positifs. Monsieur Pierre-Yves BOURNAZEL, notre programme d'investissement fera une large place � l'innovation pour que Paris demeure une ville monde attractive qui invente. Nous investirons 100 millions pour soutenir les entreprises innovantes, les p�les de comp�titivit� et les p�pini�res d'entreprises. L'arc de l'innovation autour de Paris viendra encore ajouter 100.000 m�tres carr�s d'incubateurs d'entreprises et de centres de t�l�travail aux 100.000 d�j� construits. Bien s�r, nous investirons �galement pour Vital?quartier, car la pr�servation du commerce de proximit� est un �l�ment cl� du bien-�tre en ville. Nous tiendrons compte �videmment de l'organisation de la conf�rence mondiale sur le changement climatique en 2015 pour soutenir les �l�ments qui touchent � l'�conomie circulaire en particulier. Le programme d'investissement offre aussi tous les �quipements n�cessaires � la vie des Parisiens�: �quipements sociaux, nouvelles cr�ches? Par ailleurs, 200 millions d'euros seront consacr�s � la mise en accessibilit� sur l'ensemble du Programme d'investissement de la mandature. Pour la culture, 52 millions seront consacr�s, par exemple, pour r�nover le Th��tre du Ch�telet et de la Ville qui n�cessitent tous deux des travaux d'envergure. Par ailleurs, quatre nouvelles biblioth�ques sont pr�vues dans la mandature, dans le 13e, dans le 19e et dans le 20e arrondissement, ainsi que, bien s�r, la cr�ation d'un conservatoire dans le 14e arrondissement. De m�me, nous continuerons � r�nover nos mus�es et � entretenir et � conserver le patrimoine des �difices cultuels. Je voudrais �galement �voquer tous les investissements qui vont �tre r�alis�s en mati�re scolaire. Je ne peux pas tout d�tailler, mais nous consacrerons 297 millions au financement de projets de restructuration scolaire, ainsi qu?� la r�habilitation et � la construction d'�tablissements du premier et du second degr�s. Nous investirons 18 millions d?euros pour l'acc�s au tr�s haut d�bit et, bien s�r, nous investirons �galement dans les p�les universitaires, 68 millions, pour l'�mergence des grands p�les universitaires�; 139 millions pour r�nover et entretenir le patrimoine universitaire�: je pense en particulier � l?E.S.P.C.I., cette belle �cole qu'il nous faut am�liorer. Pour le sport, nous consacrerons 377 millions - je pense, par exemple, au centre sportif Elisabeth, au centre sportif des Amandiers - mais �galement 150 millions fl�ch�s sur le plan "Nager � Paris". M. Jean-Bernard BROS, en vous d�crivant tout cela, je pense que vous le voyez, il y a de beaux projets, de forts projets, pour le sport en particulier mais aussi pour le scolaire et diff�rents autres sujets � Paris. Ces 10 milliards seront donc consacr�s � des d�penses structurantes et ils engendreront 200.000 emplois sur la mandature. Ce programme d?investissement contribue � renforcer l?attractivit� qu'exerce Paris sur les entreprises, les touristes, les �tudiants. Il cr�e les conditions de la reprise. Ne faisons pas semblant d'ignorer les diff�rences entre la dette de l'Etat et la dette des collectivit�s locales. Nous ne finan�ons que de l'investissement, nous ne pouvons pas recruter du personnel ou rembourser des emprunts anciens. Ce sont ces investissements qui pr�parent l?avenir de Paris et des Parisiens, et ce programme massif est aujourd'hui possible gr�ce � l'excellente gestion financi�re des deux mandatures pr�c�dentes. Thomas LAURET et Catherine BARATTI-ELBAZ ont bien expliqu� les raisons qui justifient le recours � l'emprunt. Cette gestion responsable nous permet, � la veille du lancement de ce programme, de disposer d'un taux d'endettement de 51�%, tr�s inf�rieur aux 85�% de la moyenne des grandes villes de France. Nous avons aussi la confiance des investisseurs et nous empruntons � des taux tr�s faibles�: 1, 97�%. Christophe PARISOT, responsable des collectivit�s locales chez Fitch, le dit dans "20 Minutes" - je le cite�: "La situation n'est pas alarmante�: Paris a des marges de man?uvre." C?est clairement dit�! Je vous rappelle que l'on compare souvent l'Etat et Paris mais une chose, c?est qu?� Paris, on compare le taux d'endettement par rapport � nos recettes et pas par rapport au P.I.B. Je vous invite � faire cet exercice�: le taux d'endettement de la Ville par rapport au P.I.B. parisien est tr�s faible - il se situerait entre 1 et 2�% -, alors que l'on cite le chiffre par rapport au P.I.B. pour l'Etat. Evidemment, c'est bien plus�! Il faut quand m�me dire la v�rit� des choses. Nous sommes collectivement mobilis�s pour poursuivre dans cette voie et, bien s�r, je m'engage � maintenir cette gestion rigoureuse des finances parisiennes, ce qui nous permettra de financer ce programme aux deux tiers par l'autofinancement et les recettes d?investissement, notamment par des cessions fonci�res d'actifs non strat�giques. Voil� la fa�on dont nous le financerons. Le programme, il est aujourd'hui tr�s ambitieux�; il n'a jamais �t� aussi ambitieux. Dans un environnement �conomique fragile, l'investissement public sert � la fois l'activit� et l'ambition, le pr�sent comme l'avenir, la coh�sion et le rayonnement de Paris. Pour terminer�: �videmment, la dette augmentera � un rythme soutenable, proche de l'ancienne mandature. Monsieur de FROMENT, Monsieur LEGARET, construire � Paris en le faisant financer par l'ensemble des g�n�rations, c'est �videmment une bonne gestion parce que les �quipements profitent � plusieurs g�n�rations et qu?il est normal de faire participer toutes les g�n�rations au financement de nos �quipements. Moi, ce que j'ai entendu, c?est "aucune proposition". Votre programme, c?est l?atonie pour Paris. Il n'y avait aucune proposition d'investissement et, au contraire, des critiques, mais des critiques qui ne me paraissent pas du tout constructives. Nos bases sont saines, nos bases sont solides. Madame SIMONNET, pour terminer sur ce point, non on ne peut pas non plus s'endetter sans limites, sans compter, sans r�fl�chir parce que pr�parer l'avenir, c?est � la fois pr�parer l?avenir pour les g�n�rations futures mais permettre aussi aux g�n�rations futures de continuer � agir, c'est-�-dire aussi, bien s�r, de construire une gouvernance durable � gauche pour la M�tropole et pour Paris, � la fois en pr�parant leur avenir par l'investissement mais en leur disant qu'ils auront encore une gestion saine et solide dont ils pourront b�n�ficier pour continuer ce m�me travail, et tout cela, sans augmenter la fiscalit� des Parisiens. Je crois qu?on peut le dire�: ce P.I.M. a fait �cho dans notre Capitale, mais au-del�, qu?il fait �cho avec les enjeux �conomiques de notre pays. Merci beaucoup.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup � vous, Julien BARGETON. Merci parce qu?il est vrai que, si l'on ne croit pas � l'investissement priv� et que l'on ne croit pas � l'investissement public, alors, je ne sais pas tr�s bien o� est le chemin pour permettre aux g�n�rations futures d?avoir une ville. Je souhaite, en 2020, que nous puissions l�guer une ville dans laquelle le patrimoine aura �t� entretenu et dans laquelle on aura fait de l'innovation, dans laquelle on aura fait et acc�l�r� la transition �cologique et dans laquelle on aura permis � toutes celles et ceux qui vivent de leur travail, qui sont dans les cat�gories populaires et les classes moyennes, de mieux se loger, dans de meilleures conditions, � Paris. C'est cela, l'enjeu. Si, pour certains, le choix de cette mandature, c'est de ne rien entretenir du patrimoine, de ne pas cr�er de nouvelles �coles, de nouvelles places en cr�che ou de ne rien faire en termes d'innovations qui am�neraient � faire de Paris une ville attractive et au premier plan mondial, eh bien, c'est un autre projet, c'est vrai. Mais je crois que les Parisiens, en 2014, ont fait le choix d'une �quipe qui ne souhaite pas rester immobile et t�tanis�e par la crise, et qui d�cide et pr�f�re faire de l'investissement public non seulement un �l�ment majeur de l'am�lioration de la vie de nos concitoyens mais aussi un levier de soutien � l'�conomie parisienne mais aussi francilienne, et m�me au-del�, puisque l'on sait que le poids du P.I.B. de la R�gion Ile-de-France est de 30�% dans le P.I.B. national. On sait que le levier de l'investissement public que nous actionnons, nous, � Paris, alors qu?autour de nous, beaucoup de programmes se sont arr�t�s, ce levier-l� va aussi permettre, oui, d'avoir 200.000 emplois, ou pr�serv�s ou cr��s, dans l'�conomie de notre pays. Pour moi, cela compte, c'est aussi une contribution de solidarit� tr�s active que Paris va faire avec ce Plan d'investissement sur la mandature. Merci pour la qualit� du d�bat�! Il n'y a pas de vote puisque c'est une communication. Nous allons maintenant passer � la premi�re application tr�s concr�te et du P.I.M. et du budget pour l'ann�e 2015. Merci � vous. Sur le budget 2015, et avant d'ouvrir la discussion, quelques mots, bien �videmment. Mes chers coll�gues, ce premier budget primitif de la mandature r�pond fid�lement aux priorit�s exprim�es par les Parisiens lors des derni�res �lections. Chaque ligne budg�taire, chaque engagement de d�pense, chaque planification d'op�ration traduit un engagement pris ou une orientation donn�e dans le cadre de la campagne et avalis�e par le vote de nos concitoyens. Nous avons, pour cela, d� r�soudre l'�quation difficile qui nous a �t� pos�e au mois de septembre par la baisse des dotations de l'Etat, la progression de la p�r�quation et l'incertitude sur les recettes. Parce que la transparence me semble une condition sine qua non du d�bat d�mocratique, j?ai alors fait le choix de dire la v�rit� aux Parisiens sur le contexte �conomique et les 400 millions qui risquaient de faire d�faut � Paris en 2015. Ce diagnostic �tait n�cessaire. Il nous a permis de travailler d?arrache-pied pour �tre en mesure de tenir les engagements pris face aux Parisiens. D?un c�t�, nous avons construit un plan d?�conomie sur le fonctionnement particuli�rement ambitieux. De l?autre, pour ne pas subir, les baisses de dotations unilat�rales de l?Etat, nous avons pos� les bases d?un dialogue, � la fois exigeant et constructif avec le Gouvernement. C?est ce volontarisme de chaque instant qui nous a permis, tout en tablant sur des recettes sup�rieures aux pr�visions, de construire un budget ambitieux pour l?ann�e 2015. Nous avons privil�gi� pour cela un travail coll�gial, pour tracer les perspectives ambitieuses et soutenables qui doivent permettre � Paris d?�tre, malgr� la crise, une ville toujours plus dynamique et toujours plus solidaire. Je remercie chacune et chacun dans la majorit� d?avoir pris toute sa part dans ce processus exigeant. C?est en recherchant simultan�ment toujours davantage de sobri�t� dans la gestion, toujours davantage de volontarisme dans l?investissement public et toujours davantage d?attention port�e � la soci�t� parisienne et � un service public de qualit� que nous avons pos� les bases de ce budget. Le contexte �conomique n?a pourtant jamais �t� aussi contraignant pour notre collectivit�. Pour ne pas subir l?effet conjoint des baisses de dotation de l?Etat et la mont�e en puissance de la p�r�quation, nous avons d� trouver des marges de man?uvre indispensables � la r�alisation du programme souhait� par les Parisiens. Comme je m?y �tais engag�e, aucune hausse d?imp�t n?est venue suppl�er le d�sengagement de l?Etat. Ce sont donc d?abord 130 millions d?euros d?�conomie de fonctionnement qui nous ont rendu les moyens d?agir. C?est un effort sans pr�c�dent et je tiens � saluer ici le travail courageux de mes adjoints et des directions de la Ville, mais �galement de la Pr�fecture de police de Paris. A cet effort sans pr�c�dent viendront s?ajouter 55 millions de recettes issues de l?indispensable modernisation de la taxe de s�jour et de la taxe d?habitation pour les r�sidences secondaires. Ces deux mesures ne p�seront pas sur la soci�t� parisienne, elles ont �t� pens�es et elles seront appliqu�es comme des instruments au service de l?�quit� et de la redistribution. Il en va de m�me de la r�forme de la politique de stationnement et de la refonte des tarifs municipaux qui nous procureront 60 millions r�investis au service de tous dans un souci d?�galit�. J?insiste sur le fait qu?aucune de ces mesures ne p�sera n�gativement sur le pouvoir d?achat des Parisiens des classes populaires et des classes moyennes. Cumul�es aux recettes en hausse de la fiscalit� immobili�re et de la C.V.A.E., elles nous permettent de pr�senter un niveau d?autofinancement satisfaisant de 948 millions d?euros, deux tiers de nos investissements �tant ainsi couverts sans recourir � l?emprunt. Nous continuons � nous inscrire dans les principes de bonne gestion qui, depuis plus d?une d�cennie, conf�re son assise financi�re � notre collectivit� qui est peu endett�e. C?est donc gr�ce � ces fondations particuli�rement saines que nous serons en mesure d?investir plus de 1.475 millions d?euros dans l?ensemble des �quipements et des services qui touchent � la vie des Parisiens pour 2015. Les 442 millions d?euros qui vont conduire � la cr�ation de 10.000 nouveaux logements et les 130 millions d?euros mobilis�s sur le compte foncier r�pondent mieux que tous les discours du monde � la crise du logement. Les 229 millions d?euros consacr�s � la voirie et aux d�placements feront de la transition �cologique une r�alit� pour Paris en m�me temps qu?un progr�s pour l?ensemble des Parisiens. Presque 100 millions d?euros d�di�s aux espaces verts et � l?environnement qui donneront naissance � des jardins nouveaux, notamment dans les 19e, 10e, 12e arrondissements. Les 256 millions d?euros inject�s dans les grandes op�rations d?urbanisme concourront au renouveau et l?attractivit� de notre ville plus que jamais hospitali�re � la recherche, � l?innovation et � l?ensemble du tissu des P.M.E. et des commerces si important pour nous tous. C?est tout cela qui cr�e les conditions n�cessaires au maintien et au d�veloppement d?un �cosyst�me entrepreneurial unique au monde. Dans le m�me temps, nous continuerons � investir pour que les jeunes Parisiens se voient dot�s des m�mes chances � l?issue de leur scolarisation. C?est le sens des 104 millions d?euros d�di�s � l?ouverture de nouvelles places de cr�che et 79 millions d?euros consacr�s � la cr�ation de trois �coles, parall�lement au lancement de nombreux travaux de r�habilitation. Enfin, dans le m�me esprit d?�galit� et de coh�sion, nous rapprocherons la culture, le sport et les loisirs de nos concitoyens. Ce souci d?investir dans la proximit� se traduira d�s les prochains mois par l?ouverture de nouveaux �quipements�: une m�diath�que, un conservatoire, deux gymnases verront par exemple le jour dans nos quartiers gr�ce aux 79 millions d?euros investis dans la culture et aux 60 millions d?euros investis dans le sport. Comme ces �tablissements, la Philharmonie sera con�ue, au-del� de son rayonnement international, aussi comme un lieu d?�ducation par l?art ouvert � son environnement, les quartiers populaires, mais aussi nos voisins de la Seine-Saint-Denis. Avec de tels investissements, j?ai bien la conviction que notre Ville avance au service de tous les Parisiens et de tous les quartiers, de tout �ge. Le point commun entre ces investissements nombreux et massifs est en effet leur contribution d�cisive � l?�mergence d?une ville puissante et bienveillante. C?est-�-dire � la fois ouverte sur le monde et fortement soud�e autour des valeurs qui l?identifient, � la fois rayonnante et solidaire. Avec un effort de 2.300 millions d?euros, en progression par rapport au niveau record d�j� atteint l?ann�e pr�c�dente, Paris ne d�sarme pas face � la crise. Le bouclier social, que nous avions �t� amen�s � mettre en place l?an dernier, est int�gralement reconduit. C?est donc un dispositif de protection toujours plus solide que compose pour les plus fragiles l?agr�gat des aides sociales, des dispositifs de lutte contre la grande exclusion, des �tablissements d?accueil pour toutes les g�n�rations et des �tablissements de soins en secteur 1. Conform�ment aux objectifs fix�s en d�but de mandature, il sera renforc� par la formalisation du pacte parisien de lutte contre la grande exclusion, mais �galement par le d�ploiement du programme d�partemental pour l?insertion et pour l?emploi et du programme d?aide � l?emploi. Les 77 millions consacr�s � la politique de la ville, au terme d?un dialogue tr�s exigeant avec l?Etat, viendront compl�ter un dispositif global dont la vocation est de ne laisser personne en marge du progr�s de Paris. Et parce que je ne con�ois pas ce progr�s sans une am�lioration constante dans les domaines de la s�curit� et de la propret�, nous investissons 52 millions pour un meilleur entretien de l?espace public. Cette nouvelle dynamique passe notamment par le d�ploiement de 10.000 nouvelles corbeilles de rue venant compl�ter l?objectif de 30.000 poubelles d?ici fin 2015, et la mise en place d?une d�marche de z�ro d�chet dans la perspective d?une conversion totale de notre ville � l?�conomie circulaire. Dans le m�me temps, alors que l?effort de rattrapage des effectifs de policiers vient combler les suppressions d?emploi des ann�es 2009-2012, nous confortons le budget allou� � la pr�vention et � la s�curit�, en renfor�ant les �quipes de correspondants de nuit et en sanctuarisant les op�rations "Ville, vie, vacances" dans les quartiers populaires. La contribution de la Pr�fecture de police aux efforts budg�taires de notre collectivit� n?aura donc pas d?impact sur l?efficacit� op�rationnelle des policiers et des pompiers aux services des Parisiens. J?en remercie M. le Pr�fet de police. Cette ann�e donnera lieu enfin � la mise en ?uvre du budget participatif. Les Parisiens feront des propositions et auront leur mot � dire sur 5�% du budget d?investissement. Voil� une avanc�e d�mocratique concr�te. Mes chers coll�gues, ce budget, c?est d?abord un budget de v�rit�, parce qu?il n?occulte aucune des contraintes inh�rentes � la p�riode que nous traversons. C?est ensuite un budget courageux si l?on consid�re les efforts accomplis pour viser � davantage de sobri�t� en mati�re de fonctionnement. C'est �galement un budget de proximit� si l'on mesure la d�clinaison de chaque priorit� en mesures et en r�alisations concr�tes accessibles � nos concitoyens. C'est enfin, et je l'assume, un budget de combat dans une situation de crise. Combat pour l'investissement public capable de relancer l'�conomie aux c�t�s de l'investissement priv� et de pr�parer l'avenir. Combat pour la solidarit� dans une ville qui continue � faire tout son possible pour prot�ger ses habitants des effets de la crise. Combat, enfin, pour lib�rer l'avenir d'une ville d�termin�e � continuer � avancer. Je tiens bien s�r � remercier Julien BARGETON, Emmanuel GR�GOIRE et Bruno JULLIARD ainsi que Colombe BROSSEL, qui nous ont permis d'avancer en levant les obstacles les uns apr�s les autres. Au travers du Secr�tariat g�n�ral et de son Secr�taire g�n�ral Philippe CHOTARD, je salue l'ensemble de l'administration parisienne, qui a �t� une vraie force de proposition. Je remercie bien s�r l'ensemble des adjoints, l'ensemble des maires d'arrondissement et l'ensemble des pr�sidents de groupe de la majorit� d'avoir contribu� activement, notamment au sein du conseil strat�gique que nous avons r�uni � plusieurs reprises pour arriver � ce budget qui nous ressemble, ce budget que souhaitaient les Parisiens. Je vous remercie.

Décembre 2014
Débat
Conseil municipal
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