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2009, DPE 47 G - Avis du Conseil de Paris sur les projets de Plan Régional d'Elimination des Déchets Dangereux (PREDD), de Plan Régional d'Elimination des Déchets d'Activités de Soins (PREDAS) et de Plan Régional d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés (PREDMA).


M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration DPE 47 G relatif aux projets de Plans r�gionaux d'�limination des d�chets.

Je donne la parole � M. CONTASSOT.

Vous pr�senterez votre proposition d'amendement n� 5 G dans le cours de votre intervention. Merci.

M. Yves CONTASSOT. - La R�gion Ile-de-France est d�sormais responsable de l'�laboration du Plan r�gional d'�limination des d�chets m�nagers et assimil�s notamment.

Le transfert de cette comp�tence auparavant exerc�e par l?Etat et les d�partements mandataires donne � l'�cor�gion l'occasion de d�montrer sa capacit� � prendre � bras-le-corps un sujet o� elle est loin, aujourd'hui, de l?exemplarit�, avec, pour s?en tenir aux seuls chiffres globaux, pr�s de 500 kilos de d�chets produits par habitant chaque ann�e, un taux d'incin�ration sup�rieur � 50 % et une proportion de recyclage bien faible au regard de nos voisins europ�ens.

C'est dire que ce P.R.E.D.M.A. constitue un v�ritable d�fi.

La tentation est forte, dans ce domaine souvent consid�r� comme le revers ingrat de notre soci�t� de consommation, de s'en remettre aux experts et aux professionnels du secteur pour la recherche des solutions, laissant les d�bats se focaliser sur les meilleures techniques de traitement.

Il nous revient et il revient au P.R.E.D.M.A. de montrer que c'est d?abord un choix de soci�t� aux multiples enjeux : �conomie des ressources et lutte r�solue contre les gaspillages, autonomie locale et solidarit� entre territoires, responsabilit� des acteurs, partage �quitable des co�ts, cr�ation d'emploi de proximit� et de lien social.

Le P.R.E.D.M.A. doit �tre, selon nous, partie prenante de la construction d'une r�ponse alternative � la crise �cologique et sociale. Si la baisse de 15 % � 20 % des tonnages collect�s dans les derniers mois constat�e par l?O.R.D.I.F. refl�te d?abord la profondeur de la crise, il n'en demeure pas moins que celle-ci s?accompagne d?une remise en cause de notre mod�le de production et de consommations et d'une �volution des comportements qui doivent �tre int�gr�es dans le plan.

L'objectif, de ce point de vue, d'un passage rapide au syst�me de la redevance incitative calcul�e en fonction de la quantit� doit �tre clairement affirm� comme �tant un moyen efficace de r�duire la quantit� de d�chets et d'augmenter le recyclage mati�res. Nous souhaitons que la R�gion annonce des mesures incitatives afin d'encourager les communes et les syndicats intercommunaux comp�tents � op�rer ce passage dans les meilleures conditions, par exemple � travers les conditions apport�es � ces aides.

L'expos� des motifs P.R.E.D.M.A. montre globalement un esprit tout � fait dans la continuit� de la politique de la mandature pr�c�dente, tout comme cette d�lib�ration. Et je me f�licite �videmment que nous soyons dans la continuit�, notamment du plan de pr�vention des d�chets adopt� � l'unanimit� en d�cembre 2007 par notre collectivit�.

Je voudrais �galement rappeler, en ce qui concerne les d�chets fermenticides, qu?ils doivent �tre recycl�s le plus et le mieux possible, tant en tant que mati�re organique destin�e � retourner vers les sols agricoles, et donc que la qualit� sanitaire et agronomique de l'amendement organique produit est alors un crit�re prioritaire. Deux voies peuvent �tre mises en �troite compl�mentarit� pour cela : un compostage autonome, dit de proximit�, et le compostage ou la m�thanisation industrielle. Dans le temps et selon les conditions locales, le gisement exploit� devra gagner en exhaustivit�.

Des fermenticides de restauration collective, d�chets d?espaces verts - partiellement -, doivent pouvoir �tre ainsi trait�s, et nous pensons que le gisement pourrait �tre compl�t� par les invendus de la grande distribution. De ce point de vue, il nous semble que les documents d'urbanisme doivent int�grer des dispositions facilitant notamment le compostage de proximit�.

Enfin, je voudrais dire qu'il convient de pr�voir que toute nouvelle d�chetterie et pour ce qui concerne l'existant, au moins un site par commune, ce qui n'est pas le cas dans le P.R.E.D.M.A., doit comporter un espace de r�emploi g�r� par une structure de type ressourcerie et entreprise d'insertion. Cette disposition pr�sente en effet un grand int�r�t, tant pour des raisons p�dagogiques vis-�-vis des opposants que pour des raisons �conomiques de d�veloppement de fili�res de r�emplois et de fili�res sociales.

L'amendement d�pos� vise � adapter de mani�re limit�e notre avis concernant le P.R.E.D.M.A. en indiquant notamment sur le premier point qu'il s'agit, non pas de r�duire ou de modifier les objectifs de mani�re ponctuelle en fonction des r�alit�s incontestablement diff�rentes d'un territoire � l'autre, mais que ce soit bien les moyens qui soient adapt�s et pas les objectifs.

Ensuite, pour le reste, il s'agit de reprendre ce que je viens de dire sur les ressourceries et le r�emploi, de davantage faire prendre en charge la communication par les organismes, notamment les �co-organismes responsables en mati�re de recyclage et dernier point, qui est r�current, il s'agit de faire en sorte que certains types de d�chets qui �chappent totalement � la comp�tence des collectivit�s territoriales puissent �tre pour partie sous leur responsabilit� pour qu'ils soient valoris�s � un niveau analogue aux emballages m�nagers.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur CONTASSOT.

Je donne la parole � M. Fran�ois DAGNAUD, pour vous r�pondre et donner l'avis de l'Ex�cutif sur l'amendement n� 5 G.

M. Fran�ois DAGNAUD, au nom de la 4e Commission. - Merci.

Je crois que les d�veloppements que vient de nous livrer M. Yves CONTASSOT t�moignent assez justement de l'�tat d'esprit qui a pr�sid� � l'�laboration de ces trois plans r�gionaux pr�par�s en amont par une concertation tr�s large qui a associ� les D�partements concern�s et les diff�rents acteurs publics ou associatifs ayant � �mettre un avis sur ces projets de plans r�gionaux. De ce point de vue-l�, je me retrouve pour l'essentiel dans tout ce qu?a dit M. Yves CONTASSOT. Il est donc propos� au D�partement de Paris d'�mettre un avis favorable sur les trois projets r�gionaux de traitement des d�chets.

Avis favorable n�anmoins assorti de trois observations.

La premi�re pour revendiquer une meilleure territorialisation des objectifs. Il nous para�t �vident que l'on ne peut pas fixer exactement les m�mes objectifs, aux m�mes rythmes, aux zones urbaines centrales comme Paris que dans des zones plus p�riph�riques et plus vertes, notamment � propos des objectifs de compostage des d�chets verts.

Deuxi�me souhait, c'est qu'une meilleure valorisation soit faite des �quipements de service d'�cologie urbaine que sont notamment les d�chetteries. Nous le savons � Paris, je pense notamment � un exemple actuel dans le 11e arrondissement mais on aura le probl�me dans d'autres quartiers de Paris. Les Parisiens ont besoin d'acc�der au service de d�chetterie, et en m�me temps, par le fameux principe du "not in my backyard" ou "nimby", il est �vident que partout o� l?on veut les implanter, c'est rarement un concert de louanges qui nous attend.

On le fait parce que ce sont des �quipements tout � fait utiles et qui fonctionnent, nous y veillons �videmment, sans nuisances, mais il est important que les documents r�gionaux puissent acter ce besoin, et si n�cessaire, localiser ces besoins.

Et puis, troisi�me souhait, une demande de responsabilisation des entreprises en anticipation des futures lois Grenelle 2, pour que les entreprises soient rappel�es � leur devoir de mettre en place des fili�res professionnelles pour �viter aux particuliers, � travers les collectivit�s, de supporter les co�ts de collecte et de traitement des d�chets industriels banals qui restent juridiquement de la responsabilit� de leur producteur.

Alors, ceci �tant pr�cis�, pour en venir � la proposition d'amendement pr�sent�e � l'instant par M. Yves CONTASSOT, sur lequel j'�mettrai un avis favorable, cet amendement vise � pr�ciser et � compl�ter quelques articles du projet de d�lib�ration, notamment sur les d�chetteries, je viens d'en parler, o� il est pr�conis� le d�veloppement de fonctions de r�emploi ainsi que sur les efforts particuliers � d�ployer sur la fili�re papier/carton � Paris.

Je pr�ciserai que la Ville est en discussion avec le nouvel �co-organisme charg� de ces missions, EcoFolio, et que nous r�fl�chissons aux innovations pour r�cup�rer davantage de papier chez les entreprises et les administrations.

Quant aux mesures qui am�lioreront l'efficacit� de la communication sur le tri et les emballages par les �co-organismes, nous aurons � les promouvoir dans le cadre de nos prochaines n�gociations avec �co-Emballages.

Je ne suis donc nullement oppos� aux propositions de cet amendement qui am�liore � la marge, d'une fa�on utile n�anmoins, les termes de la d�lib�ration, et j'�mets donc un avis favorable � cet amendement.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur DAGNAUD.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d'amendement n� 5 G d�pos�e par le groupe "Les Verts", assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d'amendement n� 5 G est adopt�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DPE 47 G ainsi amend�.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration amend� est adopt�. (2009, DPE 47 G).

Avril 2009
Débat
Conseil général
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