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2014 PP 1057 - Budget primitif du budget spécial pour 2015.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je vais donner la parole en tout premier lieu � M. le Pr�fet de police pour introduire ce d�bat. Monsieur le Pr�fet, la parole est � vous.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Merci, Madame la Maire. Madame la Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, avant de vous pr�senter le projet de budget sp�cial 2015 de la Pr�fecture de police, je souhaiterais, comme il est de coutume, faire un bref bilan de l?action de la Pr�fecture de police en mati�re de s�curit� et de tranquillit� des habitants de la Capitale, ainsi que de vous pr�senter ses priorit�s pour l?ann�e � venir. Je tiens � vous exprimer � nouveau la totale disponibilit� de la Pr�fecture de police pour travailler avec la Ville, avec les maires d?arrondissement, au service des Parisiennes et des Parisiens. A cet �gard, je me r�jouis, Madame la Maire, de la qualit� de notre coop�ration et de l?excellent �tat d?esprit dans lequel nous travaillons avec tous les �lus de Paris et les services de la Ville de Paris. Le bilan de l?ann�e 2014 en termes de s�curit� et de lutte contre la d�linquance est marqu� par des �volutions favorables au regard des priorit�s qui avaient �t� fix�es en d�but d?ann�e par le Ministre de l?Int�rieur, m�me si la situation dans d?autres domaines doit nous inciter � rester vigilants. Les chiffres de la d�linquance sont de plus en plus fiables gr�ce au d�ploiement du logiciel de r�daction des proc�dures de la police nationale. Sa g�n�ralisation en 2015 sera l'occasion d'instaurer plus d'homog�n�it� dans la classification des plaintes. En compl�ment, la cr�ation du service statistique minist�riel par le Ministre de l'Int�rieur le 1er septembre dernier va produire des statistiques en mati�re de d�linquance dont le niveau de rigueur et de sinc�rit� doit rejoindre celui des statistiques de l'I.N.S.E.E. en mati�re �conomique. Mes visites r�guli�res en commissariat, en pr�sence des maires d'arrondissement, m'incitent � penser que nous sommes sur la bonne voie pour mettre fin � certaines anomalies. Venons-en aux principaux indicateurs chiffr�s de la d�linquance. S'agissant des atteintes aux personnes, l?agr�gat de l?O.N.D.R.P. sur les atteintes volontaires � l'int�grit� physique reste quasiment stable � Paris sur les onze premiers de mois 2014, compar�s � ceux de 2013. Surtout, il faut se r�jouir de l'�volution favorable de certaines sous-cat�gories de faits qui ont une influence forte sur le sentiment d?ins�curit�. Ainsi, les violences physiques crapuleuses sont en recul tr�s net de 11�% et, parmi ces violences, il y a un index que nous surveillons tout particuli�rement, ce sont les violences faites aux femmes qui sont en recul �galement de 11�% sur les onze premiers mois de l'ann�e. La hausse des violences non crapuleuses renvoie, quant � elle, aux violences dans la sph�re priv�e qui, comme chacun sait, sont plus difficiles � appr�hender par les seuls services de police et n�cessitent une action interminist�rielle et partenariale. S'agissant des atteintes aux biens, l?agr�gat de l?O.N.D.R.P. "atteintes aux biens" est certes en augmentation sur les onze premiers mois de l'ann�e, mais cette hausse, qui s'explique, pour une grande partie, par une plus grande rigueur d'enregistrement des faits - je pourrai donner des d�tails si vous le souhaitez -, d�c�l�re en cette fin d'ann�e. Surtout, les vols � main arm�e et les cambriolages, qui sont deux composantes importantes de ces agr�gats et qui sont justement deux priorit�s du Ministre de l'Int�rieur, sont � la baisse. Les vols � main arm�s baissent de 12,5�% sur les onze premiers mois et ils baissent m�me de 38�% pour les �tablissements industriels et commerciaux. Cette �volution traduit la mobilisation des services de police � la suite des plans adopt�s l'ann�e derni�re, en concertation avec les repr�sentants des entreprises, comme l'indique aussi la hausse du taux d'�lucidation. Le taux d'�lucidation de ces vols � main arm�e a augment� de 13 points (de 60 � 73�%). A ce propos, je voudrais saluer, comme vous l'avez fait aussi r�cemment, l'action des services de police intervenus avec sang-froid lors du vol � main arm�e dans la bijouterie Cartier de la rue Fran�ois 1er le 25 novembre dernier et qui ont interpell� les deux auteurs qui s'�taient retranch�s dans un salon de coiffure du 15e arrondissement. S'agissant des cambriolages, ils sont en recul de 1,7�%, mais cette baisse est beaucoup plus importante pour les cambriolages des habitations principales qui sont en diminution sur les onze premiers mois de 9�%. C'est important parce que c'est la forme de cambriolage la plus traumatisante pour les victimes, car ce type de vol par effraction constitue une immixtion dans l'intimit� des habitants. Ces r�sultats tr�s positifs sont le fruit de la mobilisation des services de police depuis de longs mois, dans le prolongement du plan que j'avais adopt� � la suite des instructions minist�rielles de l'automne dernier. L'engagement des services se mesure aussi par la hausse du taux d'�lucidation. A cet �gard, et pour illustrer la mobilisation des services de police, je souhaiterais �voquer le d�mant�lement, il y a quelques jours seulement, d?une �quipe de cambrioleurs g�orgiens agissant en bande organis�e et qui pourraient se voir attribuer plus de 118 faits de vols par effraction, dont 39 cambriolages de r�sidences qui ont �t� commis � Paris. Au total, 10 individus ont �t� interpell�s et d�f�r�s le 28 novembre dernier. Enfin, signe de l'engagement tr�s fort des services de police�: ce que l?on appelle les I.R.A.S., c'est-�-dire les infractions r�v�l�es par l?action des services, ont connu une forte progression gr�ce aux r�sultats obtenus dans la lutte contre le trafic et la revente sans usage de stup�fiants dont les faits �lucid�s augmentent sur onze mois de 65�%. Je souhaiterais dire quelques mots des r�sultats du Plan tourisme que j?avais initi� au printemps 2013, � la suite de la perception n�gative qui commen�ait � se d�velopper dans certains m�dias, notamment asiatiques. Ce plan d'actions comporte 26 mesures, allant de l'action judiciaire � la pr�sence sur la voie publique, en passant par des actions de sensibilisation des professionnels et des touristes. Il s'est appuy� sur la mobilisation de tous les services de la Pr�fecture de police, toutes les directions des services actifs, qui ont �t� mis sous le pilotage unique de la DSPAP et qui ont �t� renforc�s par la cr�ation de deux brigades sp�cialis�es de terrain, de 25 fonctionnaires chacune�: l?une � la gare du Nord et l'autre aux Champs-Elys�es en juin. D�s l'�t� 2013, on avait pu observer que la tendance avait �t� invers�e. En 2014, ces r�sultats ont �t� consolid�s et accrus. Les vols avec violences sont en baisse de plus de 8�% depuis le d�but de l'ann�e et ceux concernant les seuls ressortissants chinois sont en recul de 25�%, alors que, nous le savons bien, la fr�quentation de ces derniers � Paris a continu� de progresser tr�s significativement. Lors de la r�union de bilan que j'ai organis�e le 29 octobre, en pr�sence des �lus de Paris, Madame la Maire, et des repr�sentations diplomatiques de la Chine, de la Cor�e et du Japon, les grands op�rateurs touristiques de la Capitale ont pu faire part du changement de perception sur ce ph�nom�ne, qui a d'ailleurs �t� traduit dans la presse nationale mais �galement internationale. De mani�re connexe, des r�sultats significatifs ont �t� obtenus contre la d�linquance pratiqu�e par des r�seaux criminels des Pays d'Europe de l'Est, qui utilisent des mineurs afin d'�chapper aux poursuites p�nales. A titre d'exemple, avec le Procureur de la R�publique, nous avons men� une action d�cisive contre le clan dit des "Hamidovic" qui employait des jeunes filles destin�es au vol � la tire dans le m�tro. Gr�ce � la vid�oprotection de la R.A.T.P., les 18 personnes les plus d�linquantes ont �t� interpell�es et �crou�es. Cette r�action ferme a permis quasiment de faire dispara�tre du m�tro l'action de ce r�seau et de jouer un r�le plus g�n�ral de dissuasion. Cette �volution a �t� confirm�e par une inflexion dans les statistiques d'interpellation. Ainsi, le nombre de personnes d'origine roumaine interpell�es par les services de police a baiss� de 23�% sur les onze premiers mois de 2014. Cette baisse atteint 38�% pour les seuls mineurs, sur des constats qui sont confirm�s par le Procureur de la R�publique et �galement, d?ailleurs, par la R.A.T.P., pour ce qui la concerne. Cela signifie que les r�seaux criminels ont diminu� leur pr�sence sur la place parisienne, pour se d�placer d?ailleurs, pour partie, vers d?autres villes europ�ennes, comme les demandes de coop�ration qui nous sont adress�es par nos coll�gues de ces villes, le prouvent. Ces objectifs ont �t� atteints gr�ce � la mobilisation de la Pr�fecture de police. Je voudrais en souligner deux volets. D'une part, le r�le de la coop�ration polici�re avec les autorit�s roumaines a �t� crucial. Celle-ci nous a permis d'identifier l'identit� r�elle des auteurs et de remonter aux r�seaux criminels qui les exploitent. Une dizaine d?enqu�tes judiciaires est encore en cours et devrait aboutir � de prochaines interpellations. Ce travail judiciaire se traduit ensuite par des condamnations qui sont lourdes. Ainsi, par exemple, dans le cadre d'une affaire initi�e par la Brigade de protection des mineurs, le Tribunal correctionnel a jug� le 4 juillet dernier 23 personnes qui exploitaient de mani�re massive de jeunes enfants pour commettre des vols avec des objectifs quotidiens qui �taient effrayants. Des violences �taient exerc�es contre ces enfants. Cinq personnes ont �t� condamn�es � des peines sup�rieures � sept ans. Je pr�cise qu'une coop�ration de m�me nature a �t� conduite plus r�cemment, mais avec aussi une grande efficacit�, avec les autorit�s bulgares, les autorit�s serbes et les autorit�s bosniennes qui envoient � Paris des officiers de liaison qui nous rendent �galement de grands services. Deuxi�me volet de notre action�: j?ai demand� aux services de police de faire �galement application d'un arr�t r�cent du Conseil d?Etat du 1er octobre 2014, un arr�t de cassation. Cet arr�t autorise l'autorit� administrative � prendre une obligation � quitter le territoire fran�ais avec effet imm�diat pour toute personne qui pratique dans certaines conditions l'escroquerie � la charit� sur la voie publique. En effet, la Haute Assembl�e a consid�r� qu?un tel comportement constituait - je cite - "une menace r�elle, actuelle et suffisamment grave pour la s�curit� publique qui constitue un int�r�t fondamental de la soci�t� fran�aise". Nous faisons donc application de cette jurisprudence � Paris. Un autre volet de l'action de la police parisienne porte sur les zones de s�curit� prioritaires. De bons r�sultats ont �t� obtenus dans les trois Z.S.P. de Paris�: dans le 18e, le 19e et le 20e. Ainsi, s'agissant de la lutte contre les vols avec violence, priorit� commune aux trois Z.S.P., gr�ce � une pr�sence renforc�e sur le terrain et un travail judiciaire, le nombre de faits recule respectivement de 23�%, 13�% et 43�% dans le 18e, le 19e et le 20e. S'agissant de la lutte contre le trafic de stup�fiants, le nombre d?individus mis en cause par les services de police, indicateur qui refl�te le niveau d'implication desdits services, augmente de 23�% dans le 18e. Dans le 19e et le 20e, des saisies records ont �t� op�r�es en 2014, avec 54 kilogrammes dans le 19e et 13 kilogrammes dans le 20e. L'intervention de la police judiciaire pour mettre fin au trafic de crack de la r�sidence Reverdy, dans le 19e, a �t� d�terminante. C'�tait l'un des objectifs principaux de la Z.S.P. du 19e. Face au trafic des stup�fiants, nous devons utiliser tous les outils en notre possession, � la fois la confiscation des avoirs criminels, mais aussi les expulsions locatives pour troubles de jouissance. Plus g�n�ralement, la saisie des avoirs criminels, qui est �galement une priorit� minist�rielle au m�me titre que les vols � main arm�e, la lutte contre les cambriolages et les Z.S.P., cette saisie des avoirs criminels est en augmentation sur Paris de 26�%, et ces saisies, sur les 11 premiers mois, s?�l�vent � 2,6 millions d?euros. Je me suis personnellement rendu cet automne dans chacune de ces cellules charg�es d?animer ces trois Z.S.P., en pr�sence de M.�le procureur de la R�publique, de Mme l'adjoint � la Maire charg�e de la s�curit� et des maires d'arrondissement pour y constater, au-del� des chiffres, la qualit� du travail partenarial. La perception de la population au sein de ces quartiers populaires est en train d'�voluer positivement, ainsi que le montrent les �valuations r�alis�es dans le 18e, une �valuation est en cours dans le 19e arrondissement. Il reste certes beaucoup � faire, mais toutes les opinions convergent pour que cette action se poursuive. Au total, ce constat montre que la s�curit� des Parisiens est assur�e avec efficacit� par les services de la Pr�fecture de police. � l'issue de ce bilan, je souhaiterais dire quelques mots des missions que j'ai assign�es pour l'ann�e 2015 aux services plac�s sous mon autorit� et qui concernent les quatre th�mes suivants. D'abord, la r�gulation de l'espace public. C'est �videmment un enjeu majeur dans une ville aussi dens�ment peupl�e et aussi visit�e que Paris. Des r�gles pr�cises et une mise en ?uvre active de celles-ci sont les garantes d'une coexistence apais�e entre les diff�rents usages. S'agissant des ventes � la sauvette, l'action de la Pr�fecture de police ne porte pas seulement sur les lieux embl�matiques de la capitale comme le Louvre ou la Tour Eiffel, o� le probl�me est aujourd'hui ma�tris�, mais aussi dans les quartiers populaires o� le probl�me, certes ancien, a pris des dimensions pr�occupantes. C'est pourquoi cette question fait partie des priorit�s des Z.S.P., en particulier dans celle du 18e. C'est pourquoi aussi j'ai d�cid� de mobiliser r�cemment des moyens importants pour mettre un terme aux march�s ill�gaux de la porte de Montreuil - c?�tait en septembre dernier. Cette action a �t� un succ�s salu� par les trois maires concern�s de Seine-Saint-Denis et d?arrondissement de Paris, et par les habitants. La crainte des effets reports ne doit pas nous rendre inactifs. Ces effets, nous les g�rons avec des r�sultats sur la rue de Belleville et dans le nord du 18e. M�me si la situation est encore perfectible, et comme je m'y suis engag� aupr�s des maires d?arrondissement, nous allons encore amplifier notre action mais il est clair que le nombre total de vendeurs � la sauvette a diminu� sur Paris et donc la g�ne qu'ils causent pour l'ensemble des Parisiens et des touristes qui nous visitent. Cette action �nergique est rendue possible gr�ce aux proc�dures judiciaires simplifi�es accept�es par le parquet, qui permettent la saisie et la destruction imm�diate de la marchandise, et gr�ce aussi au concours de la Ville de Paris. Je me f�licite que celle-ci �tudie, Madame la Maire, comme vous l'avez �voqu� ce matin, notamment � la porte de Montreuil, des am�nagements urbains pour pr�venir � long terme ce ph�nom�ne. Deuxi�me th�me�: la poursuite de la lutte contre la d�linquance. Cette lutte s'appuie sur une s�rie de plans d'action que les services se sont appropri�s et qui vont continuer de s'appliquer en 2015�: le plan tourisme - je l?ai �voqu� -, le plan de lutte contre les stup�fiants, le plan de lutte contre les cambriolages, le plan de lutte contre les vols li�s � l?automobile, qui est plus r�cent, mais qui s'est d�j� traduit sur les derniers mois par une inversion de tendance. Je vais y ajouter en 2015 le plan contre les vols � la fausse qualit� dont sont victimes les personnes �g�es, pour lesquels nous avons �tabli un plan tr�s pr�cis, tr�s rigoureux, et sur lequel je communiquerai tr�s prochainement. Les services plac�s sous mon autorit� me rendent compte r�guli�rement de l'�tat d'avancement de ces plans. L'une des cl�s de la r�ussite porte sur la bonne circulation de l'information entre les services et sur l'unit� de pilotage et de commandement. La police d'agglom�ration permet � cet �gard de traiter la d�linquance sur le bassin pertinent que constitue l'agglom�ration parisienne. L?�laboration du contrat parisien de s�curit� avec la Ville, mais aussi avec le parquet et le rectorat sera la troisi�me priorit� en 2015. Ce contrat vous sera pr�sent� en mars prochain. Pour l?�tat, il d�clinera la strat�gie nationale de pr�vention de la d�linquance tout en l'adaptant aux sp�cificit�s du territoire parisien. Trois priorit�s vont l'organiser�: la pr�vention de la d�linquance des jeunes, l?aide aux victimes et la lutte contre la violence faite aux femmes, et la tranquillit� publique. Une action concr�te sur la d�linquance des mineurs, par le biais d'un suivi individualis�, sera un des volets essentiels de ce contrat. Enfin, la poursuite de la modernisation de la Pr�fecture de police sera le quatri�me domaine d'action. Ancr�e dans l'Histoire de notre pays, la Pr�fecture de police est aussi une institution moderne, en perp�tuelle transformation afin de mieux utiliser ses moyens. Apr�s la police d'agglom�ration en 2009, la fusion des S.A.I.P. de nuit en 2013 ou encore la r�novation de la politique d'accueil dans les commissariats et dans les services accueillant du public, cette ann�e a �t� marqu�e par la cr�ation d'un secr�tariat g�n�ral pour l?administration de la police unifi� au niveau de la zone �le-de-France. Elle a �t� aussi marqu�e par la cr�ation d'une sous-direction unique de la formation pour en faire un outil strat�gique de la Pr�fecture de police. Elle s?est aussi traduite par la cr�ation, au sein de la DSPAP, d'une sous-direction de la police d'investigation territoriale afin d'animer, de coordonner et de soutenir l?action des S.A.I.P. et des s�ret�s territoriales sur tous les territoires de l'agglom�ration. Cette modernisation s'est traduite aussi par la fusion r�ussie, en novembre dernier, des commissariats des 5e et 6e arrondissements. Cette fusion, qui a re�u l'appui des �lus concern�s et des syndicats de policiers met davantage d?effectifs sur le terrain gr�ce � la r�duction des fonctions support. Ainsi, dans le cas d?esp�ce, les emplois de policiers r�affect�s sur le terrain permettent d'augmenter de 30�% le nombre de patrouilles sur ces deux arrondissements. J'engagerai en 2015 d?autres discussions sur la r�organisation des commissariats du centre de Paris. Ces r�organisations sont n�cessaires pour faire face au besoin de policiers sur la voie publique. � cet �gard, je tiens � rappeler l'engagement qui a �t� pris de maintenir le niveau des effectifs de l'agglom�ration parisienne de la fin 2013. D?ores et d�j�, le 1er janvier, la Pr�fecture de police va b�n�ficier, sur la premi�re sortie de promotion - il y en aura quatre cette ann�e - de 510 affectations nouvelles qui seront notamment r�parties dans les commissariats. D'autres suivront de fa�on �chelonn�e d'ici le 1er septembre. La derni�re partie de ma pr�sentation porte sur le budget sp�cial de la pr�fecture de police. Ce projet de budget primitif que je vous pr�sente maintenant s'inscrit dans un objectif qui s'impose � tous�: la contribution � la ma�trise des finances publiques. Que l'on ne s?y trompe pas�: le budget sp�cial p�se d'un poids marginal dans le budget de la Ville de Paris. En 2015, la part Ville de ce budget repr�sente 3,7�% des d�penses de fonctionnement du budget municipal et 1�% de son budget d'investissement. Ce poids modeste ne relativise ni son importance au regard des missions au service des Parisiens qu'il finance, ni sa pleine contribution � l'effort de r�duction des d�penses publiques. Le budget sp�cial a la caract�ristique d?�tre compos� � 82�% de d�penses de personnel. Cette caract�ristique n'est pas sans influence sur les choix que j'ai faits pour absorber la contraction budg�taire. En effet, vous le savez, le budget sp�cial est en diminution de 2�%, qui se d�composent en une baisse de 0,6�% en fonctionnement et de 14�% en investissement. Les choix que j?ai op�r�s pour rendre soutenable cette r�duction sont les suivants. J'ai veill� � ce que l'ensemble des arbitrages pris dans le cadre de la construction du budget primitif 2015 impacte le moins possible la B.S.P.P., ce qui a conduit � un effort suppl�mentaire sur les administrations parisiennes. J'insiste sur ce point�: si la brigade participe � l'effort g�n�ral, sa contribution � cet effort n'est absolument pas proportionnelle � son poids dans le budget sp�cial. Alors que la brigade des sapeurs-pompiers de Paris repr�sente 54�% du budget sp�cial en section de fonctionnement, la baisse des cr�dits de la BSPP est de 0,7 million d'euros part Ville, alors qu?elle atteint 5 millions d?euros pour les administrations parisiennes. J?ai fait le choix de faire porter l?effort demand� sur les administrations parisiennes pour pr�server en 2015 la capacit� op�rationnelle de la BSPP qui n?est pas mise en cause. Dans la trajectoire de ce qui a �t� entrepris en 2014, la BSPP continuera � adapter sa r�ponse en fonction de la r�alit� du besoin. Gr�ce au d�bruitage, � une meilleure qualification des appels et � une mobilisation plus rationnelle des moyens en fonction de la r�alit� des risques, la BSPP s'est d�j� organis�e au cours des deux derni�res ann�es pour passer d'une couverture maximale des risques � une couverture optimale des besoins et je tiens � lui en rendre hommage. En termes de masse salariale, la BSPP contribue � l'effort demand� � l'ensemble des services de la Pr�fecture de police � hauteur de 40 effectifs �quivalent temps plein travaill�, exer�ant dans des fonctions supports. Cet effort conduit � une �conomie de 1 million d'euros. Bien �videmment, pour atteindre cette baisse de 40 ETP en moyenne sur l'ann�e, des effectifs fin 2015 devront m�caniquement passer � 8.050, contre 8.152 fin de 2014, mais c'est le niveau des effectifs que nous connaissions il y a quelques ann�es. Pour maintenir ce niveau d'effectifs sur le terrain en 2015, il sera demand� quand les textes d'application seront sortis, que la BSPP puisse b�n�ficier d'un abondement au budget suppl�mentaire pour financer la revalorisation du traitement de ses personnels de cat�gorie C. Mais j?ai not�, Madame la Maire, que l?Ex�cutif avait propos� un v?u en ce sens et je l'en remercie. Concernant les administrations parisiennes, des d�penses de personnels sont inscrites au m�me montant que celui de 2014. Ceci signifie que les mesures r�glementaires de revalorisation ou li�es au GVT devront �tre financ�es par une diminution des effectifs. C'est, au final, environ 180 d�parts naturels qui ne seront pas remplac�s au cours de cette ann�e, ce qui ne correspond pas � 180 vacances d'emploi en ann�e pleine. C'est le r�sultat du non remplacement des vacances qui vont intervenir au cours de l'ann�e. Donc 180 d�parts naturels ne seront pas remplac�s au cours de cette ann�e. J'ai d'ores et d�j� engag� une r�flexion sur notre organisation et sur nos m�thodes de fonctionnement pour absorber cette diminution d'effectifs, pour qu?elle ne d�grade pas la qualit� de service � laquelle les Parisiens sont habitu�s. S'agissant du compte fourri�re, l'annexe � ce compte a �t� b�tie en int�grant les cons�quences financi�res de l'arr�t� du 26 novembre 2014 revalorisant les tarifs des frais de fourri�re pour qu?ils �voluent � peu pr�s au m�me rythme que l'inflation. Gr�ce � un travail conjoint entre la Ville de Paris et la Pr�fecture de police, cette revalorisation a �t� obtenue et elle permet de pr�senter cette fois un compte fourri�re en �quilibre r�el. La section d'investissement - je termine par elle rapidement - diminuera de 14�% en cr�dits de paiement pour atteindre 61 millions d'euros contre 71 millions d'euros en 2014. Les autorisations de programme nouvelles s'�l�vent � 86 millions d'euros. La participation de la Ville de Paris s'�tablit � 15 millions d'euros, soit une diminution de 17�% par rapport � 2014. Cette moindre participation financi�re va impacter la programmation immobili�re de la Pr�fecture de police et, dans une moindre mesure, les op�rations de la BSPP. La Pr�fecture de police a revu sa programmation pluriannuelle, ses investissements, en proc�dant � des glissements de projets dans le temps. Du c�t� de la BSPP, quelques op�rations de construction de centres de secours seront �galement d�cal�es dans le temps. Au total, le projet de budget que j?ai l?honneur de soumettre � votre vote est un budget qui privil�gie les actions op�rationnelles par rapport aux d�penses d'administration g�n�rale. Il s'agit d'un budget en diminution. Cette contrainte, d'autant plus forte que 80�% du budget est compos� de masse salariale, a �t� int�gr�e par la Pr�fecture de police qui r�pondra pour partie par une optimisation de ses fonctions supports et pour partie par une adaptation de ses modalit�s de fourniture de prestation. Toutefois, ces r�formes doivent s'inscrire dans le moyen et le long terme. C'est pourquoi je souhaite que le contrat d'objectifs et de performance, actuellement en cours de pr�paration entre la Ville et la Pr�fecture de police, permette de donner aux responsables concern�s la visibilit� et la lisibilit� indispensables au bon fonctionnement de la Pr�fecture de police et, notamment, de la BSPP dans les ann�es � venir. Je ne doute pas que nous y parviendrons. Pour conclure mon propos, je voudrais rappeler deux �v�nements importants � venir qui vont tous nous mobiliser d�s l'ann�e 2015�: l'organisation de la conf�rence des Nations Unies sur le climat en novembre 2015 et l'Euro football en juin 2016. Le monde entier se tournera alors vers Paris. Nous avons une obligation collective de r�ussite, tant pour l'accueil que pour l'organisation ou la s�curit�. Des comit�s de pilotage impliquant les �lus ont �t� mis en place pour pr�parer ces deux �v�nements majeurs. La priorit� est de permettre leur d�roulement dans des conditions optimales pour en assurer le succ�s, tout en minimisant les inconv�nients pour les Parisiens. La qualit� de la coop�ration existant entre nos deux institutions constitue la meilleure des garanties pour qu?il en soit ainsi. Je vous en remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Pr�fet de police. Madame Colombe BROSSEL, puis le tour de parole des �lus.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe. - Tr�s rapidement, Madame la Maire, juste quatre mots avant d'introduire notre d�bat et puis, �videmment, je r�pondrai aux diff�rentes questions qui pourront se poser. D'abord, merci beaucoup, Monsieur le Pr�fet, d?avoir rappel� dans la premi�re partie de votre intervention qu'une politique de pr�vention et de s�curit� �tait une politique qui se co-construit et qui implique l'ensemble des services de l'Etat mais �galement, �videmment, les �lus d'arrondissement, les services de la Ville et les Parisiens. Et ce que nous construisons ensemble, ce que nous allons continuer � construire, c'est bien une politique qui ait du sens pour les Parisiens et qui puisse �tre largement comprise, mais �galement appr�hend�e par les Parisiens. Donc merci d'avoir rappel� que sur beaucoup de dispositifs relevant de la Pr�fecture de police directement - je pense par exemple au plan tourisme - ce n'est que par la coproduction et la mobilisation de tous que l'on arrive � obtenir des r�sultats. Deuxi�me point, vous l'avez dit, nous avons travaill� pour l'�laboration de ce budget sp�cial dans un cadre qui me para�t �tre le cadre le plus adapt�. Nous avons travaill�, et sur le levier des recettes, et sur le levier des d�penses, et nous avons su ainsi construire ensemble un chemin qui nous permette d'avancer. Troisi�me point, vous l'avez dit, vous avez veill� et vous avez r�pondu ainsi au souhait des �lus parisiens, � ce que les capacit�s op�rationnelles de la brigade des sapeurs-pompiers soient pr�serv�es. Je vous en remercie. C'est en effet un sujet qui nous tient � c?ur dans cette Assembl�e. Quatri�me point, vous en avez touch� un mot, nous y reviendrons certainement. En effet, il est temps que nous sortions de discussions budg�taires annuelles et que nous construisions ensemble - ainsi, d'ailleurs, que la Maire de Paris l'avait sugg�r� dans la campagne municipale - une convention d'objectifs et de performance qui nous permette sur le moyen terme de pouvoir travailler ensemble, de d�finir ensemble les objectifs que nous nous donnons, les moyens d'y arriver. Je crois que c'est le bon chemin pour pouvoir continuer � �tre efficaces, op�rationnels. En tout cas, merci beaucoup, Monsieur le Pr�fet, pour la qualit� des relations qui ont pr�valu � la pr�sentation de ce budget devant les �lus parisiens.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Colombe BROSSEL. Je m'associe � ces remerciements parce que le contexte n'�tait pas simple, mais tout le monde a vraiment pris sa part. Monsieur le Pr�fet, merci, et merci aussi pour le rappel des r�sultats de la police parisienne, au c�t� de laquelle nous sommes, car elle assure la tranquillit� de tous nos quartiers. Premier inscrit de ce tour de parole�: M. Buon Huong TAN, pour le Groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

M. Buon Huong TAN. - Merci, Madame la Maire. Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, le budget sp�cial de la Pr�fecture de police qui nous est pr�sent� aujourd'hui repose sur un travail s�rieux et minutieux. Sur les d�penses de fonctionnement particuli�rement, la diminution de 0,62�% est tr�s faible et a pu �tre r�alis�e gr�ce aux efforts de rationalisation et d'�conomies de l'administration. Cette quasi-stabilit� budg�taire, r�alis�e dans un contexte tendu, ne doit pourtant pas emp�cher le d�veloppement d'un meilleur service pour les Parisiennes et les Parisiens. La s�curit� doit �galement �tre assur�e pour les visiteurs de notre Ville. Les agressions m�diatis�es des touristes ces derni�res ann�es avaient donn� de Paris une image de capitale dangereuse. Lorsque nous avions accompagn�, Jean-Fran�ois MARTINS et moi-m�me, le Pr�fet de police, M. Bernard BOUCAULT, au mus�e du Louvre en juin dernier, celui-ci avait annonc� les premiers r�sultats de l'action men�e sur le site�: une r�duction de 82�% du nombre de vols dont sont victimes les touristes dans le mus�e. D'apr�s les chiffres publi�s par la Pr�fecture de police le 12 novembre, les vols avec violence commis � l'encontre des touristes auraient diminu� de 8�% � Paris, par rapport � l'an dernier. Ceci constitue un point positif et encourageant. L'engagement de la Pr�fecture de police, avec l'augmentation de la pr�sence polici�re et le d�mant�lement de r�seaux agissant sur les lieux touristiques, a immanquablement particip� � cette baisse. La Ville de Paris aura aussi un r�le � jouer pour compl�ter l'action polici�re, notamment en d�veloppant des actions de pr�vention sp�cifiques et cibl�es. Enfin, la s�curit� est �videmment essentielle pour l'ensemble des Parisiens, quel que soit l'arrondissement. Au-del� de moyens suppl�mentaires � d�velopper, nous devons r�ellement renforcer la compl�mentarit� entre les services de la Pr�fecture de police, ceux de la Ville de Paris et les acteurs locaux, et en premier chef, les associations. Les zones de s�curit� prioritaire, o� ont �t� cr��s les groupes locaux du traitement de la d�linquance, ont permis de renforcer le partenariat entre les acteurs concern�s, mais cela doit �tre amplifi� sur l'ensemble du territoire parisien, et il faut que les moyens des diff�rentes administrations soient mieux mis en commun. Certaines actions doivent �videmment rester de la comp�tence unique de la police. Cependant, notamment en ce qui concerne la lutte contre les incivilit�s, une meilleure coop�ration et une meilleure r�partition des r�les doivent �tre trouv�es. De nombreuses nuisances sont rencontr�es chaque jour par nos concitoyens dans l'espace public. Pris un � un, ces d�sagr�ments quotidiens ne constituent pas des actes tr�s graves, mais leur r�p�tition cr�e un sentiment d'ins�curit� dans certains quartiers, et contribuent au ras-le-bol des habitants de ces quartiers. La verbalisation doit se multiplier face � ces incivilit�s. Nous esp�rons qu'un partenariat plus efficace entre les services de police administrative et la Ville puisse �tre rapidement mis en place. Nous croyons plus largement � la coproduction de la s�curit� et esp�rons que les acteurs concern�s sauront mieux mettre en commun leurs efforts. Cela a d�j� permis dans certains domaines - je pense par exemple � la lutte contre les violences faites aux femmes - de d�velopper une action plus efficace. Vous l'avez compris, les �lus du groupe RGCI saluent l'action de la Pr�fecture de police. La prochaine �tape qui est devant nous est la construction d'un plan local de s�curit� qui soit efficace et r�ponde aux probl�mes de s�curit� que nous rencontrons quotidiennement. Tout en esp�rant des avanc�es dans les liens entre nos deux institutions, nous voterons en faveur du budget sp�cial qui nous est pr�sent� aujourd'hui. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur Buon Huong TAN. Monsieur GOUJON, vous avez la parole pour le groupe UMP.

M. Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement. - Merci, Madame la Maire. Monsieur le Pr�fet. Alors que vous proclamiez dans votre programme �lectoral "avoir entendu les Parisiens qui demandent une lutte plus ferme contre les nuisances, les violences et les incivilit�s" - je vous cite -, votre premier geste, Madame la Maire, ne peut pas �tre une baisse sans pr�c�dent du budget de la Pr�fecture de police et des sapeurs-pompiers. C'est d'ailleurs s�rement pour cette raison que vous ne vous �tes pas engag�e dans ce d�bat, important pour les Parisiens, et que vous veniez de d�l�guer votre...

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Vous auriez d� �tre l� ce matin, Monsieur GOUJON.

M. Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement. - C'est maintenant qu'a lieu le d�bat sur la Pr�fecture de police, Madame�! Mais d'abord, quelques commentaires sur la s�curit�. Si l'on prend comme barom�tre les acteurs de la s�curit� au quotidien, dans un contexte de hausse tr�s importante des atteintes � d�positaires de l'autorit� publique, leur m�contentement les a m�me amen�s � manifester leur mal-�tre dans la rue, alors qu'ils m�ritent tout notre respect et toute notre reconnaissance. Et comment supporter que la Pr�fecture de police voie son blason � ce point terni dans des domaines o�, pourtant, sa r�putation est ancienne, et m�me internationale�? Nul besoin de rappeler les exc�s dans la gestion des "manifs pour tous", ou l'incapacit� � maintenir la foule des supporters du PSG au Trocadero. La police judiciaire, autre fleuron de la police parisienne, a �t�, quant � elle, d�stabilis�e par un viol collectif � la B.RI., puis la brigade des "stup" l'a �t� par un vol de 52 kilos de coca�ne, le tout dans un contexte de hausse g�n�rale de la d�linquance et des violences, que d�crira d'ailleurs dans un instant Fr�d�ric P�CHENARD.

Et rien ne sert de se gargariser de hausses d'effectifs qui, soit dit en passant, cachent des baisses locales, pouvant d�passer 10�%, quand les budgets de fonctionnement ne suivent pas, que la fid�lisation pourrait �tre optimis�e si les policiers �taient prioritaires dans l'attribution de logements par la Ville, et quand l'action des policiers est entrav�e par une r�forme p�nale totalement inadapt�e?

De r�centes r�formes ont aussi alourdi les t�ches administratives, qui repr�sentent aujourd'hui 40�% de la mission des O.P.J., au d�triment de l'enqu�te. La d�saffection vis-�-vis de la police judiciaire, - pour la premi�re fois, en manque de recrutement -, tout comme la hausse des suicides, sont symptomatiques de ce malaise. Ceux-ci sont au bord du "burn-out", selon l'U.N.S.A. police. La loi du 15 ao�t 2014, dite loi TAUBIRA, a act�, avec la contrainte et la transaction p�nale, cens�es faire de la prison l'exception, un nouveau transfert de charge de la Justice vers la police, transformant les policiers en agents d'ex�cution des peines. Les syndicats de policiers d�noncent - je cite - "une r�forme inqui�tante pour les policiers et les victimes, rassurante pour les d�linquants", selon Alliance, "annonciatrice d'un fiasco s�curitaire" pour Synergie-officiers, et qui fera "exploser la d�linquance". Et comment tout miser sur l'individualisation de la peine avec un taux d'absence � l'audience qui frise les 40�%�? L'Union syndicale des magistrats s'alarme d'une v�ritable usine � gaz. La substitution de la transaction p�nale, formidable moyen de d�p�nalisation des d�lits de masse, qui touchent tellement Paris, � la garde � vue, que ce soit en mati�re d'usage de stup�fiants, d'occupation de halls d'immeubles, de vente � la sauvette, de mendicit� agressive ou de racolage, privera la police de moyens d'investigation et de toute efficacit�. Applicable aux d�lits punis d'un an de prison, elle d�p�nalisera de fait la consommation de cannabis, tout comme la loi sant� vous permettra d'ouvrir une salle de "shoot", avant sa l�galisation "de jure", ainsi que le recommande d'ailleurs un rapport parlementaire, malgr� les avis d�favorables des acad�mies de m�decine, de pharmacie, m�me des Nations Unies, et �galement des riverains. Et je voudrais rendre hommage pour son action, � ce niveau, � D�borah PAWLIK. Au lieu de lib�rer les d�tenus aux deux tiers de la peine et de supprimer les peines planchers, il faudrait plut�t sanctionner lourdement les r�it�rants, auteurs de la moiti� de la d�linquance � Paris et donner aux services de probation les moyens de suivre les personnes lib�r�es. Pour FO-Magistrat - je cite -, "le Gouvernement fait preuve d'une irresponsabilit� totale". "Comment continuer avec des politiques p�nales et s�curitaires � ce point en d�saccord�?", met en garde Alain BAUER. Les d�fis de la s�curit� publique, particuli�rement � Paris, sont pourtant de plus en plus lourds et nombreux � relever. Le terrorisme r�clame une mobilisation totale, tant la question, de l'aveu des services de renseignement eux-m�mes, n'est plus de savoir si un attentant sera commis sur notre territoire, mais o� et quand il aura lieu. Je remercie d'ailleurs l'Ex�cutif d'avoir organis� un temps d'�change avec M. le Pr�fet de police en 3e Commission, mais je regrette que les maires d'arrondissement et la population soient aussi peu sensibilis�s � cette menace, car la vigilance de tous est la pierre angulaire d'une pr�vention efficace. La vid�o-protection est un outil performant pour d�tecter les comportements suspects dans l'espace public, mais les Parisiens sont mieux prot�g�s dans le r�seau de transport, o� le taux d'�lucidation est deux fois plus �lev� qu'en surface, m�me s'il reste encore 800 rames � �quiper. Pouvez-vous d'ailleurs nous confirmer si 300 postes de la police r�gionale des transports, soit un quart de l'effectif, ont �t� red�ploy�s ailleurs, Monsieur le Pr�fet�? Les braquages, de plus en plus fr�quents, n�cessitent un r�seau dense de cam�ras qui permette de suivre les fuyards. Dans le braquage de la bijouterie Cartier, que vous avez cit�, et qui s'est bien termin� dans le 15e - je rends hommage aux services de police, d'ailleurs�; nous y �tions ensemble -, cela aurait permis d'interpeller les malfaiteurs, avant m�me leur prise d'otage. Le Ministre de l'Int�rieur a qualifi� la vid�o-protection d'"extraordinaire outil d'�lucidation". Gr�ce � elle, en effet, la Pr�fecture de police vient de franchir le cap symbolique des 10.000 arrestations. � l'heure o� vous supprimez la subvention, Madame la Maire, aux concessionnaires pour assurer des rondes dans les parkings, vous auriez d� inciter � une meilleure vid�o-protection de ces lieux anxiog�nes. Tout milite donc pour renforcer le r�seau actuel, comme vous vous y �tes engag� l'an pass�, Monsieur le Pr�fet. Le co�t d'installation de nouvelles cam�ras restera limit�, car c'est la premi�re tranche du P.V.P.P. qui comportait des co�ts fixes �lev�s. Il faut d�sormais �tendre le r�seau � l'ensemble du bassin de d�linquance, c'est-�-dire � Paris et � la petite couronne. Avec 5.000 cam�ras, ce sera d'ailleurs toujours moins qu'� Londres avec ses 75.000 cam�ras reli�es � Scotland Yard. Faut-il aussi vous rappeler votre engagement de campagne, Madame la Maire, d'aider les bailleurs sociaux � s'�quiper, comme celui concernant les expulsions de locataires fauteurs de troubles�? Le dispositif des "voisins citoyens", sur lequel s'appuie la gendarmerie en province, pourrait aussi �tre exp�riment� dans la capitale, notamment contre les cambriolages, qui restent un probl�me. Cela compensera votre choix, Madame la Maire, de diminuer la subvention au G.P.I.S., faisant des locataires sociaux, l� aussi, une variable d'ajustement budg�taire, car pour 2015, c'est moins 100.000 euros, apr�s moins 1 million l'an pass� et encore moins d'un million pour la protection anti-squat des b�timents municipaux. Au total, c?est d?ailleurs moins 11�% pour le budget de la s�curit� municipale. Dans l'ins�curit� du quotidien, un rapport de l?O.N.D.R.P. a r�v�l� qu'� Paris plus du quart des cambriolages, le tiers des vols � la tire et les deux tiers des vols simples sont le fait d'Europ�ens de l?Est r�it�rants, dont 40�% sont mineurs et dont le nombre de mis en cause a �t� multipli� par cinq en un an. Vous l'avez dit, il y a des progr�s. Le Conseil d?Etat a jug� le 1er octobre que la mendicit� agressive d'une famille Rom constituait une menace qui touche aux int�r�ts fondamentaux de la soci�t�. C'est une incitation, Monsieur le Pr�fet, � renouveler les arr�t�s anti-mendicit�, de ce fait. Dans un contexte d'aggravation de la d�linquance des mineurs, on s'interroge aussi sur le reniement de l'engagement pr�sidentiel n��52 de doubler les centres �ducatifs ferm�s, dont je regrette qu'on n'en ait pas ouvert � Paris, et appeler de nos v?ux le renforcement des stages de soutien � la fonction parentale. Oui, si les r�sultats des zones de s�curit� prioritaires sont globalement positifs, il faut traiter aussi les effets de d�port qu'elles g�n�rent, comme du 18e vers le 10e, par exemple. Selon un rapport parlementaire, les Z.S.P. ont b�n�fici� de l?attribution prioritaire d'effectifs et mobilis� les forces de s�curit� mobile au d�triment d'autres territoires. Envisagez-vous, Monsieur le Pr�fet, de mieux r�partir les effectifs � l?avenir sur le territoire parisien, dans un contexte de p�nurie d'effectifs�? Parce qu?on dit que vous seriez toujours en d�ficit de 2.400 policiers � la police d'agglo et 1.117 � Paris. Vous avez �voqu� le soutien � l'investigation judiciaire, que vous aviez promis l'ann�e derni�re. C'est tr�s bien. Qu'en est-il de la r�organisation, �galement promise, des services de nuit�? Un autre corps doit �tre optimis�: celui des A.S.P. Ni totalement agents de la Ville, bien que r�mun�r�s par elle, ni totalement agents de la Pr�fecture de police, bien que plac�s sous l'autorit� du Pr�fet, ils se sentent en quelque sorte abandonn�s, tant par l'une que par l'autre. Pour preuve, 120 laur�ats du concours 2012 n?ont jamais �t� recrut�s. Exigez, Madame la Maire, que ce corps de fonctionnaires municipaux rel�ve enfin de votre autorit�, comme l?ont vot� d?ailleurs, sur une proposition de Denis BAUPIN � l'Assembl�e, les d�put�s parisiens, avant que le Gouvernement ne s'y oppose. Avec le proc�s-verbal �lectronique et la d�p�nalisation du stationnement en 2016, la verbalisation n�cessitera moins d'agents. La cr�ation d'un corps urbain de surveillance, form� des 3.000 agents de la DPP et des A.S.P., soulagerait efficacement les services de police d'un contentieux de masse qui n'est plus trait� et permettrait une pr�sence accrue des agents dans l'espace public au contact des Parisiens, objectif que, malheureusement, la r�forme de la DPP n'a pas atteint. Enfin, le budget que vous nous proposez est un tr�s mauvais budget. Si nul ne conteste la n�cessit� d'�conomies, on doit d�plorer votre choix, Madame la Maire, de r�duire les cr�dits consacr�s � la s�curit� des Parisiens, alors que vous augmentez d'autres d�penses. Vous faites donc le choix clair de sacrifier la s�curit� au profit d'autres missions. C?est, en effet, une premi�re puisque, contrairement � votre engagement de campagne de maintenir la contribution de la Ville, c?est la premi�re fois? oui, la premi�re fois qu'elle est en baisse�: une baisse de 5,7 millions, soit pr�s de 2�% et, circonstance aggravante, la Brigade n'est plus sanctuaris�e, ce qu'avait toujours su �viter vos pr�d�cesseurs. L'unique responsable de cette situation est bien la Ville de Paris car, lors de l?�laboration du budget sp�cial, c'est le niveau de sa contribution qui d�termine le montant des cr�dits � la charge des autres contributeurs. Pourtant, des ann�es d?effort de la Pr�fecture de police l'ont priv�e de toute marge de man?uvre. Il n'y a m�me pas eu 1�% d?augmentation en 2013. Et cessez ce discours, que je qualifierais de mensonger, selon lequel jamais la Ville n'a autant donn� � la Pr�fecture de police, puisque votre contribution ne repr�sentera plus en 2015 que 43,5�% du budget sp�cial, alors qu?aux affaires en 1995, nous y participions pour 48�%, soit 5 points de plus�! Dans cette situation sans pr�c�dent, afin de parvenir � r�mun�rer les agents en poste, la Pr�fecture a d�, s'agissant de la Brigade, annuler la deuxi�me tranche de son plan de modernisation, supprimer 40 postes de pompiers, sans pouvoir constituer de provisions pour la revalorisation obligatoire des bas salaires qui co�tera 3 millions en 2015. Le plus grave est certainement que, si ces 3 millions ne sont pas budg�t�s au moins en D.M. 1, la Brigade d�flatera ses effectifs de 447 pompiers et encore de 250, m�me s?ils sont budg�t�s. J'entends les �volutions dans le discours de M. le Pr�fet de police, nous verrons ce qu'il en sera solennellement et concr�tement. En toute hypoth�se, le budget 2015 se traduira aussi par la suppression de cinq grandes �chelles, de deux engins pompes, la r�duction des capacit�s sp�cialis�es et la fermeture de deux sites�: S�vres et Gennevilliers. C'est donc bien la capacit� op�rationnelle de la Brigade qui est atteinte, comme nous l?a d?ailleurs certifi� le G�n�ral. Nous ne le voterons pas et nous nous y opposerons m�me, sans l'engagement solennel que vous avez cit� tout � l'heure et dont nous attendons un r�sultat concret par un texte de la Mairie pour provisionner ces 9 millions sur trois ans. D'autant plus que de toutes les contributions des collectivit�s � la Brigade, Etat inclus, c'est la Ville de Paris qui diminue le plus la sienne, en valeur absolue, comme relative. S'agissant de la Pr�fecture de police, ce n'est pas moins, vous l?avez dit, de 180 agents qui ne seront pas remplac�s dont 60 A.S.P. et les d�penses de fonctionnement courantes baisseront de 2 millions. Pour faire face � ce d�sengagement financier historique, c'est la plus mauvaise solution qui a �t� choisie, impactant une nouvelle fois le portefeuille des Parisiens�: le rel�vement des tarifs de fourri�re de 130 � 150 euros et l?augmentation des cadences d'enl�vement, d�j� infernales, recette al�atoire d?ailleurs qui ne suffira, je le crains, m�me pas � combler le d�ficit du compte fourri�re, pour faire rentrer 6 millions d'euros de plus dans les caisses. En juillet dernier, pourtant, j'avais fait adopter un v?u � l'unanimit� pour municipaliser les fourri�res. Non seulement, il est rest� lettre morte mais s?y substitue alors une explosion des tarifs et des enl�vements dont le seul objectif, au lieu d'enlever les v�hicules qui g�nent, sera encore une fois d'enlever les v�hicules les plus rentables. Vous n'avez m�me pas appliqu� le v?u pr�sent� par Brigitte KUSTER et Fr�d�ric P�CHENARD pour communiquer le chiffre d'enl�vements par arrondissement. Et la f�te continue pour la section d?investissement qui plonge de 10,5 millions dont 3,5 millions pr�lev�s sur les cr�dits de paiement consacr�s aux investissements immobiliers de la Brigade, qui auront �t� r�duit de 50�% depuis 2012�! Et encore 2 millions en moins pour les mat�riels amortissables�! Quant aux cr�dits de paiement destin�s aux investissements sur les b�timents de la Ville, mis � la disposition de la Pr�fecture de police, ils baissent aussi de 3,4 millions. La cerise sur le g�teau est sans doute le projet - vous n?en avez pas parl� - pr�sent� en catimini au Parlement pour facturer aux usagers un certain nombre de prestations de la Brigade. Mais o� s'arr�tera-on�? Alors que la gratuit� pour la Brigade pr�vaut depuis la R�volution�! Alors que celle-ci a d�j� diminu� le nombre de ses interventions de 10.000 l'an pass�! Si elles sont factur�es en province, c?est qu?un dispositif de pompiers professionnels co�te trois fois plus cher que les militaires de la Brigade. D�stabiliser une unit� aussi performante et peu co�teuse que la Brigade, qui devra revoir son format et ses missions, si cette tendance baissi�re se prolonge, est une faute�: une faute contre Paris et une faute contre la s�curit� des Parisiens. Nous ne la cautionnerons pas. Mais des marges de man?uvre permettant d?am�liorer la s�curit� de tous existent pourtant encore et vous nous trouverez � vos c�t�s, Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, pr�ts � vous soutenir si vous avez le courage de les mettre en ?uvre. En revanche, ne comptez pas sur nous pour donner notre blanc-seing � une politique qui sacrifie la s�curit� des Parisiens.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme Olga JOHNSON.

Mme Olga JOHNSON. - Madame la Maire, chers coll�gues, je voudrais, au nom du groupe UDI-MODEM, saluer tout d'abord le d�vouement, l'engagement, le courage, le professionnalisme des personnels de la Pr�fecture de police. D�s qu?on parle de s�curit�, on observe que la Majorit� municipale est mal � l'aise. Serait-il plus confortable de communiquer sur l'ouverture des places en cr�che que sur l'installation de cam�ras de vid�oprotection�? Un peu de courage�! Nous sommes �lus pour que nos concitoyens vivent mieux dans leur ville et le renforcement de la s�curit� est un �l�ment structurant du vivre-ensemble, du lien social. Il y a le sentiment d'ins�curit�, mais il y a aussi la r�alit� de l'ins�curit�. M. le Pr�fet de police vient de nous indiquer un recul de 11�% sur les onze premiers mois des actes de violence faite aux femmes. Cependant, je connais �norm�ment de femmes qui n'osent plus rentrer chez elles � pied le soir car elles estiment que leur rue n'est pas s�curis�e, pas bien �clair�e. Le harc�lement que subissent les femmes dans l'espace public est inacceptable. J'en parlais le mois dernier lors de mon intervention sur le Conseil parisien de la Jeunesse. Surtout dans les transports en commun o� Paris est la ville d'Europe o� les femmes se sentent le moins en s�curit�. Le renforcement de la s�curit� dans les transports est absolument indispensable. Cela passe �videmment par plus de cam�ras de vid�oprotection dans les rames et plus de surveillance humaine �galement. Nous connaissons tous dans nos arrondissements des rues o� la d�linquance, les vols � l'arrach�, les agressions se multiplient de jour et de nuit. On peut en dresser la carte dans les rues de Paris. Il faudrait ensuite avoir le courage de mettre en place des �quipements efficaces et des �clairages adapt�s. Il faut aussi une pr�sence avec des �quipes de terrain bien implant�es dans les quartiers, au service de la population. Nous le demandons, au groupe Centriste, depuis longtemps, cette police de proximit� que la Majorit� refuse. Il faut dissocier, effectivement, le travail de la police nationale des missions de la police de proximit�. C?est peut-�tre le moment de passer � l?acte et de r�former la loi PLM. Les Parisiennes et les Parisiens ont besoin de cette pr�sence de proximit�, la seule qui peut avoir une action de dissuasion et de pr�vention, comme cela se passe dans toutes les grandes villes du monde, pour agir sur les incivilit�s avant qu?elles ne se transforment en d�linquance et en criminalit�. La Ville de Paris a une responsabilit� directe � exercer aux c�t�s de la Pr�fecture de police dont c?est la comp�tence r�galienne. Les Parisiens vont avoir droit, Madame la Maire, avec votre budget � plus de dettes, plus de taxes, comme le disait Marielle de SARNEZ ce matin, mais moins de s�curit�, puisque vous pr�voyez en effet une baisse de la participation financi�re de la Ville d?environ 2�%, ce qui repr�sente 5,74 millions de moins. Et 88�% des d�penses de personnel comme nous l?indiquait M. le Pr�fet de police. Cela passe par une r�duction des effectifs effectivement, r�alis�e par le non-remplacement de d�parts volontaires. Si ce n?�tait pas aussi grave, cela me ferait sourire quand je pense aux attaques de mauvaise foi et aux fausses accusations � l?encontre de mon coll�gue �lu du 17e arrondissement, Fr�d�ric P�CHENARD, que vous accusez r�guli�rement d?avoir baiss� les effectifs de la Pr�fecture de police de Paris. Ce qui est faux, je ne pense pas que cela soit vrai. Cela passe �galement par une diminution de 14�%...

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Laissez notre coll�gue terminer. Allez-y, Madame JOHNSON.

Mme Olga JOHNSON. - J?esp�re qu?on arr�te le compteur pendant cette interruption. Cela passe �galement par une diminution de 14�% des investissements et par un autofinancement en berne. Deux �l�ments qui peuvent �tre pr�occupants pour l?avenir. Autre sujet d?inqui�tude�: le budget de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris que vous pr�voyez de baisser �galement. Je ne partage pas votre z�nitude, Monsieur le Pr�fet de police. Ce n?est pas un service public comme les autres, ce sont plus de 8.000 hommes qui assurent la protection de la Capitale et de la petite couronne et interviennent pr�s de 500.000 fois par an. Je rappelle que la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris est moins ch�re que la moyenne des unit�s de pompiers de France par habitant et qu?elle pr�sente donc de bons ratios d?efficience. Alors pourquoi casser ce qui marche�? Un budget en baisse de pr�s de 2 millions entra�nerait une r�duction des effectifs de la Brigade de sapeurs-pompiers, moins 40 fonctions support, en raison de la diminution de cr�dits de personnel, la fermeture de centres de secours. Il y a un vrai risque de perte de 400 emplois environ, si les agents de cat�gorie C ne sont pas revaloris�s. Monsieur le Pr�fet, vous en parliez tout � l?heure. Madame la Maire, la politique de l?autruche ne peut plus durer. Ne nous cachons pas la t�te dans le sable. Nous devons investir davantage dans la s�curit� de nos concitoyens avec des moyens � la hauteur des probl�mes, un fonctionnement d�mocratique de prise de d�cisions et des imp�ratifs de d�ontologie pour ceux qui les appliquent. C?est notre responsabilit� � tous. Oui, Madame la Maire, je vous le redis solennellement�: ayons aujourd?hui le courage d?une politique de s�curit� responsable et r�publicaine. Si nous fuyons cette responsabilit� sous couvert de bons sentiments et de na�vet�, les �lecteurs parisiens risquent d?accorder leur confiance demain � des extr�mes qui se livreraient � une politique s�curitaire faite de surench�re avec tous les risques de d�rive qui l?accompagnent. C?est maintenant qu?il faut agir dans l?int�r�t g�n�ral. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. R�mi F�RAUD, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

M. R�mi F�RAUD, maire du 10e arrondissement. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet de police, mes chers coll�gues, compte tenu du contexte tr�s particulier qui pr�vaut � Paris en mati�re de police, le vote du budget sp�cial de la Pr�fecture de police constitue un moment important pour les Parisiens dans la vie du Conseil de Paris. Il t�moigne d?un souci partag�, entre l?Etat et notre Municipalit� pour ?uvrer tr�s concr�tement, et en �troit partenariat, au service de la s�curit� des Parisiennes et des Parisiens et de tous les usagers de notre Capitale, M. le Pr�fet a parl� des touristes. Il est le signe rassurant d?une coop�ration fine et n�cessaire entre nos services municipaux et ceux de l?Etat. Je voudrais tout d?abord remercier tr�s sinc�rement Colombe BROSSEL, adjointe en charge de la s�curit� et de la pr�vention, d?avoir men� de main de ma�tre les discussions et le travail avec la Pr�fecture, alors qu?elle a pris le dossier en cours de route succ�dant � notre coll�gue Myriam EL KHOMRI. Ce budget, c?est avant tout un budget partenarial qui t�moigne de la force de notre relation avec la Pr�fecture de police au service de l?int�r�t g�n�ral. En effet, s?il fallait un exemple de cette coop�ration fructueuse, je pourrais citer l?initiative mise en place d�s le mois de juin entre la Ville de Paris et le Pr�fet, instaurant un contrat d?objectif et de performance, afin d?enrichir le dialogue op�rationnel et budg�taire. Les premi�res cons�quences de ce contrat n?ont pas tard� � voir le jour avec la mise en place de plusieurs groupes de travail, portant notamment sur la strat�gie immobili�re ou le sch�ma d?emploi et d?optimisation des effectifs des services centraux. Pour 2015, le budget partenarial pr�voit une subvention de fonctionnement de 285 millions d?euros vers�s par la Ville de Paris � laquelle s?ajoutent 15 millions d?euros d?investissements, soit un financement parisien tr�s important de 300 millions d?euros. Cette contribution permet de financer de tr�s importants services rendus aux Parisiens, comme l?am�lioration de la circulation, le contr�le du stationnement, la pr�vention des incivilit�s ou encore la police administrative. Notre contribution finance ainsi plus de 43�% des d�penses inscrites au budget. Le poste budg�taire le plus important concerne les d�penses de personnel, M. le Pr�fet le disait pour 80�% du budget. Pour autant, je note que leur niveau reste sensiblement le m�me que celui de l?ann�e pass�e. Les d�penses de fonctionnement courant baissent de 2 millions d?euros, alors que la couverture des besoins correspondant � des d�penses obligatoires est, elle, revue � la hausse. Ce budget est donc � l?image de celui de la Ville de Paris�: un budget qui se concentre sur le b�n�fice aux usagers. Il gagne encore en sinc�rit� budg�taire par plus de transparence. Notre contribution finance donc de facto les actions prioris�es dans le Contrat parisien de s�curit� et ses d�clinaisons locales dans les arrondissements qui constituent des outils tr�s utiles pour mener, en proximit�, des actions dissuasives pr�ventives et r�pressives. Car aux c�t�s de la Pr�fecture et en partenariat avec elle, la Ville de Paris consacre, elle-m�me, des moyens toujours plus importants depuis 2001 pour assurer la tranquillit� au quotidien de nos administr�s. Cette dimension est bien pr�sente dans l?action de la Ville. Elle est tr�s absente des interventions de M.�GOUJON ou de Mme JOHNSON il y a un instant. En effet, c?est depuis l?arriv�e de la gauche � Paris que dix �quipes de correspondants de nuit ont �t� cr��es. Sur les territoires prioritaires, les quartiers populaires, les effectifs de la Direction de la Pr�vention et de la Protection ont doubl�, passant de 500 � plus de 1.000 agents. C?est avec notre Municipalit� que s?est mis en ?uvre le plan "1.000 cam�ras" de vid�oprotection et qu?a �t� mis �galement en place le Groupement parisien interbailleur de surveillance, le G.P.I.S. avec plus de 200 intervenants. Ce sont des outils importants, innovants, pour assurer la s�curit� des Parisiens, compl�mentaires de celui des services de police. Men�s en partenariat, ils permettent � la fois de lutter contre l?ins�curit�, les incivilit�s et d?assurer la m�diation sociale avec les usagers. De plus, la cr�ation de trois zones de s�curit� prioritaire depuis 2012 � Paris a �galement renforc� notre partenariat avec la Pr�fecture, et notamment en mati�re de pr�vention. C?est encore le cas lorsque, r�cemment � la gare du Nord, une brigade sp�ciale de terrain a �t� cr��e et que la surface du commissariat est en train de tripler de volume pour faire face � la situation particuli�re de cette grande gare internationale. L� aussi, c?est le Gouvernement actuel avec notre �quipe municipale qui agit au service de la s�curit� des Parisiens apr�s des ann�es de d�gradation en termes d?effectifs de police, mais j?y reviendrai parce que j?ai l?impression que certains ont la m�moire courte. C?est dans cet esprit, et pour renforcer encore cette coop�ration, que le groupe Socialiste et Apparent�s a d�pos� un amendement proposant que la Ville finance dix v�hicules pour la Brigade anti-criminalit� de Paris. Car ses moyens op�rationnels sont indispensables pour am�liorer la qualit� des interventions de s�curisation de l?espace public�: les policiers l?ont d'ailleurs exprim� eux-m�mes � la Maire de Paris. La contribution de la Ville au budget sp�cial de la Pr�fecture de police pour 2015 s?inscrit �videmment dans un contexte g�n�ral d?�conomie budg�taire de fonctionnement. Et je salue les efforts de rationalisation engag�s par la Pr�fecture de police et la Ville, ainsi que le souci d?engranger de nouvelles recettes justement pour maintenir le niveau d?intervention et de s�curit� � Paris. Ainsi, le rel�vement des tarifs de mise en fourri�re, suite � l'arr�t� du 28 novembre dernier, permettra d'abonder le budget de la Pr�fecture de police de 6 millions d'euros de recettes, tout en envoyant un signal fort en mati�re de lutte contre les incivilit�s, c'est-�-dire le stationnement sauvage de certains automobilistes. Je voudrais conclure mon propos en rappelant tout l'attachement que nous portons � la Brigade de sapeurs-pompiers et souhaiterais participer � la dissipation de quelques malentendus. Depuis 2001, nous avons constamment augment� notre soutien � la B.S.P.P. Un plan de modernisation sans pr�c�dent a �t� financ�, que ce soit pour les mat�riels d'intervention ou les technologies relatives � l'�volution des communications. Il devenait urgent d'am�liorer la gestion des plus de 2 millions d'appels annuels et des interventions multipli�es par trois depuis plus de 30 ans. Ces efforts portent leurs fruits et permettent d'esp�rer une diminution de 10�% des interventions en 2014. En parall�le, la Ville de Paris et la Pr�fecture de police ont pourtant fait le choix de pr�server la capacit� op�rationnelle des sapeurs-pompiers, dont le budget de fonctionnement 2015 sera quasiment stable. Conform�ment au v?u adopt� � l'unanimit� du Conseil de Paris en juillet dernier, l'enveloppe budg�taire allou�e en 2015 par la Ville � la B.S.P.P. n'aura en aucun cas d'impact sur les forces op�rationnelles de la B.S.P.P., dont l'action est essentielle pour les Parisiens. Mais, c'est la r�alit� des chiffres�! Dans un contexte budg�taire contraint, je me r�jouis que la Ville de Paris pr�serve ainsi la capacit� d'action des pompiers parisiens, dont l'efficacit� et le professionnalisme sont unanimement reconnus. Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet de police, mon groupe votera donc ce budget primitif, qui t�moigne d'un partenariat exigeant, loyal, et efficace entre la Ville et la Pr�fecture. La s�curit� des Parisiennes et des Parisiens passe en effet � la fois par des personnels en nombre suffisant et bien form�s et aussi par une coop�ration r�ciproque et sinc�re entre la Ville et l'�tat. J'ai entendu tout � l'heure des propos absolument incroyables. Mme�JOHNSON, je crois, du groupe U.D.I., se plaignant de la disparition de la police de proximit� quand c'�tait m�me l'engagement qu'avait pris Nicolas SARKOZY devant les Fran�ais en 2007 de la supprimer, chose qu'il a faite pour le plus grand d�triment des Fran�ais et pour la s�curit� dans nos villes. J'ai entendu des propos incroyables sur les effectifs de police. Nous savons aujourd'hui, je crois que Colombe BROSSEL pourra y revenir ainsi que le Pr�fet de police, qu'entre 2009 et 2012, ce sont environ 1.500 postes de policiers en moins � Paris. Je sais, comme maire d'arrondissement du 10e arrondissement, l'arrondissement o� l?on parle beaucoup de la gare du Nord, � quel point nos quartiers ont souffert de cette baisse des effectifs de police, et je constate que l� aussi, il n'y a jamais de d�menti pertinent car il ne peut pas y en avoir. C'est la r�alit� des chiffres. Cette baisse des effectifs de police � Paris s'est interrompue en 2012 apr�s l'�lection de Fran�ois HOLLANDE, et nous nous en r�jouissons �videmment. Je crois que c?est bilan contre bilan. Nous n'avons pas � rougir et que dans ce budget 2015 comme dans notre action municipale depuis 2001, comme dans l'action du Gouvernement depuis 2012, l'ensemble des �l�ments montre que pour la s�curit�, c'est la gauche qui agit quand c'est la droite qui parle. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, R�mi F�RAUD. Merci pour ces pr�cisions utiles. La parole est � M. Pascal JULIEN, pour le groupe Ecologiste de Paris.

M. Pascal JULIEN. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, la contrainte budg�taire qui �pargne peu de collectivit�s en Europe explique que, pour la premi�re fois dans son histoire r�cente, le budget propos� pour la Pr�fecture subit une baisse de presque 2�%. Au nom du groupe des Ecologistes, j'avais prudemment d�pos� un v?u en juillet dernier qui, amend� puis adopt� � l'unanimit�, demandait que "L'enveloppe budg�taire qui sera allou�e en 2015 par la Ville de Paris � la B.S.P.P. n'ait en aucun cas d'impact sur ses forces op�rationnelles". Ce v?u a �t� entendu puisque seul un quart de l'effort budg�taire demand� � la Pr�fecture affecte la B.S.P.P., les trois quarts �tant support�s par l'administration parisienne pr�fectorale. Je tiens � remercier solennellement M. le Pr�fet pour cet arbitrage respectueux de la volont� exprim�e par notre Assembl�e. Sur les presque 719 millions d'euros du budget sp�cial de la Pr�fecture, plus de 45�% seront consacr�s � la B.S.P.P., dont le budget enregistre, cela a �t� dit, une baisse de 0,54�%. Cette baisse intervient apr�s une hausse constante du budget allou� depuis 2001, qui a permis de combler un retard consid�rable accumul� dans les ann�es ant�rieures. Un premier plan de modernisation a pu aboutir. Un second a �t� lanc�, dont l?�lan est suspendu pour la deuxi�me ann�e cons�cutive, et ce sont bien les difficult�s n�es de cette suspension que les v?ux et amendements d�pos�s par mon groupe permettent de surmonter. Ainsi que le soulignait d�j� un rapport de la Cour des comptes en d�cembre 2011, la B.S.P.P. pr�sente le rapport co�t/efficacit� le meilleur de France, avec 78 euros par habitant et par an, contre 98 dans les d�partements de grande couronne. Or, malgr� l'excellence de ses r�sultats, la B.S.P.P. n'a pas cess� d'am�liorer sa productivit�. Premier exemple�: le plan de d�bruitage des appels sur le 112 et le 18 a permis de mieux trier les appels pour les rediriger vers d'autres services publics ou priv�s, les pompiers n'ayant pas vocation � devenir le service � tout faire de chaque habitant. Sur ce dernier point, oui, une r�forme est en cours qui permettrait � la B.S.P.P. de facturer certains services �loign�s de son c?ur de m�tier et auxquels d'autres prestataires peuvent r�pondre. On doit effectivement s'interroger sur le fait que, par exemple, bailleurs et ascensoristes font supporter aux pompiers, et donc � la collectivit�, la d�livrance d'une personne bloqu�e dans un ascenseur. N�anmoins, nous serons d'une extr�me vigilance pour que cette r�forme n'amorce pas un d�but de privatisation du service public des pompiers, et nous regarderons de tr�s pr�s la liste des services facturables avant de nous prononcer sur ce point. Deuxi�me exemple�: la modulation de la capacit� op�rationnelle en fonction de la demande. Son principe repose sur le constat qu?il est inutile de se tenir pr�t � mobiliser la totalit� des forces � tout moment, y compris dans les p�riodes o� l'on sait de mani�re statistique que les pompiers sont tr�s peu sollicit�s. Troisi�me exemple d'effort d'am�lioration de l'efficience, la r�duction des d�penses en plusieurs domaines�: le stock strat�gique de gas-oil pass� de trois � un mois, le chauffage, ce qui fait quand m�me 610.000 euros, la dotation habillement � 340.000, le march� t�l�coms, 220.000, la dotation pharmacie, 210.000, et je pourrais ainsi continuer la liste. Quant aux soldats du feu, leur temps de travail en 2013 fut de 3.200 heures par sapeur-pompier, soit 944 heures de plus que les pompiers professionnels de la grande couronne qui, eux, sont des civils disposant du droit syndical et du droit de gr�ve. Le statut militaire des personnels de la B.S.P.P. peut-il justifier une forme de surexploitation�? Le rapport de la Cour des comptes d�j� cit� souligne l'extr�me pression op�rationnelle � laquelle ils sont soumis. Dans ces conditions, toute baisse des effectifs de la B.S.P.P. serait une mauvaise nouvelle, aussi bien pour les soldats du feu que pour la population. Le projet de d�lib�ration annonce une r�duction de 40 personnes sur les fonctions support, mais ce chiffre est optimiste. En effet, l'objectif du plan de modernisation ayant fix� un effectif de 8.250 personnes, il a g�n�r� des recrutements que la B.S.P.P. ne pourra pas maintenir, et l'effectif ne comptera en fin d'ann�e prochaine, au mieux, que 8.000 personnes. � quoi s?ajoute le fait que le budget allou� aujourd'hui ne lui permet pas de provisionner les 3 millions d'euros n�cessaires � la revalorisation obligatoire de ses agents de cat�gorie C qui interviendra en 2015 et qui concerne 80�% des effectifs. Si la B.S.P.P. devait autofinancer cette d�pense, elle ne pourrait le faire qu'en r�duisant encore plus ses effectifs, qui tomberaient alors � 7.800. C?est pour �viter ce dangereux sc�nario que les �cologistes sont � l'initiative d'un v?u exigeant qu'une solution soit trouv�e avant le vote du budget compl�mentaire de juillet prochain, entre le Pr�fet et la Mairie de Paris, dont la contribution au budget de la B.S.P.P. �gale 26�%, le reste �tant assum� par l'�tat et les autres collectivit�s territoriales de la petite couronne. De m�me, le recours aux r�servistes civils et militaires permet � la B.S.P.P. de compl�ter ses effectifs op�rationnels. Or, la contrainte budg�taire oblige la B.S.P.P. � supprimer les 250.000 euros n�cessaires � cette mobilisation alors qu?il s'agit pourtant d'un syst�me souple, efficace et finalement tr�s peu co�teux au regard du service rendu. C'est pourquoi nous avons d�pos� un amendement budg�taire accept� par l'Ex�cutif pour que la Ville paye sa part de la d�pense. L'enveloppe budg�taire a �galement conduit � revoir le programme d'acquisition de mat�riel d'intervention. Ainsi, la gestion des camions-�chelles a �t� rationnalis�e par un red�ploiement optimum sur le terrain. Cela suite au non renouvellement de cinq d'entre eux. Et les �cologistes attirent votre attention, Monsieur le pr�fet, sur le vieillissement du parc 100�% diesel de la BSPP et de la police. C'est pourquoi, � notre initiative, un v?u de l?Ex�cutif demande � l'Etat d'�laborer un plan de d�-di�s�lisation du parc pr�fectoral. Concernant l'investissement immobilier, c'est-�-dire les casernes, il faut noter qu'apr�s l'ach�vement de chantiers importants, comme Champerret par exemple, o� �tait construit le tr�s moderne centre de d�bruitage que j'ai pu visiter, l'effort pour moderniser le patrimoine dont dispose la BSPP risque, lui aussi, d'�tre suspendu, mais au moins le budget qui nous est propos� garantit que les chantiers lanc�s seront achev�s. Quelles conclusions les �cologistes tirent-ils de ces constats�? Si l?expression "pr�server la capacit� op�rationnelle" est consensuelle au Conseil de Paris, c'est sans doute parce qu?elle ne veut pas dire grand-chose et que chacun l'interpr�te � sa fa�on. Faut-il comprendre que le budget doit �tre sanctuaris� en euros constants�? Ou bien faut-il la comprendre comme �tant que les moyens humains et mat�riels ne doivent, par principe, jamais baisser�? Ou bien faut-il comprendre que les pompiers devraient r�duire leurs moyens humains et mat�riels, sans d�grader la qualit� de service, gr�ce � un mod�le d'organisation plus efficace�? Finalement, que veut-on sanctuariser�? Le budget ou le service rendu�? Pour nous, c'est le service rendu�! Et puis d'ailleurs, quelle protection attend-on de la BSPP�? Veut-on qu'elle soit capable de faire face � tous les dangers, en toutes circonstances, au m�me moment, y compris les plus improbables�? Imaginons celle o� tous les malheurs s'abattraient sur Paris le m�me jour�: d�raillement sur le RER, attentat terroriste, incendie de la tour Montparnasse - remarque, une tour en moins, c?est pas mal - canicule multipliant les appels au secours, etc. Bref, o� placer le curseur entre deux extr�mes�? Celui offrant une protection tous risques, m�me impossible, aux co�ts exorbitants, et celui offrant une protection maigrelette et au rabais�? On le voit bien, les notions de capacit� op�rationnelle et de protection ne r�pondent pas � des crit�res scientifiques, mais politiques. La vision catastrophiste d�velopp�e par certains, n'est pas la mienne. L'approche des �cologistes est conforme � leurs valeurs et empreinte d'esprit pratique. Noircir la r�alit� de la s�curit� pour gagner des voix ne sera jamais notre fonds de commerce. D'ailleurs, qui, dans cette Assembl�e, a d�j� entendu les Parisiens se plaindre d'une baisse de la qualit� de service des pompiers de Paris�? Qui�? Personne�! Ce budget, avec l'adoption du v?u et de l'amendement que mon groupe a d�pos�, permettra en pratique aux Parisiens de b�n�ficier de la m�me s�curit� que ces derni�res ann�es. Cela ne nous emp�che pas d'affirmer que la BSPP est all�e au plus loin de ce que la Ville et le Pr�fet pouvaient attendre d'elle en termes de gain co�t/efficacit�. Continuer � restreindre son budget au pr�texte de la contraindre � am�liorer davantage encore sa productivit�, reviendrait � ne plus garantir aux Parisiens la qualit� de s�curit� � laquelle ils ont droit. Alors laissons le budget BSPP souffler quelque temps avant de relancer de nouvelles exigences. Les questions que j'ai soulev�es jusqu'� pr�sent se posent aussi pour l'autre versant du budget pr�fectoral, ces 54�% et quelques qui financent des missions aussi vari�es que la s�curit� int�rieure, la circulation, le stationnement, l?hygi�ne, la s�curit� pr�ventive et divers services tels que les actions de police administrative, la verbalisation des manques de s�curit� b�timentaire, les autopsies, la d�livrance des titres de s�jour et d'identit�. Or, � l'inverse de ce qui se passe pour les pompiers, il n'est pas rare d'entendre les Parisiens se plaindre du service de police, non pas � cause des policiers eux-m�mes, dont on souhaiterait n�anmoins qu?ils b�n�ficient d'une formation plus approfondie, car votre propos sur la perception de la police dans le 18e arrondissement, Monsieur le pr�fet, p�chait par optimisme. Mais du fait, par exemple, des conditions d'accueil du public dans des bureaux o� les ordinateurs tombent en panne, o� la file d'attente dure des heures pour obtenir une information ou accomplir une d�marche?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir conclure, Monsieur Pascal JULIEN.

M. Pascal JULIEN. - Il me faut conclure, je vais tr�s vite. Les moyens sont une chose, la mani�re en est une autre. Il faut que - c'est tr�s court quand m�me. C?est normal que la Maire et son adjoint ne soient pas consult�s pour la suspension de l?op�ration "Paris Respire" pendant les f�tes, que 40�% des v�hicules rep�r�s �chappent � la fourri�re�? Est-il normal que le maire n'ait pas son mot � dire sur les ASP, que la Pr�fecture ait souvent entrav� des projets d'am�nagement�? Notre vote favorable sur le budget 2015 de la Pr�fecture ne nous engage aucunement sur celui de 2016. Qu'il soit bien clair que l'ann�e prochaine, nous d�terminerons notre vote en tenant compte aussi de la fa�on dont nous approuvons aujourd'hui, de la fa�on dont cela a �t� ex�cut�. Un mot et je termine pour dire qu?approuver ce budget ne signifie pas que nous approuvons la vid�osurveillance. Je tiens � dire que si elle �tait aussi efficace que cela, vous n?auriez pas dit ce que vous avez dit tout � l?heure�! De la m�me mani�re, nous n'approuverons pas l'expulsion des biffins, par exemple. Alors voil�, je vous dis, Madame la Maire�: chiche�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Monsieur Pascal JULIEN, vous �tes �loquent et passionn�, et c'est tr�s agr�able de vous entendre, mais je rappelle chacun au respect des temps de parole. Ce qui fait la d�mocratie, c?est que chacun doit parler en fonction du temps qui lui est attribu�, ce temps �tant attribu� non pas de fa�on arbitraire, mais en fonction du poids de chacun des groupes. Je vous remercie. Monsieur Didier LE RESTE, vous avez la parole, pour 10 minutes.

M. Didier LE RESTE. - Merci, Madame la Maire. Je voudrais faire une suggestion � M. le Pr�fet. Je pense qu'il aurait �t� bon de disposer des �l�ments que vous avez pr�sent�s d'entr�e, d'en disposer en amont pour pr�parer utilement nos interventions sur ces questions. Il est, me semble-t-il, de tradition, Monsieur le pr�fet, de toujours demander � la collectivit� de faire plus, quand le Minist�re de rattachement, en l'occurrence le Minist�re de l'Int�rieur, a tendance � oublier ses obligations. Cette fois-ci, le budget de la Ville de Paris r�duit symboliquement son enveloppe sans que celle-ci ne g�ne par trop le fonctionnement de la Pr�fecture. A ce sujet, j'ai relev� qu'a contrario de ce qu'a dit M. GOUJON dans son intervention pour justifier le fait que son groupe n'allait pas voter ce budget, j'ai repris le contre-budget pr�sent� par l'UMP o� est indiqu�, page 16, la contribution de Paris � la Pr�fecture de police, sur ce point, le contre-budget est en accord avec les orientations donn�es par la Maire de Paris. Je pense qu'il y a une l�g�re contradiction dans le groupe UMP. J'ai pu constater � la lecture de votre communication, Monsieur le Pr�fet, que ceci allait entre autres toucher�- et cela vient d'�tre �voqu� - la brigade des sapeurs-pompiers, en particulier cette r�duction de la voilure allait retarder les investissements sur le territoire dont elle a la charge. Je sais combien la population parisienne et nous-m�mes sommes attach�s � la brigade des sapeurs-pompiers de Paris et il est souhaitable de pouvoir, les prochaines ann�es, reprendre un rythme normal d'investissement. Mais en revanche, sur la question des personnels eux-m�mes, elle est de la responsabilit� du Minist�re de la D�fense, et c'est � lui de pourvoir en moyens humains suffisants et former ce corps exceptionnel de l'arm�e fran�aise. D?ailleurs, si vous me le permettez, j?interviendrai pour une autre cat�gorie de personnel. Ce sont les agents de surveillance de Paris. Leur r�gime indemnitaire a pris effet le 1er janvier 2014 et il est, depuis lors, align� sur celui des autres personnels de la Pr�fecture de police. Pourtant, il semble que l'on refuse � ces agents l'avancement d'�chelon � la dur�e minimale. Vous avez �t� interpell�s par une organisation syndicale, en l'occurrence la CGT, et j'aurais aim� vous entendre sur ce sujet. Je comprends l'exasp�ration de ces agents qui sont souvent victimes de l'ire des automobilistes qui, malheureusement, ont bien peu de respect pour leur travail. L'annonce que leur r�gime indemnitaire soit transform� en prime au rendement les heurte. Ils craignent que l?attitude des contrevenants ne redouble d'agressivit�, surtout si le tarif des amendes augmente. Il est donc indispensable que ces personnels, qui d�pendent � la fois de la Pr�fecture de police et de la Mairie de Paris, voient leurs droits stabilis�s. Nous comptons sur l'adjointe, notre coll�gue Colombe BROSSEL, pour faire avancer ce dossier. Je n'ai par contre ni lu, ni vu que ces agents souhaitent voir leur mission modifi�e et je ne crois pas que le v?u de M. GOUJON r�ponde aux attentes des personnels. Ils ne sont en rien des suppl�tifs de la police au sens o� M. GOUJON les d�crit, mais bien des agents qui font appliquer les d�cisions de police du Maire, m�me si � Paris elles sont exerc�es par la Pr�fecture. De l?amende � la fourri�re, il n'y a qu'un pas. Je souhaiterais � l'occasion du vote de ce budget de la Pr�fecture de police, revenir un instant sur la question des fourri�res, et plus particuli�rement de la possibilit� de leur remunicipalisation. A plusieurs reprises ces derni�res ann�es - et nous l'avons �voqu� dans des r�unions pr�c�dentes - des voitures ont �t� enlev�es � Paris alors que des enfants se trouvaient � l'int�rieur. Les vitres �taient teint�es, certes, et les enfants, endormis ou trop jeunes, ne pouvaient pas toujours se signaler. Mais cela nous interroge n�anmoins sur les pratiques � mettre en ?uvre pour �viter ce type d?incident. A chaque fois, des enqu�tes administratives ont �t� lanc�es par la Pr�fecture, ce qui est une bonne chose, mais ce qui n'exclut pas une r�flexion plus globale sur le mode de gestion le plus pertinent pour g�rer cette t�che. Par ailleurs, je tiens donc � revenir sur l'id�e d'une remunicipalisation des fourri�res, dans l'objectif d'en faire baisser le co�t pour les usagers. Par le biais des v?ux d�pos�s en juillet dernier, je suis d'ailleurs ravi de voir que l'UMP estime aujourd'hui que la remise en r�gie municipale d'une activit� peut s'av�rer plus efficace qu'une gestion d�l�gu�e. Cela �tant dit, mes chers coll�gues, vous n'�tes pas sans savoir que l'augmentation des tarifs, pr�vue pour le mois de janvier et demand�e au Gouvernement, vient combler le financement d'une activit� qui est structurellement d�ficitaire. J'esp�re donc que votre demande de remunicipalisations de ce service n'est pas li�e � une volont� de faire supporter � la Ville le co�t d'une activit� peu r�mun�ratrice. Pour �tre coh�rente, votre volont� de remunicipalisations devrait s'�tendre � d'autres activit�s comme, par exemple, le ramassage des ordures m�nag�res. Faute de quoi, votre objectif serait de socialiser les pertes et de privatiser les profits. Si votre volont� �tait celle-ci, cela reviendrait � faire peser sur la collectivit�, et donc sur les g�n�rations futures, les co�ts d'activit�s les moins rentables pour laisser les profits aller aux mains d'int�r�ts priv�s de court terme. Mais revenons non pas au budget mais � l?activit� de la police sur le territoire parisien. Qu?est-ce qui a r�ellement chang� depuis deux ans, depuis l'arriv�e des 332 policiers de plus sur notre territoire�? Le rythme, cette ann�e, semble moins soutenu, m�me si j'ai pu comprendre qu'il y aurait des �volutions. La demande de s�curit� reste importante. Si d?autres interventions d?agents publics, comme ceux du G.P.I.S., ont port� leurs fruits, il n'en reste pas moins que la r�partition des forces de police � Paris reste probl�matique. Les quartiers de l'Est sont sous-dot�s par rapport aux quartiers de l'Ouest, � forte fr�quentation touristique. Je sais que certains ici veulent que Paris, on l'a entendu souvent aujourd'hui, soigne son image et que le touriste chinois devienne le m�tre-�talon de toute politique publique. Pour notre part, nous pensons que ce sont les Parisiennes et les Parisiens qui doivent �tre prioritaires. Les renforts de police pour les moments de forte affluence touristique doivent �tre des renforts ponctuels et ne pas peser sur les effectifs des commissariats de quartier. Sur la question des expulsions des sans-papiers, Monsieur le Pr�fet, la logique que le Minist�re vous demande d'appliquer est toujours la m�me. Nous n'avons pas vu arriver de nouvelles zones de s�curit� de proximit� sur notre territoire depuis l'instauration de celles des 18e, 19e et 20e arrondissements. Je connais une partie de votre r�ponse�: on vous en demande toujours plus et vos moyens ne suivent pas l?augmentation de cette demande. Mais si certains ont la solution cl� en main, cr�er une police municipale ou confier � des agents de la Ville, voire aux A.S.P., d?autres missions que la verbalisation, cette r�ponse n?est pas la bonne. Nous pensons que la police est et doit rester nationale et d?ailleurs toutes les villes qui ont mis en place des polices municipales s?aper�oivent qu?il s?agit d?une d�pense sans fin et que les r�ponses sont toujours insatisfaisantes. Oui, plus de policiers mais surtout le retour d?une police de proximit�, dissuasive et pr�ventive. Une police qui fait corps avec le corps social dans lequel elle est plong�e. Une police qui suscite la confiance des citoyens et qui se sent bien parmi eux. Est-ce un doux r�ve�? Je ne le crois pas. En tout cas, cela vaudra cent fois mieux que la cr�ation d?un dispositif "voisins citoyens" que r�clame la droite et qui n?est jamais que la l�galisation de la d�lation. La confiance, je le disais � l?instant, est la meilleure alli�e du policier. Si elle existe, c?est chaque citoyen qui se sent responsable. Pas besoin de nommer des chefs d?�lot pour cela. Pour conclure, vous ne comprendriez pas que je ne vous demande pas quand et combien de femmes victimes d?exploiteurs et de mafieux vont voir leur situation �tre r�gularis�e. Je pense bien naturellement � cette lutte exemplaire des femmes chinoises et africaines du boulevard de Strasbourg, notamment du 57. C?est parce qu?elles ont confiance en la justice, en la R�publique, qu?elles ont pu lutter. Sachons les accompagner, les entendre. Elles ont pris des risques importants, nous ne pouvons les laisser choir. Nous attendons aussi la r�ponse que le Minist�re de l?Int�rieur va faire � Madame la Maire et aux pr�sidents des groupes de la majorit� qui l?ont interpell� sur la r�gularisation de 500�familles parisiennes qui attendent depuis des ann�es, dans cette zone grise puisque inexpulsables et irr�gularisables au vu des circulaires en vigueur. J?ai conscience d'avoir pos� un certain nombre de questions mais il est normal que l?une des pr�occupations essentielles des Parisiens, � savoir la s�curit�, aient des r�ponses concr�tes de celui qui en a principalement la charge. Pour notre groupe, nous voterons le budget de la Pr�fecture de police. Je vous en remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur Didier LE RESTE. La parole est � Mme SIMONNET, pour 2 minutes.

Mme Danielle SIMONNET. - L?aust�rit� n?�pargne pas le budget de la Pr�fecture de police de Paris et ce budget nous apprend que l?on va diff�rer, comme cela a �t� dit pr�c�demment, pour la deuxi�me ann�e cons�cutive, la poursuite du plan de modernisation de la Brigade des sapeurs-pompiers, et c?est tr�s inqui�tant. Par ailleurs, si certains commissariats ont �t� reconstruits et modernis�s, d?autres en auraient grandement besoin. Aussi les temps d?attente pour d�poser une plainte, celles et ceux qui en ont fait l?exp�rience en savent quelque chose, d�montrent le probl�me de sous-effectif criant de notre police, m�me si cela ne d�pend pas directement du budget que nous d�battons. R�sultat, on a le sentiment que la Pr�fecture court apr�s les recettes. Soyons francs, la revalorisation des tarifs d?enl�vement et frais de garde des v�hicules en stationnement g�nant n?est absolument pas faite dans un objectif de rendre plus dissuasif les mauvais comportements, mais bien pour renflouer les caisses. Bien s�r, d?autres arguments sont avanc�s. J?ai d?ailleurs particuli�rement appr�ci� celui-l�: le co�t du stationnement � Paris, notamment dans un parc souterrain gard�, aboutit au paradoxe qu?il peut �tre plus rentable de laisser sa voiture en fourri�re. C?est quand m�me une belle spirale parce qu?on laisse Vinci s?enrichir sur notre dos, on augmente le stationnement r�sidentiel pour pallier les baisses de la dotation de la Ville et on fait exploser les tarifs de la fourri�re. Franchement, c?est sans fin. Le pire, c?est que ce sont des entreprises priv�es qui g�rent les fourri�res. On apprend m�me que la couverture de ces march�s va �tre revue � la hausse, ce qui est un comble. Aucune hausse, mes chers coll�gues, n?est acceptable tant que le retour � une gestion publique n?est pas engag�. Il est scandaleux que la police nationale n?ait pas la ma�trise publique des fourri�res et c?est de notori�t� publique que certaines rues plus proches des fourri�res font l?objet de bien plus d?interventions que d?autres plus �loign�es. Par contre, le budget sp�cial primitif de la Pr�fecture de police ne nous dit rien de pr�cis quant aux frais engendr�s par la vid�osurveillance ou encore la poursuite aussi absurde qu?inhumaine des politiques de chasse aux sans-papier qui perdurent h�las comme sous SARKOZY. Mes chers coll�gues, je d�sapprouve le pilotage politique gouvernemental de la police. Je suis n�anmoins tr�s attach�e � la politique r�publicaine et il serait temps, j?estime, de rompre avec la logique du chiffre qui d�forme profond�ment ses missions et avec la logique d?aust�rit� qui r�duit de fa�on drastique ses moyens. Pour ces deux raisons, je voterai contre le budget sp�cial primitif de la Pr�fecture de police. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Mme SIMONNET. La parole est � M. P�CHENARD, pour 5 minutes 50.

M. Fr�d�ric P�CHENARD. - Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, le besoin de s�curit� n?a jamais �t� aussi fort qu?aujourd?hui pour les Parisiens. Malgr� nos demandes r�p�t�es sur la publication syst�matique des chiffres de la d�linquance, nous assistons � une omerta de la Maire de Paris et du Pr�fet de police sur ce sujet. Je me suis donc, comme d?habitude, report� aux travaux de l?O.N.D.R.P. Je rappelle que cet observatoire est plac� au sein d?un �tablissement public, plac� sous la tutelle du Premier ministre. Les statistiques que je vais communiquer sont � la disposition de tous sur le site de l?Observatoire. Je rappelle pour la m�thode que l?Observatoire pr�sente ses chiffres sur douze mois glissants. Ils sont malheureusement tr�s �clairants sur le niveau d?ins�curit� � Paris. Les atteintes aux biens, c?est-�-dire les vols, ont progress� sur douze mois glissants de 13,5�%, c?est-�-dire 22.124 faits de plus que l?ann�e derni�re, soit 60 par jour. Les escroqueries ont progress� de 25�% par rapport � l?ann�e derni�re, soit 6.727 faits de plus, c?est-�-dire plus de 18 par jour. Les violences aux personnes ont continu� de progresser fort heureusement tr�s modestement de 1�%, mais avec une augmentation forte des violences sexuelles de 12,7�% et surtout des atteintes aux agents d�positaires de l?autorit� avec plus 13,2�%. Cette derni�re statistique m?inqui�te. Cela signifie que l?ann�e derni�re 2.696 actes de violence contre des policiers ont �t� commis, 7 policiers sont victimes � Paris de violences tous les jours. Fait rarissime, les policiers ont manifest� le mois dernier pour t�moigner de leurs difficult�s chaque jour croissantes pour accomplir leur mission. Le Gouvernement par sa politique p�nale casse le travail des forces de police, avec un discours compassionnel envers les d�linquants et une d�construction en r�gle du Code p�nal, le Gouvernement d�motive des agents qui accomplissent, faut-il le rappeler, une mission particuli�rement difficile, parfois au p�ril de leur vie. Visiblement en panne d?id�es concernant la lutte contre la d�linquance, vous avez fait de la question des effectifs l?alpha et l?om�ga de votre politique. Avec un plan de communication aff�t�, vous nous avez annonc� l?an dernier l'arriv�e de 300 jeunes gardiens de la paix. Vous avez �t�, en revanche, beaucoup plus discrets au sujet des 286 mutations enregistr�es quelques jours plus tard. Au total, le bilan des renforts est assez limit� et totalement imperceptible pour les Parisiens. Votre majorit� a entrepris une v�ritable paup�risation des services de police. Votre Gouvernement diminue les cr�dits allou�s aux moyens mat�riels indispensables � l?accomplissement des missions. M�me les �quipements de protection des policiers ne sont pas �pargn�s par une logique budg�taire aveugle. L?�tat de d�labrement de l?h�tel de police du 14e arrondissement n?a pas pu �chapper au Ministre de l?Int�rieur lors de sa r�cente visite, et ce n?est pas le seul � Paris. Pourtant les cr�dits manquent pour la r�novation des commissariats dont certains contiennent encore de l?amiante. Encore une fois, ce d�sengagement traduit le manque de consid�ration de votre majorit� envers les policiers. L?amendement que vous avez opportun�ment d�pos� aujourd?hui pour l?achat de dix v�hicules non diesel pour la brigade anti-criminalit� est l?arbre qui cache la for�t. Or, la Ville de Paris a des leviers pour aider les policiers dans l?accomplissement de leur mission. Je veux parler du n�cessaire renforcement de la vid�oprotection. Les policiers disposent d?un outil pr�cieux pour l?�lucidation des faits de d�linquance et l?organisation des patrouilles. Il faut d�sormais aller plus loin en densifiant le r�seau � Paris et en engageant un dialogue avec les d�partements voisins pour l?�tendre � l?ensemble du p�rim�tre du Pr�fet de police. Je crois que la Maire de Paris a aussi un r�le important � jouer pour accro�tre l?efficacit� des services de police en leur permettant de se loger convenablement � Paris. Si l?on souhaite des policiers pleinement impliqu�s dans leur mission mais aussi dans la vie de leur quartier, il faut les fid�liser au territoire parisien. Un v?u en ce sens, je le rappelle, a �t� adopt� au mois de juin dernier. Sur ce sujet, j?aimerais avoir un premier bilan des actions mises en ?uvre. Les Parisiens jugent votre politique de s�curit� � l?aune des r�sultats en mati�re de lutte contre la d�linquance. Ils sont las des postures politiciennes qui donnent le sentiment de ne pas les entendre. La d�mission de la Gauche sur la s�curit� entre 1997 et 2002 a produit les r�sultats que l'on conna�t tous. Force est de constater aujourd'hui que les m�mes causes produiront les m�mes effets. La Pr�fecture de police est incontestablement l'une des variables d'ajustement de votre budget. Votre engagement de campagne, Madame la Maire, de maintenir la contribution de la Ville � la Pr�fecture de police a fait long feu. La baisse de celle-ci, 5,7 millions en fonctionnement et 3 millions en investissement, aura pour cons�quence d'amputer les capacit�s op�rationnelles, qu'il s'agisse de la Brigade des sapeurs-pompiers ou de la police nationale. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Madame GALLOIS, vous avez la parole.

Mme Edith GALLOIS. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, vous proposez, Madame la Maire, une augmentation des tarifs des frais de fourri�re pour certains v�hicules � Paris, une mani�re tr�s att�nu�e et bien impr�cise d'annoncer une hausse tr�s s�v�re des tarifs de mise en fourri�re. Pourtant, une grande s�v�rit� implique une plus grande objectivit�. Quel est le crit�re de s�lection de ces "certains"�? Cela n'est pas pr�cis� dans le projet de d�lib�ration, alors qu?il s'agit d'un deuxi�me degr� de sanction, apr�s la simple contravention. Ce, entre guillemets, "certains" puisqu'il n'y a pas de pr�cisions cat�gorielles ni de situations, devrait alors obligatoirement impliquer des instructions pr�cises donn�es aux agents verbalisateurs, leur imposant un discernement de situation, l'abus flagrant, la dangerosit�, la g�ne occasionn�e devant �tre les seuls et uniques crit�res observ�s. Or, cela n'est pas le cas actuellement. Il est beaucoup trop souvent difficile de faire la diff�rence entre la faute qui vaut une contravention et celle qui permet l'enl�vement. La mise � la fourri�re est une sanction s�v�re qui co�te beaucoup d'argent et beaucoup de temps et vous demandez � accentuer sa s�v�rit�, alors qu?elle n'est pas toujours juste. Je le dis sans d�tour�: le syst�me en place actuellement est un mauvais syst�me. Il est mauvais parce que sa mission premi�re est de donner un caract�re dissuasif aux infractions et que cela n'est pas le cas, de l'aveu m�me de M. le Pr�fet. Il est mauvais parce qu'il est arbitraire, raison de son inefficacit�. Il est mauvais parce qu'il donne une image qui n'est pas celle de la probit� ni celle de l?�quit�. Il est mauvais parce qu'il co�te cher aux conducteurs et qu'il co�te aussi tr�s cher � la Pr�fecture. Il co�te beaucoup mais rapporte peu. Il est mauvais parce que la Pr�fecture est elle-m�me victime de l'inflation de cette mise en fourri�re. En dix ans, sa progression de 50�% a consid�rablement aggrav� le d�ficit structurel du compte "fourri�re" du budget sp�cial de la Pr�fecture, qui doit - c'est un comble�! - utiliser des cr�dits normalement affect�s aux personnels pour compenser le d�sengagement de la Ville de Paris qui devrait normalement assurer la totalit� du co�t. C'est pour toutes ces raisons que l'on en est arriv� � la situation actuelle qui s'apparente beaucoup trop � une d�rive, une d�rive qui est quasi obligatoire parce qu'elle est structurelle. En r�alit�, ce qui se passe toutes les deux minutes dans les rues de Paris, c'est que "certains v�hicules" signifie les plus faciles, les plus rapides � enlever, pas les plus dangereux ni les plus g�nants ni les plus choquants. Ce qui est choquant, au contraire, c'est le comportement des conducteurs de soci�t�s priv�es qui se chargent de ces enl�vements et qui n'ont qu'un crit�re�: c'est celui de l'argent. Ce qui est encore plus choquant, c'est qu'il est malheureusement � craindre que l'on puisse imaginer qu?une complicit� existe entre les verbalisateur et les enleveurs�: les voitures des uns et des autres se suivant souvent dans les rues, agissant quasi au m�me moment, sans respecter les d�lais. Le sentiment chez les Parisiens motoris�s qui, tous, ont �t� victimes, un jour ou l'autre, d?un enl�vement de voiture ou de moto, si ce n'est de plusieurs, n'est pas qu'ils sont punis pour effraction mais qu?ils sont victimes, en fait, d'une bande organis�e dont l'objectif n'est pas de faire r�gner l'ordre mais de leur prendre de l'argent. On n'est pas au Texas ici, on est Paris et ce n'est pas � des cow-boys que l?on doit confier la mise en application de nos r�gles de stationnement. C?est plut�t � des agents asserment�s, surtout quand la punition est grave.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Vous avez presque �puis� votre temps de parole, Madame GALLOIS.

Mme Edith GALLOIS. - Madame la Maire, d?abord, j'ai 5 minutes.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Non, vous avez 4 minutes 10 puisque votre coll�gue pr�c�dent a parl� longtemps.

Mme Edith GALLOIS. - Je vais terminer. On a assist� � de nombreux d�bordements, donc vous allez me laisser terminer, m�me si ce que je vous dis ne vous pla�t pas.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Non, justement, je le rappelle � tout le monde. Ce n?est pas ce que vous dites, c?est simplement le respect des r�gles, surtout quand on parle de la Pr�fecture de police.

Mme Edith GALLOIS. - Les soci�t�s priv�es qui se chargent de l'enl�vement ne sont pas toujours respectueuses de ces r�gles. Elles ne sont donc pas toujours respectables.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - En ce moment, vous d�passez le temps de parole.

Mme Edith GALLOIS. - La Pr�fecture doit aussi prot�ger ses agents de comportements qui pourraient �tre assimil�s � ceux avec lesquels ils travaillent et dont les motivations ne sont pas les m�mes.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Donc, comme � nos autres coll�gues, je vous demande de bien vouloir conclure. L�, vous n?�tes plus dans le temps de parole attribu� � votre groupe.

Mme Edith GALLOIS. - C'est bien l� que se passe le c?ur du probl�me. Alors, plut�t que de proposer... Je termine, Madame la Maire, s'il vous pla�t�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faut savoir conclure, Madame GALLOIS.

Mme Edith GALLOIS. - Plut�t que de proposer une augmentation des tarifs? Je voudrais terminer. C'est scandaleux�! Vous avez accept� des d�bordements de parole jusqu'� maintenant, donc je vais terminer, s'il vous pla�t. J'en ai pour 1 minute.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Non, je n?ai laiss� d�border personne puisque j'ai arr�t� chacune et chacun.

Mme Edith GALLOIS. - Madame, cela ira beaucoup plus vite si vous me laissez terminer. J?en ai pour 2 secondes.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Eh bien, 2 secondes�!

Mme Edith GALLOIS. - Je vais aller tr�s vite. Nous sommes ici des responsables politiques?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Justement, Madame�! Il faut accepter le temps qui vous est attribu�.

Mme Edith GALLOIS. - ? �lus pour garantir les conditions de vie meilleures possibles aux Parisiens, dont le respect est une question d'�quilibre et d?�quit�. L'argent ne doit ni ne peut �tre un crit�re qui nous guide pour le faire respecter.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Derni�re oratrice�: Mme V�ronique LEVIEUX, qui dispose de 10 minutes parce que ses coll�gues lui ont laiss� beaucoup de temps, � elle.

Mme V�ronique LEVIEUX. - Je remercie mon pr�sident de m?avoir laiss� autant de temps. Merci, Madame la Maire. Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, je voudrais profiter de l'examen de ce budget pour intervenir sur deux points particuliers�: - l?un rel�ve directement du contrat d'objectifs et de performances que la Ville et la Pr�fecture entendent mettre en ?uvre�; - l'autre concerne plus sp�cifiquement la lutte contre la prostitution. Tout d'abord, sur votre contrat d'objectifs et de performances, le C.O.P., je ne peux que me r�jouir de cette volont� manifeste d'engager un vrai travail de fond sur l'ensemble des dossiers importants qui lient la Ville et la Pr�fecture, et pour lequel une r�flexion, qui d�passe le seul cadre de l'examen budg�taire annuel, est la bienvenue�; je pense notamment aux questions immobili�res. Les situations sont particuli�rement disparates, qu'il s'agisse des antennes de police ou des commissariats, certains �tant h�berg�s dans des mairies d'arrondissement, d'autres dans des locaux relevant de bailleurs, l'ensemble relevant de textes r�glementaires souvent d�pass�s, comme le d�cret de 1967 en mati�re de convention de gestion. Vous avez entrepris, Monsieur le Pr�fet, une politique volontariste en fusionnant les commissariats du 5e et du 6e arrondissement r�cemment, afin, tel est l'objectif recherch�, de permettre une meilleure utilisation des effectifs en mutualisant les services logistiques et administratifs des deux commissariats, ainsi que certaines fonctions de commandement. Les personnels ainsi lib�r�s des t�ches administratives sont red�ploy�s dans les deux arrondissements, afin d'accro�tre le volume des patrouilles de police sur la voie publique. Comme vous nous l'avez indiqu�, Monsieur le Pr�fet de police, la r�forme se traduit par une augmentation d'environ 30�% du nombre de patrouilles. En moyenne, trois � quatre patrouilles suppl�mentaires s'ajouteraient aux dix �quipages d�j� pr�sents dans les arrondissements quand les besoins le n�cessitent. Une r�flexion de la Pr�fecture est engag�e sur d'autres fusions dans les arrondissements du Centre�; je pense notamment aux 1er et 2e arrondissements. Je souhaiterais, Monsieur le Pr�fet, que vous puissiez nous garantir que la qualit�, l� aussi, du service public de pr�vention et de s�curit� rendu aux habitants sera non seulement maintenue mais m�me am�lior�e. Je me permets de rappeler, � ce titre, le v?u vot� par notre Assembl�e en juillet dernier, v?u initi� par le Conseil d'arrondissement du 2e, qui vise � demander une information r�guli�re des �lus locaux des deux arrondissements concern�s et souligne l'enjeu de la pr�sence des forces de police sur le terrain et le besoin, si la fusion devait �tre confirm�e et se faire dans le 1er arrondissement, de cr�er une annexe dans le 2e arrondissement pour r�pondre aux enjeux de proximit�. Monsieur le Pr�fet, le service de proximit� rendu par la Pr�fecture de police et ses agents est, pour nous, �lus, une priorit�. Cela vaut notamment sur la question de la prostitution. Aujourd'hui, alors que vous travaillez sur une refonte du contrat parisien de pr�vention et de s�curit�, qui aura vocation � se d�cliner dans les 20 arrondissements, seuls sept arrondissements ont une fiche "prostitution" dans leur contrat de s�curit�. Pour autant, si tous n'ont pas, dans ce cadre, mis en place une coordination prostitution, certains en ont sans que cela soit inscrit dans leur C.S.A. Sous l?ancienne mandature, une coordination prostitution parisienne a �t� mise en place � la demande de Myriam EL KHOMRI. Elle s?est r�unie � deux reprises et a permis notamment un �change avec l?ensemble des partenaires et la publication d'un guide � l'usage des professionnels. Des probl�matiques ont �merg� dans ce cadre mais sans toujours pouvoir aboutir. Le 2e arrondissement, dont je suis �lue, a connu ces derni�res ann�es une �volution par l'aggravation des r�seaux de prostitution qui se fondent sur la traite des �tres humains issus de diff�rentes zones g�ographiques�- le Maghreb, l'Afrique noire anglophone ou l'Asie - et concerne des femmes et des jeunes femmes. Les caract�ristiques du ph�nom�ne et la diversit� des publics et des r�seaux n�cessitent une prise en charge globale et transversale. Ils doivent �tre envisag�s, tant du point de vue des nuisances qu?ils provoquent aupr�s des riverains et des situations de violence que cela peut entra�ner, mais �galement, naturellement, sous l'angle de la pr�vention, de la protection des personnes prostitu�es et bien entendu, de la lutte contre ces r�seaux. Dans les d�cennies pass�es, on a pu constater des �volutions gr�ce aux actions men�es par la police, notamment la B.R.P., mais �galement suite � des am�nagements urbains, des projets de r�habilitation des logements insalubres ou bien encore le travail men� par la S.E.M.A.-EST dans le bas de la rue Saint-Denis, c�t� 1er et 2e arrondissements, pour r�duire la place des "sex shops". Mais la prostitution, et en particulier celle organis�e par les r�seaux, qui n?est rien de moins que de l?esclavage, demeure, voire se d�veloppe. Les tensions avec les riverains augmentent, m�me si ceux-ci, de mani�re g�n�rale, s'expriment dans le respect des personnes humaines concern�es et ont conscience de leur situation et des conditions d'hygi�ne dramatiques dans lesquelles elles sont contraintes de mener leurs activit�s. Une r�union r�cente organis�e par le maire du 2e et son adjoint en charge de la s�curit� a pu prouver cet �tat d'esprit. Je tiens � saluer l'engagement, la disponibilit� et la r�activit� des forces de police du 2e et de son commissariat � l'�gard des riverains, y compris lorsqu'il s'agit de faire un travail de p�dagogie parfois difficile, et ce, dans un cadre juridique complexe. Je souhaite souligner �galement la n�cessit� de porter ces r�flexions et actions � l'�chelle des arrondissements limitrophes concern�s. Je pense par exemple aux 2e et 10e, car il n'est pas non plus question d'essayer de d�placer une population ou un ph�nom�ne d'un arrondissement � un autre, d?un boulevard � un autre. Cela ne r�sout pas le probl�me de fond et ne peut �tre un r�sultat satisfaisant en soi. Enfin, il convient de rappeler que la Ville de Paris, en partenariat avec les associations impliqu�es dans ce domaine, soutient des initiatives contribuant � faire reculer la prostitution � Paris�: information au public, accompagnement des personnes prostitu�es vers les associations, actions de sensibilisation et de pr�vention en direction de diff�rents publics. La Pr�fecture de police, quant � elle, a rencontr� au printemps 2013 des associations de prostitu�es afin de mettre en place un dispositif facilitant la r�gularisation de personnes prostitu�es qui ont eu le courage de d�noncer les responsables des r�seaux qui les exploitaient. Aujourd'hui, je souhaite que dans la diversit� des dossiers que vous g�rez, Monsieur le Pr�fet de police, celui de la lutte contre la traite des �tres humains et les r�seaux de prox�n�tisme soit �galement prioris� et n'oublie pas notamment les �tablissements du centre. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. Nous avons termin� ce d�bat, et je vais donner la parole � Colombe BROSSEL et � M. le Pr�fet de police pour vous r�pondre. Je veux, puisque nous avons parl� de violences faites aux femmes et de prostitution, saluer aussi le travail d'H�l�ne BIDARD sur ce dossier puisqu'elle est extr�mement engag�e aux c�t�s de Colombe BROSSEL et de la Pr�fecture de police. La parole est � Mme Colombe BROSSEL, puis � M. le Pr�fet de police.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe. - Merci beaucoup, Madame la Maire. D?abord, merci � l?ensemble des intervenants. Vous �tes intervenus sur beaucoup de sujets. C'est d?ailleurs toute la complexit�, la diversit� et la richesse des d�bats que nous avons tous les ans � l'occasion du budget sp�cial. Nous y parlons du budget sp�cial�; nous y parlons aussi du reste, et je vais essayer de structurer ma r�ponse en essayant de ne pas tout m�langer. L'un des intervenants a termin� son propos en disant que les Parisiens �taient las des postures politiciennes sur le sujet de la s�curit�. J'ai peur qu'il n'ait pas totalement �chapp� lui-m�me � cette posture. Peut-�tre quelques rappels sur l'histoire, parce que nous avons de temps � autres des d�bats qui sont hors sol et en tout cas hors contexte. Oui, Madame JOHNSON, je vous confirme que la police de proximit� a exist� dans notre pays, et elle a �t� d�mantel�e. Et ce d�mant�lement a �t� pos� et assum� comme un fait politique par l'ancien Pr�sident de la R�publique. Vous avez le droit de dire que cette d�cision n'�tait pas la bonne � l'�poque, je vous l?accorde�: j'�tais contre � l'�poque�; je suis toujours dans la m�me constance. Vous avez le droit d?avoir chang� d?avis mais s'il vous pla�t, ne nions pas qu'il y a eu des faits et des engagements politiques. Oui, la police de proximit� a exist�, et oui, Madame JOHNSON, vous avez raison, elle ne servait pas uniquement � faire du basket dans les quartiers�; elle servait � faire de la s�curit� de proximit� pour l?ensemble des habitants et oui, elle a �t� supprim�e. De la m�me fa�on, la Pr�fecture de police a perdu, non pas sur la partie qui concerne le budget sp�cial de la Pr�fecture de police, mais sur la partie qui concerne le Minist�re de l'Int�rieur. La Pr�fecture de police a perdu des effectifs dans les derni�res ann�es. Chers amis, nous ne pouvons pas faire comme si cela n'avait pas exist�. Quant � la cr�ation de postes de policiers au niveau national comme � Paris�: mais enfin, chers amis, c'est depuis 2012 que la tendance s'est invers�e, et vous voudriez qu'on oublie ceci�! Mais, Monsieur P�CHENARD, avec tout le respect que j'ai pour vous et vos anciennes fonctions, deux choses ont chang� � Paris depuis 2012, et n'allez pas croire que nous nous en contenterons. Nous serons extr�mement vigilants sur le fait que les effectifs continuent � correspondre au besoin des Parisiens. Deux choses ont chang� � Paris depuis 2012, Monsieur P�CHENARD. D?abord, les Parisiens ont le droit de porter plainte. C'est peut-�tre peu pour vous, mais sachez que pour les Parisiens et pour les �lus que nous sommes, notamment des quartiers populaires, c'�tait important parce que pendant des ann�es, nous avons dit ici que les Parisiens ne pouvaient plus porter plainte. Je ne m'engagerai pas sur la question, comment dit-on de "l'omerta" sur les statistiques, je rapporte un fait, Monsieur P�CHENARD. De la m�me fa�on, vous interrogez M. le Pr�fet de police sur les effectifs. Je vous le redis, c'est la deuxi�me chose qui a chang� depuis 2012 � Paris, Monsieur P�CHENARD�: on a vu dans les commissariats, dans nos commissariats, arriver des personnes en plus, et c'�tait une rupture pour les arrondissements, notamment de l'Est parisien. C'�tait une rupture de voir se mettre en place les zones de s�curit� prioritaires, c?�tait une rupture de voir reconfirm�es comme priorit�s, dans les commissariats, le lien avec les Parisiens, le lien avec la population, le lien avec les associations de locataires, de commer�ants. Nous ne sommes pas encore dans un paysage idyllique, bien s�r que non, mais il y a eu des ruptures et ne faisons pas comme si elles n'avaient pas eu lieu et si nous �tions uniquement � discuter une ann�e sur un budget. Non, le budget, c'est aussi dans le temps qu'on l'�tudie. En effet, merci � R�mi F�RAUD d'avoir rappel� que vous pouvez nous donner toutes les le�ons que vous voulez, mais le G.P.I.S., c'est nous�! Les correspondants de nuit, c'est nous�! L?augmentation des postes d'inspecteur de s�curit� de la Ville de Paris, c'est nous�! Alors, il y a ceux qui parlent, il y a ceux qui �crivent des v?ux et puis il y a ceux qui font, les mains dans le cambouis, et qui font avancer les sujets les uns apr�s les autres, chers amis. Nous ne sommes pas, notamment dans une partie de cette Assembl�e, � quelques contradictions pr�s. Monsieur GOUJON, il y a quelques jours sur Europe 1, nous avions droit � des mots absolument incroyables�: cela allait avoir des cons�quences dramatiques, nous voulions casser la B.S.P.P. - j'y reviendrai, cher Pascal JULIEN - et finalement, � la fin, on a un contre-budget de l'U.M.P. qui propose 282 millions d?euros quand nous vous proposons de voter 285 millions d?euros�! Donc, l?U.M.P. propose dans son contre-budget moins que ce que nous votons aujourd'hui, cher Didier. Tout ceci est absolument incroyable�! Vous nous invitiez � �viter les postures politiciennes. Nous allons essayer de revenir � un tout petit peu de rationalit�, Madame la Maire. D'abord, 300 millions d'euros. Voil� la v�rit�. Voil� aujourd'hui le budget tel qu'il vous est propos�, chers amis, chers coll�gues. 15 millions d'euros sur l'investissement, 285 millions sur le fonctionnement. En effet, je l'ai dit tout � l'heure et M. le Pr�fet l?a dit�: nous avons eu un travail conjoint pour arriver � avancer sur la partie recettes, sur la partie d�penses, en pr�servant les capacit�s op�rationnelles de la B.S.P.P., et merci � Pascal JULIEN d'avoir eu cette formule que j'ai not�e�: "Il faut sanctuariser le service rendu, et pas le budget". En effet, c?est cela qui nous importe, c'est d'arriver � avancer ensemble sur les objectifs et les moyens d?y avancer. C'est donc bien la raison pour laquelle nous avancerons dans le cadre de ce contrat d?objectifs et de performance parce que nous allons, avec la Pr�fecture de police, travailler sur l'ensemble des sujets et y apporter ensemble les r�ponses. Vous avez �t� plusieurs � m?interpeller sur la question des A.S.P. Eh bien, c'est aussi dans le cadre de ce contrat d'objectifs et de performance que nous poserons la question de la d�p�nalisation du stationnement et donc de la fa�on dont nous devons avancer ensemble. Sur chacun de ces sujets, remettons de la rationalit�, arr�tons les postures politiciennes, arr�tons de vouloir donner des le�ons ou des brevets de moralit�. Nous allons avancer dans le cadre de ce contrat d'objectifs et de performance. Nous allons avancer dans le cadre du contrat de s�curit� parisien parce que nous travaillons avec l'ensemble des maires d'arrondissement, parce que nous travaillons avec l'ensemble des �lus d'arrondissement, et parce que nous allons travailler avec les Parisiens sur la d�clinaison, avec le Pr�fet de police, avec le Parquet, avec l'Education nationale, sur la fa�on dont nous avan�ons sur ces trois priorit�s que sont la tranquillit� publique, la pr�vention de la d�linquance et la protection des personnes les plus vuln�rables. Et de ce fait, ce sujet n'est pas que le mien, et merci d'avoir rappel� en effet le travail avec H�l�ne BIDARD. Ce sujet engage beaucoup de vos adjoints, Madame la Maire, et c'est un vrai travail partenarial, et c'est ce qui permet de r�pondre aux pr�occupations des Parisiens et d'avancer. Merci � chacun et chacune de participer aussi � l'�laboration de ce contrat de s�curit�. Je terminerai par deux mots, avant de parler des v?ux et amendements, toujours sur les contradictions des uns et des autres. Nous avons dit � multiples reprises que la question de la vid�oprotection n'�tait jamais oppos�e � la question des effectifs. Et nous redirons, chers amis et cher Monsieur P�CHENARD, � chaque fois, qu'une cam�ra ne remplacera jamais un policier sur le terrain qui fait son travail de proximit�. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous continuerons � nous battre pour que les effectifs de policiers � Paris continuent � r�pondre aux besoins qui sont les besoins particuliers d'une ville capitale, d'une ville monde, d'une ville qui accueille et en m�me temps, d'une ville dans laquelle nous avons besoin de participer � la s�curit� de l'ensemble de ceux qui font son territoire, y compris les plus vuln�rables et les plus faibles. Et c'est bien dans la fa�on dont nous arrivons � r�soudre ces deux sujets que nous arrivons � faire une s�curit� efficace. Et puis, sur la question des logements? Pardon, Monsieur P�CHENARD, nous y reviendrons demain, mais l� aussi, en la mati�re, il y a ceux qui font, il y a ceux qui parlent et �crivent des v?ux. Ecoutez, l� aussi, pas de le�on�: nous avan�ons avec Ian BROSSAT, parce que la Maire de Paris s'y est engag�e dans le cadre de sa campagne, parce que la Maire de Paris a fix� des feuilles de route � chacun de ses adjoints. Nous avan�ons sur le sujet et je vous promets que vous recevrez de ma part, un carton d'invitation vous invitant � venir participer � la signature de la convention que nous proposerons � M. le Pr�fet de police lorsque ces sujets seront finalis�s. En tout cas, moi, je fais en sorte que les sujets avancent. Et quand je rencontre l'ensemble de l'�tat-major � la proposition - et je l'en remercie - du Pr�fet de police, c'est de �a aussi dont je leur parle. Enfin, sur les trois sujets, merci du dialogue que nous avons eu avec l'ensemble des groupes de la majorit� qui nous permettent d'avancer ensemble, qui nous permettent de proposer et de construire ensemble, chers amis - et c'est �a qui est important - un v�ritable cadre partenarial qui permette � l'ensemble des groupes de la majorit� de construire pas � pas ce sur quoi nous allons avancer. Et notamment, je pense au contrat d'objectifs et de performance avec la Pr�fecture de police. Merci donc � vous. C'est aussi la raison pour laquelle nous avons propos�, cher Pascal JULIEN, dans le cadre de la revalorisation n�cessaire des agents de cat�gorie C de la B.S.P.P., un v?u de l'Ex�cutif. C'est aussi la raison pour laquelle, sur la question de la d�dieselisation, c?est-�-dire de la sortie du diesel pour le parc automobile de la Pr�fecture de police, nous vous avons propos� un v?u. En effet, il est bon que l'ensemble des acteurs de notre Ville participent � cette sortie du diesel, et c'est �galement la raison pour laquelle nous apporterons un avis favorable � l'amendement d�pos� par le groupe Ecologiste de Paris sur la question des r�servistes, ceci nous permettant de pouvoir construire ensemble une politique de s�curit� dans laquelle chacun trouve sa place.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Colombe BROSSEL. Merci pour votre r�ponse. Un mot compl�mentaire�: pour qu'il y ait du logement social pour les policiers, encore faudra-t-il voter les projets de logements sociaux. Mais �a, c'est encore une autre histoire. Je vais � pr�sent donner la parole � M. le Pr�fet de police pour faire les r�ponses �galement en son nom.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Merci, Madame la Maire. Je vais m'efforcer de r�pondre aux questions, peut-�tre pas � toutes, qui pourront trouver d'ailleurs leurs r�ponses lors de la discussion des v?ux qui ont �t� d�pos�s sur ces diff�rentes questions. Je voudrais d'abord remercier l'ensemble des intervenants pour l'hommage qu'ils ont pu rendre � la Brigade des sapeurs-pompiers dans leurs interventions, mais �galement aux services de police, qui sont aussi le c?ur du m�tier de la Pr�fecture de police. Ce sont des secours, c'est le soutien aux victimes et c'est le travail aussi bien de la Brigade des sapeurs-pompiers que des commissariats des 20 arrondissements et des services sp�cialis�s. Merci donc pour ces �loges, pour cet hommage. Et je remercie tout particuli�rement Mme Colombe BROSSEL, qui nous accompagne au quotidien dans toutes ces actions, qui est l� �galement en soutien et qui concr�tise, Madame la Maire, dans le quotidien, cette notion de coproduction de la s�curit�, qui est le cadre dans lequel nous travaillons ensemble. M. TAN a bien voulu �voquer le travail que nous avons fait pour la s�curisation des touristes. Je voudrais le remercier pour ses propos, mais aussi pour le soutien qu'il nous a apport� pour cette action et qui nous a �t� pr�cieux. M. GOUJON a abord� diff�rents sujets, d'abord sur les atteintes aux d�positaires de l'autorit� publique, notamment les menaces, les outrages, parfois les violences, qui sont effectivement en hausse, et nous l'avons constat� en particulier dans des zones de s�curit� prioritaires. Nous avons pu le constater aussi lorsque nous avons men� une action r�solue � l'�gard des vendeurs � la sauvette et des voleurs � la tire dans les zones touristiques. Alors, c?est vrai, c?est un fait mais c'est, je dirais, l'effet de l'action r�solue que nous avons men�e. Le fait, effectivement, que les services de police soient plus attentifs � tous ces actes de petite d�linquance a suscit� des r�actions agressives et, dans un certain sens, cela r�v�le une forme d'efficacit� du travail de la police, m�me si on ne peut pas s?en satisfaire, mais je peux vous dire que nous sommes extr�mement vigilants sur ces menaces et sur ces violences et que la r�ponse du Parquet est �galement tr�s efficace pour dissuader ceux qui s'y livrent. Vous avez �voqu�, Monsieur le Maire du 15e arrondissement, la question de la vid�oprotection. Je partage votre sentiment�: l'efficacit� de la vid�oprotection est reconnue, d'autant plus que nous avons des mat�riels qui sont tr�s performants, qui sont les mat�riels de la derni�re g�n�ration, de la plus r�cente g�n�ration, pour ce type de technologie. L'utilisation de la vid�oprotection est pl�biscit�e par les policiers, qui savent l'utiliser - d?ailleurs, je le constate quand je vais dans des commissariats - avec beaucoup d'habilet�. Vous avez rappel� les chiffres d'interpellation qui ont �t� permis. Alors, c'est vrai que nous avons pu constater, depuis l'installation de ces cam�ras, que certains besoins avaient �t� exprim�s dans certains quartiers pour certaines raisons. Nous avons recens� ces besoins avec, d'ailleurs, la contribution des maires d'arrondissement qui, aussi, ont des id�es tr�s pr�cises, et c'est normal, sur ce qui peut manquer pour vraiment avoir une couverture compl�te de leur arrondissement. Donc, nous avons fait ce travail et nous allons, effectivement, examiner ce bilan des besoins et voir les conditions dans lesquelles nous pouvons r�pondre � tout ou partie de ces demandes qui doivent rester raisonnables, parce que nous avons, effectivement, un r�seau qui est d�j� tr�s performant et qui, encore une fois, peut difficilement se comparer avec celui d'autres capitales, compte tenu de sa grande souplesse d'emploi qui le rend particuli�rement performant. Donc, effectivement, c'est un rendez-vous que nous aurons pour examiner les suites � apporter � ces besoins. Nous pourrons le faire, d'ailleurs, �ventuellement avec le soutien du Fonds de pr�vention de la d�linquance. Vous avez �voqu�, Monsieur GOUJON, � propos de l'arr�t Dumitru, vous avez parl�, le mot a �t� cit�, des arr�t�s anti-mendicit�; je ne m'y attarderai pas, simplement pour vous dire qu?�videmment, ce n'est pas de ces arr�t�s-l� que l'arr�t Dumitru du 1er octobre parle. Ce dont il parle, ce sont des arr�t�s d'obligation de quitter le territoire fran�ais, donc cela n'a rien � voir avec les arr�t�s anti-mendicit�. Ah bon�? Alors attendez�! Je vais donc? Je disais que vous avez �voqu�, � propos de l'arr�t Dumitru, demand� le r�tablissement des arr�t�s anti-mendicit�. Je dis que l?arr�t Dumitru du 1er octobre 2014, qui est une jurisprudence utile pour lutter effectivement contre ces effets de d�linquance �clat�e, ne traite pas du tout des arr�t�s anti-mendicit�. Les arr�t�s qui sont concern�s par cet arr�t du Conseil d'Etat, ce sont les arr�t�s portant obligation de quitter le territoire fran�ais. J'ajoute que les arr�t�s anti-mendicit�, depuis un an, je n'ai jamais entendu quelqu'un qui m'a demand� sa mise en ?uvre. Je travaille avec tous les comit�s qui repr�sentent les enseignes, grandes moyennes ou petites, notamment avec le comit� des Champs-Elys�es, et je n'ai re�u que des t�moignages de satisfaction sur le travail de la BST, sur sa r�activit� pour faire face � des occupations irr�guli�res du domaine public, de l?espace public. Je peux vous dire que la BST, les unit�s qui travaillent dans ces secteurs sont extr�mement r�actives et, soit interpellent, �vincent ou reconduisent les �l�ments perturbateurs, donc nous avons un dispositif qui fonctionne bien. Je suis un peu surpris que l'on revienne sur des arr�t�s qui n'ont �t� que - permettez l?expression - des "sabres de bois". Vous avez �voqu� le service de nuit des SAIP, Monsieur le conseiller, et vous demandiez quand allait se faire la fusion de ces SAIP de nuit. Elle a �t� faite dans la continuit� de l'audit de la police d?agglom�ration que le Ministre avait demand� de faire et c'est � la suite de cet audit que nous avons regroup� par demi-district des SAIP. Effectivement, c'�tait inutile que 20 SAIP restent ouvertes toute la nuit. L� aussi, nous avons commenc� de gagner des effectifs pour les red�ployer autrement. Vous avez �voqu� avec M. P�CHENARD la question de la communication des chiffres de la d�linquance par arrondissement. Vous savez que les chiffres de la d�linquance sont publi�s par un organisme ind�pendant qui est l'ONDRP, qui a �t� cr�� pour cela. Monsieur P�CHENARD, vous avez eu raison de vous tourner vers l'ONDRP pour conna�tre ces chiffres et ils vous donnent les chiffres du d�partement de Paris. Je ne suis pas hostile � vous communiquer des chiffres par arrondissement, sauf qu?aujourd'hui cela n'a aucun sens puisque nous ne pouvons pas, avec le syst�me d'enregistrement actuel, vous donner les chiffres des faits constat�s dans l'arrondissement. Donc on sait tr�s bien qu'il y a des arrondissements qui ont une d�linquance extr�mement forte par rapport � l'importance de leur territoire et de la population, m�me s'il y a beaucoup de populations de passage. Effectivement, il y a beaucoup de gens qui viennent travailler dans ces arrondissements et qui en profitent pour porter plainte pour un fait qui a pu se d�rouler dans un autre arrondissement. Je pense que nous pourrons le faire et vous le savez, Monsieur le conseiller, lorsque nous aurons le nouveau logiciel d'enregistrement des plaintes, le LRPPN, qui est exp�riment� actuellement dans un certain nombre d'arrondissements et qui sera g�n�ralis� en 2015. L�, nous aurons un outil qui permettra de donner ces chiffres, mais aujourd'hui les chiffres par arrondissement n'ont aucun sens. Je crois que le chiffre de la d�linquance au niveau d�partemental est le seul qui ait une signification. Vous avez �voqu�, avec plusieurs de vos coll�gues, le probl�me des fourri�res et de l'enl�vement des v�hicules et de la mise en fourri�re. Nous avons �voqu� notamment l'hypoth�se d'une municipalisation de ce service. Nous avons fait quelques �tudes sur cette question et je peux vous dire que nous atteignons des chiffres qui n'ont rien � voir avec ce que co�te aujourd'hui l'enl�vement des fourri�res, s'il fallait effectivement g�rer cela en r�gie municipale. On peut consid�rer que pour maintenir le niveau d'enl�vement actuel, il faudrait faire un investissement en grues, en travaux d'am�nagement des locaux de 16 millions d'euros. Un co�t de fonctionnement annuel r�current de 61 millions d'euros serait n�cessaire, s'expliquant par une masse salariale de pr�s de 54 millions d'euros, car le travail que font aujourd'hui les personnels des entreprises � qui ces enl�vements sont confi�s est fait dans des conditions diff�rentes de celles d'agents publics. Donc par rapport au march� d'enl�vement qui ne couvre pas toute la d�pense, mais qui est l'essentiel de la d�pense, march� d'enl�vement qui est conclu dans les conditions du code des march�s avec des entreprises qui nous co�tent un peu moins de 20 millions d'euros par an, vous voyez bien que la municipalisation des fourri�res contribuerait � augmenter tr�s fortement le co�t du service. Je sais qu'il peut y avoir des insatisfactions ici ou l� sur le fonctionnement de ce service, mais nous travaillons dans le code des march�s publics. Malgr� la concurrence, les tarifs augmentent, mais ce n'est pas faute de faire appel � la concurrence. Ceci �tant, ces tarifs restent quand m�me moins �lev�s que s'il fallait municipaliser. Je suis pr�t � mettre ces chiffres sur la table et � avoir une r�flexion. Nous en �tions convenus, Madame la Maire, avec la Ville de Paris, de voir les diff�rentes solutions possibles. Puisque vous me demandiez les r�sultats de l'�tude sur la municipalisation, les premi�res donn�es que nous avons ne sont pas tr�s encourageantes pour prosp�rer dans cette voie. Par ailleurs, sur la question r�currente qui a �t� pos�e par plusieurs intervenants, des conditions dans lesquelles travaillent les entreprises priv�es qui sont charg�es de l'enl�vement, j'avais d�j� eu l'occasion de r�pondre � cette question en vous proposant que nous fassions des diagnostics du stationnement et d?enl�vement par arrondissement. Il y a eu quelques diagnostics qui ont �t� faits dans certains arrondissements, je crois, d?ailleurs � la satisfaction des maires concern�s qui avaient bien particip�. Nous l'avons fait, en quelque sorte, � titre exp�rimental. Je pense qu'il faut maintenant d�velopper cette d�marche dans l'ensemble des arrondissements.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Monsieur GOUJON, on va bient�t terminer la s�ance, je vous demande d?arr�ter d?interrompre M. le Pr�fet de police pour qu?il puisse r�pondre et d'�tre un peu respectueux du r�le de chacun. C?est tr�s inconvenant ce que vous faites, avec cette intervention permanente chaque fois que quelqu?un parle, donc vous laissez maintenant terminer M. le Pr�fet. Eh bien, ne soyez pas satisfait mais laissez terminer M. le Pr�fet.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Cela d�pend. En tout cas, ce qui est s�r?

M. Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement. - Je ne suis pas satisfait�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Cela se soigne, �a�!

M. LE PR�FET DE POLICE. - Ce qui est s�r, Monsieur le Conseiller, c?est que l?on a toujours int�r�t � avoir une photographie exacte de la situation, arrondissement par arrondissement. Je crois que c?est l?utilit� de ces diagnostics et je vais les poursuivre. Mme JOHNSON a parl� beaucoup des violences faites aux femmes et je vous remercie de vos propos. J?ai rappel� que c?�tait une priorit� pour la Pr�fecture de police. Nous avons d?ailleurs accueilli au commissariat du 11e arrondissement quatre ministres qui sont venus, effectivement dans le cadre de la signature d?une Convention avec la Ville de Paris, t�moigner de l?effort et du travail qui est fait � Paris dans ce domaine. Bien �videmment, pour reprendre vos propositions, l?objectif est de d�velopper la police de proximit�, d?avoir du personnel sur le terrain pour lutter contre ces ph�nom�nes et de revenir effectivement � l?id�e, � l?esprit de la police de proximit�. Je crois que, � travers, les red�ploiements d?effectifs que j?ai �voqu�s tout � l?heure, ce sont des forces suppl�mentaires pour occuper l?espace public. Je dois vous dire que, dans ce travail de lutte contre les violences faites aux femmes, nous sommes tr�s soutenus par le parquet de Paris, comme l?ensemble des parquets d?ailleurs mais particuli�rement par le parquet de Paris, pour que la r�ponse judiciaire soit �galement pr�sente. Nous avons fait un effort tr�s important d?accueil des victimes et des femmes victimes en particulier, avec notamment des psychologues qui sont dans plusieurs commissariats, des travailleurs sociaux, avec l?aide de la Ville de Paris. Nous avons organis� une formation - j?en dis quelques mots parce que cela me para�t tr�s important - tr�s sp�cifique pour les personnels qui sont d?accueil la nuit dans les commissariats. C?est souvent la nuit que l?on est confront� � des situations de cette sorte et ce n?est pas forc�ment ais� d?accueillir une femme en difficult� au creux de la nuit. Nous avons donc form� tous les personnels qui font l?accueil de nuit dans les commissariats � l?accueil de ces personnes. Vous avez �voqu�, Madame, aussi la cr�ation d?un corps de police municipale. Cette question est abord�e �galement de fa�on r�currente. Je rappelle simplement qu?il faudrait une modification de la loi, donc du domaine du Parlement, et je ne suis pas s�r que de fragmenter nos moyens renforce l?efficacit� collective des services de police. M. F�RAUD a bien voulu souligner la qualit� et la compl�mentarit� de nos contributions respectives, Ville et Pr�fecture de police � la lutte contre la d�linquance. Il a � ce sujet �voqu� la question des v�hicules de la B.A.C. et de la B.A.C.N. Je voudrais simplement vous dire que nous avons en 2014 b�n�fici� � la D.S.P.A.P. de 118 v�hicules neufs, dont 18 pour l?ensemble des B.A.C. Un certain nombre, la plus grande partie, ont �t� d�j� affect�s mais je vais veiller � ce que les 10 v�hicules qui restent soient livr�s dans les tout prochains jours � la B.A.C. N pour r�pondre � votre pr�occupation, et je vous remercie en tout cas, Madame la Maire, de ce t�moignage de soutien aux forces de police, notamment la nuit, de la capitale. Je remercie M. JULIEN pour son �loge convaincu, qui ne manquait pas de souffle, de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, et du soutien qu'il a apport� � ses effectifs. Bien �videmment, je suis favorable aux propositions qu'il a faites. Il a �voqu� l'accueil dans les commissariats. Je voudrais rappeler une innovation qui s'est d�velopp�e � Paris et qui a �t� g�n�ralis�e dans les agglom�rations, c'est le syst�me de la pr�-plainte en ligne, qui marche d?ailleurs beaucoup plus � Paris que dans le reste de l?agglom�ration, mais j'invite tous les Parisiens � utiliser ce syst�me, qui permet d'�viter de faire la queue dans les commissariats et de d�poser sa plainte en quelques minutes en �tant s�r d'�tre re�u � l'heure dite pour les 10 minutes n�cessaires afin de confirmer la plainte. Je crois avoir r�pondu aux questions qui ont �t� pos�es par M.�LE RESTE, notamment sur les march�s d'enl�vement, sur les fourri�res. Je dirai un mot sur les pr�occupations sur les effectifs des arrondissements de l'Est parisien. Je lui rappellerai simplement que l'ann�e derni�re, � pareille �poque, dans le cadre des affectations des premi�res sorties d?�cole, un int�r�t tr�s marqu� avait �t� port�, notamment sur les arrondissements du nord-est parisien, qui avaient effectivement perdu des effectifs importants, et qui ont eu re�u des renforts �galement tr�s cons�quents, et nous surveillons bien s�r, comme pour tous les arrondissements mais particuli�rement ceux-l� parce que la d�linquance a un volume et des caract�ristiques particuliers, que ces effectifs soient remplac�s. Je voudrais enfin revenir aux observations qui ont �t� faites par M. P�CHENARD sur les chiffres de la d�linquance. Vous avez cit� une �volution importante de la d�linquance dans le domaine des infractions �conomiques et financi�res, escroqueries et abus de confiance, et utilisation frauduleuse de ch�ques ou de cartes bancaires. C'est vrai que sur ce th�me, il y a une augmentation, mais vous savez aussi, Monsieur le Conseiller, que les moyens d?agir de la police sont limit�s s'il n'y a pas d'efforts faits par les professionnels pour s�curiser les diff�rents modes de paiement. Autant, je dis que sur les cambriolages la police doit s'engager et quand les r�sultats arrivent, ce sont des r�sultats de l'action polici�re, autant sur les questions d'infractions �conomiques et financi�res, nous avons bien s�r un r�le � jouer, mais nous ne sommes pas les seuls en cause. Je ne suis d?ailleurs pas s�r que ce soit ce qui cr�e un sentiment d'ins�curit� de la part de nos concitoyens, mais notre r�le est de d�velopper les relations avec les professionnels pour les inciter � mettre en place des m�canismes qui limitent ces usages frauduleux. Enfin, vous avez �voqu� les commissariats. Je crois que l'on a fait un tr�s gros effort, et dans la dur�e - cela ne date pas d'il y a un ou deux ans -, sur les commissariats parisiens. Il y a effectivement une restructuration du commissariat du 14e arrondissement qui doit �tre faite. C'est une priorit� que j'ai signal�e comme telle au Minist�re pour qu?elle trouve sa place dans un prochain programme triennal et nous allons continuer les travaux de moindre ampleur qui sont n�cessaires dans tel et tel arrondissement. Enfin, je dirai � Mme LEVIEUX, qui m'a interrog� sur la suite des fusions d?arrondissements que nous avons des projets sur les arrondissements du centre de Paris, pour les regrouper par deux. Nous le ferons toujours, comme nous l'avons fait pour le 5e et le 6e, pour r�pondre directement � votre question, dans un esprit de dialogue, d'abord avec les personnels, il fallait prendre le temps de dialoguer avec les personnels. � l'exception d'une organisation syndicale tr�s minoritaire, les deux grandes organisations syndicales majoritaires ont approuv� ce choix parce que nous avons pris le temps d?expliquer et de trouver des solutions pour l?ensemble des personnels,�pour que chacun trouve sa place dans le nouvel ensemble ou � l'�cart de ce nouvel ensemble, mais dans une affectation qui convienne � ses besoins. Je veux saluer aussi le travail que nous avons fait avec les maires de l?arrondissement, des 5e et 6e arrondissements. Je tiens � rendre hommage � M. LECOQ, qui nous a beaucoup aid�s pour faciliter ce regroupement. Je crois qu?il le dirait mieux que moi? il l'a dit devant moi�: c'est aussi l'int�r�t de l'arrondissement de d�velopper les patrouilles sur le territoire dans cette politique de d�veloppement de la police de proximit�. Enfin, vous avez �voqu� le contrat parisien de s�curit�, toutes ces questions de prostitution, de lutte contre la traite des �tres humains doivent faire partie de notre r�flexion et vous savez que nous faisons d�j� beaucoup dans ce sens avec vous, avec les associations, mais nous devons continuer dans ce contrat parisien. Voil�, Madame la Maire, ce que je voulais dire, m�me si j?ai �t� un peu long.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�fet. Merci beaucoup. Merci de ce d�bat bien s�r essentiel. C'est un pan extr�mement important de la vie des Parisiens dont nous venons de parler. Je voudrais remercier l'ensemble des orateurs�: vous, Monsieur le Pr�fet et Colombe BROSSEL pour ce travail de coproduction que nous faisons ensemble depuis maintenant de longues ann�es pour satisfaire les besoins des Parisiens. Mes chers coll�gues, la journ�e de d�bat a �t� intense, longue. Maintenant, c'est le moment de convivialit� et du d�ner de s�ance de No�l. J?esp�re que le repas sera bon. Je vous donne rendez-vous pour le repas et sinon, pour demain, pour voter le premier budget de cette mandature. Je vous remercie, et bonne soir�e.

Décembre 2014
Débat
Conseil municipal
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