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Discussion budgétaire - Audition des orateurs. (Suite).


M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Nous continuons notre d�bat avec les orateurs inscrits selon l'ordre d�cid� en conf�rence d'organisation. Je donne la parole � Mme Jo�lle MOREL.

Mme Jo�lle MOREL. - Merci, Monsieur le Maire. La terre br�le�! La terre br�le�!

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Mao a failli s?�vanouir�!

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - C'est la politique de la terre br�l�e.

Mme Jo�lle MOREL. - Exactement. Ce constat est partag� par l'ensemble des scientifiques, mais aussi par l'ensemble des Terriens. Sur le rythme actuel des �missions de gaz � effet de serre, l'�l�vation de temp�rature moyenne du globe sera comprise entre +4�C et +8�C � l'horizon de 2100. Ce d�r�glement climatique est d�sormais per�u par l'ensemble des habitants de notre plan�te. Nous n'avons plus le choix. Nous ne pouvons pas laisser faire. Monsieur le Maire, chers coll�gues, notre plan�te br�le�! A notre �chelle, les Parisiens et les Parisiennes partagent cette angoisse et demandent des interventions concr�tes et des mises en ?uvre rapides. Paris a des solutions. Gr�ce aux �cologistes qui ont soulev� depuis des ann�es l'ensemble de ces questions et gr�ce � nos �lus �cologistes qui, depuis 2001, dans le cadre de cette Assembl�e, ont �labor� des outils, des moyens, des actions ont �t� mises en ?uvre. 70.000 m�tres carr�s d'�quipements publics sont aux normes climat, 25.000 logements sociaux depuis le d�but du Plan Climat sont r�nov�s. 100 �coles ont b�n�fici� aussi d'une r�novation thermique. 40�% d'alimentation durable sont servis dans les cr�ches. Nous saluons ces actions, mais elles ne sont pas � l'�chelle de l'urgence. Mesdames et Messieurs, mes coll�gues, la terre br�le. Ensemble, j'en suis s�re, nous agirons pour que l'ann�e 2015 soit l'ann�e du Plan Climat parisien. La 21e conf�rence des Nations-Unis sur le climat est l'occasion de valoriser notre savoir-faire local. Cette ambition ne s'arr�tera pas en 2015, mais traversera, bien �videmment, l'ensemble de la mandature. Nous avons de belles avanc�es�: les 100 millions d'euros pour le v�lo, des moyens pour l'�conomie sociale et solidaire et la sant�, et nous attendons, avec impatience d'ailleurs, les �tats-g�n�raux du Grand Paris de l'�conomie circulaire, une ligne de transports en commun sur les quais et les 840 millions d'euros pour la transition �nerg�tique. Mais cela n'est pas � la mesure de l'enjeu parce que, Monsieur le Maire, chers coll�gues, la terre br�le�! Il faut faire plus, et plus vite�! Je d�clinerai ces propositions en huit points. Premi�rement, permettez-moi de vous pr�senter l'amendement relatif � la subvention de l'agence parisienne du climat. L'agence parisienne du climat est l'outil parisien n��1 pour atteindre les objectifs du Plan Climat Energie de Paris. Il est aujourd'hui n�cessaire de lui donner les moyens pour intervenir � l'�chelle m�tropolitaine, couvrir �galement le secteur tertiaire, l'accompagnement des bailleurs sociaux, la question des mobilit�s, mais aussi la pr�paration de la COP�21. Etre le point d'entr�e op�rationnel du plan 1.000 immeubles. Pour cela, le Groupe Ecologiste de Paris demande qu'une subvention de 870.000 euros pour 2015 lui soit vers�e. Deuxi�mement, le groupe Ecologiste de Paris d�pose un v?u et un amendement concernant l'am�lioration de la sortie du diesel � Paris. La charte logistique urbaine durable sign�e fin 2013 est entr�e dans sa phase op�rationnelle et c'est pourquoi il est urgent d'accompagner cette charte par notre v?u qui demande l'inscription des d�cisions suivantes�: la mise en place d'un calendrier pr�cis de sortie du diesel pour les fourgonnettes, utilitaires et poids lourd. Notre amendement sur cette th�matique concerne la d�-di�s�lisation du parc automobile de la Pr�fecture de police de Paris. En permettant d'ajouter un million d'euros en cr�dits de paiement pour le lancement de la d�-di�s�lisation du parc automobile de la Pr�fecture de police, la Ville de Paris r�pondra � l'urgence d'am�liorer la qualit� de l'air et impulsera une action forte et exemplaire dans le cadre de la COP 21. Troisi�mement, la Ville de Paris a pr�vu de consacrer 30 hectares d�di�s � l'agriculture urbaine d'ici � 2020. Ce chiffre, tr�s inf�rieur � celui d'un grand nombre de capitales mondiales, est � suivre avec la plus grande attention. Constatons qu'il nous manque des �tudes et des savoir-faire en ce domaine. C'est pourquoi le Groupe Ecologiste de Paris propose un amendement pour une �tude de faisabilit� sur l'agriculture urbaine en compl�ment de celle de l'A.P.U.R., qui permettra de rep�rer les adresses qui r�pondent � l'ensemble des crit�res. Nous avons estim� le co�t de cette �tude � la somme de 100.000 euros � ajouter au budget de fonctionnement de la DEVE. Quatri�mement, nous pr�sentons un amendement pour le lancement d'un appel � projets COP 21 en direction des associations. Il faut donc se donner les meilleures conditions possibles pour que, dans tous les quartiers, toutes les associations d�clinent la COP 21 � leur mesure. L'implication des citoyens et des citoyennes ne se d�cr�te pas de mani�re autoritaire, mais se construit par un processus d'accompagnement. C'est pourquoi le Groupe Ecologiste de Paris propose que soit inscrite au budget primitif 2015, au titre de l'environnement, une majoration exceptionnelle de 200.000 euros en fonctionnement pour le lancement d'un appel � projets et la participation de la Ville aux projets des associations qui se tiendront � Paris dans le cadre de la mobilisation en lien avec la COP 21. Cinqui�mement, la terre br�le�! Nous avons le devoir de ne pas aggraver le probl�me. Plus jamais nous ne devrons lancer des grands projets inutiles et �nergivores. Aussi les �cologistes portent le v?u sur l?�co-conditionnalit� des investissements en ces termes�: que l'ensemble des projets faisant l'objet d'une subvention d'�quipement de la Ville, d�montrent leur prise en compte du Plan Climat et pr�cisent, � chaque �tape du projet, les objectifs de r�duction des consommations �nerg�tiques de d�veloppement de la production d'�nergies renouvelables, de prise en consid�ration �ventuelle des d�placements induits, de diminution des �missions de gaz � effet de serre et, le cas �ch�ant, de v�g�talisation. Sixi�mement, j'insiste sur le v?u relatif au plan 1.000 immeubles �nergivores de la Ville de Paris. Une grande part des �missions de gaz � effet de serre � Paris provient du chauffage du b�timent. Pour les immeubles mal isol�s thermiquement, c'est un triple g�chis�: g�chis �cologique par la surconsommation, g�chis social car ce sont souvent des populations d�favoris�es qui souffrent de ce mal-�tre, g�chis financier puisque souvent des aides sociales viennent partiellement compenser le co�t de ces surconsommations. La terre br�le�! Nous ne pouvons plus accepter ce triple g�chis. C'est pourquoi les �cologistes demandent que le budget consacr� au plan 1.000 immeubles �nergivores, permette un accompagnement et une incitation suffisante pour obtenir de mani�re effective le vote des travaux dans 1.000 immeubles parisiens d'ici la fin de la mandature. Septi�mement, il est important d'avoir une vision � long terme. C'est pourquoi nous d�posons un amendement pour le lancement d'une �tude pour la strat�gie �nerg�tique de la Ville � l'horizon 2030-2050, qui vise � donner une vision coh�rente de l'ensemble des projets en mati�re de politique �nerg�tique et, notamment, le Groupe Ecologiste de Paris demande que le budget de fonctionnement 2015 de la DEVE soit abond� de 200.000 euros pour r�aliser cette �tude. Je voudrais terminer par un v?u sur un �l�ment ponctuel, mais hautement symbolique. C?est un v?u contre la d�cision de la Pr�fecture d'interdire aux pi�tons et cyclistes d'utiliser les voies sur berges le dimanche. En suspendant l'op�ration "Paris Respire", la Pr�fecture contribue � amplifier le trafic automobile et r�duit les d�placements doux. Comment, durant la Convention climat de Lima, peut-on �tre autant � rebours des priorit�s�? Etre en sens inverse de ce qui fait consensus�? La Terre br�le et la Pr�fecture fait br�ler du gas-oil�! C'est pourquoi nous pr�sentons un v?u pour demander � la Pr�fecture de police de prendre conscience des urgences et de r�tablir au plus t�t l'op�ration "Paris Respire" sur les voies sur berges. Je vous remercie, Monsieur le Maire.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame. Je donne la parole � Mme Rapha�lle PRIMET.

Mme Rapha�lle PRIMET. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, j'interviendrai, pour ma part, sur la culture et les personnels. Nous avons travaill� conjointement avec le groupe Ecologiste sur une proposition concernant l'offre musicale des discoth�ques parisiennes. Si, historiquement, le pr�t de livres a toujours �t� gratuit dans nos �tablissements, il n'en est rien pour les CD o� il faut payer 30 euros � l'ann�e. C'est un obstacle majeur et une des causes de la baisse de la fr�quentation des discoth�ques. Cette situation a quelque chose de paradoxal�: les biblioth�caires nous disent la difficult� � expliquer aux usagers que Victor Hugo est gratuit quand Mozart est payant. Avec la musique gratuite sur Internet, certains peuvent penser que le probl�me de l'acc�s d�mocratique � la musique est r�gl�, mais c?est mettre de c�t� tout le travail p�dagogique qui permet de cr�er des ponts et d'initier � la d�couverte de musiques diff�rentes et vari�es. Pour les afficionados, le d�veloppement de sections sp�cialis�es dans diff�rents styles (op�ra ou blues, musiques du monde ou rock) mettant en valeur les fonds riches et les raret�s de nos discoth�ques, o� les amateurs profitent des conseils avis�s des discoth�caires. Nous demandons donc d'anticiper sur les conclusions des diverses �tudes pour exp�rimenter d�s 2015 la gratuit� des pr�ts CD pour les jeunes mineurs et les b�n�ficiaires de minima sociaux parce que nous croyons � l'avenir d'une offre musicale modernis�e. Nous vous proposons un autre amendement pour apporter un soutien � l'association "Ferraille" pour l'organisation de "Formula Bula", un festival de bandes dessin�es et arts associ�s qui avait lieu � Saint-Ouen mais � qui le nouveau maire UDI de la ville a d�cid� unilat�ralement de couper les financements, pensant sans doute que, pour ses habitants, la culture est un suppl�ment d?�me inutile, � moins qu?il n'ait pas appr�ci� le contenu trop novateur tourn� vers la bande dessin�e ind�pendante. Nous pensons, au contraire, que permettre l'acc�s au plus grand nombre � la culture dans ses formes les plus diverses est facteur d'�mancipation. "Formula Bula" travaille sur l'interp�n�tration des arts graphiques sonores et de la bande dessin�e. C'est un festival ouvert � la fois � ceux qui bousculent les r�gles du Neuvi�me Art mais aussi � des auteurs reconnus ou internationaux, comme Carlos GIM�NEZ dont ils sont les premiers � avoir expos� les planches en France. Nous proposons donc � la Ville de prendre le relais pour que ce festival puisse continuer � Paris et perdurer dans les ann�es � venir. J'aborde maintenant les questions de personnels. Nous avons accueilli ce budget 2015 avec appr�hension. Comment pourrait-il en �tre autrement apr�s l'annonce de la baisse des dotations par l'Etat�? Nous le voyons, dans de trop nombreuses collectivit�s, elles causent des d�g�ts importants qui se traduisent in fine par une d�gradation des conditions de travail des agents et un recul du service public. En ce qui nous concerne, la masse salariale est relativement pr�serv�e dans le budget de la Ville, sachant qu'il est pr�vu qu'elle augmente de 1,7�%, pour garantir la progression des carri�res en interne. Et, pourtant, n'oublions pas que les fonctionnaires restent victimes du gel du point d'indice appliqu� par les gouvernements successifs depuis 2010. Nous appelons d'ailleurs Mme la Maire dans un v?u � interpeller le Ministre de la Fonction publique pour mettre fin � ce blocage Je suis convaincue que la Majorit� nous suivra dans cette d�marche. L'augmentation de la masse salariale appelle une deuxi�me remarque�: le solde net du budget "emploi" de la Ville sera positif, ce qui n'�tait pas arriv� depuis des ann�es. La masse salariale va continuer de s'accro�tre et c'est une bonne chose pour nous qui consid�rons les d�penses de personnels comme des investissements utiles � la collectivit�. Mais il y a encore de nombreux secteurs qui manquent de personnels comme la Petite enfance, la Propret�, les Parcs et Jardins et les A.S.E.M. Nous remarquons ensuite l'effort consenti en direction des services publics de proximit� et des nouveaux �quipements, mais cet effort, r�alis� au prix de red�ploiements dans les services fonctionnels, nous pose aussi question, car, m�me si les postes disparaissent, certaines missions qui �taient exerc�es par ces services, ne dispara�tront pas pour autant et devront �tre assur�es par les agents de service de proximit�. Pour prendre l'exemple des biblioth�caires, l'an pass�, la d�cision a �t� prise de fermer le service central qui s'occupait de la pr�paration des documents. Du coup, ce sont les biblioth�caires eux-m�mes qui doivent s'en occuper et donc ils consacrent moins de temps aux usagers. C'est une situation qui n'est pas positive. Ces donn�es qualitatives ne sortent malheureusement pas des tableaux et statistiques mais nous devons les prendre en compte si nous ne voulons pas que les red�ploiements se traduisent par une d�gradation du service public. Dans de nombreux services, la politique de red�ploiement a atteint ses limites et ne permet plus de r�pondre aux enjeux, aux besoins constat�s sur le terrain. C'est le cas notamment au sein de la Direction de la Propret�. C'est la raison pour laquelle nous avons d�pos� un v?u rattach� � ce budget. Il manque, � l'heure actuelle, plusieurs centaines de postes d'�boueurs sur l'ensemble de Paris. Nous avons �galement besoin de postes d'encadrants et d'agents verbalisateurs charg�s de faire respecter les r�gles �l�mentaires de propret� sur les voies et espaces publics. Je r�agirai au passage aux propos de la droite et � la proposition phare du contre-budget de l'UMP en mati�re de personnels. La r�duction de l'absent�isme�: pointer les agents comme une variable d'ajustement du budget est, � proprement parler, scandaleux. Je rappelle � Mme KOSCIUSKO-MORIZET quelques chiffres simples qui lui feront prendre conscience, j'esp�re, de la p�nibilit� du travail des agents de la Fonction Publique Territoriale. Une r�cente �tude du cabinet SOFAXIS sur l'absent�isme nous apporte justement des �l�ments objectifs sur le sujet�: - nationalement, 30�% des agents publics territoriaux travaillent le dimanche, m�me occasionnellement, contre 25,8�% dans le priv�; - 16�% remplissent des astreintes, contre 8�% dans le priv�; - 35�% sont expos�s � des risques biologiques, contre 18�% des salari�s du priv�; - en 2010, 10�% des d�parts en retraite se sont faits au motif de l'invalidit�. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas accepter que l'absent�isme des agents soit qualifi� de gaspillage et qu'en creux, la Droite se permette de consid�rer les fonctionnaires comme des fain�ants qui profiteraient des soi-disant largesses du service public. Nous pourrions peut-�tre proposer � nos chers coll�gues de l'UMP d'�tre int�gr�s � la Direction de la DPE et d'aller travailler avec des �quipes d'�boueurs. Cet enseignement en vaudrait s�rement mille autres et leur ferait, � coup s�r, changer d'avis sur l'absent�isme. Pour finir, le groupe Communiste a �galement souhait� aborder la question du travail du dimanche des agents. Nous le savons, c'est une question d'ampleur. L� encore, contrairement � ce que dit la Droite, Paris est loin d'�tre une ville morte le dimanche. Pour preuve, plusieurs milliers d'agents municipaux y travaillent�: dans les m�diath�ques, les parcs et jardins, les �quipements sportifs. Depuis des mois, les agents des piscines se battent pour l'augmentation de leur prime et une �galit� de traitement avec les personnels des autres directions. Mais aujourd'hui, du fait des �lections professionnelles et d'autres motifs, le dialogue avec les organisations syndicales est au point mort. Nous pr�sentons donc un v?u qui demande la reprise du dialogue social. Nous devons avoir un d�bat sur la n�cessit� ou pas de faire fonctionner certains services publics le dimanche. Dans certains cas, cela se justifie, dans d'autres beaucoup moins, mais dans tous les cas, la concertation avec les salari�s et la juste compensation des efforts consentis doivent �tre notre boussole. Je vous remercie.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame. Je donne la parole � M. Jean-Pierre LECOQ.

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire. Madame la Maire, mes chers coll�gues, parmi les attributions d'une collectivit� territoriale, vous le savez, l'entretien et le fonctionnement des �coles, des coll�ges � Paris et des cit�s scolaires constituent normalement une des priorit�s municipales, au m�me titre que la propret� ou l'entretien de la voirie, par exemple. Or, malheureusement, nous allons voir que les contraintes budg�taires renforc�es par le co�t grandissant de la r�forme dite des rythmes scolaires p�sent de tout leur poids sur le budget "�ducation" de notre Ville. En une ann�e, la masse salariale va passer de 344 millions d'euros � 440 millions d'euros, sous l'effet de la cr�ation de pr�s de 1.200 postes suppl�mentaires dont, certes, 150 ASEM bien n�cessaires. Ce co�t suppl�mentaire vient alourdir une r�forme qui fait quasiment l'unanimit� contre elle et dont la suppression prochaine, je l'esp�re, ne fera que des heureux. Contrairement � ce que vous disiez en Commission, Madame l'adjointe, dont les documents projet�s ne nous ont d'ailleurs pas �t� fournis, nous arrivons � un co�t net pour l?ARE, d�duction faite des versements de la Caisse d'allocations familiales, de 42,3 millions d'euros exactement en 2015, et non pas de 14 millions. Alors, �videmment, ce surco�t, cette ponction, a des effets directs, tant sur le budget de fonctionnement que sur celui de l'investissement. Il n'�pargne pas non plus les services annexes de l'enseignement qui recouvrent, pour l'essentiel, les d�penses de restauration qui stagnent, alors qu?un audit de l'�tat des cuisines parisiennes s'impose et que la hausse des contributions des familles dans de nombreux arrondissements, va g�n�rer des rentr�es d'argent et en g�n�re d�j�. Sur ce dernier point, plusieurs de mes coll�gues, dont Alix BOUGERET, reviendront. Mais � g�n�rer des tarifs de restauration aussi �lev�s que dans l'enseignement priv� sous contrat d'association, vous prenez une lourde responsabilit�: celle d'encourager les transferts d'�l�ves du public vers le priv�. Dans ce domaine sensible, vous le savez, mes chers coll�gues, les familles votent avec leurs pieds. Personnellement, je ne souhaite pas contribuer, Madame la Maire, � ce ph�nom�ne d'�vitement de l'enseignement public � Paris. Sur le plan de l'investissement, 2015 se pr�sente en retrait sensible par rapport � 2014, avec 110 millions d'euros pr�vus. Un chiffre en baisse sensible. L'ann�e ant�rieure, nous avions d�nombr� 137 millions d'euros. Sur ces 110 millions d'euros, 78 sont affect�s au premier degr� et seulement 28 au second degr�, ce qui est notoirement insuffisant vu la situation de nombreux coll�ges, ce que vous reconnaissiez vous-m�mes. Mais l'h�ritage, mes chers coll�gues, ne peut plus �tre �voqu�. Cela fera bient�t 14 ans que votre majorit� est aux commandes, et force est de constater que les op�rations de restructuration des coll�ges, comme d'ailleurs des cit�s scolaires parisiennes, sont au point mort. En mati�re de construction scolaire, Paris et la R�gion Ile-de-France ont ralenti consid�rablement leurs efforts d'investissement alors qu?il s'agit d'une de leurs attributions prioritaires. Si l'on ajoute � cela l'absence de refonte des formations sur lesquelles l'Acad�mie, la R�gion et la Ville, � travers ses lyc�es municipaux, auraient d� travailler de concert depuis 10 ans, on r�alise que l'�ducation n'est plus un des budgets prioritaires de la Ville. Il est malheureusement devenu une variable d'ajustement. Asphyxi�s par la mont�e en puissance de l?ARE, vous allez diminuer drastiquement le nombre de classes de d�couverte et priver un bon nombre d?�coles de la Capitale, soi-disant au nom de la justice sociale. En r�alit�, c'est tout le syst�me �ducatif parisien qui est sous tension et qui perd progressivement ses moyens. Ainsi en est-il, par exemple, du corps des professeurs de la Ville de Paris, dont l'existence m�me a �t� menac�e par l?ARE et dont les effectifs diminuent r�guli�rement. M�me les cr�dits d�volus aux fournitures scolaires sont en baisse. Peut-�tre allez-vous demander, au nom de votre justice sociale, � certains petits Parisiens, de payer leurs cahiers et les craies pour les tableaux�! La mauvaise gestion dont vous avez h�rit�e, vous conduit � des remises en cause drastiques accentu�es par le co�t de l?ARE. Nous ne voterons donc pas ce budget en peau de chagrin - et pas en peau de l�opard - qui sacrifie l'avenir et discrimine les petits Parisiens selon leur lieu de r�sidence.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur le Maire. La parole est � Mme Fadila M�HAL.

Mme Fadila M�HAL. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, avant d'�voquer le budget culturel 2015, je voudrais rappeler, pour les centristes que nous sommes, que la culture est d?abord un bien humain, un bien immat�riel, un bien pr�cieux, qui ne saurait �tre marchandis� ou mercantilis�, m�me si les contraintes budg�taires obligent � une gestion rigoureuse de toutes les d�penses. Au groupe UDI-MODEM, nous croyons que l'acc�s � la culture est pour notre collectivit� un investissement, et non une charge. Oui, c'est un investissement pour �duquer, �panouir chaque Parisien et lui permettre de partager une repr�sentation du monde qui l'�l�ve et le grandit. C'est un investissement vital pour les jeunes g�n�rations pour apprendre � se d�couvrir, � comprendre l'autre et, surtout, � le respecter. Aussi, nous nous r�jouissons que malgr� la disette qui s�vit, le budget 2015 n'accuse pas une trop grande baisse et que celle-ci est ma�tris�e. Je ne vais pas revenir sur les chiffres, abondamment comment�s. Je veux aussi saluer le changement de cap op�r� en mati�re de politique culturelle par rapport aux mandatures pr�c�dentes, puisqu'il s'agit aujourd'hui de r�nover, de restaurer, d'am�liorer et de cr�er aussi des petits �quipements de proximit�, et de s'engager non plus comme les ann�es pr�c�dentes sur de nouveaux projets lourds financi�rement. Nous sommes favorables car l'�poque demande sobri�t� et retenue. Sans doute - je parle de ces grands projets, parfois pharaoniques - ces projets ont �t� utiles dans un contexte de r��quilibrage territorial pour donner � l'Est parisien, notamment, une attractivit� culturelle accrue. Je pense au 104, je pense � l'Institut des cultures d?Islam et aujourd'hui, � la Philharmonie. Si l'utilit� de ces �tablissements culturels n'est pas contestable, force est de constater que le d�faut de gouvernance qui a pr�valu pour certains �tablissements, notamment dans la ma�trise des travaux, a engendr� des co�ts qui ont doubl�, parfois m�me tripl�, et qu'il n'est pas possible de reproduire cette d�rive, sauf � hypoth�quer tr�s gravement les finances de Paris. Par ailleurs, en face des d�penses chaque jour grandissantes et du d�sengagement de plus en plus patent des cr�dits publics, il faut peut-�tre s'interroger sur la diversification des recettes. En effet, vous savez que le budget des recettes repr�sente 0,2�% du budget global. Voil� pourquoi il est souhaitable que nous entamions une r�flexion sur les moyens d'augmenter les recettes pour la culture. Il me semble que nous avons des marges de progression en mati�re de m�c�nat et de fonds priv�s. Cette question a d�j� �t� pos�e de fa�on insistante lors du s�minaire culture que nous avons tenu le 26 novembre. Pour nous, le partenariat public/priv� est � redynamiser. Il doit �tre bien plus respectueux des identit�s de chacun. A cette condition, il peut devenir la cl� de vo�te d'une politique culturelle partag�e, ambitieuse � l'�chelle m�tropolitaine. Oui, la culture est un investissement. Oui, la culture a un co�t, mais on oublie trop souvent qu?elle fait vivre des milliers de personnes � Paris�: intermittents, artistes, professeurs, agents d'accueil, gardiens de mus�e. Il convient de responsabiliser le citoyen face � cette r�alit� et ne pas lui donner l'impression que la culture est gratuite, m�me si les barri�res tarifaires doivent �tre lev�es. Non, la culture n'est pas un suppl�ment d'�me cosm�tique pour accompagner une situation �conomique morose. C'est un droit, mais aussi, en contrepartie, un droit qui impose des obligations, dont celle de le respecter � son juste prix et de respecter l'acte cr�atif artistique et intellectuel, et de reconna�tre la richesse �conomique produite. Je voudrais illustrer mes propos avec un exemple tr�s concret. Certains grands mus�es - c'est le cas � Londres, � New York - ont fait le choix int�ressant d'exp�rimenter un tarif d'entr�e qui serait libre. Je souhaiterais que nous puissions, dans le cadre de nos travaux � venir avec Paris Mus�es, envisager la mise en place d'une exp�rimentation d'un droit d'entr�e libre qui permettrait � chacun, selon ses ressources, de participer � la bonne marche financi�re du mus�e. Ce droit d'entr�e pourrait m�me �tre d'un centime d'euro symbolique, mais il aurait l'avantage de responsabiliser les visiteurs et de leur montrer qu'ils ont � prendre une part concr�te dans le financement des activit�s qui les touchent et les �panouissent. De la m�me mani�re, il faut responsabiliser les associations et les �tablissements culturels. Ils sont bien s�r utiles et essentiels. Cependant - et j'insiste - cela implique une responsabilit� particuli�re, notamment du point de vue de leur bonne gestion. Le montant des dotations des associations culturelles est annonc� en baisse, comme est annonc� d'ailleurs une remise � plat des crit�res d'attribution. Ce dernier point, Monsieur le Maire, nous rassemble, car c'est une revendication du groupe centriste depuis de longues ann�es sur les crit�res d'attribution. Nous serions m�me tr�s heureux que l'opposition soit associ�e � l'�laboration de ces nouveaux crit�res d'attribution. Vous le savez, la transparence est une exigence incontournable pour que s'�loigne le soup�on d'attribution partisane. C'est pourquoi le groupe UDI-MODEM sera attentif � ce que les r�ductions ou hausses de subventions soient effectu�es selon des crit�res objectifs. Nous serons aussi vigilants sur les baisses de subventions inexpliqu�es, comme aussi sur les octrois de subventions � des associations qui n'ont pas toujours fait preuve d'une gestion saine ces derni�res ann�es, malgr� un accroissement consid�rable des subventions de la Ville. J'y reviendrai quand le temps de d�battre de ces projets de d�lib�ration sera venu. Pour terminer, Monsieur le Maire, soyez assur� que le groupe UDI-MODEM est et restera un partenaire ouvert et actif pour que la culture et la m�moire demeurent des priorit�s de la mandature et veillera en responsabilit� pour que le co�t de cette ambition culturelle soit toujours ma�tris�. Je vous remercie.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame M�HAL. Je donne la parole � Mme Nathalie MAQUOI.

Mme Nathalie MAQUOI. - Merci, Monsieur le Maire. Chers coll�gues, je souhaite par cette intervention mettre en valeur la priorit� pr�sent�e par Bruno JULLIARD, qui est de consacrer une part importante du budget culture en 2015 � l'�ducation artistique, aux pratiques amateurs et au soutien � la jeune cr�ation. En effet, 17 conservatoires d'arrondissement accueillent aujourd'hui 20.000 �l�ves, et on peut constater qu'il y a eu 3.000 places suppl�mentaires depuis 2008 dans le domaine de la formation musicale. Apr�s les nouveaux conservatoires du 17e, du 13e et plus r�cemment celui du 12e, la Municipalit� inaugurera bient�t le nouveau conservatoire des arrondissements du Centre de Paris dans la Canop�e, aux Halles. L'effort en termes d'investissement et de fonctionnement est consid�rable, et le budget 2015 exprime clairement une volont� de poursuivre dans cette direction avec des cr�dits cons�quents consacr�s � ces �quipements qui d�livrent une formation de qualit� sur l'ensemble du territoire parisien. Parall�lement au financement des conservatoires, le dispositif "Art pour grandir" permet l'�ducation artistique des enfants par l'art au contact d'artistes et d'institutions culturelles. 26.000 enfants en b�n�ficient et notamment, un effort particulier est fait vers ceux qui habitent les quartiers populaires. Dans le m�me esprit, la Ville soutient l'�ducation � l'image avec "�coles au cin�ma", "Coll�ges au cin�ma" qui concernent 55.000 enfants et adolescents. Dans le cadre de l?ARE, 20.000 enfants b�n�ficient des programmes d'�ducation artistique de qualit� propos�s par les mus�es municipaux, la Maison du geste et de l'image et des associations soutenues par la Ville. Concernant les pratiques amateurs, je voudrais souligner le travail exemplaire d�velopp� par la Maison des pratiques artistiques amateurs qui facilite, favorise, accompagne les d�sirs de pratique des Parisiens pour que la question des locaux ou les barri�res �conomiques et sociales ne soit pas un frein. On aura aussi, toujours sous la Canop�e, une quatri�me antenne pour laquelle nous allons voter des cr�dits dans le budget primitif 2015, qui compl�tera le r�seau existant des antennes de Saint-Germain, de Broussais et de Saint-Blaise, et qui permettra notamment - c?est important - d'accueillir des orchestres et des chorales. Chaque ann�e, 5.000 amateurs se produisent en public ou r�p�tent dans les locaux de la M.P.A.A. L'effort financier fait dans le budget pour les pratiques amateurs se lit �galement dans le soutien aux ateliers "Beaux-arts" de Paris et � l?association "Paris ateliers" qui, ensemble, accueillent 10.000 amateurs. La tarification selon les Q.F. rend accessible l'initiation dans pr�s de 90 m�tiers d'arts, � tous les Parisiens, quel que soit leur revenu. Paris doit continuer � �tre aussi une ville mondiale pour la cr�ation artistique. C?est pourquoi le budget 2015 soutient encore la jeune cr�ation. D'abord, le centre Barbara-Fleury-Goutte d'Or, qui participe � l?�mergence des jeunes cr�ateurs dans le domaine des musiques actuelles. Le 104, la Ga�t� Lyrique, la Maison des M�tallos r�servent une part de leur programmation et de leur espace de travail, l� aussi, � de jeunes cr�ateurs. Enfin, un autre �quipement aussi dans la Canop�e, "La place", viendra offrir la reconnaissance au mouvement hip-hop par ses espaces de travail favorisant l'�mergence en danse, en gr�ce, en musique. Il accueillera aussi un incubateur et sera un lieu de diffusion. L'effort budg�taire est r�el pour cet outil novateur. L'�ducation artistique, les pratiques amateurs, le soutien � la jeune cr�ation sont essentiels pour que la culture ne soit pas r�serv�e � quelques-uns. Ces choix budg�taires offrent aux Parisiens d'acc�der � une pratique culturelle sans barri�re �conomique. La Ville d�montre �galement sa r�flexion, et je voudrais rassurer l� la pr�sidente de la 2e Commission concernant la participation des publics, dans l'objectif de d�passer les freins symboliques � l'acc�s � la culture. Ainsi, l'argent, et je crois, en tout cas c'est la volont� qu'on partage tous, est vraiment bien employ�. Les premiers b�n�ficiaires de ces choix politiques sont les jeunes. Les �quipements jeunesse de proximit� participent � cette dynamique. 51 centres d'animation attirent pr�s de 60.000 usagers, 80.000 jeunes se rendent chaque ann�e dans une des 19 antennes jeunes ou espaces jeunes, 43.000 contremarques sont distribu�es dans les trois kiosques jeunes. Dans le budget primitif pour l'exercice 2015, 8,7 millions d'euros seront consacr�s � favoriser l'acc�s des jeunes � l'autonomie et � leur insertion sous la direction de Pauline V�RON. Je tiens � remercier les services de la Ville, particuli�rement la DJS, qui a cette ann�e fourni un travail titanesque pour lister et chiffrer tous les dispositifs, de pr�s ou de loin, en faveur des jeunes Parisiens et Parisiennes, fournissant ainsi au Conseil de Paris un bleu budg�taire intitul� "La jeunesse, c'est capital" d'une grande exhaustivit�. R�dig� et pr�sent� � notre Assembl�e pour la seconde ann�e cons�cutive au moment de notre d�bat, ce document constitue un travail de recensement et de synth�se de tous les dispositifs municipaux en faveur des jeunes de 11 � 30 ans. Cela met en lumi�re l'approche profond�ment transversale qu'a notre collectivit� de la jeunesse gr�ce au travail de la DJS et gr�ce au r�seau des 34 correspondants jeunesse au sein des 20 directions. Cette transversalit� se voit autant par le nombre de directions concern�es - au moins 18 - que par la vari�t� des domaines propos�s et les montants budg�t�s. Notre collectivit� propose aux jeunes des dispositifs relevant de l'emploi, du logement, de la sant�, de l'insertion, de la culture, de la participation citoyenne, des loisirs. Pour les cr�dits de fonctionnement, plus de 54 millions d'euros sont attribu�s � des actions en faveur des jeunes. Ce � quoi il faut ajouter 109 millions d'euros suppl�mentaires consacr�s aux contrats jeunes majeurs destin�s aux jeunes de 18 � 21 ans, aux emplois d'avenir, au service civique, aux p�les jeunes, et on ne peut que remarquer aussi la part du public jeune dans certains dispositifs de droit commun et centres d'animation que j'ai d�j� cit�s, les contrats uniques d'insertion, l?aide � la solvabilit� pour les personnes en situation de handicap. Pour cette ann�e 2015, je souhaite souligner particuli�rement deux axes de la politique municipale en faveur des jeunes qui se lisent dans ce budget. Le premier, c'est donner une meilleure visibilit� � la politique municipale de la jeunesse. Pauline V�RON a lanc� lors de notre dernier Conseil une r�forme globale des �quipements d�di�s � la jeunesse en concertation avec les responsables d'�quipement, le r�seau de jeunesse et les mairies d'arrondissement pour proposer � notre Assembl�e d'ici 18 mois une nouvelle carte plus lisible de ces �quipements municipaux d�di�s � la jeunesse. L'objectif recherch� est qu'un maximum de jeunes en ait connaissance pour b�n�ficier des propositions offertes et trouver des lieux de soutien indispensables � la mise en place de leurs projets personnels et collectifs. C'est pourquoi il y a aussi d'ici la fin de l'ann�e prochaine la r�alisation compl�te du plan d'action "Jeunes et num�rique" qui permettra de mieux adapter les moyens de communication de la Ville aux usages num�riques des jeunes en commen�ant par refondre le site jeunes.paris.fr. Le deuxi�me axe est de syst�matiser la participation des jeunes � la politique municipale. La r�forme engag�e au Conseil parisien de la jeunesse, qui a donn� lieu � beaucoup de d�bats dans notre Assembl�e en septembre dernier, correspond � cet objectif. Le succ�s a �t� au rendez-vous. Je crois qu'il y a eu 700 candidatures d�pos�es pour pourvoir les 100 places du Conseil pour les deux ann�es � venir. La participation des jeunes sera un guide r�el des politiques choisies pour notre Conseil gr�ce � la mise en place d'une clause d'impact jeunesse pour tous les projets soumis � notre Assembl�e pour mieux �valuer l?impact des dispositifs propos�s sur la vie quotidienne des jeunes Parisiens. Je conclurai donc, mes chers coll�gues, en vous invitant � voter ce budget primitif 2015 avec enthousiasme, en tout cas pour ce qui concerne la culture et la jeunesse.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame. La parole est � Mme Aur�lie SOLANS.

Mme Aur�lie SOLANS. - Merci. Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, comme nous nous le sommes fix�s ensemble ici le mois dernier, faisons le Paris des enfants. Avec ses centaines de milliers d'enfants, notre Ville doit faire face � des besoins �normes�: accueil des tout petits, acc�s aux loisirs, � la culture, cadre scolaire et p�riscolaire, soutien � la parentalit�. Notre politique en direction des enfants doit relever bien des d�fis, et ce, d'autant que de nombreuses familles vivent des situations difficiles qui les fragilisent�: mal-logement, pr�carit� et ch�mage, parcours migratoire d�stabilisant, monoparentalit�. Le budget de l'�ducation, et en particulier des affaires scolaires, doit, pour le groupe Ecologiste, �tre � la hauteur de ces besoins. Tout d'abord, de fa�on g�n�rale, sur ce budget 2015 qui nous est propos�, nous formulons deux remarques. Premi�re remarque�: malgr� le contexte budg�taire contraint, ce budget est globalement maintenu � la hauteur de 2014, conform�ment aux engagements pris, ce que nous saluons. J?en rel�verai deux �l�ments importants. D'une part, les efforts sur la restauration scolaire, avec 81,5 millions d'euros, gage d'une ambition partag�e en faveur de l'alimentation de nos enfants. D'autre part, le budget concernant les am�nagements des nouveaux rythmes �ducatifs, les A.R.E., est confort�. Le processus de professionnalisation des animateurs et de recrutement d'A.T.S.E.M. continue, et le financement des ateliers est � m�me hauteur. Deuxi�me remarque�: cependant et pour le dire franchement, nous constatons un manque certain de lisibilit� sur ce budget pour nous, les �lus, ainsi que de concertation avec les acteurs sur les d�cisions importantes. Je pense, pour en donner deux exemples, � la suppression de l'enveloppe "projet socio-�ducatif des caisses des �coles", ou encore, � la diminution par deux du budget "transports scolaires". Qu'il soit n�cessaire de rationaliser certaines aides, et m�me de faire certaines �conomies, est tout � fait audible, mais � la condition de l'�noncer clairement et en amont. Une fois cette pr�cision faite, pr�cisons que certaines diminutions budg�taires posent probl�mes, en premier lieu, pour le milieu scolaire, la diminution des transports scolaires et des classes de d�couverte nous paraissent probl�matiques. Ce sont des moyens pour les classes qui sont autant d'exp�riences, de d�couvertes et d'apprentissages hors les murs de l'�cole. Ils permettent aux enseignants de renouveler leur p�dagogie loin du cadre urbain. Deux exemples types�: les sorties en for�t et en ferme p�dagogique. Ils sont autant de temps forts qui structurent la scolarit�. En deuxi�me lieu, pour ce qui concerne les vacances, je tiens � dire notre attachement � cette r�ponse municipale que sont les s�jours "Arc-en-ciel", baiss�s pour ainsi dire de moiti�. C'est en p�riode de vaches maigres un choix qui diminuera la possibilit� de bien des petits Parisiens de partir en vacances et � d�couvrir le vaste monde.

Sur les caisses des �coles, le projet d'une refonte globale courant 2015 est bienvenu, mais il nous semble n�cessaire d'acter d�s aujourd'hui dans ce budget primitif les premi�res r�formes�: d'abord, la suppression du financement des projets socio-�ducatifs devra, selon nous, �tre compens�e. La d�pr�carisation des personnes en cours est une avanc�e historique que nous saluons. Elle concernera un grand nombre d'agents. Nous proposons - et c'est le sens de notre v?u - qu'elle se poursuive avec une attention particuli�re aux temps tr�s partiels et aux vacataires. Ils doivent � terme devenir portion congrue, tant ils g�n�rent de pr�carit�. Par ailleurs, nous saluons les modifications apport�es � la tarification qui - nous le souhaitons - am�neront de nouvelles marges de man?uvre au service de la qualit�, en plus de favoriser l'�quit� entre les familles.

Sur la hausse de la qualit� de l'assiette et une d�marche de d�veloppement durable, nous proposons, pour le budget 2015, deux am�liorations conformes � nos exigences �cologiques. D'abord, nous proposons que la valorisation des d�chets organiques soit int�gr�e dans les crit�res de d�termination de la subvention compl�mentaire qualit�. C'est une exigence pour diminuer nos �missions de gaz � effet de serre, en m�me temps qu'une ambition d'�ducation � l'environnement. Enfin, dans cette m�me logique incitative, nous proposons que le plafond de l'enveloppe qualit� soit augment� � 7�% de l'enveloppe globale. Derri�re des batailles de chiffres qui peuvent para�tre anodines, il s'agit en r�alit� de doter les caisses des �coles des moyens d'atteindre notre objectif ambitieux d'augmentation de la part d'alimentation issue de l'agriculture biologique. Avant de conclure, je terminerai en vous pr�sentant notre proposition d'un amendement budg�taire en faveur du d�veloppement des maisons de naissance. La transition avec les enjeux li�s � l'�ducation est assum�e. Elle correspond � une philosophie de vie globale pour les enfants et leurs parents. Tout d'abord, ces maisons de naissance, quelles sont-elles�? D'une part, elles sont des lieux de suivi de la grossesse et de l'accouchement, sous la responsabilit� m�dicale de sages-femmes. Elles proposent un accompagnement global, peu technicis�, depuis le d�but de la grossesse jusqu'� l'apr�s-naissance, avec une m�me sage-femme ou parfois deux. D'autre part, elles sont, et physiquement, et juridiquement, autonomes, bien qu'associ�es � une maternit� partenaire avec qui elles travaillent en �troite collaboration. Ensuite, en existe-t-il�? Dans un premier temps, ce type de structure alternative � l'accouchement en structure hospitali�re s'est d�velopp� en Am�rique du Nord. Elles se sont ensuite implant�es chez nous, en Europe, avec des r�sultats tr�s positifs. Pour exemple, l'Allemagne en compte aujourd'hui 130. En France, l'application de la loi du 6 d�cembre 2013 autorisera bient�t leur exp�rimentation. Dans l'attente de la publication des d�crets d'application, des projets ont �t� initi�s. C'est par exemple, � Paris, le cas du C.A.L.M., partenaire de la maternit� des Bleuets. Enfin, pourquoi en soutenir le d�veloppement � Paris�? Parce que leur ouverture r�pond � une attente de femmes, de couples � un parcours naissance le moins m�dicalis� possible, dans un cadre non hospitalier, parce que leur ouverture r�pond � un droit de la parturiente au libre choix du lieu et des conditions de la naissance de son enfant, conform�ment aux recommandations de l'Organisation mondiale de la sant�. Nous pensons donc qu'elles trouveront toutes leur place dans le parcours de p�rinatalit� parisien. Notre Ville pourra, en adoptant ce budget, y apporter une aide financi�re et contribuer ainsi � une innovation en France. Pour conclure sur ces diff�rents points que je viens d'�voquer, je tiens � insister sur l'exigence d'�galit� qui les sous-tend, �galit� des droits, �galit� d'acc�s � la qualit�, �galit� entre les quartiers. Je vous remercie.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame. La parole est � Mme Fanny GAILLANNE.

Mme Fanny GAILLANNE. - Merci. Monsieur le Maire, chers coll�gues, j'aimerais revenir bri�vement sur les �volutions qui ont marqu� la politique de la ville durant cette ann�e 2014, car elles nous interpellent sur les actions � d�velopper dans les quartiers populaires pour 2015. La r�forme men�e dans le courant de l'ann�e, suite � l'adoption de la loi de programmation pour la Ville et la coh�sion urbaine, la loi LAMY, pr�voit un crit�re unique de d�finition de la g�ographie prioritaire. Ce choix du Gouvernement a �t� la source de nombreux �changes entre la Ville et l'Etat pour tenter de trouver une application locale qui tienne compte des sp�cificit�s parisiennes�: la forte densit� de population en milieu urbain, le point important des populations non recens�es, S.D.F., familles log�es en h�tel meubl�, etc. Le choix de cette m�thodologie � crit�re unique de revenus, m�me s'il �tait pond�r� sur l'Ile-de-France, a r�duit de mani�re importante le nombre de Parisiens habitant dans les quartiers "politique de la ville". Ceci �tant dit, le dialogue engag� avec l'Etat a permis de renforcer le dispositif pr�vu pour les quartiers sortants du contrat urbain de coh�sion sociale, qui entreront dans les quartiers dits de veille active, qui garantissent certains dispositifs comme les adultes-relais, la r�ussite �ducative et les ateliers sociolinguistiques. Au-del� des n�gociations qui continuent d'ailleurs entre la Ville et l'Etat sur le contrat de Ville, qui devra �tre adopt� par notre Assembl�e en d�but d'ann�e, le budget 2015 est l'occasion pour la Ville de r�affirmer son attachement � une politique de la ville ambitieuse. C'est le sens du v?u que nous avons d�pos� pour rappeler que dans le cadre d'un budget 2015 contraint, la Ville de Paris et l'ensemble de ses directions sanctuarisent les financements en direction des quartiers populaires. C'est tout le sens du travail engag� pour le renforcement des moyens de droit commun dans les quartiers populaires. Cela a d�j� �t� dit et je connais l'engagement des uns et des autres sur cette question, mais nous souhaitons le r�affirmer le plus clairement possible, et ce notamment parce que - nous le savons - c'est un gage de s�r�nit� pour nos partenaires associatifs. Leur confiance en notre soutien et leur capacit� � envisager l'avenir est l'une des cl�s de la r�ussite des actions men�es avec et pour les Parisiens dans les quartiers populaires. C'est pourquoi nous tenons � affirmer aujourd'hui avec vous cet engagement�: la Ville de Paris sanctuarise ses subventions dans les quartiers populaires. Je vous remercie.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame. La parole est � M. Pierre LELLOUCHE.

M. Pierre LELLOUCHE. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire. Mes chers coll�gues, parmi les tr�s rares bonnes nouvelles de l'actuel Gouvernement de M. VALLS et de M. HOLLANDE, il y a l'�largissement du champ de comp�tences de M. Laurent FABIUS, Ministre des Affaires �trang�res, l'un des rares hommes d'exp�rience et de poids dans ce Gouvernement, au tourisme, et plus g�n�ralement � la question de l'attractivit� de notre pays. Gr�ce � M. FABIUS, un certain nombre de th�mes port�s jusque-l� et - je dois dire - un peu en vain par plusieurs responsables de l'opposition, dont votre serviteur, commencent � �tre compris des Fran�ais. L'industrie du tourisme, par exemple, qui est l'une de nos toutes premi�res industries nationales, en 2013, repr�sentait 7,4�% du P.I.B. et rassemblait, rien que sur la R�gion Ile-de-France, 400.000 emplois, soient pr�s de 10�% de l'emploi salari� de la r�gion. Ces objectifs interpellent donc tr�s directement la politique de la Ville en la mati�re, et j'ai regard� avec attention votre plan d'investissement, au demeurant totalement elliptique, comme l'a dit ce matin notre ami Jean-Fran�ois LEGARET. J'ai regard� votre budget, et que faites-vous en mati�re d'attractivit� de la Capitale, dans la comp�tition internationale�? Vous vous f�licitez - et vous n'avez pas tort - du travail accompli dans le secteur des startups et des p�pini�res d'entreprises, surtout dans le num�rique, lors de la mandature pr�c�dente. Vous savez comme moi que beaucoup de ces entreprises ont du mal � cro�tre et � demeurer durablement en France. Or, je note que votre plan d'investissement ne pr�voit, pour suivre cet effort sur cinq ans, que 100 millions d?euros sur les 10 milliards pr�vus, c?est-�-dire autant que pour le plan v�lo et bien moins que les 262 millions du plan de v�g�talisation. L?�cologie, c?est bien mais l?emploi, c?est mieux. Pour le reste, j?ai du mal � voir o� se situent vos efforts en mati�re d?attractivit�. Je passe sur le manque d?infrastructures, d?acc�s par exemple des a�roports et de la capitale. Un sujet souvent �voqu� par M. FABIUS et je ne vois cependant pas la moindre mention de solution dans le cadre de la future m�tropole parisienne. L?attractivit�, c?est aussi la propret� de la Ville et, en la mati�re, je crois que vous avez fait l?unanimit� des Parisiens et des touristes contre vous. L?attractivit�, c?est la politique de circulation qui est un �chec et qui va devenir extr�mement co�teuse pour tous ceux qui doivent travailler dans notre ville ou s?y d�placer. L?attractivit�, ce sont aussi nos h�tels pour lesquels vous avez augment� les taxes, contre l?avis de M. FABIUS, pour boucher le trou de 470�millions d'euros de votre budget, que vous �tes incapables de r�sorber par des mesures d?�conomie de fonctionnement. Au contraire, vous allez embaucher 12.000 fonctionnaires suppl�mentaires. L?attractivit�, ce sont les taxis. Or, la Ville ne dit rien, alors m�me que le Gouvernement patine entre le rapport du regrett� M. Th�venoud, vous savez, ce monsieur qui avait un probl�me de phobie administrative, et les d�cisions de justice concernant UBER. L?attractivit�, c?est de permettre � des personnes qui vivent � l?ext�rieur de venir travailler et donc se loger � Paris. Or, vous avez, gr�ce � Mme HIDALGO, invent� une deuxi�me taxe d?habitation pour les r�sidences secondaires, une taxe sp�ciale HIDALGO. L?attractivit�, c?est l?ouverture des magasins le dimanche, sujet sur lequel je travaille depuis dix-sept ans et sur lequel j?ai d�pos� plusieurs propositions de loi. L?application de la loi actuelle est bloqu�e par Mme HIDALGO qui est d�j� contre la suivante propos�e par M. MACRON, ministre de l?Economie d?un Gouvernement VALLS socialiste, contre lequel vous �tes d�j� en guerre. Vous �tes au parti socialiste et vous �tes en guerre contre le Gouvernement socialiste. Quant � l?investissement �tranger, je vous rappelle qu?il repr�sente 1,7 million d?emplois sur notre territoire et 30.000 emplois suppl�mentaires par an. Je ne vois l� encore aucune proposition �manant de la Capitale. Quand allez-vous vous doter d?un conseil, � l?image des autres grandes capitales mondiales, de responsables �conomiques internationaux qui pourraient vous aider � consolider une v�ritable politique d?investissements �trangers � Paris, comme je le propose depuis de longues ann�es. Le mot d?attractivit�, pour tout dire, n?est prononc� qu'une seule fois dans les documents de la Ville. Vous pr�f�rez? Je cite Mme HIDALGO ce matin, c'�tait touchant�: vous pr�f�rez vous placer dans la suite - je cite - "de la gestion saine et rigoureuse de son pr�d�cesseur". En effet, 15.000 fonctionnaires en plus, 25�% d'augmentation d'imp�ts et 35�% d'augmentation de la dette en 13 ans�: voil� une belle politique d'attractivit� qui est tout simplement lamentable pour l'avenir de notre Capitale.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - En tant qu?adjoint � l'attractivit�, je me sens particuli�rement sensible � ce discours. Je ne le commenterai pas. Je vais donner la parole � M. Eric AZI�RE.

M. Eric AZI�RE. - Merci, Monsieur le Maire. Mes chers coll�gues, le logement est au c?ur de ce d�bat budg�taire. C'est votre priorit� politique budg�taire mais, au fond, c'est sans doute aussi une priorit� depuis toujours pour les Parisiennes et pour les Parisiens. Et permettez-moi de croire que cela le restera d'ailleurs longtemps�! Votre objectif est d'atteindre un taux de 30�% de logements sociaux financ�s en 2030. Si, d�j�, � l'horizon de 2025 et comme la loi l'impose, nous parvenons � un parc parisien social qui repr�sente un quart du parc total de logements, eh bien, je vous le dis, nous serons collectivement fiers des r�sultats obtenus. Donc, nous pouvons au moins consid�rer que jusqu'en 2025, nous partageons un objectif en commun�: un quart des d�penses d'investissement pour un quart du parc de logements parisiens � conventionnement social. Seulement, voil�, si l'objectif de 25�% en 2025 nous est commun, les voies et les moyens pour y parvenir m�ritent d�bat, en ce qui concerne, tout d'abord, le mode de production de ces logements entre la construction et l'acquisition et concernant la structure de ce parc. Avec une inscription de plus de 50�% au compte foncier dans ce budget 2015, vous avez largement d�cid� de favoriser des modes de production qui priorisent farouchement l'acquisition-r�habilitation et l'acquisition-conventionnement, y compris en recourant � la pr�emption, dont on peut discuter non pas tant la m�thode, qui est l�gale et inscrite dans notre Code, dans le PLU, ni la cible - je fais confiance � l'A.P.U.R. pour identifier les 257 immeubles en question -, mais le co�t, surtout, � court, moyen et � long terme. Disons les choses clairement�: le recours � la pr�emption renforc�e est entre un �pouvantail � moineaux et une usine � gaz. Pour illustrer cette orientation et pour ne prendre en r�f�rence que l'ann�e 2014, les acquisitions en mati�re de logement social ont d�pass� largement les logements construits � Paris�: � peine 40�% de constructions neuves et une hausse des acquisitions-conventionnement de 86�%. En ce qui concerne cette fois le budget d'investissement, on notera que 93�% des d�penses et investissements dans votre budget 2015 sont consacr�s aux logements sociaux au titre de l'article 55. Je note que 1�% sont consacr�s � l'aide � l'habitat, 6�% � la gestion du domaine intercalaire. On est donc, il faut le constater, dans l'exclusivit� absolue d'une politique du logement � Paris qui exclut de fait le logement interm�diaire. Le logement interm�diaire, pr�cis�ment le P.L.I., qui est un parc en voie de disparition � Paris, est pourtant le compl�ment indispensable, le segment imp�ratif au parc social que nous voulons. Sans la reconstitution d'un parc interm�diaire vital � Paris, les efforts budg�taires que nous faisons seront sans effet sur le volume de la demande de logements sociaux. Puisque ce parc sera gel�, ce parc social sera d�finitivement attribu� � vie � une population qui, vous le savez, n'aura jamais les moyens �conomiques et financiers d'en sortir, faute d'une passerelle vers le parc priv� en passant par le parc interm�diaire. Quand je dis "une passerelle", il faudrait � Paris une bretelle d'autoroute�! Avec un taux de rotation de moins de 5�% sur le parc social, la demande absorb�e se fait au d�triment d'un v�ritable parcours social et r�sidentiel de logements au d�triment d'un ascenseur social � Paris en mati�re de logements, qui ne fonctionne pas, rendant chaque palier plus difficile � franchir. D'ailleurs, je pose une question�: qu?est devenu le parc P.L.I. � Paris�? Quel en est son nombre r�el, en nombre de logements�? Dans une confusion permanente, � tel point que l?on se demande si elle n'est pas entretenue, on d�signe g�n�ralement d'un m�me terme les logements � loyer libre et P.L.I., ce qui permet de relativiser leur disparition au nom du conventionnement social. En effet, tout ce qui est libre � Paris est d�j� un peu suspect�! Comme le rappelait ce matin Marielle de SARNEZ, ce sont plus de 2.000 P.L.I. chaque ann�e qui plongent dans le puits sans fonds du conventionnement apr�s acquisition. Cette reconstruction ou reconstitution d'un parc de logements interm�diaires sous conditions de ressources, doit commencer sans attendre. C'est pourquoi je vous propose d'annoncer clairement que vous avez, comme nous, une compr�hension du parcours r�sidentiel � Paris qui justifie une production de logements interm�diaires cons�quente. Je vous propose, sur votre objectif de 10.000 logements produits chaque ann�e, dont nous pensons d?ailleurs qu'il est largement illusoire, que nous puissions au moins faire en sorte qu'un tiers soit chaque ann�e vou� aux classes interm�diaires qui ont besoin d'un P.L.I.. 3.500 logements par an jusqu'en 2025, c'est 35.000 P.L.I. qui s'ajouteraient aux 5 � 10.000 qui subsistent encore. Ce serait le d�but d'une vision lucide et ouverte de la r�alit� de la demande. Nous, nous pensons qu'il ne faut pas attendre 2025 pour ouvrir la politique du logement � Paris � d'autres priorit�s. Par ailleurs, votre priorit� politique et budg�taire abandonne litt�ralement et d�finitivement l'accession � la propri�t�, dont l'absence de programme p�nalise � 100�% les jeunes de 20 � 25 ans � Paris et tr�s largement les 30 � 35 ans qui n'�taient que 7�% � avoir un pouvoir d'achat immobilier leur permettant d'op�rer sur le march� immobilier. Bien entendu, sans ces primo-acc�dants, qui sont exclus tout d'abord du neuf, trop rare, trop cher, en fait, entre le premier trimestre 2012 et le quatri�me trimestre 2014, les primo-acc�dants � Paris ont vu leur �ge moyen passer de 33 � 39 ans, avec au moins un revenu moyen de 53.769 euros. Autant dire que l?accession � la propri�t�, gr�ce � vous, est r�serv�e aux plus riches, avec un apport moyen de 200.000 euros. Vous voulez une ville de locataires du logement social. C'est dans cette conception-l� de la population parisienne que vous pensez la mixit� sociale. Nous, c'est dans la r�alit� �conomique et dans la diversit� sociale de Paris que nous voulons r�orienter la politique du logement. Les Parisiens sont ainsi de moins en moins nombreux � pouvoir acqu�rir un bien immobilier � Paris. Le taux de propri�taires � Paris est d'ailleurs beaucoup plus bas (33�%) que dans le reste de notre pays o� ce taux atteint 58�%. A ce titre, les pr�ts "Paris Logement" et pr�ts "Parcours r�sidentiels" sont en baisse continuelle. Ils sont fix�s dans le budget 2015 � 7 millions d'euros contre 9 millions d'euros en 2012�; c'est nettement insuffisant. C'est la raison pour laquelle nous vous proposerons, avec Christian SAINT-ETIENNE, Yves POZZO di BORGO et l'ensemble des �lus du groupe UDI-MODEM, un v?u pour que le montant du P.P.L. 0�% soit major� de 50�% et que le volume des subventions correspondantes soient modifi� en cons�quence et port� � 10,5 millions d'euros en A.P. Une v�ritable politique du logement pourrait �tre tourn�e vers toutes les pistes d?am�lioration du logement � Paris, le logement social et le logement d'h�bergement d'urgence sur lequel il faut bien donner un satisfecit au bilan de l'Ex�cutif. Le logement et foyers �tudiants et ouvriers, sur lesquels les marges de progression sont tr�s nettement performables. Le P.L.A.-I., le Plus, le P.L.S. mais aussi, au-del� de cette nomenclature classique, au-del� des ?ill�res, le P.L.I., le parc de logements � loyers libres d�tenu par les bailleurs sociaux, mais aussi l'aide � l'accession � la propri�t�, le pr�t Paris Logement, le pr�t Parcours R�sidentiel, l'aide � l'am�lioration de l'habitat priv�. En effet, la vie � Paris dans ces ann�es 2000 est un parcours en mouvement pour une femme, pour un homme, mari�s puis s�par�s puis remari�s, avec plus ou moins d'enfants qui vont et viennent et quelquefois reviennent par ces temps de crise. Votre politique du logement doit s'ouvrir � cette vision r�aliste, vivante du parcours r�sidentiel � Paris plut�t que de congeler l'habitat � Paris dans des cat�gories d�finitives, dans des visions captives socialement, dans une nomenclature sociologiquement discutable non sans arri�re-pens�e politique. Voil�, ma conclusion est que puisse 2015 �tre l'ann�e de la lucidit� et de la diversit� d'une v�ritable politique du logement � Paris qui embrasse dans ses murs toutes les Parisiennes et tous les Parisiens dans la r�alit� de leur famille, de leur vie et de leur bonheur. Je vous remercie.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur AZI�RE. Je vous rappelle que les cat�gories de logement sont d�finies par la loi. Monsieur David ASSOULINE, vous avez la parole.

M. David ASSOULINE. - Monsieur le Pr�sident, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, c?est un plaisir, une �norme satisfaction que de d�fendre un budget qui acte concr�tement, dans la vie des Parisiennes et des Parisiens, les engagements pris devant eux au moment o� ils ont �t� appel�s � choisir leur Maire de Paris et les �quipes municipales dans les arrondissements. Ce n'�tait pas �vident. Ce n'�tait pas simple � �laborer et � r�ussir, tant la conjoncture internationale, nationale, tant la crise �conomique et budg�taire est forte, tant les contraintes qui en r�sultent ne permettent pas la facilit�. Mais cela a �t� possible gr�ce � une gestion saine depuis 2001, ce qui n'a pas �t� le cas nationalement depuis 2002. Oui, tenir ses engagements, c'est le premier acte, la base m�me du lien de confiance qui lie les �lus � celles et ceux qui les ont �lus, et c'est comme cela que peut se renouer la confiance qui se distend entre les citoyens et la politique dans notre pays. Et c'est comme cela que l'abstention peut �tre combattue. Et c'est comme cela aussi que l'on peut r�duire la place qu'occupent les d�magogues et les populistes dans le d�bat public et les votes. Ils nous ont �lus pour que l'on cr�e plus de logements. Nous le faisons. 10.000 logements sociaux, 573 millions d'autorisations de programme. Ils nous ont �lus pour que l'on poursuive et amplifie les grands am�nagements urbains tout comme l'offre de transports dont Paris a besoin. Nous le faisons. C?est 97 millions d'autorisations de programmes pour les espaces verts et l'environnement. Ils nous ont �lus pour que Paris soit respirable et � la hauteur du d�fi de la transition �nerg�tique. Nous le faisons. C'est tout ce qui est investi en particulier pour ces espaces verts et pour l'environnement, mais pour 333 millions d'autorisations de programme pour la politique de d�placement et 133 millions pour l'urbanisme. Ils nous ont �lus aussi pour que Paris soit une ville solidaire, que ceux qui y vivent puissent y rester, que les quartiers populaires ne soient ni paup�ris�s ni ghetto�s�s, ni vid�s de nos concitoyens les plus d�munis. Nous le faisons. Nous le faisons malgr� une baisse de recettes parce que les dix derni�res ann�es, une gestion saine de notre ville nous le permet aujourd'hui. Et je veux dire aux donneurs de le�on de la droite, � Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, qui s?exprimait ce matin, qui a fait partie des gouvernements pr�c�dents, et � M. LELLOUCHE, qui a encore voulu donner des le�ons tout � l'heure et qui lui aussi en faisait partie, que dans le m�me temps, ces 10 derni�res ann�es, sur le plan national, c?est le doublement de la dette, 100�%, et sur les cinq derni�res ann�es de leur gouvernement, 600 milliards. Alors, oui, sur le plan national, c'est plus difficile avec un tel h�ritage. Avec l'h�ritage de deux mandatures de gauche � Paris, nous pouvons nous permettre cette politique aussi ambitieuse. Ils nous reprochent aussi de nous endetter, oubliant que cet endettement aujourd'hui est un endettement pour le patrimoine de demain enti�rement tourn� vers l'investissement - 10 milliards sur la mandature. Si cela avait �t� le cas les dix derni�res ann�es au plan national, notre comp�titivit� dont parlait M. LELLOUCHE aurait �t� "boost�e" et la balance du commerce ext�rieur n'aurait pas explos� de fa�on exponentielle comme ce fut le cas sur le plan national les dix derni�res ann�es de gouvernement de la droite. Je veux dire aussi que critiquer l'investissement parce qu'on investirait trop? j'ai vu que les 10 milliards ont �t� critiqu�s. Mais alors, pas d'investissement public? mais la derni�re fois, on discutait de 500 millions d'investissements priv�s pour la Tour Triangle. Ils nous disaient non aussi, la droite, pas d'investissement priv�! Pas d'investissement public�! C'est la vitrification de Paris�! Et on nous parle d'attractivit� et de comp�titivit�? je veux dire � ces donneurs de le�on qu'heureusement que nous sommes aujourd'hui, non seulement dans la pr�paration de l'avenir, mais dans le maintien des �quilibres n�cessaires au bien-�tre � Paris�: la solidarit�, le social, le logement, l'�cole, les cr�ches, tout ce qui fait qu?il fait bon vivre ensemble � Paris et que c'est une gageure aujourd'hui, et je veux saluer la d�termination de la Maire de Paris et de son Ex�cutif � faire en sorte, alors que tout tourne autour de pr�suppos�s ou d'�vidences contraires sur le plan national, que l'on peut conjuguer la justice sociale, que l'on peut conjuguer la solidarit�, que l'on peut conjuguer de tenir ses engagements en faveur des plus d�favoris�s pour que tout le monde puisse vivre � Paris et en m�me temps, se projeter dans la modernit� pour que Paris soit et reste attractive et soit � la pointe des capitales mondiales.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, David ASSOULINE. La parole est � Mme Sandrine M�ES, pour le groupe Ecologiste. Il vous reste 7 minutes 20 pour trois intervenants.

Mme Sandrine M�ES. - Merci, Monsieur le Maire. Merci, chers coll�gues. Notre terre br�le. Lutter contre la pollution de l'air est urgent et au XXIe si�cle, l?�cologie n?a plus � �tre sacrifi�e � l'emploi et � l?attractivit�, comme nous venons de l'entendre sur les bancs de la droite. Apr�s ce bref pr�ambule, je commence "in medias res" car la plan�te br�le et le temps file. Lib�rer Paris des v�hicules polluants, cela passe par la limitation de leur emprise physique sur l'espace public. La municipalit� poursuit son travail pour cet enjeu, loin des effets d'annonce que nous entendons � la droite de nos rangs, par la revalorisation du stationnement des autocars, la r�vision du zonage du stationnement rotatif, des n�gociations avec les concessionnaires des parcs de stationnement souterrain parisiens pour que les tarifs pour les Parisiens deviennent plus abordables, ainsi qu?avec le travail avec les acteurs concern�s par le stationnement professionnel. C'est pour soutenir ce travail ambitieux que le groupe �cologiste a d�pos� un amendement � ce budget visant � inscrire 20.000 euros pour une �tude sur l'�volution du stationnement des deux-roues motoris�s � Paris � l'horizon 2020. En effet, dans la croissance importante des d�placements en deux-roues motoris�s depuis plusieurs ann�es, la pression sur le stationnement est accentu�e, la pression sur l?espace public aussi. Cette �tude aura pour but de d�gager les pistes qui permettent de mieux r�guler le stationnement des deux-roues motoris�s, parvenir � l'objectif que ces deux-roues motoris�s ne stationnent plus sur les trottoirs. Ainsi, la lutte contre la pollution de l'air et pour un meilleur partage de l'espace public est une priorit� � laquelle nous travaillons, et les premiers engagements concrets, vous pouvez les constater d�s ce premier budget. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup. Pour le groupe Communiste - Front de gauche, la parole est � M. Sergio TINTI.

M. Sergio TINTI. - Merci, Monsieur le Maire. La part de l?investissement dans les �quipements sportifs reste un r�el enjeu de notre mandature. Le service public du sport et des activit�s sportives fait partie de ces domaines des collectivit�s locales qui sont un peu � part, car il s'occupe, au m�me titre que la culture, du temps libre des Parisiennes et des Parisiens. Cette d�l�gation est une des plus importantes en termes d'�quipements publics et contribue, par le biais de ces installations sportives, � l'accomplissement des programmes scolaires de l?�ducation physique et sportive du primaire jusqu'� l'universit�. Elle fait partie aussi de ces d�l�gations qui visent � favoriser l'�panouissement de l'individu, en proposant une offre accessible d'activit�s sur leur temps libre. Cet enjeu de socialisation et de sant� publique est profond�ment social, car le sport pour tous est aussi un moyen de r�duction des in�galit�s et de d�mocratisation des pratiques. Nous touchons donc ici � la vie quotidienne des Parisiennes et des Parisiens et � la gestion d'une partie de leurs loisirs. Cet appui aux forces fournies par notre collectivit� passe essentiellement par deux facteurs�: la cr�ation et l'entretien des �quipements, d?une part, et l'accompagnement du tissu sportif parisien, qu?il soit municipal ou associatif. Au niveau des �quipements, nous consid�rons tr�s positive la part accord�e aux �quipements sportifs de proximit� dans le plan d'investissement de la mandature. Le fait que 46 millions d?euros soient inscrits dans le budget 2015 pour construire de nouveaux �quipements et r�nover la structure existante, est pour nous un r�el motif de satisfaction. Cet effort est tout � fait louable, mais il �tait avant tout n�cessaire. L'effort fourni par la Municipalit� depuis 2001 compense pour une grande part le manque abyssal d'�quipements de proximit� sportifs, ou autres d?ailleurs, laiss� par la droite. Le grand projet que la droite vient de pr�senter aujourd'hui, notamment au niveau de l'investissement, r�sonne plut�t comme un d�j� vu. N�anmoins, nos efforts devront se traduire �galement par des cr�ations de poste pour g�rer ces �quipements, afin que le service public soit exerc� dans les meilleures conditions possibles. Nous devons pers�v�rer dans cet effort de rattrapage de ce retard. Le d�veloppement du sport � Paris va obligatoirement de pair avec l'augmentation des lieux � la disposition des Parisiennes et des Parisiens pour le pratiquer. R�pondre aux nouveaux besoins dans le domaine des pratiques sportives et de loisirs nous semble aujourd'hui incontournable. Cette ambition d'am�liorer l'offre sportive doit �tre maintenue au niveau de la Ville, comme au niveau m�tropolitain. C'est d'ailleurs pour cela que nous avons d�pos� un v?u rattach� � ce budget, relatif au maintien du niveau de fonctionnement dans le soutien financier des parcs interd�partementaux. Ce manque d'�quipement �tait d?ailleurs �vident au moment du d�bat d?octobre sur l'extension des horaires d'ouverture des �quipements municipaux. Les pistes que nous avions �voqu�es lors de ce d�bat, notamment par les n�gociations avec le Rectorat pour rendre accessibles les �quipements sportifs des groupes scolaires parisiens, doivent continuer pour donner acc�s aux associations � plus de cr�neaux et, donc, cibler ce maillage d'un tissu sportif qui n'a fait que se d�velopper depuis maintenant plus de 12 ans. C'est d?ailleurs au soutien � ce tissu sportif qu?est li� notre amendement au budget concernant le sport, visant � r�tablir les subventions aux associations sportives de proximit�. Nous pensons qu'il est n�cessaire de garantir � ces structures les moyens de faire un travail de qualit� indispensable pour r�pondre aux demandes des citoyens de notre Ville, notamment les plus jeunes, et de faire vivre ainsi le sport � Paris. Enfin, parler de la politique sportive � Paris, c'est bien s�r parler de ceux qui la permettent quotidiennement sur le terrain. Je parle des agents de la Ville de la Direction de la Jeunesse et des Sports, qui font un travail indispensable qui n'est pas toujours des plus ais�s et qui m�ritent une am�lioration de leurs conditions de travail, am�lioration qui devra passer aussi, nous l'esp�rons, par la r�ouverture des discussions sur la question des primes du dimanche. C'est en ce sens que nous avons d�pos� un v?u relatif � la relance du dialogue social au sujet des primes dominicales. Il est imp�ratif, maintenant que les �lections professionnelles sont pass�es, d?arriver rapidement � un accord respectueux des revendications port�es par les agents depuis de nombreux mois. Alors que nous d�fendons le temps lib�r� pour les salari�s dans le d�bat sur le travail du dimanche, il est normal que les agents de la fonction publique qui prennent sur eux d'offrir aux Parisiens et aux Parisiennes des activit�s sportives ou culturelles sur le temps lib�r�, puissent b�n�ficier d'une r�tribution juste. Plut�t satisfait de ce budget 2015 dans le domaine du sport, notamment au niveau de l'investissement, le groupe Communiste - Front de Gauche restera vigilant sur l?exigence d?une politique sportive ambitieuse � la hauteur des attentes des Parisiennes et des Parisiens. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Monsieur TINTI. Pour le groupe U.M.P., la parole est � Mme Delphine B�RKLI.

Mme Delphine B�RKLI, maire du 9e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire. Dans la s�rie des cadeaux de No�l faits aux Parisiens, je vous propose pour ma part d?aborder cet apr�s-midi celui de la hausse de la taxe de s�jour, dont on nous annonce la mise en place en d�but d'ann�e prochaine apr�s la tr�ve des confiseurs, une hausse qui sera d�finitivement adopt�e dans quelques jours au Parlement, mais dont on conna�t d�sormais les grandes lignes et, surtout, son impact sur les h�tels 3 et 4 �toiles, puisque les 5 �toiles vis�s au d�part ne sont en r�alit� que 50 � Paris. On compte en revanche 284 h�tels 4 �toiles et, surtout, 664 h�tels 3 �toiles, le 9e �tant l'arrondissement de Paris o� il y a la plus forte concentration d?h�tels 3 et 4 �toiles. On est bien loin de cette image de taxe des palaces, r�guli�rement �voqu�e dans le d�bat fiscal et au sein de notre Assembl�e. Vous allez me dire, comme c?est votre habitude, que Paris accueille chaque ann�e un nombre croissant de touristes venus pour affaires ou agr�ment. Certes. Mais laissez-moi vous dire que les faiblesses de notre ville sont malheureusement de plus en plus visibles, cons�cutives � une absence totale de politique touristique ambitieuse depuis de trop nombreuses ann�es. J?ai tir� le signal d'alarme en juillet dernier devant vous, en proposant de faire du tourisme une grande cause parisienne. Cette proposition reste toujours d'actualit� face � la baisse de la fr�quentation des h�tels de 2,4�% d�but 2014, avec notamment un recul de la client�le �trang�re. C'est un signal non n�gligeable � prendre en compte. Dans votre rapport budg�taire, vous nous indiquez que la taxe de s�jour atteindra un montant pr�visionnel de 80,5 millions d?euros en 2015, en hausse de 40 millions d'euros par rapport au B.P. 2014, soit 98�% d'augmentation. C'est une aubaine pour alimenter les caisses de la Ville qui se vident, mais quelle �tonnante fa�on de valoriser le secteur touristique parisien, pourtant si porteur, et en particulier en termes de cr�ation d?emplois. Je me permets de vous rappeler que le nombre d'emplois de la fili�re tourisme dans Paris est estim�, selon l'INSEE, � 180.000, soit 15�% du total parisien. Si l'on ajoute les emplois indirects, ceux des grands magasins du boulevard Haussmann, par exemple, qui accueillent 45 millions de visiteurs annuels, le chiffre passe � 22�% des emplois, soit un salari� parisien sur cinq qui d�pend du secteur touristique. Dans votre budget 2015, je n'ai rien trouv� qui soit un signal positif en direction du secteur �conomique touristique. Bien au contraire, tous les signaux sont au rouge�: rel�vement des tarifs de stationnement des autocars sans proposer ne serait-ce que le lancement d'une �tude sur le d�veloppement de modes de transports alternatifs, non polluants - et nous en avons cruellement besoin dans le Centre de Paris -, opposition � la cr�ation sur l'ensemble de Paris d'une zone touristique permettant l'ouverture dominicale des commerces, absence de d�cisions pour am�liorer les liaisons entre le Centre de la Capitale et l'a�roport de Paris Charles de Gaulle, et hausse de la taxe de s�jour. Autant de signaux n�gatifs qui inqui�tent non seulement les Parisiens, les �lus que nous sommes, jusqu'� certains socialistes et non des moindres, MM. VALLS, MACRON, FABIUS, qui ne manquent pas de vous interpeler sur tous ces sujets strat�giques depuis plusieurs mois. Ce budget primitif 2015, mais �galement votre plan d'investiture de la mandature, sont la preuve qu?� Paris, sur la question du secteur touristique, nous continuons � vivre sur nos acquis, sans chercher � d�velopper l'extraordinaire potentiel que nous avons entre les mains et � ne pas voir, � ignorer m�me, la concurrence f�roce que nous livrent les capitales europ�ennes et mondiales. Vous nous dites que dans les quatre ann�es � venir, ce sont 3.700 nouvelles chambres d'h�tel qui sont pr�vues. C'est encore bien en-de�� des besoins. Tous les professionnels le disent�: il manque aujourd'hui 15.000 � 20.000 chambres d'h�tel pour pouvoir r�pondre � la demande sur les 3 et 4 �toiles. Depuis 20 ans, le nombre de chambres d'h�tel augmente � Paris de fa�on continue, mais � un rythme peu soutenu�: + 5�% entre 1999 et 2010, alors qu?il a augment� de 37�% sur le reste du territoire dans le m�me temps. R�sultat�: le taux moyen d'occupation des h�tels parisiens s?�tablit � 80�%, 100�% sur certaines p�riodes, et l'ajustement se fait par les prix qui ne cessent d?augmenter au profit de Berlin, Barcelone, Rome ou Londres qui affichent, toutes, des tarifs moyens h�teliers inf�rieurs aux n�tres. La seule r�ponse de la gauche parisienne face � cet enjeu majeur, est de taxer plus et encore plus. En Allemagne, pour 100 euros d�pens�s par un touriste dans une chambre d?h�tel, c?est 19 euros qui partent dans les caisses de la ville et de l'Etat. A Paris, sans compter la future hausse, c'est 25 euros. De surcro�t, la justification que vous faites de cette taxe est particuli�rement inexacte. Vous avancez l'argument - je cite - de la modernisation de la taxe par les efforts de la Ville pour promouvoir l'attractivit� touristique. Tr�s bien. Quand on regarde votre rapport, la r�alit� est toute autre. Dans les faits, si les recettes de la taxe de s�jour n'ont cess� de progresser�! La subvention de la Ville � l?Office du tourisme quant � elle stagne depuis 2002. Vous ne manquerez pas de me r�pondre tout � l?heure que les investissements de la Ville en faveur de l?attractivit� touristique ne se r�sument pas � la subvention � l?Office du tourisme, mais repr�sentent, comme l'affirme la communication, un effort financier de 250 millions d?euros, ce � quoi, je vous r�ponds d?ores et d�j� que l?emploi que vous faites des recettes de la taxe de s�jour est bien au contraire souvent totalement ignor� de son objet initial si l?on en croit le B.P. 2014, puisque le fruit de la taxe a permis la r�novation de l?�clairage rue d?Avron dans le 20e arrondissement, le financement d?une myst�rieuse ligne budg�taire "Investissements, art dans la ville" et la contribution de 11 millions d?euros � la Pr�fecture de police et � la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris. L?importance de cette contribution suscite d?ailleurs plusieurs interrogations l�gitimes. Cette somme a-t-elle permis de financer des actions sp�cifiques de s�curit� pour les touristes et, si oui, lesquelles�? Ou s?agit-il simplement d?un mode de financement de la contribution g�n�rale due de fa�on l�gale pour les actions municipales de la Pr�fecture de police pourtant pas annonc�es en baisse pour 2015�? Je pr�cise que ce n?est pas le principe m�me de cette taxe que nous contestons. Mon coll�gue Jean-Fran�ois LEGARET l?a d�j� rappel�, c?est la majorit� municipale de 1993 qui l?avait institu�e alors que le groupe socialiste avait vot� contre. Aujourd?hui, nous contestons l?usage de cette taxe et l?abus que vous en faites. Votre politique touristique est aujourd?hui en roue libre parce que vous consid�rez que cet atout va de soi, parce que vous sous-estimez ce secteur �conomique essentiel qui reste mal-aim� et sous-exploit�. Vous pr�tendez que le tourisme est une richesse in�puisable dans notre ville, inn�e et qui existera toujours. Ce qui vous am�ne � vous reposer sur nos acquis et c?est une faute. C?est une faute de continuer d?associer dans nos repr�sentations le tourisme � l?oisivet� et aux loisirs, et de consid�rer qu?il n?est pas s�rieux pour un pays d�velopp� de s?en pr�occuper. Je vous propose d?impulser une nouvelle politique touristique pour Paris concili�e au bien-�tre des Parisiens, de mieux accueillir nos visiteurs comme il convient, avec enthousiasme, et non pas en les consid�rant comme une simple d�pense de fonctionnement. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Madame B�RKLI. Pour le groupe UDI-MODEM, la parole est � M. Yann WEHRLING.

M. Yann WEHRLING. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, mon intervention portera sur le budg�taire climat. Dans ce d�bat budg�taire, je me r�jouis de constater que notre Ville a r�alis� un exercice comptable carbone, permettant au travers du bleu budg�taire climat annex� au budget 2015 de pouvoir bien comprendre quelles sont les d�penses de notre collectivit� qui contribuent � la r�duction de nos �missions de gaz � effet de serre. L?exercice n?est pas encore une g�n�ralit� en France dans les collectivit�s, il convient donc de le saluer. Je dois n�anmoins reconna�tre une fois de plus que le document que vous avez publi� est plus un document �manant des services de la communication de la Mairie que de la Direction des Finances. Dans la forme, cette annexe au budget n?apporte quasiment aucune information budg�taire nous permettant grosso modo de conna�tre la valeur carbone des euros d�pens�s par la Ville de Paris. Au lieu de cela, nous avons une liste des r�alisations ayant contribu� aux r�ductions des �missions de gaz � effet de serre. C?est fort instructif, certes, mais un rapport exhaustif et �clairant devrait indiquer quelles sont les d�penses qui, elles, auront contribu� aussi aux gaz � effet de serre. Car �videmment une ville comme Paris, dans son activit�, produit des gaz � effet de serre et il convient �galement d?en faire la liste dans un tel rapport�: notre flotte de v�hicules, les transports en commun, la consommation �nerg�tique de tous les b�timents de la Ville mais aussi, de mani�re indirecte par notre commande publique, nos investissements, notamment dans le champ du B.T.P.�; il convient de ne pas oublier l?�nergie grise contenue dans les mat�riaux de construction. Et je ne peux m?emp�cher d?ajouter qu?un bilan carbone d?une ville comme Paris doit aussi int�grer les �missions de ce qu?elle peut permettre en termes d?urbanisme. Ainsi je ne r�sisterai pas � vous rappeler que la tour Triangle sera un poids � mettre du c�t� de la balance de l?augmentation des �missions de gaz � effet de serre de la Ville. Sur le fond, malgr� l?absence de donn�es budg�taires et s?il faut consid�rer ce document comme un rapport annuel du Plan Climat plus que comme un rapport budg�taire, j?en ferai une lecture comptable non pas budg�taire mais une lecture sur son objet m�me�: la r�duction des gaz � effet de serre et le respect des objectifs initiaux annonc�s en 2007 et confirm�s en 2012. Je les rappelle ici. Le plan se fixe d?atteindre en 2020, par rapport � 2004 � l?�chelle de la Ville, 25�% de r�duction des �missions de gaz � effet de serre, 25�% de r�duction des consommations �nerg�tiques du territoire et 25�% de consommation �nerg�tique du territoire provenant des �nergies renouvelables. 2020, c?est-�-dire la fin de ce mandat, ce bleu climat permet-il d?y voir clair sur le respect de ces objectifs�? Les chiffres se multiplient au point de nous noyer. On a beau croiser et recroiser les chiffres, impossibles de s?y retrouver de mani�re claire et simple. Comment, par exemple, ne pas r�ussir dans un tel document � expliquer sur trois graphiques par exemple la courbe d?avancement des r�ductions de gaz � effet de serre, de consommation �nerg�tique et de recours aux �nergies renouvelables . C?est un exercice qui ne devrait pas �tre trop compliqu� mais on n?arrive pas � l?avoir. Comme le disait une des amies de Mme la Maire, quand c?est flou, c?est qu?il y a un loup. A la louche, mais en n?ayant �videmment pas les outils � ma disposition pour v�rifier cela finement, j?ai n�anmoins tent� quelques calculs que, je l?esp�re, vous r�ussirez � contredire en nous rassurant tous. 25�% de consommation d?origine renouvelable, bel objectif mais qu?en est-il aujourd?hui�? A vue de nez, j?estime cette situation aujourd?hui � 13�%. Il s?agirait donc de doubler d?ici 2020. Est-ce r�aliste�? 25�% de gaz � effet de serre d?ici 2020, encore une fois un bel objectif. Le dernier bilan de la p�riode 2007-2012 que j?ai pu voir dans les documents de la Ville faisait appara�tre une r�duction tendancielle des �missions de gaz � effet de serre � Paris de 2�% entre 2004 et 2009, soit en moyenne 0,4�% par an. Une rapide extrapolation nous conduits � moins 6,4�% d?ici 2020 par rapport � 2004, autant dire tr�s loin de l?objectif des moins 25�%. Et j?imagine difficilement que nous pourrions faire en cinq ans plus de 1,5 fois plus qu?au cours des dix derni�res ann�es. Quelques focus encore qui confortent cette premi�re appr�ciation et impression. Dans le domaine de la r�novation �nerg�tique du b�timent, si on peut noter, comme d?autres orateurs l?ont dit, les remarquables efforts r�alis�s dans le domaine de la r�novation du logement social avec plus de 12�% du parc qui aura �t� r�nov� depuis 2007, on ne peut que constater que, dans le priv�, les quelques 800 logements r�nov�s depuis 2008 repr�sentent moins de 0,1�% des logements parisiens � Paris. Ceci ne faisant que confirmer ce que tout un chacun constate au quotidien, � savoir que la tr�s grande majorit� du b�ti parisien reste un v�ritable gruy�re �nerg�tique. Additionn� au parc social, ce maigre effort ne constitue au final pas plus de 3�% du parc de logements, sachant que l?effort de r�duction des gaz � effet de serre voulu dans le Plan Climat est de moins 25�%, je le rappelle encore, ce faible progr�s dans un champ qui constitue pourtant pr�s du quart des consommations �nerg�tiques et des �missions de CO2, on est en droit de douter de l?atteinte desdits 25�%. En comparant le bleu climat 2013 au bleu climat 2014, les indicateurs de suivi annuel confirment eux aussi les inqui�tudes. Beaucoup de chiffres sont positifs�: baisse des consommations du c�t� de la C.P.C.U. mais baisse de la part des �nergies renouvelables dans le r�seau de la m�me C.P.C.U.�; baisse des consommations des �quipements de la Ville�; infime baisse des �missions de CO2 de l?administration parisienne�; augmentation de l?usage des transports en commun, du fret de marchandises par rail et du V�lib?. Mais d?autres indicateurs sont plus n�gatifs tels que l?augmentation des d�placements en v�hicules automobiles, la baisse du fret de marchandises par le fleuve, l?augmentation des jours de pollution de l?air, etc. Indicateurs n�gatifs r�duisant les indicateurs positifs. Je serais ravi que vous contredisiez mes calculs pour nous rassurer tous sur le fait qu?une fois de plus les grands objectifs des Plans Climat qui ont fleuri ces derni�res ann�es ne sont pas que des plans de com? difficiles � atteindre. Il est pour le moins assez d�licat, vous le reconna�trez, de pouvoir lire dans le bleu budg�taire avec limpidit� le suivi de ces avanc�es. J?en conclus une chose essentielle, non pas de vous jeter la pierre sur une action qui ne serait pas au rendez-vous de vos ambitions, bien souvent, en �cologie comme en tout domaine dans lequel on voudrait jouer d?excellence, j?ai tendance � pr�f�rer une certaine modestie d?ambition mais des r�sultats � la hauteur que des montagnes qui accouchent de souris. En attendant, s?il se confirmait que nous ne serons pas en mesure d?atteindre, comme je le crains, 25�% de r�duction des �missions de gaz � effet de serre, 25�% de r�duction de consommation �nerg�tique et 25�% de consommation �nerg�tique du territoire provenant d?�nergies renouvelables, dans ce d�bat budg�taire, j?en d�duis une chose essentielle�: les objectifs du Plan Climat ne seront pas atteints et, m�me si je peux bien d�celer dans vos communications un volontarisme destin� � vous donner l?image d?une collectivit� digne d?accueillir fin 2015 la Conf�rence climatique, l?�cologie supporte de plus en plus difficilement l?affichage en d�calage des r�alit�s. Il n?est pas trop tard pour �viter cela. La question que je me pose l�gitimement, c?est que dans un tel d�bat budg�taire, si les actions n?ont pas les r�sultats qui permettront d?atteindre les objectifs du Plan Climat, c?est donc qu?il faut "booster" l?action, notamment en terme d?arbitrages budg�taires qui, je le crois, dans ce domaine, manquent en r�alit� d?ambition. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Yann WEHRLING. Pour le groupe Socialiste et Apparent�s, la parole est � M. Fran�ois VAUGLIN.

M. Fran�ois VAUGLIN, maire du 11e arrondissement. - Ce premier budget de la mandature, c?est celui des engagements tenus. Malgr� la difficult� du contexte? et encore, que n?avons-nous entendu l'opposition gloser sur notre soi-disant imp�ritie, intemp�rance, disait ce matin M. LEGARET, jusqu?� ce qu?elle pr�sente finalement un contre-budget dont il faut bien dire qu'il est plein de commentaires sur notre action mais bien vide de propositions concr�tes pour les Parisiens. Malgr� les difficult�s, donc, ce premier budget traduit avec fid�lit� nos priorit�s�: faire de Paris une ville toujours plus dynamique, solidaire et environnementalement responsable, sans augmenter les imp�ts. La solidarit� se traduit particuli�rement par l'effort soutenu que nous d�ployons pour les familles, l'enfance et la jeunesse�: 439 places en cr�che auront �t� livr�es depuis les derni�res municipales et 602 le seront d�s l'an prochain, en ligne avec le nouveau "plan cr�ches" du Plan d'investissement pour la mandature. Afin de multiplier l?offre d?accueil, le montant des subventions aux 34.000 places d'accueil collectif conna�tra une hausse tr�s sensible de 7 millions d'euros, portant son montant total � 90 millions. L?effort d?investissement pour les locaux scolaires conduira � livrer l?an prochain plusieurs �coles et coll�ges, dans le 10e, le 13e, le 15e et le 17e. L'entretien ne sera pas en reste non plus, puisque notre collectivit� consacrera 75 millions d'euros � l'entretien lourd dans nos arrondissements. Vous le savez, l'intervention de Paris dans les �coles ne se limite pas au clos et au couvert. Par son engagement sur le p�riscolaire, Paris pr�sente une offre unique aux enfants dans nos �coles. Cet effort sera maintenu pour proposer des ateliers de qualit� dans le cadre de l'am�nagement des rythmes �ducatifs, des activit�s p�riscolaires gratuites, favorisant l?acc�s � la culture, � la science et aux sports. Le maintien de la totale gratuit� de ces activit�s pr�servera le pouvoir d'achat des familles parisiennes, sans renier la qualit� de l'offre p�riscolaire. Puisque la carte de l'�ducation prioritaire vient d'�tre revue par le Rectorat, je voudrais en dire un mot. Cette r�forme est juste dans ses principes puisqu?elle propose de r�affecter les moyens, en l�g�re augmentation globale � Paris, sur les �coles qui en ont le plus besoin. Sa mise en ?uvre a toutefois n�cessit� une grande vigilance des �lus locaux que nous sommes et je tiens � saluer le travail conduit par Alexandra CORDEBARD pour d�fendre les besoins des �coles dans nos quartiers. Je parle en connaissance de cause car mon arrondissement est celui qui porte le plus lourd effet de cette r�attribution des moyens�: le 11e voit 11 de ses �coles sortir de l?�ducation prioritaire sans aucune entr�e nouvelle. C'est pourquoi je tiens � d�fendre un amendement propos� par mon groupe, celui des �lus Socialistes et Apparent�s, pour organiser un accompagnement des �coles qui sortent de ce dispositif. En effet, la Ville apporte des moyens suppl�mentaires aux �coles en �ducation prioritaire et c'est heureux. Afin de lisser l'effet de la sortie de 45 �coles de ce r�seau, nous souhaitons abonder le projet de budget 2015 de 50.000 euros pour les moyens mat�riels de ces �coles et de 250.000 euros pour maintenir les moyens suppl�mentaires consacr�s aux ateliers bleus, aux classes de d�couverte � la neige, � la mer, � la campagne, aux classes vertes et aux classes patrimoine. Cet effort suppl�mentaire permettra de maintenir un niveau de deux ateliers pour les �coles concern�es et un taux de satisfaction de 60�% des classes de d�couverte. Pour conclure, je voudrais souligner combien nos choix budg�taires marquent un engagement d'autant plus fort car c?est lorsque les choses sont difficiles que les choix prennent tout leur sens. Solidarit�, environnement et innovation sont au rendez-vous du budget 2015�: c?est la raison de notre soutien entier � ce projet pour Paris.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire. Pour le groupe �cologiste de Paris, la parole est � Mme Marie ATALLAH.

Mme Marie ATALLAH. - Merci, Monsieur le Maire. Mon intervention porte sur la politique sociale de ce premier budget de la mandature. Je souhaiterais, tout d'abord, dire que nous partageons l?approche adopt�e pour construire ce premier budget. Comme l'avait annonc� Mme la Maire, il doit permettre � Paris d?�tre, malgr� la crise, une ville dynamique et solidaire. En ce sens, les �conomistes estiment que ce premier budget social se fixe des objectifs ambitieux et comporte des mesures fortes qui r�pondent clairement aux enjeux sociaux du contexte actuel. Avec 2,3 milliards d'euros pour la solidarit�, c?est un budget social qui r�siste aux contraintes de la politique sociale de l'Etat. En augmentant les budgets relatifs aux aides l�gales, comme le R.S.A. (plus 33 millions d'euros), l?A.P.A. (plus 7 millions d'euros) ou la P.C.H. (plus 18 millions d'euros), Paris assume pleinement ses responsabilit�s en mati�re de solidarit�. C'est d'ailleurs l'occasion pour nous, �lus �cologistes, d?exprimer ici haut et fort notre m�contentement vis-�-vis de l'Etat qui refuse de verser � notre collectivit� la totalit� de sa part de financement des aides l�gales. Avec un premier budget de 3 millions pour la grande cause de lutte contre l'exclusion, c'est un budget social qui vise � faire de Paris une ville mod�le de protection et d'insertion sociale des cat�gories les plus fragiles de sa population. Les �lus �cologistes participent, aux c�t�s de Mme VERSINI, au chantier de l?�laboration du "Pacte parisien contre l'exclusion" et saluent le financement de ses deux premiers projets pr�vus pour 2015�: un accueil de jour pour familles avec enfants mineurs et un huiti�me restaurant solidaire dans le 19e arrondissement. Un autre projet concret nous semble �tre prioritaire, Monsieur le Maire, � r�aliser en 2015. C'est pour cela que nous soumettons � notre Assembl�e un amendement budg�taire relatif � la cr�ation d?un espace d'accueil p�renne et favorable � l?insertion des familles de culture Rom. Ce budget social est aussi fond� sur les valeurs de l'efficacit�, l?�quit� et la justice sociale. Avec les mesures de modernisation et rationalisation de la gestion et du fonctionnement du Centre d'action sociale de la Ville et les mesures de r�forme relatives � certaines prestations, Paris arrive � pr�server sa politique de solidarit� en faveur des Parisiens qui rencontrent des difficult�s financi�res pour assumer toutes les d�penses de la vie quotidienne. Les �lus �cologiste soutiennent toutes ces mesures qui r�pondent � l'objectif de l'�quit� et de la justice sociale. Cependant, nous souhaitons proposer ici que soit �valu� l'impact de ces nouvelles mesures sur la mobilit� des personnes �g�es dans la ville pour ce qui concerne la r�forme li�e � l'attribution de la carte de transport et sur la qualit� du service rendu aux usagers en ce qui concerne la mesure qui consiste � supprimer le financement du co�t suppl�mentaire appliqu� par certains intervenants dans le domaine de l'aide � domicile. Nous soutenons �galement ce budget qui vise le double objectif de la r�duction des in�galit�s sociales comme des disparit�s spatiales. Avec l'annonce qu'aucun arrondissement parisien ne sortira du prochain dispositif "politique de la ville" et le maintien des financements de la Ville dans le cadre de ce dispositif, Paris r�affirme son engagement pour une action transversale et territorialis�e en faveur de l'ensemble de ses quartiers populaires, quartiers qui ont bien besoin d?une double action�: l?une urbaine et l'autre en direction de ces populations en difficult�. Pour mieux mobiliser les habitants des quartiers populaires de Paris et les int�resser � l?am�lioration de leur territoire, nous souhaitons souligner ici l'importance du chantier relatif au budget participatif, qui constitue l?un des plus beaux d�fis de la mandature, et souhaitons proposer que soit men�e une exp�rimentation sp�cifique aux quartiers populaires, en vue de faire �merger des projets �labor�s par et pour les habitants de ces quartiers qui, malheureusement, restent �loign�s de la participation � la vie de la cit�. Mon dernier point, que je souhaite souligner ici, est celui du budget de l'int�gration des populations �trang�res et immigr�es � Paris. Le budget en faveur de l'int�gration se doit, d?abord et avant tout, d?aider les plus d�munis dans leur acc�s au droit commun dans la ville, dans tous les domaines de la vie quotidienne, notamment et surtout le logement. Pour n'en citer qu'un parmi de nombreux exemples qui illustrent les difficult�s de ces populations les plus d�munies, je citerai le Plan de r�habilitation des foyers de travailleurs migrants que nous soutenons depuis son lancement en 2005 et qui n�cessite aujourd'hui, selon nous, un accompagnement plus adapt�, une meilleure volont� d'acc�l�rer l'avancement de ce chantier qui dure depuis plus de dix ans. Avec 20 millions, ce budget sp�cifique � l'int�gration correspond � notre vision de Paris capitale mondiale qui assume sa culture plurielle et qui se veut �tre une ville refuge pour les personnes qui fuient la mis�re �conomique ou �cologique, les violences des guerres ou encore la violence des dictatures. La population �trang�re ou immigr�e compte entre 15 et 20�% de la population parisienne. Elle est, pour nous, une source de richesse. Elle contribue � nourrir la diversit� sociologique et culturelle de Paris, mais aussi amplifie son rayonnement �conomique et sa capacit� d'ouverture sur le monde. Enfin, vous aurez compris, Monsieur le Maire, notre soutien fort � ce choix budg�taire en faveur de notre objectif d'une ville solidaire et durable, nous l'assumons avec vous et nous resterons actifs pour contribuer � faire avancer le progr�s social et humain. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame ATALLAH. Il restera une minute pour votre derni�re intervention. Pour le groupe Communiste et Front de Gauche, je donne la parole � M. Jean-No�l AQUA.

M. Jean-No�l AQUA. - Merci, Monsieur le Maire. Mon intervention portera sur nos deux v?ux concernant les lignes budg�taires de subvention aux p�les de comp�titivit�, ainsi que sur le projet de d�lib�ration sur "Paris et compagnie", qui a �t� rattach�e au d�bat budg�taire. La baisse de 11 milliards des dotations aux collectivit�s territoriales est � l'origine des difficult�s financi�res que nous rencontrons. Elle s'inscrit dans le pacte de pr�tendue responsabilit� conclu par un Gouvernement d�sireux de satisfaire aux dogmes lib�raux qui transpirent aussi, d'ailleurs, dans le contre-budget de l'UMP, aux dogmes lib�raux impos�s par Bruxelles, et notamment au dogme des 3�% de services publics. Au-del� de son caract�re non-scientifique, ce dogme des 3�% s'inscrit dans une logique avant tout comptable, o� les int�r�ts du capital passent avant l'int�r�t de la population. Les collectivit�s en font aujourd'hui les frais. Pour notre majorit� �lue sur un programme solidement ancr� sur des valeurs de gauche, o� le social et le d�veloppement des services publics sont fondamentaux, la baisse des dotations aux collectivit�s est contraire aux engagements de la gauche, mais c'est une r�alit�. Nous l'avons amortie et en partie compens�e par une s�rie de financements alternatifs, mais elle nous oblige � faire certains choix sur le court terme. Dans ce contexte, le soutien direct aux entreprises doit �tre revu � la baisse. Il s'agit tout d'abord d'une mesure de justice et d'�quilibre. Il serait incompr�hensible que notre collectivit� fasse des �conomies sur certains budgets, comme par exemple sur celui du scolaire ou de l'enseignement sup�rieur, et pas sur le soutien direct aux entreprises. Je parle ici du soutien direct. J'insiste, car notre collectivit�, en garantissant des services publics de qualit�, par exemple, en mati�re de transport, de recherche ou d'infrastructures, soutient "de facto" le tissu socio�conomique de notre territoire, dont b�n�ficient d�j� largement les entreprises. Mais au-del� de notre volont� de r�aliser des efforts �quilibr�s, il s'agit aussi, par ces deux v?ux, de responsabiliser les responsables. Je ne parle pas des responsables politiques, quoi que certains, sur les bancs de l'UMP, ont particip� aux gouvernements qui ont mis en place les politiques lib�rales � l'origine de la crise que nous connaissons, et r�p�tent aujourd'hui leur le�on �cul�e. Ils et elles pr�tendent aujourd'hui revenir aux affaires en se lavant les mains de leurs responsabilit�s. Il s'agirait d'arr�ter de prendre les gens pour des imb�ciles. Mais la crise financi�re de 2008, dont nous continuons de payer les cons�quences, est � la base, quand m�me, une crise du secteur priv� qui a �t� transf�r�e aux �tats via le soutien massif au secteur bancaire, puis �conomique. Par effet domino, les collectivit�s en paient d�sormais la facture avec la diminution de leurs dotations. Tout ceci pour garantir, dans une vision soi-disant lib�rale de l'�conomie, une politique de l'offre, o� l'on favorise les entreprises en priant pour que ce soit bon pour l'ensemble de la soci�t�. N'�tant pas adeptes des vaines esp�rances, nous pensons qu'il faut agir autrement. Les entreprises ont b�n�fici� du soutien de la collectivit� � l'origine de nos difficult�s�: elles doivent aujourd'hui contribuer � l'effort collectif, d'autant que les entreprises b�n�ficient d�j� largement du soutien direct de notre collectivit�, et ceci sans contrepartie, et visiblement sans r�sultats probants, puisque le ch�mage continue de s�vir. Elles vont b�n�ficier de nouveaux dispositifs, comme par exemple le cr�dit d'imp�t pour la comp�titivit� et l'emploi, ou le cr�dit imp�t recherche nouvelle g�n�ration. Avec ces deux dispositifs, ce sont pr�s de 20 et 5 milliards qui s'ajoutent aux 80 milliards de multiples aides, subventions, all�gements de cotisations sociales, dont la Cour des comptes pointe l'absence de r�sultats probants. Le soutien aux p�les de comp�titivit� s'inscrit dans cette logique, qu'il devient urgent de remplacer, vu son inefficacit� et son injustice. Au-del� des efforts d'�conomies, nous devons revoir profond�ment la nature de notre soutien au secteur �conomique. Je l'ai d�j� point� ici�: la cl� d'un soutien aux entreprises de nouvelle g�n�ration est pour nous dans la conditionnalit� des aides. La puissance publique doit allouer son soutien en fonction d'objectifs clairement identifi�s, facilement �valuables et d�finis d�mocratiquement. Ainsi, nous pourrons promouvoir des crit�res �conomiques, sociaux, en termes de cr�ation d'emplois, mais aussi de respect du Code du travail, des crit�res environnementaux et sanitaires, mais aussi des crit�res d�ontologiques. Pour conclure, au vu de nos engagements pour une politique bas�e sur les valeurs de la gauche en mati�re de logement, �ducation, culture, services publics, vie sociale, etc., nous pensons que le soutien direct au secteur �conomique doit �tre revu � la baisse. Nous demandons donc, par le biais de deux amendements, que le budget de subvention aux p�les de comp�titivit� et � l'agence "Paris et compagnie" soit r�duit afin de limiter les cons�quences de la r�duction des dotations aux collectivit�s sur l'action publique. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Jean-No�l AQUA. Pour le groupe UMP, la parole est � Mme Sylvie CEYRAC.

Mme Sylvie CEYRAC. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, au dernier Conseil de Paris, je m'inqui�tais d'�ventuelles suppressions ou modifications d'aides facultatives du Centre d'action sociale de la Ville de Paris. Si vous avez accept� de sanctuariser les aides facultatives destin�es aux familles, conform�ment au v?u de mon groupe que vous aviez pourtant rejet�, vous avez malheureusement concentr� les �conomies sur les personnes �g�es ou handicap�es. Les aides facultatives sociales du Centre d'action sociale concernent pr�s de 212.000 Parisiennes et Parisiens, pour un budget de 187 millions d'euros. Or, ces �conomies, vous les avez cibl�es sur les cartes de transport, dites cartes Emeraude et Am�thyste. Depuis 2012, vous aviez d�j� institu� une participation de 40 euros annuels. Vous souhaitez d�sormais que cette participation soit progressive, pourquoi pas, mais si un tiers d'entre eux b�n�ficieront encore de la gratuit� totale, deux tiers verront leur participation aller de 30 � 380 euros pour deux zones, et de 160 � 410 euros pour cinq zones. Certes, ramen�e au mois, la participation demand�e reste inf�rieure au co�t r�el de ces "pass", mais les personnes �g�es ou handicap�es savent compter et sauront ce que cela leur co�tera � l'ann�e. Vous aurez beau vous justifier en disant que vous intervenez par ailleurs pour ces publics � hauteur de 101 millions d'euros, cette r�forme aura sans doute des cons�quences douloureuses pour beaucoup. Vous le savez, cette carte de transport est pour elles un pr�cieux s�same, qui leur permet de sortir, de se d�placer sans limite, d'aller � des spectacles, des conf�rences, des expositions, m�mes pour quelquefois aller faire leur march�, tout simplement�; bref, de garder un lien social indispensable et �viter l'isolement dont souffrent tant de personnes fragilis�es. Vous devez cependant aussi vous souvenir de l'impact qu'a eu la participation de 40 euros que vous avez institu�e en 2012. Au dernier Conseil de Paris, j'avais d�j� lu une lettre, parmi tant d'autres re�ues, �crite au maire du 15e, parce que, pour un petit d�passement d'un euro, d'un seul euro, une personne ne pouvait plus b�n�ficier du Navigo � 40 euros, et elle expliquait qu'elle �tait tr�s touch�e et que cela �tait une vraie catastrophe pour elle. Pour certains, le paiement de 40 euros a d�j� �t� probl�matique. Imaginez la situation dans laquelle vous mettrez ceux qui devront payer 380 euros. Ainsi, vous faites 14 millions d'�conomies en ann�e pleine, au d�triment des Parisiennes et des Parisiens �g�s ou handicap�s qui seront directement victimes de votre mauvaise gestion. Enfin, je crains que vous soyez oblig�s de r�former prochainement les conditions d'acc�s au Navigo Emeraude Am�thyste, puisqu'� la fin de l'ann�e 2015, le S.T.I.F. mettra en place un Navigo unique. Pourquoi alors ne pas attendre cette �ch�ance pour proposer une r�forme�? Augmenter leur participation financi�re de fa�on importante, c'est aussi prendre le risque de d�courager les personnes �g�es ou handicap�es d'en faire la demande. Serait-ce votre objectif�? Ainsi, vous aurez moins de scrupules � supprimer cette aide plus tard. Vous aurez compris que notre groupe s'oppose totalement � cette r�forme et qu'il ne la votera pas.

M. Bruno JULLIARD, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame. Pour le groupe Socialiste et Apparent�s, la parole est � Mme Marinette BACHE.

Mme Marinette BACHE. - Merci, Monsieur le Maire. Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, c'est avec s�r�nit� et une certaine �motion que j'interviens sur le premier budget de cette mandature. S�r�nit�, car ce budget est dans la continuit� de la politique d'union de la gauche � Paris, qui g�re les affaires de notre Ville depuis 2001, avec un haut niveau d'investissement, qui va au-del� de nos engagements �lectoraux, puisque d�sormais, nous avons pour objectif d'atteindre les 10 milliards d'euros.

La crise qui perdure n�cessite que nous mobilisions l'ensemble de nos ressources pour permettre la sauvegarde et le d�veloppement de l'emploi, des services publics et � notre solidarit� de pouvoir s'exercer et s'amplifier, cela malgr� les contraintes de plus en plus lourdes que nous impose l'Etat et qui s'ajoutent au passif des transferts de charges sans compensation sous Nicolas Sarkozy, et la mont�e en puissance de notre participation au fonds de solidarit�.

S�r�nit�, donc, et �motion, car ce premier budget permettra d'entrer dans le concret�: le contrat �lectoral pass� avec les Parisiens. Il permettra �galement d'apporter le sceau, la vision, la d�termination de la Maire de Paris � la politique men�e par notre Municipalit�. Ce budget, comme annonc� dans les orientations budg�taires, est le budget de la solidarit�. En R�publique, la solidarit� et la justice sociale se greffent sur un m�me pilier, celui de l'�galit�. Leurs vecteurs en sont les imp�ts et les services publics. Je ne sais pas si chacun "contribue selon ses capacit�s et re�oit en fonction de ses besoins", soit, comme l'a dit M. VESPERINI, et confirm� par ce que j'ai entendu ce matin sur les bancs de la droite, "un pur manuel du socialisme", mais je sais que cela n'a rien � voir avec le fait de vouloir, comme le chante, dans son arrondissement, M. LECOQ, sanctionner les familles qui gagnent honn�tement leur vie, comme si seules les plus ais�es gagnaient honn�tement leur vie. La droite a ses concepts�; nous, nous avons les n�tres, dont celui de justice sociale, qui unifie notre majorit� municipale. Cette majorit� est de gauche et donc, consid�re que les imp�ts parisiens doivent plus aider les familles dont le quotient familial est de 2.500 euros que celles dont le quotient familial est de 5.000 euros. Ainsi, le changement tarifaire dans l'acc�s aux services publics parisiens va dans le bon sens. Oui il ne serait pas normal que nos imp�ts contribuent de fa�on identique lorsqu?un foyer avec deux enfants gagne 700, 1.700, 5.700, 7.500, 10.000 ou 15.000 euros par mois. Ce n'est pas un nouvel imp�t, comme le dit la droite, c?est permettre l'acc�s de tous � nos services publics avec une indemnit� d�gressive suivant le niveau de revenu, indemnit� qui, elle, est pay�e avec les imp�ts des Parisiens. La cr�ation des deux tranches suppl�mentaires exprime simplement cela. Il faut �tre d'une totale mauvaise foi pour y d�celer la fin de la mixit� sociale dans les conservatoires. S'il y a un probl�me dans les conservatoires, c?est la surrepr�sentation des tranches sup�rieures. S'il y a un probl�me de mixit� sociale, c'est la tr�s faible participation des milieux populaires. Je le rappelle � la droite�: malgr� un rattrapage certain, le taux d'effort est plus important dans les milieux populaires que pour ceux qui b�n�ficient de hauts revenus. Pour les conservatoires, l'effort demand� est m�me le double. Il me semble qu?il serait int�ressant que lors de cette mandature, nous nous fixions comme objectif de rendre cet effort au moins �gal. Cette solidarit� s'exprime par nos services publics, et les �lues r�publicaines socialistes sont particuli�rement heureuses de constater que ce premier budget y cr�e avec d�termination des emplois. 1.292 emplois cr��s, dont 117 li�s � la cr�ation de nouveaux �quipements ou � leur extension - gymnases, biblioth�ques, cr�ches, �coles et coll�ges. 40 postes suppl�mentaires pour nos cr�ches, ce qui permettra d'am�liorer les conditions de travail des personnels de la petite enfance et donc la qualit� de ce service public essentiel � la progression de l'�galit� femmes-hommes. Une priorit� affich�e par la cr�ation de 1.000 nouvelles places sur l'objectif des 5.000. Mes propos ne sont pas totalement d�sint�ress�s car dans les 57 millions d'euros des nouveaux projets de cr�ches pr�vus par ce budget, 14 sont d�di�s � la reconstruction de la cr�che collective 14-16, rue de Noisy et trois � la restructuration de la cr�che rue Pelleport, dans le 20e. Je note �galement avec satisfaction que nombre de ces emplois (940) sont li�s � la mise en ?uvre du contrat "Enfance jeunesse" sign� avec la C.A.F., qui permet de donner des moyens suppl�mentaires aux �coles maternelles et primaires des quartiers prioritaires. Car nous devrons absolument accentuer, non seulement notre investissement dans les quartiers prioritaires de la Ville - c'est un des axes du P.I.M. -, mais nous devons y accentuer la pr�sence et le d�veloppement de nos services publics. La pr�sence de services publics et d'agents publics dans ces quartiers est un gage d'am�lioration du quotidien. Ce budget le permettra. Il accentuera la possibilit� pour tous les Parisiens d'acc�der � la culture, � des �coles et � des loisirs de qualit�, et � des soins en secteur 1. Saluons tout particuli�rement les 15 millions d'euros consacr�s aux biblioth�ques et les 48 millions d?euros consacr�s aux politiques en faveur de la jeunesse et du sport. Il serait trop long bien s�r de faire �tat ici de l'ensemble de nos politiques et des acteurs qui permettent d'aider � l'�galit� d'acc�s au droit, qui est un objectif fondamental des services publics. Citons les cours municipaux d'adultes, les PAD, les PIMS, le programme de r�ussite �ducative, la mission �galit� femmes-hommes, sans oublier le programme d�partemental d?insertion et le programme d'acc�s � l'emploi qui, avec 55 millions d'euros, sont loin d'�tre un gadget. Notre soutien aux associations qui accompagnent les chercheurs d'emploi pour pr�s de 22 millions d'euros et concerne souvent de petites associations qui interviennent dans les quartiers politique de la ville en y d�veloppant des actions sur mesure et les formations � vis�e professionnelle et/ou qualifiantes. Avoir acc�s au droit passe aussi par la ma�trise de notre langue. Son enseignement est le premier acte de solidarit� vis-�-vis des nouveaux Parisiens issus de l'immigration non francophone. C'est environ 4 millions d'euros qui sont consacr�s aux passerelles linguistiques vers l'emploi, et 6 millions d'euros pour l'apprentissage du fran�ais. Cet apprentissage est �galement organis� pour les jeunes dans 46 centres d'animation. De la m�me fa�on et pour les m�mes raisons, notre majorit� peut s'enorgueillir de soutenir un vaste tissu d'associations ?uvrant � l'int�gration sur les th�mes de la citoyennet� et de l'acc�s au droit. Je n'oublie pas non plus notre politique sociale, mais L�a FILOCHE devrait d�velopper ce th�me dans un instant. Notre enveloppe budg�taire d�di�e de 3 millions d'euros permettra de commencer la mise en ?uvre du pacte parisien contre la grande exclusion. Nous saluons � ce propos la conception r�affirm�e par la continuation du projet "Premi�res heures" qu?il ne saurait y avoir de sortie durable de la rue sans acc�s � l'emploi. Ce budget remet au go�t du jour le volontarisme politique et la promotion de la citoyennet�, de l'�galit�, de l'acc�s au droit. En m�me temps, il ?uvre � la relance �conomique pour Paris et l?Ile-de-France. Puisse-t-il inspirer d'autres d�cideurs en manque de rep�res et d'efficacit�! Bien s�r, les �lues r�publicaines et socialistes voteront ce budget avec enthousiasme. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Marinette BACHE. Pour le groupe �cologiste de Paris, la parole est � Mme Fatoumata KON�, pour une minute.

Mme Fatoumata KON�. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, la Ville de Paris est un centre culturel majeur. Elle joue un r�le de premier ordre sur la sc�ne culturelle nationale et internationale et doit donc montrer l'exemple. Le groupe �cologiste de Paris se r�jouit de la pr�servation du budget culturel durant cette mandature. Cette quasi-stabilit� budg�taire permettra de continuer le travail des acteurs qui officient dans ce domaine pour notre Ville. Il nous semble toutefois n�cessaire de r�affirmer notre vigilance dans le futur pour que ne se renouvellent pas les d�cisions que nous avons condamn�es dans le pass� concernant les choix trop prestigieux et co�teux faits dans notre ville en mati�re d'�quipements culturels tels que la philharmonie. Les enjeux majeurs, pour tous les grands �quipements culturels de ce type dans notre ville se r�sument en deux points�: l'�galit� d'acc�s � la culture, l'�galit� entre les quartiers. L'�galit� entre les quartiers demeure un combat � poursuivre dans notre ville. Ce clivage est-ouest est encore trop pr�sent. C'est �galement par des �quipements et des projets de proximit� ancr�s localement que nous parviendrons v�ritablement � r�tablir un �quilibre. Dans la continuit� de ces revendications d'�galit� d'acc�s � la culture, le groupe �cologiste de Paris a d�pos� un v?u relatif � l?�tude de la gratuit� des pr�ts de CD dans les biblioth�ques jeunesse pour permettre au plus grand nombre de profiter de cette offre. Sur le plan des �quipements culturels, nous nous r�jouissons du maintien de la subvention de fonctionnement d'un montant de 40.000 euros allou�e � la maison d'Europe et d'Orient. Nous souhaitons rappeler l'importance de ce type de structure unique en Europe, qui a pour but la cr�ation artistique et l?activit� culturelle en relation avec l'id�e europ�enne. Merci.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame KON�. La parole est � Mme Emmanuelle BECKER, pour le groupe Communiste - Front de gauche.

Mme Emmanuelle BECKER. - Merci, Monsieur le Maire. Chers coll�gues, maintenir les investissements pour les �coles et les coll�ges de notre territoire t�moigne d'un programme politique ambitieux sur les questions d'�ducation. Le budget d'investissement est en hausse de 7�% par rapport � l'ann�e 2014, et cet effort maintenu est un r�el motif de satisfaction. Cependant, nous pensons que certaines �conomies sur le fonctionnement du p�riscolaire ne nous semblent pas judicieuses. Les baisses pr�vues, notamment sur les projets comme les vacances arc-en-ciel, les classes d�couverte, les ateliers bleus ou encore les budgets allou�s au transport scolaire doivent �tre selon nous r��valu�es et compens�es. Et c'est dans ce sens que nous d�posons plusieurs amendements au budget 2015. C'est par ces dispositifs que notre majorit� de gauche se distingue depuis plusieurs ann�es. Nous portons collectivement l'exigence d'un p�riscolaire de qualit� pour tous. Pourquoi porter l'exigence d'un p�riscolaire de qualit� pour tous�? Car nous sommes conscients que cela permettra de contribuer � r�duire les in�galit�s sociales qui touchent les jeunes Parisiens en fonction de leur naissance ou de leur territoire. Dans cette p�riode de crise, d'accroissement en fl�che des in�galit�s �conomiques dans notre pays, les moyens allou�s au p�riscolaire pour �viter cette reproduction des in�galit�s sont des enjeux cruciaux. C'est sur l'�galit� que nous concentrons notre combat sur l'�cole. Notre combat pour la r�duction des in�galit�s, nous le menons par le biais de notre v?u sur la r�forme de la carte de l'�ducation prioritaire. Les moyens suppl�mentaires accord�s � l'apprentissage dans les quartiers qui concentrent les difficult�s doivent �tre d�termin�s � partir des besoins formul�s par les communaut�s �ducatives et les �lus de proximit�. Notre combat pour la r�duction des in�galit�s, nous le menons en soutenant la cr�ation de nouvelles tranches sup�rieures au quotient familial pour am�liorer la progressivit� des contributions des foyers. Garantir plus de moyens aux caisses des �coles pour d�livrer une alimentation saine � tous les enfants parisiens en faisant contribuer davantage les foyers dont le revenu se situe entre 10.000 et 15.000 euros par mois ou sup�rieur � 15.000 euros par mois rel�ve pour nous de l'�quit� et de la justice sociale. C?est �galement dans ce sens que nous nous opposons fermement � tous les syst�mes de d�rogation � la carte scolaire. La carte scolaire, outil r�publicain de mixit� sociale, est l'outil le plus important dont nous disposons pour limiter le ph�nom�ne de ghetto�sation scolaire. Enfin, nous sommes fermement oppos�s aux subventions que nous sommes oblig�s de verser aux �tablissements scolaires priv�s. Combien de temps encore cette loi va nous obliger � financer ces �coles, coll�ges, lyc�es priv�s�? Combien de temps allons-nous contribuer � ce syst�me contraire � notre vision d'�cole r�publicaine�? Ne nous y trompons pas, ce budget 2015 est ambitieux sur les questions du p�riscolaire. Nous pensons qu'il doit �tre encore plus ambitieux pour donner encore plus de chances aux enfants parisiens de se sortir du cercle vicieux des in�galit�s �conomiques et sociales. Il n'y a pas de s�paration entre investissement et fonctionnement sur l?�cole�: tous les moyens mis en place repr�sentent un investissement sur l'avenir. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Madame BECKER. Pour le groupe U.M.P., la parole est � Mme Julie BOILLOT.

Mme Julie BOILLOT. - Merci, Monsieur le Maire. Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je m'attacherai � partager avec vous quelques r�flexions sur le budget consacr� aux transports, � la voirie et aux d�placements. Commen�ons par les points positifs car, oui, il y en a quelques-uns. Nous adh�rons � la cr�ation de 200 nouvelles places de stationnement autopartage, au maintien de l'effort sur le dispositif PAM, au d�ploiement de 216 nouvelles bornes d'Autolib' et � la mise en place d'un abonnement sp�cifique aux entreprises, � la cr�ation de 60 bornes de charge rapide �lectrique, ou � la poursuite de la prolongation du T3 et de la ligne 14. Nous adh�rons aussi au principe de consacrer un effort financier important � l'am�lioration du quotidien des 100.000 riverains imm�diats du boulevard p�riph�rique, par la pose de nouvelles enrob�es phoniques. Les transports disposent en 2015 d'une enveloppe stabilis�e. La contribution au S.T.I.F. est maintenue � 374 millions d'euros, mais les priorit�s que vous d�fendez au sein de l'autorit� organisatrice, loin de nous convaincre, nous opposent. La mise en place du "pass" Navigo � tarif unique au 1er octobre 2015, sent bon le coup de pouce �lectoraliste pour les r�gionales. Ce tarif unique artificiellement sous-�valu� � 70 euros, co�te aussi 550 millions d'euros en ann�e pleine, p�se principalement sur les entreprises parisiennes par une augmentation du versement de transport et se fait au d�triment de l'investissement sur le r�seau existant. Pourtant les usagers, qu'ils soient Parisiens ou Franciliens, nous le disent et nous le r�p�tent. L'am�lioration de leurs conditions de circulation, fiabilit�, s�curit�, confort, est leur priorit� premi�re. L'association des usagers des transports en Ile-de-France vous l?a d'ailleurs vertement rappel�, mais pour reprendre les propos du d�put� socialit� Olivier FAURE�: "Esp�rons que les �lecteurs, eux, se souviendront de ce cadeau". Nous, nous aurions fait autrement. A Paris, le lancement de l'exp�rimentation de l'ouverture continue du m�tro le week-end, l'extension des horaires de circulation sur le r�seau bus ou tramway, ou encore le d�veloppement de minibus de desserte des bois, auraient �t� plus utiles d�s 2015. Vous regardez beaucoup ailleurs en Europe, notamment quand il s?agit de justifier le doublement des tarifs de stationnement. Mais inspirez-vous aussi des bonnes pratiques, londoniennes ou berlinoises, pour am�liorer l'existant et innover dans les services. S'agissant de la voirie, un chiffre a retenu mon attention�: 1,8 million d'euros. C'est le budget de fonctionnement consacr� � l'entretien de la chauss�e et des trottoirs, qui repr�sente 48�% du domaine parisien d�di� exclusivement aux pi�tons et cyclistes. Vous assumez de r�duire ce budget d'entretien. J'ai une question simple�: comment pouvez-vous continuer � promouvoir les modes de d�placement doux que sont la marche et le v�lo, lorsque l'entretien de l'espace public d�di� existant est d�laiss�. Pour rappel, en 2014, vous avez consacr� 4 millions d'euros au seul comblement des nids-de-poule sur la chauss�e. Enfin, en mati�re de d�placement, vous cr�ez 1.500 nouvelles places de deux-roues motoris�s, ce qui portera le stationnement total � 43.500 places, alors que circulent dans Paris et la proche banlieue au moins 150.000 engins. La Maire de Paris s'est engag�e � cr�er 20.000 nouveaux emplacements sur la mandature. Il va donc falloir se montrer plus ambitieux pour tenir cette promesse d'ici 2020. Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Madame BOILLOT. La parole est � Mme L�a FILOCHE, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

Mme L�a FILOCHE. - Merci, Monsieur le Maire. Mes chers coll�gues, la gestion saine des finances de notre capitale permet aujourd'hui l'�laboration d'un budget s�rieux et combatif, pr�sentant notamment au niveau de la solidarit� un engagement sans pr�c�dent. C'est � ce sujet d'ailleurs que je souhaite attirer votre attention parce que la crise que conna�t notre pays touche les plus pr�caires de nos concitoyens. Nous le savons tous�: il est essentiel que les collectivit�s soient un rempart face aux effets de cette m�me crise. M�me si nous regrettons encore que les dotations des collectivit�s soient revues � la baisse par l'Etat, nous souhaitons tout de m�me faire de Paris une ville qui prot�ge, qui innove et qui renforce la solidarit�. Cela faisait partie de nos engagements de campagne et le budget social que je souhaite vous pr�senter maintenant, le prouve. Cela a d�j� �t� dit, mais dans le cadre des 130 millions d'euros d'�conomies de fonctionnement, nous avons conserv� notre objectif premier de ne pas d�grader la qualit� des services rendus aux Parisiens, notamment pour les plus vuln�rables. Nous avons aussi gard� comme principe que les agents de la Ville qui participent au bon fonctionnement de ces services publics, ne soient pas mis de c�t� dans ce budget. J?y reviendrai dans la seconde partie de mon intervention. L'effort budg�taire que nous pr�sentons nous permet, d�s 2015, d'engager une politique d'investissement ambitieuse pour r�pondre aux besoins des Parisiens avec, en particulier, 86 millions d'euros d�di�s aux familles et � la petite enfance, et 27 millions d'euros pour l'action sociale et la sant�. Dans le cadre du plan d'investissement qui a �t� pr�sent�, le focus en mati�re de cr�ation des nouveaux �quipements est tout aussi impressionnant�: ouverture de deux EHPAD dans le 15e arrondissement et le 14e arrondissement, ouverture de deux restaurants solidaires dans le 8e arrondissement et le 9e arrondissement, ouverture d'un nouveau local de l?EPI Minimes afin de permettre aux b�n�ficiaires du RSA du centre de Paris de b�n�ficier d'un accueil de proximit�. Je suis d�sol�e, mais il y a vraiment beaucoup de bruit autour de moi. Merci beaucoup. Nous portons aussi sur la ligne de fonctionnement 3 millions d'euros pour la mise en ?uvre du pacte parisien contre la grande exclusion que Dominique VERSINI d�veloppe actuellement dans le cadre de groupes de travail, � la fois tr�s productifs et tr�s dynamiques. Pour ce qui concerne le budget du centre d'action sociale de la Ville de Paris, le CASVP, nous avons choisi de revaloriser certaines offres et de prolonger leur dur�e d'attribution. C'est notamment le cas pour Paris Solidarit� et tous ses corollaires qui seront valables pour deux ans � partir du deuxi�me renouvellement. C'est aussi le choix que nous avons fait pour les prestations de soutien � domicile (t�l�alarme, coiffure, p�dicure, port de repas) qui seront d�sormais valables pour quatre ans et en maintenant une facturation du service fait en annualisant le service et en conservant la possibilit� de le r�silier � tout moment. C'est aussi le cas pour ce que l'on conna�t sous le nom de PAPADO, Paris Petit � domicile, qui est vers�e d�sormais directement jusqu'aux trois ans de l'enfant, alors qu?elle l'�tait seulement pendant un an. Dans ce cadre-l�, nous revalorisons aussi le plafond de ressources du dispositif Paris Sant�, passant pour les personnes seules de 891,69 euros � 900 euros et pour les couples de 1.417,53 euros � 1.430 euros. Nous supprimons l'obligation de d�tenir la carte Paris � domicile, et de sa participation financi�re qui �tait de 38 euros, pour avoir acc�s aux prestations de maintien � domicile. D�sormais, nous attribuerons l'aide Paris Energie Familles sur la base des revenus d�clar�s dans l'imposition, et non sur les ressources, comme c'est le cas pour l'aide au logement. Enfin, nous r�visons la grille de participation financi�re � l'obtention du "pass" Navigo, Emeraude, Am�thyste. Je sais que ce point fait d�bat dans les rangs de l'opposition. Nous prenons les mesures qui nous paraissent, encore une fois, r�pondre au mieux � la progressivit� des aides et, donc, � une meilleure justice sociale. La r�vision des conditions d'attribution des cartes de transport permettra � la Ville de r�aliser une �conomie substantielle estim�e � 5 millions d'euros � terme. Les Parisiens qui verront leur contribution augmenter de fa�on importante sont, pour une grande partie d'entre eux, ceux qui b�n�ficient de revenus largement situ�s au-dessus du revenu m�dian national. Par ailleurs, j'en profite aussi pour rappeler que Paris demeure exemplaire en mati�re d'aide au transport en Ile-de-France, puisque les autres d�partements de la petite couronne r�servent ce type d'aide d�j� aux seules personnes non imposables. Nous sommes donc encore dans un cadre qui se veut progressif et r�aliste vis-�-vis des Parisiens. Je profite de mon intervention pour vous pr�senter l'amendement budg�taire des �lus du Groupe Socialiste et Apparent�s, qui demande qu'une subvention exceptionnelle de 50.000 euros soit attribu�e � Emma�s Solidarit� pour leur permettre de r�pondre � la d�tresse psychologique et aux besoins des personnes fuyant les pers�cutions et les guerres, qui se retrouvent � Paris dans l?attente d'une r�gularisation, dont la situation ne permet d'avoir pour l'instant que tr�s peu de secours. Nous souhaitons, par cet amendement, attirer l'attention des �lus que nous sommes, mais aussi de tous les Parisiens, sur le fait que la solidarit� est la base de notre vivre ensemble et que c'est une priorit� pour nous. Je vous invite donc � soutenir par votre vote favorable cet amendement budg�taire. Et sans transition, mais avec tout autant de volont� de vous convaincre et de valoriser nos choix budg�taires, je continue mon intervention par la pr�sentation des choix en mati�re d?emploi dans le budget 2015, parce qu?� ces �conomies qui s'inscrivent parfaitement dans la recherche constante d'une plus grande efficience de la d�pense publique, s'ajoute une hausse ma�tris�e des d�penses de personnels d�di�es � l'action sociale de notre Ville et de notre D�partement. Je citerai ici, et c'est rare, Pierre Mauroy, qui disait tr�s bien�: "Etre fonctionnaire territorial n'est pas un gros mot". Eh non�! Un fonctionnaire territorial, c?est celui qui permet que tous les Parisiens b�n�ficient d'un bon niveau de service public, des plus petits aux plus �g�s, des logements en passant par la voirie, de la propret�, des espaces verts. Les fonctionnaires territoriaux sont aujourd'hui nos meilleurs porte-paroles en mati�re de qualit� de service public. Je prends comme exemple le CASVP qui poursuivra sa gestion rigoureuse des ressources humaines, tout en prenant en compte les �volutions r�glementaires, ainsi que les mesures d'adaptation des emplois n�cessaires pour r�pondre aux besoins des Parisiens. Dans ce cadre, nous cr�ons quatre postes pour permettre l'ouverture des deux restaurants solidaires. Nous mettons en place l'avancement automatique d'�chelons pour les agents, permettant une politique dynamique de promotion de grade et de progression de carri�re, et donc de r�mun�ration plus satisfaisante pour ces personnels qui, pour la grande majorit� d'entre eux, font des m�tiers difficiles aupr�s de publics tr�s fragiles. J'en profite d'ailleurs pour leur rendre hommage et les remercier pour le d�vouement dont ils font preuve en particulier durant les p�riodes hivernales. Mais le BP 2015 n'oublie pas non plus de donner les moyens humains suffisants et n�cessaires � la bonne mise en musique de notre politique parisienne, toujours plus solidaire et au service des Parisiens. En ce qui concerne les personnels de la Ville, nous avons d�cid� de mobiliser d'importants moyens pour faire en sorte que notre administration puisse correctement relever les d�fis qui s'imposent � nous, dans un cadre tr�s contraint budg�tairement�; je ne reviens pas sur ce cadre. Le budget de la collectivit� en mati�re de d�penses de personnels s'�l�ve � 2.259 millions d'euros. La progression de 35 millions d'euros par rapport aux cr�dits ouverts en 2014 correspond, en fait, � la revalorisation des grilles indiciaires pour les agents de cat�gorie C qui travaillent � la Ville. C'est aussi li� � l'impact de l'�volution du S.M.I.C. et des cotisations employeurs dont nous nous acquittons. Avec ce budget 2015, la Ville r�affirme donc sa volont� d'am�liorer le pouvoir d'achat, les carri�res, ainsi que les conditions de travail de celles et ceux qui permettent au quotidien que la qualit� des services publics que nous souhaitons soit une r�alit� pour les Parisiens. Et l� aussi, je profite de mon intervention pour les remercier de leur engagement et de leur pr�sence indispensable sur le terrain, comme en back office. Sans eux, il est certain que la Ville de Paris ne serait pas ce qu?elle est. Nous avons donc pr�par� ce budget primitif 2015 avec la cr�ation de 117 postes au titre des nouveaux �quipements, 83 postes au titre des renforcements et 151 au titre de l'am�nagement des rythmes �ducatifs. De plus, avec le concours de la C.A.F., ce sont 940 postes qui sont ouverts au titre du contrat "Enfance Jeunesse". C'est � destination des enfants et dans le p�riscolaire que nous cr�ons de nouveaux postes en priorit�. Au total, la Ville va donc cr�er 1.291 postes, auxquels il faut ajouter 55 transformations de contractuels en titulaires, dans l'objectif, que nous avons toujours, de r�sorber l'emploi pr�caire. C'est donc, et j?en conclus par-l�, en mati�re sociale un budget volontariste et guid� par la justice sociale que nous avons port�e durant la campagne. C'est aussi un budget qui se veut rigoureux par les temps qui courent, tout en n?oubliant pas que, pour avoir un meilleur service public, il faut assumer une politique salariale forte. Je crois bien que c'est ce � quoi nous sommes arriv�s avec ce budget et c'est plut�t une force pour notre collectivit� d'assumer non seulement ses priorit�s en mati�re sociale pour les Parisiens mais aussi en mati�re salariale pour les agents qui assurent au quotidien la r�ussite de nos engagements. Je vous remercie.

(Mme la Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Madame FILOCHE. Je donne la parole � M. Didier LE RESTE, pour le groupe Communiste - Front de Gauche.

M. Didier LE RESTE. - Merci, Madame la Maire. Avant d'�voquer le budget sous l'angle de la probl�matique des transports, je voudrais dire deux choses. D�j�, pour dire que notre groupe ce matin n'a pas boud� son plaisir d'entendre des �lus de Droite reconna�tre � leur fa�on la consistance et la port�e de l'action des Communistes � Paris. Je pense que cela devait �tre relev�; une fois n'est pas coutume�! Deuxi�mement, j'ai �t� aussi, mais je ne suis pas le seul, surpris et interpell� d'entendre Mme Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET donner des le�ons de bonne gestion, de moindre endettement de la Ville alors qu?elle a fait partie de gouvernements de Droite qui ont s�rieusement augment� la dette publique, de l'ordre de 600 milliards d'euros en quelques ann�es, passant de 66�% du P.I.B. � 86�%. J'appelle donc � un devoir de m�moire et aussi � une certaine humilit�. Cela dit, le groupe Communiste - Front de Gauche constate avec une certaine satisfaction que la lutte contre la pollution atmosph�rique a �t� prise par le bon angle�: celui des investissements importants dans les transports publics, des investissements dans les transports qui se font notamment sous l'impulsion du Syndicat des Transports d?Ile-de-France, dont nous faisons partie. En mati�re d'organisation des transports, la dimension r�gionale est pertinente. C'est donc plus de 1 milliard d'euros qui seront investis par le S.T.I.F. pour le budget 2015, des investissements dont les Parisiennes et les Parisiens profiteront. Nous pouvons notamment parler du prolongement de certaines lignes de m�tro parisien, de la fusion de ses lignes 3 bis et 7 bis qui am�lioreront la qualit� de vie de ceux qui vivent et travaillent � Paris. Les 140 millions d'euros de ressources suppl�mentaires pour la R�gion, issus de recettes fiscales nouvellement cr��es, vont participer au renouveau du tissu des transports franciliens. Nous pouvons �galement nous r�jouir de la mise en place du "pass" Navigo � tarif unique, avanc�e permise par la Gauche au Conseil r�gional qui abolit en partie le syst�me des zones de transport francilien, pour donner plus d'unit� � la R�gion Ile-de-France, et marque une nouvelle �tape n�cessaire � la transition �cologique. Nous avons gagn� des batailles tr�s importantes sur les investissements, mais il nous reste encore de nombreux chantiers pour r�aliser cette transition �cologique qui devient de plus en plus indispensable et qui doit �tre port�e par le service public, si nous voulons qu'elle soit partag�e par tous. Nous pensons notamment � l?acheminement des marchandises dans Paris, dans une conception de multimodalit�. Des investissements doivent �tre r�alis�s en ce sens, aux fins de d�velopper le fluvial et le ferroviaire pour que les p�les multimodaux servent � un nouveau d�veloppement �conomique de Paris�: un d�veloppement �conomique �coresponsable pour faire revivre l'industrie dans le respect de l'environnement. A cet effet, et toujours dans le souci d'am�liorer la qualit� de l'air, nous proposons, entre autres, de lancer une fili�re de construction de bus �lectriques qui serait profitable � nos op�rateurs publics, comme la R.A.T.P. notamment. Comme vous le mentionnez dans votre communication, nous insistons sur le fait, pour ne pas insulter l'avenir, de conserver des infrastructures de transport, comme la Petite ceinture ferroviaire, ou du moins certains tron�ons, pour organiser cette multimodalit�. Nous ne pouvons pas nous passer de ressources qui sont d�j� � notre disposition pour cr�er un Paris durable, �cologiquement responsable, pour que les bienfaits d'un plus grand respect de l'environnement soient b�n�fiques � tous. Au niveau du budget parisien, nous actons positivement le fait que nous nous dirigeons vers la r�duction de la place de l'automobile, comme des v�hicules � �nergie fossile en g�n�ral. C?est un plan de lutte contre la pollution atmosph�rique qui se met en place, pour lequel s'organise l'alternative � l'utilisation des hydrocarbures dans notre ville en limitant l'utilisation des v�hicules diesel. Si nous sommes, bien entendu, d?accord avec l'esprit, nous devons cependant �tre vigilants sur les moyens que nous mettons en place pour y arriver. La transition �cologique est un d�fi qui doit profiter � tous les acteurs de notre territoire et le cadre budg�taire contraint ne doit pas, de notre point de vue, restreindre les dispositifs de promotion de l'utilisation des transports en commun�; je veux parler de la r�forme du "pass" Navigo-Emeraude-Am�thyste, qui a �t� mis en place pour favoriser l'utilisation des transports pour les personnes �g�es. L'amendement pr�sent� par ma camarade Dani�le PREMEL a aussi pour but de ne pas diminuer ces incitations � privil�gier les transports publics. � l'exception des remarques que nous avons faites sur certains aspects, la part "transport" du budget 2015 est dans l'ensemble satisfaisante. Beaucoup a �t� fait, beaucoup reste � faire, mais ce processus doit continuer d?associer les Parisiennes et les Parisiens, si nous ne voulons pas casser cette dynamique. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Didier LE RESTE. La parole est � Mme Catherine DUMAS, pour le groupe U.M.P.

Mme Catherine DUMAS. - Merci, Madame la Maire. Madame la Maire, en ce qui concerne votre politique culturelle, je voudrais tout d'abord faire une remarque de forme. Lors de votre �lection, nous avons pris bonne note du fait que votre premier adjoint �tait �galement charg� de la culture et des m�tiers d'art. Nous nous en sommes r�jouis. La culture, si proche du sommet de l'Ex�cutif�! Dans le cadre du fonctionnement de la 2e Commission, nous avons souhait� l'organisation d'un s�minaire afin d'�clairer les Commissions sur les grandes orientations culturelles de la Ville. Cette rencontre a eu lieu le 26 novembre et nous vous en remercions. En revanche, quelques jours plus tard, quelle n'a pas �t� notre surprise, lors de la r�union de notre Commission, de nous voir proposer pour discuter du budget une s�rie de "slides" difficilement d�chiffrables et dont vous avez refus� de nous communiquer une version papier�! En clair, les commissaires n'ont pas pu pr�parer cette s�ance dans des conditions acceptables. Cette r�tention d'information est un mauvais signe vis-�-vis de l'opposition mais �galement vis-�-vis des Parisiens. Sur le fond, une fois n'est pas coutume, je n'ai rien � redire sur les acquisitions dans les mus�es ou encore sur les cr�dits budg�t�s en faveur du patrimoine cultuel. En revanche, nous avions cru comprendre que les m�tiers d'art confi�s � M. JULLIARD �taient une de vos priorit�s. Pas du tout�! Il appara�t que les cr�dits sont en baisse de 18�%. Quel dommage�! Alors qu?ils repr�sentent des emplois qualifi�s � Paris, une valorisation de nos savoir-faire � l'international. Les artisans et cr�ateurs parisiens appr�cieront�! En ce qui concerne la Philharmonie, qui alimente r�guli�rement la presse, qui ouvrira dans un mois, nous ne connaissons toujours pas le montant exact de la subvention. Vous nous avez expliqu� que le financement public devait diminuer sans que la programmation n'en p�tisse. Pouvez-vous nous �clairer sur ce point�? Enfin, je voudrais dire quelques mots sur la nuit � Paris ou plut�t vous interroger sur la nuit � Paris�: Quelles sont les d�cisions du premier Conseil parisien de la nuit�? Y a-t-il une politique ambitieuse en la mati�re, avec un Paris qui vivrait 24 heures sur 24, comme c'est le cas dans de nombreuses capitales europ�ennes�? Et puisque c'est d'actualit�, que pr�parez-vous pour le 31 d�cembre, alors que vous vous �tes enfin ralli�e � notre id�e qu'il n'�tait plus possible de voir des "Nuits magiques" dans le monde entier et rien � Paris�? Alors, en conclusion, Madame la Maire, allez-vous enfin r�veiller le r�veillon du Nouvel An�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je rappelle que c'est le d�bat budg�taire. Monsieur Fran�ois-David CRAVENNE, vous avez la parole.

M. Fran�ois-David CRAVENNE. - Merci, Madame la Maire. Madame la Maire, mes chers coll�gues, le marxisme avait fait du socialisme l'avant-derni�re �tape de la transformation de la soci�t�, dont l'aboutissement �tait le communisme. Cette soci�t� id�ale, bas�e sur le fameux principe "� chacun ses besoins", envisageait dans cette �tape ultime un �chelonnement des salaires allant de 1 � 6. La nouvelle grille tarifaire concernant les conservatoires mais aussi, comme Florence BERTHOUT l?a talentueusement d�nonc� tout � l'heure, les centres d'animation et les cantines, a r�veill� en moi ces souvenirs d'�tudiant. Marx lui-m�me avait vu dans cet �chelonnement salarial, de 1 � 6 donc, le mod�le le plus abouti de la justice sociale. Il n?avait pas � ma connaissance song� � aller plus loin. L?Ex�cutif parisien, si�! Pour vous, Madame la Maire, la d�finition des nouveaux tarifs a d?abord un objectif de lisibilit�. Ce qui est parfaitement lisible, c?est avant tout une intention politique � laquelle le h�ros de l?extr�me gauche mondiale lui-m�me n?avait pas song�. C?est ce que j?appellerai la contribution punitive. Il serait d?ailleurs int�ressant de proc�der � une �tude comparative du pouvoir d?achat d?une famille b�n�ficiant d?aides diverses, je pense notamment � certaines cat�gories de familles qui ont acc�s aux logements, avec celui d?une famille que la gauche parisienne semble consid�rer comme riche. Cette famille, apr�s s?�tre acquitt�e de l?imp�t sur le revenu au niveau que nous connaissons, doit payer un loyer dans le parc priv�. Cette famille � laquelle on a supprim� les allocations familiales et qui doit d�sormais d�bourser des sommes importantes afin que leurs enfants puissent acc�der � ces activit�s. Ajouter � cela l?augmentation corollaire des prix des repas dans les cantines scolaires et autres taxes invent�es par les esprits tr�s cr�atifs en la mati�re de votre �quipe, ces familles sont-elles in fine vraiment privil�gi�es�? Nous aurions certainement des surprises en comparant avec des cat�gories dites inf�rieures le niveau de vie de ces familles vis�es par ces nouvelles augmentations. On devine ais�ment les vis�es politiques, voire politiciennes, qui se cachent derri�re de telles mesures en constatant, h�las, une fois encore avec consternation, qu?elles s?�loignent de plus en plus clairement du pr�texte derri�re lesquelles elles s?abritent, celui de la justice et de la mixit� sociale. Nous souhaiterions que vous arr�tiez d?utiliser votre cr�ativit� pour affaiblir des Parisiens et que vous la mettiez, entre autres, au service d?une politique d?enseignement musical digne de ce nom. Depuis des ann�es, l?Ex�cutif a progressivement centralis� l?administration des conservatoires municipaux d?arrondissement et abandonn� les synergies artistiques qui existaient entre les arrondissements. En 2013, devant la fronde des �l�ves, parents d?�l�ves et professeurs des conservatoires, l?Ex�cutif avait en revanche eu raison d?abandonner sa r�forme, consistant � coordonner l?ensemble de l?enseignement musical � Paris, dont l?une des pistes �tait de cr�er un tronc commun avec une formation qui d�marrerait pour tous les enfants � l?�cole et se poursuivrait pour les plus motiv�s au conservatoire. Ne recommencez pas vos erreurs d?hier. Nous avons re�u des professeurs furieux, nous avons �cout� des parents d?�l�ves qui ne comprennent pas d?�tre si peu entendus. Pourquoi n?avez-vous pas � c?ur de valoriser les conservatoires au lieu de chercher � les supprimer�? Pourquoi faites-vous de la provocation en disant que les conservatoires portent bien leur nom�? Pourquoi cette m�fiance � l?�gard des personnels des �quipements publics qui cherchent � dispenser un enseignement de qualit�? Pourquoi ne voulez-vous pas voir que les Parisiens ne supportent plus d?�tre moins bien trait�s que les habitants des villes de banlieue qui consid�rent leur conservatoire comme des fleurons exigeants d?un enseignement sp�cialis� de qualit�? Montrez votre bonne volont� en acceptant notre v?u�: constituer un groupe de travail avec la totalit� des sensibilit�s politiques de notre Assembl�e afin de dessiner ensemble une politique musicale exigeante et exemplaire. Les Parisiens le m�ritent vraiment.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - La parole est � M.�DUBUS.

M. J�r�me DUBUS. - Merci, Madame la Maire, mon propos concernera le budget du logement. Depuis 2001, ann�e apr�s ann�e, vous nous servez la m�me rengaine�: le logement pour tous les Parisiens doit �tre une priorit�. Mais si vous le r�affirmez chaque ann�e comme une litanie, c?est pr�cis�ment que cela n?est pas le cas. Lors du lancement de votre grand plan de mobilisation pour le logement, nous avions eu un petit espoir. On y parlait logement interm�diaire, on y parlait parcours r�sidentiel, on faisait allusion � la transformation de bureaux en logements, � la n�cessaire r�duction des contraintes du Plan local d?urbanisme, bref, � une politique plus ouverte et plus pragmatique. Mais ce projet de budget douche tous nos maigres espoirs. C?est bien la m�me politique du logement mais en pire que vous allez appliquer. Les petits arrangements entre alli�s ont � nouveau �t� privil�gi�s au d�triment des Parisiens�: de 2001 � 2014, en faveur des Verts, aujourd?hui, en faveur des communistes, inspirateurs de votre projet municipal �crit sous leur dict�e. La tr�s faible contrition amorc�e en juin a donc aujourd?hui disparu. A aucun moment, l?Ex�cutif municipal ne s?est demand� si la politique men�e et les outils choisis n?avaient pr�cipit� la crise du logement que nous connaissons. Et pourtant les r�sultats sont l� et ils sont catastrophiques. Plus vous d�pensez, plus le nombre de demandeurs de logements augmente. Plus vous d�pensez, moins la Ville attribue de logements sociaux. Plus vous d�pensez et plus le taux de rotation dans le logement social baisse. Enfin, plus vous d�pensez et plus les d�parts des familles s?accentuent, la timide progression d�mographique de Paris n?�tant due qu?� l?am�lioration du solde naturel par une baisse de la mortalit�. Et cette politique co�te excessivement cher. Bien s�r � la Ville qui augmente les cr�dits du compte foncier pour financer cette mesure absurde de pr�emption dans le secteur diffus cher � M.�BROSSAT, mais aussi � l?Etat puisque Paris consomme � lui seul 20�% des cr�dits nationaux consacr�s au logement. Oui, mes chers coll�gues, vous avez bien entendu�: 20�% des cr�dits nationaux�! Je note d?ailleurs que si la dotation publique est maintenue en 2015, c?est gr�ce aux recettes d?action logement, c?est-�-dire � l?argent qu?y consacrent les entreprises, tant vilipend�es ce matin par M. BONNET, ce M. BONNET qui n?entend d�cid�ment rien � l?�conomie. On va donc accentuer les fractures de la politique pr�c�dente�: conventionnement � marche forc�e du parc interm�diaire des bailleurs sociaux, pr�emption dans le secteur diffus, des armes connues pour leur chert�, leur efficacit� pour centrifuger les classes moyennes, leur capacit� � aggraver la crise en d�truisant la fluidit� du march� et le parcours r�sidentiel. Rien dans ce budget sur le logement interm�diaire, rien sur la relance de la construction neuve, rien sur la transformation de bureaux en logements. Les signaux donn�s sont clairs�: vous avez amplifi� le verrouillage de l?acc�s au logement, vous allez continuer � gaspiller des ressources fonci�res et financi�res � votre seul b�n�fice �lectoral. Oui, je prends le pari aujourd?hui, dans un an, le nombre de demandeurs de logement � Paris aura encore augment�. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme Alix BOUGERET, pour le groupe U.M.P.

Mme Alix BOUGERET. - Merci, Madame la Maire. Quelques mots pour �voquer les caisses des �coles et les modalit�s d?attribution de la subvention de la Ville, modalit�s qui font l?objet d?un projet de d�lib�ration que vous avez malheureusement, et je n?ose imaginer volontairement, noy� dans le d�bat budg�taire alors qu'il m�ritait pourtant un vrai �change au m�me titre que la regrettable hausse des tarifs. Sous couvert de reconduire le cadre de financement des caisses par la Ville, vous amorcez en r�alit� un long processus de recentralisation, de remise en cause m�me des caisses, ce qui n?est pas acceptable. D?abord vous reconduisez un mode de calcul hybride, qui ne peut m�caniquement qu?entra�ner des d�ficits chroniques pour les caisses des �coles car vous persistez � calculer le prix de revient en vous fondant sur l?ensemble des repas servis et non sur le nombre des repas subventionnables. Dans ces conditions, difficile pour les caisses d?avoir un budget � l?�quilibre. Une fois encore, vous encouragez la prime � la mauvaise gestion. Vous reconduisez donc le dispositif, dites-vous, avec quelques amendements. Si peu, finalement. L?abandon pur et simple de la subvention pour les s�jours vacances. Certes, vous renvoyez les caisses � leurs possibilit�s d?organiser tout de m�me ces s�jours, mais avec quels moyens et dans quel cadre�? Vous le savez, les cons�quences imm�diates seront la fin de ces s�jours. J?imagine que vous renverrez alors la faute sur les pr�sidents des caisses. Vous ent�rinez �galement l?abandon de la subvention en projets socio�ducatifs pourtant tr�s appr�ci�s des �coles. Quelques amendements donc. Vous ne reconduisez pas un dispositif, vous organisez sa mise � mort et de mani�re � peine cach�e. Mais votre capacit� � mettre les caisses des �coles devant le fait accompli n?est plus � d�montrer et mon coll�gue Jean-Baptiste MENGUY va y revenir. Comment ne pas �voquer le prochain �tage de la fus�e�? Non contents de r�duire le champ d?intervention des caisses des �coles, vous amorcez la nouvelle �tape de sa remise en cause dans leur autonomie pourtant juridiquement incontestable. Un mot sur la lettre de mission du Secr�taire g�n�ral sur la refonte de la restauration scolaire qui, j?esp�re, fera enfin l?objet d?�changes nourris avec les pr�sidents des caisses des �coles. Cette note illustre une fois de plus le d�dain avec lequel vous traitez les caisses des �coles faisant fi du travail remarquable effectu� par la plupart d?entre elles qui ne vous ont pas attendus pour promouvoir une alimentation durable, puisque c?est bien l� l?objectif officiel. Nous venons dans le 17e arrondissement de repasser nos march�s alimentaires en tenant compte bien s�r de la n�cessit� d?introduire une part d?aliments bio mais pas uniquement. C?est bien l?affichage, mais privil�gier les produits locaux, frais, les labels qualit� et le tout dans un souci d?�quilibre budg�taire, c?est mieux. Madame la Maire, m�me la restauration scolaire fait les frais de votre gestion recentralisatrice, dogmatique et de votre besoin de d�gager � tout prix des �conomies budg�taires. Comment ne pas craindre que cela ne se fasse au d�triment de la qualit� des repas servis aux petits Parisiens. L?autonomie des caisses des �coles est le gage d?un service de proximit� de qualit�. Comptez sur mon groupe et chacun des neuf pr�sidents des caisses qui y si�gent pour veiller � ce qu?elle soit respect�e.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Pour terminer ce tour de table, la parole est � M. MENGUY, pour le groupe U.M.P.

M. Jean-Baptiste MENGUY. - Merci, Madame la Maire. Madame la Maire, en imposant dans le cadre de ce d�bat budg�taire l?adoption de deux nouveaux tarifs pour la restauration scolaire et, en m�me temps, la modification des modalit�s d?attribution de leurs subventions, vous aurez inflig� aux caisses des �coles des vingt arrondissements parisiens sept r�formes d?ampleur en moins de cinq ans. Pire, nous avons en moins de deux mois d�battu de trois r�formes structurantes. Aucune collectivit� publique ne peut s�rieusement subir un tel rythme sans cons�quences dommageables pour son bon fonctionnement. Par vos choix politiques et budg�taires depuis 2009, vous avez, avec votre majorit�, distill� sept bombes � retardement�: l'harmonisation des tarifs d'abord, la r�forme du mode de financement ensuite, la mise en place des nouveaux rythmes �ducatifs, le chamboulement des tarifs avant les �lections, la nouvelle convention d'occupation du domaine public lors du dernier Conseil et donc, ce mois-ci, la cr�ation de deux nouveaux tarifs et la modification des modalit�s d'attribution des subventions. Sept bombes � retardement qui ont d'ores et d�j� fait voler en �clat les bases de la bonne gestion et des �conomies r�alis�es par des �tablissements publics qui peuvent employer jusqu?� 300 agents, comme dans le 15e arrondissement, pour servir pr�s de 14.000 repas par jour. Sept bombes dont il est av�r� aujourd'hui, de fa�on objective, par l'analyse m�me du comptable public charg� des 20 caisses, qu'elles sont la cause directe des d�ficits majeurs que nous devons maintenant assumer en mettant en place une politique d'�conomies drastique et brutale. Sept attaques en r�gle qui, lorsqu?elles se m�lent sur le terrain � une gestion pour le moins frauduleuse, pr�cipitent in�luctablement la mort c�r�brale et administrative de caisses des �coles comme celle du 12e arrondissement. Et comme si cela ne suffisait pas, l'avenir s'assombrit un peu plus chaque jour, et ma coll�gue Alix BOUGERET vient excellemment de l'�voquer. En effet, il semble, et vous ne l'avez toujours pas d�menti, qu'un certain nombre de subventions sociales et d?aides aux �coles sont appel�es � dispara�tre purement et simplement. Il s'agit l� des subventions pour les s�jours de vacances pour les familles les plus d�munies, des subventions pour l?achat de livres, jouets et prix pour les �l�ves, mais �galement de la limitation des tickets de transport pour les sorties de classe, voire m�me du nombre de poches de glace par �cole pour soigner les �l�ves. Voil� donc votre conception pour le moins personnelle de la justice sociale et budg�taire. Enfin, vous avez d�cid� il y a quelques jours de nommer une chef de projet, je cite, "pour l'organisation de la restauration". Le titre � lui seul est d�j� une atteinte au principe d'autonomie des caisses. Sa mission devra r�pondre � quatre objectifs�: d�velopper une approche plus transversale de la fonction restauration, ma�triser l'�volution des co�ts en mettant en place une politique d'achat plus efficiente, int�grer les objectifs de d�veloppement durable en augmentant le recours � l'alimentation biologique et durable, et am�liorer les relations avec les usagers et simplifier leurs d�marches. Derri�re ces objectifs, qui font d�j� partie du m�tier m�me des caisses des �coles, se cache tout simplement la mort annonc�e des caisses des �coles par une recentralisation totale au niveau le plus �loign� des administr�s�: celui de la Mairie de Paris. Madame la Maire, � l'image de votre budget, puisque je suis le dernier orateur, votre attitude � l'�gard des caisses des �coles et du service qu'elles rendent au quotidien � des milliers de Parisiens est claire�: vous pr�f�rez naviguer � vue que g�rer en responsabilit�; vous pr�f�rez d�fendre vos propres certitudes que le service rendu aux Parisiens�; vous pr�f�rez la bureaucratie � la proximit�; vous pr�f�rez les cadeaux politiques � la justice sociale. Revoyez tout cela, Madame la Maire, car il n'est pas juste que les Parisiens soient les vaches � lait permanentes, m�me biologiques, de vos erreurs politiques car � ce rythme-l�, apr�s la gr�ve des taxis, vous aurez bient�t la gr�ve des tax�s�! Je vous remercie.

Décembre 2014
Débat
Conseil municipal
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