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2007, DPVI 23 - Attribution d’une subvention à l’association “CIMADE” menant des actions spécifiques d’accès aux droits pour favoriser l’Intégration à Paris. Autorisation à M. le Maire de Paris de signer une convention annuelle signée avec ladite association.


Mme Mireille FLAM, adjointe, pr�sidente. - Nous passons maintenant � l?examen du projet de d�lib�ration DPVI 23 portant attribution d?une subvention � l?association ?CIMADE? menant des actions sp�cifiques d?acc�s aux droits pour favoriser l?int�gration � Paris. Autorisation � M. le Maire de Paris de signer une convention annuelle sign�e avec ladite association.

Je donne la parole � Mme Catherine G�GOUT.

Mme Catherine G�GOUT. - Aujourd?hui, toute une partie du peuple parisien vit son existence comme une condamnation avec sursis. Sans papiers, leur dignit� d?homme, de femme et d?enfant est bafou�e parce qu?aujourd?hui �tre sans papiers en France, c?est devenir une personne sans droit.

Les textes l�gislatifs concernant le s�jour irr�gulier sur le territoire fran�ais restreignent toujours plus les possibilit�s de r�gularisation. Les droits les plus fondamentaux des r�sidents sans papiers sont de plus en plus amenuis�s. La Pr�fecture semble m�me voir des ennemis en ces hommes, femmes, jeunes et enfants tant elle malm�ne leur existence sur injonction du Minist�re de l?Int�rieur.

Une partie du peuple parisien vit sous la coupe de la police. Dans nos quartiers, l?espace public est devenu impraticable pour certains. Qu?il s?agisse des caf�s, des abords des �coles, des sorties de m�tro, dans tous ces lieux les gens sont attendus, sont arr�t�s, y compris d?ailleurs dans les foyers ou sur leur lieu de travail. Il est exact qu?�videmment ces personnes ont du travail clandestin, sont m�me victimes d?exploiteurs dans le travail clandestin. Mais comment feraient-ils autrement ? Il faut bien qu?ils vivent.

Cela am�ne � des d�rives comme l?affaire de l?�cole de la rue Rampal o� l?on voit bien jusqu?o� cela va quand on n?a plus de limite dans le fait de pourchasser des personnes pour arriver � faire du chiffre et les expulser. Donc on en arrive m�me � arr�ter une directrice d?�cole qui a eu simplement pour grave d�faut de d�fendre les enfants de son �cole.

Les soignants, les m�decins sont aussi dans une grande inqui�tude puisque maintenant il est autoris� d?interpeller ces personnes dans l?enceinte m�me de l?h�pital.

Derri�re l?�tiquette de ?sans papiers? qu?est-ce qu?il y a ? Il y a des hommes, des femmes, des enfants qui vivent la peur au ventre. Des travailleurs, des travailleuses qui se l�vent t�t comme dirait l?autre - et dont les enfants vont � l?�cole. Des gens qui ont des attaches fortes dans les quartiers, avec de la famille, des amis, des gens qui les soutiennent, qui ne veulent pas les voir partir, et souvent depuis des ann�es.

A Paris, la mobilisation sans faille de la soci�t� civile, des associations et des �lus de gauche a montr� la solidarit� des Parisiens vis-�-vis de leurs voisins et amis sans papiers. La Ville y a contribu�, pour sa part.

A l?initiative de cette belle r�sistance, �videmment l?engagement de l?association ?R.E.S.F.? et d?autres associations, comme la ?CIMADE?, ?Autremonde?, le ?Gisti?, entre beaucoup d?autres.

La ?CIMADE?, de son c�t�, puisque c?est � l?occasion de ce projet de d�lib�ration pour la ?CIMADE? que j?interviens, est �videmment un des piliers tr�s important de la d�fense des droits de ces personnes, de par son exp�rience, de par son d�vouement permanent et son anciennet� et du fait qu?elle est pr�sente physiquement dans les centres de r�tention.

Nous aurons d?ailleurs, dans cette m�me s�ance, la mise � disposition de locaux par la Ville pour l?association ?R.E.S.F.?, afin qu?elle puisse continuer son action aupr�s des enfants et des jeunes majeurs scolaris�s et de leur famille, et c?est une excellente chose. Il est tout � fait normal que la Ville montre sa solidarit� vis-�-vis de ces gens qui se mobilisent et de ces Parisiens dont les droits sont bafou�s.

Juste une conclusion : avec l?�lection de Nicolas SARKOZY, la politique du Gouvernement risque d?�tre encore plus r�pressive sur ce plan. Cela a �t� largement annonc� et l?angoisse est tr�s forte parmi tous les soutiens de ces familles, et parmi les familles elles-m�mes �videmment. Je crois que la seule chose � faire, c?est d?agir ensemble pour mettre en ?uvre et amplifier la r�sistance � cette politique.

Il y a d�j� eu des reculs dans le Gouvernement pr�c�dent et je pense que nous pouvons continuer � le faire. En tout cas, c?est ce que les �lus communistes ont initi� avec l?organisation d?une rencontre avec les associations de soutien des sans papiers le mois dernier, afin de mettre en commun les bonnes pratiques, �largir l?action et faire na�tre une expression visible de r�sistance.

Je vous remercie.

Mme Mireille FLAM, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame G�GOUT.

Je prends acte de votre intervention qui ne remet pas en cause la subvention � l?association ?CIMADE?, objet du projet de d�lib�ration.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DPVI 23.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2007, DPVI 23).

Mai 2007
Débat
Conseil municipal
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