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2007, Voeu déposé par M. Claude GOASGUEN et les membres du groupe U.M.P. relatif au projet d’urbanisme sur les terrains de l’ancienne gare d’Auteuil.


Mme Mireille FLAM, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons maintenant le v?u r�f�renc� n� 24 dans le fascicule, relatif au projet d?urbanisme sur les terrains de l?ancienne gare d?Auteuil, d�pos� par le groupe U.M.P.

Je donne la parole � M. Claude GOASGUEN.

M. Claude GOASGUEN. - C?est un v?u qui a �t� vot� � l?unanimit� au Conseil d?arrondissement. Donc j?esp�re...

M. Jean-Yves MANO, adjoint. - Pas par moi.

M. Claude GOASGUEN. - Si, si ! Il a �t� vot� � l?unanimit� au Conseil d?arrondissement. M. MANO a-t-il peur de prendre ses responsabilit�s lorsque le Conseil tout entier est r�uni ?

M. Jean-Yves MANO, adjoint. - Je ne l?ai pas vot�.

M. Claude GOASGUEN. - Alors, il y a un probl�me sur le proc�s-verbal du 16e arrondissement !

M. le Maire du 16e arrondissement peut le confirmer!

Monsieur MANO, il ne faut pas changer d?avis en fonction de la rive droite ou de la rive gauche !

Lors du Conseil d?arrondissement, l?ensemble des conseillers, l?ensemble des associations, l?ensemble des nombreux participants � cette r�union concernant la Porte d?Auteuil ont manifest� une r�probation unanime � un projet qui est effectivement tr�s contestable.

Il l?est pour deux raisons.

D?abord, la multiplication des projets qui touchent la Porte d?Auteuil n�cessite un v�ritable plan d?urbanisme. Ce n?est pas conforme � notre vision de l?urbanisme parisien que de multiplier des projets sans concertation, qui se chevauchent les uns les autres. Cela aboutit en g�n�ral � un urbanisme m�diocre mais surtout � inqui�ter une population qui a vu se multiplier les projets : Varize, Porte d?Auteuil, stade H�bert, stade Jean Bouin, prolongation du tramway du pont du Garigliano jusqu?� la Porte d?Auteuil.

Tout cela, pris isol�ment et sans concertation globale, aboutit � inqui�ter l?ensemble d?un quartier important de Paris. C?est le premier �l�ment.

Le deuxi�me, c?est qu?il faudrait peut-�tre un jour que, � force de parler des espaces verts, on aboutisse quand m�me � cette r�flexion sur les espaces verts qui permette de les respecter, aussi bien du c�t� de Vincennes que du c�t� du bois de Boulogne.

On nous a appris r�cemment que le seul parking qui allait �tre construit dans le 16e arrondissement empi�tait - d?ailleurs d?une mani�re tout � fait ill�gale mais les tribunaux auront l?occasion de le dire - sur le bois de Boulogne. Les constructions qui avoisinent le bois de Boulogne pourraient m�riter, comme au bois de Vincennes, un statut de constructibilit� plus faible que l?ensemble des immeubles de la Capitale.

Car construire des immeubles de 10 �tages en limite du bois de Boulogne correspond � une architecture qui a vu le jour dans les ann�es 1930 et dont M. MANO se f�licite, mais qui n?est pas particuli�rement une r�ussite !

Nous consid�rons qu?� vouloir prot�ger l?environnement, il ne suffit pas de faire des discours mais encore faut-il les appliquer.

C?est la raison pour laquelle, conform�ment au souhait des associations, conform�ment au Conseil d?arrondissement et conform�ment aux difficult�s qui seront pr�visibles sur le plan juridique dans ce secteur de Paris, je vous demande de bien vouloir essayer de trouver un consensus sur le plan d?urbanisme et la limitation � 6 �tage des immeubles qui pourraient �tre construits en bord du bois de Boulogne.

Mme Mireille FLAM, adjointe, pr�sidente. - M. MANO a la parole pour r�pondre.

M. Jean-Yves MANO, adjoint. - Voil� un dossier embl�matique du 16e arrondissement, sans conteste. Un projet �quilibr� dans sa r�partition entre le public et le priv�, et tenant compte de la n�cessit� d?avoir des �quipements publics pour le 16e arrondissement dont le 16e a grand besoin ; je parle d?une biblioth�que, je parle d?une cr�che et d?un certain nombre de logements.

Dossier ancien qui date de la fin des ann�es 1980.

Dossier que nous avons pu faire d�boucher par une n�gociation extr�mement compliqu�e et difficile, compte tenu des exigences de R.F.F., de la SOVAFIM qui, engag�e dans une politique de valorisation de ses biens, voulait vendre � des prix souvent tr�s �lev�s l?ensemble de ces terrains, vous le savez.

D?ailleurs, vous avez soutenu, Monsieur GOASGUEN, cette politique de d�sengagement de l?Etat et de valorisation au plus haut - au plus haut ! - des biens immobiliers de l?Etat.

Nous sommes dans une situation o� nous avons effectivement n�goci� durement le fait d?avoir une constructibilit� qui, au d�part, selon les textes, est de 42.000 m�tres carr�s sur ce terrain, avec un projet �labor� sur une base de 32.000 m�tres carr�s et une valorisation fonci�re �quilibr�e entre le priv� et le public.

Nous avons un projet qui, me semble-t-il, dans sa conception globale, a d�j� fait l?objet de n�gociations importantes avec l?Architecte des B�timents de France, qui impose un certain nombre de contraintes que nous avons prises en compte, �videmment, et qui fait qu?il y a, � ce jour, le lancement d?un concours architectural, compte tenu des �l�ments d�termin�s, � savoir les exigences de l?architecte des B�timents de France, la r�alisation d?une biblioth�que, la r�alisation d?une cr�che et la r�alisation d?un certain nombre de logements.

On tourne autour du pot avec la droite du 16e arrondissement qui m�lange tout � la fois, le fait qu?il y a trop de r�alisations sur le secteur du 16e arrondissement, le fait qu?ils sont contre le tramway, le fait que l?on toucherait aux espaces verts de la gare d?Auteuil. Je rappelle qu?on est vraiment � 100 m�tres de l?hippodrome d?Auteuil, � 150 m�tres du bois de Boulogne et qu?� ce jour, l?espace envisag� pour la construction �tait un terrain ferroviaire, avec des hangars ferroviaires, et non pas des espaces verts. C?est un am�nagement urbain, largement en gestation depuis de tr�s nombreuses ann�es.

Vous serez s�rement surpris, Monsieur GOASGUEN, de voir la r�alisation des propositions architecturales, car nous ferons appel � de grands architectes. Ils savent tous que c?est une entr�e de Paris et sauront traiter ce lieu � la hauteur de nos ambitions, car je ne doute pas, et j?esp�re que vous le savez, que notamment quand on a du logement social, oui, on a affaire � de grands projets architecturaux.

Quant � la hauteur, la hauteur envisag�e dans un premier temps, pas sur la totalit� de la parcelle, vous le savez, s?harmonise � la hauteur des immeubles adjacents, qui ne posent pas de probl�me de principe.

En fait, dans la r�alit� des choses, qu?on le veuille ou non - il suffit de voir les termes des p�titions qui ont circul� et qui circulent encore dans le quartier -, ce qui fait peur, c?est le logement social, car ce serait tellement bien s?il n?y avait que du logement priv� !

Je dirais m�me mieux : on m?a envoy� un grand chef d?entreprise qui, � la place des logements sociaux, avec la difficult� que nous aurions � les cr�er sur place, acceptait bien volontiers de faire un si�ge d?entreprise de 45.000 m�tres carr�s.

Je veux bien accueillir sur Paris un si�ge social de 45.000 m�tres carr�s ! Je lui ai d?ailleurs propos� d?aller un tout petit peu plus loin, de traverser la Seine, juste en bordure du 15e arrondissement, mais cela ne l?int�ressait plus !

Alors, l�, 45.000 m�tres carr�s de si�ge social, cela aurait �t� positif, mais 32.000 m�tres carr�s de construction dont 50 % de logements sociaux, ce n?est d�j� plus envisageable pour un environnement si protecteur, qui a une conception, je le r�p�te, peu solidaire de la r�partition de l?espace urbain. Ce n?est pas mon avis, mais je suis persuad�, Monsieur GOASGUEN, que vous voterez contre au moment des d�lib�rations, mais que le jour o� on les inaugurera, vous serez l�. J?en suis certain.

Mme Mireille FLAM, adjointe, pr�sidente. - La parole est � M. COMBROUZE et, ensuite, � M. GOASGUEN.

M. Francis COMBROUZE. - Je trouve que M. GOASGUEN ne tourne pas autour du pot, contrairement � ce qu?a dit Jean-Yves MANO. En effet, je pense que depuis dix-huit ans le 16e arrondissement de Paris, avec 2 % de logements sociaux, ne respecte pas le principe de la loi S.R.U. Vous �tes l�gislateur, vous �tes d�put�, vous savez qu?il y a une obligation de 20 %. L�, maintenant, vous mettez en avant les hauteurs, le caract�re immobilier et l?int�gration paysag�re !

J?ai lu dans la presse et j?ai su par des militants du 16e arrondissement ce qui circule, dans vos p�titions : ?ces locataires ne sauront pas respecter nos comportements et nos m?urs?. J?ai lu cela ; j?ai lu que l?esprit d?Auteuil �tait incompatible avec le logement social. Voil� ce que vous dites, Monsieur GOASGUEN, et, ici, vous parlez d?urbanisme.

Nous avons adopt� un P.L.U., souffrez qu?il y ait une majorit� et une minorit�. Un P.L.U. a �t� adopt� pour Paris. Il y a des possibilit�s de construction sur cette friche de l?ancienne gare d?Auteuil. Ayez un peu confiance dans la qualit� du logement social, Monsieur GOASGUEN. Ayez confiance dans la modernit� de la cr�ativit� architecturale. L?esprit d?Auteuil, c?est l?ouverture et, donc, nous voterons r�solument contre ce v?u.

Mme Mireille FLAM, adjointe, pr�sidente. - Monsieur GOASGUEN, je vous donne la parole pour une explication de vote.

M. Claude GOASGUEN. - Je voudrais expliquer � M. COMBROUZE que la loi GAYSSOT - puisque vous avez fait r�f�rence � cette loi - ne se calcule pas par arrondissement, mais � l?�chelon communal.

Alors ne faites pas d?extrapolation sur une loi dont, par ailleurs - je vais vous faire plaisir -, je trouve qu?elle devrait �tre r�form�e, mais pas dans le sens que vous souhaitez.

Le deuxi�me �l�ment, c?est que je regrette que vous ayez soulev� vous-m�mes, en croyant que ces arguments seraient cr�dibles, le probl�me des logements sociaux qui n?a jamais �t� �voqu� dans le 16e arrondissement, m�me si cela ne fait pas plaisir � tous. Jamais ce probl�me n?a �t� �voqu� dans le 16e arrondissement.

La partition qui a �t� faite entre les logements sociaux et les logements priv�s me convient tout � fait, comme � l?ensemble du Conseil d?arrondissement, sauf que nous n?acceptons pas que ce plan, d?une part, ne tienne pas compte de l?urbanisme g�n�ral de la place et, d?autre part, ne tienne pas compte de la hauteur qui est n�cessaire en bordure du bois de Boulogne.

Je regrette par ailleurs, mais, d?une certaine mani�re, je m?en f�licite, que M. MANO ait montr� une telle hostilit� � l?ensemble des partenaires qui se sont r�unis lors de ce d�bat. J?esp�re que M. MANO aura le courage, devant les �lecteurs, dans quelques semaines, d?expliquer sa position. Je lui souhaite beaucoup de plaisir, mais je regrette qu?il soit si timide lorsqu?il s?agit du Conseil du 16e arrondissement puisque je n?ai m�me pas entendu son opposition et qu?il profite d?�tre au Conseil de Paris pour l?expliquer.

J?esp�re que cela ne signifie pas qu?il y a un double langage et j?esp�re que M. MANO aura le courage d?assumer ses responsabilit�s devant les �lecteurs.

En ce qui me concerne, il est clair que nous n?accepterons pas, sur le plan tant politique que juridique, la mani�re dont vous avez proc�d� pour r�former l?urbanisme de ce quartier du 16e arrondissement qui vaut les autres arrondissements, ni plus ni moins. Il n?y a pas plus d?esprit d?Auteuil qu?il y a d?esprit de la Chapelle. Vous devriez arr�ter de temps en temps de mettre syst�matiquement l?accent sur des arrondissements que vous ne connaissez pas.

Mme Mireille FLAM, adjointe, pr�sidente. - Vous vous �tes largement exprim�s, mes chers coll�gues.

Je vais donner la parole � M. MANO pour quelques mots de conclusion et nous allons passer au vote.

M. Jean-Yves MANO, adjoint. - M. MANO assume totalement ses positions, sans timidit� aucune. Au contraire, cher Monsieur GOASGUEN, c?est un vrai d�bat que nous aurons effectivement pendant la campagne �lectorale et je m?en f�licite.

Mme Mireille FLAM, adjointe, pr�sidente. - Je mets donc aux voix, � main lev�e, le v?u assorti d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le v?u est rejet�.

Mai 2007
Débat
Conseil municipal
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