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2014 DSTI 1020 - Association OW2 Consortium. - Adhésion et cotisation (10.000 euros).


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DSTI 1020�: association OW2 Consortium. Il s'agit d'une adh�sion et de cotisation. Monsieur J�r�me GLEIZES, vous avez la parole.

M. J�r�me GLEIZES. - Merci, Madame la Maire. Ce projet de d�lib�ration me permet une nouvelle fois de revenir sur la strat�gie de logiciels libres de la Ville de Paris. Comme le rappelle le projet de d�lib�ration, la Ville de Paris a r�alis� un outil logiciel d�nomm� "Lut�ce". Elle a revers� les codes sources de l'outil � la communaut� du Libre en septembre 2002 de mani�re que le travail r�alis� puisse profiter � d'autres organismes. D?autres applications, bas�es sur "Lut�ce", ont �t� revers�es par la Ville, comme l?outil de d�mat�rialisation de la s�ance du Conseil de Paris (ODS), que nous utilisons tous, et l'application de gestion des concours et examens professionnels. Apr�s examen du logiciel "Lut�ce" par OW2 Consortium, celle-ci a adopt� ce logiciel dans sa communaut�. C?est un grand honneur pour Paris car OW2 fait partie des grandes fondations de logiciels Open Source telles que Mozilla ou Apache. Je tiens � f�liciter la Direction des Syst�mes et des Technologies de l?Information de la Mairie de Paris pour son implication dans le d�veloppement de ces solutions libres�; notamment Pierre LEVY, suppl�ant d?Emmanuel GR�GOIRE pour repr�senter la Ville au sein de ce consortium. C'est le projet de d�lib�ration que nous allons voter. Il serait, par ailleurs, important que cet esprit collaboratif concerne toutes les directions de la Ville et tous les maires adjoints. Au-del� de l?argument �conomique, qui int�ressera Julien BARGETON, au-del� de l'argument innovation, qui int�ressera Jean-Louis MISSIKA - qui n'est pas l�, c?est dommage�! -, c?est l?importance de la d�fense des biens communs mais surtout de leur production qu'il faut souligner ici. Quoi de plus pertinent qu?une collectivit� territoriale pour g�rer des biens communs�? Comme je l'ai d�j� dit en 1�re Commission, cette dimension doit �tre prise en compte dans les commissions d'appel d?offres. Il n?est pas normal ainsi que la plateforme participative "Dialoguons" mise � disposition de la Mairie de Paris pour la concertation sur le projet de modification du P.L.U. par l'agence "Strat&Act?" soit bas�e sur le logiciel Google Analytics qui, dans les mentions l�gales, explicite que - tout cela, c?est marqu� sur le site de la Ville de Paris -�: "Les donn�es g�n�r�es par les cookies concernant votre utilisation du site, y compris votre adresse IP, seront transmises et stock�es par Google sur des serveurs situ�s aux Etats-Unis." Au-del� de la l�galit� douteuse de ce transfert d?information pour lequel je n'ai toujours pas eu de r�ponse, il serait plus adapt� pour la Ville de d�velopper une plateforme participative sous format libre, comme elle l'a fait avec Lut�ce. Comme l?ont montr� les d�bats d?hier sur le budget participatif, cette plateforme a besoin d'�tre s�curis�e et pourrait �tre utilis�e dans de nombreuses applications par de nombreuses directions de la Ville. Votons ce projet de d�lib�ration et amplifions l'action de la Ville dans le domaine du libre. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur GLEIZES. Madame SIMONNET�?

Mme Danielle SIMONNET. - Je n'ai pas tout � fait le m�me avis sur ce projet de d�lib�ration. C'est vrai que ce projet de d�lib�ration est d'un premier abord tr�s technique. N'�tant pas une sp�cialiste des questions informatiques, j'avoue avoir du mal � m?y plonger. Mais, dans toute question technique, il y a toujours in fine du politique. Je tiens � remercier les militants en faveur du logiciel libre qui ont bien voulu m?�clairer sur ce dossier. Je vous invite, d'ailleurs, � ne pas h�siter � lire sur mon site la note descriptive qu?ils m?ont fournie qui, peut-�tre, vous �clairera �galement. Ce qui est demand� dans ce projet de d�lib�ration, c'est l'adh�sion de Paris � OW2 Consortium, comme Paris est d�j� adh�rente � l?ADULLACT, par exemple. OW2 est une association d'entreprises qui font du d�veloppement de logiciels m�tier, des logiciels visiblement si pointus que je pense que ni vous ni moi n?aurons a priori � les installer sur nos ordinateurs mais que, tr�s certainement, la Ville pourra nous faire utiliser, voire nous fait d�j� utiliser, comme cela peut �tre le cas, par exemple, avec ODS. Le probl�me est que OW2 est plus dans la mouvance Open Source que dans la mouvance libre. Les aspects philosophiques et politiques du libre, c'est-�-dire justement des biens communs, soulev�s par mon coll�gue J�r�me GLEIZES, leur passent assez loin au-dessus de la t�te. En fait, ils favorisent �galement les mod�les "Freemium" et de quoi s'agit-il�? L'�diteur propose une base libre mais avec des extensions verrouill�es dont il reste propri�taire. En gros, si j'ai bien compris les longues descriptions qui m'ont �t� faites, on a acc�s � une version libre basique et c'est seulement si on en a les moyens que, moyennant finances, on a la possibilit� d'acheter les logiciels de compl�ment, d'approfondissement qui, eux, ne sont pas libres, c'est-�-dire que le contrat est restrictif, ne donnant aucunement la possibilit� de mutualiser. Le probl�me, ce n'est pas tant le prix mais ce sont bien les contradictions et les restrictions de libert� totalement contraires � l'engagement du libre, du partage de la connaissance, des savoirs et des techniques comme biens communs. Une fois qu'un logiciel a �t� financ� et pay�, il doit pouvoir �tre partag�. Il me semble que l� est l'engagement fondamental de la d�marche du logiciel libre, que la Ville affiche soutenir. Je souhaiterais profiter de cette intervention pour mettre en lumi�re l?existence d?autres associations tourn�es vers l'�thique, la vraie libert� des utilisateurs. Il s'agit notamment de l?AFUL, l?APRIL, FRAMASOFT. Je souhaiterais que la Ville, conform�ment � son discours d'affichage en faveur des logiciels libres, d�cline et traduise son engagement dans tous les domaines o� cela est possible�; l�, on se retrouve avec J�r�me GLEIZES. Par cette adh�sion, par contre, je n'ai pas le sentiment que ce soit totalement le cas, donc j?aimerais vraiment avoir des pr�cisions parce que l'association "OW2 Consortium", si elle regroupe des entreprises et organismes actifs dans le d�veloppement de logiciels d'infrastructure libre, de qualit� industrielle, son action se situe plut�t dans cet �cosyst�me Open Source qui est, certes, proche du logiciel libre mais sa finalit�, � l'Open Source, sur les aspects techniques et l?efficacit�, ne met pas l?accent sur la libert� des utilisateurs, donc cela me semble �tre des approches plut�t incompatibles. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous. Je vais donner la parole � Emmanuel GR�GOIRE, pour vous r�pondre.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint. - Merci, Madame la Maire. Merci beaucoup aux deux orateurs d'avoir insist� sur diff�rents �l�ments importants du d�bat autour de l?Open Source et du logiciel libre. Tout d'abord, je voudrais m'associer aux paroles de M. GLEIZES pour remercier la DSTI parce que l?adh�sion � OW2 Consortium, c?est d'abord la reconnaissance de la qualit� et du travail de la Ville, de nos informaticiens, des services de la DSTI, sur le d�veloppement de l'application "Lut�ce". La labellisation de "Lut�ce" et son int�gration en r�f�rencement par le consortium OW2 sont une cons�cration et auront un int�r�t important pour la Ville�: c'est d'assurer une plus grande visibilit� pour cette solution et donc plus d'utilisateurs et donc une communaut� de d�veloppeurs plus importante. J'ai entendu, Monsieur GLEIZES, �galement vos regrets sur le P.L.U. En revanche, je dis, la DSTI fait de plus en plus de choses elle-m�me en interne�: notamment la cotation logement, par exemple, ces derni�res semaines ou la plateforme du budget participatif. Elle ne peut pas encore tout faire mais, �videmment, nous montons en puissance sur le d�veloppement de nos propres solutions, notamment en utilisant Lut�ce. Enfin, Madame SIMONNET, ce que vous �voquez est tout � fait juste. D'abord, OW2 n'est pas le seul organisme d'animation de l'�cosyst�me de l?Open Source et du logiciel libre. Nous discutons, et donc je suis heureux d?avoir not� les noms que vous avez �voqu�s et on regardera avec la DSTI tout cela tr�s attentivement. Evidemment, mais je l'avais dit, l� aussi, au Conseil pr�c�dent, le logiciel libre, c?est aussi un �cosyst�me entrepreneurial.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je vous demande de faire silence parce qu?on n?entend plus l?orateur�!

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint. - Le logiciel libre repose aussi sur un �cosyst�me entrepreneurial. Il y a des acteurs �conomiques. Vous avez raison de souligner que tous les gens qui y participent ne sont pas sans intentions commerciales, parfois, mais ce n'est pas grave. Si on veut l'acheter, si c'est bien, si c?est int�ressant, on le fait. Si ce n'est pas int�ressant, on ne le fait pas. Il nous a paru quand m�me tr�s int�ressant, et je pense que les arguments que vous d�veloppez, qui sont fond�s, ne plaident pas contre l?adh�sion � OW2, mais nous incitent � ne pas nous contenter de cela et � regarder dans toutes les directions et toutes les solutions. Encore une fois, f�licitation � la DSTI, et nous confirmons notre engagement � aller plus loin en faveur de l'utilisation des logiciels libres. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur GR�GOIRE. Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DSTI 1020. Qui est pour�? Qui est contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2014, DSTI 1020).

Novembre 2014
Débat
Conseil municipal
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